Surprise sur le palier [PV Dr.Watson]

Sujet: Surprise sur le palier [PV Dr.Watson] Dim 13 Nov 2011, 03:05

Irène se leva tôt ce matin là. Les rayons du soleil pénétrèrent dans sa chambre par les fenêtres encore sans rideaux et la tirèrent du lit plus tôt qu'elle ne l'avait escompté.

"Il faudrait vraiment que je m'achète des rideaux" dit-elle en soupirant.

Elle se leva et accomplit rapidement toutes les formalités matinales. C'était encore une belle journée qui s'annonçait, journée dont elle comptait pleinement profiter. Elle se dirigea vers la partie commune de l'appartement où, bien entendu, Sebastian était déjà affairé à préparer un luxueux petit déjeuner.

*Il ne dort donc jamais?* songea-t-elle en tartinant un scone.

Mais son colocataire lui lança un regard amusé qui interrompit le cours de ses pensées, et elle décida de profiter de son petit-déjeuner sans trop se poser de questions. Elle prévint son "majordome" qu'elle allait sans doute être absente une partie de la journée, histoire de visiter un peu le centre-ville. Cela faisait maintenant près d'un mois qu'elle avait emménagé, et ne connaissait toujours rien de la ville à part l'immeuble et le parc qui était tout près. Elle sortit donc peu après et employa sa journée à flâner dans les rues, observant avec curiosité ce qui se passait autour d'elle. Pour ne pas attirer l'attention, elle avait laissé ses vêtements victoriens chez elle et avait passé une tenue plus... discrète. Au bout de plusieurs heures de marche, elle s'était assise sur un banc, s'était intéressée à un enfant vêtu d'une redingote et s'était plongée dans de doux souvenirs. Elle entendit une voix plus que familière près d'elle, voix qu'elle attribua à son imagination, mais quelle ne fût pas sa surprise quand elle constata que la voix non seulement persistait, mais aussi se rapprochait d'elle. Elle releva la tête, brusquement tirée de sa rêverie, juste à temps pour voir disparaitre une silhouette qu'elle n'avait pas oubliée. Elle se leva précipitamment et se lança discrètement à la poursuite de cette personne. Elle resta à quelques mètres derrière lui, relativement près, certaine que vêtue ainsi, cette connaissance ne la reconnaitrait pas. Irène constata avec stupeur que l'homme qu'elle suivait prenait la direction de l'immeuble où elle habitait. Comble des coïncidences, il se rendait justement au troisième étage, celui où elle habitait, comme elle le découvrit en le suivant des escaliers. L'homme s'arrêta devant l'appartement 303 pour chercher quelque chose -probablement des clés - dans sa poche. Il était à contre jour, et Irène ne pouvait pas être sûre d'avoir raison, mais elle décida de tenter le tout pour le tout avant de perdre sa trace.

" - Docteur ! Un instant, je vous prie."

L'homme fit un pas, et sa silhouette se détacha plus nettement dans l'obscurité. Elle reconnut immédiatement ces traits fins et réguliers, cette peau claire et cette moustache élégante; le docteur Watson, ami et acolyte de toujours du grand Sherlock Holmes, lui-même se tenait en face d'elle. Son passé l'avait-il déjà rattrapée? Elle se gifla mentalement avant de s'avancer à son tour vers le bon docteur. La reconnaitrait-il après toutes ces années? Elle était curieuse de le savoir.

[H]

Invité

John avait décidé de rentrer à pied de l'université, souvent il prenait le bus, mais là il avait besoin de s'aérer avant d'affronter à nouveau son ami. Il l'adorait, certes mais il était exténuant ce n'était un secret pour personne. Le mystère par contre était entier pour tous et chacun quant à savoir pourquoi diantre un être aussi équilibré et posé que John pouvait bien rester ami avec quelqu'un d'aussi perturbé, quoique génial, que Holmes. Mais John savait lui que son coté posé pouvait sans peine tourner à un coté "vieux con" et que Holmes lui apportait une fraicheur dont il avait besoin dans le fond pour ne pas vieillir trop vite et devenir un de ces vieux barbons de l'université qui regrettent le temps jadis sans profiter un seul instant de l'actuel, qui, tout moins bien qu'il soit, a des points positifs. Par exemple John regrettait els étoiles mais adorait conduire de nuit pour voir les lumières de la ville de loin, depuis une colline par exemple. La lune éclairait alors une scène magnifique, quelques étoiles timides et un millions de lumières, un million de gens qui vivaient au coeur de la nuit, des enseignes lumineuses aux couleurs multiples, des phares qui se mouvaient dans un délicieux bourdonnement, le chateau qui brillait de mille feux et se reflétait dans la mer houleuse qui rongeait patiemment ses fondations. Ce monde était beau, différemment du Londres Victorien, mais beau malgré tout. Il n'avait pas encore réussi à amener Holmes sur ces collines mais ne désespérait pas.

