Une vie normale? Ouais c'est ça. [ouvert à qui voudra]

Invité

Le soleil commençait tranquillement à baisser dans le ciel, en cette fin d'après midi. Claire habitait maintenant depuis quelques semaines au 109 mais elle n'avait pas rencontrer grand monde encore, si ce n'était que sa colocataire. Et encore, elle ne l'avait pas vu beaucoup, ça ne comptait presque pas. Elle avait certes croisés deux ou trois personnes sur le palier, dans le Hall ou à l'épicerie, certains visages commençaient à devenir familiers, mais rien encore de clair et défini.

Mais aujourd'hui, le soleil brillant l'attirait dehors. Pas question de rester enfermer à retourner ses idées noires. Par un temps pareil, elle avait envie de sortir. Jadis lorsqu'elle était collégienne, elle aurait sans doute eu un entraînement de cheerleading pour entrainer les nouvelles recrues. Claire se demendait vaguement si elle serait encore capable de la moindre acrobatie tellement elle n'avait pas pratiquer depuis des mois!

Ne sachant pas trop où aller, elle déambulait dans le centre ville du 109 (elle avait été étonnée d'apprendre qu'il y avait un centre ville, elle croyait que ce n'était qu'un établissement, m'enfin...). D'abord paranoïant à tout moment croyant voir Sylar au détour de chaque rue, elle relaxait et se tranquilisait au cours de sa promenade.

Mais marcher, c'est bien beau, mais ça donne faim et soif. Elle leva les yeux pour voir où elle se trouvait... pas de chance, elle était devant un magasin de vêtement, et de l'autre côté de la rue, un magasin d'articles de sport. Elle continua dans la direction opposée de chez elle. Éventuellement, elle croiserait bien quelqu'un...

En effet...

-Excusez-moi, demanda-t-elle à la personne qui passait par là, savez-vous où je pourrais trouver un café ou un resto pas loin?

[SUJET OUVERT!!! N'importe qui peut passer dans la rue et venir me jaser ça!]

Invité

Aaaaah, le soleil ! Même un Français issu de la Belle Epoque appréciait l'astre diurne à sa juste et belle valeur. Depuis qu'il avait atterri ici, aux Etats-Unis, Arsène avait peu à peu acquis une manière de vivre un peu moins décalée par rapport à la réalité du XXIème siècle.
Ainsi, en cette magnifique journée, le gentleman-cambrioleur avait rehaussé sa tenue d'une paire de lunettes solaires qui avaient le grand avantage d'être très utiles pour plus facilement regarder sans être vu.
Marchant dans la rue principale de la ville, Lupin avait posé sa veste sur son avant-bras et avait adopté une démarche légère. Ce qui s'expliquait aisément lorsqu'on savait qu'il ne donnait guère de cours aujourd'hui.

La vie qui animait toujours le centre-ville était épatante. Cela grouillait de vie dans tous les coins. Des enfants qui traînaient près des marchands de glace et des pâtissiers, des adolescentes qui regardaient avec envie les nouvelles tenues exposées dans les vitrines des magasins les plus chics... Et lui, il se promenait parmi tout cela, non sans jeter des oeillades un peu indécentes sur les adolescentes en question.

Il se rendait chez un libraire, pour acheter une anthologie de littérature contemporaine. Sur la route, il tenait à se racheter quelques cigares également. Et s'il avait la chance de repérer une riche proie, Arsène n'hésiterait pas à se servir de bijoux et d'argent.
Mais une voix l'arrêta dans sa marche. Voix féminine. Une jeune femme, plutôt jolie, qui cherchait un lieu. Lupin la regarda un court instant avant d'ôter ses lunettes solaires, par politesse.

"Oh, un café ou un restaurant... Ma foi, mademoiselle, je ne connais que le William the Conqueror comme estaminet dans le coin... Pour ce qui est des restaurants... Je suis bien embêté de ne pouvoir vous renseigner..."

Arsène s'excusa brièvement de ne pouvoir mieux aider cette demoiselle, puis il proposa tout de même :

"Voulez-vous que je vous accompagne jusqu'au William the Conqueror, mademoiselle ?"

