Visite à un voisin (suite)

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Jordan pencha la tête sur le côté. Ils étaient à présent presque peau à peau - plus précisément peau à... t-shirt. Grr. La légiste hésita à le déchirer, ainsi qu'elle le faisait parfois, puis songea que Snape n'apprécierait peut-être pas. Elle attrapa le bord du t-shirt et le souleva, le faisant passer au-dessus de la tête de son colocataire, puis le jeta sur un fauteuil. Bon, première étape. Se dressant sur la pointe des pieds, elle se plaqua étroitement contre lui, écarta quelques mèches de cheveux - qui auraient bien eu besoin d'un shampooing, soit dit en passant - et chuchota :

Bienvenue à bord du Jordan Express...

Sur ces mots, elle se mit à mordiller le cou de l'homme, tandis que ses mains descendaient explorer plus bas. Les ongles soigneusement taillés glissèrent le long des côtes, laissant une légère griffure, tandis que sa cuisse s'insinuait entre les jambes de l'homme pour plus de... contact. Il y avait quelque chose de presque reptilien dans l'ondulation de ses gestes. Elle cherchait à trouver ce qui le ferait réagir...

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Une chose était certaine, même les femmes moldues avaient en elles cette attitude bizarre qui consistait à essayer de faire perdre tous leurs moyens à tous les hommes. Mais Severus était un sorcier rationnel. Il ne tenait pas à ne plus être lui-même, surtout avec sa colocataire. Bien sûr, dans certaines situations, il est nécessaire de se laisser un peu aller et c'est ce qu'il avait décidé de faire pour le moment.
Alors, elle lui ôta son tee-shirt, avant commencer à lui mordiller le cou.
Snape enlaça sa colocataire mordilleuse.

"S'il le faut, je suis prêt à détourner le Jordan Express pour qu'il soit moins express, justement..."

Et il s'attaqua à la découverte du corps de la moldue, à l'aide de ses mains habiles à décortiquer les véracrasses et asticoter les pitiponks, ne négligeant aucun détail, aucune zone d'ombre, tandis que la cuisse de Cavanaugh s'insinuait de manière très plaisante entre ses jambes.
Sev posa la main droite sur le sommet du crâne de la légiste, repoussa ses cheveux vers l'arrière et eut un léger sourire avant de la faire reculer doucement vers le bord du lit. Ils étaient encore tous deux debout et le Maître des Potions essayait de ne pas songer à la recette de la goutte du mort-vivant. Cette fois, il tenait à être présent de corps et d'esprit.
Il s'était mis à caresser Jordan un peu partout, lentement et doucement, pour commencer, explorant chaque parcelle de peau à portée de ses mains.

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Wouhou ! Jordan avait réussi à arracher ce qui ressemblait à un sourire à son colocataire ! Quel exploit !
Bon, une fois cette petite pensée ironico-acerbe - on ne se refait pas ! - formulée dans un coin de sa tête, il fallait bien avouer qu'il n'était pas malhabile de ses mains, le j'teux de sorts... A son exploration des moindres parcelles de son corps, Jordan aurait juré qu'il y avait un bon moment qu'il n'avait pas eu l'occasion de se livrer à ce genre de petit jeu... Sa propre main avait à présent atteint l'entrejambe de l'homme et commençait sa petite danse de caresses...
Et bang ! En reculant, elle heurta le bord du lit de la cheville et manqua de perdre l'équilibre. Elle le retrouva en accentuant sa cambrure, plaquant son bas-ventre contre celui de Snape. Bon. Ayons une pensée émue pour feue sa malléole. Elle retint un soupir agacé (ben quoi ? ça fait mal !) et considéra froidement sa position actuelle. Elle était en équilibre instable - la seule chose qui l'empêchait encore de basculer en arrière étant les mains de son partenaire - et derrière elle se trouvait son lit... Elle ne mit pas longtemps à se décider et se laissa tomber en arrière pour atterrir sur la couette...

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Severus ne se rendit pas compte de grand-chose jusqu'à ce qu'il se sentit partir en avant, précipité vers le lit par une colocataire qui y tombait. Récapitulons... Il se retrouvait à caresser une moldue qui l'avait allumé comme on boute le feu sous un chaudron, non, mieux encore, comme le fait un boutefeu chinois qui protègerait ses oeufs... Et voilà que d'un coup, il se retrouvait couché sur cette colocataire, elle-même allongée sur le lit.

Bon, il allait falloir agir et pas n'importe comment. Faut-il le dire, Severus n'avait pas touché une femme depuis... la dernière fois, il avait eu une aventure suite à une bonne cuite au pur feu... et il n'en avait conservé que quelques vagues souvenirs. Il ne savait même plus avec qui il avait fait cela, mais ça s'était passé dehors, sur de l'herbe bien humide, ce qui lui avait valu, outre le mal de crâne obligatoire, quelques courbatures assez dérangeantes... Aurait-il encore mal partout le lendemain? Si c'était le cas, il pourrait éviter la corvée de l'enseignement... et ça, ça valait bien une nuit de folie et des douleurs lancinantes.