Je m'éloigne du sujet je pense, nous disions donc qu'il avait choisi de marcher, il parlait tout seul, réfléchissant à une prochaine interrogation surprise pour ses élèves quand il passa devant le banc où Irène était assise, il ne la remarqua pas, elle était vêtue comme n'importe qui et il était perdu dans ses pensées. Evidemment si elle avait eu sa jolie robe victorienne elle se serait démarquée du paysage, mais là il l'ignora totalement et ne remarqua pas non plus al filature. Ce n'est qu'arrivé devant sa porte en cherchant ses clès qu'il constata une présence. Elle l'interpella et s'avança dans la lumière, il eut un choc soudain et cligna des yeux pour vérifier que c'était bien elle.

"Irène Adler ? Vous ici ? Quelle surprise je....."

Diantre, où était son flegme anglais ?Il se reprit.

"Je suis navré je ne m'attendais guère à vous voir ici et...maintenant, à défaut d'un meilleur mot. C'est un plaisir de vous revoir."

Un plaisir était une façon polie de le dire, leurs aventures n'avaient pas toujours fait d'eux des amis, mais on ne pouvait guère parler d'inimitié non plus. Une franche adversité, sans doute mais teintée de force respect. Sans compter qu'elle avait été la seule et unique femme à avoir intéressé Holmes, du moins aussi loin que Watson s'en souvint. Les rares autres femmes qui avaient su l'intéresser plus d'une demi-heure avaient avec Irène de nombreux points communs. Pour Holmes elle était et resterait à jamais "La femme". Comment réagirait-il en la sachant ici ? Watson devait-il le prévenir ou prier pour qu'il ne la croisa pas ? Ce qui vu sa propension à rester dans l'appartement était un espoir assez réaliste finalement ?

[H]

Sujet: Re: Surprise sur le palier [PV Dr.Watson] Ven 18 Nov 2011, 00:21

L'effet de surprise escompté avait opéré. Watson en avait perdu ses manières si propres au parfait gentleman anglais. Mais, chassez le naturel, il revient au galop, et la courtoisie britannique reprit rapidement le dessus.

* Un plaisir de me revoir ? Allons, Docteur, pas de fausse sympathie. Je ne suis certes pas votre ennemie, mais de là à me traiter presque comme une amie... Ceci dit je suis ravie de constater que vous offrez toujours à vos rivaux une telle politesse, cela me rappelle notre chère époque. Oh, et puis, après tout, ce petit jeu sera peut-être amusant...*

- Un plaisir que, croyez-le, je partage. Je suis, de plus, ravie de constater que je ne suis pas la seule à avoir survécu à cette chère Victoria Regina. Que faites-vous donc ici, et seul, en plus?Mais, j'en oublie toute politesse, comment allez-vous?

Le regard inquiet que Watson posa sur la porte avant de répondre donna à Irène la réponse qu'elle attendait: oui, Sherlock Holmes était bien ici lui aussi, probablement dans cet immeuble et à cet étage, tout comme elle. Peut-être que les longues journées d'ennui dont elle avait souffert jusqu'à présent étaient terminées? Après tout, quoi de plus amusant que de reprendre son jeu préféré là où il s'était arrêté des siècles – au sens propre – plus tôt? D'autant plus qu'elle avait maintenant acquis une nouvelle expérience dans le domaine de la criminologie et espérait pouvoir rivaliser avec Holmes pour pimenter encore un peu plus leur relation... Mais elle ne pourrait atteindre son cher détective que par le bon Docteur, qui, au regard de ses nombreux papiers raturés de rouge, avait changé de profession. Ainsi le temps avait façonné un autre tempérament à cet homme? Peut-être était-ce aussi en partie le cas de Sherlock... Irène était curieuse de découvrir les deux hommes à qui elle avait tant de fois eu affaire sous un nouveau jour, et peut-être serait-ce l'occasion de modifier ses rapports avec eux, qui sait?

