Un éclair de lucidité [PV Ella Bishop]

Une journée de plus au sein de l'hôpital de la rue 109. Peter trouvait peu à peu ses marques, dispensant les premiers soins de l'établissement, sans cesser de repenser à son passé, qui, invariablement, lui revenait à l'esprit. Il pensait à ce qu'était devenue sa vie. Il n'était plus que l'ombre de lui-même, une ombre qui, peu à peu, sombrait dans l'oubli. Ici, personne ne connaissait sa vie passée. Personne ne se doutait une seule seconde qu'il était doté de pouvoirs prodigieux qui dépassaient l'entendement humain. Mais il ne se portait pas plus mal pour autant. En effet, il n'avait plus cette pression constante d'être un héros, quelqu'un capable de résoudre les problèmes de tout le monde. Peter avait souvent subi ce genre de comportement. Sous prétexte qu'il était doué de talents tous aussi différents les uns que les autres, l'on pensait irrémédiablement qu'il pouvait aider n'importe qui, sacrifiant sa propre vie au passage. Oui, le garçon se complaisait à faire de son mieux pour rendre le monde meilleur. Mais présentement, ce qui changeait de son existence passée, c'était qu'il ne le faisait plus à ses propres dépends. Oui, Peter avait choisi de vivre pour lui, ce qui changeait agréablement d'avant. Il était peut-être seul, sans racine, sans famille, sans connaissances quelconques, mais il était libre. La liberté était quelque chose de libérateur, quelque chose qui le plongeait dans un état de félicité des plus totales. Et jamais il ne la sacrifierait de nouveau. C'était totalement exclu. Son passé était loin derrière lui, même si penser comme cela n'était que pure hypocrisie. L'on ne pouvait pas se détacher de son passé comme cela, puisque, c'était lui qui avait fait de nous la personne que l'on était aujourd'hui. Sans passé, pas de présent, et sans présent, pas de futur. L'équation somme toute logique, que Peter ne maitrisait cependant pas vraiment.

« Peter, il y a une fille blessée dans la salle d'attente C, tu peux aller t'en occuper s'il te plait ? Je ne sais pas ce qu'elle a, mais ce n'est pas très sérieux à ce que j'ai cru voir » « Aucun soucis Docteur Wilson, j'y fonce de ce pas »

Peter marchait le long du couloir, sa tenue d'infirmière bleue soigneusement repassée sur ses épaules. Il détestait paraître débraillé au travail, son apparence se trouvait être plus qu'importante pour lui, puisqu'elle garantissait ce que l'on appelait la notion de confiance entre un patiente et son référant médical. Qui aurait voulu d'un infirmier totalement mal habillé, décoiffé et sale ? Peter s'avança donc auprès de la salle d'attente, avant de l'ouvrir et de porter un regard circulaire trop rapide pour vraiment voir qui se trouvait dans la pièce. Un brusque flash lui rappela des éclairs, mais il secoua la tête, riant intérieurement de sa méprise. Elle ne pouvait pas être là. Il était encore tôt -9H30 selon sa montre- et la fatigue devait simplement lui jouer des tours.

« C'est au tour de ? »

Ella dans qu'elle état tu es encore mise. C'est malin !

Alors que le jour c'était levé depuis quelques heures. La belle était en route vers l'hôpital, dans une de ces fameuses voitures jaunes. Un morceau de verre dans la cuisse droite, rien de bien méchant, mais il fallait soigner ça rapidement. La blonde s'était légèrement énervée contre son mixeur, qui en a explosé par la surcharge d'énergie. Elle s'était retrouvée avec du coulis de framboise partout sur ses vêtements et un petit éclat de verre dans la cuisse ainsi qu'une petite entaille sur la main. Après les événements qu'elle avait vécus, ce « combat » contre le mixeur n'avait rien de d'impressionnant, en faite c'était plutôt gênant pour la jeune femme. Elle avait sans cesse des accidents avec les appareils électroménagers, suite à ses violentes sautes d'humeurs. Ses émotions aussi changeantes qu'elles soient, lui apportaient beaucoup de soucis dans la vie quotidienne. Le taxi arriva devant l'hôpital. La jeune femme sortit son porte-monnaie de poche, d'ailleurs c'était bien la seule chose qu'elle avait emporté, et régla le conducteur. Avant qu'elle descends, celui-ci lui avait proposé son aide pour aller jusqu'aux locaux, mais comme à son habitude, la demoiselle refusa. Elle préférait boiter pour arriver à l'intérieur, plutôt que d'accepter l'aide d'un étranger. La fierté était plus forte que tout. La belle rentra dans le bâtiment avec du sang sur son short qui normalement est d'un blanc immaculé, et de la confiture de framboise sur son tee-shirt. La honte ! Ella détestait paraitre négligée aux yeux du monde. Elle s'avança à l'accueil et de sa voix angélique :

- Bonjour je souhaiterais voir quelqu'un. J'ai eu un petit accident et un bout de verre c'est coincé dans ma jambe ...

- J'aurais besoin de votre nom mademoiselle ?

- Ella Bishop! B-I-S-H-O-P!

- Salle d'attente C ma belle, quelqu'un va venir te retirer ça.

La demoiselle remercia la secrétaire et alla s'installer dans la salle d'attente. Celle-ci était étonnamment déserte. A cet instant la maladresse d'Ella semblait unique. La jeune femme s'installa sur un siège, en prenant soin de laisser sa jambe droite. Un homme rentra dans la pièce, un médecin qui se présenta sous le nom de Wilson, il regarda un court instant sa jambe et repartit en disant qu'il allait appeler quelqu'un pour s'occuper d'elle. L'attente ne fut pas longue, alors qu'Ella regardait sa jambe, un homme l'interrompu dans sa propre osculation.

- C'est au tour de ?

Cette voix lui semblait si familière, voir trop familière. La blonde leva la tête d'un coup sec. Ça ne pouvait pas être lui. Ça semblait peu probable, inconcevable ! Pourtant, l'homme en tenue d'infirmier était :

- Peter Petrelli !

