Les graymaces ne sont pas drôles [ouvert à tous]

Sujet: Les graymaces ne sont pas drôles [ouvert à tous] Mer 24 Mar 2010, 00:29

Dans la plupart des villes américaines, il y a un parc. Un parc avec des allées bétonnées pour éviter que les passants ne salissent leurs chaussures, un parc avec au milieu un lac clôturé pour éviter que les retraités ne tombent à l'eau lorsqu'ils nourrissent les canards, un parc avec des bancs peints de couleur verte pour éviter qu'ils ne dénotent dans le paysage. C'est sur l'un d'entre eux que Gabriel Gray était assis. Les bras étendus sur le dossier et les jambes étendues devant lui, Sylar prenait ses aises. Quiconque avait connu notre homme il y a encore quelques mois aurait dit que ce n'était absolument pas son genre de s'exposer de la sorte. Et bien, aujourd'hui, si, c'était le genre du Hero de regarder passer les honnêtes gens en prenant l'air. Il faut dire que cette journée était idéale: les premiers rayons du soleil printanier réchauffaient les visages et l'herbe verte avait repris sa croissance si bien que des groupes d'enfants s'adonnaient déjà aux joies du football (américain bien entendu). Ils étaient huit, pas assez nombreux pour former une équipe mais bien trop pour ne pas déranger la quiétude du lieu. Les gosses criaient et s'insultaient allègrement. Sylar posa son regard sur celui qui venait de s'avancer au plus près de ses Rangers noires non souillées par la terre inexistante des sentiers bétonnés du parc. Le petit était roux, très laid et avait la goute au nez. Pourtant, Gabriel Gray se força à lui adresser un sourire. Sur le visage de l'homme ce rictus était horriblement terrifiant si bien que le môme s'enfuit en hurlant laissant à Sylar le loisir de jouer avec le ballon ovale qui ne lui appartenait pas. Non, c'était clair, les grimaces de Gabriel Gray ne faisaient pas rire...

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Contrairement aux jours précédents, le ciel de cet après-midi était relativement dégagé. Quelques nuages de formes diverses, un plafond céleste d'un bleu lumineux, une brise légère revigorante. Aujourd'hui était une journée parfaite pour se détendre, se promener ou s'adonner à ses activités préférées.

Pourtant, pour Stanley, cette journée promettait d'être affligeante. Il devait régler tout un tas de paperasse, dont le bail de logement, trouvé un emploi qui ne lui permette pas de se faire connaitre,... Oui, aujourd'hui, l'ex-banquier se devait de tout faire dans l'ordre sans commettre la moindres erreurs.

Pour l'instant, il devait se rendre au secrétariat de la mairie à pied. Sa voiture, n'ayant toujours pas été réparé, l'homme devait se déplacer à pied... C'est bon pour la planète, il parait... Et bien sûr, il devrait se trimballé ses baguages jusqu'à son nouvel appartement, toujours pas acquis.

C'était d'un pas pressé qu'Ipkiss traversa un parc, qui aujourd'hui était bondé, avec son fidèle Milo! Il fallait donc contourner les vielles dames trop lentes, évité les gamins trop excités, les poussettes laissées à l'abandon par leurs mères tentant de sauver du toboggan, leurs fils voulant à tout prix le remonté en arrière... Un parcours du combattant que Stanley passa avec une grande agilité et une souplesse inégalable jusque là.

Mais c'était sans compter sa maladresse légendaire, l'empêchant de marcher tranquillement dans une rue, sans se prendre un sol!...

Un enfant, un petit rouquin aux habits maculé de boue, le bouscula, lui faisant perdre l'équilibre. Et c'est avec maestria qu'il réussit à tenir debout, malgré son chien se promenant entre ses jambes lorsque le pauvre homme tentait de garder pied les pieds à terre.

C'est alors que Stan' marcha sur le ballon que le jeune garçon avait laissé trainer. Il trébucha en arrière, se laissa tomber sur le sentier de béton et enfin, ouvrir malencontreusement deux de ses valises.

La première cracha plusieurs DVD et VHS de dessins animés Tex Avery, avec quelques pyjamas de mauvais goûts.
Le second, un peu plus loin, laissa s'échapper plusieurs piles de vêtement mal pliés ainsi qu'un masque de bois, dont la teinte prenait une couleur un peu verte.
"Merrr....credi!"
Il avait cet étrange habitude de détourner ce mot. En réalité, c'était plutôt une façon de rester poli lorsqu'il lui arrivait des problèmes-ce qui arrivait assez souvent...-

Le jeune homme, se mit à quatre pattes pour ramasser la 1re valise et vite caché les vidéos de dessins animés comme s'il s'agissait d'une honte.

