109, rue du Septième Art
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 No panic !

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MessageSujet: No panic !   No panic ! EmptyJeu 21 Jan 2010, 18:06

Une nouvelle journée qui commençait. Une nouvelle journée ensoleillée, d'après ce que pouvait constater la jeune femme. Il était 9h et elle venait d'ouvrir les yeux. Le Soleil passait à travers les rideaux et la pièce était si éclairée que Tonks se crut en été. Quand elle comprit qu'elle ne se rendormirait pas, il était trop tard pour elle, elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. Elle tira les rideaux et se figea. Tout était blanc de neige. Le Soleil se reflétait sur le manteau qui recouvrait le paysage s'étalant sous ses yeux, rendant la luminosité presque aveuglante pour des yeux encore endormis.

Elle adorait la neige. Depuis toujours. Chez elle, il y avait de la neige au moins une fois par an. Elle n'avait pas pensé au fait qu'il n'y en aurait peut être plus à l'endroit où elle déménagerait. Elle se souviendrait toujours de ses années Poudlard. Le château était magnifique sous la neige. Et jamais elle ne pourrait oublier les batailles de boules de neige, les chutes à cause des plaques de gel, les pas de quelques courageux sur le lac gelé ou les Bieraubeurres des 3 balais pour se réchauffer pendant une sortie à Pré-Au-Lard sous la neige. C'est avec un grand sourire qu'elle rangea en vitesse sa chambre, avant de sortir de sa chambre pour mettre un CD à fond et de partir à la douche.

Elle pensa à Dean qui, encore une fois, la menacerait parce qu'elle avait fait du bruit au petit matin. Petit matin, quelle blague. Il était déjà 9h et si lui avait l'habitude de dormir toute la matinée, ce n'était pas son problème. Vive la vie en colectivité. Ce serait pour se venger du bruit qu'il avait fait « hier soir » en rentrant. Il était rentré en fanfare, saoul peut être, rigolant et parlant au téléphone. Elle avait pu suivre toute sa conversation, et savoir que Sam avait fait ça et ça ne l'intéressait que moyennement quand cela la réveillait. Chantant sous la douche, aussi juste qu'un violon qu'on accorde, elle se jura de le réveiller par tous les moyens qu'elle aurait.

Elle sortit de la salle de bain pour se réfugier dans sa chambre, lieu privilégié où il ne viendrait jamais, sans passer par le salon pour baisser le son. Elle sortit des vêtements de l'armoire, toujours en vitesse, et les enfila en pensant à la balade qu'elle allait faire. Elle attrapa des serviettes de bain qu'elle métamorphosa en bonnet, gants et écharpe et elle jeta un sort sur ses boots pour les imperméabiliser. Elle avait l'air fine avec ses cheveux violets, son jean, son blouson noir et ses accessoires verts. Mais bon... Toujours mettre un peu de couleur dans sa vie !!

Elle passa la tête par la porte, et profitant de l'absence de son colocataire se glissa jusqu'à la cuisine. Elle attrapa une pomme qui trainait dans la corbeille à fruits, augmenta le son de la chaîne, lança un sort d'Insonorisation pour ne pas déranger les voisins avec la musique et quitta l'appartement avec ses clés, son portemonnaie et sa baguette cachée bien au chaud dans la manche de son manteau. A elle la neige, la balade au bord du fleuve dans la neige, les boules de neige... Elle trouverait bien des enfants par là pour faire une bataille avec eux. Et elle passerait acheter des chocolats pour Dean, pour qu'il ne lui en veuille pas trop.

Heureuse, elle descendit les cinq étages en sautillant, sans craindre une seule seconde la chute. Et elle ne chuta pas. Elle arriva dans le hall et se stoppa immédiatement. Des meubles encombraient l'entrée de la résidence. Un nouveau aménageait!!! Une femme? Un homme? Vieux? Jeune? Quel étage? Gentil? Méchant? Tête de psychopathe ou enfant de choeur à qui on donnerait le bon Dieu sans confession? Cherchant en vain à qui ils pouvaient appartenir, elle se décida à appeler.


- Euh bonjour? Y'a quelqu'un?


Dernière édition par Nymphadora Tonks le Jeu 21 Jan 2010, 21:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyJeu 21 Jan 2010, 21:36

L'autobus en provenance d'Atlantic City avait déposé Sinead en centre-ville la veille en fin d'après-midi. Si récemment débarquée de sa Géorgie natale, elle ressentait assez cruellement les rigueurs de l'hiver du New Jersey, emballée dans son léger manteau noir, brillant d'usure, et ses robes qui lui donnaient définitivement l'air de l'archétype de la small-town-girl, débarquée de sa campagne profonde pour affronter la ville. Mais son apparence était le cadet de ses soucis, même si elle aurait volontiers échangé son manteau contre un autre plus chaud... L'adolescente avait déposé sa valise dans une chambre d'un hôtel miteux avant d'aller faire une ou deux emplettes. Elle avait réussi à tricher sur son âge - être enceinte aidait beaucoup - pour avoir accès aux salles de jeu des casinos d'Atlantic City, et avait réussi à empocher suffisamment d'argent pour payer son trajet, sa chambre pour la nuit, et les acomptes demandés pour l'achat des meubles d'occasion qu'elle entendait récupérer pour meubler son logement. Une aubaine d'avoir trouvé un appartement à un prix si intéressant, et dans un immeuble où on ne lui avait strictement rien demandé... Une colocation, mais dont le deuxième colocataire n'était pas encore arrivé. Sinead aurait donc le temps de s'installer à sa guise. Elle avait acheté l'essentiel : un lit, un canapé, deux étagères - en attendant de pouvoir en acheter d'autres - une table basse, draps, housse... L'électroménager était fourni, la cuisine étant équipée. Si besoin était d'autre chose, elle attendrait d'avoir touché ses premiers salaires pour se l'acheter. Pour l'heure, il faudrait bien que ça aille... Elle avait ensuite demandé à être livrée le lendemain au 109, rue du Septième Art, appartement 705.

Or, on était le lendemain, il était 9h du matin, et Sinead se présentait au 109 rue du Septième Art, comme prévu... mais ses meubles avaient été abandonnés dans le hall de l'immeuble. Elle n'avait pas payé assez pour que les déménageurs montent les meubles jusqu'au septième étage. L'adolescente en laissa tomber sa valise en voyant le spectacle. Elle manqua de même d'en laisser tomber la mallette de l'ordinateur portable que lui avait offert le père de son fils - son seul et unique cadeau - et ne dut qu'à son instinct de conservation de le garder si fermement en main, de même que le sac d'épicerie qu'elle venait d'acheter. L'espace d'un instant, elle crut qu'elle allait pleurer - les hormones, quelle plaie ! - mais, se laisser aller à ce genre de débordements n'étant pas dans sa nature, elle redressa sa valise, posa soigneusement le sac d'épicerie à côté et commença à chercher une solution.

Dans son état, il n'était absolument pas envisageable qu'elle soulève seule le clic-clac, le lit ou même la table basse. A la rigueur l'une des deux étagères, et encore... d'ailleurs, même sans prendre en considération son petit locataire, elle n'aurait pas été physiquement capable de s'en sortir seule. Déjà sur un étage, mais alors sur sept... Elle s'approcha de la cage de l'ascenseur, évaluant et calculant mentalement son volume, pour déterminer s'il y aurait un moyen...


Euh, bonjour ? Ya quelqu'un ?

Sinead, surprise, sursauta et fit volte-face. Mais elle ne vit rien. La voix venait de derrière les meubles accumulés et notamment de derrière le lit dressé. La jeune fille se décala pour essayer de voir qui lui avait parlé, et ainsi se dévoiler. C'est ainsi qu'elle se trouva presque nez à nez avec une jeune femme, un peu plus âgée qu'elle-même, dont les cheveux violets tirèrent un froncement de sourcil surpris à Sinead. Cette jeune femme semblait prête à sortir dans la neige, à en croire sa tenue. Sans doute les meubles devaient un peu lui boucher le passage. Sinead se fendit d'une ébauche de sourire contrit.

  • Bonjour. Désolée pour le dérangement, j'essaie d'y remédier au plus vite.
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyJeu 21 Jan 2010, 23:03

Tonks fut surprise de voir sa nouvelle voisine apparaître devant elle. Elle s'attendait à tout sauf à quelqu'un comme elle. Une jeune femme chatain clair qui devait faire sa taille, très jolie, un peu plus jeune qu'elle. Mais en plus de tout cela, elle était enceinte. Ce n'était pas très difficile à deviner, son état étant assez dur à cacher. Cela ne constituait pas un réel problème pour elle, elle était passée par là. Elle savait ce que c'était. Ce qu'elle ne comprennait pas c'était le fait qu'elle soit seule. Attendait elle quelqu'un? Amenageait elle seule? Il lui semblait pourtant qu'elle n'avait pas atteint la majorité – sorcière ou moldue.

Elle regarda les obstacles. Un lit, un canapé, une table, des étagères et quelques petites affaires qui traînaient pas ci par là. Elle même tenait une sacoche, un sac de courses et une valise était posée à ses pieds. Comment allait elle monter tout ça? Seule, Tonks n'aurait jamais été capable de transporter tout ça, alors enceinte, cela devait relever de la mission impossible.


- Il n'y a pas de problème, la neige m'attendra encore un peu. Vous voulez que je vous aide? A deux on ira un peu plus vite. Et puis dans votre état, vous ne devriez rien porter de lourd.

Elle la gratifia d'un sourire. Peut être qu'elle allait lui demander de la laisser tranquille, mais tant pis. Elle aurait proposé. Elle se souvenait de son emmenagement chez Remus. Elle était au tout début de sa grossesse, pourtant, il la couvait comme si elle était handicapée. Qu'est ce qu'il avait été pénible. Mais elle s'était vite rendue compte qu'elle n'avait pas de force, et qu'elle se fatiguait très rapidement. Elle savait donc qu'il fallait que la jeune femme garde ses forces.

Elle regarda tout le bazar devant elle. Il fallait vite qu'elles dégagent l'entrée. Certaines personnes ne se gêneraient pas pour faire des réflexions, et il fallait éviter ça. Pas besoin qu'elle se fasse remarquer pour son arrivée dans la résidence. Elle aurait le temps de rencontrer les locataires dans d'autres circonstances, pas la peine de se les mettre à dos dès le début.

Posant une main sur le lit – le meuble le plus proche d'elle – elle réfléchit. Elle était incapable de porter ça dans les escaliers... Que ce soit sur un étage ou plus. Elles pouvaient toujours se servir de l'acsenseur. Elle avait vu les nouveaux locataires s'en servir pour monter leurs affaires, pourquoi pas des meubles. Au pire, elle pouvait toujours jeter un sort pour qu'ils soient moins lourds. Bon, il faudra jouer la carte de la discrétion mais elle ne voyait pas d'autre solution. Comment faisaient les moldus? Certaines fois, elle les admirait.