La jeune femme était perplexe face à cette apparition pour le moins, étonnante. Il faisait partit de son passé. Pour lui, elle était morte, et d'une certaine façon lui l'était pour elle. Elle avait enterré son passé dans sa tombe ...

- Qu'est ce que tu fais ici ?

Ella ne le quittait pas des yeux, c'est comme-ci un fantôme s'était dressé devant elle. La dernière fois qu'elle l'avait vu il venait de faire une chute de plusieurs étages et partit à toute vitesse avec Claire...

Peter émit un sourire lorsqu'il entendit son prénom. « Ah non, moi je vais parfaitement bien, je ne pense pas avoir besoin de soin, mais vous cependant... » Et puis son sourire se figea. Lentement, un poison s'insinuait dans ses veines, faisant palpiter celle qui se trouvait sur sa tempe droite. Elle. Ella. Ici ? Bordel, pour quelqu'un qui voulait oublier son passé, c'était un fail monumental. Pour autant, il ne voulait pas perdre le contrôle de lui-même. Déjà, il sentait le pouvoir couler en lui, il sentait les objets présents dans la pièce commencer à, tout doucement, trembler sous la pression de sa télékinésie. Il se reprit, affichant un air qui s'avérait être le plus neutre possible, et la toisa non sans une certaine animosité.

« Je suis infirmier, tu ne le sais pas ? Ici nous sommes dans un hôpital. Infirmier + hôpital, une équation facile à comprendre, même pour une blonde, non ? »

Peter dévoila une rangée de dents parfaites alors qu'il souriait, comme pour l'énerver, tout en gardant conscience qu'elle était beaucoup plus dangereuse que ce que son air candide laissait transparaitre... Oui, cette fille était, ou avait été, certaines personnes peuvent changer de façon exemplaire, une folle totalement psychopathe envers lui, le traquant sans relâche, jouant avec ses nerfs comme elle le faisait si bien avec l'électricité dont elle était pourvue. Pouvoir qu'en sa présence, Peter lui avait bien évidemment copié. Mais le fait est qu'il ne lui pardonnait pas vraiment tout ce qu'elle avait fait quand ils avaient été en contact. Sa hargne quant au fait de le poursuivre, la traque insensée qui l'avait conduit à perdre la femme qu'il aimait, il n'acceptait pas tout cela. Mais il s'était promis de tout oublier. De ne plus penser à son passé, et cela fonctionnait aussi pour elle. Oui, Peter allait faire de sa vie quelque chose qu'il maitrisait, se concentrant seulement sur le présent. C'est pourquoi il relâcha la pression qui pesait sur ses épaules, affichant un sourire légèrement plus sincère.

« Qu'a tu encore fait Ella ? Regarde moi ta jambe ! Allez viens, suis moi, je vais te nettoyer tout ça, il y aura sans doute besoin de quelques points de suture »

Le garçon ricanait intérieurement. Bien sur que non qu'il n'allait pas avoir besoin de points de suture. Sa régénération cellulaire lui donnait le moyen de se soigner, certes, mais, appliqué sur les plaies de quelqu'un d'autre, cela apportait aussi sa particularité curative. En gros, quelques gouttes de sang sur la jambe d'Ella et tout allait revenir dans l'ordre. Avec un petit signe de tête, il l'obligea à le suivre, se dirigeant vers une salle présentement vide, avant de la laisser entrer -galanterie oblige- et de s'y engouffrer à son tour, fermant à clé la porte. Juste pour s'assurer que personne ne serait témoin de ce qui n'allait pas tarder à se produire. Le jeune homme ouvrit un tiroir, indiquant à Ella qu'elle pouvait s'installer sur la chaise présente dans la pièce, et en retira une paire de gants ainsi qu'une pince chirurgicale, utilisée pour retirer des corps étrangers situés dans la peau des patients. Il revint aux côtés de la jeune blonde, avant de, précautionneusement, retirer un par un les bouts de verre présent dans la cuisse, mais aussi de la main d'Ella. « Ça va piquer un peu » L'infirmier inhiba ensuite un morceau de coton d'alcool à 90°, avant d'éponger le sang présent sur les plaies de sa patiente. Ensuite, il avança un scalpel de son avant bras, avant de serrer le poing, et d'un coup sec, se couper l'un de ses poignets. Il approcha ensuite sa plaie de la cuisse et de la main de la jeune fille, avant de verser quelques gouttes de son sang dessus. Instantanément, celles-ci se refermèrent, laissant la peau d'Ella aussi nette et lisse qu'auparavant : plus aucune trace de blessure ne subsistait. La plaie de l'avant bras de Peter se referma aussi, lui laissant une fine cicatrice, qui disparaitrait quelques minutes plus tard. Il émit un petit sourire, avant de nettoyer le sang présent sur la jambe et la main de la jeune fille, avant de faire de même avec son bras. Puis, il jeta les bouts de verres dans une poubelle, avant de laisser tremper tout ce qu'il avait utilisé dans du désinfectant.

« Désolé si je t'ai fait mal. Tu as encore des problèmes avec... » Il baissa la voix « ..tes pouvoirs ?»

Il n'y avait plus de doutes possibles c'était bien Peter. Son regard et son sourire. Ella ne les avait pas oubliés. Lui qui avait été son " jouet ", elle qui l'avait torturé mentalement pendant quelques mois. Ella n'avait jamais rien eut contre Peter, elle recevait simplement des ordres venant directement de son père. Des objets commencèrent doucement à trembler autour d'elle, Ella jeta un coup d'œil aux alentours. Il l'avait reconnu. Le jeune homme se maitrisa parfaitement. Il était beaucoup plus stable qu'Ella à première vue. Il lui rappela son métier et fit le lien avec l'hôpital, sur un ton moqueur. Ella haussa les épaules, d'un air enfantin :

- J'en sais pas mal sur toi je te rappelle. Que fais-tu dans cette ville loin de tes proches ?