Il n'avait pas encore remarqué l'homme au sourire grimaçant qui le regardait depuis un moment déjà, ni le masque par terre, qu'il se serait empressé de ramasser s'il aurait vu que l'artefact était à la vue de tous -et en particulier de cet inconnu qui le fixait de manière étrange.

Trébucher n'était pas une chose drôle mais lorsque cela arrivait à un passant, c'était hilarant. Le regard de Gabriel Gray s'illumina lorsqu'il vit un type affublé de deux valises faire une pirouette pour se retrouver sur le sol dur de l'allée. Un large sourire franc se dessina sur le visage du Hero qui se redressa pour mieux observer la scène.

L'une des valises que portait le type s'était ouverte et une multitude de supports video était éparpillée sur le sol. Sylar laissa son esprit imaginer ce que ces cassettes et DVD pouvaient contenir. De là où il se trouvait, il ne pouvait apercevoir les cover. Mais il vit l'homme à genoux qui essayait de réparer l'impair qu'il venait de commettre. Vu l'empressement dont il faisait preuve, ces cassettes devaient renfermer des choses horribles, peut-être illégales?

Cette dernière hypothèse éveilla l'intérêt du meurtrier. Si il y avait une chose qui n'avait pas changé depuis que Sylar avait emménagé au 109, rue du septième art, c'était bien le fait que personne ne lui faisait peur, que du contraire.

Prenant appui sur ses genoux avec ses mains, Gabriel Gray quitta donc le banc sur lequel il s'était reposé quelques minutes. Il marcha en direction de l'étrange bonhomme maladroit et malchanceux. Rapidement, il se trouva debout, juste derrière lui et tenta d'apercevoir quelque chose derrière le dos de l'homme qui était encore à quatre pattes.

Le regard de Gabriel Gray fut attiré par une chose brillante aux reflets verdâtres qui se trouvait quelques pas devant lui. Contournant l'homme à genoux, Sylar se saisit de l'objet en s'accroupissant. Il était ainsi à hauteur de l'inconnu et lui faisait désormais face.

La chose était de toute évidence un masque. Bizarre. Sylar, retourna l'objet dans ses mains. L'intérieur était brillant, et avait des reflets changeants. L'extérieur lui, était des plus quelconques. Le Hero se demanda un instant quelle malchance avait décidé de ne lui offrir comme rencontres inattendues que des types portant un masque. Quelques jours auparavant, Sylar avait en effet fait la rencontre d'un dénommé "V". Un individu qui portait en permanence un masque au sourire peu rassurant. Les yeux noisette du Hero se reposèrent sur l'objet. Soudain, une étrange envie s'empara de Sylar. Il avait envi de poser l'objet sur son visage, juste pour voir...

Mais Sylar était fort et ne se laissait pas berner. Il décida de ne pas céder à la tentation et plutôt d'en savoir plus sur le propriétaire de l'étrange objet. Il S'adressa donc au type à genoux:

- "Vous avez oublié ça"...

Entre temps, Gabriel Gray s'était redressé. Il tenait dans sa main gauche le masque brillant et faisait face à l'homme en au sol. Sylar avait un air de brut, oui, l'air qu'ont les vilains garçons quand ils dérobent quelque chose aux pauvres petits sans défense...

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Le malchanceux commençait à avoir l'habitude de se faire remarquer en public. La plupart, les spectateurs était indignés, voir amusés. Jamais ils n'accouraient pour aider le pauvre homme.
Ce n'était pas aujourd'hui qu'il recevrait de l'aide d'un passant...

Il ramassa rapidement ses affaires éparpillé sur le sol. C'est alors que Milo commença à aboyer, puis se mit à attraper l'une de ses VHS. Stanley tenta de lui reprendre de la gueule, mais comme à son habitude, le chien ne lâcha l'objet qu'après un duel de force entre maître et animal et le pauvre homme se pris le plastique sur le nez- en attendant, la vieille le dépassa... La même qui faisait de 0,25 km/h de tout à l'heure...- Puis, il vit un homme passé devant lui ramasser un objet.
Il se mit à sa hauteur et pris cet objet qui n'était autre que son précieux masque. Stanley sentit son sang ne faire qu'un tour, puis se calma. Il voyait bien que cet étranger était lui aussi victime de cet étrange pouvoir qui obligeait tous ceux qui regardaient trop longuement le masque à le mettre mais, le soleil était encore haut dans le ciel et même si l'inconnu aurait voulu mettre le masque, il aurait été très dessus. Une chance pour Stanley que ce masque ne fonctionne qu'une fois la nuit tombée... De toute manière, si le soleil aurait été couché, personne n'aurait pu résister à la tentation de le porter.

