Somebadi sèèèèyv'miiiiiiii... [PV Jen/Adam Pierson/Wolverine]

Invité

Vrrr, vrrr.

Vrrr, vrrr.

« Mmmmrrgnnn... »

Après une nuit passée sur le plancher d'un appartement vide, avec pour simple couche la couverture dans laquelle on est emmitouflé, le réveil est toujours un peu difficile. Surtout quand c'est la première fois que ça arrive.
Jen ouvrit les yeux tout doucement, entendant vaguement un bruit familier – mais qu'est-ce que c'était ? Et où était-elle, déjà ? Elle se retourna précautionneusement, il y avait un mur juste là, et un autre; elle était bien roulée en boule dans un angle, pas trace d'une menace quelconque... Que faisait-elle ici ?
Alors que lentement lui revenait le souvenir de la journée, ou plutôt de la soirée précédente, de son réveil entre deux bennes à ordures dans une ruelle, elle s'étira, laissant le temps à ses yeux de reprendre leurs marques, l'oreille à l'affût cherchant la provenance de ce petit bruit étrange.
Et tout d'un coup, cela fit tilt.

« Bon sang !! »

Elle venait de repérer la source du bruit et simultanément sa nature lui était revenue. La jeune femme se rua alors vers la salle de bains adjacente, où elle avait laissé sécher ses vêtements trempés.

« C'est pas vrai, c'est pas possible... Oh ! »

Son téléphone portable était là, dans une poche de son pantalon. Comment était-il arrivé là alors qu'elle ne l'avait pas avant d'arriver ici, elle n'en savait rien, mais il sonnait et sans plus réfléchir Jen décrocha.
S'ensuivit une conversation longue, ennuyeuse et compliquée avec le propriétaire de l'appartement qu'elle occupait avec Lewis, à New-York, et dont elle n'avait finalement jamais payé les deux mois de loyer en retard. Il ne lui laissait pas le choix et disait que tout ce qui leur appartenait était déjà embarqué dans un camion de déménagement, dont elle aurait bien sûr à payer le service une fois sa nouvelle adresse fournie, à moins que son choix se porte sur la mise en vente ou l'envoi à la décharge de ses biens et ceux de Lewis. Au sujet de celui-ci, tout ce qu'elle parvint à extorquer à son interlocuteur était qu'il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il se trouvait. On lui avait simplement dit que les deux jeunes gens avaient eu un grave accident, qu'ils étaient dans le coma entre la vie et la mort, puis qu'ils en étaient sortis saints et saufs et avaient bien vite mis les voiles, ce qui pouvait expliquer la raison de son comportement.
Jen fit tout son possible pour être la plus courtoise possible et obtint du propriétaire de son ancien chez-elle un dernier report, en lui jurant que dès qu'elle aurait l'argent suffisant, elle le lui remettrait en main propre. Après tout, l'appart' était nickel, et tous deux avaient été des locataires modèles...

Toujours est-il que dès le soir venu, alors que le soleil, selon sa vieille habitude appréciée des romantiques, jetait sur les cieux ses gerbes de flammes vermillonnes et sur la terre ses nappes mordorées, ce cher camion aux trésors arriva rue du Septième Art, et Jen, presque au garde-à-vous, s'empressa d'aider les gros bras à en débarquer le contenu. Le temps commençait à se couvrir et à s'assombrir par la même occasion, il valait mieux faire vite.

Alors qu'elle regardait le conducteur reprendre le volant, pensant qu'il déplaçait son bahut histoire de ne gêner personne le temps de monter tout ça au cinquième, elle lança à son acolyte qui demeurait dans son dos :

« Ça vous va si je vous donne l'argent une fois qu'on a terminé ? »

Silence.
Elle se retourna et vit seulement le tapis désordonné de ses meubles et autres cartons, en vrac sur le trottoir, où déjà les visages des passants se paraient de mimiques agacées. Sentant le stress monter soudainement, Jen courut au niveau de la portière du conducteur pour l'apostropher.

« Hey ! Il est où votre ami ? Vous faites quoi là ?
- Ah j'suis désolé ma p'tite demoiselle, on m'a dit d'benner ça d'vant chez vous pis c'tout, j'suis pas payé pour le rest'.
- Nan mais vous ri... Et si j'vous paye pour monter l'barda ?
- C'est qu'là on a un aut' transport à faire, j'suis désolé, j'peux rien pour vous !
- Maiiiis – et vous avez même pas pris votre argent pour celui-là !
- Y vous a pas prév'nue Mr Karlson ?
- De quoi ?
- Ben qu'y paye, pardi ! Haha ! Ah y vous aime bien, hein, pour sûr. M'enfin, bon courage pour tout ça, mignonne comme vous êtes, vous trouverez bien quelqu'un pour vous filer un coup d'main ! Haha, allez, bonne continuation mamzelle ! »

Brrrrrroooom...

