Un instant de plénitude totale [Mason]

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Du calme....du calme...Carlisle était aux anges -si l'expression pouvait s'adapter à sa condition de vampire bien sûr- c'est à dire d'âme damnée- Encore une journée bruyante passée à l'hôpital. Le médecin n'avait jamais connu ce genre « d'échauffourée » à Forks.
En effet, le Dr Cuddy était entrée dans son bureau en trombe en brandissant un papier sur lequel était marqué « Je pense à vous à chaque fois que je vous croise. Si vous saviez l'effet que vous me faites C.C » Carlisle n'en était pas revenu.
Évidemment, ce papier avait été écrit de la main de House puisqu'il ne s'agissait pas de son écriture. Cependant, la doyenne de l'établissement était dans une telle colère que Carlisle n'avait rien dit, se contentant de formuler des excuses inaudibles.
Après tout, de quoi devait il s'excuser puisqu'il n'avait commit aucune faute ? Après que le Dr Cuddy se fut, enfin calmée, Carlisle lui expliqua, calmement, que ce n'était pas son écriture. Septique tout d'abord, le Dr Cuddy avait comparé le papier avec une de ses signatures manuscrites sur un dossier.
Effectivement, l'écriture ne correspondait pas et le Dr Cuddy ne tarda pas à devenir aussi rouge qu'une pivoine -réaction typiquement humaine surtout quand les « sujets » sont, soit honteux, soit gênés voire en colère-.
Carlisle soupira tout en disant la vérité c'est à dire qu'il était marié et qu'il aimait sa femme plus que tout alors pourquoi vouloir aller voir ailleurs ? Après s'être confondue en excuse, le Dr Cuddy avait foncé dans le bureau du Dr House et s'en suivit la « dispute du siècle ».
La voix avait ameuté toutes les infirmières de l'hôpital qui se demandaient pourquoi les deux personnes se disputaient. Totalement indifférent à la scène, Carlisle s'était replongé dans ses dossiers, comme si de rien était.
Puis, l'après midi, vers 15h, le Dr Cuddy lui dit qu'il n'était pas obligé de rester, que son service à l'hôpital était terminé pour aujourd'hui. Étrangement, Carlisle ne fit aucune objection et accepta de partir de bonne grâce.
Il prit donc ses affaires et prit la direction d'un petit bois, avant qu'un charmant fleuve ne se dresse à l'horizon. Il arrêta donc la voiture, et se dirigea tranquillement vers cet endroit, qu'il trouva très calme au premier abord.
Soudain, Carlisle entendit un bruit de coeur. Des battements trop rapides pour être ceux d'un humain. On aurait dit un battement de coeur animal. Le monstre gronda mais Carlisle n'avait pas soif. Pourtant, poussé par la curiosité, il décida d'aller voir.
Son ouïe ne l'avait pas trompé. Il s'agissait d'un petit faon qui avait la patte coincée dans un piège et qui se débattait. Le monstre en lui lui ordonna de fondre sur la gorge de cette victime sans défense et le mordre à la carotide pour s'abreuver de son sang mais il n'en fit rien.
En effet, il fit même quelque chose qui le dépassa : il alla aider ce pauvre animal, en murmurant, comme s'il se parlait à lui même :

« Profites en et....avise toi de ne plus jamais recroiser ma route »

Le faon fila et Carlisle reprit sa « route » vers le fleuve. Quelques minutes plus tard, la grande étendue d'eau apparue à son regard. Il s'approcha et s'accroupit pour toucher le liquide. Il ne faisait pas un franc soleil mais il ne pleuvait pas non plus.
En bref, c'était un temps idéal pour lui : pas besoin de cacher sa vraie nature au monde, pas de rayon de soleil pour le trahir sur ce qu'il était vraiment....le rêve quoi. Carlisle agita alors la main dans l'eau en souriant.
Puis, il la retira et ferma les yeux, se laissant envahir par cette sensation d'intense plénitude qui le traversait tout entier quand, soudain, un autre battement de coeur se fit entendre : un humain ! Gardant les yeux fermés, Carlisle analysa le comportement de ce « visiteur ».
Le coeur battait calmement, régulièrement. La personne devait être en bonne santé, plutôt calme mais...quelque chose clochait. Pourtant, il ne savait pas quoi exactement et il fronça les sourcils en gardant les yeux fermés alors que l'homme s'approchait, irrémédiablement de lui