Il s'affairait toujours, s'entêtant dans ses caresses incessantes, découvrant le corps de cette moldue et s'enivrant de l'odeur caractéristique qu'elle dégageait. Il ignorait l'âge exact de Cavanaugh, mais elle devait être plus jeune que lui... ou alors, elle avait un secret pour conserver un corps pareil !
Quand elle commença à lui taquiner la bestiole, Snape se mit à embrasser cette femme avec fougue, elle en savait beaucoup sur lui, mais elle ignorait encore pas mal de choses. Au moins, avec la bouche bâillonnée de la sorte, elle ne pourrait pas lui poser trop de questions.

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Il est heureux que Jordan soit du genre à se tenir prête à toute éventualité. Sinon, nul doute qu'elle se serait soit mordue, soit étranglée quand son colocataire l'embrassa. Un geste qui, soit dit en passant, la surprit - moins par sa soudaineté que parce que... enfin, il l'embrassait, quoi ! Ce n'était pas un geste anodin, tout de même ! Fallait-il qu'il craigne ce qu'elle pourrait bien sortir pour s'assurer de son silence d'une façon si radicale... Pourtant, s'il y avait bien une chose à laquelle Jordan ne songeait pas en cet instant précis, c'était à se livrer à un quelconque interrogatoire...
Elle finit par se décider à approfondir ses connaissances du sexe snapien. Mais pour cela, elle avait besoin de "descendre d'un étage". Rompant donc le baiser et échappant aux caresses de l'homme, elle se mit à ramper avec quelques ondulations ophidiennes ( ;) sur le dos, c'est plus difficile) jusqu'à ce que ses lèvres fussent à hauteur de l'objet de sa convoitise. Ses précédentes machinations avaient déjà bien avancé le travail. Il ne restait plus à la légiste qu'à l'achever, prouvant ainsi que si sa langue savait être acérée, elle pouvait également parfois se faire veloutée...

Spoiler:

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Or donc, Severus était occupé d’embrasser sa colocataire, tandis que ses mains prenaient connaissance du corps de celle-ci, s’attardant parfois à l’un ou l’autre endroit stratégique, en particulier la poitrine de la légiste, poitrine que Snape n’avait jamais imaginée si ferme. En somme, il s’affairait bien. Et de son côté, elle aussi prenait les choses en mains, d’une main à la fois douce et décidée, exactement comme il aimait.

Et soudain, Cavanaugh changea de tactique et se mit à ramper en-dessous de lui, provoquant encore bien plus la montée d’excitation qui semblait ne pas vouloir laisser passer cette occasion.
Sentant les lèvres et la langue de sa colocataire entrer en contact avec la seule partie de son corps qu’il était difficile de contrôler et de maîtriser parfaitement, Sev ferma les yeux, jetant légèrement la tête en arrière : bon sang ! comment avait-il pu se passer de cela ? et durant si longtemps ! Il avait dû être frappé de folie, ce n’était pas possible autrement !
Et, quand on constatait à quel point cette partie-là de lui avait durci, il aurait pu venir à l’esprit de n’importe quel préparateur de potions de s’en servir comme d’un mortier… mais ça, c’est une autre histoire.

N’ayant plus sous la main aucune parcelle de corps féminin à submerger de caresses, Severus se laissa faire, tout simplement, en appréciant l’instant - comme il appréciait les moments où il inscrivait T (comme Troll) sur les copies de certains élèves-, en profitant pleinement de ces sensations qu’il aurait presque oubliées.
Cette chaleur qui inondait le bas ventre était ce qu’il n’avait plus ressenti depuis le plus longtemps. Cette chaleur, bien différente de celle qui avait surgi quand l’autre imbécile de Londubat avait renversé son chaudron bouillant sur son admirable professeur de potions, était tellement… complexe à définir, mais certainement proche de ce qui pouvait déboucher sur un sentiment de bien-être, pas de plénitude, n’exagérons rien, mais tout de même, du bien-être… et ce n’était déjà pas mal du tout.

Salazar bénisse Jordan Cavanaugh, ses mains, sa langue, et sa bouche ! et surtout sa langue, présentement…

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Si Jordan se réfèrait aux légers frémissements qu'elle sentait sous ses doigts, elle avait visé juste en descendant ainsi. Elle passa sa langue le long de la tige snapienne, de la garde au gland, sa main gauche passée sous les bourses qu'elle malaxait gentiment, et sa main droite accompagnant sa langue d'un lent mouvement de va et vient.
Enfin, après avoir insisté un peu plus longuement sur le gland, elle prit une inspiration et, de but en blanc enfonça de nouveau le sexe de son colocataire presque entièrement dans sa bouche, enroulant sa langue autour, et recommença son va et vient au rythme délibérément lent, en priant pour ne pas s'étouffer quand Snape éjaculerait. A mesure que le moment (fatidique ?) approchait, elle augmentait le rythme. Elle avait reçu, à une époque (pas si lointaine, en fait) le surnom de la "fille sans tête", car capable d'aller suffisamment vite pour donner l'illusion que sa tête avait disparu. Sensations garanties pour la partie adverse ! Elle ignorait si, à présent, elle aurait encore été digne de ce surnom, mais elle s'appliquait à le mériter. Par contre, au niveau endurance - et notamment en ce qui concernait le souffle - elle se doutaiyt bien qu'elle ne pourrait probablement pas continuer très longtemps ce petit jeu, manque d'entraînement oblige...
Jordan n'avait pas besoin de lever les yeux et de regarder son partenaire pour deviner que le traitement qu'elle lui servait faisait un effet boeuf. Il devait y avoir un moment qu'il faisait abstinence; peut-être plus ou moins volontairement d'ailleurs. Chose incompréhensible pour Jordan, pour qui quelques mois semblaient déjà une éternité. Et oui ! Elle avait eu beau s'essayer une grande partie de sa vie au zen, il faut bien que le corps exulte... Et non, elle n'était pas nympho ! Juste pas trop regardante.
Cela étant posé, elle se surprit également à songer que, bon, d'accord, elle voulait bien donner du plaisir à Snape - histoire de ne pas lui faire regretter de l'avoir suivie dans ce "voyage (et hop, retour de la métaphore !) - mais qu'elle espérait bien être payée de retour... Car, pour le moment, l'échange était quelque peu à sens unique !

