La corvée reprend ses droits... [Edounet ^^]

Sujet: La corvée reprend ses droits... [Edounet ^^] Jeu 08 Jan 2009, 00:14

Il y avait un petit moment que Gregory n'avait plus assuré les consultations... Il faut dire qu'il avait toujours mieux à faire et que diagnostiquer des nez qui coulent et autres symptômes typiquement bobologiens n'avait rien de passionnant et que, aux heures où il devait normalement perdre du temps avec les morveux et les grosses imbéciles, il y avait justement sa série préférée à la télévision... alors, comme un étudiant, il séchait la corvée pour aller squatter la chambre d'un comateux de longue durée et regarder son petit feuilleton bien à l'aise.
Problème : Cuddy avait fini par le retrouver dans ce coin retiré de l'hôpital. Elle avait sûrement mis des caméras partout pour mieux le reluquer... Il avait été bien obligé de céder à la demande d'assurer trois heures aujourd'hui et autant le lendemain puisque les arguments qu'il avait à opposer à la paire de seins qui lui faisait face à ce moment-là avait visé les points faibles de l'organisation du diagnosticien.

Bien, pour le moment, il n'avait pas vraiment d'idée géniale pour éviter la corvée, et personne de son équipe n'était assez bête pour se laisser encore avoir à la courte paille... Donc, quand faut y aller...

Et voilà déjà une heure et demie que Greg était dans la salle d'examen numéro 1. Il avait déjà vu onze patients, et aucun n'avait rien à faire là. N'importe quelle infirmière aurait bien pu faire le sale boulot à sa place.
C'était toujours la même chose ces foutues consultations : pas d'originalité, pas la moindre conversation... House avait, heureusement, sa console de jeu portative avec lui et il passait le temps en jouant à Mario quand la porte de la salle d'examen s'ouvrit...

"Occupé !"

Pensant que c'était peut-être bien Cuddy et ses gros poumons, il avait dit ça à voix forte, comme s'il avait été aux toilettes et qu'on l'avait trouvé en train de faire autre chose que réfléchir en ce lieu consacré... Mais non, ce n'était pas elle...

Invité

Comme il l'avait prévu, Ed avait passé son entretien d'embauche pour enseigner à l'université les doigts dans le nez. Le doyen auquel il s'était présenté pour se faire recruter n'avait sans doute même pas soupçonné qu'il ne connaissait certaines des techniques sur lesquelles il avait été interrogé que depuis quelques jours. Il avait toujours su bachoter avec efficacité. Il était donc ressorti de son entretien ravi d'avoir été engagé, même si ce n'était pas exactement pour le sujet qu'il aurait préféré faute de poste disponible, et persuadé d'en avoir terminé jusqu'au jour de la rentrée.

Erreur fatale. Il avait peu après reçu par courrier tout un dossier qu'il lui avait fallu compléter. Et c'était du Dossier avec un grand D. Nom d'une transmutation ratée, les gens de ce monde semblaient n'avoir rien de mieux à faire que de remplir des papiers. S'il y avait tant de formalités dans le civil, il n'osait imaginer comment cela se passait dans leur armée. Ils devaient signer leurs rapports trois fois, ou quelque chose comme ça ? C'en serait presque amusant de faire venir le bâtard de colonel ici, rien que pour le voir s'effondrer sous la masse de papiers.

Enfin, pour en revenir à ce dossier, bon gré mal gré, Ed avait bien dû le compléter. Il avait heureusement expliqué lors de l'entretien qu'il ne disposait pas de diplômes reconnus aux Etats-Unis, et sa candidature spontanée avait été acceptée en dépit de cette irrégularité puisqu'il ne l'avait mentionnée qu'après en avoir mis plein la vue au doyen. Il lui aurait été difficile de se procurer un exemplaire de diplôme d'une bonne université pour se faire un faux à son propre usage, comme il l'avait fait pour ses papiers d'identité et sa carte de séjour.

Cependant, ce qu'il n'avait pas prévu, c'était l'exigence d'un certificat médical d'aptitude au travail, venant nécessairement de l'un des médecins agréés. Franchement, quel genre d'aptitude physique fallait-il donc avoir pour être autorisé à donner des cours ? Il suffisait d'être capable de parler des heures d'affilée, et il ne voyait donc vraiment pas en quoi un examen médical était nécessaire.

L'administration avait toutefois insisté quand il avait rendu le dossier sans y inclure ce papier, et il ne pouvait pas se défiler s'il voulait avoir accès aux laboratoires de l'université. Le problème, c'est qu'il ne voulait pas risquer de révéler ses membres prosthétiques. La technologie hybride avec laquelle il les avait formés ne correspondait pas à ce que ce monde connaissait. Et même si le métal n'était apparent nulle part grâce à l'espèce de plastique ressemblant vaguement à de la peau qu'il avait synthétisé pour le recouvrir, deux secondes d'observation attentive suffisaient à déceler la supercherie. Sans même parler d'un examen plus approfondi. Bref, il était mal barré pour ne pas se faire remarquer.

Après s'être informé pour rassembler les données qui lui permettraient de réfléchir à une solution susceptible d'éviter la découverte de ses particularités, il avait appris que dans la liste fournie, les consultations de l'hôpital étaient les plus susceptibles de rester superficielles, les médecins de l'endroit ayant bien mieux à faire. C'est donc tout naturellement le lieu qu'il avait choisi.

Et c'est ainsi qu'il se retrouva devant la porte de la salle d'examen numéro un. Le voyant indiquant que c'était libre, il entra directement. Il avait toujours été plus doué pour défoncer les portes que pour y toquer poliment, c'était le genre de formalité qu'il oubliait facilement. Cependant, à peine eut-il commencé à ouvrir qu'une voix masculine plutôt bourrue l'informa que c'était... occupé ? Confus, il leva les yeux vers la plaque identifiant la pièce : il ne s'était pas trompé, c'était une salle de consultations et non des WC, et le voyant indiquait que c'était libre. Et en ouvrant un peu plus la porte, il vit un homme, effectivement occupé... mais à jouer.

Le type n'avait pas franchement l'air d'un médecin attendant ses patients. Pas de blouse, pas de gants, pas de stéthoscope... et absolument pas l'air de vouloir recevoir qui que ce soit. Fronçant les sourcils, Ed voulut quand même vérifier.

"A l'accueil, on m'a dit que je devais venir ici pour une consultation... Vous êtes bien médecin, au moins ?"

Se demandant s'il avait commis une erreur, le blond se rappela soudain qu'il se pourrait qu'il ait vexé la jeune femme de l'accueil en la priant après une minute d'attente exaspérée de bien vouloir abréger le récit de vacances qu'elle infligeait à un interlocuteur téléphonique pour lui indiquer où il devait se rendre. Et pas forcément très poliment. Enfin, pas grossièrement non plus, hein, c'était une femme, et sa maman l'avait mieux élevé que ça. Mais Al n'aurait certainement pas approuvé. Se pourrait-il qu'elle l'ait délibérément envoyé au mauvais endroit ? Il fronça un peu plus les sourcils, ruminant déjà un moyen de se venger.

