Belle soirée n'est-il pas [ROSE]

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Une plage, au bout de cette plage un port, au pied de ce port une jetée avec pour guider les bateaux un phare. Depuis ce phare on pouvait distinguer la silhouette d'un homme. Cet homme qui regarde le chenal menant au large, il fixait la grosse bouée rouge celle qui annonce les tempêtes. Que cette bouée paraissait étrangement belle sur ce fond de coucher de soleil. Le vent du large ramenait les embruns au nez de l'homme. Le bruit des vagues s'échouant sur la plage et les rochers réconfortait son coeur et lui donnait son rythme de battement. Une belle soirée pour sortir n'est-il pas? James était sorti car son appartement lui semblait vide d'intérêt depuis que Morgann et Jack étaient partis. De ses amis de départ il ne lui restait personne, sauf ce satané doc mais lui c'était autre chose. Des mouettes passèrent au-dessus de sa tête, leur rire moqueur le fit soupirer. Les cliquetis métalliques des anneaux des voiles contre les mâts lui chantaient une douce mélodie.

James descendit sur les rocher pour s'y installer comme à son habitude. Il s'attendait à voir débarquer ses deux comparses mais rien ne se produisit. Il se tourna et vit au loin la silhouette d'un marin qui rentrait son matériel de pèche. Il sortit de sa poche un paquet de Wilson, en prit une et l'alluma. Il se leva au bout de vingt minute et se retourna, marcha sur la grève. Il prit le premier escalier qui donnait sur la plage, lieu cliché pour se ressourcer mais James en avait que faire de passer pour un homme banal, cela le changeait de son travail de professeur où tous les regards se posait sur lui. Au moins ici les poissons nageait et les mouettes volait sans se soucier si cela le contenterait ou pas, sans arrière pensée de carrière maritime ou militaire. James marcha, se ralluma une autre clope et se laissa se perdre dans ses pensées.

Arrivé à la falaise qui délimitait la partie Nord de la baie il remonta sur la ville et prit le chemin du pub où il avait ses habitudes. En passant devant le port le soleil rasait la mer, il ne dessinait qu'un mince arc de cercle orange flamboyant. Le port était vide à présent seules les mouettes et quelques goéland peuplaient l'espace. Le souvenir d'une rencontre avec le jeune Edward le fit sourire. Il continua son chemin pour enfin longer la partie sud de la plage. Cette partie ressemblait à un rivage de France la ville s'appelle Ouistream si il se souvient bien. Sur cette magnifique étendue de sable venant sombrer dans le bleu de la mer il vit une chose inhabituelle. Il s'en approcha.

Je vois que je ne suis pas le seul à apprécier les petits moment que la vie nous offre.

Invité

Fin août déjà. Ça se voyait. Les jours qui raccourcissent, le temps qui redevient capricieux. Il ne restait que peu de temps avant l’équinoxe. Même si l’automne ne lui déplaisait pas, cette saison la rendait nostalgique. Elle devait profiter des derniers instants de cet été, bien qu’elle soit épuisée par son emménagement. Les meubles, c’est toujours difficile à placer dans l’appartement. On ne sait où les placer, ils changent cinquante fois de place pour un oui ou pour un non, et Rose avait du mal à se décider. Maintenant qu’ils étaient placés, terminé elle n’y toucherait plus.

Le jour commençait à décliner. Rose n’avait même pas pris le temps de visiter les environs. A cette heure-ci elle n’irait pas bien, et encore, elle était bien capable en plus. Elle s’arma d’une lampe de poche pour le cas où elle rentrerait une fois la nuit tombée, car suivant l’endroit, où il irait, il serait plus ou moins éclairé. On ne sait jamais.

Elle arpenta les rues de la ville, passa devant les commerces, sans que quelque chose n’attire son attention. Certains restaient ouverts à cette heure-ci comme les bars, le cinéma, tandis que d’autres avaient fermé leurs portes depuis un moment déjà. Certains commençaient leur journée, d’autres la terminaient.

Chemin faisant, elle arriva à proximité de la plage. Ce lieu lui rappelait de nombreux souvenirs, notamment un particulièrement triste, le jour où elle avait vu le docteur pour la dernière fois. Cependant, il habitait à deux pas de chez elle maintenant et elle était très heureuse de l’avoir enfin retrouvé.