Le plus jeune des Petrelli afficha un large sourire, montrant qu'il était fier de sa « blague ». Ella savait qu'il était désormais plus fort qu'elle, cela ne faisait aucun doute. Il avait déjà pas mal de pouvoirs, le sien compris. Alors, imaginez maintenant, lui qui absorbe tous les pouvoirs possibles. Ella n'osait même pas imaginer de quoi il était capable. Le jeune homme regarda sa jambe et lui demanda ce qu'elle avait encore fait. C'est très simple une lutte acharnée contre un mixeur, pour essayer de faire un jus de framboise. Ella lui renvoya l'ascenseur, elle mit ses mains en évidence, et imita une balance :

- Mixeur + Électricité, tu vois l'équation ?

La demoiselle eut un petit rire amusé. Il lui demanda de le suivre, elle ne discuta pas. Après tout elle avait besoin de soin. Quand il parla de point de sutures, la belle le regarda d'un air pas très rassuré. Ella détestait les hôpitaux, ces locaux blancs, sans vie, avec une odeur continuelle de désinfectant, lui faisait horreur. Ella y avait mis les pieds qu'une seule fois, quand Bennett lui tira dessus pour protéger sa fille. La jeune femme se leva en direction de Peter et le suivit jusqu'à une salle vide. Quand il lui fit signe de rentrer, la belle eut un grand sourire qui se dessina sur son visage angélique. J'en avais presque oublié, la galanterie des Petrelli. Ella s'installa confortablement dans la chaise, comme Peter lui avait demandé. Puis celui-ci venu prêt d'elle pour lui retirer les morceaux de verres.D'habitude c'est moi qui s'occupe de toi, et non l'inverse. Quand il lui pausa de l'alcool sur sa blessure, la blonde fronça les sourcils et un petit faisceau lumineux traversa ses prunelles. Puis il se coupa le bras, et versa son sang sur la blessure d'Ella. La jeune Bishop lui adressa un clin d'œil. Il pouvait utiliser ses pouvoirs librement devant elle.Pratique ! Si seulement on pouvait tous guérir aussi vite que toi ... Il passa à la séance nettoyage, et Ella constata avec joie que sa jambe était aussi nette et soyeuse qu'auparavant.

- De m'avoir fait mal. Tu plaisantes j'ai connu bien pire. De nouveau un clin d'œil fut adressé au jeune homme. De plus c'est à moi de m'excuser. Je n'ai pas été très sympa avec toi. Je n'ai pas vraiment conscience de ce que j'ai fait. Mais m'avoir supporté pendant que tu étais enfermé, n'a pas dû être une partie de plaisir pour toi ... Profites c'est la dernière fois que tu m'entendras m'excuser.

La belle affichait un sourire joyeux et chaleureux. Quand Peter commença à lui parler de ses pouvoirs. Quelqu'un essaya d'ouvrir la porte, Ella se mit à sursauter et un néon grilla net.

- Ça répond à ta question ... Ella regarda la porte et une ombre disparue. Elle chuchota par prudence. Disons que je suis défaillante depuis ... Elle voulait dire depuis sa mort, mais le mot ne sortit pas. Depuis un moment, j'ai comme un trou de mémoire ...

« Oui, je me souviens que tu étais pas mal intéressée par ma petite personne à un moment donné. En espérant que cette pulsion malsaine soit passée. Je fuis. Je suis trop lâche pour affronter mes démons. Alors je suis venu dans le seul endroit où personne ne peut me juger, puisque personne ne connait mon passé. A croire que je me suis trompé. Si tu es là, peut-être que d'autres le sont aussi. Es-tu la seule de mon passé présente dans cette rue, dis moi ? »

Peter préférait être certain de qui il aurait la chance, ou la malchance de croiser, et, le cas échéant, faire plus attention aux déplacements qu'il entretenait dans cette rue où tant de monde se croisait. La voir avait été une plus grande surprise que ce qu'il n'aurait pu imaginer. Il savait ce qui lui était arrivé. Sa mort, le fait d'avoir été tuée par l'homme de sa vie, rien ne lui avait échappé. Pourtant, il ne ressentait qu'à peine un peu de pitié. Pouvait-il la pardonner juste parce qu'elle était morte ? Elle était pourtant vivante, mais plus rien ne l'étonnait au 109... Au fond, elle était timbrée, et la manipulation étant son jouet préféré, pouvait-elle se montrer digne de confiance ? Il était beaucoup trop tôt pour le dire, malheureusement. Et puis ils étaient passés dans l'autre pièce, où Ella avait continué de lui parler, devenant de plus en plus chaleureuse, ce qui avait le don de rendre Peter plus méfiant que d'habitude.

« Je pense qu'il faut nous mettre d'accord pour ne plus ressasser le passé, ok ? Tout ce qui s'est passé avant n'est qu'un mauvais souvenir. Je n'ai pas envie de t'en vouloir toute ma vie. Ton père n'était pas vraiment quelqu'un de bien, je sais que tu n'étais comme ça que de par son comportement totalement délirant. Mais j'ai eu ma dose d'affrontements. Je ne veux pas te regarder en voyant une lueur de haine ou de violence au fond de tes yeux » Peter soupira. « Oui, mes blessures physiques guérissent très vite. Mais moralement... » Il haussa les épaules avant de sursauter quand un néon de la pièce éclata. « Je vois ça. Il te faudrait un professeur. J'ai le même pouvoir que toi, mais, pourtant, je le maitrise plutôt normalement. Tu dois calmer ton esprit, et arrêter de te montrer si énervée »

Peter détourna la tête lorsqu'elle évita de parler de sa mort. Il ne savait pas comment il aurait réagi lui-même s'il s'était avéré qu'il avait ressuscité. Il aurait eu peur. Il n'aurait plus eu aucun repères. Il pouvait tout à fait la comprendre. Les émotions de la jeune femme le tiraillait, et seul sa concentration l'empêchait de pleurer. De pleurer pour cette vie brisée, elle qui était si jolie, si gentille quand elle le voulait. Mais rencontrer Sylar avait été une erreur. Une énorme erreur, qu'elle payait encore aujourd'hui.