Sujet: Re: La corvée reprend ses droits... [Edounet ^^] Ven 09 Jan 2009, 23:44

Le plombier à casquette rouge sautait allègrement sur la tête de ses ennemis, essentiellement des tortues et des champignons, récupérant au passage des pièces de monnaie qui allaient lui servir dès le moment où il en aurait cent... Et Gregory suivait la progression du moustachu avec assiduité, allant même jusqu'à quasiment sauter lui-même sur son tabouret lorsque le personnage virtuel devait faire de même. Comme tout le monde, House avait besoin aussi de prendre des pauses et, même si chez lui elles avaient tendance à être généralement beaucoup plus longues que les séances de travail, après onze patients qui auraient pu être diagnostiqués par n'importe quel étudiant de première année d'infirmerie, il avait bien le droit de finir le monde qu'il avait commencé avant de prendre un autre patient... De toute façon, jamais Greg n'avait de patience avec les patients...

Et quand la porte s'était entrouverte, il lui avait paru tout à fait normal de parler à haute et intelligible voix, pour montrer, d'abord qu'il était occupé, ensuite qu'il n'avait aucune envie de voir qui que ce soit. Bon, si Cuddy s'était ramenée avec un déhanché annonçant un strip-tease et un bon moment à passer, il aurait peut-être bien réagi autrement, mais la doyenne ne vérifiait pas non plus à longueur de journée qu'il faisait bien son travail... House pensait qu'elle le faisait observer, mais de là à le faire elle-même... Non, ce n'était pas son genre, elle était plus discrète que ça puisqu'elle ne s'avouait pas qu'elle était folle de lui...

Enfin, soit. La porte se referma un peu, comme si la personne vérifiait qu'elle ne s'était pas trompée d'adresse et se rouvrit sur un jeune adulte - ou un vieil adolescent, c'est selon le point de vue - qui le regarda comme s'il était un martien tombé du ciel directement dans la salle d'examen numéro 1. Ouais, pour l'entrée théâtrale, on repassera. Et la question que posa l'intrus était ridiculement habituelle... Gregory l'entendait tous les jours celle-là!

"Moi, médecin? Jamais de la vie, voyons... Je suis l'amant de la directrice de l'hôpital et j'attends qu'elle daigne venir déboutonner ma chemise et mon pantalon pour m'envoyer en l'air avec elle sur le ravissant mobilier que vous voyez là."

Le diagnosticien éteignit sa console et se leva en soupirant bruyamment, après avoir posé le jeu et pris sa canne. Il regarda l'autre de la tête aux pieds pendant quelques instants, puis reprit la parole.

"Bon, vous n'avez pas l'air malade... Vous restez debout donc vous ne souffrez de rien dans les jambes, vous avez l'air de mauvaise humeur... donc, vous êtes ici pour de la paperasse..."

Greg le regarda un instant dans les yeux. L'autre avait froncé les sourcils, ce qui montrait bien que son humeur laissait à désirer.

"Vous avez besoin d'un papier de visite médicale pour vos cours, sans doute..."

Gregory ouvrit une petite boîte jaune qui se trouvait dans sa poche et, sous le regard du type qui était entré dans la salle d'examen, il goba deux cachets de Vicodin.

"Désolé, mais pour la paperasse, je ne suis pas doué... je refourgue toujours ce boulot à Cameron, mais on est mardi, donc, elle se fait tringler dans les vestiaires...
Je vais être obligé de m'occuper de vous. Alors, asseyez-vous et retirez le haut."

Invité

Les sourcils d'Edward s'élevèrent à la réponse que lui fit l'homme. Il n'arrivait toujours pas à s'habituer à l'aisance et à la fréquence avec lesquelles les gens de ce monde parlaient de sexe. Ils y faisaient allusion pour n'importe quel sujet, même si rien dans le contexte ne s'y prêtait. Restant en ce qui le concernait plutôt réservé sur ce domaine, il ne chercha pas à glisser une répartie comme il l'aurait habituellement fait. Il se contenta de se féliciter intérieurement d'avoir réussi à ne pas rougir. Travailler avec une équipe d'ingénieurs allemands pendant deux ans sur des fusées qui ne lui avaient finalement jamais servi à rien lui aurait au moins apporté ça.

Enfin, donc, l'homme était un docteur, en dépit des apparences. Et il n'avait aucune envie d'être dérangé, ayant manifestement bien mieux pour s'occuper. Parfait. Avec un peu de chance, ce serait vite réglé. Ed referma la porte derrière lui avant de s'avancer de quelques pas dans la pièce.

Ses sourcils se froncèrent à nouveau en voyant l'autre se lever pour l'observer de la tête aux pieds. Il avait un problème ou quoi ? En tout cas, Ed ne se gêna pas pour lui rendre la pareille. Bon, déjà, mauvais point, l'homme était grand. Il mesurait facilement trente centimètres de plus que lui. Ed détestait toujours autant être regardé de haut, au sens propre aussi bien qu'au figuré. Il allait donc tâcher d'ignorer ce détail. Poursuivons. L'homme devait avoir une cinquantaine d'années. Plutôt négligé, entre sa barbe de trois jours et sa tenue non réglementaire, se souciant probablement peu de l'opinion des autres. Regard perçant, tendant à laisser soupçonner qu'il était plutôt intelligent. Expression bourrue, pas le genre à se montrer hypocritement aimable avec n'importe qui. Au final, un bilan plutôt positif, du moment que l'homme se rasseyait et n'obligeait plus Ed à lever la tête pour voir son visage.

L'examen de l'homme ne dura guère, et apparemment cela lui avait également suffi à tirer des conclusions. Ed sourit avec amusement au ton que son interlocuteur prit pour évoquer la paperasse. Apparemment, ils avaient un goût en commun. Et c'était bon signe, il allait peut-être réellement pouvoir se tirer de cette visite rapidement sans avoir à révéler quoi que ce soit de gênant. Son sourire ne tarda toutefois pas à disparaître : ce type le prenait pour un élève... Il se contint pour ne pas exploser de rage aussi sec, et après une seconde de calme forcé se rappela que cela ne signifiait pas forcément qu'on le confondait avec un gamin de douze ans. Dans ce monde, les études duraient parfois longtemps, on pouvait avoir vingt ans et n'être qu'à la moitié de son parcours universitaire.