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Bien, tout cela était bien beau, mais Severus pouvait-il décemment se laisser faire sans prendre son parti ? oh, évidemment, il pouvait très bien prendre son pied comme il fallait puis se débrouiller pour que sa colocataire ne s’en souvienne pas, mais dans ce cas-là, il y avait de grandes chances pour que l’expérience ne soit pas réitérée… et ça, à vrai dire, vu la situation actuelle, Snape avait plutôt envie que cela se reproduise de temps à autre. Après tout, cultiver l’esprit, c’était bien, mais il ne fallait pas négliger le corps pour autant… Mens sana in corpore sano, dit-on. À raison, sans doute.

Mais voilà, dans certaines situations, il est difficile de réfléchir. Avoir une moldue vous dégustant comme une glace à la vanille en été faisait partie de ces situations. Bon sang ! comment diable avait-il pu se passer de cela si longtemps ? à une certaine époque, l’un de ses amis – Lord Orion Shagswell, pour ne pas le citer – lui avait demandé la recette d’une potion d’endurance dans le seul but de pouvoir faire ses galipettes plus de sept fois en une nuit. À essayer, peut-être…

Le Maître des Potions se mordit la lèvre inférieure. Sa respiration était bien plus saccadée que ce qu’il aurait voulu et il lui devenait difficile de contrôler son corps comme il le souhaitait. Severus aurait voulu ne pas éjaculer tout de suite. Les sensations étaient telles qu’il désirait en profiter le plus longuement possible. Avait-il encore de ces potions d’endurance dans sa chambre ? en général, il s’en servait pour rester éveillé tard et travailler un peu à ses recherches, mais pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas en pareilles circonstances ? En fait, ça devait marcher. C’était logique.

L’idée fit rapidement son chemin et le sorcier ne tarda plus à lâcher ce qu’il avait à lâcher, avec un soupir presque de soulagement et une infinie pulsion de tendresse pour celle qui venait de le libérer de cela… Jordan Cavanaugh, première moldue promue au rang très apprécié des personnes suffisamment intéressantes pour être jugées valables par Severus Snape.
Il se laissa glisser sur le lit, encore sous le choc post-libératoire, puis esquissa un sourire en coin qui voulait dire beaucoup…

"Vous avez suivi des cours de diction, vous ?"

Certainement, pour manier la langue aussi bien, il y avait de bonnes raisons là-derrière… Mais Snape avait une idée en tête et quand c’était le cas, il ne la lâchait pas de sitôt.

"On recommence, à ma manière, dans ma chambre dans dix minutes. Tenez-vous prête."

Il attrapa son caleçon d’une main, l’enfila et se rendit dans sa chambre. Il était sûr et certain d’avoir encore au moins trois potions d’endurance dans cette pièce. Et quand il les trouva, ce fut une réelle victoire personnelle. Orion avait parlé de plus de sept fois ? Severus se sentait d’attaque à au moins égaliser ce chiffre symbolique. Et hop, il avala une bouteille de potion d’endurance, suffisamment dosée pour tenir le coup une bonne douzaine d’heures, avant d’ouvrir grand sa porte et de se tenir prêt à accueillir sa colocataire comme il se devait.

