Emménagement [ouvert à tous les habitants du 109 rue du 7ème art ]

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Kate tourna les clés dans la serrure, légèrement anxieuse. Elle ne savait plus trop a quoi s'attendre. Toutes ses affaires avaient été montées depuis la veille par les déménageurs. Il ne lui restait qu'un sac, un gros sac de voyage bordeaux en cuir usé et vieilli par le temps, plein a craquer.

La jeune fille poussa la porte. Celle-ci s'ouvrit facilement. Elle tira la valise dans l'entrée puis alluma la lumière, qui fonctionnait très bien. Après avoir refermé soigneusement la porte, Kate s'aventura dans le salon. Plusieurs cartons traînaient la ainsi que ses meubles enveloppés dans du papier bulle. Le regard de la jeune fille se porta sur la porte-fenêtre aux volets fermés. Elle les ouvrit et fit quelques pas sur le balcon, respirant l’air frais du matin. Le soleil n’était pas tout a fait levé. Elle songea qu’elle aurait mieux fait d’en faire autant dans l’état de fatigue dans lequel elle se trouvait. Elle se retourna vers l’intérieur de l’appartement, découragée. Après un dernier regard a la rue peu animée, elle entreprit de s’attaquer au rangement de l’appartement.

D’abord le plus gros : placer les meubles. Ayant déjà réfléchi a un plan, ce fût beaucoup plus facile qu’elle ne l’avait imaginé. Après avoir déplacé le canapé, la table, le buffet, l’étagère, la télé… et j’en passe et des meilleures, elle se jeta sur la canapé. Pause. Fatiguée, mais heureuse de son travail, elle continua par la chambre, la salle de bain et la cuisine.

Encore une pause. Kate inaugura la cuisine simplement. Faire cuire des pâtes était sa spécialité. Presque aucun risque de rater… Avec une tranche de jambon, un morceau de fromage et une orange, ça fit l’affaire.

Il ne lui restait plus qu’à vider les cartons, et surtout… à les ranger. Au bout de quelques heures, c’était réglé. Kate n’avait pas emporté beaucoup de ses affaires au 109 rue du 7ème art. La plupart étaient restés chez sa mère. Elle fit un dernier tour de l’appartement, satisfaite d’elle même puis sortit sur le palier pour jeter les emballages des meubles. Enfin tranquille…

Un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle s’allongea sur le lit, tout bien fait. Elle retira ses chaussures, son pull et son pantalon puis se glissa sous la couette. Le réveil ne marchait pas. Tant pis, elle n’avait pas le courage de le régler aujourd’hui. De toutes manières, elle savait très bien que ce n’était pas l’heure de dormir mais ses yeux se fermaient tous seuls. Une main sur son ventre arrondi, l’autre gisant mollement à côté de sa tête, elle s’endormit. Pour la première fois depuis la mort de Billy, elle eut un sommeil sans rêves désagréables.

Quand elle rouvrit les yeux, le soleil était déjà couché. La trace des draps était imprimée sur sa joue, ses cheveux étaient emmêlés, elle transpirait. Quand elle sortit de sous sa couette, un frisson lui parcourut l’échine de haut en bas. Elle attrapa son jean et traversa le couloir jusqu'à la salle de bain. En sortant de la douche chaude, elle se sentait mieux. Elle enfila rapidement un jean et un chemisier blanc et se recoiffa, puis se dirigea vers le salon.

Elle n’avait pour l’instant aucune idée de ce qu’elle allait faire. Le frigo était quasiment vide, quelques courses ne lui feraient pas de mal. Elle jeta un coup d’œil à sa montre : vingt heures trente. Les magasins étaient encore ouverts mais elle n’avait aucunement l’envie d’aller y faire un tour. Une excursion en ville lui ferait aussi le plus grand bien mais Kate préféra attraper un livre au hasard sur l’étagère et s’affaler sur le canapé. E=mc2 mon amour. Elle l’avait lu une dizaine de fois dans son enfance et ne l’avait emmené dans son nouvel plus par attachement que par désir de se replonger dans l’histoire. Cependant, la couverture froissée, les pages jaunies et son nom écrit a la plume et en pattes de mouches sur la première page lui donnèrent l’envie de s’y remettre. A la première phrase, elle fût stoppée dans son élan. Quelqu’un frappait a sa porte. Intriguée, elle se leva pour aller ouvrir.

