109, rue du Septième Art
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 Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE

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MessageSujet: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyDim 25 Avr 2010, 21:21

Evey avait beau avoir cogiter pendant des heures sur la possibilité de faciliter ses dialogues avec des inconnus, devenant sociable et évitant de paraître effrayante sans se laisser aller dans de longs dialogues, qu’elle avait continué à marcher sans regarder où elle allait. Ses pas avaient fini par la mener aux abords d’un étang, dépourvu de toute présence humaine hors que la sienne. Tout comme le bois il y a quelques instants encore. Le soleil avait amorcé sa montée dans le ciel, l’on devait se situer au début de l’après-midi vu sa position. Le temps passait si vite que la jeune femme n’arrivait pas le saisir.

N’ayant rien de mieux à faire en la circonstance, elle observa les abords du fleuve. Le coin était serein, un véritable havre de paix avec ici et là des arbres grands et épais. Comme si ce lopin de terre était exclu du monde et était un univers à elle seule. La jeune femme rangea son livre dans la poche de sa veste, voulant éviter un incident malencontreux avec celui-ci. Qui sait, elle pourrait glisser, se rattraper maladroitement et faire tomber son précieux ouvrage dans l’étang alors qu’elle le tenait à la main. Mieux valait limiter les risques.

Mais que faire pour tromper l’ennui ? La jeune femme en eut rapidement la réponse. Son pied venait d’heurter un caillou. Instinctivement, elle le ramassa, le soupesant dans sa main. Enfant, elle s’était longuement amusée à lancer des galets sur l’eau afin de faire le maximum de ricochets. Evidemment, avec les années, ce genre de passe-temps avait été stoppé. Mais avait-elle perdu la main depuis ? Ramassant plusieurs cailloux plats, elle les lançait, observant les ondes qui se formaient à la surface de l’eau. Au début, les cailloux sombraient rapidement dans les profondeurs de l’étang mais, petit à petit, elle devenait plus adroite dans ses gestes.


Dernière édition par Evey Hammond le Mar 03 Aoû 2010, 11:17, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyVen 30 Avr 2010, 22:59

L'eau était un des quatre éléments que préférait le Capitaine. Après tout, c'était normal, puisqu'il avait choisi d'être capitaine au long cours... puis Capitaine tout court. Et raccourci, même, après un stupide accident avec un gamin et un crocodile. Mais tout cela, c'était une autre histoire. Il n'y avait pas de crocodile dans le New Jersey, du moins pas en ville... en tout cas, James n'en avait pas croisé dans la rue depuis son arrivée en ces lieux. Et pourtant, il en avait déjà croisé, des énergumènes, dans le coin. Déjà son colocataire qui s'habillait dans des couleurs vives, mais que Hook trouvait un peu détonantes. Puis la serveuse du William the Conqueror, sa propre employée, qui avait l'air d'avoir vécu sans soleil pendant des mois et qui avait des manières tout à fait appréciables datant un peu. Ensuite, il y avait eu les gens avec qui il avait partagé sa table à la soirée All Souls Night : un psychiatre hautain, une brunette avec une poigne de batelier et une autre femme médecin qui, elle, ne cessait de regarder un homme mal rasé qui ce soir-là rigolait avec le Joker à une table que tous deux partageaient avec le type du local au courrier... ça en faisait du monde.

De tous ces gens, c'était son colocataire que James préférait. Et ça allait de soi, en réalité, puisque le Joker était la personne qu'il avait eu le plus l'occasion de fréquenter et de découvrir. Ils avaient des passions communes, comme le sang, la violence et les armes, et puis tous deux appréciaient le bon rhum de derrière les fagots ! Avec une bouteille à la main, ils avaient passé l'une ou l'autre soirée à se raconter des exploits sanglants de leur jeunesse.

Mais ça c'était le soir. En journée, Hook devait s'occuper de son pub. Et aujourd'hui, il s'y rendait à pied, en longeant le fleuve qui lui rappelait les temps heureux où il écumait les sept mers à bord de son magnifique navire, avant l'époque où il avait fini par venir se perdre au Pays Imaginaire. C'était le bon temps.