Elle traversa la plage, puis à un moment, décida de s’asseoir dans le sable, sentant une brise légère dans ses cheveux. Elle plaça ses coudes sur ses genoux et regarda au loin vers la mer. Tout était calme et silencieux, jusqu’à ce qu’une voix d’homme s’élève dans la pénombre.

Tournant la tête dans sa direction, Rose aperçut un grand homme s’approcher. Grand par rapport à elle, qui était assise.

En effet, je profite des derniers jours d’été. Voulez vous vous asseoir ou préférez-vous marcher ?

Après tout, discuter avec un inconnu ne la gênait pas. Encore fallait il qu’il le veuille.

Invité

Ce qui arriva aux oreilles fut la douce mélodie d'une voix de femme. Cela faisait bien longtemps qu'une femme ne c'était pas adressée à lui pour l'inviter à prendre place à ses côtés. Avant de prendre une décision il la considéra un instant. Ce que remarqua avant tout James fut la crinière blonde retenue par un élastique noir qui descendait dans le dos de la jeune femme. En second fut justement la jeunesse de sa rencontre, elle ne devait avoir guère plus de vingt cinq ans. Et des yeux, le genre de couleur qui ferai chavirer le cœur de tous les hommes. De la même couleur que certains lagon James ne pu s'empêcher de les admirer un instant.

Le cri d'une mouette le sortit de sa noyade assurée dans ces yeux verts lagon. Il releva la tête pour regarder l'horizon. Ce tourna face à la mer et se mit en tailleur.

Je crois qu'il fait encore assez chaud et jour pour que nous puissions rester ici sans être refroidit par des commères peux scrupuleuses. Voyez vous à cette heure de la journée on ferait jaser chez les personnes âgées.

Le bruit des vagues s'éclatant sur les rochers avec en canon celles qui s'échouent sur la plage et qui repartent, tout cela faisait une mélodie apaisante et douce. Le reflet des étoiles et de la lune commencèrent à ce faire plus éclatant et précis. Il tourna la tête vers la jeune femme, elle regardait au loin avec mélancolie, à tel point qu'il cru revoir Elizabeth dans sa vie antérieur. Pour rompre le silence soudain devenu gênant par sa vision.

Je me présente, je suis James Norrington. Je fus un amiral par le passé. Aujourd'hui j'enseigne l'art du commandement et de la navigation à l'académie militaire.

Il se tut laissant la demoiselle se présenter d'elle même. Si il a bien appris une chose dans sa vie c'était de ne pas brusquer une femme qui se taire dans ses pensées. Il se laissa donc tomber sur le dos. Le contact du sable lui fit un bien fou et la vu du ciel étoilé lui rappela son premier cour de cartographie céleste. Le vent balaya les mèches de cheveux que James avait devant les yeux. Sa tête se tourna vers l'inconnue et ce qui s'offrit à lui le laissa quoi. Avec le vent la chevelure blonde c'était soulevée et avec la lumière blanchâtre de la lune et de son reflet dans les vagues il lui parut comme un halo autour de la jeune femme. Il ne se sentait pas attiré à elle mais cette image restera toujours dans ses souvenirs.

Invité

L’inconnu qui s’avéra être un homme lorsqu’il s’approcha de Rose, préféra s’asseoir à ses côtés, ses yeux en direction de la mer. Le cadre de la soirée était magnifique : deux êtres au milieu d’une étendue de sable fin, avec une magnifique vue sur le coucher de soleil. Pour finir le mois d’août, il n’y avait mieux comme ambiance.

Rose répondit à la remarque de l’inconnu en souriant :

Effectivement mais plus redoutable encore que le troisième âge, les mères qui voient leurs filles fréquenter des garçons. Et ce à n’importe quel âge. Le décor est magnifique.

Et nostalgique aussi. Tout était très calme, les souvenirs remontaient facilement à la surface. Il l’avait abandonné sur une plage, pas aussi jolie que celle-ci mais une plage quand même. Son docteur, et à cause d’une histoire d’univers parallèle. Elle en avait eu le cœur brisé. Aujourd’hui, elle était calme et décontractée. L’homme à ses côtés devait apprécier la mer, s’il se trouvait ici, ce n’était pas vraiment par hasard.

Le silence, le vent frais, la mer, le sable et l’homme. Il se présenta. Un professeur. Marrant, ils travaillaient au même endroit. Le monde est bien petit.