« Le principal c'est que tu sois là aujourd'hui. Comme je te l'ai dit, évite de penser à ta vie antérieure. Ce n'est pas si important. Tu t'adaptes bien ici ? As-tu des amis, des contacts qui peuvent t'aider ? »

Cette question n'était pas si anodine. Si elle connaissait quelqu'un, ce quelqu'un serait peut-être une personne dont il avait la connaissance en commun. Dans le cas de Peter, savoir qui étaient ses amis et ses ennemis était une chose primordiale, puisqu'il ne pouvait s'empêcher de lutter contre toute forme d'injustice ou de débordements quelconques. Savoir qu'Ella était présente lui donnait le vertige. Qui donc se trouvait présentement au 109 ? Son frère, sa mère, peut-être même sa nièce ? Son ennemi de toujours ? Qui pouvait le dire avec exactitude ? Ella. Ella devait savoir quelques éléments qui pouvaient amplement aider Peter à déterminer s'il était bien seul, ou non.

« Je pensais ne jamais te revoir en tout cas. Bizarrement, j'en suis heureux »

Ella avait changé certes. Mais ses vieux démons n'hésitaient pas à refaire surface à la moindre occasion. La manipulation et la trahison étaient dans sa nature. Peter ne voulait pas affronter son passé, il ne voulait peut-être pas être poursuivit. Cela arrangeait bien Ella, car la jeune femme ne voulait pas réapparaitre non plus. Être morte à du bon parfois. Peter lui demanda s'il y avait d'autres personnes de leurs passés dans les parages. Ella afficha un air perplexe, depuis qu'elle était là, elle n'avait croisé personne à par lui. Espérons que d'autre ne suivront pas. Ella n'avait pas envie, de redevenir vivante aux yeux de son passé.

- Je n'ai revu personne à par toi. Et c'est très bien comme ça ...

Le passé pour Ella, c'est comme, un immense brouillard, des éléments viennent et repartent. Mais rien n'est vraiment concret, c'est comme un rêve qu'on aurait oublié. A vrai dire Ella ne savait même pas comment elle était morte, elle se souvenait d'une plage, et le bruit des vagues pour dernière sonorité, sur cette terre. Elle était partie dans un profond sommeil, quand soudain la lumière la ramena à elle. Depuis ce temps Ella chérissait sa vie, chaque instant passé était pur plaisir, même quand il s'agissait de se battre contre l'électroménager. Quand il lui parla de "professeur", Ella eut une idée des plus sordides, et si Peter serait ce professeur. Cela pourrait être amusant.

- Peter, toi qui possède un talent expert pour contrôler tes pouvoirs, tu ne voudrais pas m'apprendre à utiliser le mien ? On va s'entrainer ?!

Ella pausa la question, mais elle n'attendait pas de réponse négative. Elle était comme une enfant à l'idée, d'aller jouer avec Peter.

- Si tu m'apprends à utiliser correctement mon don, je n'aurais plus de problèmes et je ne risquerais pas de faire du mal à qui que ce soit ...

Argument de choc ! Peter lui demanda s'il elle s'adaptait ici, disons que c'était très différent de sa vie d'avant. Beaucoup de personnes étranges vivaient dans l'immeuble d'Ella et la ville était pleine de vie, mais il manquait quelque chose dans la vie de la demoiselle. De la passion.

- Des amis ? Pas vraiment, je ne suis pas douée pour ça. Puis elle se souvenue de ce charmant jeune homme, son voisin qu'il l'avait aidé. Comment s'appelait-il déjà. Ah oui, si ! Mon voisin Gabriel quelque chose ... Il est très gentil avec moi ... J'ai l'impression de bien le connaître ...

Ella se demandait où était la famille de Peter, lui si, attachait à ses proches ne pouvait pas être venu tout seul, ça paraissait invraisemblable. Peter ne souhaitait pas parler du passé et Ella n'allait pas lui en blâmer.

- Alors on y va ? On va s'entrainer ?

Ella se dirigeât vers la fenêtre et l'ouvra, elle y passa une jambe à travers et regarda Peter.

- Allez viens ! Ton chef ne t'en voudra pas, s'il ne sait pas que tu es parti ... Fait quelque chose de fun, ta vie à l'hôpital ne doit pas être marrante tous les jours ... C'est le moment de retrouver ta vraie nature ...

Ella pouvait faire des choses tellement enfantines des fois, mais c'est ce qu'il lui donnait son charme.

« Je ne parlais pas vraiment de moi pour le prof. Non mais sérieusement, je suis pas certain que tu écouterais mes conseils. Nous ne sommes pas assez neutres pour faire ça, tu ne crois pas ? »

Peter réfléchissait. Outre le fait qu'elle était en partie morte à cause de lui, elle risquait de tuer des gens par accident, sans même le vouloir. Oui, c'était dans son caractère, Peter se rendait responsable de tout ce qu'il se passait de mal dans le monde. Quand quelqu'un mourrait, ou qu'une catastrophe se produisait, il ne pouvait s'empêcher de se torturer mentalement. Si lui ne pouvait pas aider les gens, qui l'aurait pu ? Il avait le pouvoir de faire changer les choses, d'essayer d'éviter tout ces accidents, mais il ne pouvait pas être partout. Ce sentiment d'impuissance le tiraillait de manière absolument affreuse. C'était la même chose pour Ella. S'il avait arrêté Sylar à temps, s'il avait éloigné la jeune femme de toute cette violence, peut-être aurait-elle pu vivre, et rester près de ses proches. De manière indirecte, il l'avait tuée. De manière indirecte et involontaire, il était son meurtrier. Et la regarder dans les yeux après cela était bien plus difficile que ce qu'il pensait.