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[j'arrive

]

Cette journée avait été bien remplie. Victor avait fait les courses hors de la ville et il avait fait la connaissance d'un drôle de gars qui ne lui avait pas même donné son nom. Enfin, ce n'était pas grave, Novak n'était pas du genre à se formaliser, surtout pour si peu. Ensuite, il avait raccompagné ce type jusqu'ici puisqu'apparemment, ils étaient à peu près voisins.
La suite de la journée s'était passée en visites, prises de contacts, rendez-vous et autres rencontres pédagogiques. Il était donc normal que l'instit rentre chez lui particulièrement content de lui. Il avait passé une longue journée, mais une journée fructueuse en tous genres.

Victor alla parquer sa moto au parking où il constata qu'il n'était pas le seul amateur du deux-roues dans l'immeuble. Mais l'autre véhicule avait un style plus sportif. Ce n'était pas le genre de la BMW de l'instit qui avait déjà sillonné tant de routes depuis des années. Un jour peut-être, Novak pourrait rencontrer le propriétaire de la moto. En attendant, ça le mettait de bonne humeur de voir que cette passion des deux roues touchait encore des gens. Bizarrement, ces derniers temps, Victor avait eu l'impression de voir beaucoup plus d'automobiles, avec une forte tendance vers les 4x4 et autres jeeps.

Tout ça pour dire que de temps en temps, ça faisait plaisir de voir que tout le monde ne choisissait pas ces monstres de métal bien plus hauts que les autres véhicules. Un peu d'humilité, ça n'était jamais superflu.

C'était donc le sourire aux lèvres que Victor rentrait chez lui ce soir. Il avait emprunté l'ascenseur pour rejoindre le deuxième étage qu'il avait quitté en début d'après-midi, après y avoir rangé ses courses. Depuis qu'il vivait ici, Novak avait eu l'occasion de ne rencontrer que peu de gens. Il avait surtout appris à vivre avec Eponine et Gizmo, ce petit animal dont il n'avait jamais soupçonné l'existence jusqu'au moment où il avait fait la connaissance de sa colocataire et de son animal domestique.

Mais ce soir, quelque chose intriga l'instit quand il avança dans le couloir où se trouvait son appartement. Un rai de lumière filtrait sous la porte d'un autre appartement qui, jusqu'aujourd'hui, n'avait pas l'air d'être occupé. Cela rendit Victor encore plus content. C'était une bonne nouvelle que d'autres locataires venaient occuper l'immeuble. Quelqu'un comme lui ne demandait pas mieux !

Alors il frappa à la porte, sans réfléchir, juste parce qu'il était heureux de constater qu'il avait un nouveau voisin ou une nouvelle voisine.
Quand la porte s'ouvrit sur une jeune femme à l'air sympathique mais intrigué, Novak, toujours souriant, lui tendit une main amicale avant de se présenter en deux mots.

"Bonsoir ! Je suis votre voisin, Victor Novak. Je pense que vous avez emménagé aujourd'hui, non? Si vous avez besoin d'aide pour quoi que ce soit..."

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Spoiler:

Arrivée devant la porte, la jeune fille eut un instant d'hésitation. Qui pouvait bien la déranger à cette heure la?? Il n'était pas si tard mais a sa connaissance, personne ne savait qu'elle habitait désormais au 109 rue du septième art à part ses parents. Et ce n'était surement pas eux, ils étaient tellement loin d'elle...