[C]

Invité

Watson l'écoutait en souriant, rivaux était peut être le terme après tout, il n'en était pas vraiment sur.

"Ce petit jeu pourrait cesser, dans un univers nouveau et si différent du notre pourquoi ne pas conclure une trêve ? Après tout nous ne sommes pas ennemis, tout au plus rivalisez-vous d'intelligence et de déguisement avec mon ami, je ne suis au milieu que par al force des choses et, sincérement, je n'ai pas envie d'avoir ici des rivaux."

Il l'observa encore un instant puis continua

"Que diriez-vous de boire une tasse de thé ensemble ? Je vous inviterais bien à la maison mais je n'ai pas eu le temps de ranger récemment, ce serait malvenu, mais je sais que le petit café en bas propose un thé anglais très acceptable, une certaine Helen Magnus, s'est montré très persuasive avec lui sur ce point.Nous aurons ainsi l'occasion de discuter de ma santé, de la votre, de nos arrivées ici et de tout le reste, ce couloir est fort sympathique mais manque de chaises pour un homme de mon âge."

Hormis sa tenue elle n'avait pas changé, son regard pétillait de malice, elle était aussi belle, si ce n'est plus que dans les souvenirs de Watson. Ses lèvres pleines s'étiraient en un sourire satisfait et il ne doutait pas qu'elle ait compris que Holmes était là lui aussi, mais qu'importait, dans un si petit immeuble, dans une si petite ville, ils auraient, de toute façon, fini par se croiser. Et peut être serait-ce bon pour Holmes, finalement, d'avoir un rival à sa hauteur, qui sait, Irène Adler et lui pouvaient peut être s'amuser ensemble à voir qui l'emportait dans leurs défis intellectuels. Certes ils ne feraient pas cela comme tout un chacun en jouant aux échecs, quoique, bien sur, John leur proposerait cette solution civilisée. Non ils créeraient un mystère, se déguiseraient, se suivraient, tenteraient de s'abuser. Et qui sait lequel des deux l'emporterait. Car si Holmes avait été blessé par sa défaite contre Mme Adler, encore que depuis elle avait été mariée à un homme dont John ne se rappelait plus le nom, il en avait gardé pour elle un profond respect et quelque chose pouvant ressembler à de l'amour. De son coté elle ne semblait pas leur en garder rigueur au vu de son accueil.

[C]

Sujet: Re: Surprise sur le palier [PV Dr.Watson] Ven 25 Nov 2011, 21:44

[HJ : On est bien d'accord que le texte entre étoiles et en italique, celui qui commence par « Un plaisir de me revoir ? Allons, Docteur, pas de fausse sympathie.» sont les pensées d'Irène, n'est-ce pas?]

Contre toute attente, le docteur Watson sourit et proposa à la belle aventurière une trêve.

«Une trêve? Sommes-nous en guerre ?»

Irène rit en imaginant voir surgir près d'elle un Watson muni d'un fusil de chasse décimant un à un les amants qu'elle mettait sur son chemin pour l'empêcher de parvenir jusqu'à elle. Holmes,quelque peu déboussolé au milieu de cette agitation,ne semblait pas savoir où se mettre, avant de finalement se rallier à son vieil ami. Cette image représentait-elle vraiment le rapport de ces trois personnalités ? L'ancienne chanteuse en doutait fortement, aucun d'entre eux ne mèneraient jamais une guerre ouverte, et elle ne se disputerait jamais Holmes avec Watson, elle préférait nettement se mesurer à eux et les défier avec fougue.

Une partie d'échec serait plus proche de nos rapports, il me semble conclut-elle finalement.

Elle se reprit peu après cette pensée, réalisant que le Docteur, enfin, ex-docteur, l'avait observée pendant ses divagations. Elle lui offrit un sourire et il poursuivit aimablement.

