Visite à un voisin

Invité

Le Fou avait décidé d’aller à la rencontre de ses voisins ; depuis qu’il était arrivé, mis à part son colocataire, il n’avait encore rencontré personne et la solitude commençait à lui peser un peu.

Ainsi, après s’être armé d’une bouteille d’eau-de-vie d’abricot de la meilleure qualité ; on n’arrive pas les mains vides quand on veut faire la connaissance de quelqu’un, il était parti frapper à toutes les portes de son étage. Malheureusement, chaque porte restait fermée, personne n’était là.
Loin de se décourager, il prit les escaliers, bien décidé à trouver quelqu’un qui vive dans cet immeuble. C’est comme ça qu’il arriva devant la porte ayant le numéro 101.

*J’espère que cette fois il y a quelqu’un, sinon je vais finir par croire qu’une catastrophe est arrivée aux gens qui devraient vivre ici.*

Le Fou s’arrêta devant la porte et frappa de façon un peu violente (il avait l’habitude des grosses portes en chêne massif) à la porte.

*Pourvu que quelqu’un vienne sinon tant pis, je bois mon eau-de-vie tout seul.*

Invité

Il y a des jours comme ça où rien ne va. Severus s'était rendu compte peu de temps avant ce jour qu'il allait être obligé de reprendre l'enseignement pour subvenir à ses besoins vitaux et cette idée ne l'enchantait pas plus que d'éplucher un plein chaudron de véracrasses sans magie et en compagnie de foutus élèves de Bouffondor. Bref, si cela ne tenait qu'à lui et s'il n'y avait ce foutu loyer à payer, Snape resterait cloîtré sans travailler.
Mais voilà, la vie n'est pas toujours comme on la rêve et même la magie ne vient pas à votre secours dans certaines situations. La seule place d'enseignant qui se rapprochait plus ou moins de ce qu'il connaissait était une place de professeur de chimie à l'université. La chimie, les potions... bien sûr, c'était différent, mais la chimie avait tout de même ce côté mélange, expériences et effets observables qui faisait que ce n'était pas tellement éloigné de la passion de Severus.

Installé dans un fauteuil en cuir de dragon - on ne se refait pas quand on approche de la cinquantaine : le confort reste le confort et Snape n'avait pu résister à l'envie d'emménager ici avec quelques-uns de ses meubles personnels -, le sorcier sirotait un verre de vin des elfes. A ce rythme-là, la bouteille serait encore pleine dans deux semaines, mais l'essentiel était de savourer.
Et puis voilà, comme d'habitude, il n'y avait pas moyen d'être tranquille. Dans le monde magique, Sev devait supporter des élèves à tout bout de champ, sans compter les missions idiotes de Dumbledore ou du Seigneur des Ténèbres... Depuis qu'il était ici, chez les moldus, Snape avait eu droit à une visite des forces de l'ordre qui quémandaient pour le bal de la police, puis ce furent les pompiers, les scouts et les handicapés qui venaient vendre des calendriers, ensuite des enfants qui faisaient du porte à porte pour vendre ceci ou cela au profit de telle ou telle oeuvre soi-disant caritative. Depuis quand Severus Snape avait-il du coeur? Pour qui le prenait-on?

En se levant pour ouvrir, car il ne faut pas se leurrer, ces gens-là insistaient si vous n'ouvriez pas la porte, il grommela des tas de mots qu'il valait mieux ne pas entendre si vous avez des oreilles chastes. Bref, les coups avaient été donnés assez violemment pour laisser penser au propriétaire de l'immeuble. Il fallait ouvrir. Et expliquer qu'il allait bientôt avoir un salaire et de l'argent réel, pas des grosses pièces d'or ou d'argent.

Snape ouvrit la porte à la volée et lança un regard noir à son visiteur. Ce n'était pas le proprio. C'était un représentant en alcool : il avait une bouteille de liqueur à la main. La voix traînante et glaciale se fit entendre :

"C'est pour quoi?"

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Le Fou se rendit compte au moment où il frappait qu’il y avait peut-être été un peu fort. Tant pis, si le locataire disait quelque chose, il trouverait bien comment répondre. Heureusement, il n’eut pas à attendre longtemps, un homme vint lui ouvrir.

Ses vêtements noirs contrastaient avec le Fou toujours habillé de couleurs vives et chatoyantes. L’homme doré, qui n’avait jamais été très grand, devait légèrement lever la tête pour pouvoir regarder le visage de l’homme noir. Si ses cheveux n’avaient pas été de cette couleur aussi sombre, le Fou aurait presque pu croire que cet homme était de la même race que lui tellement son visage paraissait blanc.

L’aspect général de l’homme remettait en mémoire du fou des images de Galen, dernier maître d’Art, cruel qui se plaisait à vivre dans l’abstinence de tous les plaisirs de la vie (qu’ils soient vitaux ou non) et qui faisait subir ça à ses élèves. Ça n’avait rien d’encourageant pour une première impression. Mais le Fou n’était pas du genre à se laisser démonter pour autant, il savait qu’à certains moments même Fitz pouvait avoir un aspect à faire peur.

C’est pourquoi, malgré le regard lancé, et le ton glacial, le Fou garda son sourire.

« Bonjour Monsieur, je suis votre voisin du dessus, et je suis juste venu pour vous dire bonjour et vous faire savoir que vous n’étiez pas tout seul dans cet endroit ; c’est vrai que je l’ai cru un moment, mais je vous assure, nous sommes au moins trois à vivre ici. Il y a vous, mon colocataire, un certain Perceval et il y a moi. S’il y a d’autres personnes, je ne les ai pas encore vues. »

N’ayant pas encore réussi à croiser grand monde, le Fou finissait par penser qu’il n’y avait personne, et peut-être que l’homme devant lui avait la même impression. Il se faisait un devoir de le détromper.

Il se rappela soudain qu’il avait une bouteille à la main. Il la tendit au locataire de la 101

« Tenez, je vous ai apporté ceci comme cadeau de … »
Que dire, il n’allait quand même pas dire bienvenue, et si l’homme était arrivé avant lui…

« ...Présentation »

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Quand il vit qui était en face de lui, Severus faillit reculer d’un pas. Cette chose qui ressemblait vaguement à une forme humaine… ces vêtements ridiculement colorés… ce visage pâle comme de la fumée d’asphodèle… Le visiteur qui était là ressemblait à s’y méprendre à Peeves, cette saloperie d’esprit frappeur de Poudlard ! A ceci près qu’il était un peu plus grand tout de même, mais cela n’avait rien à voir : les esprits frappeurs étaient dotés de bien des pouvoirs que l’on ne connaissait pas encore. Certains psychomages perdaient leur temps à essayer d’étudier tout cela, mais à quoi bon ? Cela ne servait strictement à rien !
Snape eut donc une première impression tout ce qu’il y a de plus détestable. Son visiteur ne semblait, par contre, pas avoir l’air d’être venu pour lui vendre quoi que ce soit. C’était le point positif.

Le visiteur se présenta comme étant le voisin du dessus. Et alors ? Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Snape s’en foutait complètement de ses voisins ! Les seuls qu’il avait rencontrés jusqu’à présent étaient, pour trente pour cent d’entre eux, des créatures détestables (il faut dire aussi que Severus n’a rencontré que Susan, Erik et Jareth…). Le sorcier leva les yeux au plafond. Que lui voulait-il à la fin cet importun ?

"Ajoutez Susan Mayer, le Lord Phantom et son imbécile de colocataire et cela fait au moins cinq personnes et une créature."