Billy traversa son esprit. Non. Ce n'était pas Billy. Il était mort et Kate le savait pertinemment. Elle se sentit soudain comme un gosse qui réalisait que le Père Noël n'existait que dans les cœurs. Billy n'existait plus que dans son cœur.

Elle posa la main sur la poignée glacée de la porte et l'abaissa doucement. La porte ne s'ouvrit pas. Bizarre... Non! Pas bizarre! La porte était fermée à clé, et la clé était dessus. Riant intérieurement de sa bêtise, la jeune fille tourna la clé et ouvrit enfin la porte. Toutes ces pensées avaient pris seulement quelques secondes de son temps.

Devant elle se tenait un "jeune" homme d'une cinquantaine d'années bien tassées, les cheveux poivre et sel et un sourire amical sur les lèvres lui tendit la main et se présenta. Victor Novak, un voisin.
Ravie d'avoir de la visite, Kate lui retourna son sourire.

- Kate Beringer, je suis arrivée ce matin de Kingstons Falls. Enchantée!

Victor avait l'air sympathique et se faire des connaissances parmi les voisins n'était peut être pas si mauvais que ça pour le moral! Au contraire, se trouvant dans une phase de déprime presque totale, Kate avait bien besoin de rencontrer du monde.

- Entrez, entrez, venez prendre un verre j'ai fini de m'installer.

Elle ouvrit la porte plus largement et invita Victor a entrer. Tous deux se dirigèrent vers le salon. Victor prit place dans un fauteuil et Kate se baissa au dessus du mini bar. Elle proposa

- Martini - Pastis - Ricard - Porto... Oulah mais c'est vide ici!! Désolée il n'y a pas grand chose... Sinon pour faire plus sobre je peux vous proposer Menthe glacée, jus d'orange ou coca cola.

Le temps que Victor se décide, elle se releva et partit chercher un paquet de cacahuètes qu'elle versa dans une petite assiette sur la table.

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La jeune voisine fit entrer Victor chez elle ce qui ne fut pas sans rappeler à l'instit l'accueil qu'on lui réservait bien souvent en France, lorsqu'il était envoyé en remplacement dans tel ou tel petit village, dans telle bourgade ou même en ville... Oui, c'était un accueil chaleureux et inattendu. Mais bienvenu.
Elle se présenta, Novak lui serra la main et ils s'installèrent pour discuter au salon. Kate lui proposa alors un apéritif, mais Victor déclina poliment l'invitation.

"Merci, mais je..."

Il n'eut pas le temps de dire qu'il ne buvait jamais d'alcool : sa voisine n'en avait pas ici et lui proposait donc une alternative que Novak appréciait autrement.

"Une menthe à l'eau, ce sera parfait... Merci beaucoup."

L'homme regarda autour de lui pendant que la jeune femme préparait la boisson. Apparemment, elle avait presque fini de s'installer... à moins qu'elle n'ait déjà fini, auquel cas, il se proposait trop tardivement pour l'aider...

"Kingston Falls, c'est loin d'ici?"

Bien qu'il soit diplomé instituteur et pédagogue, Novak n'avait pas de notions géographiques très étendues. Le nom de Kingston lui rappelait, allez savoir pourquoi, la Jamaïque, mais le mot Falls lui faisait penser au Niagara...
Mieux valait demander directement...

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Après lui avoir servi une menthe a l'eau, Kate s'assit dans un fauteuil en face de Victor et la conversation se dirigea vers la géographie.

- Tout est relatif.

Déclara-t-elle avec un sourire. Kingston Falls sa ville natale et celle où elle avait vécu jusqu'à lors lui manquait terriblement. Elle lui rappelait également des souvenirs, tels que la mort de son père une nuit de Noël, une autre nuit de Noël terrible, la fois ou la ville avait été envahie par les Gremlins, et plus que tout, Kingstons Falls lui évoquait Billy. A cette pensée son cœur se serra. Elle essayait au maximum d'éviter d'y penser mais la douleur était encore à vive, comme un trou dans sa poitrine.
Elle glissa sa main sur son ventre, comme pour sentir le petit bout d'être vivant, le têtard issu de Billy et d'elle même.