"Que diriez-vous de boire une tasse de thé ensemble ? Je vous inviterais bien à la maison mais je n'ai pas eu le temps de ranger récemment, ce serait malvenu, mais je sais que le petit café en bas propose un thé anglais très acceptable, une certaine Helen Magnus, s'est montré très persuasive avec lui sur ce point. Nous aurons ainsi l'occasion de discuter de ma santé, de la votre, de nos arrivées ici et de tout le reste, ce couloir est fort sympathique mais manque de chaises pour un homme de mon âge."

« Je suis entièrement de votre avis pour la «trêve» que vous proposez, et je trouve que votre idée d'une tasse de thé est une excellente idée, mais, croyez-moi, il fait bien trop froid dehors même pour une tasse de thé anglais. D'autant plus que mon... Colocataire est très habile dans les domaines culinaires et son Earl Grey est un pur délice. Peut-être puis-je me permettre de vous proposer de me suivre dans mon appartement à la place?»

Elle avait sorti ses clés tout en parlant. Elle posa un regard interrogateur sur le bon docteur qui sembla acquiescer.

«Un homme de votre âge devrait du reste se ménager» ajouta-t-elle en se retournant face à sa porte, un sourire amusé aux lèvres.

Le bon Docteur n'avait pas changé d'un iota, vêtements et profession exclus, cela va de soi. Il était toujours le même, parfait gentleman anglais, qui, en bon ami loyal qu'il était avait essayé toutes les tentatives à sa disposition pour ne par faire entrer «La» femme chez lui. Il craignait visiblement qu'elle y trouve quelque chose. Enfin quelqu'un. Son pouvoir de séduction, encore plus visible grâce à ces tenues modernes semblaient avoir un effet plus grand encore sur lui que par le passé et un jeu nouveau et plus amusant encore que l'ancien s'annonçait. Pas seulement entre Holmes et Irène comme elle l'avait d'abord pensé, non, cette fois, Watson semblait vouloir être de la partie.

*Que la fête commence ! * songea-t-elle en poussant la porte de son appartement.

[C]

Invité

Watson la suivit en souriant, constatant qu'elle n’habitait pas très loin, puisque dans le même immeuble et accessoirement vraiment trop près à son gout. Cela promettait des discussions enflammées avec Holmes suivies de longues et pénibles périodes de déprime où l'appartement ressemblerait tantôt à une jungle péruvienne tantôt à un souk marocain. John retint un soupir, les années à venir s'annonçaient bien longues, trop longues à son goût avec son colocataire et ami à gérer. Mais leur relation allait bien au delà de tout cela et sans doute y trouverait-il, d'une certaine façon, un certain plaisir, malgré ses inquiétudes constantes, son envie régulière de l'étrangler et ses expériences étranges qui avaient maintes fois tué son chien. Chien qui ne l'avait pas suivi d'ailleurs, il faudrait songer à lui trouver un successeur.....Solide de préférence.

"Certes il faudrait que j'y songe"

répondit-il en souriant

"Les années vous ont épargnées vous-même, vous semblez plus radieuse encore qu'à notre dernière rencontre." ajouta-t-il, en bon gentleman, en pénétrant dans l'appartement, parfaitement ordonné, de la jeune femme. Il la suivit au salon et s'installa avec un sourire de remerciement. L'endroit était décoré avec goût mais sans ostentation comme l'ancien appartement de la dame qu'il avait eu l'occasion de visiter.

"Puis-je me permettre de vous demander ce qui vous amène en Amérique ? La coïncidence est étonnante, trois personnes de l’Angleterre victorienne se retrouvant en Amérique de nos jours."

Lui-même ne savait pas bien comment étaient passées les années entre l'époque victorienne et celle-ci, mais il s'adaptait, il faisait confiance à Irène pour s'adapter aussi, quant à Holmes il n'était déjà pas adapté à l'époque victorienne, il ne s'adapterait pas plus à celle-ci, il fonctionnait hors du monde et de ses préoccupations bassement matérielles. S'il avait pu être pur esprit il aurait sans doute été ravi, l'idée de devoir se nourrir de façon plus ou moins régulière lui échappait totalement par exemple.

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