Elle ôta son bonnet, son écharpe et ses gants. Elle posa le tout sur son manteau qu'elle mit à même le sol avant de se tourner vers la jeune femme. Elle devait avoir froid. Ses vêtements n'étaient pas en très bon état. Elle l'amenerait boire un thé chez elle après, histoire qu'elle se rechauffe un peu. Et puis il ne devait pas encore y avoir de l'eau chaude dans son appartement, la douche serait à sa disposition.

Ca ne lui ferait pas de mal d'aider quelqu'un. Elle avait vu tous les locataires amenager les uns après les autres, mais n'en connaissait aucun. Et puis ça lui éviterait surement la pneumonie qu'elle aurait attrapé en allant dehors, dans la neige. La neige n'avait qu'à bien se tenir. Ce sera pour une prochaine fois.


- Au fait, je suis Tonks, j'habite au 503. Et vous? A quel étage faut il monter tout ça?

Elle déplaça légèrement le meuble qui la gênait pour se faire une ouverture, afin d'avancer vers l'inconnue. Il serait plus pratique de d'abord monter le lit... En rangeant plus ou moins le reste, elles réussiraient à faire de la place pour le passage.

- On commence par quoi? demanda Tonks, bien décidée à aider.
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptySam 23 Jan 2010, 18:33

Le sourire de Sinead trembla un peu et manqua de disparaître quand la jeune femme lui offrit son aide. L'adolescente crut tout d'abord à une plaisanterie. Une mauvaise, comme toutes celles qu'on lui avait toujours faites depuis l'enfance. Elle avait tellement l'habitude que des propositions de ce genre lui soient faites et, lorsqu'elle les acceptait, qu'on se moque d'elle, qu'elle en était devenue extrêmement méfiante. Mais la jeune femme qui lui faisait face semblait ouverte, presque un peu naïve. Sinead eut un petit rire sans joie à sa remarque sur son état.

  • Nécessité fait loi, parfois. Les déménageurs m'ont fait faux-bond, il faut bien que je me débrouille... Mais c'est gentil à vous de proposer.


Elle n'avait pas repoussé la proposition - la jeune femme avait raison, seule, elle ne s'en sortirait jamais - mais ne l'avait pas explicitement acceptée non plus. Si son interlocutrice avait réellement l'intention de l'aider - ce dont Sinead, par expérience, doutait encore - alors on pouvait raisonnablement espérer qu'elle ne se formaliserait pas de sa prudence. Elle jeta un regard à sa montre. Il était déjà neuf heures et quart, et les meubles n'avaient évidemment pas bougé d'un millimètre. Sinead reporta son regard sur l'ascenseur. En inclinant le lit en diagonale, il y avait peut-être une chance... Elle se félicita intérieurement d'avoir pris un lit de 140 et non de 200 comme le vendeur avait tenté de lui refiler... Et même, elle aurait dû prendre un lit de 90, c'eût été amplement suffisant... Elle vivait seule, n'entendait pas amener quelqu'un chez elle de sitôt, et, à seize ans et avec son tempérament, avoir un petit ami n'entrait pas dans ses préoccupations immédiates - même si son ventre rond semblait crier le contraire. mais le seul lit d'une personne du dépôt-vente était une antiquité en fer forgé hors de prix... Elle n'avait pas les moyens de se l'offrir.

Quand elle reporta son regard sur la jeune femme, ce fut pour constater - non sans surprise - que celle-ci avait posé manteau et accessoire et semblait chercher un moyen de monter les meubles. L'adolescente eut un léger sourire. Il semblait que, pour une fois, elle ne soit pas tombée sur un mauvais numéro... Quand l'autre se présenta, elle tiqua cependant. Se présenter uniquement par son nom de famille - car il ne pouvait s'agir de son prénom - était chose rare pour une femme. Elle eut un signe de tête et répondit :


  • Sinead Keeny. J'habite au septième, au numéro 705.


Elle eut une petite grimace en songeant que, si ni le lit, ni le canapé ne tenaient dans l'ascenseur, il faudrait les porter sur sept étages. Le lit était encore assez léger... Mais le canapé... à deux, deux femmes, apparemment aussi épaisses l'une que l'autre... et elle qui ne pouvait rien porter de lourd ! A la question, elle réfléchit rapidement, développant son raisonnement à haute voix :

  • Le lit et le canapé sont les deux meubles les plus encombrants. En plaçant le lit en diagonale, on devrait peut-être réussir à le faire rentrer dans l'ascenseur - si la cage est assez profonde. Si tel est le cas, on devrait aussi pouvoir, dans l'espace restant, caser au moins une des deux étagères... Je pense que c'est le mieux à faire pour commencer...
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyVen 29 Jan 2010, 23:27

Telle une élève consciencieuse, la violette écouta Sinead attentivement. Son élocution était très fluide, lente et très facile à saisir, même pour une sorcière comme elle, ignorant tout ou presque tout du monde qui l'entourait. Quand la jeune fille eut fini de parler, Tonks se mit à réfléchir. Ainsi elle confirmait ce qu'elle même pensait. Le lit était le meuble le plus imposant, et surement le plus emcombrant, alors que le canapé était le meuble le plus lourd, et représentait pour elles un réel défi. Elle n'aurait pas le choix, il lui faudrait utiliser ce à quoi elle avait renoncé quelques mois plus tôt.

Fausse promesse, elle n'avait pas vraiment tenu longtemps. Claire était au courant puisqu'elle avait dégainé sa baguette, la croyant mourante. Elle avait menacé le Joker avec pour lui faire comprendre qu'il était allé trop loin dans les menaces. Et elle préférait laisser Dean croire qu'elle avait des talents de ménagère plutôt que de lui avouer la vérité. Donc pourquoi ne pas en profiter une nouvelle fois. Surtout que cette fois ci ce serait à bon escient. Et elle n'avait pas trop le choix. Sinead ne lui serait pas d'une grande aide, et elle refusait de lui faire porter du poids.


- Vous emménagez seule ici? Ou alors peut être que vous connaissez un résident?

Ecoutant les conseils de la jeune fille, elle poussa le montant du lit d'une main agile, pour le mettre en équilibre sur un angle. Constatant que ce n'était vraiment pas lourd, elle le poussa bruyamment jusqu'aux portes de l'ascenceur. Elle appuya sur le bouton et attendit. Là s'arrêtaient ses connaissances. Elle savait que la cabine était en pleine descente. Elle savait que c'était un ensemble de câbles et de poids qui permettaient à la cabine et aux utilisateurs de se mouvoir. En rendant visite à sa mère et son fils, elle avait fait un tour au Terrier, et Arthur avait répondu avec beaucoup d'application aux multiples questions qu'elle avait. Elle savait aussi que c'était grâce à un « oeil » que les portes ne se refermaient pas pour permettre à tous les utilisateurs d'y entrer, les empêchant de se retrouver coincer.

Lorsque la cabine s'arrêta au rez de chaussée avec un « ting » reconnaissable et que les portes s'ouvrirent, Tonks en profita pour glisser le meuble à l'intérieur de la cage, le laissant en partie à l'extérieur, bloquant de cette façon « l'oeil » pour retenir l'ascenceur. Tant pis pour les autres, ils attendraient. Elle se détourna, et partit chercher une étagère, suivant en bon petit soldat les instructions de la jeune femme. Croisant son regard, elle lui sourit. Elle était réellement ravie de l'aider et c'était sa façon à elle de l'acceuillir. Attrapant une étagère, elle repartit vers l'ascenceur et la posa à l'extérieur. Elle fit basculer le lit à l'intérieur, constata qu'il passait juste et posa à côté l'étagère.


- Je pense que vous devriez monter avec l'ascenceur et un de vos sacs.... Vous n'avez qu'à ouvrir votre appartement, et ensuite il vous suffira de tirer le lit hors de la cage. Ce n'est vraiment pas lourd et cela ne vous demandera que peu d'efforts. Vous pouvez me faire confiance, il est absolument hors de question que vous vous épuisiez, mais le lit est vraiment léger. Laissez le juste dans le couloir, je le rentrerai en montant après. Et pendant ce temps, je vais chercher une solution pour le canapé.

Soit elle redescendrait, soit elle resterait en haut. Elle ne voulait pas l'obliger à revenir. Il faisait froid dans l'entrée, et il ne fallait pas qu'elle attrape quelque chose. Elle par contre, elle n'avait pas le choix. Elle aurait pu appeler Dean ou un homme qu'elle connaissait mais Dean devait dormir ou la détester au moment même, Olaf et Paul devaient être en cours, Greg devait travailler et Le Joker qui ne tirerait aucun intérêt à les aider, ne viendrait pas. Elle allait devoir jeter un sort à ce canapé trop lourd et trop imposant pour sa petite personne. Et après, elle n'aurait plus qu'à le renverser dans l'ascenceur, et le tour était joué. Ah oui, il faudrait aussi penser à jeter le contre-sort. Sinead semblait intelligente, elle comprendrait tout de suite que quelque chose ne va pas.
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyMar 02 Fév 2010, 18:43

Avant même que Sinead n'ait vraiment pu réagir ou dire quoi que ce soit, sa providentielle interlocutrice avait déjà commencé à s'occuper du lit, tout en lui posant une question. L'adolescente, un peu déconcertée, eut cependant un sourire ravi. Elle alla récupérer la seconde étagère, évalua du regard la place et la cala de façon à ce qu'il reste juste assez de place pour une personne. Elle pourrait coincer sa valise et ses sacs dans un coin. Tout en arrangeant ses affaires, elle répondit :

  • Non, je ne connais personne, je viens juste d'arriver. Je ne suis pas vraiment de la région.


Elle alla prendre sa valise, la plaça dans la cage de l'ascenseur, tout en ajoutant :

  • Et vous ? Il y a longtemps que vous habitez ici ?


Sinead avait reconnu l'accent de Tonks comme étant purement britannique. La jeune femme ne devait pas être arrivée aux Etats-Unis depuis très longtemps, pour avoir conservé un accent si fort. Même si le New Jersey ne possédait pas la palme de l'accent le plus marqué... C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle se faisait facilement remarquer ici, avec son parler un peu traînant du Vieux Sud mâtiné de traces d'accent irlandais sorti de Dieu sait où ! Car il y avait bien plus d'un siècle et demi que la famille Keeny avait quitté sa verte Erin pour venir s'installer en Géorgie...

L'adolescente jeta un regard sur les meubles restants. Si le lit tenait dans la cage d'ascenseur, le canapé tiendrait. Et la table basse pourrait faire le voyage vers le septième posée dessus. Le problème serait ensuite de transporter le canapé de l'ascenseur à son appartement et de l'y faire entrer... Mais un problème à la fois, voulez-vous ? D'ailleurs, déjà Tonks prenait les choses en main avec énergie, mais sans se montrer autoritaire. Sinead considéra rapidement la situation et parvint à la conclusion que la jeune femme avait raison. Elle pourrait se dépêtrer des deux étagères et du lit une fois au septième, et c'était sans doute la solution la plus rapide. Elle sourit en retour à Tonks.