- Et tu, je veux dire, vous venez de quel coin?

Elle avait hésité a le tutoyer, cette hésitation l'avait conduit droit a un vouvoiement.
Dans toute sa maladresse, la jeune fille renversa la moitié de son verre de menthe a l'eau d'un coup de coude. Exaspérée d'elle même, elle se leva pour aller chercher une éponge en s'excusant du regard a Victor.
Elle avait a peine franchi les quelques mètres qui la séparaient de la cuisine quand la lumière s'éteignit brusquement. Elle soupira. Il y avait bien un problème quelque part dans son existence... A tâtons, elle chercha l'interrupteur pour la lumière de la cuisine, et réussit à l'atteindre après s'être fracassé la main contre le mur trois fois de suite. Rien ne se produisit. L'ampoule n'était pas grillée, c'était une coupure. Elle appela d'une voix étouffée, craintive.

- Victor?

Elle tenta de revenir dans le salon sans se cogner, peine perdue. Elle ne connaissait pas encore assez bien l'appartement pour ne pas se manger un mur. Elle atterrit dans l'entrée et une fois de plus, examiné le mur de fond en comble pour dénicher le compteur électrique. Elle était pourtant persuadée qu'il était juste en face de la porte...
Un bruit derrière elle provenant de l'extérieur la fit sursauter. Elle entendit la porte grincer. Sur le point de tomber dans les pommes, elle lança d'une voix encore moins sure que la fois précédente.

- Victor! Y a quelqu'un?

Oui, il y avait quelqu'un qui venait d'entrer dans l'appartement. Elle sentait sa présence dans le noir. Effrayant. Elle ne bougea plus.

Après des journées pareilles, on a souvent une seule idée en tête : rentrer chez soi, appeler une prostituée pour la soirée, puis se prendre une bonne cuite et s’endormir devant une daube du cinéma. Donc, ayant senti assez rapidement que ce jour serait pourri, Greg avait pris les devants pour la prostituée. Elle l’attendrait chez lui. De toute façon, Holmes allait sans doute encore passer son temps en ville, à écouter une cantatrice en observant attentivement tous les spectateurs. Parfois, d’ailleurs, le diagnosticien se disait qu’il n’avait pas eu vraiment de chance en tombant sur lui comme coloc’ : lui, il aurait aimé avoir une sorte de Wilson, capable de faire le ménage, la cuisine et la vaisselle, capable de passer une soirée entre mecs devant la télévision et surtout, capable de lui prêter encore un peu d’argent pour d’inutiles dépenses. Mais non, il avait fallu qu’il tombe sur Sherlock. Enfin, on ne choisit pas toujours...

Donc, Gregory avait loué une pute pour la soirée. Dans un premier temps, il avait pensé faire appel à cette femme, là, Morgan Addams, mais finalement, il s’était dit que ce n’était pas parce qu’elle ne le ferait pas payer qu’il pourrait prendre son pied comme il le voulait. Alors une professionnelle restait la meilleure solution.

En rentrant dans l’immeuble, House eut encore une preuve que cette journée était décidément pourrie de chez pourrie : l’ascenseur semblait en panne. Après les jurons que lui inspira cette situation, il se décida à prendre les escaliers en grommelant.
Sans qu’il ne s’en rende compte, les volées de marches qu’il montait ne le menèrent pas au troisième étage, mais bien au deuxième – que voulez-vous, à force d’emprunter l’ascenseur, Greg ne savait pas combien il y avait de marches entre chaque étage, il avait donc tablé sur l’instinct et il lui avait semblé, à vue de nez, être au bon étage. Au fond, la panne de l’ascenseur ne semblait pas vraiment être une panne... Apparemment, même les couloirs étaient en panne... enfin, bref, il n’y avait plus de courant nulle part. Arrivé devant une porte qu’il pensait être la sienne, le médecin entra, constatant que la porte n’était pas verrouillée : la prostituée devait donc être là.