« Tu marques un point. Tu n'as pas oublié comment manipuler ton entourage en tout cas »

Ce n'était ni un reproche, ni une critique, simplement une constatation. Peter ne pouvait pas refuser. La dernière fois qu'elle avait perdu le contrôle, elle avait libéré des prisonniers totalement dangereux, qui avaient causés d'immenses dégâts. Ce n'était pas de sa faute, bien entendu, mais c'était ainsi. Peter perdit son sourire lorsqu'elle lui indiqua qu'elle n'avait vu personne. Sur le coup, il ne pensait qu'à elle, à la solitude qui devait l'accaparer. Il ne pouvait décemment pas lui refuser ce contact, quand bien même fut-il aussi superficiel que l'était le leur présentement. Quand elle parla de Gabriel et du fait qu'elle pensait le connaître, un doute immense s'empara de Peter. La curiosité était un vilain défaut chez lui. C'était avec beaucoup de retrait et de délicatesse qu'il s'était décidé à lire dans l'esprit d'Ella, au moment même où elle pensait à ce Gabriel. Sans surprise, Peter lu en elle le visage de... Sylar. Ainsi donc l'homme était dans l'immeuble dans lequel ils habitaient tous. L'infirmier ne l'avait jamais croisé, et ne pouvait même pas prévoir sa réaction quant au fait de se trouver en face de lui. Même Ella ne s'en souciait pas, alors qu'il l'avait tuée. Mais que faire ? Dire cette douloureuse vérité à la jeune blonde qui se trouvait en face de lui ? De quel droit aurait-il pu lui gâcher sa nouvelle existence ? Peter soupira, avant de se dire que si les choses allaient trop loin, il prendrait les précautions nécessaires.

« En tout cas, si tu as le moindre soucis, je suis là. N'hésite pas à m'appeler si quelque chose te fait peur, ou si quelqu'un essaie de te faire du mal. Pense fort à moi, peut-être que je capterais ton signal »

Peter venait clairement de lui offrir son aide, et ce, selon n'importe qu'elle situation. Il voulait l'aider, puisqu'il pouvait tout à fait comprendre que sa nouvelle vie était plus que difficile présentement. Quel monstre aurait-il été de la laisser seule dans un tel moment ? Et avec Sylar qui rodait, mieux valait être prudent. Quand elle ouvrir la fenêtre, il émit un regard consterné, signifiant qu'il la prenait pour une folle.

« Ce n'est pas le fait de partir qui me dérange, mon service est terminé. C'est plus le fait que tu t'apprête à sauter du Septième étage... Tu as appris à voler peut-être ? »

Peter secoua la tête en riant doucement. D'un pas aérien, il se dirigea vers elle, se rapprochant sans la moindre peur. Pourquoi l'aurait-il craint ? Sans vraiment lui demander son avis, le jeune homme se saisit d'Ella, la portant comme si elle ne pesait rien dans ses bras, et, d'un seul coup, disparut avec elle. Instantanément, les deux comparses apparurent dans un autre endroit, qui s'avérait être une rue sombre, où personne n'allait jamais. Arrivé à destination, Peter se recula d'elle d'un air gêné, rougissant sous ce qu'il venait de faire.

« Hum, excuse moi, j'aurais peut-être du te demander ton avis avant de t'enlever comme cela... »

Quand Peter lui signala qu'elle était au septième étage, la jeune femme ne pût s'empêcher d'avoir un rire amusé. Ça fait haut, et elle n'avait pas les pouvoirs pour survivre à une telle chute. Mais c'était Ella, imprudente et maladroite. Heureusement que Peter connaissait sa personnalité, car le premier individu qui aurait passé par là, et regardait Ella dans cette position, l'aurait tout de suite fait interner. Ella regarda Peter, le sourire aux lèvres : Que veux-tu j'ai plein de ressources, je sui ... Avant même qu'elle termine sa phrase le jeune homme l'avait prise dans ses bras. Elle paraissait aussi légère qu'une plume. Et en un instant, les deux jeunes gens disparurent pour se retrouver dans une ruelle sombre et humide. Peter recula d'un air gêné et s'excusa auprès de la demoiselle.

- Tu n'as pas à t'excuser. C'est toi, c'est ce que tu es. La belle lui sauta au cou, comme elle l'avait quelques temps auparavant. Le remerciant de lui avoir fait vivre cette expérience. Puis se recula légèrement. Génial ! Tu contrôles l'espace-temps, si je ne me trompe pas c'est le pourvoir d'Hiro Nakamura ... Tu le contrôles aussi bien que lui ? Tu peux te retrouver en Égypte juste, par la pensée ? Tu sais faire quoi d'autre ?

Peter avait réveillé la curiosité de la demoiselle. Puis elle se rappela que quelques secondes avant, quand il était encore à l'hôpital, Peter lui avait proposé son aide, pour n'importe quels problèmes. Comme-ci il s'inquiétait pour elle, l'excitation retomba pour laisser place à l'inquiétude. Lui qui avait beaucoup de pouvoirs tous aussi inimaginables les uns que les autres. Aurait pu voir son futur, ou bien même lire dans ses pensées, avec l'évolution tout est possible. Ella avait vu tellement de personnes aux capacités différentes, qu'elle n'était plus surprise de rien.

- Peter tout à l'heure à l'hôpital. Tu as dis vouloir m'aider si je me trouvais en danger. Je t'en remercie, c'est très gentil de ta part, mais pourquoi ? Il y a quelque chose qui ne va pas ... ?

La jeune paraissait soucieuse, elle avait peur d'être poursuivit par son passé si noir. Après un court instant la belle blonde se reprit. La vie est si courte pour se torturer l'esprit avec des complications. Elle affichage son sourire enfantin, remplit de malice.

- On se met au travail, je te promets d'écouter tous tes conseils ...

Ella était contente d'avoir Peter à ses côtés, avec lui, elle pouvait se montrer telle qu'elle l'était. Naturelle, frivole, caractérielle. D'un geste théâtrale et parfaitement maitrisait, elle fit apparaître une sphère bleuté entre ses mains de porcelaine. Qu'elle étira et tourna entre ses paumes.