  • Faisons comme ça. Je monte alors. A tout de suite.


Elle pénétra dans l'ascenseur, et décala légèrement l'étagère qui bloquait la porte, en ajoutant :

  • En tous cas, merci de votre aide. C'est rare, maintenant, les gens gentils.


La porte de l'ascenseur se referma et celui-ci emporta Sinead et ses meubles vers le septième étage. Sitôt qu'elle y fut parvenue, l'adolescente rebloqua la porte et s'empressa de dégager le lit qu'elle traîna vers un mur où elle l'appuya. Elle fit de même avec les deux étagères, sa valise et son sac - la mallette de l'ordinateur étant passée en bandoulière et soigneusement calée contre ses reins - avant de renvoyer l'ascenseur vide au rez de chaussée. Tirant ses clefs de la poche de son manteau, elle saisit une étagère et alla ouvrir la porte de son appartement et se servit de l'étagère pour la caler et éviter qu'elle ne se referme en claquant. Puis elle traîna le lit pour l'approcher le plus possible, constatant qu'elle ne pourrait pas le manoeuvrer seule pour le faire rentrer dans l'appartement. Elle s'empressa cependant de rentrer l'autre étagère et ses affaires et, une fois à l'intérieur de l'appartement, prit quelques minutes pour l'observer.

Assez grand, lumineux grâce à une large baie vitrée, bien agencé et les murs peints de couleurs claires et sobres, moquette bleue visiblement neuve, lino beige dans la partie cuisine, une salle de bain relativement vaste... Sinead était assez contente de ce qu'elle voyait. Elle avait le choix entre deux chambres, l'une comme l'autre spacieuse et bien éclairée. Elle prit ses affaires et alla les poser dans la chambre du fond, contre un mur pour laisser la place d'installer le lit sans gêner. Entendant le "ding" de l'ascenseur, elle retraversa l'appartement pour aller aider Tonks à dégager le canapé.


  • Vous vous en êtes sortie ?
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyMar 02 Fév 2010, 23:05

Il y a des jours où tout va mal. Des jours où rien ne se passe comme vous le souhaiteriez. Des jours où vous vous demandez pourquoi vous vous êtes levé. Des jours où vous ne souhaitez qu'une chose : retourner vous coucher. Vous isoler du monde, vous retrancher dans une tour d'ivoire et y rester enfermé jusqu'à ce que tous vous aient oublié. Des jours de ce genre, Abberline en avait eu plus que son compte depuis qu'il était arrivé. Il commençait à s'y faire.

Mais ce jour-là était différent. Premièrement, il s'agissait de la première journée de congé qu'il avait depuis plusieurs semaines. Pour une fois, il n'aurait ni cadavre, ni vol, ni rien d'autre de ce genre à envisager pendant 24 heures et avait le temps de se poser, lire, réfléchir, peut-être rouvrir quelques vieux dossiers. Deuxièmement, depuis quelques jours, Crane et lui s'évitaient soigneusement, ce qui, a priori, signifiait qu'il ne verrait pas son colocataire de la journée. Ce qui était, à ses yeux, une assez bonne raison de se réjouir. De plus, Crane partant toujours plus tôt que l'heure à laquelle il était censé prendre son service, Frederick aurait donc le champ libre dès huit heures. Enfin, lorsqu'il regarda par la fenêtre ce matin-là, il put constater que la journée serait belle, après deux jours de grisaille et de neige mêlée de pluie. Jetant un oeil vers le parking, il constata que la neige avait recouvert les alentours d'une épaisse gangue blanche, déjà marquée ici et là par les pneus des voitures qui avaient quitté les places au pied de l'immeuble.

Quand il entendit la porte de l'appartement se refermer, il quitta sa chambre et passa dans la grande pièce. Comme toujours, il avait dormi tout habillé. Tout en lançant la bouilloire pour se faire un thé, il passa une main songeuse sur ses joues. Rien ne le pressait ce jour-là. Il jeta un coup d'oeil à la pendule. Celle-ci indiquait huit heures moins cinq. Il tira son étui à cigarettes et prit une cigarette qu'il coinça entre ses lèvres tout en versant l'eau dans une tasse. Pendant que le thé infusait, il alla se placer sur le balcon pour fumer sa première cigarette de la journée, indifférent au froid glacial. Rêveur, il regardait distraitement sa respiration dessiner des nuages de vapeur dans le ciel bleu, et la fumée de sa cigarette s'envoler en volutes et en arabesques savantes. Son regard fut attiré par l'arrivée sur le parking d'un camion qui se gara juste devant l'entrée. Deux hommes en descendirent et sortirent quelques meubles qu'ils portèrent à l'intérieur. Un lit, un canapé, quelques étagères, une table. Le minimum vital. Apparemment, le nouveau venu ne devait pas avoir de gros moyens, car les meubles étaient de seconde main. En quelques minutes - sept minutes exactement, le temps pour lui de fumer sa cigarette - tout fut terminé et les déménageurs repartirent. Frederick écrasa son mégot et rentra pour le jeter dans la poubelle. Puis il n'y songea plus.

Ayant contraint son corps capricieux à avaler la tasse de thé et la bordée de médicaments que lui avait prescrits le médecin londonien qu'il avait vu avant de partir, il hésita un instant à s'installer directement sur le canapé, puis se ravisa. Habitué à se tenir prêt à toute éventualité, il songea qu'il valait mieux d'abord faire un passage à la salle de bains et changer de linge. C'est en ouvrant l'eau chaude et en la sentant entrer brutalement en contact avec sa peau que Frederick réalisa qu'il avait froid jusqu'alors. Il songea par-devers lui que l'évolution de son insensibilité devenait quelque peu inquiétante. Non pas gênante - il y avait un avantage indéniable à ne pas ressentir le froid - mais anormale. A l'occasion, il en toucherait deux mots à Jordan - quand elle irait mieux, évidemment.

L'état de la légiste le préoccupait. Après une tentative avortée de réagir, elle avait quasiment immédiatement plongé dans une sorte de prostration, dont elle ne sortait que peu, emmurée dans ses propres pensées, ses propres souvenirs, en proie à de vieux démons. Il était clair que ses nerfs étaient brisés et qu'elle avait du mal à s'en remettre. Même si, d'évidence, son état était en grande partie dû au choc qu'elle avait reçu et à des années d'auto-censure, Frederick soupçonnait toutefois son colocataire de ne pas y être étranger. Pourtant, étrangement, les deux ou trois fois où il l'avait croisé, sortant de la chambre d'hôpital de Jordan, Crane lui avait paru presque... contrarié. Et lorsque Frederick questionnait son amie à ce sujet, elle demeurait très vague. Impossible de savoir exactement quel genre de relation s'était tissée entre eux. Ce qui contrariait Frederick. Non qu'il fût jaloux - Jordan Cavanaugh était sans nul doute une amie très chère, mais certainement la dernière personne dont il pourrait tomber amoureux ! - mais ne sachant pas exactement de quoi il retournait, il ne pouvait pas protéger efficacement ladite amie des amusements malsains de son colocataire.

Il sortit de la douche, songeur, et ouvrit son côté de l'armoire à pharmacie pour en sortir son rasoir, son blaireau et son savon à barbe. Tout en préparant la mousse, il réfléchit. Finalement, au lieu de perdre son temps sur de vieux dossiers, il irait plutôt voir Jordan. Elle lui avait dit, quelques jours plus tôt, être heureuse de le voir et de pouvoir discuter avec lui. S'il pouvait, à son modeste niveau, contribuer à aider son amie à se remettre, c'était une bonne chose et il se devait de faire son possible. En se rasant, il prit la décision d'y aller plus tard dans la matinée, quand l'heure des soins serait passée et qu'il serait sûr de ne pas déranger.

Rasé de près, vêtu de linge frais, il quitta la salle de bains après avoir passé un coup d'éponge sur le rebord du lavabo, effaçant toute trace de son passage, il déposa ses vêtements dans le panier de linge de sa chambre, se promit de descendre faire une lessive dans les deux jours à venir, et, en attendant une heure décente pour aller faire sa visite, se cala dans le canapé avec un livre, lançant au passage le phonographe sur lequel reposait un 33 tours de la
Forza del Destino de Verdi. Les Burgraves de Victor Hugo sous les yeux, un bon opéra en fond sonore, Frederick n'en demandait pas plus pour passer un bon moment.

Au bout d'une heure, il releva les yeux. Il était alors presque neuf heures et quart. Frederick calcula rapidement. Se rendre à pieds jusqu'à l'hôpital lui prendrait une bonne demi-heure, peut-être trois-quarts d'heure avec la neige. Le temps de s'arrêter en route chez Starbucks pour acheter un café ou quelque chose du genre pour Jordan - il savait qu'elle raffolait notamment de leur chocolat, elle le lui avait dit une ou deux fois - il pouvait espérer être là bas vers dix heures quinze, dix heures trente au plus tard. Il hocha la tête. Voilà qui lui semblait bien. Il coupa le phonographe, cala un marque-page à la fin du premier acte des
Burgraves et rangea soigneusement le volume dans la bibliothèque commune. Puis il alla chercher son manteau, y rangea son portefeuille, son étui à cigarettes et sa boîte d'allumettes, passa une écharpe et coiffa un chapeau. Une dernière vérification... il avait bien ses clefs... Il referma soigneusement la porte derrière lui et se dirigea vers l'escalier.

Six volées d'escaliers plus tard, il débouchait enfin sur le hall. Pour se retrouver pour ainsi dire nez à nez avec un canapé et une table basse qui occupaient une grande partie du hall, et une jeune femme aux cheveux violets qui lui paraissait vaguement familière. Ah, oui. La soirée d'All Souls Night. Et les meubles étaient ceux qu'il avait vus sortis du camion une bonne heure plus tôt. Son esprit se mit à tourner rapidement. Si la jeune femme était présente lors de la soirée, cela signifiait qu'elle habitait déjà l'immeuble. Les meubles n'étaient donc vraisemblablement pas les siens. De deux choses l'une : soit elle aidait la personne concernée à emménager, soit elle était coincée à cause des meubles. Dans les deux cas, Frederick, en gentleman, sentait de son devoir de proposer ses services. S'approchant, chapeau à la main, il demanda du ton le plus aimable qu'il ait à sa disposition :


Avez-vous besoin d'aide, mademoiselle ?
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyJeu 04 Fév 2010, 03:27

- Combien de temps... Et bien, je pense que cela fait 6-7 mois que je suis là. Je ne connaissais personne en emménageant, le critère le plus attractif de cette résidence. Mais depuis le temps, j'ai rencontré quelques locataires. Et j'ai un colocataire. Donc je ne suis plus toute seule.

