Illusions et désillusions

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Amestris étant une nation située à l'intérieur des terres, Ed avait vécu ses seize premières années sans jamais voir la mer. Par la suite, après avoir été projeté dans un autre monde, il avait eu l'occasion de traverser la Manche. Mais il avait découvert que les vastes étendues d'eau le mettaient plutôt mal à l'aise, et n'avait donc pas cherché à s'en approcher quand il pouvait l'éviter. Il était arrivé dans cette ville d'un autre monde depuis quelques semaines à présent, et en avait exploré les principaux lieux, mais il n'avait pas été tenté de se rendre sur la plage. Voir la taille de l'océan sur une carte lui avait suffi.

Par contre, les cours d'eau n'avaient jamais perdu leur attrait. Il aimait s'asseoir sur la berge pour simplement écouter les clapotis de l'eau, observer les mouvements du courant, ressentir la fraîcheur et l'humidité de l'air. Et puis surtout, il aimait se remémorer les souvenirs qu'il pouvait y associer. Près de son village natal, il y avait une rivière, et elle avait été témoin de bien des évènements lui étant liés. Des joies, des peines. Des réconciliations, des disputes. De petites plaisanteries, de grandes frayeurs. Des enfants jouant à faire des ricochets, des militaires jouant à faire la guerre.

Et dans tous ces souvenirs, il y avait Alphonse. Al, son insupportable petit frère, son adorable petit frère. Une autre moitié de lui-même, dont il était séparé. Il avait voulu se sacrifier pour le sauver. Mais il était encore en vie. Alors il était possible qu'il ait échoué. Il préférait ne pas l'envisager, mais ne parvenait pas à écarter cette possibilité. C'est pourquoi il lui fallait rentrer. Il devait vérifier. Et si son sacrifice n'avait pas fonctionné une première fois, il devrait s'assurer de ne pas se rater la deuxième. Al était sans doute le meilleur être humain qu'il ait jamais rencontré, il valait bien mieux que lui. Il méritait de vivre. Et Edward était prêt à tout pour le lui garantir.

Tout en marchant le long du fleuve dans une direction lui permettant de s'éloigner des bruits de la ville, Ed se força à ignorer ces sombres pensées et à profiter de sa promenade. Après quelque temps, il longea un recoin dont la ressemblance avec un lieu de son passé lui donna envie de s'attarder. S'il avait été à Rizemboul, juste là derrière la base du pont, il aurait pu trouver son jeune frère venu s'isoler après une dispute en attendant qu'il vienne le chercher. Sans y penser, Edward s'avança en direction de la construction, souriant en apercevant la tête d'un garçon au cheveux blonds... avant de stopper net.

L'espace d'un instant, il avait cru aller à la rencontre d'Alphonse. C'était ridicule. Cela faisait plus de sept ans qu'il n'avait plus vu la tête de son petit frère. Quand finirait-il par s'habituer à l'idée qu'il ne risquait plus de le voir ? Du moins tant qu'il n'aurait pas trouvé un moyen de rentrer. Il se remit en route pour regagner le chemin, accélérant le pas de contrariété. Pour évacuer sa frustration, il donna même un coup de pied dans un malheureux caillou qui avait eu la mauvaise idée de se trouver sur son trajet.

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Aaaaaaahhhhhhhh aaaaahhhhh

Ihihih

Horreur ! Malheur !
Ahhhh !

Oui, je suis le Comte Olaf

Horreur !

Je suis un bouc, je suis en rut

Horreur ! Malheur !

Oui oui oui je vis dans l'ordure

Horreur !

Je pue la sueur et la luxure
Je fume, je bois, j'ai tous les vices, et j'ai du poil partout sur les cuisses
Je vous déteste, je vous maudis !

J'suis complèt'ment POURRI !

Quand j'vois un gosse, j'lui fous une claque,
Quand j'vois une vieille, j'lui pique son sac

Je crache je rote, rien ne m'arrête
Car aujourd'hui Olaf c'est une bête !

C'est en fredonnant ce petit air, qu'il s'était attribué, que le Comte découvrit avec un sourire avide le petit garçon au bord du fleuve.
Son sang ne fit qu'un tour. Ses lèvres étaient tellement étirées à l'idée de son future forfait qu'il croyait que sa bouche allait éclater.
C'est alors sur la pointe des pieds, dont le bruit des pas étaient étouffés par l'herbe, qu'Olaf, tel un beau diable, s'approchait petit à petit du jeune homme qui était face au fleuve.
A deux doigts du crime perfide, il passa sa langue sur ses dents, tellement la jouissance était intense et orgasmique.