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Jordan se faisait-elle des idées, ou bien son colocataire était-il particulièrement réceptif ? Dans cette seconde hypothèse, cela devait signifier qu'il devait y avoir un moment qu'il se serrait la ceinture - plus longtemps qu'elle ne l'avait jusqu'alors imaginé... Toujours est-il qu'elle eut à peine le temps de se préparer à avaler qu'elle s'étranglait déjà. Elle ne répondit pas à la question de Snape - son papa lui ayant toujours appris qu'on ne parlait pas la bouche pleine - mais nota par-devers elle son sourire en coin. Bon, au moins, le sorcier semblait avoir apprécié la séance. Un bon point pour elle.
Son mouvement soudain - pas si inattendu aux yeux de la légiste - ne la surprit guère. Elle le regarda avec un air un peu désabusé remettre son caleçon, songeant que, l'homme ayant visiblement pris son pied, il allait certainment la planter là et que c'est à ses doigts et à son petit attirail qu'elle devrait s'en remettre pour se calmer à défaut de se satisfaire pleinement. Il pourrait alors toujours se brosser pour qu'elle remette jamais ça !
Plus surprenantes furent les paroles qu'il prononça. Dix minutes ? Que diable allait-il faire en dix minutes ? Enfin, peu importait, ce qui comptait aux yeux de Jordan étant qu'il ne semblait pas décidé à s'arrêter en si bon chemin. Elle le laissa quitter la pièce, et passa de nouveau dans la salle de bains. Elle en profita pour se rincer la bouche et se rebrosser rapidement les dents, histoire d'être clean pour la reprise des négociations, puis passa dans le placard de l'entrée. Il y avait là trois meubles fermés. Celui du fond contenait tous les produits ménagers et autres ustensiles de ménage, et Jordan s'en désintéressa ostensiblement. Le meuble côté appartement était réservé à Snape, la légiste n'y avait jamais fourré son nez et n'entendait pas commencer. par contre, le troisième meuble était réservé à ses affaires à elle. Et elle en tira une solide valise de cuir noir, qu'elle ouvrit et dont elle vérifia le contenu. Il y avait un moment qu'elle ne s'était pas servi de tout ce petit bazar, faute de partenaire, mais... Elle se demanda si elle rentrait encore dans la combinaison... Le reste était en bon état. Elle referma la valise et sortit du placard, posant son bagage à un endroit où elle pourrait rapidement aller le chercher si besoin était,puis vint se planter devant la porte.
Celle-ci s'ouvrit au même moment sur un Snape visiblement en grande forme... La première chose qui vint à l'esprit de Jordan fut la vieille réplique : "vous avez un révolver dans votre poche, ou c'est moi qui vous plait ?" mais elle préféra s'abstenir. Snape risquait de mal le prendre. Elle se contenta d'un ironique :

Je ne vous ai pas fait attendre, j'espère...

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La potion allait faire effet, Severus en était certain. D’ailleurs, en ouvrant la porte à Jordan, il avait pu constater que son désir était bel et bien réel, qu’il avait de quoi faire et qu’il pourrait sans aucun doute agir comme il le fallait. Or, donc, par l’encadrement de la porte ouverte, la colocataire fit son apparition et, puisqu’on ne reniait pas sa nature, elle lança une phrase dénuée du moindre intérêt. Il avait dit dix minutes. Le temps, exactement, de chercher la potion, de l’avaler et de refaire le lit – qui en général restait défait, voire en pagaille, après chaque nuit que le sorcier y passait.
Sans répondre à la légiste, Snape lui plaqua une main dans le bas du dos, l’amena contre lui, colla sa bouche sur la sienne et la garda bien au chaud dans ses bras pour l’amener vers son lit aux draps noirs et à la couverture émeraude. Là, il la déposa sur le matelas et l’accompagna dans sa descente avant de se redresser, appuyé sur les mains posées de chaque côté du visage de Cavanaugh.

"Avant toute chose, je dois procéder à une fouille minutieuse…"

Petite phrase à double sens. La fouille minutieuse étant, avant tout, une manière comme une autre de commencer les réjouissances, mais également une façon de vérifier que Jordan n’avait pas caché quelque part sur elle sa petite boîte qui faisait du bruit et clignotait et dans laquelle elle parlait tout le temps. Severus ne tenait pas à être dérangé.
Dans ce type de fouille, les plus précieuses alliées du Maître des Potions restaient ses mains et sa bouche. Alors, les sens en alerte, il commença la fouille par une lente descente de la pointe de la langue depuis les lèvres de Jordan jusqu’au creux de son cou, là où la peau est si tendre et si douce chez les femmes, tandis que ses mains s’affairaient déjà plus bas. En effet, puisque cette moldue était désormais dans sa chambre, sur son territoire, Severus tenait à s’assurer qu’elle n’ait rien sur elle de non désiré. Enfin, on l’a compris, c’est un prétexte comme un autre. Donc, ses mains passèrent de l’épaule aux cuisses, après un arrêt de quelque temps à la poitrine. Poitrine où la bouche du sorcier arrivait petit à petit.

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Qu'il procède donc, même si Jordan s'amusait intérieurement de son prétexte : nue comme elle l'était, de la tête aux pieds, où aurait-elle bien pu dissimuler quoi que ce soit ? Enfin, cela donnait l'occasion à son colocataire de reprendre quelque peu le contrôle dont elle l'avait en quelque sorte privé un peu plus tôt. Aussi, allongée sur le lit de Snape, se laissait-elle faire non sans quelque plaisir. Elle devinait que l'objet particulier que Snape voulait bannir de son "territoire" était son téléphone. Elle avait beau le mettre en silencieux la plupart du temps, il fallait bien avouer qu'elle l'avait toujours à portée de main et que olus d'une fois elle s'était arrêtée en plein milieu d'une phrase pour décrocher, comme le chien de Pavlov accourait dès qu'il entendait la voix de son maître... Wouf ! Enfin, là, pas de risque, l'arme du crime était dans sa chambre, branchée et éteinte. Elle avait envoyé chier son chef qui voulait qu'elle fasse double service ce jour là et pour éviter de se prendre la tête s'était rendue indisponible.
Mmmmh... mais c'est qu'il se débrouillait plus que bien... La seule chose qu'elle regrettait un peu était qu'il eût les mains si froides, mais l'un dans l'autre, ça en devenait presque agréable. Jordan appréciait cette "fouille au corps" d'un genre particulier et le frisson que ces mains agiles et glacées faisaient naître sur sa peau. Il semblait bien aimer sa poitrine, soit dit en passant : plus tôt, c'était là que ses mains s'étaient arrêtées. A présent, ses lèvres y faisaient un séjour prolongé. Cela dit, ce n'était pas pour lui déplaire...