Et comme de juste, Greg entendit du mouvement dans l’appartement. Par contre, la voix de la prostituée appela après "Victor". Le médecin fronça légèrement les sourcils dans le noir.

"Ah non, moi c’est Greg..."

*Je ne paye pas pour qu’on m’appelle autrement...*

"Bon, vous êtes où ?"

Tâtonnant de la main gauche et de la canne, House avança vers l’endroit d’où il lui avait semblé entendre la voix. Il s’étonna un peu en ne reconnaissant pas, au toucher, les lieux. Peut-être Sherlock avait-il changé quelque chose durant son absence...

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Pendant un instant, Kate hésita. Elle ne savait pas si elle devait rire ou pleurer de la situation. C’était tellement comique ce cliché de la personne qui se trompe d’appartement le temps d’une coupure d’électricité… Mais en même temps, la jeune fille était tellement sur les nerfs qu’elle n’avait pas envie de plaisanter avec ce genre de personnes qu’elle aurait bien qualifié de « stupides ».
Elle se retourna vivement et fit un pas vers la gauche. Sa tête heurta violemment quelque chose de dur. Ah il était la ce fameux disjoncteur… De toutes façons elle n’en aurait pas besoin, si la coupure était générale, il ne servait plus à rien. Etourdie et endolorie, elle se frotta le crâne et grimaça. Elle avança encore un peu vers la porte hésitante, elle sentait la présence de cet homme, ce « Greg » juste à côté d’elle.

« Bon, vous êtes où ? »

Exaspérée et amusée à la fois, elle lâcha :

- Ben… Chui là.

C’était vraiment nul comme réponse, il fallait bien l’admettre, mais elle n’avait rien de mieux à répondre. Ben ouais, quoi, elle était « là », point ! Il y a des « là » partout, mais elle était à son « là ».
Kate entendit le canapé grincer dans le salon, Victor se levait pour lui apporter de l’aide. C’était sûrement une bonne idée, elle commençait à se sentir seule avec cet inconnu…
Au même instant, un « CRAC » retentit, suivi d’un soupir et d’un bruit mou, comme une personne qui s’affale sur le canapé. Kate avait sans doute omis de prévenir son voisin de l’étagère qui était placée juste au dessus du canapé, exactement de manière à ce qu’on s’assomme en se levant. Intelligent… Elle eût mal pour lui.

- Ouille… Victor ? Victor ?

Il ne répondit pas, sûrement assommé. Kate soupira, et l’homme qui se tenait près d’elle grogna.

- Non, Greg. C’est pas à toi que je parle…

Bizarrement, le Greg en question ne bougea pas d’un poil, comme si il était sceptique. Kate retint un fou rire, la situation était tellement comique…

°Mais c’est pas possible il a vraiment un grain ce gars…°

Kate se racla la gorge.

- Excusez moi monsieur Greg, mais… vous avez dû vous tromper d’appartement… Ici c’est le 204. Enfin, si vous voulez, entrez…

Aussitôt, elle regretta ses paroles. Cet homme n’était vraiment pas net… Ne sachant pas où se mettre, elle recula encore un peu et se cogna une fois de plus à ce foutu disjoncteur. Cette fois-ci, elle ne retint pas le juron qui lui pendait à la langue depuis une minute. Elle se retourna et donna un violent coup de poing dans le mur, ce qui ne fit qu’aggraver son état.

Titubante, elle retourna vers le salon, en mettant un coup d’épaule dans le mur au passage.
Greg la suivrait, où pas, elle s’en fichait. Et Victor aussi d’ailleurs…

Gregory était donc entré dans cet appartement, persuadé d'être dans le sien. Il avait bien entendu que quelqu'un était là, avait reconnu une voix féminine assez prometteuse, puis il avait senti des mouvements et avait tendu la main vers elle. Après tout, il avait réservé cette prostituée pour la nuit, autant en profiter d'ores et déjà ! D'ailleurs, elle venait de dire où elle était.