Il laissa le médecin terminer ce qu'il avait à dire avant d'intervenir, l'observant avec curiosité ingérer deux cachets au passage, et tâchant de ne pas se montrer alarmé en recevant l'ordre d'ôter son pull. L'homme attendant qu'il s'exécute, il était temps de mettre les choses au clair. En essayant de ne pas trop l'antagoniser, ce n'était vraiment pas dans son intérêt. Il commença donc avec un sourire, tout en restant campé sur ses jambes et ne faisant pas le moindre geste pour se déshabiller.

"Bonnes capacités d'observation et de déduction, dans l'ensemble. Si j'ai un jour besoin d'un détective, je songerai à vous. Cependant, si je suis bien ici simplement pour de la paperasse, je ne suis pas étudiant. L'université vient de m'embaucher en tant que professeur, et c'est simplement pour ça que j'ai besoin d'un certificat médical."

Se mettant les mains dans les poches et inclinant légèrement la tête de côté, il sourit d'un air roublard avant de poursuivre.

"Inutile donc de vérifier que je suis apte à pratiquer je ne sais quel sport. Il devrait suffire de me poser quelques questions pour vérifier que mes cordes vocales ne menacent pas de se mettre en grève après moins de cinq minutes, de me faire faire quelques flexions pour pouvoir garantir que je saurai monter les deux étages menant à ma salle de cours, et de prendre ma tension pour s'assurer que je ne risque pas de clamser avant la fin du semestre en obligeant à me trouver un remplaçant. Et ainsi, nous pourrons rapidement chacun retourner à nos occupations. Non ? "

Bon, il avait fait comme il pouvait. Il n'avait jamais été un modèle de tact et d'amabilité, non plus. Mais ce type devait pas être du genre à s'offusquer d'une telle attitude, si ? Fallait vraiment espérer que non.

Sujet: Re: La corvée reprend ses droits... [Edounet ^^] Dim 11 Jan 2009, 00:39

Pffff... Greg sentait que même cette fois, ça allait être laborieux !
Ce jeune mec était susceptible, arrogant et ne semblait pas décidé à se montrer coopératif. Bon.
House n'était pas d'assez bonne humeur pour insister davantage.

"Je ne vais pas m'attarder sur les explications à des problèmes qui ne vous ont même pas effleuré l'esprit, mais même un professeur doit passer une visite médicale complète."

Le diagnosticien marcha jusqu'à son tabouret et reprit sa console de jeu qui fit un magnifique "Ding diling ding" en s'allumant. Et il se remit à jouer, comme s'il était seul dans la salle d'examen, comme si le blond n'était pas là et comme s'il n'avait jamais été dérangé.
Après tout, si l'autre ne tenait pas à passer sa visite médicale, il n'avait qu'à aller se trouver un faux certificat dans le bronx et basta. Gregory avait tout son temps. Enfin, il lui restait un peu plus d'une heure à prester et, le temps que l'autre se décide, peut-être qu'il s'en tirerait avec douze patients sur un jour. Un record malgré tout.

House en était au troisième monde. C'était sympa ces sauvegardes de parties. Ainsi, zioup, on reprenait là où on était arrivé avant qu'un importun ne vienne nous interrompre. Et c'était reparti, Mario écrasait les champi, lançait des boules de feu aux tortues et sautait dans les tuyaux verts pour ramasser du pognon.
Greg jeta un coup d'oeil à sa montre. Allez, plus qu'une heure et quart et il pourrait rentrer chez lui pour s'affaler dans le divan et piquer un peu de son délicieux whisky à Sherlock... à moins qu'il ne passe saluer cette chère Elizabeth et sa colocataire? Mmmmh, l'idée avait du bon également... Le choix était difficile à faire, au fond.
Le médecin demanda alors à l'autre :

"Si vous aviez le choix entre un bon whisky et une paire de femmes, vous prendriez quoi, vous?"

Greg avait reporté le regard sur le jeune homme blond et avait mis son jeu en pause. La question était tout de même existentielle, à ce stade.

Invité

Ed haussa les sourcils à la réponse du médecin, qui décidément ne devait pas être réputé pour son sens du contact avec les patients, mais ne put s'empêcher de sourire. Il adorait faire sortir les gens de leurs gonds, parce que c'est en général là qu'ils devenaient intéressants, mais il appréciait davantage les gens spontanément capables de ne pas se conformer à l'hypocrisie que la société cherchait à leur imposer et de se montrer désagréables sans chercher à s'en masquer.

Bon, il n'appréciait pas spécialement l'implication que des explications seraient gâchées sur lui parce qu'il serait incapable de les comprendre, mais passons, il était vrai que la médecine n'était pas spécialité. Il avait étudié la structure et le fonctionnement d'un corps sain, mais ne s'était jamais intéressé aux dysfonctionnements possibles. Il ne releva donc pas... ou presque pas, du moins. Le jour où Ed ferait un réel effort pour contrôler ce qu'il disait n'était pas encore arrivé.

"Ah, je suis pourtant certain que j'aurais été très intéressé par de telles explications. Mais bon... j'ai bien compris que vous aviez mieux à faire pour vous occuper."

Un coup d'œil appuyé en direction de la console de jeu portative abandonnée et un sourire ironique avait souligné ce que le blond pensait des priorités du médecin. Mais comme le peu qu'il avait vu du type lui était globalement plus sympathique qu'antipathique, il n'ajouta rien d'autre.

C'était tout de même dommage qu'en dépit de son manque d'enthousiasme manifeste à l'idée de recevoir des patients, ce docteur soit consciencieux et refuse de bâcler son examen. Qualité qu'Ed aurait apprécié en temps normal, il n'avait que mépris pour ceux qui ne s'investissaient pas dans ce qu'ils faisaient et se contentaient de médiocrité, mais là, on ne pouvait pas dire que ça l'arrangeait.

Enfin, au moins, grâce à ce manque d'enthousiasme, le type n'insistait pas pour l'examiner, c'était déjà ça. Il allait pouvoir se tirer sans histoire et enchaîner sur le plan B. Il aurait préféré pouvoir présenter un vrai certificat, vu que son "oubli" de fournir le papier une première fois allait sans doute inciter à un examen plus poussé du papier qu'il présenterait, mais bon, il devrait pouvoir produire un faux convaincant. Il lui faudrait juste espérer que l'administration ne pousserait pas la suspicion jusqu'à téléphoner pour vérifier qu'il avait bien consulté.

Avec un léger reniflement amusé en constatant que le type n'avait effectivement pas perdu de temps pour reprendre son jeu, Ed tourna les talons pour se diriger vers la sortie. Il avait déjà levé le bras pour tourner la poignée de sa main toujours gantée quand le type le surprit en s'adressant de nouveau à lui. Et ce pour poser une question pour le moins incongrue.

Laissant retomber son bras, Ed se retourna pour s'adosser à la porte, remettant les mains dans ses poches, fronçant légèrement les sourcils de perplexité. Cependant, en dépit de son manque de compréhension des cheminements mentaux qui avaient poussé l'homme à lui soumettre cette interrogation existentielle, il répondit sans prendre vraiment le temps de réfléchir.