Aussi, posa-t-il finalement la paume de ses mains crasseuses sur le dos de la victime.
Ce dernier n'eut pas le temps de se retourner que déjà il se retrouvait projetté dans l'eau glacée du fleuve, accompagné d'un spectaculaire plouf ! qui terassa de rire le Comte qui se tennait le côtes sur l'herbe sèche, les yeux humides.

Ses ricanements méphistophéliques s'élevèrent jusque dans les aires et raisonnèrent jusqu'en enfer.
Ainsi, c'est plié en deux qu'Olaf quitta le bord du fleuve pour s'enfoncer dans les bois luxuriants où il se cogna la tête, toujours baissée de dérision, à une personne qui n'avait pas raté une miette de la scène...

Spoiler:

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Elle n'en pouvait plus.... Elle ne pouvait plus rester confinée à l'intérieur de cet appartement. Même avec les fenêtres grandes ouvertes, elle suffoquait. Elle avait alors décidé de sortir de l'appartement. Sa coloc n'étant pas là, elle n'avait personne à qui parler... et puis ce n'était pas très grave, elle ne voulait pas parler. Elle voulait simplement pleurer. Elle voulait qu'on la lâche. Depuis que Remus était.... depuis qu'il était parti, tout le monde lui disait "ça va aller", "ça va passer".

*Non ça ne va pas aller, non ça ne va pas passer. Remus est mort.*

Son Remus. L'homme de sa vie. Elle ne verra plus jamais son sourire si apaisant, ses petites rides qui bougeaient quand il rigolait, elle ne profitera plus de sa nouvelle famille. Il était celui qui la comprenait. Et si c'était n'importe qui d'autre qui était parti, lui ne dirait jamais "ça va aller, ça va passer". Elle voulait juste expulser cette tristesse hors d"elle. C'est pour cela qu'elle était sortie se balader, suivant le bord du fleuve. Elle voyait tant de personnes heureuses.

*Comment faire pour l'être à mon tour?*

Elle avait réussi. Elle avait tout perdu.... Non pas tout. Il lui restait son Teddy. Elle sortit une photo de sa poche. Son Teddy qui jouait avec le dragon en peluche que lui avait offert Harry, son parrain et qui rigolait jusqu'à ce qu'il remarque qu'un appareil photo le fixait. Appareil photo à qui il faisait un immense sourire.
Elle s'arrêta. Elle sourit à la photo.

"Oui mon Teddy, je reviendrai bientôt, je te le promets. Maman t'aime très fort mon bébé."

Elle se posta à la limite du bois qui jouxtait le bord du fleuve. Elle trouvait une certaine ressemblance entre celui d'ici et celui de Poudlard. Mais étrangement, il ne l'effrayait pas du tout. Elle posa ses mains sur un tronc. Elle aurait aimé y écrire un N et un R entourés d'un coeur. Mais non, elle ne pouvait pas.
Soudain elle entendit un grand cri, suivit d'un bruit d'éclaboussure.

* Par Merlin !!*

Elle se retourna. La surface de l'eau était agitée et quelqu'un remontait à la surface. Un vieil homme arrivait dans sa direction. Il lui paraissait.... perturbé. Il venait de pousser quelqu'un dans l'eau et il était plié de rire. En plus, son rire était ridicule. Comme s'il essayait de se donner un style.... un style bourgeois ! Ce qui le faisait vraiment passer pour quelqu'un de dérangé. A quoi jouait il?
Il arriva à son niveau, mais ne semblait pas l'avoir vu, tant il rigolait.

"Non mais ça ne va pas !! Vous savez que vous venez de pousser quelqu'un dans l'eau. Vous êtes complètement malade mon pauvre. Allez à Ste Mangouste vous faire soigner!! Totalement barré ce type !!!"

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Lorsque sa tête heurta l’obstacle vivant, Olaf ne se redressa pas, au contraire ! il se jeta aux pieds de la personne, le corps agité de spasmes incontrôlés dus à la scène qui repassait sans cesses en boucle dans son crâne.
Cependant, ses contorsions s’apaisèrent quelques secondes avant de reprendre de plus belle à l’idée d’avoir eu un spectateur inconnu qui avait assisté à sa diablerie innommable.
Le Comte n’était jamais plus satisfait que lorsque quelqu’un pouvait admirer ses prodiges.

Mais, ce quelqu’un ne semblait pas animé du même humour que lui car, lorsque Olaf fit un effort pour se redresser, la doigts enroulés autour de la jambe de l’inconnue, il remarqua à travers ses larmes de rire que l’individu n’avait pas le sourire du tout.
Ses yeux embrumés devinrent plus clairs lorsqu’il les essuya d’un coup de manche.
C’était Une Spectatrice !