Marchant d'un pas résigné, la tête haute et le regard perdu, le Capitaine Crochet griffait la rambarde de son crochet, en songeant à tous les ventres qu'il avait étripés avec ça jusqu'à présent... et à tous ceux qu'il pourrait encore ouvrir et vider à l'avenir... mais voilà qu'un obstacle s'opposa à son petit jeu. Une jeune femme, d'un âge impossible à déterminer (elle n'était cependant plus une enfant), se tenait là et jetait dans le fleuve moults petits cailloux. Le pirate stoppa sa marche et la regarda, penchant la tête de côté, avant de lâcher d'une voix moqueuse :


"Vous cherchez à créer le plein emploi en ville ? Je propose comme travail d'intérêt général qu'on pousse les criminels notoires à vider le fleuve de toute cette caillasse que vous y entassez..."
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptySam 01 Mai 2010, 11:11

« Plouf » … « Plouf » …

Décidément, elle n’était pas experte en la matière. Ses ricochets se résumaient à 2 ou 3 impactes sur la surface de l’eau ou alors sombraient dès le premier contact dans la profondeur glaciale du fleuve. Evey détacha de ses poumons un profond soupir fixant sans aucune attention particulier le caillou qui demeurait dans le creux de sa main. Elle songea à l’inintérêt total que pouvait représenter la pierre pour tout ces nombreuses personnes qui passaient chaque jour à ses côtés. Tous ces regards, tout cet émerveillement, tout ce romantisme exclusivement portés à la beauté que représentait le fleuve calme lorsque le soleil le caressait de ses ultimes rayons. Elle, restait là, gisant au sol, incapable d’effectuer le moindre mouvement, n’attirant l’attention du monde qu’au moment d’être piétiner ou ramasser. Quelle était alors, à cet instant, sa véritable attraction ? Sa forme ? Sa taille, son poids ? Comportait-elle tous les critères adéquats pour l’usage auquel elle allait servir ? Evey se posa une myriade de question plus inaccoutumées les unes que les autres mais qui pourtant prenait tout son sens quand on sait qu’il n’y a pas très longtemps, elle était aussi captivante qu’une vulgaire pierre. Elle aussi avait été soumise à la solitude et à l’abus. Elle aussi avait été la victime des innombrables brutalités de cette supériorité politique. Elle comptait parmi ces gens dociles et réduit au silence… jusqu’à ce qu’une main se tende vers elle… un homme… un homme qu’elle ne se résignera jamais à oublier et ce pour rien au monde. Ses lèvres s’étirèrent en un doux sourire lorsque le visage de V traversa ses songes. Elle caressa de son pouce le dos lisse et plat du galet. Elle le porta à son nez humant son parfum iodé et le glissa ensuite dans sa poche mettant ainsi fin à son passe-temps.

Evey s’empara du livre qui dormait dans la poche de sa veste. Elle passa ses doigts fin sur sa couverture plissait et rigide dû aux caprices du temps. Il s’intitulait « Le Comte de Monte-Cristo » d’Alexandre Dumas. Elle le lisait souvent et jamais elle ne s’en séparait. C’est tout ce qui lui restait de V, le plus précieux des objets la reliant à lui. Elle avait regardé le film un nombre incalculable de fois et à chaque fois elle se retrouvait bouleversée par le choix que faisait Edmond en préférant accomplir sa vendetta plutôt que de rester auprès de celle qu’il aimait…A la différence de Mercedes, qui au final retrouve Edmond, Evey n’avait pas connu cette joie du « Happy End ». Elle vivait chaque jour avec un fantôme en tête. La mélancolie et la déception avaient gangrené son cœur au point de la rendre légèrement amer. Comme c’était désagréable et écoeurant de contempler tous ces couples mielleux qui ne manquaient pas d’exhiber ouvertement leur bonheur aux yeux de ceux qui l’avait perdu …D’ailleurs ce n’était pas la seule chose désagréable qu’elle ressentait à cet instant. En effet, un effroyable grincement lui procura un frisson qui lui remonta l’échine dorsale. Des paroles s’ensuivirent, ne manquant pas de surprendre la jeune anglaise. Elle fit face à l’étrange personnage ne lui répondant pas tout de suite. Elle s’attarda à la contempler des pieds à la tête. Au vu de sa tenue très aristocratique, de ce long manteau rouge, des froufrous autour de ses poignets, de cette longue barbe sombre mais surtout au chapeau tricorne et emplumé qu’il portait, elle songea à un pirate. Plus précisément, à un homme déguisé en pirate. Décidément, elle était née pour ne rencontrer que des personnages hauts en couleurs. Elle aperçu le crochet qui lui faisait office de main gauche et fronça ses sourcils ignorant si, lui, faisait véritablement parti du costume ou était réellement relié au bras de l’homme. Elle comprit qui était l’auteur du son désagréable qui lui avait irriter les oreilles. Préférant éviter tout malaise, elle reporta ses prunelles noisettes dans ceux havanes de son interlocuteur et se pencha sur sa question.