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Spoiler:

Il y avait un moment que Severus n’avait plus passé du temps avec une femme… mais alors, de cette manière-là, il y avait un certain temps… C’était une manière tellement vulgaire de dépenser des minutes voire des heures, en fonction des méthodes choisies et mises en œuvre, mais ça amenait bien plus de satisfaction que n’importe quelle potion expérimentale…
Au fond, en laissant cela aux moldus, Snape avait perdu beaucoup de temps. Il avait eu plusieurs occasions, bien sûr, et n’avait craqué que quelques fois. Peut-être aurait-il dû en profiter bien plus.

Mais d’un autre côté, quand on attendait un peu, ça rendait la situation bien plus intense. Jusqu’ici, Sev ne pouvait s’empêcher de penser que cette moldue-ci valait bien, au lit, les sorcières qu’il avait eues entre ses draps jusque là.
Le Maître des Potions termina son inspection par une remontée vers le visage de Jordan :

"On dirait que tout est parfait, mais j’aime être tout à fait certain…"

Il déposa un petit baiser sur les lèvres de Cavanaugh puis redescendit, bien décidé à fouiller complètement chaque parcelle de ce corps. Pour ce faire, il faisait confiance à sa langue, habile et souple, elle était capable de se glisser partout, un peu comme un serpent pourrait le faire… mais en plus court qu’un serpent, bien évidemment, même s’il pouvait suffire d’une petite potion pour changer cela.

Snape vint donc s’atteler à la minutieuse fouille de l’entre-cuisse de Jordan. Il ferma les yeux et se laissa guider par la pointe de sa langue…

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Mais c'est qu'il était pinailleur, en plus ! En temps normal, c'était un trait de caractère qui horripilait Jordan au plus haut point. Mais en l'occurence... Mmmraow... Bon, ok, elle ne dirait rien contre le désir de son colocataire "d'être certain". Par contre, cette manie qu'il avait de l'embrasser... Ce n'était pas désagréable, d'accord, mais Jordan doutait que ça ait d'autre sens que simplement "comme ça, elle se tait". Et ça, ça la gênait aux entournures. Enfin bon, ce n'était pas le moment de cogiter, Jordy. On se tait, les synapses, là-haut ! j'avais dit : on déconnecte ! Roue libre jusqu'à demain !

Mais est-on vraiment capable de faire roue libre, de ne penser strictement à rien, de se laisser seulement porter par l'instant ? Jordan en doutait. L'esprit tourne toujours, parfois un peu au ralenti, mais il n'est jamais en mode pause. Sauf peut-être à un moment précis, mais pour l'instant, Jordan n'en était pas là. C'est ça le malheur de la race humaine, elle gamberge toujours. On vit dans le passé ou on se projette dans le futur, voire dans le conditionnel, mais on ne vit jamais au présent de l'indicatif ! Même dans un moment pareil - où on serait en droit d'espérer que la gamberge mette les pouces - il n'y avait pas moyen d'arrêter la machine. Où est ce foutu interrupteur ? Merde, il est bloqué !

Mais interrompons un instant ces cogitations et réflexions dignes de San Antonio (RIP) et revenons à la situation présente, si vous le voulez bien. Et la situation présente, en l'occurence, est pour le moins intéressante pour Jordan, puisque Snape vient de s'installer entre ses cuisses. Première étape certes agréable. Mais ce qui l'est bien plus est le moment où la langue de son partenaire s'infiltre en elle. Mama mia, que c'est bon ! Jordan a un soupir et commence à se mordiller l'index droit, tandis que la température grimpe dans son bas-ventre...

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Les mains du sorcier étaient glissées sous les cuisses de sa partenaire, à présent, et sa langue était glissée entre les cuisses. Snape avait fermé les yeux un instant pour se concentrer et n’utiliser que sa langue, cette même langue capable d’écraser un tas d’espoirs en un seul mot, cette langue souvent injuste et réellement tranchante quand Severus le décidait… la voilà qui se faisait contorsionniste et qui visitait, tel un serpent, tous les recoins accessibles de cette antre chaleureuse.
Le Maître des Potions titillait, caressait, dessinait du bout de la langue et quand il sentit que les contractions internes de Jordan se faisaient très insistantes, lorsque l’excitation de la moldue était bien avancée, donc, il rouvrit les yeux et retira sa tête de là et vint pousser délicatement la légiste pour qu’elle s’allonge sur le lit.

Snape tendit le bras pour attraper sa baguette et il lança un sortilège informulé d’Accio pour faire venir à lui un petit objet rond destiné à maintenir son érection dans ce formidable état prometteur et fier. Le cockring atterrit dans la main de Mrs Cavanaugh et Sev déposa sa baguette au pied du lit et un autre baiser sur les lèvres de Jordan.