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Il faisait bon, le soleil était bas, Mason se promenait dans les bois et les petits oiseaux chantaient. Une journée bien paisible, vous me direz, si ce n'est qu'il venait d'achever un boulot de fauchage un peu trop glauque pour entrer dans la scène d'ouverture de la prochaine suite de Bambi. Un chasseur, hors saison, content d'aller chasser, probablement sans permis, qui venait de faire sauter la tête de son meilleur ami. Bon, fallait voir le bon côté des choses, au moins le gusse en question ne rentrait-il pas les mains vides. Et empaillé, cela serait du plus bel effet, près de la cheminée. Pas sûr que la compagne de ce dernier apprécie toujours autant les petites soirées et tête à tête auprès du feu, cependant. Moins romantique. Un bruit se fit entendre dans les fourrés non loin – un cerf ou un faon, peut-être ?, et Mason continua son chemin. Il faisait frais mais la journée était agréable, et n'étant pourtant pas campagnard dans l'âme pour un sou, pour une fois Mason avait envie d'en profiter.

Le fleuve se dessina dans le paysage, et puisqu'il était là, Mason décida qu'une petite pause sur l'une des rives serait loin d'être désagréable. Il approchait de l'étendue d'eau lorsqu'il s'aperçut que quelqu'un l'y avait devancé. Damned. Il s'apprêtait à faire demi-tour, cependant, quand quelque chose le poussa à s'interrompre. Il y avait quelque chose … de "déplacé". Quelque chose qui ne collait pas. Il n'aurait pas su dire quoi, mais … Le sentiment persistait, sans qu'il puisse arriver à l'en détacher de son esprit. Allons bon … Une petite overdose d'air pur, pour un drogué au monoxyde de carbone, cela avait dû probablement lui griller les derniers neurones qui lui restaient. Ça ou le fait de s'être raisonnablement servi dans le "carburant" de son ami le chasseur, dans le sac qu'il avait délaissé pour s'empresser d'enterrer le cadavre de son best friend forever derrière un fourré. Ah, l'amitié … Et on se demandait pourquoi ce n'était pas son truc ? N'allez pas cherchez plus loin.

Il posa la main sur l'épaule de l'homme sans vraiment l'avoir décidé, plus par instinct, et se figea un instant. Il n'avait pas d'âme à prendre. Comme s'il avait déjà été fauché. Sauf que si cela était le cas, il ne serait pas là, et en ce qui le concernait il avait l'air des plus vivants. Légèrement plus que le type qui avait eu la moitié du visage arraché par un tir de carabine à une demie-heure d'ici, en tous les cas. Dissimulant son trouble, il retira sa main lorsque son interlocuteur se retourna, la remplaçant par un sourire, son regard s'attardant sur la pâleur de sa peau et la couleur unusuelle de ses yeux. Avant de se rendre compte qu'il l'avait accosté sans la moindre esquisse de bribe de début d'idée de prétexte. Way to go, Mason.

…......... Bonjour ? Mason. Désolé pour l'interruption, vous aviez les yeux fermés et j'avais peur que vous ne vous endormiez. Il jeta un regard évocateur à l'eau qui se trouvait à leurs pieds. Ce n'est pas l'endroit idéal pour ça.

Pas top, certes. Mais toujours mieux qu'un "Bonjour, je passais dans le coin, et je n'ai pas pu m'empêcher de constater que vous n'aviez pas d'âme à faucher. Est-ce que vous auriez déjà eu par hasard l'occasion de mourir durant ces dernières années ?"