- J'n'ai pas de problème avec la manipulation, juste avec le contrôle. Mon pouvoir va selon mes émotions et il arrive régulièrement que je le perds et qu'une explosion se déclare autour de moi ... Peter je suis contente que tu sois là, c'est dur de ne pas être nous même, de faire semblant d'être normal. Pas beaucoup de personne peut comprendre ce que l'on est. A vrai dire, seul Gabriel, est fasciné par l'évolution et encore je crois que c'est parce qu'il est au courant pour ma capacité ... L'ennui c'est que je n'ai aucuns souvenirs de lui avoir dit ... D'ailleurs je n'ai pas de souvenirs clairs de mon arrivée ici ...

« Et bien en fait, je contrôle pas mal de choses, mais justement, c'est très compliqué de tout gérer. C'est pour ça que je me limite à ce que je sais faire de mieux. Posséder trop de pouvoirs est quelque chose de très dangereux, et d'instable. J'en ai fait les frais le jour où j'ai fais exploser New-York » Il éclate de rire, même si ce n'était pas si drôle que cela. « Et non, je ne me suis pas téléporté en Egypte encore, mais oui, je peux le faire. Pour autant, trop utiliser ses pouvoirs n'est pas une bonne chose. Autant garder un peu de normalité, n'est-ce pas ? » 

Peter maudissait son don plus qu'il ne le chérissait. Avoir un seul pouvoir aurait pu l'aider à sauver son entourage, en avoir autant était quelque chose de légèrement déroutant. Dès qu'il croisait quelqu'un possédant un talent extraordinaire, il le copiait, ce qui pouvait le conduire à de fréquentes pertes de contrôle. C'était pour cela qu'il se concentrait constamment, et qu'il avait acquis ce contrôle, disons, hors du commun. Ce n'était que par pure nécessité, mais cela l'obligeait à dompter mentalement ses pouvoirs, qu'il bridait dès que l'occasion se présentait. Certains étaient beaucoup trop dangereux pour être exposés à tout un chacun. Et garder ses secrets s'avérait être judicieux, quelque fois. Peter vrilla son regard d'ébène dans celui d'Ella, avant d'éclater de rire.

« Tu es bien une fille tiens. Toujours à admirer le pouvoir, à t'extasier devant la moindre petite nouveauté. Pour autant, je ne peux pas t'en blâmer, vous êtes fait comme cela. Et vous êtes aussi faites pour vous inquiéter d'un rien. Quand je disais que je pouvais t'aider, c'était en prévision de ce qu'il pouvait se passer. Toutes pareilles, pas une pour vivre dans le présent. Pourquoi c'est si compliqué le rapport homme/femme, hein ? Nous sommes si différents que ça ? Vous êtes trop cérébrales, à trop analyser les choses vous perdez ce qu'il se passe sous vos yeux... Alors non, ne t'en fais pas, tout va bien, rien ne devrait t'arriver tant que je suis dans le coin. Tu seras ma Lois et je serais ton Superman, ok ? La romance en moins... »

Le garçon se dérida, bien décidé à faire oublier à la jeune blonde ce qu'il venait de lui dire. Pour commencer, il ne voulait pas lui dire qu'il avait lu dans ses pensées, ce qui était quelque chose de personnel pour chacun, il n'avait donc aucun droit de regard sur cela. De même, si Sylar se trouvait dans l'entourage d'Ella, il n'avait qu'à la surveiller un peu plus, quitte à faire des tours de garde devant son logement. Oui, Peter était prêt à tout pour qu'elle ne puisse pas mourir à nouveau. Elle méritait une seconde chance, elle avait elle aussi droit au bonheur. Si son bonheur était de trouver des affinités à celui qui l'avait tuée dans le passé, Peter n'avait aucun droit de regard, ni de jugement sur cela. Et le sourire de la jeune femme était si beau, si éblouissant, qu'il préférait voir cela au regard qu'elle lui avait adressé dans le passé. Passé, qui, à ses yeux, n'existait de toute façon plus. Avec habileté, Ella créa une sphère d'électricité entre ses mains, jouant avec comme elle avait toujours aimé le faire. Peter émit un sourire enfantin, heureux de la voir se débrouiller aussi bien. Mais reposée, sans contraintes, la jeune femme ne pouvait que réussir. Il venait de le voir, sous l'effet de la colère, de la peur ou de la surprise, les choses pouvaient déraper.

« Je sais que tu peux facilement faire joujou avec ton pouvoir, tu me l'a souvent montré. Mais ce que je veux, c'est savoir comment tu réagis face aux pressions extérieures comme... » Peter se concentra, et envoya une dizaine de bouteilles en plastique sur la jeune femme, avec assez de vitesse pour la surprendre. « ...une attaque de coca-cola zéro, elles sont sans sucre, elles s'évitent facilement » Il éclata de rire, avant d'envoyer une boule d'électricité dans la direction de la jeune femme, s'étant préalablement téléporté en arrière, pour prendre un peu de distance et lui laisser le temps de réagir. « Premier test, ta réactivité face à la surprise et la vitesse d'exécution de tes dons et de tes réflexes » Il haussa le ton de sa voix, pour être certain d'être bien entendu. « Il faudra que je rencontre ton Gabriel. Tu pourrais lui demander s'il serait ok ? Évite juste de trop t'étendre sur tes pouvoirs, ce n'est jamais très bon de tout révéler, certaines personnes ne comprennent pas » Et certains en tirerons profit... Il le savait, l'humanité craignait ce qu'elle ne connaissait pas. « Tu te souviens de quoi précisément ? Tu ne te rappelle de personne mis à part moi ? » Peter n'avait aucune envie de lui dire que si elle le voulait, il était amplement capable de lui faire revivre ses souvenirs. Il ne le pouvait pas, elle n'avait pas à savoir. Une nouvelle vie s’annonçait pour Ella, une vie loin de tout ses soucis passés...