Si son visiteur n’avait levé la bouteille pour la montrer à Severus, ce dernier aurait déjà claqué la porte au nez de Peeves – c’est ainsi qu’il avait décidé de l’appeler désormais… Vous ne le saviez peut-être pas mais le sorcier avait toujours eu cette habitude de donner des petits surnoms aux personnes qu’il croisait plus ou moins régulièrement… Ainsi, Trelawnay, MacGonagall, Dumbledore, Flitwick, Hagrid, Malefoy senior, Malefoy junior et Potter fils étaient-ils pour lui Pythie miro, Tweed imbibé, Sénile diabétique, Demi-Gnome, Colosse au cerveau d’argile, Mr Blond, Mr Blond Junior (on ne peut pas faire toujours original) et Balafré, P’tit Con ou encore Binoclard débile. Être surnommé Peeves n’était donc pas forcément très mauvais en soi.
Snape prit la bouteille et regarda un peu ce que c’était. Abricot ? De l’eau-de-vie ? Mmmmh, cela ne devait se laisser boire…
Par obligation, il proposa à son visiteur :

"Entrez." Severus n’avait jamais été doué pour les relations sociales et c’était, à peu de chose près, la première fois qu’on venait vers lui dans un but de socialisation. Du moins depuis des années.
Il ne fallait peut-être pas laisser passer cette chance, si l’on peut appeler ça comme ça. Peut-être que ce drôle de type pourrait le briefer rapidement sur ce monde-ci.
Severus retourna s’asseoir dans son fauteuil.

"Fermez la porte derrière vous."

Le sorcier servit un verre de vin des elfes pour son visiteur. Après tout, l’eau-de-vie d’abricot, c’était plutôt pour une grande occasion, non ? Par exemple, si Severus venait à débarrasser l’immeuble de cette immonde créature répondant au nom de Jareth… D’ailleurs, Sev l’appelait simplement « immonde créature » désormais. Erik était Lord Phantom, mais Snape préférait « l’homme au masque de porcelaine »…

"Vous aimez les dragées surprise?"

Severus n’avait pas grand-chose à proposer comme grignotteries à son visiteur. Les dragées, il les avait confisquées à un débile de Poufsouffle qui en mangeait en classe de potions, il y a de ça deux ans : l’imbécile avait laissé tomber dans son chaudron un bonbon à la violette, ce qui avait eu pour effet de faire fondre son chaudron et se répandre le contenu de ce dernier partout dans le cachot. Snape avait forcé le gamin de première année à nettoyer tout ça avec sa brosse à dents, pour lui apprendre les bonnes manières : le gosse y avait passé un week-end entier et Sev en avait profité pour le faire nettoyer entièrement sa classe. Pourquoi se contenter du sol quand il y a un plafond et des murs ?

Invité

À première vue, les réactions de la nouvelle connaissance n’étaient pas des plus engageantes, et pourtant le Fou avait décidé d’apprendre à le connaître avant de poser un jugement. Peut-être que tous les gens d’ici étaient comme lui et qu’il devrait s’habituer à ça. Il avait l’habitude d’être regardé différemment, au château de Castelcerf, lorsqu’il était le Fou de Subtil, les gens avaient trouvé étrange cet enfant si blanc qui ne quittait quasiment jamais le roi. De même, lorsqu’il était arrivé à la cour en tant que sir Doré, au début les regards le dévisageaient, mais toujours ils finissaient par ne plus penser à sa différence. Le Fou ne voyait pas pourquoi ce serait différent ici.

Tout de même, le Fou trouvait étranges les habits que les gens portaient ici, le premier qu’il avait croisé était vêtu de fer, et le deuxième de noir. Lui qui, en tant que sir Doré, tout en étant toujours un peu décalé restait à la mode, il ne parvenait pas à voir ce qu’elle était dans ce nouveau lieu.

Le Fou fronça légèrement les sourcils en entendant parler de « créature » qu’est-ce que l’homme entendait par là ?
Mais très vite, son sourire revint lorsque son interlocuteur lui dit qu’ils étaient au moins cinq à vivre ici.

« Au moins cinq vous dites ? Et bien, il fait croire que je n’ai pas eu de chance, enfin, jusqu’à ce que je vienne frapper à votre porte bien entendu. »

Le sourire du Fou s’élargit un peu plus lorsque l’homme lui proposa d’entrer.

« Merci »

Il était déjà à l’intérieur lorsque Severus lui demanda de fermer la porte. Il se retourna d’une pirouette, ferma la porte, et en un clin d’œil se retrouva debout devant Snape assis dans son fauteuil. Il regarda autour de lui. Il n’aurait pas su dire qu’elle impression lui donnait la pièce, à la fois quelque chose de déjà vu, de connu, et en même temps, il n’avait pas l’impression qu’elle dégageait de la bienveillance. Qu’importe, cet homme l’intriguait grandement.

Le Fou regarda l’homme servir un verre de vin selon toute vraisemblance.

Il entendit ensuite parler d’une chose qu’il ne connaissait pas.

« Je vais peut-être vous paraître impoli, mais pouvez-vous me dire ce que c’est les dragées surprises, voyez-vous, je ne suis arrivé ici que depuis quelques jours et je ne connais pas encore bien les habitudes et les mets de cet endroit. »

Invité

Une fois rentrés dans l’appartement 101, Severus et son visiteur s’étaient installés sur les sièges destinés à cet usage bassement indispensable. Snape n’avait pas prêté attention aux pirouettes de cet homme qui était venu à lui. Du moment qu’il ne cassait rien dans son petit chez-lui, le sorcier se fichait pas mal de ce que pouvait faire cet inconnu. Quand ce drôle de bonhomme évoqua la chance, Sev haussa un sourcil.

"De la chance ? Je ne sais pas trop si vous aimeriez rencontrer ce stupide Jareth… mais soit. J’ai aussi aperçu un militaire, je crois… un homme qui portait un uniforme et qui semblait tout dévoué à Mrs Mayer…"

Tout s’était passé de manière tellement bizarre ce jour-là que Severus n’avait pas vraiment été marqué par les événements. Il avait redressé la barre à temps pour que la jeune femme ne hurle pas partout qu’il était « magicien » comme elle disait, mais Snape restait tout de même épaté par cette jeune personne capable de se casser la figure à de si nombreuses reprises sur un si court laps de temps.

L’intérieur du salon snapien était sobre et sombre. Deux fauteuils, un divan – le tout en cuir de dragon noir –, une table basse, une bibliothèque qui paraissait immense et qui contenait des tas de livres aux reliures de cuir, quelques meubles foncés – le bois préféré du sorcier était l’ébène – et trois portes fermées qui menaient respectivement à la salle de bains, à la chambre et à la cuisine. Severus avait préféré un appartement pour lui seul. Tant qu’il pouvait payait le loyer, il préférait la solitude. Mais au rythme où tout cela allait, il allait peut-être bien devoir ouvrir sa porte à quelqu’un d’autre. Et cela le tourmentait tout de même beaucoup.

Severus tendit à son « invité » le verre de vin des elfes et répondit à sa question au sujet des dragées surprise. Il avait bien failli faire venir par lévitation les friandises magiques, mais il avait préféré, au dernier moment, se lever et aller les chercher de la façon des moldus. Ne pas se trahir, surtout.

"Ces friandises ne viennent pas d’ici. Elles viennent de… chez moi. Ce sont simplement des sucreries qui ont des goûts différents selon les couleurs. Certaines d’entre elles ont aussi des effets un peu plus surprenants. Mais je dois avouer que je suis loin d’être un expert dans ce domaine-là."

C’est vrai, celui qui s’y connaissait le plus en friandises, à sa connaissance, c’était Albus. Lui, il savait tout de tout ce qui existait de sucré. Snape prit un bonbon vert pomme et le porta à sa bouche. Lui qui n’aimait pas vraiment les friandises, il devait faire bonne figure devant un inconnu qui ressemblait à Peeves. Foutu monde moldu !
La dragée avait le goût de concombre. Sev l’avala difficilement et but une gorgée de vin des elfes pour faire passer le goût.

"Choisissez bien…"

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Le Fou s'assit dans un fauteuil et prit le verre. L'homme lui parlait de gens que le Fou n'avait pas encore rencontrés. Il n’avait vraiment pas dû frapper aux bonnes portes, peut-être que tous ces gens préféraient vivre au dessus pour une question de pureté d'air. Cela dit, si c'était le cas, ça risquait de mettre l'immeuble sans dessus dessous[hj: toute référence à Raymond Devos est totalement intentionnelle]

« Je ne sais pas si j'aimerais le rencontrer, mais le jour où je le verrai, si vous voulez, je lui ferai part de votre opinion de lui... »

Il sourit d'un air un peu coupable à l'homme assis devant lui, il n'avait pas pu s'empêcher de faire cette remarque.

