Une journée comme les autres (PV Blair Waldorf)

Pause de midi. Gabriel Gray, honnête horloger, referma d'un tour de clé la porte de son magasin. C'était ainsi tous les midi, l'homme se donnait l'autorisation de respirer et de se changer les idées avant de rouvrir sa boutique en début d'après midi. Réajustant ses lunettes sur le haut de son nez, Gabriel Gray se dirigea à pas lents vers son vendeur de Hot Dogs fétiche pour y commander son repas. A l'approche de la roulotte de Greg, Sylar retint un juron. Un car de touristes asiatiques venait de prendre d'assaut la petite échoppe. Ordonné, les petites personnes aux cheveux raides et noirs attendait de pouvoir savourer l'un des mets typiques des "améycains". Prenant place dans la queue derrière un homme armé d'un appareil Nikon, Gabriel Gray s'imaginait ce qu'il aurait pû leur faire pour obtenir la première place dans la file. Notre homme s'imaginait leur parler:

*Je me demande pourquoi ces nabots sont venus ici. D'habitude, il n'y a jamais personne qui ose avaler ce que vend Farouk. Tiens, qu'est-ce que je leur dirais s'ils me comprenaient? Ah Ah. Je leur dirais sans doute d'une voix menaçante, à la froideur bien dosée et en détachant chaque syllabe qu'ils devraient plutôt aller voir Yin et Yang au bar à sushis du coin de la rue. Parce que, là bas, au moins, ils pourraient commander en utilisant leur langue ridicule. Ou alors, d'une voix plus calme encore, une voix pleine d'assurance et en les fixant dans les yeux, je leur demanderais s'ils connaissent Hiro. Et là je leur dirais sans changer de ton que c'est moi le tueur de sa BD. Et quand ils feraient des gros yeux ronds et s'agripperaient à leur appareil photo, je partirais d'un rire gras, comme celui qu'on voit dans les films, un rire que les méchants cinglés utilisent, oui je leur dirais ça et là, ils s'enfuiraient en courant et diraient que le mossieur à la voix menaçante est un tueur, que c'est Sylar et que sa voix leur a fait peur...*


-"Monsieur Gray! Comme d'habitude je suppose?"

Sorti des méandres de son imagination, Gabriel Gray se rendit compte qu'il était arrivé devant le stand et que c'était à lui de commander. Esquissant un sourire pour le vendeur et joignant ses mains, Gabriel imita l'accent asiatique pour passer sa commande. Bien entendu, sa voix était hésitante, son ton un peu bégayant et mal adapté à la situation mais Gabriel Gray se fit tout de même comprendre:

-"Oune Hotche doug"

Farouk partit d'un petit rire qui laissait entendre qu'il avait bien comprit pourquoi Gabriel agissait de la sorte et prépara le repas de notre homme. Les touristes qui étaient encore dans les parages se précipitèrent dans le car qui les attendait en prenant soin d'immortaliser le vilain raciste "améyicain" qui s'était moqué d'eux.

Tendant le Hot Dog à Gabriel Gray, Farouk lui décocha un clin d'œil complice. Gabriel se saisit du pain chaud et remercia le commerçant en reprenant sa voix normale, son accent de vilain paumé et ses manières habituelles.

-"Merci FarouK. A demain. En espérant que le tourisme ne soit pas florissant toute l'année..."

Déposant 3 dollars sur le comptoir, Gabriel tourna les talons pour se diriger vers les marches d'un bâtiment public. C'était là qu'il déjeunait, tous les jours, sans exception. C'était son endroit, sa place et le seul lieu où il ne se sentait pas épié par les regards des jeunes de l'université de la ville qui se tenait quelques rues plus loin. Il faut bien avouer que Gabriel déjeunait devant les marches d'un tribunal. Un lieu peu couru des élèves de bonne famille...

Le temps étant radieux, Blair décida d’aller visiter la ville qu’elle avait choisie ; le New Jersay pour prendre un nouveau départ et oublier son histoire Chuck/Nat en attendant que le décorateur et les déménageurs aient finis son appartement dans lequel elle venait d’emménager. Elle avait mise c’est plus hautes chaussures vernis à talons et portait une robe haute en couleur d’un rouge éclatant que sa mère avait crée accompagné d’un sac noir brillant. Avec ses habits de marque, Blair avait confiance en elle. B se mit à observer autour d’elle, cette ville n’avait rien à voir avec la précédente.

*Ici c’est tout l’envers de Manhattan, cette ville est l’envers de moi-même, j’espère qu’il y a des endroits branchés et des magasins de mes marques préférées.*

B reprit ses esprits. Après tout, elle était venue dans cette ville pour changer, et être un peu moins égoïste et imbu de sa personne.

Elle approchait à petit pas d’un grand bâtiment dont le soleil en touchait le toit. Cette bastille, qui semblait s’apparenter, à première vu, à un tribunal tout en continuant à regarder autour d’elle, quand soudain elle sentie une main lui attraper l’épaule par derrière puis essayer de lui prendre son sac à main. Elle se retourna et vit un homme vêtu de noir au regard sombre. Elle ne voyait que ses yeux car il était cagoulé. Blair s’accrocha désespérément à son sac comme à sa propre vie ce qui, somme toute, n’était pas évident car l’homme pesait deux fois son poids et l’entraînait vers lui. Elle se mit à crier ;

- Mais lâcher moi !