Oui Peter était capable de beaucoup de choses, même de faire exploser New-York. Elle aimait quand il sourirait, il paraissait si, heureux. Il est toujours plus agréable d'être entourait par des personnes chaleureuses et pleines de vie. Peter compara Ella aux autres femmes, lui signalant qu'elles avaient toutes les mêmes caractérisations. La bouche d'Ella dessina un cœur et la belle envoya sa sphère contre le mur à côté. Ce qui laissa une trace noire. Est-ce que toutes les filles sont capables de faire ça ? Et en ce qui concerne les hommes et les femmes je ne suis pas très caler à ce sujet. Alors que Peter était entrain de lui parler, Ella sentit une présence derrière elle, des bouteilles en plastiques se dirigeaient vers elle, à toute vitesse. La jeune femme se baissa, elle n'avait pas le temps nécessaire pour utiliser son pourvoir. Quand elle se releva une bouteille vient se cogner contre ses fesses. Ella regarda derrière elle, puis braqua de nouveau son regard sur l'homme qui venait de lui donner sa première leçon. Tu trouves ça drôle ... Puis celui-ci se téléporta loin d'Ella et lui envoya une attaque avec le pouvoir qu'il avait dérobé à l'intéressée.

Ella renvoya la même quantité d'énergie dans la sphère qui se diriger dangereusement vers elle. Le choc des deux attaques provoqua un souffle en direction de la jeune femme, qui en tomba sur les fesses. La demoiselle avait les mains pausaient des deux côtés de sa personne. Elle n'était déjà pas impeccable avant cela, alors maintenant. C'est malin ! Elle se relava à toute vitesse, énervait de savoir fait battre. Des faisceaux lumineux bleus électriques parcouraient tout son corps et plus particulièrement ses mains. La jeune femme paraissait ténébreuse, comme hantait. Hantait par un pouvoir qu'elle ne maitrisait pas, par une défaite qu'elle n'acceptait pas. Deux sources puissantes d'énergies se dégageaient dans chacune de ses mains. A mon tour maintenant ! Elle envoya deux charges vers le jeune homme. Elle les gardait en mains, mais les dirigeait vers Peter, comme des éclairs. Quand Peter parla de rencontrer Gabriel, la jeune femme relâcha immédiatement la pression. Elle préférait que celui-ci ne rencontre pas l'homme pour qui elle avait de l'attachement. Car ce revenait clairement à lui monter une autre facette de sa personnalité, Peter savait ce dont de quoi elle était capable, et de la méchanceté qu'elle pouvait faire preuve. Elle ne voulait pas spécialement que Gabriel la voit telle qu'elle était, mais telle qu'elle est aujourd'hui.

- Je ne veux pas que tu le rencontres. En fait, je veux le tenir loin de tous ceux que j'ai pu côtoyait dans le passé ...

De quoi Ella se souvenait, de très peu de choses. Elle se souvenait de la mort de son père, mais ne savait pas qui l'avait tué. De Claire, elle qu'il l'avait aidé quand Ella avait perdu tout contrôle, des prisonniers qui s'étaient échappés suite à l'entrée d'un individu dans le bâtiment. De Bennet lui tirant dessus sans qu'elle sache pourquoi et voulant sa mort à tout prix. A force de revenir dans sa mémoire, Ella avait un fort mal de tête et des flashs d'un homme dont elle ne pouvait voir le visage. Elle essayait de creuser encore plus dans son inconscient. Un homme hantait son esprit, mais aucun nom, aucun signe distinctif ne permettait de l'identifier. L'électricité n'était plus seulement sur Ella, il parcourait désormais les murs. Ella avait les yeux fermaient, elle décida de s'accroupir, car des vertiges s'emparaient d'elle, puis la jeune femme sortit difficilement ses mots :

- Je me souviens de toi et de ta famille, de Bennet et de Claire, Suresh ... De mon pè ...re ... Des prisonniers échappés ... De Bennet me traquant ... D'Hiro me conduisant sur la plage ...

Ella était partie dans ses plus profondes pensées, les mains grippaient au sol, elle entendait un bruit sourd, comme si quelqu'un découpait quelque chose ...

« C'est sur que tu es unique comme fille. C'est ce que j'aime, même si je dois avouer que ton comportement peut faire flipper des fois. Tu devrais suivre une thérapie pour rester constante dans ton comportement, je peux être ton infirmier, tu te rend compte du rêve que c'est de me voir tout le temps ? »

Peter rigolait ouvertement maintenant. Une certaine complicité semblait les lier, une complicité que jamais ils n'auraient pu avoir dans le passé. Se revoir dans de bonnes conditions et redémarrer sur des bases sereines était une chose reposante, et, il le remarquait peu à peu, gratifiante. Savoir que tout le monde pouvait changer, et qu'une deuxième chance était profitable pour ceux qui le méritait était absolument formidable, surtout dans le cas d'Ella. La jeune femme était enfin libérée de ses chaines, qui, avant, l'entravait et faisait d'elle une esclave. Présentement, elle était reine de sa vie. Quand l'une des bouteilles toucha son postérieur, Peter ne pu retenir un énorme éclat de rire, qui se répercuta à travers la rue, dans un écho enfantin.

« Franchement ? Ouais, c'est hilarant ! »

Lorsqu'elle tenta de contrer sa propre sphère, Ella chuta au sol, tombant sur la chaussée de par le choc qui s'était produit lors de la rencontre entre leurs deux orbes énergétiques. Ce qui ne pouvait que renforcer l'état moqueur de Peter, qui se surpris à développer un fou-rire plus qu'indiscret, ce qui, il en était certain, n'allait pas tarder à énerver la jeune femme. En effet, cette dernière se paraît de multiples éclairs, qui courraient sur son corps comme d'autant d'étincelles sur sa peau nue. Ses yeux semblaient ombrageux, comme si de l'encre pure s'écoulait d'eux, la rendant presque maléfique. Peter n'en avait pas peur, puisqu'il connaissait ses pertes de contrôles légendaires, mais ne faisait rien pour endiguer ce développement de pouvoirs, qui, au final, ne pouvait pas le tuer. Sa régénération cellulaire le protégeait de tout, du moins, lui permettait de se relever à chaque coup. Lorsque deux éclairs percutèrent son corps, Peter serra les dents, non sans retenir un léger cri de douleur. La charge n'était pas mortelle, mais douloureuse tout de même. Il se concentra pour charger son propre corps d'électricité, le rendant quasiment insensible au pouvoir de son opposante. D'un claquement de doigts, il dispersa l'onde tout autour de lui, observant avec masochisme les brûlures présentes sur son corps, qui, peu à peu, disparaissaient grâce à son pouvoir régénérateur.