"Un bon whisky, évidemment. Au moins, avec ça, je peux avoir la garantie de passer un bon moment avant de me retrouver avec un mal de crâne insistant. Une paire de femmes risquerait d'induire une migraine avant qu'il se passe quoi que ce soit d'intéressant."

Décidément, il devait bien des remerciements à ces ingénieurs allemands. Il y a deux ans, il aurait été complètement incapable de répondre à une question pareille en affectant un air nonchalant. Mais là, au lieu d'avoir bafouillé d'un air indigné de puceau effarouché, il avait réussi à formuler une réponse sans paraître autrement perturbé. Même s'il ne se sentait toujours pas franchement à l'aise avec le sujet.

Se demandant vaguement s'il avait réagi comme l'homme l'attendait de lui mais s'en souciant au fond assez peu, il haussa les épaules avec un demi-sourire, avant de jauger l'expression du type pour voir s'il avait une autre interrogation existentielle à communiquer. Ed devait s'avouer légèrement intrigué. Sa curiosité avait beau se diriger en priorité vers les problématiques scientifiques, observer les êtres humains n'était pas totalement dénué d'utilité. Et ce spécimen semblait assez particulier pour susciter passagèrement son intérêt.

Sujet: Re: La corvée reprend ses droits... [Edounet ^^] Mer 14 Jan 2009, 23:32

Le petit personnage virtuel et moustachu venait de dégommer une plante carnivore lorsque Greg mit le jeu en pause pour, à nouveau, se tourner vers son interlocuteur, à qui il accorda encore une fois un regard appuyé. Il y avait, dans l’attitude du jeune homme, quelque chose qui provoquait les interrogations du médecin. Ce type avait certainement un problème… Pourquoi, sinon, n’avait-il pas accepté d’emblée de se soumettre à l’examen nécessaire pour la visite médicale ? Avait-il honte de son aspect ? C’était peu probable, il n’avait pas l’air de ressembler à John Merrick… Et puis, pourquoi serait-il venu jusqu’ici s’il avait honte de ce à quoi il ressemblait ? Avait-il quelque chose à cacher alors ? Probablement pas : quand on a quelque chose à cacher, on ne se balade pas comme cela, à la vue de tous… Une pudeur excessive ? pourquoi pas…
Bref, Gregory ne pouvait que se poser des questions… puisque l’autre semblait réticent alors même qu’il s’était déplacé jusque l’hôpital volontairement.

"Pour obtenir ce bête papier, il faut vérifier tout un tas de choses. Ce n’est pas une visite médicale aussi poussée que celles pour les sportifs… Vous ne devez même pas pisser dans un bocal… Mais il y a des impératifs et je suppose, puisque vous êtes enseignant, que vous pouvez aisément comprendre qu’il faille être sûr des capacités physiques et nerveuses des gens… Franchement, à mon avis, vous n’avez rien à craindre au sujet du verdict : même les obèses passent sans difficulté les examens."

* Et même des pattes folles comme moi…*

Bon, rassurer les gens, ce n’était pas vraiment ce qu’House faisait de mieux, mais au moins, il essayait. Si l’autre n’avait aucune volonté, ce n’était plus son problème.
En attendant, Greg reprit sa partie. Mario, cette fois, courait pour échapper au boss du niveau – Koopa Troopa, pour ne pas le citer – et il lui sautait sur la tête à intervalles plus ou moins régulier, en évitant au maximum de se faire toucher par ce grand et gros méchant boss.
Mais le diagnosticien n’avait plus trop la tête à jouer, avec toute cette histoire, et la musique décevante du GAME OVER se fit entendre, en même temps qu’un juron on ne peut mieux adapté à la situation (mais que je ne retranscris pas ici pour une simple raison de savoir-vivre élémentaire).

Tant pis. Il éteignit la console de jeu et la reposa sur le meuble tout proche. L’autre avait entamé un déplacement stratégique pour quitter la salle d’examen, et House l’avait interpelé pour essayer de n’avoir plus trop de consultations à assurer : il suffisait de faire traîner les examens pour que Cuddy pensât qu’il avait bien assuré. Bref, il avait demandé son avis au jeune type un peu dans ce but : gagner du temps.

"Mouais… Mais l’un n’empêche pas l’autre…
Ça vous dirait d’aller prendre un verre dans la boîte de strip-tease du coin ?"

Inviter les gens pour qu’ils lui offrent un verre, c’était toute la technique du docteur House. Rien de plus simple, aucune homme normalement constitué ne refusait ni un verre ni une boîte de strip-tease, c’était un signe de bonne santé mentale… du moins, aux yeux de Greg.

Invité

Ed avait déjà commencé à se diriger vers la porte quand un bip caractéristique suivi d'une soudaine absence de bruitages l'avertit que le médecin avait interrompu son jeu. Il s'était retourné pour le regarder, et avait été surpris d'entendre le type prendre la peine de lui expliquer que si la visite médicale était bel et bien obligatoire pour s'assurer des capacités physiques et nerveuses du futur enseignant, selon lui le blond n'aurait aucune difficulté à le passer. En se basant sur ses premières impressions, Ed n'aurait jamais pensé qu'un tel individu chercherait spontanément à rassurer une autre personne. Etait-ce le fait de jouer qui le détendait suffisamment pour lui permettre de témoigner d'un minimum d'empathie ? Ou bien était-ce simplement sa curiosité médicale qui le poussait à se montrer plus sympathique afin de lui permettre de découvrir pourquoi son patient était si réticent ?

Quoi qu'il en soit, il était vraiment dommage qu'un tel effort soit gaspillé sur quelqu'un comme Ed, qui n'avait franchement pas besoin d'être rassuré. En effet, son problème n'était pas qu'il doutait de pouvoir passer l'examen, vu qu'il considérait qu'en dépit de ses membres artificiels il pourrait obtenir un certificat médical lui permettant de pratiquer assidûment n'importe quel sport n'impliquant pas de nager. Son problème était plutôt qu'il ne voulait pas attirer l'attention sur des prothèses que la technologie de ce monde n'était pas en mesure de concevoir. Qui sait quel genre d'ennui cela lui vaudrait si cela venait à s'ébruiter. Et il n'avait aucune confiance dans le prétendu secret médical : même si le docteur consulté ne parlait à personne de ce qu'il apprenait, le simple fait de prendre des notes sur son dossier constituait un risque de fuite d'information.

De ce fait, pour toute réaction, Ed s'était initialement contenté de hausser les épaules. Mais après une brève réflexion, il avait décidé que l'effort d'explication de l'homme valait bien en retour une justification minimale de son refus. Il avait donc rapidement répondu à la remarque, en affichant un sourire rogue.