Pour s'excuser, il prit un bonbon de couleur grise, il le mit en bouche... Pas de bol, goût crevette. Heureusement, le Fou aimait encore bien ces petites bêtes.

« Tiens, un goût de crevettes, vous connaissez donc aussi ses animaux ? »

certaines choses étaient donc identiques à son « chez lui »...

« Intéressant comme friandise, mais vous dites que ça ne vient pas d'ici ? Vous venez d'où vous ? »

Il but une gorgée de vin c'était un goût qu'il ne connaissait pas sans doute cela venait-il aussi du lieu d'où venait l'homme. Ca ne le perturbait pas plus que ça de se dire que l'homme ne venait pas d'ici, lui-même était d'un lieu et d'un temps tout à fait différent ; alors pourquoi serait-il le seul ?

Par contre, la matière du fauteuil dans lequel il était assis l'intriguait. Il ne pût s'empêcher de discrètement retirer le gant laissant apparaître une marque grisatre sur le bout de ses doigts, il posa sa main sur le fauteuil pour tenter d'en savoir plus. Très vite, il retira sa main comme si le fauteuil avait été brûlant. Ce qu'il venait d'apprendre était impossible, cette matière ne pouvait pas être du cuir de dragon, ces gens ne pouvaient pas être assez insensés pour tuer les dragons s'ils en avaient chez eux... Peut-être sa marque d'Art perdait-elle de son efficacité. Pourtant, il n'avait jamais lu que quelque chose de semblable pouvait arriver.

Il regarda l'homme fronçant les sourcils.

« Il existe aussi des dragons ici ? »

Severus ne pouvait savoir l'importance que les dragons avaient eue dans la vie de l'ex-prophète blanc, mais une partie de sa mission fût de les faire revenir sur terre pour éviter la catastrophe que créerait leur disparition totale. Alors, savoir qu'il existait des dragons dans cet autre monde le rassurait ; mais voir qu'on pouvait utiliser leur peau pour faire des meubles l'inquiétait. Peut-être que les gens d'ici ne connaissaient pas l'importance des dragons et que sa mission était de leur apprendre avant qu'ils ne frôlent la catastrophe.
[Il fabule sans doute un peu, mais que voulez-vous, quand on a été prophète blanc avec pour mission de sauver le monde, on n'abandonne pas si facilement. ]

Invité

Le visiteur perdit tout crédit aux yeux de Snape lorsqu’il proposa de dire à Jareth ce que pensait de lui le sorcier quand il le rencontrerait. Quelle idée stupide. C’était bien une sorte de réincarnation de Peeves, pour dire des choses pareilles ! Severus songea qu’il devait bien y avoir quelque part une sorte de réincarnation du Baron Sanglant qui pourrait le débarrasser de ce Peeves-là. La baguette magique du sorcier était posée sur la table basse, Sev n’avait qu’à se pencher pour s’en emparer. Et déjà, la main droite lui picotait : à la moindre injure, même si le but de l’autre n’était pas d’agonir d’insultes son hôte, le Doloris tomberait. Alors, on pourrait voir si ce mec était un fantôme ou pas. Apparemment pas, faut-il le dire, mais il y avait tout de même des choses assez troublantes dans son comportement.
Snape le fusilla donc du regard. Pour le moment, pas besoin de clouer ce type sur une porte de grange, d’ailleurs, l’homme semblait apprécier les dragées surprise. Tant mieux. Après deux ans à traîner dans les tiroirs de son bureau, Sev trouvait que cela faisait un peu bordélique. Et voilà que l’interlocuteur du sombre sorcier s’intéressait aux crevettes…

"A ma connaissance, les crevettes sont importées des régions proches de la mer. Donc, oui, je connais ces animaux…"

Et après ? Les crustacés étaient pratiques pour certaines potions : ça donnait un goût ou bien ça provoquait des éruptions cutanées quand on les conciliait avec certains ingrédients. Bref, ça avait son charme et son utilité, ces petites bestioles.
Quand l’autre lui demanda d’où il venait, Severus se leva pour aller chercher une autre bouteille de vins des elfes. La forme typique du verre laissait entendre qu’il s’agissait d’un véritable art traditionnel. Le sorcier répondit en tournant le dos à son visiteur.

"Je viens d’Angleterre…"

C’était à la fois vrai et incomplète, mais c’était amplement suffisant pour un parfait inconnu. D’ailleurs, Snape n’eut pas même à poser la question des origines de son visiteur. Celui-ci devait certainement venir du monde magique, puisqu’il connaissait les dragons. Il avait même réussi à reconnaître le cuir de dragon sur les sièges du salon snapien. C’était un œil habitué à voir cela, donc.

"Je vois que vous savez reconnaître la qualité… C’est du cuir de magyar à pointes, les accoudoirs sont en cuir de noir des Hébrides. "

Le sorcier revint à sa place avec la bouteille de vin. Il se réinstalla comme plus tôt et observa son visiteur intensément.

"Je suppose que nous avons tout un monde en commun… D’où venez-vous, Mister… ?"

La suite de l’entretien dépendrait, évidemment, de la réponse de Peeves. Severus ne se sentait nullement obligé de dire toute la vérité, mais il avait bien compris que ce type connaissait des choses qui ne pouvaient pas être des choses moldues.

Invité

En voyant la réaction de son hôte, le Fou se dit que visiblement cet homme-là ne devait pas avoir un sens de l'humour très développé. La sagesse lui conseilla d'attendre un petit peu avant de réessayer de faire de l'humour. Il s'était déjà retrouvé la tête dans un sac, roué de coups, il ne tenait pas à recommencer l'expérience (et cet homme-là semblait bien capable de ce genre de bassesses...)

Une tension s'installa entre les deux hommes, mais quand Severus parla des crevettes, le Fou décida d'enchaîner.

« Je savais d'où venaient les crevettes, j'ai quand même vécu une partie de ma vie sur le bord de la mer, ce qui m'étonne, c'est qu'il y en ait dans ce monde-ci. »

L'ex-prophète blanc ne savait pas comment il avait atterri ici, mais après quelques réflexions, il s'était douté que le monde dans lequel il était actuellement, ne pouvait pas être le même que celui dans lequel il avait vécu toute sa vie ; il était trop différent. Même si cette idée nouvelle qu'il existait plusieurs mondes l'avait au début un peu troublé, il se dit qu'il avait vu assez de choses pour pouvoir l'accepter. Et que sans doute beaucoup de gens avaient déjà cette connaissance.

L'homme en noir se leva en lui disant qu'il venait d'Angleterre. L'homme doré n'avait jamais entendu ce nom-là. À vrai dire, le seul nom d'endroit qu'il avait entendu jusqu'ici, était celui de son colocataire qui lui avait dit venir du pays de Galle ; et encore, l'homme doré n'avait pas la moindre idée de l'endroit où pouvait se situer ce pays.

Pour ne pas passer pour trop ignorant, le Fou préféra ne pas poser trop de questions, il en apprendrait sans doute plus par la suite. D'autant plus que son hôte lui parla des dragons.Là, le sujet intéressait grandement le visiteur.

Il eut la sagesse de ne pas faire voir son point de vue sur les dragons ; pour la première fois, l'homme qu'il venait de rencontrer lui faisait presque un « compliment ». L'homme parlait de plusieurs races, visiblement, dans ce monde-ci il y en avait encore pas mal, le Fou aurait peut-être juste à leur dire de faire attention, il n'aurait peut-être pas à devoir assurer le repeuplement des dragons...

Le Fou n'avait jamais connu que les dragons de pierre, fabriqués par les clans d'Art vers la fin de leur vie. Pour ce faire, les artiseurs mettaient petit à petit tout leurs souvenirs, leurs sensations, leurs émotions, bref tout ce qui faisait leur vie jusqu'à disparaître eux-mêmes en donnant vie au dragon. L'autre sorte de dragon qu'il avait connu était ceux de chair ; Tintaglia et Glasfeu les deux derniers dragons de son monde.