Invité

Claire sourit à entendre parler son élocuteur. On aurait dit qu'il sortait d'un de ses romans classiques. Pas désagréable, au contraire, mais surprenant. Elle ne s'était pas attendue à tant de politesse. Elle qui s'attendait à un "Bah par là y'a un McDo, et par là un Starbuck" ou un "Je sais pas" sans un regard, elle fut quand même surprise.

- William The Conqueror? répéta-t-elle en regardant à droite et à gauche pour voir l'endroit (en vain, il devait être plus loin). Et où...

Mais son interlocuteur l'interrompit en lui proposant de l'accompagner.

- Ah! Euhm...

Son cerveau se mit à fonctionner à toute vitesse. Bien sûr, son père lui avait dit de toujours rester sur ses gardes. Mais... Elle n'allait pas vivre comme une hermite pendant Dieu seul savait combien de temps! De toute façon, c'était elle qui avait arrêté quelqu'un dans la rue tout à fait au hasard... Ça serait de la malchance extrême qu'elle soit tombée sur quelqu'un de Pinehearst. Et puis, elle était ici depuis un petit moment déjà, et rien d'étrange ne s'était passé. (Il fallait ajouter qu'elle ne sortait pas beaucoup aussi, donc on sait jamais) Cela dit...

- Ça serait très gentil! Merci beaucoup! fit-elle en souriant.

Invité

La jeune femme qui faisait face à Arsène n'était assurément pas issue du même milieu que lui. Peut-être était-ce juste une impression, mais la manière dont elle le regardait ne laissait guère vraiment de doute : elle paraissait un peu surprise que l'homme qu'elle avait interpellé lui réponde de cette manière. A moins qu'elle ne le trouve simplement extrêmement séduisant? L'un dans l'autre, les deux hypothèses étaient défendables et elle ne semblait pas connaître le coin.

Raison pour laquelle Lupin avait d'emblée proposé à cette demoiselle de l'accompagner jusqu'au bar dont il lui avait parlé. Il aurait été dommage qu'elle se perde en ville si elle n'était pas une habituée du centre. Elle venait d'accepter sa proposition quand le gentleman-cambrioleur lui indiqua la direction qu'il fallait suivre.

"Vous avez l'air aussi profane dans cette ville que moi il y a quelque temps... On s'y fait vite, vous verrez... Le tout est de trouver des points de repère efficaces."

Le professeur de Lettres ne s'autorisait pas à regarder son interlocutrice comme il le désirait. Parce que cela ne se faisait pas. Pas tout de suite en tout cas. A première vue, il n'y avait rien à voler sur elle. Arsène s'était donc dit qu'il allait se contenter de jouer le gentilhomme.

"Permettez-moi de me présenter..."

Lupin ôta son haut de forme pour saluer la demoiselle comme il se devait avant de lui servir le mensonge habituel, au cas où elle atterrirait un jour parmi ses étudiantes.

"Paul Sernine. J'enseigne à la faculté de philosophie et lettres."

Invité

Décidément, il ne se moquait pas d'elle. Cela semblait être sa véritable façon de parler! Pourquoi pas, après tout? Elle était dans cette ville qui lui semblait bien bizarre, donc ... Tout était possible.

Le... gentleman? Oui, gentleman semblait vraiment le terme approprié... Le gentleman, donc, prit la droite et lui suggéra de se trouver des points de repères. À l'en croire, il n'était pas du coin lui non plus.

*Bien sûr, avec un accent pareil!*

Et ça, c'était sans parler de sa tenue vestimentaire! Claire n'avait pas remarqué jusqu'à maintenant, mais il portait un costume qui au fond, s'agençait avec son langage! Il retira d'ailleurs son chapeau haut de forme lorsqu'il se présenta! Oh mais quelle impolie elle était!!! Elle ne s'était pas introduite! M'enfin...

Hum... un professeur de littérature. Voilà qui expliquait bien des choses! Cela dit... elle devait maintenant se présenter.

- Claire... Claire Benson. Ravie de vous rencontrer, monsieur. fit-elle en souriant à nouveau et en inclinant légèrement la tête en guise de salutation.

Oui, Benson. Lors de son premier déménagement "secret", la famille Bennet était devenue la famille Butler. Mais malheureusement, on les avait retrouvé. En venant ici, Claire avait prit le nom de famille Benson.