La jeune fille avait l'air gentille et sociable. Elle ne doutait pas une seule seconde de son adaptation dans la résidence. Elle, elle avait fait une fête dans le but de connaître un peu de monde. C'est là qu'elle avait rencontré Paul, Olaf et Greg. Elle avait aussi retrouvé son cher professeur de potions, mais bon, il fallait bien un point négatif à chaque fête. Elle avait donc eu droit aux retrouvailles ave Snape. Et puis Dean était arrivé prenant une place de plus en plus importante dans sa vie ainsi que dans son appartement. Et depuis, elle avait dit adieu à la solitude.

Face aux compliments de Sinead, Tonks ne put s'empêcher de rougir. Elle ne savait pas si elle pouvait se considérer comme quelqu'un de gentil mais il lui était impensable de passer à côté de quelqu'un qui avait besoin d'aide sans s'arrêter. Elle voulu lui répondre de ne pas la remercier pour ça, que c'était normal mais les portes de l'ascenseur s'étaient déjà refermées, emportant vers les étages supérieurs sa passagère et son chargement.

Si le problème « lit » était réglé, le problème « canapé » demeurait. Le meuble précédent n'était vraiment pas lourd, seulement encombrant. Le canapé par contre c'était une autre paire de manches. Elle s'en approcha, posa ses mains sous l'assise et tira le tout vers le haut. Le résultat de la manoeuvre fut tellement concluant qu'elle se mit à chercher une autre alternative. Elle alla sur le canapé du canapé et se mit à le pousser de toutes ses forces vers l'ascenseur. Toute seule elle n'avait pas assez de forces pour le pousser à travers le hall alors dans la cage... Constatant avec dépit son échec, elle se résigna à utiliser la magie. Elle n'eut pas le temps de sortir sa baguette qu'une voix qu'elle ne connaissait pas la fit sursauter.

En se retournant, elle se retrouva en face d'un homme. D'un très bel homme, très classe. Bien habillé, elle ne pût s'empêcher de penser à son ami du 501 en le voyant. Elle se souvenait de lui. Elle l'avait déjà remarqué lors de la soirée de la All Souls Night.


- Oh bonjour! Pour tout vous dire, je suis censée être l'aide de quelqu'un. Mais je pense que j'ai trop surestimé mes forces. Je suis incapable de mettre ce canapé dans l'ascenseur. Et je ne peux pas lui demander de m'aider. Elle est enceinte et ayant déjà été dans son état, je refuse qu'elle touche ce canapé.

« Je refuse ».. Qui était elle pour interdire quoi que ce soit à la jeune fille? Pas sa mère, pas sa soeur ni son amie. Rien de plus pour le moment qu'une résidente qui lui apportait de l'aide. Elle devait donner une très belle image d'elle. Franchement, elle aurait voulu passer pour une harpie, elle ne s'en serait pas mieux sortie. Rougissante, elle reprit la parole.

- Enfin.. ce que je veux dire c'est que j'aimerais qu'elle n'ait qu'à s'y asseoir dessus. Qu'elle ne se fatigue pas pour rien.

Comme un « ting » retentissait, elle se dirigea vers l'ascenseur. Les portes s'ouvrirent, et elle put constater que la cage était vide. Parfait, le canapé pourrait passer. Elle promena ses yeux le long du hall qu'elle pourrait utiliser pour le poser devant l'oeil. Les deux étagères étaient au 7ème, tout comme les sacs. Elle s'approcha du meuble, enleva un coussin et le posa pour maintenir les portes ouvertes.

- Excusez moi mais est ce que cela vous dérangerez de m'aider à le glisser là dedans. Je me doute que vous avez autre chose à faire, mais je vous promets de faire vite.


Dernière édition par Nymphadora Tonks le Ven 07 Mai 2010, 03:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyJeu 04 Fév 2010, 16:38

Frederick avait pu assister aux efforts peu concluants de la demoiselle. Il eut un sourire en entendant ses explications. Il ne s'était donc pas trompé, elle aidait bien une personne à emménager. Son sourire se modifia cependant légèrement quand elle expliqua que la personne en question était enceinte. Décidément, il n'arrivait toujours pas à s'y faire. Il hocha la tête et laissa échapper :

Je comprends vos réticences, je n'aurais pas voulu non plus que mon épouse porte quelque chose de lourd, à l'époque.

Il retrouva un discret sourire amusé quand elle précisa sa pensée. C'était visiblement une jeune femme énergique, dont les mots devaient souvent dépasser la pensée. On était loin des demoiselles timides de son époque... Mais sans doute n'était-ce pas plus mal. Lorsque l'ascenseur s'ouvrit, il jeta un regard dans la cage, évaluant l'espace. Ce serait un peu juste, mais ça irait. Tandis que la demoiselle allait bloquer la porte avec un coussin, Frederick ôta son manteau, et sa veste qu'il posa sur le dossier du meuble, et releva ses manches, désormais indifférent à l'idée que la jeune femme puisse voir ses tatouages. Les gens désormais semblaient ne plus guère faire attention à ce genre de détails. Il se plaça à un bout du canapé et lança :

Ne vous en faites pas, je n'ai rien de vraiment prévu, et si je peux me rendre utile... Il considéra un instant le canapé et lâcha : Le plus simple est que vous vous mettiez à l'autre bout pour le diriger dans la cage. Ensuite, je vous ferai passer la table basse. Mais peut-être avant devriez-vous récupérer vos affaires, ce n'est pas prudent de les laisser dans le hall.

Laissant le temps à la jeune femme soit de le rejoindre, soit de prendre place, il fit craquer ses jointures et se mit en position, les mains en butoir contre le dessous de l'assise, les épaules calées contre l'accoudoir. Cela ferait l'affaire. Quand la demoiselle violette eut pris position, Frederick prit une grande inspiration et, lèvres pincées et mâchoires serrées, s'arc-bouta. Lentement, le canapé commença à bouger et Frederick remercia mentalement le concierge qui prenait suffisamment soin du hall pour que celui-ci ne soit pas glissant, ce qui lui évitait de déraper. Un autre effort, et il réussit à faire glisser le meuble presque au tiers dans la cage d'ascenseur. Un autre encore, les deux-tiers étaient passés.

Attention devant !

Reprenant une inspiration, Frederick se recala et donna une dernière poussée qui finit d'envoyer le meuble dans l'ascenseur. Il se redressa et épousseta son pantalon en reprenant son souffle. Le plus dur était passé. Il faudrait ensuite le sortir, mais en ayant le mur de la cabine en guise de point d'appui, ce serait plus facile. Il se détourna et alla récupérer la table basse, qui se révéla d'une légèreté presque surprenante en comparaison, et qu'il déposa dans la cage d'ascenseur.

Et tout ceci monte à quel étage ? demanda-t-il en entrant dans la cabine et en récupérant le coussin.

Il appuya sur le bouton et s'adossa à la paroi de la cage pour le temps de la montée. Réalisant soudain qu'il ne connaissait pas le nom de la jeune femme, il s'empressa de se présenter, tendant sa main à la demoiselle :


Mais je manque à tous mes devoirs. Mon nom est Frederick Abberline, appartement 606. A qui ai-je l'honneur ?

Il avait remarqué à son accent que la jeune femme était une compatriote et que si elle n'était peut-être pas originaire de Londres, tout du moins y avait-elle vécu longtemps. S'enhardissant un peu - ses rapports avec ses collègues lui ayant appris qu'il était parfois bon de poser des questions, les gens étant moins susceptibles d'en être choqués qu'à son époque - il demanda :

Pardonnez ma question, mais seriez-vous anglaise ?

L'ascenseur s'arrêta avec son tintement habituel à l'étage indiqué alors que la jeune femme répondait. Il replaça le coussin devant la porte pour la bloquer et allait reprendre place pour pousser le canapé hors de la cabine, quand une voix, jeune et relativement enjouée, retentit quasiment en face de lui. Relevant la tête, il vit une demoiselle, de taille moyenne, certainement guère plus de seize ans, enceinte d'environ six bons mois. Elle avait un visage assez joli, quoique pâle et marqué par le voyage et sans doute un certain manque de sommeil, auréolé d'une crinière châtain qu'elle ne semblait pas vouloir attacher. Frederick fut immédiatement frappé par ses yeux. Assez grands, d'un bleu intense, et au regard étrangement insondable malgré leur clarté. Qui diable ces yeux pouvaient-ils bien rappeler à l'Anglais ?

Il salua la demoiselle d'un signe de tête, laissant à sa compagne d'ascenseur le soin d'expliquer le pourquoi du comment et se contenta de décharger la table basse et de la déposer dans le couloir, puis de lancer :


Attention, mesdemoiselles. Ecartez-vous.

Prenant appui sur le fond de la cabine, il s'arc-bouta de nouveau contre le canapé et réussit à le dégager, avec plus de facilité qu'à le faire rentrer. Archimède avait raison de dire qu'avec un bon point d'appui, on soulèverait le monde. Une deuxième poussée acheva de le faire sortir de la cage et il n'y eut plus qu'à récupérer le coussin et libérer l'ascenseur. Frederick reprit souffle et demanda :

Bien. Où voulez-vous emmener ceci ?
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyVen 05 Fév 2010, 20:50

Suivant le conseil de son sauveur, elle s'éloigna un instant de l'ascenseur. Elle attrapa manteau, écharpe, bonnet et gants en vérifiant au passage si sa baguette était toujours dans sa manche. Une fois rassurée, elle posa le tout à côté des affaires de l'homme qui l'aidait et alla se positionner à l'endroit où il lui avait dit. Quand il commença à pousser, elle plaqua ses mains contre l'accoudoir et attira le meuble à elle. Petit à petit, ils déplacèrent le canapé et quand celui ci fut quasiment rentré dans la cage, elle s'écarta pour qu'il finisse de l'y glisser.

- J'espère que vous savez que désormais vous êtes mon héros? lui demanda elle avec un immense sourire. Et tout ceci monte au septième étage. Merci à l'ascenseur d'exister !!!

Tonks regarda les portes se refermer sur eux avec curiosité et inquiétude. Si elle savait comment fonctionnait un ascenseur à la moldue, cela ne voulait pas dire qu'elle en avait déjà utilisé un. Un sentiment d'oppression s'empara d'elle immédiatement. Coincée entre un canapé, une table basse et une paroi n'était pas dans ses habitudes, et savoir que la cabine bougeait et allait s'élever pour qu'ils atteignent le septième étage ne la rassurait pas. La cabine du Ministère s'élevait et descendait dans les airs grâce à un sort. Ainsi, aucune impression de fragilité, aucun bruit. Celui ci était assourdissant. Comme dans un brouillard, elle capta les mots de Frederick Abberline et s'y accrocha, espérant sortir de son état de léthargie dû à la peur. Elle se tourna vers lui en espérant dissimuler son trouble.

- Je suis Nymphadora Tonks. J'habite au 503. Je suis ravie de vous rencontrer, Frederick.