« Vous avez plusieurs races de dragons??? À vrai dire, j'ai reconnu que le cuire était de dragon, mais je ne les connais pas bien. »

Il ne précisa pas comment il avait reconnu la provenance de ce cuir. L'homme assis devant lui lui inspirait la méfiance et en même temps, il ne pouvait s'empêcher d'être intrigué par cet homme qui paraissait à la fois étranger au monde et habitué, du moins beaucoup plus que lui-même.

L'examen de l'homme aux yeux noirs mit le Fou mal à l'aise, il n'avait pas l'habitude qu'on le fixe de cette manière ; les gens évitaient généralement son regard et certain même l'évitait tout court (sauf bien évidement à la glorieuse époque de sir Doré.)

« Je pense que nous avons certaines choses en communs, mais je ne crois pas le monde...

J'ai passé la majeure partie de ma vie à Castelcerf, dans le royaume des Six-Duchés dans la région des rivages maudits. »

Peut-être que l'homme connaissait, peut-être pas. Le Fou qui habituellement ne disait jamais rien de lui (c'est lui qui posait les questions, et pas le contraire...) Venait de dire à cet inconnu d'où il venait. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait le pressentiment qu'il devait le faire. Et, en tout cas dans son monde à lui, ses pressentiments ne l'avaient que rarement trompé.

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SLAM !!!
Dossiers sous le bras, gobelet de café à la main, clefs et portable dans l'autre, en pleine conversation, Jordan claqua la porte d'un coup de hanche bien placé.

Ecoutez, c'est vous le flic, moi, j'ai fait mon boulot.

Elle abandonna sa veste à la première patère et ses bottes dans le placard de l'entrée et, en chemise et débardeur - pour le moins moulant et décolleté, mais ce n'étaient pas ses "clients" habituels qui s'en plaignaient - elle passa dans la grande pièce. Elle aperçut son colocataire et le visiteur du coin de l'oeil, leur fit un signe rapide tout en empochant ses clefs et en buvant une gorgée de son café. Puis elle passa dans la partie cuisine, abandonnant la plupart de ses dossiers sur le coin du bureau qu'elle s'était aménagé près de la fenêtre, moins une chemise de carton jaune.

Vous avez mon rapport sous les yeux ? Oui ? Bon, et bien, prenez la page trois. Non, trois !!! Comme les Trois Mousquetaires... Ok.

Elle posa la chemise sur le comptoir de la cuisine américaine, son café sur le plan de travail, ouvrit un placard, y raffla un paquet de cookies qu'elle ouvrit d'un coup de dents tout en feuilletant le dossier qui concernait l'autopsue en question.

Bon, vous voyez le taux de mercure ? Oui, dans son estomac. Bon, ben, je suis désolée de vous briser vos illusions, mais un taux pareil, c'est tout sauf naturel !

Elle attrapa un cookie et mordit dedans avec gourmandise.

Hmpf ! Je ne sais PAS comment il est arrivé là ! ça, c'est votre partie, mon vieux. Mais madame la veuve éplorée a déjà eu quatre maris avant celui-ci, et tous les quatre sont morts de façon brutale. Enfin, moi, je dis ça, je ne dis rien...

Elle avala le gâteau et en attrapa un deuxième.

Moi ? Je demanderais un mandat pour l'exhumation des quatre autres et je ferais faire une autopsie. Non, mais après, c'est vous qui voyez...

Elle sourit. Elle avait gagné.

Mais oui, je m'en chargerai. Je ne vais pas manquer une telle occasion.

Elle s'octroya un troisième cookie et finit son café. Elle manqua d'ailleurs de s'étrangler à la dernière phrase de son interlocuteur.

Prendre un verre ? Et puis quoi encore ? Plus si affinités ? Même pas en rêve, boulet !

Et clap ! Elle rabattit le clapet de son portable et l'empocha avec humeur. Un coup de talon sur la pédale de la poubelle pour y jeter son gobelet, une boîte pour les cookies, et, tout en défaisant son chemisier d'une main et en feuilletant de nouveau son rapport d'autopsie et le rapport de la toxicologie, entreprit de se préparer un sandwich, sans plus se préoccuper de son colocataire ni du visiteur.
Il y avait quelques jours qu'elle avait emménagé dans cet appartement, en colocation avec ce type - ce Snape. Ils vivaient en parallèle, ne partageaient rien, sinon la grande pièce de l'appartement quand elle se posait à son bureau pour bosser sur ses rapports, le frigo, la salle de bains... et le loyer. Elle allait et venait au rythme de ses horaires bizarres, lui vivait sa vie de son côté, chacun y trouvait son compte.

Invité

Face à cet interlocuteur qui semblait connaître, mine de rien, pas mal de choses sur ce que Severus ne voulait pas révéler – les dragons, les dragées surprise et le reste –, il était évident qu’il fallait se méfier. Ne pas se dévoiler. Ne pas laisser éventer la couverture.
Severus se tut donc. Il n’avait rien à ajouter sur les crevettes, de toute façon.
Le sujet des dragons était, certes, plus intéressant, mais il était surtout plus glissant.

* Et même si glisser dans la bouse de dragon porte bonheur, je ne veux pas que cela doive arriver ! *

La réponse fournie par Snape fut donc extrêmement laconique.

"Plusieurs races, oui. Au moins dix. Mais je ne suis pas…"

La porte s’ouvrit à cet instant. Jordan Cavanaugh, colocataire de Severus, venait de faire son entrée dans l’appartement, sa machine à parler à la main et je ne sais quel sujet en tête.

"… spécialiste."

Ce que l’homme disait à present n’intéressait plus vraiment Snape. Il ne voulait surtout pas que sa colocataire puisse savoir des choses sur lui qu’il ne voulait pas qu’elle sache.

"J’ai omis de vous présenter ma colocataire. Miss Cavanaugh… mais j’ignore toujours qui vous êtes, vous."

Comme Jordan venait de s’installer à son bureau, Snape lui adressa la parole, comme pour justifier la présence de l’autre en ces lieux.

"Miss Cavanaugh, c’est un voisin. Il est venu apporter une bouteille…"

Il n’avait rien à ajouter. D’ailleurs, il n’y avait rien à ajouter. Ce type en face de lui ne lui disait rien qui vaille. Pas plus que la femme qui partageait sa salle de bains et le reste. Sev était seul être sain d’esprit ici, il avait fini par le comprendre et il comptait bien ne pas se laisser avoir par la folie de sa colocataire qui restait toujours avec sa petite boîte pliable près de l’oreille et ses dossiers.
Quand il avait entendu le mot « mercure », le sorcier avait levé les sourcils. C’était un ingrédient fréquent dans certains poisons. Mais il se garda bien de demander quoi que ce soit à ce sujet à sa colocataire. Elle n’avait pas à en savoir trop sur lui et il ne se mêlait pas de sa vie. C’était un échange de bons procédés.

Invité

Spoiler:

Les réponses plus ou moins laconiques de l’homme en face de lui ne satisfaisaient pas le fou, mais il eut le bon pressentiment de ne pas le faire remarquer. D’autant plus qu’au moment où il parlait enfin des dragons une étrangère entra, [enfin, en parlant d’étrangère, elle était peut-être la seule à venir de ce monde-ci et donc à y être chez elle, mais n’allons pas jouer sur les mots…] et à ce moment-là les réponses de l’homme devinrent moins informatives. Visiblement, il ne voulait pas parler de ça devant sa colocataire.

*Au moins dix races de dragons ??? Ça doit faire beaucoup de dragons, on dirait qu’ici ils n’en manquent pas…*

Le Fou sortit de ses pensées pour regarder la femme qui venait d’entrer, elle portait un il-ne-sait-quoi près de l’oreille et parlait dedans, cela l’intriguait pas mal.

Lorsque son hôte le présenta, le Fou se leva pour parler à la dame.

« Enchanté miss Cavanaugh, je suis votre voisin du dessus. »

Il se retourna alors vers l’hôte qui lui disait qu’il ne savait pas qui il était.

« Vous savez qui je suis, je suis le voisin du dessus, et je vous ai dit d’où je venais. Quant à mon nom, appelez-moi comme vous le voudrez, peu m’importe.