Ipkiss sursauta un instant puis, après avoir vite remis ses affaires en "ordre", se releva en même temps que son interlocuteur qui venait de lui tendre le masque.

Il n'avait pas l'air très commode et Stanley ne put s'empêcher de penser à Dorian Tyrell, lorsqu'il vit le visage de cet homme. Il chassa d'ailleurs rapidement cette pensée de sa tête.
- "Vous avez oublié ça"...

Très sympathique... Quoique, cet homme avait tout l'air d'être du genre "pas très amical" mais, si Stan devait se fier aux apparences, il ne s'en sortirait plus. Et puis, au pire des cas, si l'homme devait s'enfuir avec l'artefact, son chien -qui avait goûté aux pouvoirs du masque et ne le quittait plus- allait surement lui courir après... Et Stanley seul savait combien son chien était intelligent et tenace lorsqu'il s'agit de protéger son maître et ses intérêts...
"M-merci..."

Même si l'homme en face de lui paraissait un peu hostile, il avait quand même aidé Stanley, qui aurait certainement oublié le masque sur ce coin de béton.

"Bonjour! Je suis Stanley Ipkiss!"un peu rentre-dedans comme entré... "Heu... je suis désolé... mais ça doit faire une demi-heure que je tourne en rond dans ce foutu parc!" Il accompagna ces paroles de grands gestes faisant occasionnellement tombé quelques vêtements qu'il essayait de tenir tant bien que mal entre ses bras et lui tendit une mains amical... Pour pouvoir récupéré son masque
Il esquissa enfin un petit sourire gêner.

Il fallu quelques secondes au Hero pour remarquer que l'inconnu était accompagné d'un chien. Un petit roquet, sans doute un Jack Russel, Sylar ne put s'empêcher de penser au seul chien qu'il connaissait: Mr Muggles, le petit clébard de la mère de Claire Bennet. Celui qui se trouvait là, devant lui était apparemment très agité, il courait partout et semblait chercher un prétexte pour jouer. Quiconque connaissait Sylar aurait su que cet animal allait l'énerver s'il ne se fixait pas quelques minutes. Gabriel Gray n'était pas homme à chien, il était un Hero et pas un banquier qui s'affublait de valises...

L'homme aux bagages rompit le petit délire cérébral de Sylar qui fixa alors l'inconnu. Celui-ci venait de le remercier. Étrangement, ce mot : "Merci", Sylar ne l'entendait pas souvent. Presque jamais à vrai dire. Rares étaient les personnes que Sylar avait aidées. Mais qui dit nouvelle vie, dit aussi nouveau comportement. Et celui de Sylar semblait porter ses fruits. Aussi, quand l'inconnu tendit la main pour récupérer son masque, Gabriel Gray lui tendit sans rechigner. Après tout, ce truc était laid et ne lui aurait sans doute servi à rien. Sylar laissa donc l'homme qui venait de se présenter reprendre son objet.

-"Enchanté Stan. Je suis Gabriel Gray."

Gabriel accompagna ses dires d'un léger sourire qui se voulait sympathique. Pour encore prouver sa volonté d'être plaisant, le Hero fit une chose qu'il n'avait plus faite depuis des lustres, du moins pas sans obtenir une compensation, il offrit son aide.

-"Que cherchez-vous? Je peux peut-être vous aider. Je connais assez bien le coin. J'habite pas loin d'ailleurs, au 109 rue du Septième Art."

Gabriel attendit la réponse de son interlocuteur. Il ne put s'empêcher de regarder le petit chien qui se trouvait non loin de son pied droit. Il se retint de donner un coup de pied à la bestiole...

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"Enchanté Stan"... Cette phrase étonna Stanley qui avait l'habitude que les gens l'appel par son nom. Ce n'était pas déplaisant, juste étrange... et agréablement surprenant! Il voulait quand même remarquer qu'il n'appréciait pas trop ce genre de familiarité mais, le mensonge et lui faisait deux...