Ses jambes qui patinaient dans l’air se figèrent pour atterrir finalement au sol, où le Comte Olaf exécuta une élégante roulade afin de terminer debout, planté devant la jeune femme.
Avant d’avoir pu la dévisager, son regard se braqua sur ses cheveux qui étaient d’une couleur rose particulièrement particulière.
D’emblé, il se disait qu’il appréciait ce genre de femme qui se souciait le moins du monde du regard des autres, une femme qui ose ! Voilà ce qui lui fit dresser le bras au dessus de sa tête afin d’accomplir une gracieuse révérence.

Toutefois, cette fille n’en avait rien à faire et se mit à lui adresser des paroles scandalisées quant à son acte près du fleuve.

- « Pour être franc avec vous ma chère dame, non, ça ne va pas. Je suis à deux doigts de faire une crise d’incontinence ! Aaahhhhhhh ! J’ai tellement ri que mon ventre est devenu aussi dur que ce tronc d’arbre. »

Sur ce, le comte fut à nouveau englouti dans un fou rire interminable. Il dut d’ailleurs prendre appui sur l’épaule de la jeune femme pour ne pas se retrouver à terre.
Lorsqu’il fut remis, il jeta un coup d’œil à la fille rose qui ne partageait toujours pas son rire.

- « Vous connaissiez ce garçon peut-être ? Ne vous en faites pas, le fleuve n’est pas bien profond ! (le cadavre pourra être retrouvé rapidement ) Mais nous en oublions les bonnes manières ! Olaf, Comte Olaf, à votre service ! »

Bien qu’il ne savait pas vraiment ce qu’était St Mangouste, Olaf subtilisa la main de la jeune femme et y porta sa bouche, à la limite de l’indécence.

- « A votre tour de me révéler votre nom. Ensuite, vous aurez tout le loisir de rire de ma farce si ce sont les présentations que vous attendiez. »

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- « Pour être franc avec vous ma chère dame, non, ça ne va pas. Je suis à deux doigts de faire une crise d’incontinence ! Aaahhhhhhh ! J’ai tellement ri que mon ventre est devenu aussi dur que ce tronc d’arbre. »

Et il rigole.... Tonks commençait à se demander si elle avait bien fait d'intervenir... C'est vrai quoi.... Il est fou non? Il pousse quelqu'un, en rigole, on l'engueule, en rigole.... Et il salue... Il se croit où là?
Au théâtre? Comment allait l'autre personne?
Elle regarda par dessus l'épaule du "fou" et vit le jeune homme que l'on avait poussé. Il sortait de l'eau, cherchant son "agresseur". Mais étant de dos, il n'avait aucune idée de qui il pouvait s'agir.

*Mais qu'est ce qu'il fait?*

Il rigolait tellement qu'il s'appuyait sur elle pour ne pas tomber. Elle ne comprenait vraiment pas où était le comique dans tout cela. Lorsqu'il se calma, il lui parla du jeune homme, essayant une ou deux blagues qui se voulaient drôles et prit sa main.

*Eurk, c'est écoeurant!!! Merlin, faites qu'il arrête de lécher ma main. Pioufff et quelle odeur!!*

Tout en lui était repoussant. Son visage, son odeur, son comportement, son humour.... Par certains points, il lui rappelait Maugrey, son cher mentor.... Mais seulement par certains points.

- « A votre tour de me révéler votre nom. Ensuite, vous aurez tout le loisir de rire de ma farce si ce sont les présentations que vous attendiez. »

-"Ma bonne éducation m'oblige à me présenter. Je m'appelle Tonks et c'est tout ce que vous avez besoin de savoir. Votre farce ne me fait pas rire, même après des présentations en bonne et dûe forme. Monsieur, la vie n'est pas un jeu. Vous n'avez pas le pouvoir de jouer avec, et vous n'avez pas à le droit de prétendre que vous pouvez le faire. Vous croyez que tout le monde est joyeux? Que la vie est une pièce de théatre? Qui à une fin mais qui peut se rejouer infiniment? Non. Tout à une fin. Respectez la vie un peu. Parce que quand un proche la perd c'est la fin de la votre.

Après avoir fait son monologue, elle se retourna, prête à repartir de là où elle venait. Mais Tonks étant Tonks, elle trébucha contre une racine, et se rattrapa de justesse au tronc, sur lequel elle avait voulu faire un coeur, en hommage à Remus. Elle s'érafla les mains, et la douleur provoqua en elle, une montée de larmes. Et devant cet homme, devant cet être vil, elle éclata en sanglots.