Cela dit, je ne sais pas non plus qui vous êtes… »

Il ne dirait certainement pas son nom à son interlocuteur, ni à personne d’autre, le seul à qui il l’avait un jour révélé, c’était Fitz, mais c’était différent. Peu importait la façon dont les gens l’appelaient, pour le Fou, les noms avaient une tout autre signification.

Invité

Un pas lourd se fit entendre dans l'escalier qui montait au premier étage. Le sinistre bruit s'en rapprochait de plus en plus quand soudain un pied enveloppé d'une misérable chaussure s'abatit sur le palier.
La semelle était tellement usée qu'elle ne mesurait guère plus que quelques millimètres et, par ci par là, quelques trous laissaient échapper la vision d'horreur de ses pieds.
Sa jambe tendue dénuda un instant sa cheville gauche où l'on pouvait observer un oeil tatoué.
Son deuxième pied débarqua lui aussi au premier étage mais dans un état tout autre que le précédant. Cette chausure là semblait avoir été rongé par de l'acide tellement les morceaux de tissus voletaient en tout sens. Alors que le Comte Olaf s'étendit la gibole après la montée de toutes ces marches, ce geste brusque fit exploser le dernier fil qui reliait les deux morceaux de tissu qui couvrait son talon.
La vieille chaussure quitta le pied poisseux pour venir heurter violement la porte de l'Appartement 101 dans un bruit sourd.
Surpris par la rébellion chaussuresque, le Comte laissa tomber sa lourde valise sur le sol pour se mettre à la poursuite du soulier inconscient qui avait enlevé de petits bouts de bois de la porte qui portait à présent son empreinte.
Olaf, agacé, se précipita et s'abaissa pour saisir son bien (ou son mal plutôt) mais se releva trop brusquement car sa tête se cogna rudement sur la poignet de porte qui le projeta vers le centre de la terre.
Le triste sir, assommé, gisait lamantablement devant la porte 101.

Invité

L’intrusion de Jordan étant ce qu’elle était, c’est-à-dire importune, Snape ne daignait plus fournir d’informations essentielles au visiteur venant du dessus. De toute manière, ce mec était tellement bizarre que même dans le monde magique il aurait été perçu comme une incarnation de l’étrangeté. Severus n’aimait pas qu’on lui forçât la main. Or, ce type bizarre ne faisait-il pas précisément cela ?
Le sorcier lui lança un regard de braise. Il ne tenait pas à se présenter à cette chose ambulante. D’ailleurs, si ce visiteur avait eu un tant soit peu de logique, il aurait posé cette question avant d’entrer. Donc, il s’agissait d’un débile.

* Peut-être échappé de Salazar sait quelle organisation de recueillement des déchets ou de quelque chose comme ça.*

Ou de la fourrière. C’était là que les moldus incarcéraient les chiens dans son genre. Sev se surprit à répondre au visiteur, d’une voix certes sèche et glaciale, mais surtout d’une voix moins lasse que ce qu’il ressentait comme lassitude.

"Si vous aviez un semblant d’intelligence, vous auriez regardé les noms indiqués près de la porte d’entrée et vous auriez conclu que, puisque Jordan Cavanaugh est l’autre, je suis Severus Snape."

Quel bête type. Le sorcier ne l’aimait déjà plus. Au début, il avait eu un peu d’espoir que ce visiteur fût quelqu’un d’un peu moins idiot que les gens qu’il rencontrait habituellement, mais l’espoir était vite retombé. Et Snape s’était rendu à l’évidence. Cet homme était un imbécile, comme les autres.

Le ténébreux sorcier songeait à cela lorsqu’un bruit sourd se fit entendre. Du côté de la porte. Et ce bruit fut aussitôt suivi d’un choc bien plus sourd encore, comme un truc très lourd qui tombe sur le sol. Pinçant les lèvres en un rictus des plus antipathiques, Severus, qui était persuadé que c’était là les compagnons de son imbécile de visiteur, serra le poing droit sur un bâtonnet de bois sombre qu’il venait de prendre sur un meuble et un autre bruit fracassant se fit entendre et Sev pressa le pas. Il se dirigea vers la porte qu’il ouvrit à la volée, sans même penser que sa colocataire pouvait éventuellement avoir son mot à dire dans ce qui promettait d’être une charmante querelle de voisinage.
Mais voilà, une fois cette porte ouverte, les yeux noirs du sorcier ne purent que se poser sur un tableau aussi écoeurant qu’une nichée de goules au fond d’un grenier crasseux. Un homme, le pied dénudé fumant encore, se tenait couché contre le mur de l’appartement. Un bref coup d’œil lui fit comprendre que cette chose étendue là était assez mal en point pour nécessiter des soins.
Snape rentra donc dans son appartement et se rassit dans son fauteuil.

"C’est pour vous, miss Cavanaugh. Cet home m’a tout l’air d’être ici pour se réserver une place de choix entre vos mains."

Le visage de Sev n’exprimait rien. Ni surprise, ni inquiétude. À peine un petit sarcasme. Mais il avait repris sa place et se resservait un verre de vin des elfes qu’il ne proposa pas au voisin du dessus.

"Cavanaugh, je vous sers un verre, vous aurez bien besoin de ça pour supporter l’odeur de ce type."

Et sans attendre l’avis de la jeune femme, il posa un verre de vin sur la table, pour elle. Tant pis pour le visiteur mal élevé. Ce devait être un équivalent de Peeves, de toute façon, Snape en était intimement convaincu.

Invité

'chantée répondit Jordan au visiteur en avalant précipitamment une bouchée de son sandwich.

Elle aurait sans doute tendu sa main au "voisin du dessus" si elle n'avait eu sur les doigts de la mayonnaise. Elle alla se laver rapidement les mains à l'évier, suivant d'une oreille distraite le bref échange entre les deux hommes et allait se retirer dans sa chambre avec son sandwich et ses dossiers, les laissant discuter entre eux, quand le bruit se fit entendre du côté de la porte. Snape alla voir, sous le regard ironique de la légiste, qui attendait de voir ce qui allait se passer. Elle était suffisamment peu à l'appartement pour ne pas se préoccuper des relations avec le voisinnage. Mais Snape revint.

Quoi, il y a un macchabée devant la porte ? Promis, je n'ai pas ramené de travail à la maison !

La légiste vint à son tour observer le tableau et eut un haussement de sourcils. Au vu de l'odeur et de l'état de l'homme qui gisait sur leur paillasson, on aurait pu croire que celui-ci était mort depuis au moins huit jours. Il sentait plus fort qu'un cadavre en décomposition. Jordan avait beau être habituée à des fragrances pour le moins peu agréables, elle accepta volontiers le verre que lui offrit - pour une fois - son colocataire. Tirant de la poche de sa veste une paire de gants en latex, elle les enfila et s'agenouilla auprès du... corps, puisqu'aucun signe de vie ne semblait plus se manifester. Elle vérifia le pouls et la fixité des pupilles... et se releva.

Ce n'est pas de mon ressort, il est vivant. J'appelle le 911.

Elle ôta ses gants, les jeta en passant à la poubelle, et saisit son portable. Tout en composant le numéro, elle prit le verre dont elle vida quelques gorgées. Mais...

Invité

Mais... Soudain, les doigts griffus du Comte Olaf vinrent s'enrouler autour de la cheville de la jeune femme, tel des lianes dotées de mauvaises intentions. L'étreinte se resserra, comme pour prouver à la légiste qu'il ne s'agissait pas que d'un vulgaire macchabée giseant devant une porte. La Mort pouvait rengainer sa faux, il avait encore des comptes à règler, à commencer par le prolongement de la jambe qu'il avait fermement agrippé.
Il poussa un profond grondement à cause de la douleur qui lui brûlait le sommet du crâne et entreprit de se redresser, prenant appui aux cuisses de la personne le dominant de tout son long.
Il aurait fait n'importe quoi pour éviter une telle situation !
Son genou se posa au sol, permettant à Olaf de se dresser suffisamment pour admirer le visage de celle qui avait l'intention le disséquer.
C'était une femme devant laquelle il se trouvait en position de demande de mariage. Il ne manquait plus que de mièvres alliances et un pompeux feu d'artifice et le tour était joué.
Le Comte l'observa quelques instants, ses yeux luisants plantés dans ceux de la jeune femme.