- Est-ce là une demande de recrutement ?

Demanda t-elle, entrant dans son jeu. Elle avait toujours fuit la discussion et les inconnus mais restait toujours aussi curieusement sereine avec les hommes qui se cachaient derrière un masque ou qui revêtissaient un costume. Elle n’était ni effrayé, ni étonné, simplement attentive. C’était étrange de pouvoir échanger un vrai regard…même si les yeux de porcelaine de V lui manquaient atrocement…

- Que désirez-vous…euh, Mr… ?


Dernière édition par Evey Hammond le Ven 23 Juil 2010, 14:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyDim 09 Mai 2010, 22:57

Le Capitaine avait du mal à vivre en ville. Il avait beau tout faire pour tenter de s’habituer aux us et coutumes, ce n’était pas si facile que cela quand on a passé la majeure partie de sa vie sur un navire ou sur une île. Parfois, le tangage de la houle lui manquait terriblement. Tout comme le chant des sirènes qu’il avait toujours aimé regarder, tant leur ligne était parfaite. Car, oui, James Hook était un homme de goût, de bon goût, même, pour être tout à fait exact. Et pour lui, la forme avait autant d’importance que le fond des choses. Sa moustache noire aux fines extrémités enroulées en direction de son nez lui rappelait chaque matin qu’il était indispensable de paraître, et dans cette société plus encore que dans celle dont il occupait le sommet à Neverland. Il mettait dès lors un point d’honneur à rendre son apparence aussi nette et élégante que possible, gardant des habitudes désuètes dont il ne s’était jamais séparé.

A vrai dire, aujourd’hui n’était qu’un jour comme tous les autres jours. Crochet devait marcher depuis le 109, rue du Septième Art, jusqu’à son pub, situé dans le centre-ville. Passer près du fleuve lui faisait toujours un bien fou et il était donc logique qu’il emprunte ce chemin-là et non un autre.
Et, comme tous les jours, Hook laissait crisser son crochet sur la rambarde, recréant ainsi un son qu’il appréciait, un son semblable à celui du fer que l’on croise ou à celui, plus rare, des prothèses métalliques que l’on aiguise. Mais ce que James préférait dans ce geste, c’était que cela lui permettait de voir jaillir quelques étincelles qui lui laissaient bien voir qu’un jour, il brillerait à nouveau de mille feux, qu’un jour tous les enfants le craindraient à nouveau et qu’il règnerait sur un monde où tous les moins de dix-huit ans feraient de parfaits petits esclaves taillables, corvéables et torturables à souhait. Aaaah, plaise au grand serpent des mers que ce jour se fasse très proche !

La demoiselle qui bloquait le passage du Capitaine ne semblait guère très impressionnée par le déploiement d’étincelles, de faste et de stupre que l’on devinait à l’approche de celui que Smee surnommait « le plus rusé des merlans » ou encore « l’anguille en acier massif ». Penchant la tête de côté face à cette jeune fille qui lui répondait de manière fort peu adaptée, James tiqua légèrement.


"Du recrutement ? Si cela vous amuse de jeter dans le fleuve suffisamment de caillasse pour empêcher toute navigation, à votre aise. Je me fiche complètement des fleuves, seules les mers m’intéressent. Alors, allez-y, ramassez vos cailloux et jetez-les dans cette eau saumâtre, pour ma part, je ne vous dénoncerai pas aux autorités fluviales de la ville."