Jen vit le camion disparaître au coin de la rue. Elle entendit alors un vieil homme pester contre « tous ces foutus cartons posés n'importe comment, encore une qu'a pas appris c'que c'est que l'savoir vivre ».
Demi-tour, inspirer, bloquer, jauger, armer, FEU.

« … LA FERME, VIEUX CROULANT ! T'AS QU'À LES PORTER, TOI, LES CARTONS !!! »

Le vieux blêmit, son menton n'avait certainement jamais autant frétillé de stupeur que ce soir-là.
Il fit volte-face en grommelant un nombre incalculable de questions qui resteraient sans réponses et de malédictions vaines à l'encontre de la demi-démone.
Celle-ci le regarda partir en sentant sa fureur la quitter comme du sable s'échappe d'entre nos mains, avec un bruissement doux comme un très long soupir. Le regard vide, l'air abattu, elle s'assit sur ce qui devait être la table de nuit, enrobée dans du papier-bulles, ressemblant vaguement à un pantin qu'on aurait laissé là dans une pose pathétique.
Son regard se porta progressivement sur tout ce qui encombrait le trottoir. Bien sûr, la solution pour porter ce bazar était toute trouvée, il lui suffisait de prendre une forme démoniaque puissante physiquement. Cependant, l'inconvénient majeur était qu'elle n'avait pas la moindre espèce d'envie d'effrayer les passants – qui, déjà, ne devaient pas l'aimer beaucoup à cause du désagrément occasionné par ce déménagement foireux. Autrement dit, il fallait qu'elle attende d'être certaine que la rue soit parfaitement infréquentée, ce qui risquerait de prendre de très nombreuses heures pendant lesquelles elle laisserait tout ça au gré des vols (puisqu'elle allait bien devoir décamper à un moment ou à un autre), de la pluie (qui n'allait pas tarder à tomber vue l'atmosphère froide et humide qui régnait), et des jérémiades malheureusement justifiées d'autres enragés du menton (et pas que). Manquerait plus qu'elle ait des problèmes avec la police...
Autre solution, elle devrait trouver des gens pour l'aider, comme l'avait suggéré le déménageur. Sa cote de popularité n'était pas bien haute, voire même décroissante pour ce qui était de l'instant présent, mais ça lui paraissait être sa seule solution viable. Mais elle ne voulait pas laisser ses affaires sans surveillance le temps d'aller toquer aux portes pour un peu d'aide...

Assise sur sa table de nuit, la tête basse et les yeux fermés, elle commença à serrer ses poings contre ses tempes.

« Grrrrrrrj'aurai ta peau, Karlssssonnnnrrrrr.... »

[C]

Spoiler:

Adam dormait dans son appartement pour une très longue grasse matinée lorsqu'un bruit infernal vint le chercher jusque dans ses rêves pour le réveiller brutalement. Il regarda un moment autour de lui, légèrement perdu dans ses couvertures et son semi-réveil, puis, se rappelant son identité et son emplacement géographique, il se redressa en s'ébrouant. Evita s'était très certainement déjà levée et elle devait être à la mairie. Il eu un léger sourire en coin. Il avait retrouvé cette femme après des années de séparation et très sincèrement, il était plutôt heureux de l'avoir retrouvé. C'était une femme forte, comme il les aimait. Travailler pour elle en plus de son boulot de professeur lui était assez intéressant.

Passant de sa chambre à la cuisine, il se fit bouillir de l'eau afin de se préparer un thé alors qu'un autre bruit sourd se fit entendre. Il fronça les sourcils et alla à la fenêtre, comprenant enfin ce qui faisait tout ce bruit. Un lourd camion de déménagement faisait tout ce boucan juste devant la résidence. Quelqu'un devait avoir déménager et pourtant, c'était rare qu'un monstre de cette taille se ramène devant chez eux. Il s'appuya sur le rebord de la fenêtre et put ainsi assister à une scène des plus hilarantes. Il assista à la joute verbale puis à l'échec d'une jeune femme qui décidément avait du caractère à revendre. Il décida donc de pousser l'amusement un peu plus loin.

Descendant les marches quatre à quatre et manquant se briser quelque chose en sauter les huit dernières, il réussit à atteindre l'entrée juste lorsqu'elle se mettait à hurler contre un vieillard qui devait l'avoir contrariée. Il avait pu être témoin de l'austérité des gens ici. Le fait que tant de gens un peu différents arrivent dans leur ville pouvait peut-être représenter une des meilleures raisons que ces vieillards avaient de leur en vouloir.