"Ah, eh bien je n'aurais jamais pensé que tant de vérifications étaient nécessaires ici. Malheureusement, même si je suis en bonne santé, je ne veux pas me soumettre à une telle procédure d'examen. Tant pis alors. Désolé de vous avoir fait perdre votre temps, doc. "

Il avait fini sa phrase sur un nouveau sourire et un salut de la main à moitié ironique, et n'avait même pas cherché à insinuer une nouvelle fois que son interlocuteur pourrait mieux occuper son temps en faisant autre chose que jouer. C'était le principe de l'échange équivalent, après tout. Le type avait fait un effort de sympathie, alors il en faisait un aussi.

Il avait donc ensuite reprit son trajet en direction de la porte et avait presque ouvert pour sortir quand le type l'avait de nouveau interrompu dans son élan avec une nouvelle réflexion. Il y avait répondu en tâchant de ne pas se laisser déstabiliser en dépit de la sensibilité du sujet... mais voilà qu'à présent le type remettait ça. En pire.

Ed avait toujours eu un visage très expressif, et comme sa spontanéité le servait généralement davantage qu'elle ne le desservait, il n'avait jamais fait d'efforts particuliers pour arriver à contrôler parfaitement les émotions qu'il affichait. Mais là, il aurait bien aimé. Il ne se voyait pas, mais il n'avait nul besoin de miroir pour savoir qu'il était bouche bée, les yeux ronds comme des soucoupes, et qu'il rougissait furieusement. Il avait réussi à se contrôler jusqu'à présent, mais là... Franchement, c'était quoi le problème des gens de ce monde ?! Comment est-ce qu'on pouvait envisager de proposer si naturellement à un parfait inconnu de l'accompagner dans une boîte à strip-tease ??!!!

Le choc était tel que le petit blond en resta sans voix l'espace de quelques instants, remuant la bouche comme pour commencer à répondre puis s'abstenant sans avoir émis le moindre son. Une magnifique imitation de carpe, n'aurait pas manqué de signaler ce bâtard de colonel qui heureusement était très très loin de là et n'entendrait jamais parler de l'épisode.

Il s'efforça tout de même après ces quelques instants de reprendre une contenance plus digne, s'appuyant davantage contre la porte située dans son dos pour y trouver un soutien et serrant les poings dans ses poches tout en affichant un grand sourire un peu crispé.

"Boire un verre, ç'aurait été très volontiers, mais pour le reste, je dois décliner."

Il se félicita intérieurement de cette réponse qui pourrait presque passer pour civilisée et pas du tout perturbée. Dommage qu'avec la rougeur persistante de ses joues qui continuaient à brûler, il n'ait aucune chance de tromper qui que ce soit. Il avait encore plus hâte de sortir de là, maintenant, c'était carrément humiliant. Mais bon, pour sauver ce qu'il lui restait de dignité, le moins qu'il puisse faire, c'était de ne pas prendre la fuite. Il admettait qu'il n'était pas du tout à l'aise avec les sujets d'ordre sexuel, mais à côté de ça, il avait toujours fait face aux problèmes.

Il résista donc à son impulsion de quitter la pièce avant que le type émette une quelconque remarque, et reprit même la parole. S'il ne fuyait pas, il pouvait tant qu'il y était assumer sa pudeur. Et même en profiter pour laisser entendre que c'était la raison pour laquelle il refusait l'examen et détourner ainsi les soupçons. Et puis aussi, s'il parvenait à exploiter ainsi sa gêne, cela lui permettait de reprendre le contrôle de la discussion et rendait la situation beaucoup plus supportable.

"Je n'aime ni me déshabiller devant des inconnus ni voir des inconnus se déshabiller devant moi."

Il haussa une fois de plus les épaules, et constata qu'il se sentait effectivement un peu moins perturbé à présent. Maintenant, si la rougeur pouvait totalement disparaître de son visage, ce serait parfait.

S'il avait cru à l'existence d'une quelconque divinité, ç'aurait probablement été un bon moment pour prier que le type ne décide pas de s'amuser à en remettre une couche sur le sujet. Malheureusement, Ed n'avait jamais cru en Dieu. Et il était persuadé que si Dieu existait, celui-ci lui en voulait.

Sujet: Re: La corvée reprend ses droits... [Edounet ^^] Mar 20 Jan 2009, 17:05

La console de jeu posée sur le meuble à côté de lui semblait presque appeler Gregory d'une voix suppliante et lui, sans coeur qu'il était, n'y accordait plus le moindre regard. Il avait trouvé à faire à présent et n'avait pas envie de laisser passer l'affaire.
Le type qui était venu pour une visite médicale avait, certes, une attitude un peu étrange, mais House n'y trouvait pas grand-chose de bizarre, cette volonté de ne pas passer la visite médicale mise à part. Ce qu'il lui fallait, à ce jeune gars, c'était un psy. Et le médecin était loin de faire dans ce domaine. Seuls comptaient à ses yeux les symptômes et les maladies.
Et il partait du principe qu'on ne refuse pas de faire quelque chose pour quoi on est venu sans raison. Là était le coeur de sa démarche. Il voulait savoir. Wilson n'avait sans doute pas tout à fait tort quand il avait dit, en boutade, que Gregory souffrait du complexe du Rubik's Cube... Ce désir obsessionnel de vouloir tout comprendre, de toujours vouloir tout résoudre...

"Et quoi, vous allez partir comme ça ? Vous n'essayez même pas de me pousser à signer un papier confirmant vos aptitudes physiques ? Vous pourriez me prendre en otage ou me menacer, je ne sais pas, moi... Vous avez besoin d'un document que je peux vous fournir et il ne vous vient même pas à l'idée de me le demander autrement ? Essayez de me corrompre, j'adore ça !"

Debout, appuyé sur sa canne et regardant son interlocuteur d'un oeil perçant, le diagnosticien cherchait, évidemment, à provoquer une réaction. Quiconque le connaissait un minimum savait que Greg était de ceux qui, si on insistait un peu et comme il le fallait, en venait généralement à donner le papier, prescription ou certificat, qu'il fallait. Surtout en consultation : tout plutôt que de rester là comme une pute qui attendrait le client !

En gros, la négociation que proposait House était simple : il suffisait pratiquement de lui payer un bon verre dans un lieu qu'il appréciait pour qu'il signe volontiers le papier certifiant que ce type avait bel et bien passé une visite médicale et que la conclusion des examens était qu'il était apte à enseigner.

Alors, quand il vit l'autre rougir, House pinça les lèvres un court instant avant de comprendre que ce jeune type blond était d'une pudeur effroyable et à double tranchant. Bon. Là, il comprenait mieux certaines choses, mais le côté bilatéral était tout de même bizarre !

"Vous n'aurez qu'à vous asseoir dos aux artistes, c'est tout."

L'effarante logique de Greg dans les relations humaines était souvent un mystère pour beaucoup. Même ceux qui parvenaient à cerner House ne pouvaient jamais dire avec certitude ce qu'il ferait dans telle ou telle situation. Imprévisible Gregory...