Invité

Bien, Severus avait fait sa bonne action annuelle. Le type devant sa porte allait recevoir les soins et l'aide nécessaires pour le remettre sur pieds. Evidemment, il était certain que le sorcier ne faisait pas cela par plaisir ou par souci d'autrui (depuis quand lui demandait-on de se soucier des autres, d'ailleurs?)... Non, c'était juste une façon de se débarrasser d'un fardeau tout en le refilant à quelqu'un d'un peu plus compétent que lui (juste un peu : Jordan n'était qu'une femme, après tout, elle ne lui arrivait pas à la cheville).
Bref, il resta simplement assis dans son fauteuil quand sa colocataire alla auprès du mourant et il se mit à siroter son vin des elfes tout en songeant au fait qu'il n'avait aucun remords à avoir et que, de toute façon, ce qu'il pouvait faire de plus efficace était simplement de refiler à ce gars mal en point un petit poison de rien du tout qui allait tellement lui faciliter la vie qu'il ne reviendrait jamais. Pour un homme tel que ce clochard pouilleux et puant, la mort devait, effectivement, être une libération.

Cavanaugh proposa d'appeler le 911. Snape marmonna dans ses dents :

"Le 911? Elle ne pourrait pas appeler les secours, non?"

Vous l'ignoriez peut-être, mais le Prince de Sang-Mêlé, dans son infinie mansuétude forcée, était donc face à son voisin du dessus (vous me suivez bien?) à qui il n'avait pas proposé à boire. Il le regardait dans les yeux, avec froideur et distance, comme à son habitude. Il se mit à penser à ses nouvelles obligations professionnelles, mais chassa rapidement cette idée. Jamais il ne s'était inquiété pour les cours de potions qu'il donnait à Poudlard, il n'allait pas commencer à se remettre en question, même pour une université...

Invité

L’arrivée de la colocataire de Snape avait déjà en partie frustré Le Fou parce qu’il sentait bien qu’il n’obtiendrait plus de réponses claires tant qu’elle était là.

De plus, l’homme, déjà peu agréable du début, avait fait place à un véritable iceberg le regardant de façon pire que Royal du temps de son enfance alors qu’il était le fou du roi Subtil.

Il fixa l’homme dans les yeux avant de lui répondre. Il savait que peu de personnes avaient réussi à soutenir ce regard délavé…

« Vous prétendez me parler d’intelligence… Sans vouloir être désobligeant, vous avez dû vous rendre compte au cours de notre conversation que je ne suis pas d’ici. Là d’où je viens, les gens n’ont pas pour habitude de noter leur nom devant la porte de leur habitation. Alors, veuillez m’excuser de ne pas avoir vu qui vous étiez Monsieur Snape. »

*Et bien, si tous les gens d’ici sont aussi sympathiques que cette porte de cachot, je sens que je ne vais pas m’attarder ici et tant pis pour leurs dragons… On s’est débrouillé, qu’ils en fassent autant, ils doivent bien avoir leur prophète blanc ici… *

Comme si l’intrusion qui avait mis à mal une conversation très intéressante n’avait pas suffi, un homme réussit à se prendre la porte de l’appartement. Du moins, c’est ce que jugeait Le Fou en raison du bruit qui venait de se produire dans la pièce.

Le locataire de l’appartement alla voir ce que c’était. Lorsqu’il ouvrit la porte, une odeur assez pestilentielle emplit la pièce. L’ex-prophète Blanc intrigué alla voir de plus près. Il entendit son « hôte » proposer un verre à sa colocataire sans lui rendre la pareille, mais peu lui importait, il regardait l’homme au sol. Peut-être pouvait-il l’aider ? Il avait déjà aidé à guérir pires blessures, mais il n’était pas seul alors et ce n’est pas lui qui avait fait le plus gros du boulot…

Ouf, visiblement il n’aurait pas à s’approcher de trop près de l’individu la femme qui habitait l’appartement s’en occupait. Son regard retourna vers Severus qui sirotait un verre qu’il n’avait pas proposé au Fou. Que pouvait-il lui dire ? Il savait qu’en faisant ça, en tout cas là d’où il venait, il se montrait tout à fait injurieux. Mais l’ex-prophète blanc ne voulait quand même pas se mettre ses voisins à dos, il se contenta donc de regarder le sorcier sans rien dire…

Invité

Quand Jordan avait senti les doigts crochus se refermer sur sa cheville, son premier réflexe avait été de raccrocher et se tenter de reculer. Mais quand, en plus, elle avait pu constater que l'ex-évanoui se redressait en se servant de ses jambes comme appui, elle hésita fortement entre rendre son sandwich, et se débarasser de cette sangsue malodorante.
La deuxième possibilité prévalut et le genou de la légiste vint heurter avec force le menton de l'homme agenouillé. Geste sans doute malheureux car irréfléchi, mais reflexe conditionnné par des années et des années de travail dans un milieu parfois hostile et une éducation dispensée par un père adepte du "si tu te sens en danger, tu tapes d'abord, tu réfléchis ensuite". Merci papa.
Ce fut en tous cas suffisant pour rejeter en arrière le type et à lui faire lâcher prise - non sans qu'il emportât au passage un morceau du jean de Jordan accroché à ses griffes. Jordan constata rapidement les dégats qu'elle avait infligés à l'intrus, et conclut :

Maintenant, il a vraiment besoin des secours.

Tout en composant le numéro, elle jeta un oeil à son jean. Il y avait maintenant un trou à la hauteur du milieu de sa cuisse droite, et elle était un peu égratignée. A tout hasard, il faudrait qu'elle désinfecte ça.

Invité

Le comte Olaf avait finalement retrouvé l’équilibre et assez de ses sens pour pouvoir jeter un coup d’œil à l’intérieur de l’appartement où il aperçut, intrigué, un être au teint indescriptible.
Sans doutes une répétition pour la fête de Carnaval où l’on mettait son costume au point ; c’était sûrement le cas également de l’ectoplasme qui avait ouvert la porte si dédaigneusement sur lui. Son déguisement remporterait certainement le premier prix, haut la main, se dit-il.
L’idée de l’affreuse perruque reluisante de gras… même lui n’y aurait jamais pensé, et pourtant c’était un expert en déguisements. Olaf aurait même parié qu’il s’agissait d’un faux nez si un élément brutal n’avait pas décidé de mettre un terme à ses réflexions internes.

Effectivement, avant même d’avoir eu le temps de se rendre compte que la créature aux cheveux noirs était entièrement authentique, un genou vint s’abattre violement sur son long menton, le projetant à nouveau vers le centre de terre, emportant avec lui un morceau de jean et de peau de la jeune femme.
Un goût salin de sang tapissait son palais alors qu’il arrivait presque à compter les étoiles qui dansaient allègrement autour de sa tête. 10, KO.
Des sons lui parvinrent encore mais dépourvus de sens.
Et une fois de plus, le triste sir, assommé, gisait lamentablement devant la porte 101.

Invité

Un paillasson odorant, une colocataire qui semblait plus ou moins savoir quoi faire et un visiteur insultant. Severus était servi. Le pire dans tout ça, pour le moment, était le visiteur insultant. Snape ne pouvait supporter ce genre d’attitudes. Jamais il ne l’avait accepté. Déjà adolescent, il réagissait au quart de tour lorsqu’il s’agissait d’insultes qu’on lui portait. Alors, imaginez à quarante ans passés… Le regard noir et froid du Maître des Potions restait rivé à celui, bleu sale et délavé, du voisin du dessus. Le sorcier était occupé à dresser mentalement la liste des pires poisons qu’il pourrait utiliser contre cet effronté. Ceux qui assuraient une mort très douloureuse avaient, évidemment, sa préférence. C’est d’une voix posée mais sèche que Sev répondit à son désagréable interlocuteur.

"Je ne suis pas d’ici non plus, je vous l’ai dit. Et pourtant je m’adapte. Il faut croire que certains n’ont pas assez de capacités pour en faire autant."