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Tonks.
Cette jeune fille insensible aux farces de mauvais goût se nommait donc Tonks. Bien.
Le comte Olaf aurait aimé une autre réaction de sa part, au moins un petit rictus involontaire ! Mais rien. Pas même une esquisse de sourire, rien.
Pire. La pauvre sotte s’était mise à lui vomir un discours moralisateur sur la vie qu’il ne fallait certainement pas confondre avec un jeu.

Olaf ne pouvait pas admettre cela, il ne le voulait pas. La vie était pour lui une énorme pièce de théâtre où tout le monde avait un rôle à jouer, lui le premier.
La vie ne pouvait tout simplement pas être prise au sérieux, sinon la tristesse s’insinuerait partout…

La tristesse, voilà ce qui rongeait cette pauvre fille, cela se sentait à des kilomètres à la ronde. Seulement, Tonks n’avait pas encore trouvé le moyen d’effacer ses tourments.
Aussi, afin de la sortir de cette galère et de gonfler sa nouvelle troupe, le Comte ouvrit la bouche pour lui proposer une place dans son cours d’art dramatique, mais il fut stoppé net dans son élan par une étourderie de la femme aux cheveux rose qui trébucha soudainement contre une racine d’arbre.

Le premier réflexe d’Olaf fut… d’éclater de rire.
Cependant, ce rire fut vite dissimulé sous les traits d’une toux en voyant que Tonks s’était mise à sangloter lamentablement, libérant toute la tristesse qui s’était accumulée au fond d’elle.
Ses larmes venaient nourrir les racines de l’arbre qui lui avait pourtant fait du tord.

Le Comte hésitait. Il fallait nettoyer ses plaies aux mains, devait-il la jeter dans l’eau pour autant ? Il ne croyait pas. Cela ne lui plairait pas du tout, déjà sur un inconnu elle piquait une crise, alors sur elle-même…

Le Comte Olaf se pencha sur Tonks, accoudée au tronc.

- « Allons mademoiselle, levez-vous, prenez ma main. »

Il lui tendit sa main mais, voyant qu’elle ne réagissait pas du tout, Olaf entreprit de soulever Tonks en plaçant une main sous ses jambes et l’autre sous l’aisselle.
Elle ne pesait presque rien.

- « Séchez vos larmes, ma petite. Ma jaquette n’est pas imperméable et vous risquez de vous noyer en plus… Au moins ma farce vous aura-t-elle permise d’évacuer votre chagrin, car ce n’est pas seulement votre écorchure qui vous trouble. Il y a un peu de moi aussi, mais c’est tout à fait normal. »

La jeune fille dans les bras, Olaf poursuivit son chemin vers le bord du fleuve…

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Elle pleurait.... Encore.... Comme tout à l'heure avant de sortir, comme ce matin avant de se lever.

Mais qu'est ce qu'elle avait fait au ciel pour mériter ça? Ca ne suffisait pas d'être liée aux Blacks? Aux Malfoys? Ca ne suffisait pas d'avoir perdu nombre de ses amis dans cette foutue guerre? D'avoir perdu Remus?
Il fallait en plus qu'elle change de comportement comme de chemises... D'abord la névrosée hystérique qui hurle sur un pauvre gars qui a seulement voulu faire une blague et maintenant la fontaine qui arrose généreusement l'herbe et les racines au dessus desquelles elle se tient.....

Le pire, c'est qu'à Poudlard, avec ses amis, elle en avait poussé des gens dans l'eau... Donc elle aurait du rigoler... Mais non...

Elle entendait ce Comte Olaf lui parler, mais ne comprenait pas ce qu'il disait, perdue dans ses pensées. Elle restait prostrée par terre, en larmes...
Que lui apportaient les larmes? Même pas du soulagement, ni du repos.... Pourquoi pleurait elle autant? Elle n'en savait rien, sincérement! Elle n'avait jamais pleuré avant, quand les jours étaient meilleurs. Les larmes ne l'aidaient en rien maintenant. Elle étaient simplement là, tout le temps là. Tout le temps prêtes à intervenir dans les pires moments. Elle avait seulement 23 ans, mais avait l'impression d'en avoir 60 tellement elle était fatiguée par tout ce qui l'entourait.