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Spoiler:

Le calme, la solitude...Tout ce qui pouvait plaire à quelqu'un qui avait eu une longue et dure journée au travail. Pourtant, pour Carlisle, cette solitude pouvait avoir tendance a lui peser sur le système plus qu'autre chose mais, en ce moment, il avait besoin d'être seul. Peut être pour se retrouver ou penser à autre chose qui sait.
Bref, c'était pour cela qu'il n'avait pas rechigné un seul instant lorsque Lisa lui avait donné congé vers 15h. Il avait prit sa voiture pour prendre une direction quelconque, ne réfléchissant pas à l'endroit où ses pas aller le mener.
Donc, le choix fut arrêté à un charmant petit fleuve, après la forêt. Carlisle avait croisé un faon traqué et l'avait aidé, chose que, en étant vampire végétarien, il ne faisait jamais mais là, il voulait sortir de l'ordinaire.
Il avait donc aidé cet animal et avait continué sa « route », pour, finalement, trouver le fleuve. Il s'était assit et avait fermé les yeux, écoutant, pendant un instant, la vie qui pullulait dans cette nature, s'émerveillant presque à chaque fois.
Il entendait tout. Rien ne lui échappait. Que ce soit le bruit du vent qui faisait bouger les branches et les feuilles des arbres, les petits coeurs des poissons qui nageaient dans le fleuves et l'odeur des fleurs et des arbres.
Carlisle était serein et appréciait à juste titre ce calme et cette plénitude totale, même si l'hôpital lui manquait un peu. Étant un homme de sciences et de terrain, le vampire aimait tout faire pour aider les autres et ne se sentait réellement fier que lorsqu'il avait réussit a le faire.
Cependant, comme tout à chacun, Carlisle aimait également se retrouver seul quelques instants pour laisser son esprit vagabonder autre part, même s'il vagabondait souvent vers sa « famille », qu'il avait laissé a Forks et qui lui manquait terriblement.
Ils étaient tous dans ses pensées évidemment, même lorsqu'il travaillait, Carlisle trouvait toujours un moment pour penser à eux, que ce soit dans les bons moments comme dans les mauvais, sa famille était toujours présente dans son esprit comme dans son coeur.
Bref, tout ça pour dire qu'il était bien, là, assit sur son rocher a écouter ce que l'oreille humaine ne pouvait sans doute pas remarquer, lorsqu'il sentit un coeur humain ainsi que des pas qui se rapprochaient de l'endroit où il se trouvait.
Un homme s'approchait, il en était sûr. Ses sens ne le trompant jamais, il arrivait à calculer les battements de coeur d'un homme à plusieurs kilomètres à la ronde. Cependant, il gardait les yeux fermés jusqu'à ce qu'une main chaude ne vienne se poser sur son épaule.
Carlisle sursauta imperceptiblement et ouvrit les yeux alors que l'homme s'excusait de l'avoir interrompu et se présenta : Mason ? Drôle de nom. Souriant, le vampire répondit :

« Carlisle. Et ne vous inquiétez pas pour moi, je m'étais simplement assoupi. Je n'avais pas l'intention de dormir rassurez vous. De plus, vous ne m'avez pas interrompu, j'étais simplement perdu dans mes pensées. Si vous voulez vous joindre à moi, il n'y a aucun soucis. Cet endroit appartient à tout le monde »

Souriant toujours, le vampire se décala légèrement de son rocher, au cas où Mason voudrait s'assoir lui aussi. Carlisle intercepta le regard de l'homme à ses pied. L'eau était légèrement trouble, mais restait claire.
C'est sûr que ce n'était pas le meilleur endroit pour s'endormir mais, comme Carlisle ne pourrait jamais dormir, le problème ne se posait pas pour lui. Cependant, il était vrai que pour un regard extérieur, il pouvait penser a quelqu'un qui dormait.
Cependant, il était bien réveillé et attendait une réaction de Mason