Rose Tyler. Dans quelques jours, je ferais ma rentrée en tant que professeur d’anglais. C’est ma première année ici. Nous aurons sans doute la chance de nous recroiser dans les couloirs.

Etait ce l’endroit approprié pour parler boulot ? Elle n’allait pas gâcher le moment pour une rentrée des classes. Hors de question. Même si elle craignait de ne pas être à la hauteur, elle se rassurait tout en se disant qu’elle s’en sortirait. Il n’y avait aucune raison qu’elle échoue.

La mer vous manque t-elle ? Avez-vous envie de reprendre le large de temps à autre ?

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James souri à la première remarque de Rose. Il est vrai que les mères protégeait leur fille comme des louves protègent leur petits. Mais dans le cadre d'une jeune fille il y avait pire : le père. Et oui avant de pouvoir ne serais ce que voir un bout de main d'une fille il fallait que le pater familias donne son autorisation. Enfin maintenant sa à changer, mais pas tant que sa. Il se rappelait d'une fille, qu'il avait rencontré durant ses voyages avec ses étudiants, qu'il lui avait sorti, de façon très "grand frère" : "Le jour ou tu te trouve un homme il a intérêt à me plaire sinon sa ne passera pas." Ce à quoi elle répondit avec le sourire en coin et l'œil espiègle : "C'est pareil pour vous Amiral". Ensuite elle lui dit qu'elle est professeur en Anglais à l'université. Ceci était un renseignement plutôt intéressant pour notre James, même si c'est juste pour une amitié, il se sentira moins seul dans les grands couloirs vides.

En revanche il perdit vite le sourire sur le sujet de la mer. Cette mer qui l'a quasiment vu naître. Cette mer qui lui a volé sa promise et sa vie, mais qui lui a aussi donné ses plus grandes joies. Il décroisa ses jambes et s'appuya sur ses coudes. S’il aimait la mer? C'est comme lui demander si un aveugle voudrait voir.

La mer grand espace sauvage à chevaucher en selle sur son bateau. Telle une femme elle peut être calme le matin et furie le soir. Tel un cheval elle galope sur les plages et saute par dessus les rochers. Tel une mère elle nourrit les hommes et les berce au gré de ses vagues. Vous me demandez si j'aime la mer et bien je vous réponds qu'elle ma vie et mon âme. Le bruit de ses vagues m'apaise et me joue une mélodie douce et mélancolique. Depuis ma plus tendre enfance je suis marin, je suis mort en marin et je remourais en marin. Voila ce qu'est la mer pour moi, et ce n'est que la partie visible de cet océan de sentiments que j'éprouve pour cette grande dame. On peu résumer par ceci, un jour un homme a dit dans une chanson :

Pavillon noir, viv'ment qu'on s'barre
Si un jour la mer nous jette alors dis,
Qu'est'c'qu'on f'ra de nous
Pavillon noir, Bon Dieu d'histoire
Plus j'la hais plus j'la déteste plus je l'aime
Plus je l'aime plus que tout.

Il laissa un temps de silence pour laisser le temps à Rose de comprendre ce qu'il venait de déclamer, qu'elle se laisse emporter par son discours. Il se releva, alla jusqu'à la limite de la terre et de l'eau. Une vague lui passa au dessus des chaussures lui procurant un frisson de bonheur. Sans même regarder Rose.

Dès que je suis à terre elle me manque, dès que je mets un pied sur le ponton d'amarrage elle me manque. Alors pour combler ce manque je pars souvent la caresser a bord de mon vaisseau. Je lui murmure que je ne l'oublie pas, elle me répond qu’elle m'accueillera toujours sur ses flots. Et lorsqu'elle me propose un rodéo alors je selle ma monture et part la chevaucher.

Il se mit à rire, à rire de plus en plus fort. Il riait car jamais il n'avait réussi à se confesser ainsi. Mais il riait aussi aux souvenirs des moments heureux et de fêtes passés avec ses amis maintenant disparus dans l'immensité de celle qu'il aime plus que tout. Il se retourna face à Rose, dans la lueur de la lune elle paraissait à une sirène échouée dans ses pensées.

Si vous voulez, je peux vous faire naviguer sur cette étendue. Ce soir elle est calme, donc si le cœur vous en dit pour finir les vacances en beautés nous pourrions aller sur l'eau et terminer cette belle soirée devant un verre ?

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