Les yeux couleur marron de la jeune femme se plongeaient dans le regard ébène du pirate avec bien trop de confiance… ou pas assez de méfiance. Quoi qu’il en soit, cette petite ne savait pas à qui elle avait à faire. Et le Capitaine, trop orgueilleux pour se contenter de faire un détour d’un mètre, la toisa avec hauteur.

"Je ne désire rien de plus que passer, miss. Mais puisque vous tenez à savoir qui je suis…" avec une délicatesse forcée et un mouvement terriblement théâtral, Crochet se découvrit et se pencha, saluant la demoiselle à la manière des mousquetaires, n’hésitant pas à faire froufrouter les plumes de son tricorne. "James Hook, miss. Capitaine James Hook… "

Il aurait pu ajouter qu’il était de ces pirates sans foi ni loi, de ces pourfendeurs de veuves et d’orphelins, de ces gentilshommes de fortune (qui ne décident d’être gentils qu’une fois que leur fortune leur semblait suffisante… c’est-à-dire jamais), etc. Mais il se contenta juste de préciser qu’il était le propriétaire et le gérant du pub.

"Seul maître à bord du « William the Conqueror », dans le centre-ville. Vous avez certainement dû entendre parler de mon pub."

Hook s’était entre temps relevé et il coiffa à nouveau son tricorne après avoir dit ces quelques mots. Peu lui importait l’identité de cette jeune femme, mais par politesse, il lui demanda tout de même qui elle était.
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyLun 10 Mai 2010, 09:26

Décidément son humour ne plaisait pas à tout le monde. Si elle l’avait offensé, c’était bien là tout le contraire de ce qu’elle avait souhaité. Quelque peu honteuse, elle baissa le regard sous sa remarque et elle lui aurait bien répondu : « Dans ce cas que faites-vous à terre ? Si votre passion pour la mer est si forte, retournez-y ! » si tant elle avait été insolente et irrespectueuse. Or elle n’était ni l’un ni l’autre. Comment V aurait-il réagit ? Non…V était un véritable gentleman et s’adressait toujours avec Evey d’une manière honorable. C’était aussi un homme plein d’humour…Ce n’était pas ce que laissait paraître l’homme en face d’elle. Pour sa défense, elle ne glissa qu’un faible :

- Pardon si je vous ai offusqué, ce n’était pas mon but.

Lorsqu’il l’invita à continuer ses lancés de pierres, elle porta ses yeux au teint havane sur la surface redevenue lisse du fleuve et revint fixer le pirate. Il ne la dénoncerait pas ? Bien, voilà une faille. Preuve que même au fond de chaque âme sombre et dure, il y a un peu de bonté, même si Evey doutait que se soit un geste tout droit puisé dans le cœur de l’homme. Sa phrase comportait trop de cynisme pour être totalement sincère. Puis c’était un pirate après tout…Mais, elle ne pu réprimer un sourire face cela et rajouta quelque chose sur le thème de l’humour.

- Nul besoin de vous retrouver impliqué dans cette affaire, j’ai lancé, il y a seulement 2 minutes, mon ultime caillou. Je ne pense pas qu’avec 5 cailloux je trouverai les autorités devant ma porte.

Alors qu’elle semblait éterniser un regard curieux sur lui, l’homme s’avança près d’elle de manière imposante, la toisant de ses yeux sombres et durs. Elle baissa le regard, gênée, et recula d’un pas. Il lui intima son désir de passer. Le gênait-elle ? Pourquoi ne la contournait-il pas ? Elle n’était pas si épaisse que ça…Il en vint à se présenter, ce qui attira aussitôt l’attention de la jeune londonienne. La manière dont il avait de se ployer, ses gestes délicats, souples et assurés…Dieu comme ça lui rappelait d’étranges souvenirs. Elle n’esquissa, d’ailleurs, aucun sourire, le visage bien trop crispé et endurcit par un sentiment un peu trop fort qui refaisait surface. Pourtant, avant qu’il ne se redresse, elle fit un léger signe approbateur de la tête et dessina une courbe sur ses lèvres, semblable à un sourire afin de paraître le plus naturel possible. Nul besoin de masque pour dissimuler des émotions.