Invité

Même si ce médecin décidément atypique avait clairement laissé entendre qu'il était prêt à se laisser corrompre, Ed n'avait pas voulu insister. Plus il passait de temps auprès de ce type au regard un peu trop perçant à son goût, plus le risque que la réalité de sa condition soit révélée devenait important. Dans d'autres circonstances, une pareille négociation l'aurait amusé, mais là, le contexte ne s'y prêtait pas.

Et puis de toute manière, avant qu'il ait formulé la moindre réponse, le type avait enchaîné sur cette histoire de boîte de strip-tease, privant ainsi temporairement le jeune blond de toute capacité de répartie. Il avait évidemment essayé de sauver la face comme il pouvait, le problème étant qu'il ne pouvait justement pas grand chose sur le moment. Qui aurait cru qu'il suffisait de si peu pour priver un génie de ses facultés intellectuelles les plus élémentaires ? Le type semblait également trouver la réaction excessive. Mais Ed n'y pouvait rien si dans ce monde les gens parlaient d'assister à un strip-tease aussi naturellement qu'ils parleraient d'assister à une pièce de théâtre !

Enfin, après un moment, le petit blond avait fini par suffisamment récupérer ses moyens pour décliner la proposition et en profiter pour justifier son refus de passer la visite. Il avait donc pensé qu'il pourrait peut-être s'en aller avec ce qu'il lui restait de dignité... quand comme pour confirmer ses pires prévisions, le type se mit en tête d'insister. Leur tourner le dos, ben voyons. C'était quoi, cette solution à la con ? Ses joues se remirent à rougir à l'idée, bien qu'heureusement moins violemment que précédemment. Il déglutit avec quelque difficulté avant de réussir à reprendre la parole.

"Je pense pas que ce soit une bonne idée. De toute manière, je n'ai pas ma carte d'identité sur moi, et sans ça, on ne me croit jamais quand j'affirme être majeur."

Bon, avec ça, le médecin devrait cesser d'insister, non ? C'était un prétexte tout à fait valable. Ed détestait en arriver à devoir souligner lui même son apparence de gamin, mais là, c'était un cas d'extrême nécessité. Et puis, il avait gagné en maturité avec les années, il n'était plus complexé par sa petite taille à présent. Enfin, presque plus, quoi. Disons que tant que personne ne faisait aucune remarque dessus, ça allait. Et inutile de s'attarder sur le sujet. Il enchaîna, risquant un sourire.

"Cela dit, si vous êtes tout de même intéressé par un verre dans un endroit dont l'entrée n'est pas interdite aux mineurs, ça peut toujours s'arranger."

L'alchimiste doutait que le type souhaite aller prendre un verre s'il n'y avait pas d'attraction particulière à côté, mais justement, ça l'arrangeait. Il avait fait cette proposition dans le simple objectif d'éviter de filer la queue entre les pattes. L'homme n'avait plus qu'à décliner, il lui souhaiterait une bonne fin de journée, et s'en irait avec une dignité un peu préservée. Et pourrait alors s'occuper de trouver un certificat médical à reproduire pour son dossier. Avec tout ça, il en avait presque oublié pourquoi il était là.

Sujet: Re: La corvée reprend ses droits... [Edounet ^^] Dim 25 Jan 2009, 23:22

Le jeune homme rougissait à vue d’œil. Greg était-il tellement sexy que même un gars comme lui ne pouvait le regarder sans avoir des pensées impures ? Peu probable. Le médecin était le type même du macho bien viril qui n’excitait que les femelles. Mais non, le blondinet avait l’air tout simplement d’un puceau gêné, pudique et que la moindre surface de peau devait sans doute envoyer se terrer sous une montagne de honte et de gêne… Cette belle métaphore fit sourire House, ce qui pouvait passer pour un sourire face à la réponse que le patient venait de formuler et que le diagnosticien avait écoutée d’un air distrait mais sans en perdre une miette. Il était vrai que son interlocuteur n’était pas bien grand, n’avait pas de rides et pas de cheveux gris. Bref, rien n’indiquait qu’il avait vraiment la vingtaine. Il fallait un œil aiguisé et expert pour constater ce genre de données sur la simple observation minutieuse de détails infimes. Mais Gregory pouvait le faire et le faisait donc.

"Dommage… Je suis sûr que la petite nouvelle vous aurait plu… Une latino…
Enfin, je ne vais pas vous forcer non plus… "

Forcer la main à un jeune comme ça, c’était à coup sûr le traumatiser et l’inscrire sur la longue liste des futurs quadragénaires qui seraient dépressifs profonds. En un sens, il fallait travailler à la pérennité de l’emploi de la belle psy du 3e étage de l’hôpital, mais en même temps, si le type portait plainte contre lui, il y en avait une qui allait encore en faire voir de toutes les couleurs à House et ça, à vrai dire, il n’y tenait que moyennement… Même s’il gardait toujours une certaine envie qu’elle le fasse, mais pas avec un avocat… Bref.
Le jeune homme parla à nouveau. Il lui proposait un verre ? Ouais, mais dans un bar où le blond n’aurait pas à montrer des papiers qu’il n’avait pas sur lui. Greg se tut quelques instants. Quel bar répondait à ces critères-là ? Il fallait aussi, bien sûr, que l’établissement réponde également à ses critères à lui… Alors la lumière se fit…

"Vous connaissez le pub sur la 32e rue ? C’est nouveau, quasi tout électronique. Un décor virtuel et des serveuses bien réelles…"

Le docteur alla prendre sa veste de cuir au portemanteau de la salle d’examen et, posant sa canne avant d’enfiler ladite veste, il se mit à réfléchir à toute vitesse à une excuse valable pour expliquer son départ plus tôt que prévu de l’hôpital…

"Si on vous demande quoi que ce soit à l’accueil quand on passe, ne vous retournez pas… ces bécasses font toujours tout pour retenir les gens le plus possible… à croire qu’elles perçoivent une prime pour ça…
Suivez-moi dans mon bureau, je prends quelques affaires et on y va."

Et hop, le médecin se dirigea vers les ascenseurs du hall d’un pas ferme et décidé, comme s’il allait avoir sous peu un cas très intéressant et très urgent à traiter. C’était d’ailleurs l’excuse qu’il comptait servir à Cuddy si elle débarquait à l’improviste dans l’ascenseur…

Invité

Bon, sa stratégie avait partiellement échoué, mais il ferait avec. Ed avait pensé que le médecin déclinerait le verre, vu qu'il semblait plus intéressé par la perspective d'admirer la nouvelle strip-teaseuse latino qu'autre chose... raté. Il devait y avoir d'autres motivations à cette sortie que celle qu'il percevait, sinon le type se serait certainement contenté de se remettre à jouer avec son bidule électronique, non ? Enfin, peu importait. Il semblerait que le petit blond se soit engagé à aller boire un verre avec ce type. Mais au moins cette idée de boîte à strip-tease était abandonnée. Ed avait bien assez rougi pour la journée, merci.