Il récupéra son masque avec un immense soulagement, laissant échappé malgré lui un léger soupire. Tout en imaginant ce qu'il aurait pu se passer s'il serait tombé sur un voleur ou un criminel... De toute façon, l'objet ne payait pas de mine derrière cette matière de bois et ce teint verdâtre qui faisait penser que ce masque n'avait que peu de valeur...

De son autre main, Staney tenta de serrer celle de Gabriel. Ce nom lui fit rappeler celui de l'ange... Il eut un sourire en coin à cette pensée.

"Euh... Attendez voir..."

Il remonta ses valise qui commençait à glisser de ses mains afin de sortir un morceaux de carton blanc déchiré de la poche de son pantalon. Il se tourna pour lire le papier afin que son interlocuteur puisse voir l'adresse à son tour.

Quel choc lorsque Stanley découvrit que son adresse correspondait à celle de Gray!

Les yeux écarquiller et la bouche béante, il froissa la feuille pour éviter que son interlocuteur ne voit l'adresse.

"Heu... En fait, je pense qu'une fois à l'extérieur de ce parc je pourrais me débrouillé!"

Son sourire amical se transforma en la grimace qui faisait toujours lorsqu'il mentait ou était gêné... Ce que la plupart des gens font lorsqu'ils veulent cacher quelques choses... Tout ce que Stan espérait c'est que Gabriel n'est pas vu la feuille et le conduise jusqu'à la sortit du parc.

Spoiler:

Décidément, ce petit bonhomme en costard amusait beaucoup Gabriel Gray qui le regardait gigoter dans tous les sens avec ses affaires. Il avait à l'évidence de gros soucis de maitrise de lui-même et était sans aucun doute mal dans ses pompes. Il y a encore quelques années de cela, Gabriel était lui aussi un type un peu paumé, un ringard qui réparait des montres. Mais les choses peuvent changer, Sylar le savait pertinemment bien, c'est pourquoi il décida de ne pas enfoncer Stan et son petit roquet ridicule. Aussi, quand il sortit un petit morceau de carton de la poche de son pantalon, Gabriel fit semblant de s'intéresser à lui, pour être gentil bien entendu. Étrangement, il n'eut pas le temps de lire ce qui était noté sur le bout de carton car Stan le chiffonna sous ses yeux. La bouche béante et les yeux écarquillés, son interlocuteur paraissait choqué. Plus le temps passait et plus Gabriel trouvait ce type vraiment bizarre : tout d'abord il se promenait avec une tonne de valises, un masque ridicule et des dvd et vhs de vieux films. Pour s'accorder à la mine de Stan, Gabriel fronça les sourcils, en attendant que ce type s'explique ce qu'il ne tarda pas à faire.
Stan semblait vouloir qu'il le mène en dehors de ce parc, mais quelque chose avait changé dans son attitude, il était encore plus mal à l'aise, comme gêné par la présence de Sylar qui n'avait, pour une fois, rien fait de mal. Sylar gardant cette idée à l'esprit répondit au type:

-"C'est pas un problème, la sortie est juste là"

Dit il en désignant la fin de l'allée. Car c'était bien vrai, la sortir Est du parc était droit devant les deux compères. Stanley ne devait pas l'avoir vue étant donné qu'il s'était concentré sur le ramassage de ses affaires et avait depuis lors des difficultés à se concentrer et à se calmer. Faisant allusion à sa grimace étrange, Sylar poursuivit:

-"Est-ce que tout va bien?"

Campé dans ses rangers, le tueur en série dévisagea Stanley et son petit clébard, ce couple étrange se tenait devant lui depuis quelques minutes maintenant et Sylar avait comme un doute, une intuition, ils devaient cacher quelque chose, une chose qui devait avoir de la valeur sans doute. Autrefois, Sylar aurait découpé le crane de Stan pour savoir de quoi il retournait mais depuis son récent emménagement au 109, Gabriel s'était promis d'être "normal", il attendrait donc que les informations viennent d'elle même, que Stanley lui avoue tout ses petits secrets...

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Stanley se méfiait un peu... La dernière personne qui s'était intéressé à lui, se fut Tina... Et encore! Elle ne l'aimait que parce qu'il portait le masque... (C'est ce qu'il pensait en tout cas). C'était étrange de voir qu'un homme avait naturellement de la sympathie envers Stan qui ne se considérait que comme un pauvre type qui tentait tant bien que mal à être bien perçut.

Gabriel semblait même intriguer par Ipkiss. Il semblait avoir vu ce que la plupart du temps les gens prennent pour une timidité inquiétante, que Stan cachait quelque chose. Savait-il qu'ils étaient voisins d'immeuble? Était-il de la police et connaissait les antécédents du Mask? Ou pire? Était-il au courant pour les pouvoir du masque?