« Ok, pas de rencontre. Ce n'est pas grave »

Peter haussa les épaules. Il n'avait pas besoin de son avis, et préférait de toute manière mettre les choses au clair le plus rapidement possible avec Sylar, pour déterminer s'il était encore un danger pour elle ou pas. Oui, présentement, tout avait l'air de fonctionner entre eux, une amitié ou quelque chose de plus fort les liant peut-être, cependant, il savait pertinemment que l'un, comme l'autre, pouvaient se montrer ambivalent quant au comportement qu'ils affichaient. Un jour, peut-être se lasserait-il de sa présence, avant de la tuer à nouveau. L'infirmier s'en voulut cependant de suite lorsqu'Ella chercha à se rappeler des personnes dont elle se rappelait. Peut-être Peter lui en avait trop demandé sur ce coup-là ? Il la regardait, un air douloureux affiché sur le visage. La voir souffrir lui faisait beaucoup de mal. Cette expression de souffrance qu'elle dégageait était intenable pour le garçon, qui aurait aimé faire quelque chose pour elle. Tout lui révéler n'était certainement pas la meilleure solution, mais que faire ? Il se rapprocha d'elle, posant une main amicale sur son épaule, recevant de suite les images de ce dont elle avait en tête. De l'électricité parcourait son corps, les murs, même Peter n'en était pas épargné. Pourtant, il conserva le contact avec Ella. Peu à peu, il l'obligea à cesser l'utilisation de son don, absorbant une grande partie de son énergie afin de la libérer de ces éclairs qui n'en finissaient pas de se manifester. Pour cela, il l'avait prit dans ses bras, retenant le maximum d'éclairs, ne voulant pas créer un trouble qui attirerait à coup sur des passants trop curieux.

« Ella. Calme toi. Tout va bien, je suis là. Tu n'a rien à craindre, cesse de te tourmenter. Ressasser le passé n'est pas une bonne chose, j'ai agis égoïstement en te demandant ce dont tu te rappelait. Concentre toi sur le présent, juste sur le présent. Ne pense à rien d'autre. Si cela peut t'aider, pense à ce Gabriel. Concentre toi sur son visage, sur les bons moments que vous passez ensemble, ok ? Tout va s'arranger »

La noirceur des ténèbres parait paisible à première vue, silencieuse, calme et envoutante. Pour Ella s'était le contraire, elle réclamait le silence et pourtant ce bruit, cette ambiance si froide, si sombre ne la quittait pas. Il est très facile de rejoindre les enfers, moins facile d'en sortir. Ella avait peur, son cœur battait à cent à l'heure. Elle ne contrôlait plus rien, à sa grande déception. Elle sentit une main sur son épaule. Ella se crispait de douleur, l'électricité circulait partout, elle ne pouvait l'arrêter seule. Peter, aide-moi ... J'ai mal ! Celui-ci la prit dans ses bras, absorbant ainsi l'énergie de la jeune femme. Ella se colla à Peter n'hésitant pas à lui verser toute sa force. Elle savait pertinemment qu'il se régénérait par la suite. C'était la deuxième fois qu'il l'aidait en très peu de temps. Ça voulait peut-être dire qu'ils devenaient amis ou qu'ils l'étaient déjà. Ella n'avait jamais eu vraiment d'amis, des jouets à la rigueur ou des connaissances, mais pas d'amis. Ella était beaucoup plus douée pour se faire des ennemis, elle était très facile à détester. La demoiselle ne connaissait que deux personnes avec qui elle discutait sans difficulté, Gabriel et Peter. Le jeune homme lui conseilla de penser à son voisin. Ella s'exécuta, elle pensa à Gabriel, à son visage, son sourire, sa voix. Elle repensa à leur rencontre, elle n'ayant aucuns souvenirs et lui la ramassant devant sa porte, pour la mettre en sécurité chez elle. Ella avait tout de suite été intéressé par lui. Lui qui semblait si mystérieux, si gentil et attentionné. Petit à petit les faisceaux lumineux se rassemblaient sur les deux jeunes gens. Les entourant d'une lumière bleutée. Ella rouvrit les yeux, la lumière avait disparue. Elle leva son visage vers Peter, plongeant ses prunelles dans les siennes, une larme s'échappa du coin de son œil. Comme Peter lui avait dit tout c'étaient arrangé. Je suis désolée, je l'ai pas fait exprès ... La demoiselle se décrispa et reprit rapidement ses esprits. T'as parlé d'être mon infirmé ... T'es pas bien, tu n'arriveras pas à me supporter tous les jours. Le regardant en souriant, elle reprit sur un ton ironique. Tu ne teindrais même pas une semaine ...

La jeune femme se relava tout doucement en portant une main sur son front. Je suis sans arrête entrain de faire tout disjoncter, la où je passe, il y a forcément un incident qui se produit ... La demoiselle regarda Peter avec son air enfantin et attendrissant. Je veux rentrer maintenant ... Je n'habite pas loin, à quelques rues d'ici, je peux y aller à pied : Au 109 rue du Septième art. Le nom est curieux, je sais, comme tous les habitants de cet endroit à vrai dire ... Un logement idéal pour une fille comme moi ... Tu ne trouves pas ? La jeune femme rigola. Puis Ella se rapprocha du jeune homme, le prenant dans ses bras : En tout cas merci d'être là ...