Les doigts de sa main gauche avaient remplacé sa langue et il était occupé à titiller à nouveau cette zone hautement érogène. Lorsque Jordan aurait installé le gadget où il fallait et comme il fallait, Snape la prendrait, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle s’épuise de tous les orgasmes qu’il voulait qu’elle ait. Ensuite, il aviserait. Ou elle aviserait. Selon leurs états respectifs. Sev avait cessé de se poser des questions sur la suite des événements. Il n’était pas sain d’essayer de planifier une suite dont on n’avait aucune idée de ce qui pourrait intervenir et quels en étaient les tenants et aboutissants. Bref. Il fallait tâcher de profiter du moment présent et donner à la légiste le plus de plaisir possible, pour être sûr qu’elle ne soit pas déçue. Alors, tout serait possible.

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En temps normal, Jordan aurait été stupéfaite et intriguée par ce que son colocataire venait de faire - attirer ainsi un objet à lui, sans les mains, et le déposer dans sa main à elle... Heureusement pour lui, l'état d'excitation dans lequel elle se trouvait présentement émoussait plus que passablement sa curiosité. Elle gardait les yeux mi-clos et laissa à ses doigts le soin de découvrir ce dont il s'agissait, tandis que sa bouche était une nouvelle fois bâillonnée par celle de Snape et que son intimité subissait les assauts de ses doigts.

Elle rendit à Snape son baiser, saisissant sa lèvre inférieure entre ses incisives et laissant rouler la chair entre ses dents. Puis, faisant un énorme effort sur elle-même, elle se redressa un peu pour mieux voir ce qu'elle faisait. Sa main droite fit glisser l'anneau de sa paume à ses doigts, et, du pouce, elle chercha la bonne orientation pour le placer correctement le plus vite possible. Sa main gauche, elle, vint caresser le sexe de son partenaire, juste pour être sûre que, pour lui aussi, l'excitation était au rendez-vous - ce qu'elle pût constater derechef - et enfin, d'un geste précis quoique délicat pour ne pas commettre d'impair, elle mit l'objet en place, activant du pouce la fonction vibrante.

On aurait pu croire qu'elle avait fait ça toute sa vie... Et de fait, ce n'était pas la première fois qu'elle avait affaire à un joujou de cet acabit. Et elle avait le sentiment qu'elle allait "prendre cher" dans les heures qui allaient suivre... Ce qui n'était pas forcément pour lui déplaire, soit dit entre nous... Puisque le gadget était maintenant en place, pourquoi ne pas en profiter? Jouant l'aventurière, Indiana Jordy noua ses cuisses autour de la taille de Sev, décrivant une forte étreinte, et l'attira à elle, dansant légèrement du bassin, juste assez pour sentir l'effet vibrant du cockring, qui la chatouilla agréablement, suffisamment pour la faire frissonner, voire se mordre la lèvre inférieure pour ne pas rire. Ce n'était pas le moment de le vexer...

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Au train où allaient les choses, Severus se retrouvait dans une situation délicatement douloureuse au niveau de l’entrejambe. Son sexe gonflé et durci de désir était maintenant dressé comme un beau diable devant l’enfer le plus bouillonnant qu’on puisse imaginer. Et son infernale partenaire en remettait une couche comme on dit, en installant le cockring de manière à la fois ferme et délicate, allant même jusqu’à actionner une fonction vibrante qui semblait remonter jusqu’au bas-ventre du sorcier.
Lorsque la femme s’installa à califourchon sur son bassin, Snape ferma les yeux un instant. Combien de fois n’avait-il pas rêvé de ce genre de choses durant ses nombreuses nuits solitaires ? Combien de fantasmes et de rêves érotiques n’avaient pas peuplé ses nuits ?
Et voilà que, ce soir, ni rêve ni fantasme. Juste elle, Jordan Cavanaugh. La plus moldue des moldus. Sa colocataire. Sa colocataire moldue, fatigante mais excitante. La petite curieuse qui posait trop de questions. Bon sang, qu’allait bien devenir cette histoire par la suite ?

Il rouvrit les yeux pour voir que la belle se mordillait la lèvre inférieure. Lui, il tâchait de donner des coups de bassin, en soulevant les reins et en tenant sa partenaire juste au-dessus des hanches. Son regard passait du visage de Jordan à sa poitrine, de sa poitrine à son ventre, puis retour en hauteur. Bref, pas question pour le Maître des Potions de songer à une autre femme que Cavanaugh ce soir. Et pour une légiste, il était clair qu’elle était capable de s’occuper des vivants de manière très intéressante.

Le sorcier choisit pourtant de se rasseoir, en restant bien au chaud en elle et en se permettant ainsi d’étreindre Jordan au creux de ses bras.

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Jordan ferma un instant les yeux. Les bras d'un homme, le corps d'un homme, contre sa peau, le sexe d'un homme en elle... Des sensations qu'elle aimait énormément mais que, malheureusement, elle ne ressentait pas si souvent. A préférer la conversation des morts à la présence des vivants, et venant de passer le cap fatidique de la quarantaine, Jordan voyait son cercle relationnel se resserrer de manière drastique. Bientôt viendrait le moment où ses charmes, flétris, n'intéresseraient plus personne et elle finirait vieille harpie au milieu de ses cadavres chéris. Vieille fille. Cette pensée la fit frissonner malgré elle. Même si elle savait qu'elle ne serait jamais comme le stéréotype de la vieille fille en robe à fleurs et entourée de ses matous, il n'en demeurait pas moins que ce serait certainement sa réalité et qu'en pratique, cela voulait dire finir sa vie seule. Perspective plutôt triste. Pas effrayante, non, elle était habituée à la solitude... Mais triste. Pathétique.