- Enchanté. Je suis Evey Hammond, résidente du 109 rue du Septième Art…

Non, ça, ce n’était pas utile de le dire. Elle se mordit cruellement la joue intérieure droite pour se punir d’en dire un peu trop. Autant elle était renfermée avec le grand public mais il suffisait qu'elle croise quelqu'un d'assez excentrique de par son apparence pour qu'elle devienne trop confiante. Un goût ferreux circula dans sa gorge, elle n’y fit pas attention puisqu’elle se pencha davantage sur ce que lui disait le Capitaine James Hook. Comme ça il était gérant d’un bar de la ville ? Célèbre en plus de cela car même si Evey ne fréquentait pas les bars, il lui arrivait de passer devant et constater l’état dans lequel sortait tous ces ivrognes…Pour ne pas le contrarier, elle esquissa un geste positif de la tête.

- Oui mes oreilles…en ont eu vent. Endroit très fréquenté et…sans aucune restriction de boisson. Je passe souvent devant, mais je ne vous ai encore jamais vu.

Elle laissa un blanc, plissa les lèvres et s’autorisa une question…

- Vous naviguiez dans quelles mers avant d’appareiller ici, si je puis me permettre ?

Elle s'accrocha à la discussion, bien décidée à ne pas le laisser filer si facilement.


Dernière édition par Evey Hammond le Ven 23 Juil 2010, 14:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyMer 12 Mai 2010, 22:13

Rencontrer une jeune femme était toujours une expérience particulière pour Hook. Souvent, les rencontres féminines du pirate se retrouvaient en fond de cale ou livrées en pâture à l'équipage, comme une récompense attendue et méritée. Il était plutôt rare que James fût pris de compassion, de pitié ou de tendresse pour le sexe faible. Certainement une question d'éducation et d'histoire, mais là n'était pas la question. Pourtant, donc, nulle moquerie ni pitié dans ses paroles lorsque répondit le Capitaine, peut-être juste une once de théâtralité exagérée, de nouveau...

"Offusqué? Moi? Mais voyons, miss, vous estimez bien mal mon caractère !"

L'air supérieur de Crochet se refléta un instant dans les eaux calmes du fleuve. La plupart des femmes que Hook avait croisées durant sa vie n'avaient pas ce comportement à la fois si naturel et si impertinent avec lui. Celle-ci avait donc forcément un tempérament légèrement différent.
L'homme se mit à rire avec beaucoup d'éclat lorsque son interlocutrice argua sur l'histoire des cailloux.


"En bonne et due forme ! Si vous avez la conscience tranquille, je ne puis rien faire pour vous."

Le Capitaine aimait rire, même si cela lui rappelait parfois plutôt cruellement que le temps avait beaucoup passé depuis ses études au Collège d'Eton où il avait acquis un sens de l'humour aussi aiguisé qu'un fleuret. Le temps s'était écoulé et la lame du fleuret s'était un peu émoussée, au point que ce que James Hook trouvait drôle n'était bien souvent drôle pour personne d'autre... son charmant colocataire excepté, peut-être.
Penser à ce passé, généralement, provoquait deux types de réactions chez Crochet : soit il ressentait une profonde vague d'intense nostalgie qui le déprimait et le poussait presque à des envies suicidaires, soit cela réveillait en lui les meilleurs souvenirs qu'il avait de sa jeunesse. Ananova... Roger l'Enjoué... Elektra, son araignée apprivoisée... une belle époque, une époque révolue... mais une époque terriblement plaisante, car c'était en ce temps-là que James B. dit "Bâtard" avait commencé à se faire un nom et une réputation.

De ce temps-là datait aussi cette manie d'afficher des manières un peu précieuses ou en tout cas un peu hors du temps. Aussi, quand il s'était donné à connaître à son interlocutrice, Hook avait usé d'un petit salut tel que ceux que l'on pratiquait sous le règne de Charles II. Cela sembla faire sourire la jeune femme. Et James l'écouta se présenter à son tour, non sans hausser un sourcil en entendant l'adresse de cette Evey.


"Tiens donc... Nous serions donc voisins ? Intéressant..."

Une femme... peut-être seule et célibataire... une proie facile ou, comme elle l'avait suggéré plus tôt, une potentielle recrue. Mais Crochet n'était pas du genre à accepter quoi que ce soit du premier venu.
Un bon point pour la demoiselle, elle avait entendu parler du pub.