Elle baissa à nouveau les yeux. Ses pieds étaient posés sur le sol. Eux ne bougeaient pas, autant se concentrer dessus. Peine perdue puisqu'elle était incapable de rester immobile, trop nerveuse, trop agitée. Cherchant quelque chose à regarder pour éviter de penser à la sueur froide qui gagnait petit à petit sa nuque, elle posa les yeux sur les avants-bras de Frederick. C'était assez... étonnant de voir que les moldus se dessinaient sur les bras. Etait ce, comme pour les Mangemorts, un signe explicitant l'appartenance à un groupe? La nouvelle question de son compagnon de déménagement l'amusa. Apparemment il était bien plus doué qu'elle. Elle avait vite compris qu'il n'était pas d'ici, mais sans être capable de dire d'où. C'était donc vrai, il était difficile de reconnaître l'accent de chez soi.

- Tout à fait, je suis de Londres. Et je suppose que vous êtes anglais vous aussi?

Comme Frederick bloquait la porte avec un coussin, elle en profita pour attraper leurs affaires et se glissa entre les portes de l'ascenseur. Elle alla s'appuyer quelques secondes contre un mur pour se calmer et c'est seulement quand sa respiration fut redevenue normale qu'elle prit la parole pour répondre à la jeune fille qui arrivait sur le palier.

- Pas toute seule en fait. Sinead, je vous présente Frederick Abberline qui habite au numéro 606. Frederick, voici Sinead Keeny, notre nouvelle voisine. Frederick est un héros. Sans lui, je ne sais pas comment j'aurais fait pour monter le canapé. J'avais sous-estimé son poids.

Comme le canapé était quasiment sorti de l'ascenseur, elle comprit que le meuble allait manquer de place dans le couloir. Posant manteaux, veste, bonnet, gants et écharpe sur le plateau de la table basse, elle la souleva et rentra avec dans l'appartement. Elle alla la mettre dans un coin du salon, endroit où elle ne gênerait pas pour manoeuvrer le canapé. Après avoir vérifié qu'elle était bien seule dans la pièce, elle attrapa sa baguette qu'elle glissa dans une poche de son jean agrandie exprès et rejoignit les deux autres sur le palier. Elle se posta à l'autre bout du canapé, prête à aider une nouvelle fois Frederick, et après un sourire pour la jeune fille, attendit les ordres.


Dernière édition par Nymphadora Tonks le Mar 09 Fév 2010, 19:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyLun 08 Fév 2010, 00:09

Sinead marqua un temps d'arrêt en voyant que Tonks n'était pas seule dans l'ascenseur. Son compagnon - puisqu'il s'agissait d'un homme - pouvait avoir la trentaine. Brun, plutôt bel homme, les yeux noirs avec quelque chose de légèrement flou dans le regard, en manches de chemise, laissant voir ses avants-bras, il lui donnait l'impression d'être de ces hommes qui ne payent pas de mine mais sont en réalité plus forts qu'ils n'y paraissent. Elle demeura un peu interdite en le voyant manipuler ses meubles. L'explication de Tonks - dont elle remarqua au passage le léger malaise quand celle-ci sortit de l'ascenseur, ce qui tira à Sinead un léger sourire compatissant - ne fit que la rendre plus perplexe encore.

Habituée depuis l'enfance à être au mieux ignorée et au pire la cible des pires plaisanteries, humiliations et autres méchancetés, Sinead avait toujours un peu de mal à se faire à l'idée qu'il existe parfois des gens sympathiques, qui peuvent se montrer gentils sans rien chercher à obtenir en retour. Cela dit, Tonks comme ce monsieur Abberline étaient de parfaits inconnus, et paradoxalement, l'expérience de Sin lui avait appris qu'on a moins à craindre des inconnus que des autres. Après tout, "on n'est jamais trahi que par les siens"...

Enfin. Elle eut un signe de tête et un sourire pour le nommé Frederick et s'écarta quand celui-ci repoussa le canapé hors de la cabine d'ascenseur. Elle ne s'était pas trompée sur lui. Il n'en avait pas l'air, mais il avait visiblement des muscles et savait s'en servir. Elle allait prendre la table basse pour dégager la route, mais ce ne fut que pour constater que Tonks s'en était déjà chargée. Allons bon. Ces deux-là avaient dû se donner le mot.


  • Et bien techniquement, au 705... Mais vous allez me faire complexer tous les deux, j'ai l'impression d'être une esclavagiste ! En tous cas merci à vous deux, je ne sais pas comment j'aurais fait sinon.


Elle passa devant pour dégager la voie, mais remarqua vite que le lit, déposé contre le mur près de sa porte allait gêner.

  • Il vaudrait mieux d'abord dégager la voie avant d'essayer de le manoeuvrer à l'intérieur... ça ne devrait pas prendre longtemps. Ajouta-t-elle en prenant le bord du lit pour essayer de le faire glisser à l'intérieur.
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyLun 08 Fév 2010, 01:44

"Frederick". Cette demoiselle n'était peut-être pas américaine, mais elle avait rapidement pris le pli local d'utiliser d'autorité le prénom de ses interlocuteurs... Ou alors c'était une question d'âge. Il avait simplement eut un sourire quand, pour la première fois, elle lui avait dit qu'il était son héros. N'exagérons rien. Lorsqu'elle lui retourna sa question, il était alors occupé à bloquer les portes de l'ascenseur et avait seulement répondu par un hochement de tête. Il avait laissé Mlle Tonks se glisser à l'extérieur de la cabine, ayant remarqué son malaise dans l'ascenseur. Pour lui Frederick n'était guère plus adepte de ces machines, en lesquelles il n'avait qu'une confiance limitée. Mais il fallait avouer qu'elles s'avéraient parfois pratiques.

"Frederick est un héros." Hem. Euh, oui, bon... ça va aller... n'en rajoutons pas non plus... Frederick sentit une désagréable chaleur lui monter aux joues. Heureusement qu'il était en train de fournir un effort physique qui pouvait expliquer pourquoi il avait rougi... Tonks avait débarrassé leurs affaires et la table basse, et revenait à présent l'aider à déplacer le canapé. Il sourit à la remarque de la jeune fille. Une esclavagiste. Il fallait dire que l'image collait assez bien à son accent du Vieux Sud. Mais pas au reste de son attitude. Elle était visiblement embarrassée que deux personnes - deux parfaits inconnus - se soient ainsi mobilisées pour l'aider. Se redressant un instant pour prendre une meilleure position pour pousser le meuble, il lui jeta un regard. La jeune fille, visiblement, ne devait pas avoir outre mesure l'habitude qu'on s'occupe d'elle. Comme de nombreuses jeunes femmes qu'il avait rencontrées depuis son arrivée ici. Le temps où l'on considérait qu'une femme devait être avant tout protégée était bel et bien révolu. Bon, certes, ce point de vue n'était pas partagé par tout le monde, même à son époque, mais tout de même, jamais il ne lui serait venu à l'esprit de laisser une jeune fille seule et enceinte devoir se débrouiller par elle-même avec des meubles !

Sapristi, celle-ci avait de la suite dans les idées ! Frederick venait à peine de se rebaisser pour faire avancer le canapé de quelques dizaines de centimètres que déjà, la demoiselle s'emparait du lit posé près de sa porte et entendait le transporter seule. Il se redressa et, en trois enjambées, la rejoignit. Il lui prit le meuble des mains avec douceur mais fermeté, en souriant.


Permettez ? Il ne sera pas dit que j'aurai laissé une jeune femme jouer les déménageurs, à plus forte raison dans votre état.

Frederick ne voulait pas que la demoiselle courre le moindre risque. Il en avait trop vues, à Whitechapel, de ces filles, toutes jeunes encore, parfois presque des enfants, que la nécessité contraignait à trimer jusqu'au terme de leur grossesse... terme trop souvent prématuré. Oh, la société avait évolué, et la médecine avec elle, pour permettre de sauver plus souvent la mère et l'enfant. Mais si l'on pouvait éviter...

Miss Tonks ? Pourriez-vous venir m'aider, je vous prie ? Quant à vous Miss Keeny, pardonnez-moi si je vous semble abuser d'une fictive autorité, mais je préfèrerais que vous ne touchiez à rien et que vous nous indiquiez seulement dans quelle chambre et de quelle manière vous souhaitez que nous installions ceci.

Sans le vouloir vraiment, Frederick avait tendance à se montrer légèrement paternaliste avec la jeune fille. Après tout, même sans compter le siècle et quart qui s'était greffé par dessus son âge, il aurait tout à fait pu être son père. Il espéra que la demoiselle ne lui en voudrait pas. Il fallait parfois prendre les choses en main pour éviter les atermoiements et les pertes de temps...
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyMer 10 Fév 2010, 15:39

Tonks regarda le lit qui était posé contre le mur. Sinead avait raison. Le canapé ne passerait pas. Elle avait pensé à rentrer la table basse, mais pas le lit. Et même si on le tordait dans tous les sens, impossible de le faire passer avec ça contre le mur. D'ailleurs, est ce qu'il passerait par la porte malgré un couloir complétement vide? L'encadrement de la porte avait l'air étroit. Un peu de gymnastique physique et mentale serait sûrement nécessaire, et si vraiment il le fallait, Tonks pourrait jouer un peu avec les éléments.

- Sinead, est ce que vous nous avez forcé à faire quelque chose? Je vous assure que c'est avec plaisir que nous vous donnons un coup de mains.


Bon, éventuellement, Frederick avait l'intention de faire autre chose quand ils s'étaient croisés dans le hall. Et même si elle lui a demandé de l'aide, il a accepté, donc c'est que cela ne le gênait pas non? Laissant là ses réflexions, elle observa avec amusement l'anglais prendre le lit des mains de la jeune femme. Elle n'avait même pas eu le temps de comprendre ce qu'elle allait faire que lui était déjà en train d'agir. Apparemment, il semblait, lui aussi, prendre à coeur la santé et les intérêts de la demoiselle.

La façon dont l'anglais lui parla la fit sursauter. Miss Tonks. Oui, c'était comme cela qu'elle s'appelait à la base. Nymphadora Tonks. Mais elle n'avait pas été habituée à autant de politesse. Elle était Tonks, tout simplement. C'était de cette façon que la nommait son équipe au Ministère, et tous ses amis. Seul le
« Dora » de ses parents lui remettait en mémoire qu'elle avait un prénom affreux et que c'est pour cette raison que tout le monde devait l'appeler par son nom. Mais avec lui, elle avait droit à un « Miss Tonks »... Déroutant ... Soit il était extrêmement respectueux – Paul aussi la gratifiait d'un « Mademoiselle » après tout - soit c'était ce sa façon de lui faire comprendre qu'il préférait qu'on l'appele « Mr. Abberline» . Espérant n'avoir commis aucun impair, elle lui répondit d'un hochement de tête et prit la décision de ne plus être trop familière avec lui... Autant chasser le naturel ...