*Comme si ça allait les empêcher de me retrouver...* pensa-t-elle en roulant mentalement des yeux.

Invité

La fin de journée s'annonçait véritablement agréable. Le temps était au beau fixe, l'humeur d'Arsène ne l'était pas moins et cette jeune femme perdue dans la ville était une bonne raison de se montrer galant homme. Lupin allait l'emmener au café et là, il lui offrirait un verre. C'était aussi simple que cela et cela lui semblait tout à fait naturel. Ils marchèrent ensemble en silence durant quelque temps, puis la demoiselle se présenta.

"Eh bien... Je suis, moi aussi, heureux de faire votre connaissance, mademoiselle Benson...
Mais je vous en prie, ne me servez pas du "Monsieur", j'entends cela à longueur de journée à l'université..."

Ne sachant pas du tout si cette prénommée Claire serait ou non son étudiante un jour, Lupin prenait le risque. Tant pis. Dans le pire des cas, cette jeune personne serait effectivement de ses étudiantes et elle aurait du mal à l’appeler Monsieur à ce moment-là. Ce n’était pas un bien grand mal, au final.
Avançant d’un pas léger et pas très rapide, le gentleman-cambrioleur jeta un coup d’œil à son interlocutrice. Elle était jeune, sans aucun doute, et certainement américaine… Enfin, peut-être pas… Arsène avait un fort accent français lorsqu’il parlait anglais, mais il lui était assez difficile de repérer les accents différents qui existaient dans la langue de Shakespeare… Pas évident pour quelqu’un dont la langue maternelle est celle de Voltaire…

"Pardonnez ma curiosité, mais… vous venez de loin, mademoiselle ?"

En bon gentleman, Lupin se ferait un plaisir de lui faire visiter les lieux si elle le désirait. Il était toujours prêt à se montrer charmant lorsqu'une jolie jeune femme était dans les parages...

Invité

Claire rigola. D'accord. Pas de Monsieur alors!

- Ça me va... mais je vous appelle comment alors?

C'était vrai que Monsieur faisait très... officiel. Cela dit, elle ne le connaissait pas vraiment, donc... M'enfin, peu importe. Monsieur faisait un peu vieux aussi. Et son interlocuteur ne semblait pas mériter le titre de personne âgée! D'ailleurs, quel âge pouvait-il avoir? Pour ça, Claire n'était vraiment pas douée. Même mentalement, elle n'osait pas se prononcer. Mr Paul semblait être de ses hommes sans âge. Un peu comme son père bio, Nathan. Même lorsqu'il sera vieux, Nathan aura toujours cette même allure. Avec plus de gris dans les cheveux.

Penser à son père lui fit penser automatiquement à son oncle et grand ami Peter... puis à tous les autres. Et cela la rendit nostalgique et agressive pendant un cours instant. Elle était là, encore à se cacher, alors qu'ils étaient tous en danger, en cavale... Elle aurait voulu aider... mais non! Elle devait rester ici, se cacher, mentir à tout le monde...

D'ailleurs, elle revint vite dans le monde "réel" lorsque le dénommé Paul lui demanda d'où elle était. Encore des mensonges! Non, elle ne venait plus du Texas, ni de Cape Verde... mais de où déjà? C'était quoi le dernier mensonge inventé concernant ses origines???

- Oh bah... je suis américaine. Je viens tous juste d'arriver ici, il y a euhm... deux ou trois semaines, je ne sais plus. Et vous? Il y a longtemps que vous enseignez?

Voilà, c'était vague. Il y avait des tas de blondes américaines de 17 ans qui était cheerleader. C'était commun. D'un autre côté... Combien de chance y avait-il que Paul fasse partie de ces "méchants" qui lui couraient après?

Invité

La question que posa la demoiselle était pleine de bon sens. Arsène ne put retenir un petit rire, mais cela n'avait rien de moqueur. Il était trop bien élevé pour rire d'une jeune femme ! sauf cas exceptionnels se repérant par l'amoncèlement de richesses et de pierreries sur des doigts boudinés et des cous gras. En l'occurrence, rien qui se rapprochait de l'interlocutrice du cambrioleur.

"Paul sera parfait... Et s'il advenait que nous soyons amenés à nous croiser dans les couloirs de l'université, alors je vous autoriserai, bien sûr, à user du "Monsieur", mais je n'en vois pas l'utilité pour le moment."