"Il faut entrer pour me voir, miss Evey. Je ne pose pas en vitrine pour attirer le client..."

Le pirate n'imaginait pas cela. Et Carmilla trouverait cette idée ridicule. Surtout si Hook lui demandait d'exposer ses cuisses au public. Non, décidément, l'idée était mauvaise.

Evey posa alors une question qui permit à James de s'emplir à nouveau de fierté.


"J'ai navigué sur les sept mers, miss, comme on dit... Mais l'expression est bien faible. J'ai commencé par la Manche, mais j'ai connu la Mer Adriatique, la Mer d'Oman, la Mer Noire, la Caspienne, la Méditerranée, le Golfe Persique, la Mer Rouge, le Pacifique, l'Atlantique, l'Océan Indien et les eaux froides du Nord comme du Sud...
Cependant, je n'ai pas appareillé ici. Pas tout à fait. J'ai appareillé dans une crique se trouvant dans un lieu fort méconnu avant d'arrivé dans cette ville."
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyVen 14 Mai 2010, 12:02

Bon une chose était sûre ; cet homme était imprévisible. A chaque fois qu’elle croyait l’avoir offusqué ou amusé, elle se trompait. Était-ce elle qui manquait de tact ? Hum…Elle devait cesser de croire que tous étaient comme V et se concentrer davantage sur la réelle personnalité qui se présentait à elle. Il lui intima qu’elle estimait mal son caractère si elle avait pensé l’avoir vexé. C’était déjà ça de fait. La jeune femme s’attarda à observer sa stature fièrement révélée qui lui donnait un certain charme. Malgré ce qu’on pouvait dire sur la malice des pirates, ils n’en restaient pas moins très séduisants. Pourtant il mit violemment fin à l’étude qu’elle faisait sur sa personne quand il éclata de rire. Evey eut un léger sursaut et replaça aussitôt une mèche rebelle derrière son oreille. Elle glissa doucement son regard vers l’horizon remarquant combien le ciel était devenu orangé en l’espace d’une poignée de minutes.

Ce n’est que lorsque James précisa qu’ils étaient voisins que la jeune femme revint renouer un contact oculaire avec ce dernier. L’air abasourdie, elle se demanda si le berceau de la vie ne se situait pas au 109 rue du Septième art. Ce n’était pas la première personne qu’elle rencontrait et qui vivait dans ce vaste bâtiment. Justement, il était tellement grand et les gens si nombreux à emménager qu’il était fort probable de tomber sur du voisinage. Evey n’avait pas l’habitude des coïncidences, bien trop habituée à ne plus y croire. Elle avait adopté le concept de V qui refusait toutes croyances à la destinée. Si elle existait réellement, Evey se serait sérieusement inquiétée sur l’idée qu’elle l’ait mise sur la route de cet étrange personnage. A moins que – si tant il existe, encore une fois – le destin l’avait contraint à ne rencontrer que ce genre de personne. Qu’avait-elle fait pour mériter cela…Était-elle contrainte à s’attacher à eux pour, brutalement les perdre ? Était-ce, finalement, judicieux de continuer à s’entretenir avec James ? Tout à coup elle hésita…et si l’histoire se répétait ? Après tout, peut-être poussait-elle son raisonnement un peu loin. Il pouvait aisément mettre un terme à tout ce régiment de question d’un coup de crochet. Elle aurait le temps de regretter ses doutes en s’enfonçant dans les profondeurs du fleuve.

Elle inspira profondément, expirant avec la même profondeur de manière à expulser de son corps ces sombres pensées. Sa paranoïa l’hantait de plus en plus, c’était affolant. Elle allait bientôt devenir à son tour folle si elle continuait dans cette trajectoire. Le pirate en vint à répondre à la question, jadis, posé par Evey à propos de ses apparitions dans le bar. Il lui avoua que pour le voir, il fallait y pénétrer. Sa remarque ne manqua pas de lui arracher un rire contenu, au passage. Il n’avait pas tort sur ce point…mais elle, entrer dans un pub ? Qui trouverait-elle à part une bande de saoulards pervers ? Ce n’était pas un endroit fait pour elle et encore moins non accompagné. Anna l’avait peut-être déjà fréquenté ? Elle ne manquera pas de lui demander le prochain coup qu’elle la verra, de manière à lui poser quelques questions sur le propriétaire de la taverne qui se tenait actuellement devant elle.