Le voleur sortie un couteau et le pointa en direction de la poitrine de Blair. B ne savait plus quoi faire, elle adressa un regard aux personnes qui étaient spectateurs de la scène et qui ne daignaient venir l’aider tout en continuant de se suspendre à son bien. Pour la première fois Blair était la victime.

- Venez m’aider enfin !!

Alors que le soleil pointait son nez au dessus de la bâtisse qui trônait derrière Gabriel Gray, ce dernier acheva d'une bouchée son repas. Se léchant les doigts, il chercha des yeux le kiosque à journaux où il achèterait son Coca-Cola quotidien. Prenant appui sur ses genoux, il se releva, épousseta son pantalon et descendit quelques marches pour se retrouver sur le trottoir. C'est à cet instant qu'il la vit. Une jolie fille vêtue d'un rouge criard. Elle avait de longs cheveux bruns et brillants et se trouvait à quelques dizaines de mètres devant lui. Elle avait l'air sereine et dégageait une assurance peu commune aux jeunes femmes de son âge. Gabriel a fixa assez longtemps pour apercevoir un type louche qui s'approchait d'elle à pas feutrés. Fronçant les sourcils, Gabriel Gray qui sentait remonter en lui ses bas instincts marcha en direction de la demoiselle. Ses poings se serrèrent, ses épaules se voûtèrent très légèrement, Sylar chassait.

Notre homme se trouvait à une dizaine de pas quand le type louche se saisit du sac brillant et apparemment très cher de la jeune femme. Sylar la vit s'agripper à son bien et planter ses talons hauts dans les dalles du trottoir pour freiner. A présent, Sylar faisait face à l'homme et la fille lui tournait le dos. Sylar put remarquer que le type était masqué, un vrai lâche. Attaquer de jour, une proie facile sans se montrer, c'était digne d'un couard. La jeune femme appela à l'aide . Le voleur, lui, fixa Sylar avec un sourire satisfait. Il faut dire que Sylar avait le look "horloger": lunettes en écaille et vieux costume élimé.

*Mais enfin pourquoi personne ne bouge, je vais finir par lâcher, ou pire me faire tuer.*

Blair sentit la lame du couteau se rapprocher dangereusement de sa poitrine, elle déglutit avec difficulté, la gorge serrait, son estomac nouait. Elle était complètement désespérée et affolée. Puis soudainement, un homme de taille moyenne, les cheveux foncés, dissimulant deux yeux au teint havane derrière des lunettes, apparut. Ce n’était pas vraiment le sauveur qu’elle attendait mais lui au moins c’était déplacé pour elle. Le messie secoua le détrousseur avec une facilité surprenante, il se retourna et fit face à Blair qui venait de récupérer son bien :

- «Dit pardon à la madame »

Blair entendit pour la première fois la voix de celui qui l’avait défendu. Le regarde de celui-ci s’était obscurcit. Elle plissa les yeux et replaça une mèche de cheveux qui s’était défaite pendant l’altercation derrière son oreille, Avec douceur, le soleil étala sa chaleur sur son visage de porcelaine mais elle n’y fit guère attention. Elle était bien trop occupée à regarder son sauveur qui semblait tenir plus fermement le vilain entre ses serres. Il se tourna vers elle de manière à s’adresse à elle :

- "Bonjour mademoiselle. J'en fais quoi selon vous?"

Blair trouva à la fois insolite et sympathique de sa part de lui demander son avis. Elle jeta un coup d’œil à son agresseur qui se débâtait de toutes ses forces en vain.

*Après tout je ne connais pas la raison de son geste, je devrais peut être le laisser partir, il a sûrement une famille à nourrir et pour qui il a fait ce délit…*

Blair songeât quelques secondes puis des mots finirent par sortir de sa bouche pulpeuse :

- Relâchez le s’il vous plaît…


Blair avait choisit d’être clémente, ce qu’elle n’aurait jamais fait auparavant. L’homme qui était interminablement suspendu, la remercia d’un signe de tête. Puis regarda son sauveur et lui demanda :

- Comment vous remercier Monsieur?

L’homme lui montra un endroit tout à fait charment en bas de la rue, et il en profita pour se présenter, puis il l’invita à marcher à coté de lui.
Blair connaissait enfin le nom de son chevalier servant.

*Gabriel Gray, comme l’ange du même nom*

La coïncidence était amusante. Blair bien décidait à savoir comment Gabriel avait réussit un tel exploit et quand B a une idée en tête il est très dur de lui enlever, elle commença sont interrogatoire avec subtilité sans que son interlocuteur ne s’en aperçoive.

- Alors Monsieur Gray, que faites vous dans la vie ? Êtes vous pompier ou sportif un métier de ce genre ?

En commençant par son métier, elle pourrait savoir d’où lui vient sa force physique. Son travail devait avoir un rapport dans le domaine du sport même si son physique était loin d’un joueur de football ou même d’un entraineur, il était plus du style d’un professeur de yoga.

Le soleil tapait de plus en plus fort sur la nuque de Blair qui avait mis ses cheveux, d’un châtain que la réverbération des rayons rendaient lumineux, sur le coté droit de son épaule. La chaleur devenait de plus en plus imposante. B se mit à se frotter le cou qui devenait rouge. Une envie pressante de pénétrer dans le bar se fit sentir chez la jeune fille qui se voyait fondre comme du chocolat. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres, Blair pouvait déjà sentir la fraîcheur que comportaient les lieux.