Ok, si elle voulait commencer par jouer au chat et à la souris avec lui, il allait vite la croquer !

Mais après un cri indiquant qu'elle s'était sans doute cognée et fait mal, la péripatéticienne appela "Victor", à nouveau. Bon sang, il lui avait pourtant dit...
Comment ça, elle parlait à quelqu'un d'autre?

"Attendez, il y a un Victor, ici ?
J'ai jamais demandé de partouze, moi !"

Et là, House avança jusque la prostituée et il entendit des bruits de coups, comme si elle se cognait encore. On lui avait refilé une masochiste ou quoi ?

"Vous êtes débutante ou quoi ?"

Et voilà que la femme parla à nouveau et ce qu'elle dit ne plut pas vraiment à Gregory. Il se serait trompé d'appart ? Mais non, jamais de la vie ! bon, il avait dû parcourir un bout de chemin dans le noir, mais de là à se planter d'étage et d'appartement, faut pas pousser !

"Et quoi, si j'entre, il se passera quoi ? Vous allez continuer à vous cogner partout ?"

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Spoiler:

Kate commençait à être vraiment exaspérée et elle avait surement des bleus partout. Comment ça une partouze? Quoi débutante?? Elle décida de ne pas prêter attention aux deux phrases de "greg" qu'elle ne comprenait pas.

"Et quoi, si j'entre, il se passera quoi ? Vous allez continuer à vous cogner partout ?"

- Il se passera rien du tout si vous entrez! Au moins vous irez pas vous paumer dans un autre appartement que le votre! Et je vais essayer de ne plus me cogner... C'est pas qu'j'ai mal mais...

La fin de sa phrase s'étouffa dans un gémissement, elle avait du mal calculer sa trajectoire et son pauvre genou était passé pile dans l'axe du pied de la table. Et violemment en plus. Une fois de plus, elle laissa échapper un juron bien mérité.

- Et m**** vous me perturbez monsieur Greg! C'est quoi votre histoire de partouze la? Chui pas la pour faire l'amour! Ni avec Victor ni avec vous!

Kate se retourna pour revenir sur ses pas, peut-être un peu rapidement. Elle heurta de plein fouet le dénommé Greg et se vautra splendidement par terre, sa tête cognant sur le mur dans un deuxième "CRAC". Elle gémit et passa la main à l'arrière de son crâne où une bosse était déjà en formation. Au moins elle n'était pas assommée, elle était juste sonnée.

Spoiler:

Bon... Gregory avait un peu de mal à saisir ce qui se passait là, mais ça commençait à l'amuser un peu. Finalement, cette débutante avait peut-être bien des idées originales pour la suite... D'ailleurs, n'était-ce pas une stratégie intéressante que de se cogner à gauche et à droite - pour attendrir ses chairs, peut-être... Ainsi, lui jouerait au docteur avec elle... mais malheureusement, le jeu du docteur, il connaissait trop bien, le diagnosticien...

"Vaut peut-être mieux ne plus bouger, alors. Ou opter pour une chambre capitonnée et des meubles en mousse."

C'est vrai quoi, il avait fini son service, il s'était déjà bien assez fait chier à l'hosto, pas besoin de faire des heures supplémentaires non rémunérées ! à moins que cela ne fasse partie du jeu et que cette prostituée allait lui faire un prix s'il la rafistolait ?

Mais House n'eut pas l'occasion de lui proposer ce deal. Après un juron digne d'une sage-femme devant des triplés, la voix féminine se tut, puis parla encore un instant avant de se taire encore, tandis qu'un bruit sourd emplissait la pièce.
Bon, vu les quelques secondes qui eurent l'occasion de s'écouler, il s'était passé quelque chose de pas net. Greg traîna la patte jusqu'à l'endroit d'où il lui avait semblé entendre le dernier bruit sec, une sorte de CRAC assez sonore qui ne présageait rien de bon. Dans ce genre d'entreprise, une canne, c'est vachement pratique pour tâtonner les lieux inconnus, on se rend compte si c'est dur, mou, vide, etc.
Bref, sans autre encombre que celle de la moquette qui manqua de le faire tomber à plat ventre aux pieds de la fille, House arriva juste à côté d'elle - il l'avait d'ailleurs touchée du bout de la canne.