Rapidement, il réévalua ses plans. Pour son certificat d'aptitude, il allait lui falloir soit essayer de profiter de cette sortie au bar pour amadouer le médecin et le convaincre de lui fournir la paperasse nécessaire en échange de quelques verres, soit revenir à l'hôpital plus tard pour fabriquer un faux. A ce niveau-là, pas trop de problèmes a priori. Se rendre dans un bar avec ce médecin pouvait même s'avérer bénéfique. Non, le problème était ailleurs. Ed se méfiait du regard de ce type. Il lui rappelait trop celui de Mustang, le genre de regard qui analyse tout, enregistre les informations, et les ressort au moment opportun pour son propre bénéfice. Si Ed restait en compagnie du médecin, il lui faudrait être particulièrement vigilant et ne surtout pas trahir l'existence de ses membres artificiels. Rien de plus aisé en présence d'un professionnel du corps humain, bien évidemment...

Achevant sa réflexion, il réprima un grognement et força un sourire pour répondre à la proposition avec un minimum d'enthousiasme.

"Nope, jamais entendu parler de ce pub. Je ne suis installé en ville que depuis peu, il faut dire. Mais bon, tant que les serveuses sont habillées et qu'on ne me réclame pas de pièce d'identité, je suis partant."

Et à sa propre surprise, il se sentait quelque peu curieux à l'idée de passer un moment avec ce type. Depuis son arrivée dans ce monde, il avait volontairement limité les contacts humains, ce qui dans l'ensemble lui convenait très bien... mais parfois, parfois quand même, il ressentait un certain besoin de discuter, même s'il s'efforçait de l'ignorer. Il ne voulait pas nouer de nouvelle relation. Mais la solitude en venait rapidement à lui peser.

Quand le médecin eu enfilé sa veste, Ed se prépara à lui enchaîner le pas. Ce serait plus simple de dissimuler le léger déséquilibre parfois manifesté par sa démarche s'il s'arrangeait pour marcher un peu en arrière. En réponse à la dernière recommandation de son interlocuteur, il haussa les épaules.

"Aucun problème, j'ai déjà eu l'occasion de constater... l'efficacité des hôtesses d'accueil. Il ne me viendrait pas à l'idée de m'adresser à elles en dehors du strict nécessaire."

Et suivant les instructions, il emboîta donc le pas au type quand celui-ci prit le chemin de son bureau, le suivant de près et veillant à marcher de la manière la plus régulière possible. Se demandant quand même pourquoi le médecin semblait si pressé de quitter les lieux. S'ennuyait-il à ce point de son métier ?

Sujet: Re: La corvée reprend ses droits... [Edounet ^^] Jeu 24 Sep 2009, 22:46

Au fil de l’écoulement du temps, Greg apprit que ce jeune homme était arrivé depuis peu en ville et qu’il ne connaissait pas grand-chose. Le médecin comprit donc que ce type était comme un touriste à qui il fallait tout montrer et tout apprendre. Oui oui, tout.

En marchant jusqu’à son bureau, House eut l’occasion de sourire en entendant ce que le blond disait à propos des hôtesses d’accueil de l’hôpital.

"Cuddy les embauche selon des critères qui m’échappent encore."

C’est vrai quoi, la première était plate comme une planche à repasser, la deuxième ressemblait à une Barbie et la troisième avait un léger strabisme divergent. Pas des canons de beauté, même si Barbie sortait du lot. Un peu.

Les deux hommes durent emprunter un ascenseur, puis Greg fit signe au blond d’entrer dans son bureau, celui dont la porte vitrée portait l’inscription :
"Gregory House M.D.
Department of diagnostic medecine".

Il indiqua même son équipe, d’un geste vague de la main, de l’autre côté de la vitre.

"Mes larbins. Mon criquet bosse un peu plus loin."

Dans son bureau, House prit sa veste de cuir et un sac à dos. Il se tourna ensuite vers l’aquarium où son équipe pratiquait un diagnostic différentiel et leur adressa un salut un peu trop poli pour être honnête avant de ressortir de la pièce et de retourner à l’ascenseur.
Dans le hall, il s’arrêta devant les hôtesses :

"Dites à Cuddy que je suis parti. Une urgence."

Et hop, en tout et pour tout, il avait fallu exactement six minutes et trente-sept secondes pour qu’ils quittent l’hôpital. Greg s’était bien débrouillé, mais il pouvait faire mieux, il le savait. En attendant, il lança à son "patient"

"Alors, on y va pour cette tentative de corruption ? Vous avez une voiture ici ? ou un bus, une trottinette, n’importe quoi mais qui soit plus rapide que des pieds."

Invité

La remarque du médecin sur les critères d'embauche d'un certain Cuddy, que le blond supposait être la personne responsable de l'hôpital, lui arracha un reniflement amusé. Il ne put s'empêcher de commenter, en affectant un ton de réflexion parfaitement sérieux.

"Je suis certain qu'il doit y avoir une raison. C'est vrai qu'habituellement les critères retenus sont plutôt l'efficacité, l'amabilité, voire simplement la beauté, et que là ce n'est manifestement pas le cas... mais ces femmes ont certainement un autre don. Comme par exemple de dissuader de rester les multiples patients qui arrivent aux urgences en ne souffrant que d'un truc bénin : elles sont d'une telle aide que même les plus acharnés décident d'aller voir ailleurs. Et donc, en fait, vous devriez leur démontrer votre gratitude, c'est grâce à elles que les médecins ne sont pas encore plus surchargés."

Satisfait de sa petite explication, il esquissa un sourire en coin pour lui-même. Il aurait sans doute pu continuer en inventant une autre justification du même acabit, mais voyant le médecin s'arrêter devant une porte, il leva les yeux pour lire l'inscription. Il entra après y avoir été invité d'un geste par son compagnon, dont il savait à présent le nom – à moins que la porte de son bureau affiche le nom d'un autre, ce qui ne paraissait pas très probable. Curieux, pendant que l'homme allait chercher ses affaires, il observa les lieux et ceux que le médecin avait désigné comme ses larbins. Les pauvres avaient l'air plutôt stressés... et le départ prématuré de leur responsable n'allait sans doute pas alléger leur charge de travail. Ce dont ledit responsable n'avait absolument pas l'air de se préoccuper. Rien qu'à voir ça, Ed était prêt à parier que l'ambiance était absolument chaleureuse entre eux. Sans même en savoir davantage, il plaignait les patients confiés à cette équipe.