Ensuite, elle eut l'air absente quelques instants, mais Lupin ne l'interrompit pas. D'abors parce que cela ne se faisait pas, ensuite parce qu'il ne désirait pas ennuyer Claire en la ramenant dans une réalité souvent trop présente. Le monde des idées était tellement mieux que celui-ci...
Quand il avait demandé d'où elle venait, il n'avait pas imaginé la tirer de ses pensées, mais tant pis, c'était chose faite à présent. Il se promit d'éviter ce genre de maladresse à l'avenir.
Elle répondit donc, avant de poser à son tour une question.

"Eh bien, je dois vous avouer que c'est ma première année en tant que professeur..."

La question qu'avait posée Claire n'était pas très précise, mais Arsène crut bon d'ajouter ce qui devait se voir ou au moins s'entendre comme le nez au milieu de la figure (qu'on entend en période hivernale, surtout).

"Je suis Français, mais j'aime trop voyager pour rester là-bas. Enseigner n'est pas grand-chose à côté de tout ce qu'offre ce pays gigantesque !"

Invité

- De France??? Et bien! Bah j'aurais deviné à votre accent, mais ... qu'est-ce qui vous a amené ici?

Certes, le rêve américain était quelque chose de commun, on entendait parler de ce phénomène souvent. Comme si en changeant de pays, on allait être plus heureux. Oui bien sûr, parfois c'était pour le mieux mais les conditions d'immigrations n'étaient pas toujours géniales. La preuve: Dr. Suresh, hautement qualifié en bio en Indes était chauffeur de taxi à New York! Et son père avait fait de même juste avant! Mais bon, elle savait très bien pourquoi Suresh était venu aux États-Unis. Toutefois, Claire ne s'imaginait pas non plus Paul être parmi ces naïfs... Peut-être que l'offre d'emploi qu'il avait reçu était intéressant.

Ils arrivèrent à une intersection. La jeune femme regarda à droite, à gauche, devant, encore à droite, puis Paul.

- Droite? Gauche? Tout droit? À reculons? En l'air? demanda-t-elle en suivant ses indications de la tête.

Blague à ne pas faire ni avec Nathan, ni avec Peter, et encore moins avec West! On ne pouvait jamais savoir jusqu'où notre désir pouvait être réalisé. Remarque, parfois, cela pouvait avoir des bons côtés. Qui, sur la planète, pouvait se vanter d'avoir été pique-niquer en amoureux au sommet des lettres d'Hollywood un soir de pleine lune?

Invité

La jeune femme était plutôt d’agréable compagnie, bien que ses manières n’aient rien de celles auxquelles Arsène était habitué. La question qu’elle lui posa, jamais personne de ses proches amis, de France, justement, ne la lui aurait posée. Les Etats-Unis étaient tellement différents…

"Ne pas vous répondre serait mentir, mais vous répondre sincèrement serait peut-être pire que le mensonge. J’ai dû quitter ma patrie, mais gardez cela pour vous."

Comment passer du statut de gentleman à celui d’immigré. Il était peu probable que son interlocutrice ne pose pas de question, mais Lupin avait plus d’un tour dans son sac pour ne pas être découvert. Le mensonge lui faisait horreur, évidemment, mais pas l’ironie. Et les véritables raisons qui l’avaient poussé à quitter la France étaient surtout les suivantes… D’abord, il avait cambriolé 99% des familles riches de Paris et des alentours, pour autant parmi les familles de province. Puisque le gentleman-cambrioleur partait du principe de ne jamais voler deux fois la même personne, une fois qu’il avait fait le tour, il avait fallu aller voir ailleurs. Ensuite, il était recherché. Plus question de s’installer nulle part sur le vieux continent en conservant son identité véritable. Et enfin, il avait voulu quitter tout ce qui le rattachait encore à sa famille et à celle qu’il avait aimée. Trois excellentes raisons de quitter la France, trois raisons pas assez reluisantes pour les dire franchement à la jeune et jolie Claire.

Comme ils marchaient tous deux, ils arrivèrent à un carrefour et la jeune fille eut une attitude un peu bizarre mais plutôt amusante, Arsène partit d’un petit rire assez vif, puis, se reprenant, il répondit à la demande de la demoiselle.