Et tandis que le paillasson reprenait conscience pour la perdre à nouveau, le sorcier n’avait pas bougé. Son interlocuteur était tout de même allé voir ce qu’il en était de cette chose aussi puante que les sous-vêtements en peau de vieille taupe que mettait sécher Hagrid dans le parc lorsque les élèves étaient à Pré-au-Lard pour le week-end. Une horreur.
Sirotant son verre, Severus continuait sa liste de poisons, en notant à présent dans un coin de son esprit tous les ingrédients qui lui seraient nécessaires pour cela. De toute manière, son voisin du dessus était la deuxième chose vivante qui logeait ici et qu’il devait supprimer pour être enfin tranquille. Une réserve de poisons serait donc très utile. Et avec un peu de sagacité, il pourrait parvenir à faire accuser l’un du meurtre de l’autre… Après tout, ce bon à rien de Pettigrow avait bien réussi à faire ça pour débile Black…

Mais le paillasson fleurant la décomposition avancée venait de se prendre un magistral coup de genou dans la mâchoire. Snape lança un regard quasiment impressionné à sa colocataire. Elle se défendait plutôt bien, la Cavanaugh… Bon à savoir, bon à retenir. Le Prince de Sang-Mêlé posa son verre sur la table basse et se leva pour observer de plus près la chose dégoûtante qui traînait à nouveau devant la porte.

"Bon, comment on se débarrasse de ça maintenant ?"

Ah, Salazar ! Si seulement il pouvait faire usage de la magie en toute impunité, il aurait tôt fait d’envoyer ce tas de frusques moisissantes bien loin de leur appartement ! Et il aurait aussi rapidement évincé l’autre, là, le voisin sans nom qui l’horripilait par sa seule présence… Non, il fallait trouver un moyen plus subtil et plus discret. Quelque chose qui n’obligerait pas le sorcier à expliquer ce qu’il fiche avec une baguette d’ébène qui fait de petites étincelles colorées de temps en temps…
Snape regarda à nouveau leur visiteur, le voisin du dessus.

"Soit vous nous aidez, soit vous allez voir ailleurs, mais ne restez pas là sans rien faire, vous me rappelez mes imbéciles d’élèves ! "

Severus venait de passer devant Jordan. Il grommelait dans ses dents des paroles telles que :

"Jamais capables de se bouger d’eux-mêmes…
Bande de scroutts à pétard… pitiponks attardés… goules débiles…"

Ne croyez pas que ces doux mots s’adressaient à Jordan et au Fou, non, non, Snape avait pris l’habitude de râler de la sorte sur ses élèves puis sur ses étudiants. Et à la moindre frustration, il était fréquent qu’il se laisse aller à utiliser un florilège d’insultes choisies pour se passer les nerfs en conservant la discrétion sur la magie.
Il alla vers un meuble dont il ouvrit un tiroir pour sortir une paire de gants en cuir de dragon (noirs, les gants) qu’il enfila. Mieux valait ne pas risquer d’exposer sa peau directement au contact du tas de crasses qui gisait devant la porte.
Le Maître des potions se pencha sur la chose et reçut en plein visage une bouffée de cette horrible odeur. Beurk. Il prit un air pincé, comme si cela allait empêcher l’odeur de le déranger, et passa les mains sous les aisselles du type assommé.

"Je propose de le traîner jusqu’à l’ascenseur où on le fourre. On l’envoie au dernier étage et on fait comme si de rien n’était."

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Spoiler:

Décidément, l’homme chez qui Le Fou s’était, on peut le dire, invité était « charmant ». Après l’avoir accusé d’un manque d’intelligence, voilà qu’il lui disait qu’il manquait de capacités. Le Fou commençait à avoir de plus en plus de mal à garder son calme devant cet homme-iceberg insultant. Cependant, malgré tout, cet homme l’intriguait, et l’ex-prophète Blanc sentait l’envie d’en savoir plus sur lui monter en lui.

« Il faut croire que vous êtes arrivé « ici » avant moi. Cela ne fait que quelques jours que je suis là, pardonnez-moi de ne pas avoir les « capacités » de m’adapter si vite et de connaître toutes les coutumes. »

Il avait dit ça d’un ton ironique, d’accord il ne voulait pas se mettre son hôte à dos, mais en même temps, il ne voulait pas laisser passer l’insulte.

Le Fou regarda son hôte se débrouiller avec le presque-cadavre (en tout cas au vu de l’odeur).

« Voyez-vous, je ne suis pas sûr d’avoir les capacités nécessaires pour vous aider, mais je suis sûr que vous ferez ça très bien, je crois que je vais rester et regarder, je pourrai apprendre certaines choses. »

Il n’avait pu s’empêcher cette remarque, malgré tout, ça faisait du bien, et puis sa seule arme à lui était sa langue alors pourquoi ne pas l’utiliser ?

L’homme doré vit le professeur Snape prendre des gants en cuir de dragon. Il n’avait pas eu besoin de faire appel à ses facultés digitales pour s’en rendre compte, la matière était la même que celle des fauteuils. Cette vision rappela à son esprit tout ce que l’homme avait dit avant l’arrivée de sa colocataire. Le Fou aurait voulu en savoir plus sur lui, ce qu’il savait déjà ne lui suffisait pas, il savait qu’il ne venait pas d’ici, mais d’où venait-il ? Qui était-il ?

Il avait une manière très simple de le savoir, le seul ennui c’est qu’il ne savait pas ce que l’homme sentirait ; il n’avait jamais utilisé ses « doigts » sur un être humain, mis à part Fitz, mais là la relation était réciproque donc c’était différent. Ses doigts le démangeaient, il conçut rapidement un plan pour mettre à exécution son idée.

Il avança vers le professeur, comme s’il tenait à finalement l’aider, en avançant, discrètement il retira le gant qui lui couvrait la main. Tout à coup, il trébucha sur un membre de l’homme au sol et dans une chute tout ce qu’il y a de plus contrôlé, il s’accrocha au bras de Severus (en ayant bien entendu pris soin de s’accrocher directement à la peau, l’histoire du tissu de Sev ne l’intéressait pas.)

Tout à coup, des enfants avec des chapeaux pointus noirs, des chaudrons remplis de potions, des cours de potion, des baguettes de bois projetant des étincelles et faisant des merveilles, des balais volants, des secrets de magie à garder… bref, un tourbillon d’images s’imposa à lui retraçant une partie de la vie de l’homme qu’il était en train de toucher.

Il retira sa main d’un geste brusque, comme si l’homme brûlait. Le contact n’avait duré que quelques secondes, le Fou n’aurait pu tenir plus longtemps, la vie d’un homme est bien trop compliquée, il y a trop d’embranchement et il aurait vite fait de se perdre dans le fleuve d’Art.

Le Fou se remit sur ses pieds reprenant son équilibre.

« Pardonnez-moi professeur, je n’avais pas vu que la main de cet… homme (?) était sur mon chemin. Je vous prie de m’excuser. »

Il savait ce qu’il voulait savoir, l’homme appartenait à ce monde, mais à une autre facette de ce monde, une facette qui visiblement devait rester cachée ; le Fou n’avait évidement pas le nom de sorcier en tête, à part les sorcières des haies, il ne connaissait pas de sorcier et les sorcières des haies avait un pouvoir tout à fait différent que celui qu’il venait de voir. De plus, cet homme avait une passion pour les poisons et autres potions. Si l’homme le voulait, peut-être pourrait-il malgré tout sympathiser, le Fou en était persuadé, ils avaient beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Mais la relation était plutôt mal barrée, il allait falloir jouer finement.

Le Fou n’avait pas la moindre idée de ce qu’avait pu ressentir l’homme de cette intrusion dans sa « vie privée » en avait-il eu conscience ou pas ? Le Fou n’en savait rien, habituellement il utilisait cette faculté sur des objets qui lui disait rarement s’il s’était rendu compte de ce qu’il faisait.

Tout en remettant son gant, l’ex-prophète Blanc regardait du coin de l’œil le professeur Snape, attendant de voir s’il avait remarqué quelque chose.