Il n'eut pas le temps de pousser plus loin ses observation ou de chercher à deviner ce que pouvait bien être un criquet – il se doutait que dans ce contexte il ne s'agissait pas d'un insecte, mais ignorait que le mot eût un autre sens, probablement en argot – car House revint presque immédiatement, équipé pour partir. Rapidement, ils regagnèrent le hall d'accueil, où le médecin signala brièvement son départ sans laisser place à la contestation.

Une fois dehors, Ed se sentit instantanément plus léger. Il ne l'avait pas réalisé auparavant, mais il semblerait qu'être à l'intérieur d'un hôpital le mette toujours un peu mal à l'aise. Il n'avait sans doute pas surmonté aussi bien qu'il l'avait pensé toutes les connotations négatives qu'il associait à ce genre de lieu.

Quand House l'interrogea sur son moyen de transport, il secoua la tête et répondit avec un sourire amusé.

"Pas de voiture, non. Un ami m'a qualifié de danger public et m'a interdit de reprendre le volant en présence du moindre être vivant. Moi excepté, évidemment. Je crois qu'il estimait que mon décès élèverait significativement les chances de survie de mon entourage, et que tout bien considéré c'était un sacrifice acceptable. Enfin bref. Je prends donc habituellement les transports en commun... je crois qu'il y a une bouche de métro pas loin, non ?"

Sujet: Re: La corvée reprend ses droits... [Edounet ^^] Dim 27 Sep 2009, 16:37

Tout s’était très bien passé. Pas besoin de justifier quoi que ce soit à qui que ce soit, et Greg avait pu quitter les consultations plus tôt que prévu, sans même avoir à inventer des excuses bidon, mais très saines pour le moral, des excuses capables de vous faire sourire quand vous y repenserez le soir dans votre lit…
Bref, il n’y avait rien eu pour retarder le médecin et son patient. Et ça, c’était quand même la grande classe. Seulement voilà, le hic se présenta dès qu’ils mirent le nez dehors et que House demanda au jeune homme blond quel était son moyen de transport… Comprenez par là que le diagnosticien aurait franchement apprécié être emmené dans une belle bagnole pour aller prendre ce verre. Mais non, apparemment et selon ses dires, ce jeune homme était un danger public lorsqu’il était au volant. Résultat, Greg avait le choix entre aller en bus au centre-ville et laisser sa moto ici, au risque qu’elle ait à subir les foudres d’une Cuddy enragée de voir son employé parti – à moins qu’elle ne puisse croire qu’il était toujours en déplacement pour une urgence et qu’il avait laissé sa moto pour accompagner son patient – ou alors, il pouvait laisser le blond prendre le métro et suivre le véhicule à distance et à moto. Toute réflexion faite, laisser son deux-roues ici, c’était peut-être le plus sage.

"Va pour le métro, alors. Mais n’essayez pas de me faire courir pour l’avoir, je vais à mon aise."

Après tout, le respect des infirmes se perdait et il n’était pas mauvais de rappeler de temps en temps qu’au final, il n’y avait jamais eu de respect pour les infirmes…
House était suffisamment borné pour feindre, parfois. Mais là, ce n’était pas nécessaire. Le blondinet avait besoin de sa signature sur un papier, alors, il pouvait lui faire faire ce qu’il voulait, ou presque. C’était ça, le principe même de la corruption. Et House se vendait plutôt bien et cher, dans son genre, sans toutefois trop exagérer. Et puis, mine de rien, cette petite balade lui permettait aussi d’étudier son "patient" d’une certaine manière : respiration, manière de marcher, etc.

"Bon, alors, vous êtes prof, c’est ça ? Pourquoi ce métier ? C’est chiant, non, d’avoir à expliquer des choses à des étudiants ? Enfin, moi je trouve ça chiant…"

Tout en marchant/boitant, Gregory avait lancé le sujet de conversation le plus inutile et le plus barbant qui lui était venu à l’esprit. Pourquoi un tel sujet ? eh bien, pour pouvoir briser le silence, faire semblant d’être intéressé et avoir l’occasion de réfléchir à tout ce qu’il allait demander à ce jeune homme avant de lui filer son papelard.

Invité

Quand House signala qu'il n'avait pas l'impression de se presser pour prendre le métro, Ed haussa les épaules avec nonchalance, souriant tout naturellement.

"Aucun problème, je n'ai aucune intention de courir non plus. Franchement, je n'ai jamais compris cette pulsion incitant les gens à absolument attraper le premier métro qui passe... je veux dire, il en passe une toutes les cinq minutes au plus, qu'est-ce que ça peut bien leur coûter de prendre le suivant ?"

Tout en se dirigeant vers la bouche de métro, Ed veilla à ce que sa démarche semble la plus naturelle possible. En fait, ça l'arrangeait également qu'ils ne se pressent pas, ça l'aidait à dissimuler les éventuels petits blocages de sa jambe gauche. Par habitude, tout en marchant, il observa ce qui l'entourait, mais décidément, il continuait à trouver cette ville bien laide. Tout était tellement... gris. Le lieu grouillait de monde, et pourtant, il lui paraissait terne, sans vie.

Aussi la distraction apportée par les questions du médecin fut-elle la bienvenue. Il esquissa un sourire amusé avant de répondre sur un ton faussement désespéré.

"Alors là, je ne vais pas vous contredire, c'est chiant au possible comme métier ! Non seulement les étudiants ne savent rien et ne comprennent rien du premier coup, mais pire, la plupart d'entre eux s'inscrivent aux cours sans la moindre envie d'apprendre ! Je me demande franchement ce qu'ils foutent là..."

Le blond secoua la tête avec un net agacement avant de poursuivre, manifestement tout à fait disposé à s'étendre sur le sujet.

"Enfin, heureusement, il y a des bons côtés pour compenser. Déjà, enseigner dans le supérieur, c'est très peu d'heures de cours à assurer, alors ça laisse plein de temps pour mener ses recherches en utilisant les labos mis à disposition par l'université. Rien que pour ça, ça vaudrait la peine de subir ces élèves ignares. Et puis... de toute manière, j'ai trouvé un truc pour alléger ma charge de travail : dès le premier cours, je vais les bombarder avec la liste du travail que j'attendrai d'eux au cours de l'année... vu mes attentes, seuls les plus motivés devraient rester, les autres se réfugieront auprès de professeurs moins exigeants qui valideront leurs unités sans qu'ils aient trop à se fouler. Résultat : je me retrouverai avec des étudiants plus sérieux, j'aurai beaucoup moins de copies à corriger, je disposerai de plus de temps pour mes recherches, et je serai tout de même payé autant que si j'avais assuré la garderie pour dix fois plus d'élèves !"

Le futur professeur conclut sa tirade avec un large sourire, visiblement très satisfait de lui-même. Il n'avait certainement pas l'intention de se laisser emmerder par des branleurs d'élèves. Il avait presque hâte que la rentrée arrive pour voir les têtes que tireraient les étudiants assistant à son discours d'accueil.

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