Non! Rien de tout cela apparemment... Non, simplement de la curiosité.

Son interlocuteur pointa du doigt devant lui pour indiquer un grand portail ouvert et Stan n'eut pas le choix que de demander l'adresse... Après tout, il allait encore se perdre on ne sait où et il devrait encore demander l'adresse à un passant...

"-109 rue du 7e art vous dites? Pas loin? Il me semble que je vis juste à côté! Nous pourrions faire la route ensemble? Si ça ne vous dérange pas bien sûr!"

Voilà qui est bien! Il retrouverait son chemin et en même temps, il n'aura pas à dévoiler son adresse à cet inconnu...

Stanley avait comme un mauvais pressentiment. Malgré l'aide que lui apportait cet homme, il avait peur. Après tout, il ne voulait pas s'encombrer d'un harceleur, voleur ou pire encore... Et il venait d'arriver après tout! Ce n'était pas aujourd'hui qu'il se ferait des amis.

Le soleil commençait d'ailleurs à se coucher, même si l'heure indiquée une fin d'après-midi et il ne voulait pas qu'il ait des problèmes avec un quelconque objet magique et un inconnu croisé en pleine rue... S'il s'éterniserait, l'obsession de porter l'artefact serais trop grande... Il fallait donc rentrer au plus vite.

-"Est-ce que tout va bien?"

Stan savait pertinemment qu'il ne savait pas mentir ou cacher la vérité... Ce qui se révélait assez énervant par moment.

"Oui, ne vous inquiétez pas! Je suis un peu fatigué de cette journée..."

Encore un mensonge... Stanley n'était pas du tout fatigué... Mais il fallait bien trouver quelque chose à dire autre que "Non! En fait vous me stressez"

Spoiler:

Sylar aurait pu se jurer que le petit mec en costume de banquier allait essayer de se débarrasser de lui au plus vite. Gabriel Gray savait qu'il était un peu étrange et faisait sans doute peur aux "petites gens", c'était normal après tout, des années d'ouverture de crane avaient fait de lui un homme peu recommandable. Aussi lorsque le dénommé Stanley lui proposa de l'accompagner jusqu'à son appartement, Gabriel fut surpris, agréablement surpris. Il aurait encore quelques minutes à passer avec cet homme, c'était mieux que de devoir rester seul, encore. Sylar sourit donc à Stanley, comme pour le remercier de bien vouloir se mettre en danger avec lui.

-"Bien, allons-y alors."

Gabriel fit signe à l'homme de lui emboîter le pas. Ce faisant, il ne put s'empêcher de remarquer que Stanley avait beaucoup trop de bagages à porter à lui seul, d'autant plus si il avouait être fatigué. Et le petit chien ne l'aiderait pas, que du contraire. Dans un élan de générosité ultime, Sylar proposa donc son aide, une nouvelle fois, à ce petit homme qui semblait si nerveux.

-"Je peux peut-être vous donner un coup de main. Je ne tiens pas à ce que vous lâchiez vos bagages en plein milieu de la rue. Je doute que les automobilistes aient envie d'épargner vos DVD."

[i]Sylar attendit donc la réaction de Stanley, ce qu'il venait de dire était bien vrai: si il arrivait qu'Ipkiss laisse à nouveau tomber sa valise au moment de traverser la rue, il n'aurait pas le temps de ramasser quoi que ce soit avant que les nombreuses voitures et taxis se ruent sur ses possessions.

Et par la même occasion, vous devriez peut-être attacher votre chien...

Non pas que Gabriel eut été effondré si la saucisse sautillante se faisait aplatir par un poids lourd, mais il valait tout de même mieux que ce clébard soit neutralisé. Hors du parc, il était plus que dangereux de laisser gambader un chien mal éduqué. Pendant que Stanley décidait si c'était une bonne idée de confier ses possessions à un inconnu, Sylar fut assailli par une idée effrayante: il se vit, lui le tueur en série, traverser le passage clouté de la 18e rue avec un Jack Russel en laisse, les automobilistes se moquant ouvertement du ridicule de la situation. Revenant à la réalité , Gabriel pria intérieurement pour que Stan lui confie sa valise plutôt que son chien, il en allait de sa fierté tout de même.