Invité

Jordan tira de sa poche une nouvelle paire de gants en latex, qu'elle ajusta d'un geste sec et précis. Elle n'avait pas écouté le bref échange qu'avaient eu les deux hommes, ne se sentant pas concernée. Si l'autre type n'était venu s'écraser sur la paillasson, il y aurait eu belle lurette qu'elle serait allée prendre une douche et qu'elle se serait enfermée dans sa chambre, tranquille, avec son portable à portée de main en cas d'urgence. mais bon, les choses étant ce qu'elles étaient...

Va pour l'ascenseur, du moment qu'il n'encombre plus le palier.

*Et si je le retrouve sur ma table d'autopsie, la première chose que je fais, c'est de le laver de fond en comble !*

Elle prit une grande inspiration entre ses deux mains (préférant encore l'odeur du latex à celle du presque cadavre) et, bloquant l'air, attrapa sa victime par les genoux - surtout pas par les chevilles ! sans compter le fait qu'elle pouvait laisser des marques, il y avait surtout le fait que l'odeur était tout simplement insoutenable dans cette régoin de l'anatomie du paillasson.
A cet instant, le voisin du dessus dérapait et c'est en plein sur la pommette qu'elle reçut son coude. La chute était peut-être contrôlée vis à vis de Snape, mais nettement moins de son point de vue à elle... Sous le choc, elle lâcha tout et dut s'appuyer d'une main au chambranle, tout en égrenant un chapelet de jurons dont le plus soft est bien évidemment encore trop hard pour être retranscrit ici. L'impact lui avait coupé la respiration - oui, elle a des branchements bizarres - et lui tirait des larmes de douleur. Larmes purement réflexe, dénuées de tout sentiment, mais enfin bon ce n'était pas ça qui allait améliorer son look... Elle sentait sa pommette enfler à toute allure et devinait que le cocard noir n'était pas loin. Perdant son calme pour la première fois depuis qu'elle avait quitté Boston, elle glapit :

Mais c'est pas possible d'être aussi c** ! Vous ne pouvez pas faire attention, non ? Vous vouliez me refaire le portrait parce que j'ai interrompu votre conversation, ou quoi ? Foutez-moi le camp d'ici, ou je vous jure que je vous euthanasie ! Dégagez, avant que je ne vous découpe au scalpel ! Dehors, n** de D*** !!!

Toujours aussi furibonde, elle alla au pas de charge ouvrir l'ascenseur, le bloqua avec sa sacoche et revint empoigner l'inconscient.

A trois on le balance là dedans et on l'expédie ailleurs ! Un... Deux...

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Spoiler:

Au moment où le Fou avait fait sa petite manœuvre pour en savoir plus sur son hôte, il avait fallu que la colocataire de celui-ci se mette dans ses pattes et s’arrange pour recevoir son coude dans la figure. Comble de tout, elle se mettait à l’insulter, mais a-t-on vraiment idée de se mettre dans le chemin des gens comme ça et d’en plus leur imputer la faute ?

Cette fois, le Fou, qui jusqu’à présent avait supporté les injures avec, pour ainsi dire, le sourire, trouva que c’en était trop. Il se retourna vivement vers la femme qui venait de l’engueuler.

« Et puis quoi ? Je vous ai fait quoi pour que vous me traitiez de la sorte ? Pas ma faute si vous venez vous mettre devant moi au moment où je perds l’équilibre.

Je suis venu gentiment, sans aucune arrière-pensée faire connaissance et vous offrir mon amitié, mais je vois que certains manquent cruellement d’un savoir-vivre élémentaire, alors je ne vois pas du tout pourquoi je reste encore. »

Il retourna dans l’appartement prendre ses affaires et la bouteille qu’il avait apportée, ces gens ne méritaient vraiment pas qu’il dépense ses meilleures bouteilles pour eux (Fallait pas l'énerver na!). Il se retrouva de nouveau sur le palier ou il shoota dans l’homme au sol histoire de faire rentrer ce qui dépassait encore de l’ascenseur (et puis, fallait bien passer ses nerfs sur quelque chose et dans l’état où il était, un peu plus, un peu moins…)

Il se retourna une dernière fois vers les locataires du 101 avant de se diriger vers les escaliers.

« Je vous laisse à vos autopsies, vos euthanasies, vos balais et vos chaudrons. »

Invité

L’opération délicate, qui consistait à faire dégager le tas d’ordures qui gisait devant la porte du 101 n’était pas une mince affaire. Un coup de baguette aurait suffi… ou peut-être deux, histoire de chasser l’odeur après le bonhomme, mais Snape ne pouvait user de magie ici. Sa colocataire ignorait qui il était réellement et Sev partait du principe qu’il valait mieux qu’on n’en sache pas trop à son sujet. Il préférait rester discret, ou du moins, le plus discret possible.
Alors qu’il avait, non sans une grimace de dégoût particulièrement propice à la situation, passé les mains gantées sous les aisselles de la goule – Severus avait préféré les aisselles aux pieds, en se disant que l’odeur des pieds devait être encore pire que celle qu’il avait sous le nez – pour soulever le type puant, le voisin du dessus, fourbe et pleutre qu’il était, était venu pour dire qu’il n’apporterait aucune aide pour gérer la situation. Parfait, on n’en attendait pas moins d’un Peeves en puissance. Il eût sans doute fait pire que mieux, d’ailleurs…
La preuve de cette pensée vint éclater au grand jour lorsque le voisin glissa, certainement sur un lambeau du paillasson puant, pour mettre un joli coup de coude en plein visage de Jordan et, et c’était une horreur, venir se rattraper au bras du sorcier. C’est précisément à ce moment-là que le professeur Snape ressentit quelque chose d’étrange. C’était comme de la légilimancie, mais en beaucoup moins abouti. Le voisin lisait son esprit. Sev en était sûr. Vite vite, un peu d’occlumancie, comme pour rester en forme et ne pas perdre la main, pas question de dévoiler son intimité à cet inconnu !
Tout se passa très vite et le voisin lâcha prise lorsque Jordan commença à lui crier dessus. Elle n’avait pas tort de se défendre comme ça, de toute manière. Tout en notant que le voisin l’avait appelé « professeur », Snape ajouta son grain de sel, avant que le voisin eût repris ses affaires et sa bouteille à l’intérieur de l’appartement.

"Vous pouvez parler de savoir-vivre, vous ! Vous n’êtes même pas capable de dire votre nom aux gens !"

Il aurait pu mieux faire, mais il était plutôt embarrassé par le corps qu’il portait avec miss Cavanaugh. Et quand ils mirent la chose dans l’ascenseur, le voisin vint donner un coup de pied dans le corps puant avant de lâcher des paroles qu’il aurait mieux fait de garder pour lui.

"C’est ça, rejoignez vos foutues bouteilles ! De toute façon, je suis sûr que ça ne vaudra jamais un bon whisky pur feu !"

Le quasi cadavre était dans l’ascenseur à présent. Sev bouillonnait intérieurement. Le voisin du dessus n’était qu’un bête type. Il l’aurait au tournant. Le désir de vengeance, chez un homme comme Snape, croissait de jour en jour et les plans les plus machiavéliques ne manquaient pas d’être conçus petit à petit dans son esprit sournois. Oui, il se vengerait de cet imbécile. En attendant, il appuya sur le bouton de l’ascenseur pour envoyer le colis au dernier étage, et se mit à espérer que le lien entre Severus Snape, balais et chaudrons ne serait pas forcément fait par sa colocataire. Mais elle était loin d’être une idiote, ça il l’avait bien remarqué.

En retournant vers l’appartement, Snape songea qu’il devait tout de même parler à Jordan, ne fût-ce que pour préserver l’entente qui régnait au 101.

"Voulez-vous que je regarde votre œil ? Enfin, je veux dire, si je peux faire quelque chose…"

Quand on fait partie des Mangemorts et de l’Ordre du Phénix, il n’est pas rare qu’on ait des plaies à soigner. Mrs Pomfresh avait inculqué quelques bases du côté du Phénix. Et Sev avait retenu les leçons. Alors s’il fallait arranger quelque chose sur Cavanaugh, il trouverait bien le moyen le plus adapté.

» Visite matinale
» Visite Impromptue -Chiba Mamoru-
» Voisin difficile ?