Elle rouvrit les yeux. Ce soir, c'était lui. Lui, son colocataire aux pouvoirs magiques. Râleur, désagréable, cynique, cassant, secret. C'est fou, on aurait dit elle au masculin. Sauf qu'elle, elle était en plus provocante. Elle se demanda un instant où tout cela allait les mener. Est-ce que ça ne resterait qu'une faiblesse d'une nuit, un bref moment où ils se seront fait plaisir mutuellement ? Recommenceraient-ils un jour ? Pour l'heure, il n'était question que de sexe, mais que se passerait-il si les sentiments venaient à s'en mêler ?

Elle secoua la tête, rejetant sa crinière noire dans son dos. Elle ne voulait songer qu'au présent. Un sourire flou vint étirer ses lèvres tandis qu'elle imprimait à son bassin une ondulation pour accentuer la pénétration. Le présent et le plaisir, pour eux deux. Quand il se redressa pour la prendre dans ses bras, elle le laissa faire, mais ne lui rendit pas son étreinte soucieuse de garder une certaine liberté de mouvement, les reins cambrés. Elle avait bien pris garde à avancer suffisamment les genoux pour garder de la souplesse.

Elle commença alors son va et vient au rythme d'une musique silencieuse qu'elle seule connaissait. Un rythme suffisamment changeant pour procurer des sensations inhabituelles, sinon uniques, aux deux partenaires. Son corps ondoyait avec la grace de la danseuse qu'elle avait été enfant - qu'elle pouvait encore être à l'occasion. En définitive, elle n'avait pas vraiment laissé l'initiative à Severus, jusqu'ici, ou si peu que rien - mais Jordan aimait mieux contrôler la situation. Ils étaient rares, les hommes qu'elle avait laissé la dominer... Mais peut-être laisserait-elle ce privilège à Severus... Plus tard... Elle sourit.

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La différence entre faire l’amour à la mode moldue et faire l’amour à la mode sorcière était finalement assez mince. Disons que les bases étaient les mêmes, mais que dans le monde magique, il y avait peut-être un peu plus de surprises. Par exemple, Severus avait entendu parler de sous-vêtements en chocogrenouilles qui, quand vous en approchiez la bouche, disparaissaient en un nuage de grenouilles en chocolat sautant un peu partout. Il y avait aussi les objets de tous types qui servaient à agrémenter une chambre que l’on destinait à des ébats amoureux : le diffuseur de potion aphrodisiaque avait fait fureur en son temps, tout comme la lampe de chevet qui tamisait la lumière automatiquement tout en diffusant des parfums excitants.

Oh, ne croyez pas que Snape avait doté ses appartements privés de tout cela quand il enseignait encore à Poudlard, bien sûr que non ! mais il avait parfois confisqué certains magazines à des élèves et avait d’ailleurs été outré de constater qu’il avait, bien malgré lui, figuré dans un numéro de "Playwitch, the magazine for the modern witches"… enfin, pas son visage (et certains n’avaient pas dû le reconnaître), mais certaines parties de son corps (pour les curieux, référez-vous au numéro spécial consacré à trois types de sorciers). Ça avait causé un grand chambardement dans les sous-sols du prestigieux collège et le Maître des Potions avait redoublé de vigilance et de prudence. Se savoir observé, traqué et photographié était une chose. Savoir que cela continuait jusque sous la douche en était une autre.

Bref. Heureusement pour Severus, tout ceci était de l’histoire ancienne. Il était évident que Jordan ne connaîtrait jamais l’existence de ce numéro spécial de Playwitch à moins qu’elle n’ait un jour accès, ce qui, pourtant, pouvait arriver – Salazar seul sait comment, mais les femmes arrivent très souvent à leurs fins ! – et elle ne saurait jamais pourquoi son colocataire avait une telle tendance à verser dans la paranoïa.

En parlant de paranoïa, d’ailleurs, en ce moment précis, elle était un peu loin des événements. Severus, chevauché par la légiste moldue, sentait que le plaisir dépassait parfois les préjugés qu’on peut avoir vis-à-vis de quelqu’un de différent. Jordan était une moldue. Il était sorcier. C’était une femme, il était un homme. Beaucoup de choses les éloignaient l’un de l’autre, et pourtant, ils avaient fini par avoir un rapprochement physique plutôt du genre intense.
Et quand il la serra contre lui, la regardant dans les yeux, soucieux d’imprimer en lui au moins le souvenir de cette étreinte dont il n’était pas en mesure d’estimer si c’était la première d’une longue série ou la première et dernière qu’ils auraient ensemble – comment aurait-il pu savoir ? il ne s’était jamais intéressé aux théories portant sur la divination, le troisième œil ou ce genre de gouleries –, il la laissa ondoyer à souhait, prenant lui aussi en considération toute la profondeur de l’instant présent.