Invité

C'était bien dans ses habitudes d'être maladroits et pas très agile... D'habitude, les passants se moquaient plutôt que d'aider le pauvre homme. Cette fois-ci était différente. En plus d'aider Stanley a retrouvé son chemin, Gabriel lui proposait son aide pour porter ses valises.

Pour changer, Stan eut un instant d'hésitation avant de lui passer une de ses nombreuses valises. Celle-ci, non celle-la... non aller on lui passe celle-ci! Finalement, il se décida à lui tendre la plus petite des valises pour ne pas avoir l'air d'un profiteur de première en fatiguant le moindre guss un peu trop sympa qui lui proposerait son aide.

"Merci beaucoup" Il eut un rire gêné.

Et c'était à ce moment précis que Stanley se décida à se souvenir qu'il avait en fait rangé son masque dans cette valise pour éviter d'alourdir les bagages trop encombrant... Génial! Il n'allait quand même pas reprendre cette mallette pour lui donner le gros bagage à main?
"Faites attention! J'y ais mis des objets fragiles à l'intérieur"

Tant pis! Ce n'était pas comme si son interlocuteur allait fouiller les valises...

Celui-ci avait d'ailleurs proposé d'attacher Milo... Et puis quoi encore? De toute façon, Stan n'avait pas de laisse sur lui...

"Milo? Noooon! Vous inquiétez pas! Il reste tranquille..."

Bon! Biens sûr, pendant ce temps, le chien alla faire ses besoins sur la roue d'une poussette égaré.

Il se retourna vers le clébard

[i]"Milo! Non!... Si vous voulez le tenir, c'est comme vous voulez..."

S'il avait peur pour Milo, il n'avait qu'à le tenir lui-même... Sinon, qu'il se contente de garder précieusement la valise qui contenait le Masque pour éviter qu'il ne vole pas travers les trottoir de l'allée.

Spoiler:

Sylar scrutait avec attention les gestes de son interlocuteur. Vu de loin ce dernier aurait pu passer pour un fou à s'agiter comme un pantin ses valises à la main. Mais en bon héros qu'il était à présent, Gabriel Gray redoubla de patience et laisse tout le temps qu'il fallait à Stanley pour choisir la valise qu'il allait lui confier. S'il hésitait tant, c'était sans doute car il avait peur que Gabriel n'abime ses possessions. Stanley avait pourtant tort de penser cela, il ne viendrait en effet jamais à l'idée de notre homme de nuire aux biens d'autrui enfin, ce n'était plus son passe-temps à présent.

Stanley lui confia enfin une petite valise légère, que Sylar prit dans sa main droite. Il fit mine de débuter la marche vers la sortie du parc. A la remarque de Stanley, Sylar ne répondit que par un petit hochement de tête affirmatif, juste pour le rassurer, le convaincre qu'il n'allait pas s'enfuir en courant avec son ridicule petit bagage. Sylar se dirigea donc vers le portail qui incarnait la sortie du parc et déboucha sur un trottoir presque désert. Heure de bureau oblige, la foule pressée était encore massée dans les bureaux des différents buildings qui encerclaient l'espace vert que les deux compères venaient de quitter.

Sylar jeta un oeil derrière lui pour vérifier qu'Ipkiss le suivait toujours. Il put remarquer avec un dégout certain que l'horrible roquet faisait ses besoin sur la roue d'une poussette qui appartenait à une jolie rousse aux formes avantageuses. Pour se prémunir de recevoir les reproches de la mère fraichement parfumée, Sylar détourna le regard et traversa la rue, Stanley le suivait de près et marmonnait quelque chose à propos du chien. A dire vrai, l'homme proposait à Gabriel Gray de porter son chien.

-"Le porter? Non! Vous avez raison, il est mieux en liberté..."

Sylar, Stanley et le chien se trouvaient à présent sur le trottoir d'en face, nul ne sait par quel miracle mais le clébard avait réussi à traverser sans se faire aplatir, il devait avoir l'habitude de la ville pensa Sylar qui contournait à présent le pâté de maison. Le 109 rue du Septième art se trouvait à cent mètres au bout de la rue.

-"Voilà, nous y sommes...J'habite dans cet immeuble là bas."

Dit il en pointant du doigt le bâtiment en question. Sylar attendait qu'Ipkiss lui dise où il résidait ou, du moins, reprenne sa valise pour qu'il puisse retrouver son fauteuil et ses pénates. Il faut dire que ce type stressé et son toutou commençaient à épuiser les ressources de l'ancien tueur en série qui aurait préféré rejoindre au plus tôt son appartement et finir le pack de bière de son colocataire...

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