"Eh oh ? ça va aller ?"

A tâtons, il chercha le pouls de la fille, qu'il choisit de prendre au niveau du cou pour avoir le plaisir d'effleurer sa poitrine. De toute façon, il voulait juste vérifier qu'elle vivait, pas compter le nombre de pulsations par minute ou que sais-je...

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Allongée par terre aux pieds de l'homme inconnu, Kate se laissa aller littéralement. La journée avait été longue et fatiguante, les derniers mois avaient été une horreur pour elle, sa grossesse la fatiguait énormément, et la soirée s'avérait délicate. La jeune fille devait ressembler a un Schtroumpf avec ses bleus partout. Quand la main de Greg vint se poser dans son cou, effleurant sa poitrine, elle râla pour la forme mais au fond elle appréciait. Ça lui rappelait un mélange de son enfance, des caresses de ses parents, et de celles de son Billy. Sa voix s'étrangla et elle lâcha dans un sanglot.

- Bon ça va c'est bon chui vivante la...

Elle tenta de se redresser en s'appuyant sur les paumes de ses mains, mais tout son corps était endolori par les coups et les bosses. Par dessus tout, elle craignait de rencontrer de nouveau un quelconque obstacle même si elle devait faire seulement trois pas. Encore un mur et ça lui était fatal... D'ailleurs elle se demandait comment elle avait fait pour en arriver là en étant encore censée.

- Je crois que je peux plus bouger... Je... Vous pouvez m'aider s'iouplait...

Elle jeta un regard plein d'espoir dans le vague, là où était surement Greg, mais c'était inutile, l'obscurité était assez complète pour qu'ils ne se voient pas. Avec la vue en moins, les quatre autres sens étaient pourtant en suractivité. L'ouïe... Euh, plus à gauche... L'odorat, Greg sentait vaguement les hôpitaux, Le toucher... oh c'est limite sensuel sa façon de prendre le pouls... Le goût, on n'en parlera pas.
La présence de cet homme rassurait Kate, finalement. Presque autant que l'absence de Victor l'inquiétait mais bon. Lui était évanoui, pas de bol.

Le scénario de cette fille était un peu bizarre mais pas totalement dénué d’intérêt. Au fond, elle voulait juste qu’il joue au docteur avec elle… Bon, lui, il jouait au docteur toute la journée et malheureusement, cette mise en scène lui rappelait vaguement cela, mais jouer au docteur dans l’obscurité, ça signifiait tout faire à tâtons. Donc, elle était vivante mais incapable de bouger.

"Vous seriez bien la première à vous casser une jambe en vous cognant à un mur ! Enfin…"

Ôtant la main du cou de la fille, Greg chercha sa main pour l’aider à se lever. Il espérait bien qu’elle lui ferait une réduction pour ce geste, parce que, bon sang, c’était franchement spécial son truc !

"Bon, maintenant que vous êtes debout, va falloir vous coucher. Tenez-vous à moi, j’ai un truc pour me repérer."

Du bout de la canne, il tâtonna les murs, chercha les obstacles et finit par trouver une porte. Il ne savait pas s’il allait tomber sur la chambre ou sur la salle de bains, mais tant pis, tout plutôt que de rester là. À l’odeur, Greg devina que c’était la salle de bains et que Sherlock avait changé de gel douche – n’oublions pas que le médecin est persuadé d’être chez lui –, tant pis, ici ce serait aussi bien qu’ailleurs. Du moment que le "Victor" dont elle avait parlé n’était pas dans ses pattes, c’était parfait.