Elle attrapa le montant et le fit basculer pour se retrouver face à la tête de lit. Elle attendit que Frederick (
« Mr. Abberline, Mr Abberline ») soit placé de l'autre côté et leva le tout. Dos à l'appartement, elle leva la tête pour constater que droit, il ne passerait jamais. Elle l'inclina et délicatement passa la porte de l'appartement, vérifiant d'un côté et de l'autre que tout passait. Délicatement... Pas besoin de casser la porte, d'égratigner la peinture, ou d'emporter la poignée par une quelconque trollerie dont elle serait capable.

- Bienvenue chez toi monsieur le lit, ajouta elle en riant quand ils furent entrer dans le salon.

Toujours en reculant, elle suivit les indications de Sinead. Lorsqu'ils furent entrés dans la chambre qu'elle avait choisie, ils posèrent le lit sur le sol. Plus que le canapé et la jeune fille et son enfant auraient un chez eux. Mais pour quelles raisons se retrouvait elle seule? Pour quelles raisons se retrouvait elle à accueillir et à assumer seule un enfant? Tonks se promit une chose: elle ne la lâcherait pas. Sinead en aura marre d'elle, mais elle ne pouvait pas la laisser finir sa grossesse seule. Elle savait ce que c'était, et même si elle avait déjà supporté 5-6 mois, les derniers étaient les plus difficiles. Lassitude, épuisement, impatience et douleurs de plus en plus régulières. Elle la regarda et lui sourit.


- Vous allez être bien ici tous les deux. Une nouvelle vie, un nouveau départ.
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyMer 10 Fév 2010, 21:53

Que répondre face à la remarque de Tonks et la silencieuse obstination de Frederick ? Sinead était décidément de plus en plus perplexe. Ravie également, au demeurant, car sans ces deux aides providentielles, jamais elle ne s'en serait sortie, mais néanmoins... Voilà qui remettait passablement en question sa piètre opinion de l'humanité. Oh, son pessimisme naturel n'était pas vaincu - certainement pas... Elle se doutait bien que la plupart des gens n'étaient pas comme eux. Et même, elle soupçonnait leur sollicitude d'être due pour beaucoup à la présence de son petit locataire. Mais Sinead était une jeune femme plus réaliste qu'orgueilleuse - ce qui n'était pas peu dire. Après tout, peu importait la vraie raison pour laquelle ils l'aidaient, l'important était que grâce à eux, elle pouvait s'installer chez elle. Et puis, l'un dans l'autre, ils n'étaient pas désagréables, et même plutôt sympathiques, et si la réaction quelque peu paternaliste et vaguement autoritaire de Frederick avait quelque chose d'agaçant, il était évident que c'était involontaire. L'homme semblait sorti tout droit d'une autre époque. Son costume, ses manières, son langage... tout rappelait vaguement à l'adolescente un certain nombre de ses lectures "pour le plaisir", de ces romans victoriens qu'elle avait dévorés entre deux ouvrages scientifiques. Et il fallait bien dire qu'il savait désamorcer les éventuelles remarques : il s'excusait avant même qu'elle n'ait protesté !

La jeune femme se laissa déposséder du lit et obtempéra aux instructions de Frederick sans broncher. Elle eut un sourire amusé à la réflexion de Tonks, une réflexion qu'une fille de son âge - une fille "normale" s'entend - aurait pu faire, et qui lui semblait si bien correspondre à la jeune femme aux cheveux violets : enjouée, rieuse, assez "jeune" - mais avec elle qui semblait trop "vieille" cela faisait un équilibre. Elle guida ses déménageurs improvisés à la chambre qu'elle avait choisie et leur désigna simplement l'emplacement du lit, contre le mur opposé à la porte, bien calé dans le coin de la pièce. Elle y jeta un regard circulaire. La pièce était très nue et le resterait sans doute un moment. De même pour le salon, dont le canapé, la table basse et les deux étagères formeraient pour l'heure la seule décoration. Mais elle était chez elle. Loin de la Géorgie, de Karen, de sa vie d'avant. Oh, bien sûr, elle aurait bientôt un ou une colocataire, mais c'était en somme un moindre mal. Il suffirait de poser quelques règles de bases.

Elle tourna son regard vers Tonks et sourit, posant une main sur la courbe de son ventre. Oui, un nouveau départ pour son fils et elle. Quatorze mois à attendre, et elle n'aurait plus besoin de se cacher ni de tricher. Quatorze mois. Ce n'était rien, mais en même temps, c'était énorme. Dans quatorze mois, son enfant aurait presque un an. Elle hocha la tête.


  • Oui, ce sera bien. J'en suis sûre.


Elle ramassa les sacs d'épicerie qu'elle alla poser sur le comptoir pour commencer à en ranger le contenu. Le frigo et le congélateur avaient été mis en service par le concierge. Elle vérifia l'eau chaude, branchée également. Elle eut un sourire et s'empressa de ranger ses courses, tout en suivant du regard les efforts des deux autres. Elle alluma la bouilloire et ouvrit un paquet de gâteaux et de chocolats. C'était bien le moins qu'elle puisse faire pour les remercier...
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyJeu 11 Fév 2010, 01:31

Frederick eut la satisfaction de voir que la jeune fille ne bronchait pas à ses demandes et semblait accepter sa prise de décision sans trop de difficultés. Loin de lui l'idée de la vexer ou de l'indisposer. Simplement, habitué à diriger une équipe, il avait tendance à prendre les choses en main. Elle les dirigea dans l'appartement et indiqua la position dans laquelle elle souhaitait installer le meuble. Frederick remarqua que celui-ci était mis de telle manière qu'on ne pouvait y monter que d'un seul côté. La jeune fille était donc bel et bien seule. Seule avec un enfant. Si jeune. Ce n'était pas normal. Quel homme pouvait ainsi abandonner une jeune fille qui porterait son enfant ? Qui pouvait avoir le coeur de faire une chose pareille ? Abberline ne pouvait le concevoir. Lui qui avait failli être père, jamais il n'aurait ne serait-ce qu'imaginé partir, ne pas s'occuper de sa femme, de son fils... c'eût été au-delà de ses forces...

Et sa famille ? Son père, sa mère ? N'avait-elle donc personne qui pourrait prendre soin d'elle, l'assister, la soutenir, la guider ? Peut-être était-elle orpheline, Frederick en avait vu plus d'une... mais au moins avaient-elles alors des amis, qui jouaient auprès d'elle le rôle de la famille absente. Se pouvait-il que cette demoiselle soit à ce point seule au monde, si dépourvue d'entourage ? Etait-ce donc possible, dans ce 21ème siècle qui se targuait pourtant d'avoir vaincu tant d'injustices ? Frederick eut un soupir discret. Décidément, il ne comprenait plus. Des valeurs qu'autrefois on tenait pour importantes avaient disparu. Des évidences étaient devenues obsolètes, des attitudes autrefois normales étaient devenues exceptionnelles et inconcevables. Ce monde qui se disait évolué ne valait en définitive guère mieux que ce qu'il était autrefois. Il était seulement plus hypocrite.

Frederick regarda la jeune fille sortir de la chambre et se diriger vers le comptoir de la cuisine. Il chercha à croiser le regard de Miss Tonks. Par devers lui, il ressentait pour l'adolescente un intérêt presque paternel. Sans doute Crane qualifierait-il cela de "manifestation de son donquichottisme inné et ridicule" - c'était assez dans le genre de choses qu'il était capable de dire - mais l'Anglais n'en avait cure. Il ne la laisserait pas. A sa manière, il voulait lui apporter son soutien. Cela passerait par ce qu'elle souhaiterait, même si ce devait n'être, très trivialement, que l'aider à porter ses courses ou quelque chose du genre, ou au contraire être une présence protectrice ou réconfortante. Il ne voulait pas lui forcer la main. Mais il voulait qu'elle comprenne bien qu'elle pouvait compter sur elle. Sans doute était-ce précipité - après tout il ne connaissait pas la jeune fille - mais d'instinct, il sentait qu'elle en aurait besoin. Et son instinct le trompait rarement.

Frederick secoua la tête, fit craquer ses jointures et ressortit.


Bien, passons aux choses sérieuses. Je crois qu'il va falloir le soulever si nous voulons réussir à le faire rentrer...

Reprenant sa place au bout du canapé, il entreprit de le soulever. Le résultat lui fit froncer les sourcils. Lui parviendrait à peu près à s'en tirer, mais Miss Tonks, c'était une autre histoire. Il se mit à réfléchir à mi-voix, développant son raisonnement tant pour lui-même que pour la jeune femme.

Bon, nous ne nous en tirerons pas comme ça. Il faudrait déjà l'avancer jusqu'à la porte. Là, je vous demanderai de venir m'aider, nous soulèverons un côté pour le faire pivoter. Et ensuite, priez pour qu'il glisse sans trop de difficultés sur la moquette...
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyDim 14 Fév 2010, 03:06

Les mots que prononça la nouvelle résidente ne rassurèrent pas Tonks. Elle était censée être heureuse d'attendre un enfant. Malgré son jeune âge, elle était toujours enceinte. Elle savait très bien que les moldus avaient des techniques pour interrompre les grossesses. Donc si elle avait voulu, l'enfant n'existerait plus. Elle attendait cet enfant et assumait tout. Mais pourquoi l'idée de démarrer une nouvelle vie ne la réjouissait pas plus que ça. Elle devrait être heureuse, à défaut d'être folle de joie. Quelque chose clochait.

Comme Sinead sortait de la chambre, elle croisa le regard de l'anglais. Elle lut de l'inquiétude dans ses yeuxet ce qu'elle avait cru comprendre quelques minutes plus tôt fut une certitude. Après tout, il avait apparemment l'âge pour être son père. Le sien, sûrement pas. Mais si elle n'avait pas l'âge pour être sa mère, elle avait celui pour être sa soeur ainée. Elle aimerait beaucoup que Sinead vienne la voir quelque fois. Elle, viendrait, bien évidemment, au moins pour savoir comment elle allait. Elle serait cette voisine gentille mais néanmois étouffante et pénible que tout le monde connaît.

Les pouces dans les poches arrières, elle suivit l'anglais dans le couloir de l'étage. Elle le regarda agir, attendant une remarque qui ne tarderait pas à arriver. Elle s'y était préparée depuis qu'ils avaient déposé le lit dans la chambre. Mais Frederick était bien éduqué, et il tut ce que des hommes de son âge n'aurait pas hésiter à dire, même pour rire. Cependant, il ne fallait pas être devin pour savoir ce qu'il pensait. Avec un tout petit peu d'habitude on finissait par savoir.


- J'espère, Mr Abberline que cela ne vous dérange pas d'avoir à faire avec la faible femme que je suis. Je vous promets de faire tout ce que je peux pour vous aider à déplacer ce maudit canapé.