Elle sentit qu'on la soulevait. Elle devait être lourde pour cet homme frêle, mais elle s'aperçut qu'il réussissait sans mal à la porter. Il lui parlait, lui disait de sécher ses larmes. Ce qu'il lui disait l'apaisait, étrangement. Elle regarda autour d'elle.
Même si elle était seule et triste, il faisait beau et le cadre dans lequel elle se trouvait était relaxant. Elle se rendit compte d'une simple chose: Olaf l'ammenait vers les bords du fleuve. Elle leva les yeux vers lui et passa ses bras autour de son cou. Elle lui sourit et dit après un ricanement:

« Fais attention à ce que tu fais. Si je pars à l'eau, tu pars avec moi ! »

Spoiler:

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Le Comte Olaf répondit à la jeune femme dans ses bras par un autre ricanement qui lui était propre, un ricanement inégalable et inimitable du fait qu’il fut travaillé durant de nombreuses années, jour et nuit, afin d’atteindre le ton qui lui convenait, c'est-à-dire l’écho qui se rapprochait le plus d’une moquerie de Diable déchaîné et excentrique.
Olaf ricana donc, ce tordu.

Il observa Tonks alors qu’ils se dirigèrent vers le fleuve. Elle paraissait se remettre de son chagrin et surtout, surtout, elle semblait tellement paisible et apaisée !
Le printemps était bel et bien de retour, sur ce visage en tout cas.

Une fois qu’il eut atteint le bord du fleuve, il se dit que même le temps était printanier, propice aux balades en bois, aux rêveries dans l’herbe allongé avec un épis de blé entre les dents, propice également… aux baignades…

En parlant de cela, le blondinet qu’il avait éjecté n’était plus visible nulle part, il avait dû se noyer. Non, son cadavre serait visible. Mais il semblait porter une lourde charge à son bras.
Ou bien, éperdu, il est parti pleurnicher dans les bois, cherchant désespérément sa maman.
En tout cas, sa victime n’était plus là, et c’était mieux ainsi.

Le Comte fut tiré de ses réflexions par Tonks qui avait entreprise de passer son bras autour de son cou. La petite futée, se dit Olaf, elle prend des précautions, à dessein !

- « Ne t’en fais donc pas ma jolie, je veux seulement rincer le sang de ta plaie »

Il lui adressa un énorme sourire de crocodile avant d’incliner ses jambes, la jeune fille toujours dans ses bras.

- « Donne-moi ta main, que j’y verse un peu d’eau, il ne faudrait pas qu’une armée de champignons viennent y établir une culture non ? »

Sur ces paroles, le Comte lui ôta son bras de son cou et fit mine de se pencher pour prendre un peu d’eau mais soudainement, le Comte Olaf se redressa, et, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la projeta en direction de l’eau où il attendit le Plouf ! avant de s’éclipser à toute vitesse, lançant le ricanement le plus diabolique qu’il n’ait jamais poussé.
Le visage de la pauvre fille à cet instant précis où elle fut balancée était un trésor inestimable pour Olaf. Il en rirait encore des années, pensa-t-il.

- « Vos larmes et votre plaie seront rincées à présent ! J’espère avoir eu le plaisir de vous divertir ne serait-ce qu’un peu ! N’oubliez pas que la vie est un grand jeu ! Je vous salue bien bas jeune fille Tonks. Au plaisir ! »

Et le Comte s’en fut.

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Toujours dans ses bras, Tonks regardait son "sauveur". Elle se méfiait. Elle lui souriait mais quelque chose lui disait de se méfier de lui...
Il lui parla, tentant de justifier son escapade vers le fleuve. Arrivés au bord, il se pencha en lui expliquant que c'était pour nettoyer sa main.
Elle le regarda. Il avait l'air sincère. Elle se laissa faire. Il se pencha pour prendre de l'eau et avant qu'elle ait eu le temps de le menacer des pires choses, elle se retrouva dans l'eau.

Lorsqu'elle remonta à la surface, elle ne put qu'entendre ce que lui dit le comte.

- « Vos larmes et votre plaie seront rincées à présent ! J’espère avoir eu le plaisir de vous divertir ne serait-ce qu’un peu ! N’oubliez pas que la vie est un grand jeu ! Je vous salue bien bas jeune fille Tonks. Au plaisir ! »

Elle le vit partir, et entendit son rire.

Elle nagea jusqu'au bord de la rive. Elle sortit de l'eau et secoua ses cheveux dans l'espoir de les sécher. Elle avait laissé sa baguette à l'appartement.

-"OLAF !!!! TU VAS ME LE PAYER !!!! JE TE LE JURE!! NE CROISE PLUS MA ROUTE OU TU VAS LE REGRETTER TRÈS LONGTEMPS!!"

Elle reprit sa respiration et explosa de rire. Elle n'avait pas rigolé comme ça depuis un bon moment, et elle se rendit compte qu'en fin de compte, elle l'aimait bien de gars, même si à cause de lui elle était trempée!!