Et comme elle le tenait toujours, House se retourna pour lui faire face – du moins il espérait lui faire face.

*Bon, il est temps qu’elle s’y mette, je commence à en avoir ma claque de son petit jeu…*

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Bon, Kate était très maladroite, il fallait bien l'admettre, mais apparemment sa jambe n'était pas cassée car elle tenait encore debout et de toutes façons ce n'est pas a la jambe qu'elle avait le plus mal... Tout d'un coup elle se sentit soulevée dans les bras de l'homme. Se raccrochant tant bien que mal à son cou, Kate rentra la tête pour éviter les murs. Au bout de quelques instants, il la reposa au sol délicatement. Oh, miracle, elle ne s'était pas recognée. Pieds nus, elle constata que ce n'était pas la moquette de sa chambre mais le carrelage... Surement celui de la salle de bain, qui était au sol. Elle s'agrippa au poignet de Greg qui lui faisait maintenant face et murmura d'une petite voix

- J'aurai peut-être préféré mon lit qui est plus confortable mais ça ira, c'est bon.

Un instant plus tard, elle prit conscience du double sens de sa phrase. En premier lieu, elle parlait de son lit pour se poser calmement et se reposer de ses coups mais se rappelant que son obstiné voisin de palier croyait toujours avoir affaire à une prostituée et avait du interpréter la phrase comme ça l'arrangeait bien, dans le contexte qui allait bien.
Kate hésita. Comment réagir maintenant... Elle sentait bien que de toutes manières les désirs physiques de Greg sur elle n'étaient pas très catholiques. Elle voulut avancer vers lui, mais l'homme avait fait un pas en avant en même temps. Heureusement que Kate faisait une tête de moins...
Ok, elle ne pouvait plus avancer, et derrière elle il n'y avait que la baignoire avec le rideau de douche en travers. Le petit ange et le petit démon dans sa tête, un lui ordonnant de repousser l'inconnu tandis que l'autre l'incitait à profiter de lui... Oh que c'était mal... Le petit ange cédait doucement...
La jeune fille attrapa violemment la chemise de Greg et bascula en arrière dans la baignoire, l'entrainant à moitié sur elle.

Greg n’avait pas bien compris comment il s’était retrouvé à porter cette fille, mais ce fut bel et bien le cas. Il avait simplement eu l’intention de la guider en la laissant s’accrocher à son bras, comme un crampon, mais elle avait trouvé le moyen de changer ses projets. Soit, ce n’était pas bien important.
Et quand il l’avait déposée là où elle ne risquait pas de se faire mal à nouveau, elle lui avait attrapé le poignet, signe, sans doute, qu’elle allait enfin commencer son boulot. Elle prit tout de même le temps de dire qu’elle préférait un lit à une baignoire… ben et lui alors, il avait son mot à dire ? Une baignoire, c’était très bien, après tout. Même s’il risquait de se retrouver coincé avec sa patte folle.

*La douche, ce serait peut-être mieux... Mais vu le caractère bizarre de cette nana, on va rester là…*

Lorsqu’un bruit sourd indiqua que la fille était dans la baignoire et quand la traction sur sa chemise se fit sentir, House en convint, la baignoire était très bien. Même s’il ne savait pas trop comment cette fille allait s’en sortir pour s’occuper de lui comme il se devait alors même qu’elle se mettait dans une telle situation. Ainsi, Gregory se retrouva à moitié couché sur cette nana.

"Et… c’est comment votre petit nom?"

Il saurait ainsi quelle prostituée éviter la prochaine fois. Sauf si son côté un peu farfelu apportait plus de sensations que prévu… Mais ça, seul l’avenir le dirait.
Greg se laissa donc glisser dans la baignoire avec Kate et il refit le geste de tout à l’heure, quand il lui avait pris son pouls, mais continua le mouvement plus bas, pour mieux profiter des atouts qu’il avait sous la main.

(=> suite à l’Athenaüm)