Est ce que c'était pour le mettre mal à l'aise? Pas du tout. D'ailleurs elle lui destina un sourire qu'elle voulait apaisant, rassurant, pour qu'il ne se vexe pas, et qu'il comprenne que ce n'était qu'une plaisanterie. Après tout, elle n'avait pas pour habitude de mâcher ses mots, ni de retenir ses pensées quand quelque chose la contrariait. Elle ne pouvait se permettre ce luxe, et n'avait jamais laissé personne la sous estimer ou douter de ses capacités parce qu'elle était une femme. Et puis, lui avait la force dans les bras, chose qu'il lui manquait certes, mais elle était une femme pleine de ressources et avait, en plus d'une baguette, une bonne capacité à obéir quand les ordres étaient justes.

Relevant les manches de son haut pour éviter toute gêne lors de l'effort à venir, elle se plaça à l'extrémité du canapé. Imitant son « collègue de déménagement », elle tenta de le soulever. Tentative aussi concluante que dans le hall d'entrée. Elle se demanda si Severus pourrait lui faire une potion qui lui donnerait un peu plus de forces avant de se dire que Severus serait aussi ravi de le faire que de se montrer aimable avec un élève de Gryffondor. Option Severus a oublier. Elle ne pouvait pas non plus se servir de sa baguette, n'ayant vraiment aucune opportunité pour le faire sans qu'on la voit. A moins que ... Il allait falloir être très discrète...

Tout en fixant le canapé, et en commençant à bouger, elle attrapa le bout de sa baguette. Quand elle arriva derrière Frederick, elle la sortit rapidement et jeta un sort. Elle rangea sa baguette et finit son tour d'inspection pour rejoindre sa place à l'autre bout. Ecoutant ce qu'il avait dit, elle avait jeté un sort sur la moquette afin qu'elle soit aussi glissante que le sol du hall, évitant ainsi que les pieds du meuble se bloquent. Si elle ne savait pas qu'un sort avait été jeté, elle n'aurait pu le deviner. Espérons simplement qu'en marchant dessus, il ne remarque rien. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle n'avait pas conjurer un sort pour que le poids soit allégé. Ils avaient tous les deux soulevés et savaient très bien qu'il était lourd.


- Bien alors on va faire comme vous avez dit. D'abord le faire traîner jusqu'à la porte et après, improviser. Mais j'ai foi en la moquette.

Prenant place au bout du canapé, elle posa ses mains sur l'accoudoir et attendit que son collègue agisse.

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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyMer 24 Fév 2010, 02:40

Frederick eut un mouvement d'embarras. Miss Tonks le mettait dans une situation délicate : il n'eût pas été digne d'un gentleman de reconnaître qu'elle avait vu juste ; mais nier n'eût pas été approprié non plus. Il eut un sourire gêné.

Pardonnez-moi, je n'ai nullement l'intention de vous vexer, Miss Tonks. Disons que je suis quelque peu... vieux-jeu. Mais loin de moi l'idée de mépriser votre assistance, vous êtes plus efficace que bien des hommes que j'ai eu à diriger.

Il était parfaitement sincère. Et il espérait que son interlocutrice ne lui en voudrait pas. Puis, prenant place au bout du canapé, il reprit sa position, mains bien calées au bord, les épaules appuyées contre l'accoudoir, et lança :

Prête ? A la une, à la deux...

Bandant ses muscles, il donna une vigoureuse poussée pour faire avancer le meuble. Il manqua de déraper, et dut mettre un genou par terre afin de prendre une meilleure position. Après avoir dérapé une deuxième fois, il se retourna, cala son dos contre le meuble et recommença. Enfin, après plusieurs minutes d'efforts, ils arrivèrent enfin devant la porte. Frederick se redressa et s'étira, les mains sur les reins. Il était bon pour de sacrées courbatures le lendemain.

Bon, courage, dernier virage avant la dernière ligne droite.

Il se plaça de façon à laisser de la place à la jeune femme, s'accroupit, cherchant une prise digne de ce nom, et attendit que Miss Tonks soit prête.

Il faut absolument que nous soyons synchrones. Comme tout à l'heure. Une, deux... et Trois !

Soulevant d'une traction le lourd canapé, il cala ses mains au niveau de ses hanches et commença à le faire tourner, non sans difficultés. Le couloir était juste assez large. Frederick dut s'efforcer de s'aplatir le plus possible pour ne passe retrouver coincé et décida d'utiliser l'appui que le mur lui offrait pour faire passer le pas de porte au meuble. Enfin, ils purent reposer le meuble. Il était temps : les bras de l'Anglais tremblaient, les veines saillaient sur ses bras et il commençait à ne plus sentir ni ses biceps, ni ses avants-bras, tandis que ses doigts lui faisaient affreusement mal. Il essuya la sueur qui perlait à son front d'un revers de poignet et reprit son souffle.

Bon. On y croit.

Il laissa sa compagne reprendre sa place à la tête du canapé, s'arc-bouta de nouveau et, prenant une profonde inspiration, recommença à pousser. Foutredieu, pourquoi les concepteurs de ce canapé n'avaient-ils pas pourvu celui-ci de roulettes ? c'eût été tellement plus simple ! Décimètre par décimètre, enfin, ils réussirent à faire avancer le meuble dans la pièce, jusqu'à l'endroit que leur indiqua la jeune fille.

Lorsqu'enfin le canapé fut en place, Frederick se laissa glisser sur la moquette avec un soupir soulagé. Il commençait à avoir mal partout. Il eut un sourire.


Ouf ! Je dois me faire vieux à force.

Il se releva avec difficultés, faisant jouer ses muscles avec précaution pour leur rendre leur souplesse, et déroula ses manches dont il rattacha les manchettes. Miss Keeny avait préparé du thé et sorti des gâteaux sur le comptoir de la cuisine. Frederick sourit et s'approcha. Elle avait servi trois tasses. Prenant celle qu'elle lui tendait, Frederick la remercia d'un signe de tête.

Voilà qui est très aimable à vous, Miss Keeny.
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptySam 27 Fév 2010, 19:37

L'ordre fut donné. Tonks se mit à tirer de toutes ses forces le canapé tandis qu'Abberline le poussait. Elle le vit déraper une, deux fois, mais jamais il ne se donnait une minute pour souffler. Elle le regarda attentivement, vérifiant qu'il ne s'était ni fait mal, ni blessé. Petit à petit, ils arrivèrent, non sans mal, à mener le canapé au seuil de l'appartement. Elle se releva pour s'étirer une seconde et frotta ses mains l'une contre l'autre. Elle sourit à Abberline et se réinstalla au bout du meuble, mains bien à plat sous l'assise. Au « trois » elle souleva de toutes ses forces. Les bras tremblants, le visage rougi par l'effort, elle recula lentement, prenant soin de ne pas tomber et une fois à l'intérieur, ils posèrent le divan sur le sol.

- Et bien, vous n'avez pas choisi le plus léger, dit elle à Sinead en essuyant la sueur qui perlait sur son front.

Les mains sur les cuisses, le dos rond, elle attendit d'avoir repris sa respiration pour se replacer à l'extrémité du siège. Quand elle put, elle replaça ses mains à l'endroit où elles avaient pris l'habitude d'être et aida Frederick a mettre le canapé à l'endroit que Sinead avait choisi. Et puis, enfin, Tonks lâcha le canapé. Elle se détourna vers la jeune mère, et prit la parole.


- Sinead, bienvenue chez vous.

Les meubles étaient rentrés. Les muscles et les bras en compote, elle s'adossa contre le mur et regarda l'anglais se laisser tomber sur le sol avant de fermer les yeux. Comment aurait fait Sinead pour porter tout ça? Les déménageurs étaient vraiment des abrutis finis. Savaient ils qui était leur cliente? Savaient ils qu'elle était enceinte jusqu'aux yeux et qu'il lui serait impossible de monter tout ça chez elle... Enfin, ils avaient bien porté le canapé, bon sang! Même un homme seul n'aurait pas pû s'en débrouiller tout seul.

Se laissant glisser contre le mur, elle posa ses fesses sur ses chevilles, et enfouit son visage dans ses bras. Elle avait mal partout. Vivement qu'elle se remette au sport, il était grand temps. Elle n'arriverait à rien comme ça. Jouant des épaules, elle détendit ses mucles noués. Enroulée ainsi sur elle même, elle sentit la tension de son dos se relâcher. La douche ferait du bien ce soir. Son souffle reprit un rythme régulier, et elle put dans une détente assez souple se relever sans douleur.

Souriant aux deux autres, elle les rejoignit autour du comptoir. Une tasse de thé fumant l'attendait, ainsi qu'une assiette de petits gâteaux et des chocolats. Elle abaissa les manches de son haut, et attrapa le mug.


- Je vois que vous êtes deux amateurs de thé, vous aussi. Merci beaucoup Sinead, cela va faire beaucoup de bien je pense.

La chaleur de la boisson ranimait la douleur de ses mains. L'effort les avait abîmées et la peau à vif n'appréciait que moyenement de se retrouver en contact avec un récipient bouillant. Elle trempa rapidement ses lèvres dans le thé et posa sa tasse sur le comptoir. Elle étira ses mains devant elle, et tendit les doigts dans l'espoir de les désengourdir.

- Sinead, je pense que vous devriez vous asseoir. Je pense que la matinée à été longue et mouvementée pour vous. En plus vous avez un joli canapé maintenant dit elle en souriant.

Elle attrapa sa tasse et but une gorgée de thé. Qu'est ce que ça faisait du bien!


- J'ai bien cru que l'on n'y arriverait jamais. Merci, sans vous, je n'y serai jamais arrivée. Vous savez bien motiver vos troupes Mr. Abberline. Si je peux me permettre, vous avez parlé d'hommes à diriger. Quel métier faites vous?
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyLun 01 Mar 2010, 00:12

Depuis le seuil, Sinead observa avec attention les efforts de Tonks et de l'Anglais, non sans une pointe de remord ou de culpabilité. Elle aurait souhaité être plus efficace, capable de les aider. Abberline prenait les choses en main avec une rare efficacité et une détermination qui trahissait l'homme habitué à commander. Sa courtoisie était toujours présente, mais Sinead devinait qu'il savait se montrer ferme quand le besoin s'en faisait sentir. A eux deux, ils faisaient un travail formidable. Jamais l'adolescente ne s'en serait sortie seule...

Elle s'empressa de dégager le passage pour les laisser installer le canapé. A la remarque de Tonks, Sinead eut une mimique contrite :


  • Nécessité fait loi... j'ai surtout pris le moins cher.


Elle leur désigna le mur opposé au comptoir pour installer le canapé. Elle déplacerait la table basse elle-même plus tard, quand ils seraient partis. Elle arrangerait ses affaires et, peut-être, d'ici quinze jours, trois semaines, commencerait-elle à personnaliser un peu sa chambre et la grande pièce. Il suffirait de pas grand chose. Elle pourrait peut-être ressortir quelques uns de ses dessins. L'esquisse du château de st Ulrich, peut-être, ou celle de Penafiel. Elle verrait.