"En l’air ? vous n’y pensez pas… j’ai cru comprendre que rien n’était pire que la pollution de l’air par ici… A reculons, ce ne serait pas très utile, hormis pour repasser devant le marchand de glaces, mais à part cela… C’est à gauche, venez."

Le William the Conqueror n’était plus bien loin. 500 mètres, pas plus. Gauche, tout droit et droite et on tombait directement sur l’enseigne au style marin.
Le cambrioleur Français estima qu’il était de son devoir de mener Claire jusque là et de l’inviter ensuite. Sa décision prise, il n’en fit pas part directement à sa compagne de marche. C’était le genre de choses à dire avant d’entrer dans le café, pas avant.

Invité

Quitter sa patrie? Ah bon d'accord. C'était vague un peu... Mais à bien y penser, DEVOIR quitter était très différent de VOULOIR. Donc selon toute logique, Paul c'était fait "mettre dehors" de la France. À moins qu'il ait dû partir spécifiquement pour venir faire quelque chose ici. C'était également une hypothèse plausible.

Mais au fond, ça ne la regardait pas vraiment. Sauf s'il était un criminel hautement recherché. Quoique... n'était-elle pas elle-même hautement recherchée? Et puis, il ne lui montrait que le coin. Et de plus, il enseignait à l'Université. Voilà, ça réglait passablement bien la question.

Son accompagnateur rigola lorsqu'elle proposa d'aller en l'air ou à reculons. Bon bien sûr, elle avait exagérée, aller à reculons ne serait effectivement pas fonctionnel. Sauf pour le ... marchand de glace??? Huuuuuuum!!! Claire se retourna pour voir où ils étaient afin de se rappeler où était l'endroit. C'est toujours bien de savoir où on peut se procurer des glaces!!!

Ils prirent la gauche. Va pour la gauche. Elle continua à marcher à côté de Paul, ne sachant pas trop quoi dire. Mais ils étaient sur une lancée...

- Et euhm... je sais que vous êtes arrivé dans cette ville il n'y a pas longtemps, mais avez vous vécu ailleurs aux États-Unis ou au Canada?

Invité

Spoiler:

Arsène fut étonné que sa réponse ne suscita guère de questions supplémentaires de la part de son interlocutrice. Elle était donc de nature suffisamment discrète et cela était plutôt positif aux yeux du cambrioleur français. Quand une femme vous pose trop de questions, vous êtes trop souvent acculé à devoir mentir. Tant mieux si ce qu’il avait dit lui suffisait, donc.

Il avait à peine évoqué le marchand de glaces que la jeune fille se retourna vers ledit commerçant. Lupin sourit. Lui aussi raffolait de ces desserts sucrés… et si Claire n’avait pas demandé un bar, il aurait certainement pris le temps de l’emmener chez ce glacier pour déguster une de ces douces spécialités qui faisait la réputation en or du commerçant du coin. Une autre fois, peut-être… Car déjà, une autre question jaillissait, assez perturbante, mine de rien, puisque le gentleman avait, effectivement, visité quelques endroits des Etats-Unis, toujours dans le but de se remplir un peu plus les poches. Qu’à cela ne tienne, l’omission des justifications complètes n’était pas tout à fait un mensonge…

"Oh, je n’ai pas encore eu l’occasion de voir beaucoup de ce pays, mais je suis passé par New York et Las Vegas, avant de faire un petit tour dans le New Jersey… Il faudra que je me remette à voyager vraiment pour voir tout ce qui me semble intéressant par ici, mais j’ai le temps, à présent.
Et vous, donc, vous êtes américaine… mais les Etats-Unis sont vastes et je ne m’y connais pas assez pour reconnaître un accent… "

Marchant toujours, le duo suivit le chemin pour se rendre au William the Conqueror. Les mètres s’égrenaient rapidement et Arsène dut se rendre à l’évidence : le pub n’était pas encore ouvert. Un air contrit se peignit sur ses traits quand il regarda la jeune fille.

"Mademoiselle Benson, je crains qu’il faille rebrousser chemin… Il semble que le bar n’ait pas encore ouvert ses portes…
Que diriez-vous d’une crème glacée pour patienter jusqu’à l’ouverture ?"

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