Snape n’avait pas l’habitude de laisser une femme prendre les rênes et lui indiquer la marche à suivre. Mais cela n’avait rien de déplaisant. Peut-être était-ce aussi excitant que de dominer ? La réponse ne devait pas passer par quatre chemins. Si l’expérience de ce soir était concluante au niveau du plaisir, Severus se promit qu’il essaierait de faire avec Jordan tout ce qu’il n’avait jamais tenté jusque là. À près de cinquante ans, il faut bien pouvoir sortir un peu des sentiers battus et privilégier la nouveauté, non ?
Voir la légiste sourire, c’était toujours quelque chose d’étrange pour Severus. Lui se contentait le plus souvent de sourires mentaux ou, à la rigueur, de petits rictus, mais elle… les sourires semblaient apporter un tout nouvel éclairage sur son visage. Il ne cligna pas des yeux à ce subtil changement, mais ses mains descendirent doucement vers le creux des reins de sa partenaire. Elle avait quelque chose de spécial. Il avait l’impression qu’elle brûlait, soudainement, l’impression qu’il ne contrôlait plus rien…

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Le plaisir montait lentement, en vagues de chaleur qui prenaient petit à petit possession de son corps dans les moindres fibres de son être. Jordan était bien. Une sorte de moment de flottement délicieux juste avant que le plaisir ne devienne vraiment trop intense. Elle se laissait porter par le rythme de la musique qu'elle avait en tête. Mais déjà, la chaleur dans son corps commençait à devenir brûlure, un léger frisson courut le long de son échine. Le moment était venu pour elle de changer de fréquence.

Calant ses mains au niveau des épaules de Severus, elle prit une inspiration et, d'une poussée, le plaqua sur le matelas. Dans des moments comme celui-là, elle faisait preuve d'une force insoupçonnée. Prenant appui de tout son poids sur ses mains, qui maintenaient fermement son partenaire, elle remonta lentement... avant de dévaler la virilité de Severus à grande vitesse. Prélude à une série de va-et-vient extrêmement rapides et profonds. Jordan s'empalait d'elle-même sur le sexe de son colocataire. Comme toujours, elle s'efforçait de demeurer silencieuse - elle n'était pas de ces femmes qui hurlent leur plaisir. Mais cela s'avérait un rien plus difficile qu'au premier tour et se traduisait notamment par une certaine difficulté à gérer son souffle...

Plus que quelques allers-retours. C'était la seule pensée cohérente qui restait dans l'esprit de Jordan. Plus que quelques allers-retours et elle retrouverait le contrôle d'elle-même. Car, pour l'instant, beaucoup de chose avait échappé à son contrôle, même si son visage calme n'en laissait rien paraître... Sa fréquence cardiaque avait augmenté au point que maintenant, son coeur loupait des battements. De même, sa respiration était particulièrement irrégulière, et elle ne parvenait plus à aligner deux pensées cohérentes. Ses bras, qu'elle s'efforçait malgré tout de maintenir tendus, tremblaient, et elle sentait dans tout son corps ses muscles devenir douloureux. L'on dit souvent que la jouissance est une petite mort... Dans le cas de Jordan, c'était presque au sens littéral qu'il fallait prendre cette expression. Elle disait d'ailleurs souvent qu'elle rêvait de mourir de cette façon, foudroyée par un orgasme...

Tout à coup, elle se raidit, le corps entier tendu comme la corde d'un arc, la tête rejetée en arrière, les mains crispées sur les épaules de Severus. Elle eut l'impression que sa tête implosait et, pendant un court instant, elle ne vit ni n'entendit plus rien, ne sentit même plus rien, comme anesthésiée brutalement. Par quel miracle parvint-elle à ne pas s'écrouler, voilà une question à laquelle elle-même eût été bien en peine de répondre. Pendant une dizaine de secondes, toute fonction vitale fut comme suspendue chez la légiste. En cet instant, elle apparut très différente, comme "au-delà", déjà... L'un de ses anciens petits amis lui avait dit une fois qu'elle n'était jamais aussi belle qu'ainsi : presque tuée par le plaisir.

Enfin, tout se remit en place. Le coeur reprit ses battements à une cadence presque normale ; elle put de nouveau respirer ; ses muscles bandés se relâchèrent ; ses mains quittèrent les épaules de Severus ; ses nerfs retrouvèrent leur sensibilité ; le noir qui dansait devant ses yeux s'estompa. Elle revenait lentement à la vie. Inspirant profondément, elle s'obligea à rebaisser la tête et sourit.

Vous m'avez permis d'atteindre des sensations rares, souffla-t-elle.

Sa voix était à peine audible. Il allait lui falloir quelques minutes pour récupérer complètement. Elle se pencha et déposa sur les lèvres de son amant le premier baiser qu'elle lui ait librement offert. Puis, elle le désenjamba et voulut se mettre debout. Ses jambes tremblantes lui firent défaut et elle se retrouva à genoux sur le sol, un peu étourdie. Prenant appui sur le bord du lit et sur le mur, elle réussit cependant à se relever. Une goutte de sueur coula le long de son échine jusqu'au creux de ses reins. Elle eut un frisson. A présent, son corps se refroidissait à vitesse grand V. Elle était épuisée et ne rêvait plus que de son lit. Elle eut un sourire flou pour Severus.

Le moment a été de grande qualité pour moi. J'espère que pour vous aussi. Nous devrions peut-être recommencer, un jour... ajouta-t-elle d'un ton léger.

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