Elle sourit en les voyant se détendre enfin. Elle alla verser trois tasses de thé et s'assit sur l'un des tabourets du comptoir. Abberline fut le premier à la rejoindre. Elle remarqua, alors qu'il rabaissait ses manches, la fée verte sur son avant bras et l'anneau bleuté autour de son index. Elle eut un petit sourire. L'homme se révélait plein de surprises... Des tatouages... Voilà bien quelque chose qu'elle ne ferait jamais. Sa peau était déjà suffisamment abîmée comme ça pour qu'elle n'en rajoutât pas une couche en la détruisant volontairement ! A ses remerciements, elle répondit simplement :


  • C'est le moins que je puisse faire, Mr Abberline. Vous avez tous les deux été très aimables de m'aider, sans vous, je n'aurais rien pu faire.


Tonks les rejoignit. Sinead lui sourit et lui tendit une tasse. Machinalement, elle répondit :

  • A Atlanta, c'est la seule boisson qu'on ne risquait pas de me chaparder... On prend vite des habitudes, dans ces cas-là.


Elle s'interrompit. Elle venait de lâcher une importante information. Elle se crispa fugitivement. Elle devait faire plus attention. Ne pas se laisser aller. Elle savait bien ce qui se passait toujours quand elle faisait confiance à quelqu'un : ça lui revenait en plein visage comme une gifle. Et en l'occurrence, l'enjeu était trop grand pour qu'elle puisse se le permettre. Elle reposa son regard sur les mains de Tonks. Celles-ci étaient abîmées par l'effort. Plongeant la main dans son sac, elle en sortit un tube de crème qu'elle tendit à la jeune femme.

  • Mettez ça, ça va aider à cicatriser et un peu anesthésier la douleur. C'est ce que j'utilise quand je me brûle avec des produits chimiques.


Deuxième grosse information... mais celle-ci n'était pas si importante. Après tout c'était sa couverture... Tutrice en chimie... et puis en tant qu'étudiante en toxicologie, elle était bien censée travailler avec des produits chimiques. Elle sourit un peu à Tonks et secoua la tête.

  • Je suis déjà assise et bien assise. Pour le moment, ça ira. En tous cas, Encore merci à vous deux, c'est vraiment très gentil de votre part d'avoir fait ça pour moi.


Déjà Tonks dirigeait la conversation sur Abberline. Celui-ci avait dit qu'il avait eu à diriger des hommes. Cependant, à le voir, Sin doutait qu'il fût dans l'armée. Seulement, l'autre possibilité qui lui effleurait l'esprit n'était pas pour lui plaire...
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptySam 13 Mar 2010, 20:04

Debout, accoudé au comptoir afin de laisser libre le second tabouret pour Miss Tonks, Frederick savourait sa tasse de thé en laissant ses muscles se détendre. A la remarque de l'adolescente, il eut un sourire et un signe de tête. Inutile de surenchérir. Il avait fait ce qu'il pensait devoir faire, parce que cela s'était imposé à lui, et non dans le but de recevoir des remerciements. A la remarque de Miss Tonks, il eut un sourire.

Ma chère, je suis britannique, paraît-il, jusqu'au bout des ongles, je ne pouvais pas passer à côté de ce cliché*...

Il sourit et se retrancha ensuite dans un silence devenu habituel. La jeune fille venait de parler d'Atlanta. Atlanta, capitale de l'état de Géorgie. Cela rappelait quelque chose à Frederick. Quelque chose de vague et d'assez désagréable. Mais il aurait bien le temps d'y songer plus tard. Elle faisait également référence à une vie sociale difficile. Elle était jeune, très jeune, mais son élocution, son attitude, dénotaient un niveau certain d'érudition. Cette jeune fille était sans doute une sorte de petit génie. Et Frederick savait d'expérience que le revers de posséder un don - surnaturel, comme le sien, ou naturel comme une trop grande intelligence - est d'être au mieux considéré comme un animal de foire... et au pire traqué et rejeté violemment. Frederick avait vite su cacher son don afin d'avoir la paix. Mais Miss Keeny n'avait vraisemblablement pas pu le faire.

Il allait faire une remarque, quand elle leur donna une autre information. Elle utilisait visiblement souvent des produits chimiques. Suffisamment souvent pour avoir toujours à portée de main une crème cicatrisante. Frederick arqua légèrement un sourcil.


Je vais poser une question de profane, mais les vapeurs chimiques ne risquent-elles pas d'être dangereuse pour l'enfant ?

l marqua un temps, et réalisant ce que sa phrase pouvait avoir d'accusatrice, se reprit :

Non que ce soit un reproche... Je veux dire...

Il finit par abandonner.

Faites comme si je n'avais rien dit, s'il vous plait.

Par chance, la question de Miss Tonks lui permit de ne pas s'enferrer d'avantage. Il reprit une gorgée de thé avant de répondre :

Oh, généralement, les gens n'apprécient guère quand j'énonce ma profession... Pour faire court, je suis inspecteur principal à Scotland Yard. J'ai été envoyé pour faire partie d'une coopération internationale. Partager les différentes méthodes de travail, les avancées technologiques couplées aux vieilles techniques. Ce genre de choses.

Il reprit une nouvelle gorgée. Souriant, il demanda :

Et vous, mesdemoiselles, quelles circonstances vous ont amenées à quitter vos terres natales pour l'inhospitalier New Jersey ?

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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptyLun 05 Avr 2010, 21:24

Ainsi elle venait d'Atlanta. Le nom ne l'inspirait pas du tout. Elle se doutait que c'était quelque part aux Etats-Unis, le territoire était tellement vaste ... Mais elle semblait ne pas y avoir que des bons souvenirs. C'était sûrement ce qui expliquait sa présence ici. Cachée par sa tasse de thé, elle l'observa et les questions qu'elle se posait depuis leur rencontre recommencèrent à l'obséder. Que lui était il arrivé? Que s'était il passé pour qu'elle quitte tout à Atlanta et débarque ici? Ne pas poser la question... Ne rien demander... Les gens avaient droit d'avoir des secrets... Et ce n'est pas elle qui dira le contraire.

Elle posa sa tasse et attrapa le tube de crème que lui tendait Sinead, la remerciant d'un sourire. Elle déposa une noisette de crème au creux de sa main et doucement elle les massa l'une contre l'autre. Tout en écoutant la conversation des deux autres, elle répartit le baume sur les deux mains, jusqu'à ce que la totalité soit absorbée. Malgré le peu de choses qu'elle connaissait, elle comprit ce qu'avait dit Sinead, ce qu'elle faisait. Une mini-maîtresse des potions. Bien plus sympathique que la chauve-souris en tout cas.

Quant à Frederick, il s'agissait de l'Inspecteur Abberline. Un signal d'alerte se déclencha dans la tête de Tonks. Un inspecteur de Londres.... La tuile. elle allait devoir la jouer fine. Ne pas gaffer, ne pas commettre d'impair. Surtout faire très attention à ce qu'elle dirait. Si elle commettait le moindre faux-pas, elle et sa couverture étaient fichues. Les lieux, les évènements. Il faudrait se méfier de tout, rester neutre.


- Moi c'est la vie qui m'a poussée hors de mon Angleterre.

Lentement elle attrapa sa tasse et elle but une gorgée de son thé. Perdue dans ses pensées, elle garda le silence pendant quelques secondes.

-Période difficile, décès à surmonter, deuil, perte de repères, dépression... La vie... J'avais besoin de tourner la page. Il fallait que je me reconstruise, je ne suis pas toute seule dans l'histoire, donc je suis venue ici.

Gênée, Tonks braqua ses yeux sur sa tasse. Pour penser à autre chose elle se mit à jouer avec, la baladant d'une main à l'autre. Elle n'avait pas envie d'accabler tout le monde avec ses histoires. Personne n'avait envie de l'entendre déblatérer sur sa vie passée. De toutes façons, elle n'avait pas tellement envie de s'étendre sur le sujet. S'ils demandaient des précisions, elle répondrait rapidement. Tout cela était derrière elle maintenant. Aujourd'hui elle souriait, elle s'amusait, elle était heureuse d'être là. Elle n'avait pas envie de retomber dans la léthargie dans laquelle elle était en arrivant au 109.

- Si le New Jersey est inhospitalier, il est bien le seul. Il y a des gens vraiment géniaux ici. Des personnes adorables à rencontrer. Bon, pas tout le monde, certes. Des forts caractères la plupart du temps, des gens extravagants, des personnages à part entière. Mais il y a aussi des gens vraiment touchants.

Elle sourit à la petite nouvelle et but une nouvelle gorgée de son thé. Elle s'en était sortie grâce aux rencontres – bonnes ou mauvaises – qu'elle avait faites. Les personnes qu'elle avait appris à connaître, qui l'avaient laissée entrer dans leurs vies. Maintenant qu'elle allait mieux et qu'elle était une « ancienne résidente », c'était à elle d'aider Sinead qui aménageait.
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MessageSujet: Re: No panic !   No panic ! EmptySam 29 Mai 2010, 23:05

Sinead marqua un temps et eut un léger sourire à la question d'Abberline. Il s'était lui-même présenté comme un profane, aussi choisit-elle de ne pas se montrer désagréable. Calmement, elle expliqua :

Il s'agit de biochimie, donc de composants naturels. Tous les risques sont maîtrisés et les manipulations se font de façon à avoir le moins d'incidence possible sur la santé. Et quand il deviendra vraiment trop dangereux pour moi de continuer, je m'en tiendrai à la partie théorique.

Elle arborait jusqu'ici un léger sourire aimable. Sourire qui se crispa légèrement quand Abberline déclina sa profession. Inspecteur de police. Mer**. Mer**, mer**, mer**, mer**, mer**. Tout ce qu'il lui fallait. Elle avait invité un chien de chasse dans sa tanière. Elle sentait son rythme cardiaque accélérer. Elle s'obligea à conserver son calme. Elle ne devait surtout pas, non, surtout pas se laisser aller à paniquer, elle ne devait rien laisser paraître. Elle reporta son attention sur Tonks et eut une légère moue compatissante. Deuil, dépression. Pourtant la jeune femme ne devait avoir plus de vingt-cinq ans. C'était jeune pour avoir vécu ce genre de drame... Mais après tout, elle avait appris de la façon la plus dure que le malheur se moque de l'âge...

Elle esquissa un sourire à la remarque de Tonks et répondit d'un ton d'excuse :


J'avoue ne pas être quelqu'un d'extrêmement sociable. Je préfère m'en tenir à un réseau restreint.

Elle prit le temps de se composer une attitude en prenant une gorgée de thé avant de répondre à son tour à la question.

Pour moi c'est une question financière autant que d'études. Cette université était la seule dont les frais étaient suffisamment peu importants pour que je puisse les régler, et de surcroît c'était la seule qui offrait un poste de tutrice en chimie. Et je suis d'accord avec vous, le climat du New Jersey est nettement moins clément que celui du Vieux Sud.

Elle ponctua sa remarque d'un sourire en coin et rajusta son gilet machinalement avant de reprendre sa tasse.
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