Lorsqu'elle lâcha sa dernière plainte, il s'appuya sur le cadre de la porte d'entrée.

« Besoin d'un coup de main par ici ? »

Demanda-t-il avec un petit sourire moqueur en coin. Il la plaignait quand même un peu, surtout en voyant toutes les fournitures qu'elle allait devoir entrer par elle-même. Il lui avait proposé son aide, réellement. Il espérait simplement qu'elle en prendrait pas son arrivée pour une provocation. Elle aurait raison évidemment, mais en même temps, il n'était pas contre lui donner un petit coup de main.

Il savait ce que c'était devoir organisé tout un appartement par soi-même avec beaucoup de meubles et d'objets. Lui-même, forcé avant de déménager à chaque trois semaines environ, se traînait à chaque fois au moins six bibliothèques totalement pleines de livres anciens, nouveaux, etc.

Il se donna un élan pour reprendre un équilibre et s'approcha de la jeune femme lentement.

« Vous allez en avoir pour des heures avec tout ça... »

[C]

Invité

I

l n'y a au final que peu de règles à retenir pour survivre en communauté, sans trop se faire alpaguer par le premier venu. L'objectif principal de Logan était d'éviter de nouer tout contact et d'avoir la paix, tout en apprenant plus de choses sur lui-même au contact de Kayla. Joli programme, qui pourtant ne cessait d'être perturbé par tel ou tel voisin qui souhaitait augmenter son nombre d'amis Fa..Face..Fesse ? Ouais, non, la technologie, c'était toujours pas ça. Il n'arrêtait pas de faire des progrès pourtant, mais les 3/4 de ce qu'il voyait lui semblait d'un intérêt infiniment inférieur à celui d'une bonne bière dans une forêt paumée. Autant dire que dans le coin, son amusement était tout relatif... Pas un arbre hormis ceux installés rapidement et qui sortaient stupidement du béton, pas un bar qui servait de vraies bonnes bières, et les cigares avaient encore augmenté. Pays de merde.

D'ailleurs, en parlant de ça, le voilà qui rentre dans son nouveau "chez-lui", le 109 rue du Septième Art, étage... merde, encore oublié. Bah, il se repérerait bien à l'odeur sur le chemin. Parce qu'il comptait bien profiter de ce qu'il venait de se payer, le Loulou ! Un pack de 6 bouteilles de bière -au nom obscur, thaïlandais, il avait envie de tenter de nouvelles expériences psychédéliques-, de bons gros cigares encrasseurs de poumons et, le clou du spectacle, de la bouffe chinoise achetée dans une petite boutique sympa, où la vendeuse était sacrement mignonne. Bref, plutôt bonne journée en perspective.

Mais bien évidemment il faut toujours qu'il y ait des cons, des trouble-fêtes, des petits sadiques mal embouchés envoyés par le destin. Tout ça était personnifié par deux silhouettes bouchant l'entrée de l'immeuble : une fille, à l'apparence et au langage fleuri qui lui donnait une bonne première impression, et un gars visiblement là pour filer un coup de main. Inutile de donner l'avis de Logan sur ce dernier, le Loulou n'aimait jamais ou presque les autres "mâles" à proximité. Retirant le cigare qu'il avait coincé d'entre les lèvres pour gueuler un bon coup sur ceux qui encombraient son passage rien qu'à lui, il se ravisa en voyant qu'il s'agissait de cartons. Aménagement ? Humf... Ils n'étaient donc pas là juste pour l'emmerder.

Ses courses calées dans son sac et ainsi libre de ses mouvements, il pouvait bien filer un coup de main... Hum, et la résolution de rester isolé comme un vieil ours, on en a fait quoi ? Boah... C'est vrai que ce serait plus sain pour lui de passer son chemin et d'entretenir son côté ermite mal lêché... Mais bon, une meuf qui vocifère des insultes et des menaces en pleine rue, elle mérite bien qu'on s'arrête sur son cas.

B'soin d'une paire de bras supplémentaire ?
Bonjour, Bienvenue dans ce "merveilleux immeuble" que j'aime de tout mon coeur *ahah*, P'tain la gueule de ta table de nuit meuf tu devrais la laisser là, Sympa la couleur de cheveux, Hé j'm'appelle Logan, etc.
...Ça, ça atteindrait, ou pour le bien de l'espèce, ça ne sortira jamais de ses lèvres...

[C]

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