- Il me faudrait une raison plus que valable pour pénétrer dans votre établissement. Je ne suis pas une habituée du comptoir et encore moins assez décalée psychologiquement pour me jeter dans la fausse aux serpents. Je veux dire que pour une femme, entrer dans un bar, c’est comme se prendre une rafale de…

Elle jeta furtivement un regard au poignet meurtri du pirate et le fixa de nouveau.

- …crochets sur tout le corps. Le poids des regards est lourds à supporter et encore plus lorsqu’on est seule à le subir.

La réponse suivante de James leur permis de changer totalement de sujet. Elle l’écouta attentivement, visiblement il avait écumé toutes les mers possibles. Comme cela devait être une expérience merveilleuse de naviguer sur l’horizon infinie que leur offrait la mer. C’était la liberté, l’aventure. La première tempête subie était la condition indiscutable pour laver sa vie d’avant et renaître à la nouvelle. On ne vénérait, non plus un Dieu, mais une Déesse aussi traîtresse et capricieuse soit-elle, dans le cœur des marins elle était leur unique amour. Un léger sourire s’afficha lorsqu’elle imagina le capitaine à la barre de son navire, fier et plus libre qu’un aigle.

- Je vous envie beaucoup Mr Hook. J’espère que votre petite étincelle ne disparaîtra jamais.

Ses paroles étaient sincères. Elle se tourna vers la rampe, s’appuyant à celle-ci, la brise fouettant son visage et faisant danser ses boucles dans ses courants. Elle marqua un temps d’arrêt pour contempler les douces ondulations à la surface de l’eau. Comme tout semblait si différent sur l’eau. C’était à un autre danger que l’on se confrontait : la nature. Une force incontrôlable et imprévisible mais qu’Evey préférait à la ruse de l’homme.

- Quand j’étais petite…j’aurai tout donner pour m’enfuir à bord d’un bateau, loin de tout ce qui m’enchaîner à l’Angleterre. Je me serais enfuit avec le premier venu puisque certaine qu’aucun danger ne pouvait rivaliser avec celui dont j’étais confrontée chaque jour…

Sa voix diminua en tonalité accablée par son passé. Elle afficha un sourire mélancolique qui contrastait fortement avec le paysage qui rayonnait de beauté puis refit face au Capitaine, un coude posé sur la rambarde. Elle ne se voyait pas changer de sujet tout à coup après les aveux qu’elle venait de faire…Elle laissa libre court à l’homme…Elle aurait bien enchaînée avec : « Vous êtes arrivée un peu tard… » mais ne s’y risqua pas.


Dernière édition par Evey Hammond le Ven 23 Juil 2010, 14:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyDim 16 Mai 2010, 23:45

La compagnie d’autrui avait toujours rendu le Capitaine quelque peu surprenant. Tantôt il pouvait faire preuve d’un humour décapant et envoyer à fond de cale ou sur la planche des membres de l’équipage, juste pour rire ; tantôt il pouvait déprimer avec une rare intensité… ça le prenait surtout quand il pensait à la bataille où il aurait dû tuer Peter Pan, ou quand il songeait à ce fichu temps qui continuait à passer et à lui laisser sur le visage des sillages creusés par les années… Où donc était passée sa peau lisse et pâle d’adolescent solitaire ? Et ses yeux couleur de myosotis ? De cette époque, au fond, seul son sang n’avait guère changé. Il avait conservé cette étrange couleur jaunâtre qui avait tant fait peur aux Etoniens de l’époque…

Le soir commençait à poindre et le coucher de soleil qu’on pouvait voir à l’horizon, alors qu’on fixait le fleuve, se reflétait dans les eaux qu’il faisait ressembler à un vitrail maçonnique. Hook aimait voir l’art là où il n’était pas forcément, c’était une marque de bon goût, tout simplement. Et, alors qu’Evey avait le regard perdu on ne sait où, James laissait le sien voguer sur le fleuve, imaginant un retour sur son navire qu’il enverrait vers les territoires des Indiens, afin de s’ouvrir l’appétit, avant de s’attaquer aux enfants perdus. Quels plaisirs pouvait-on trouver sur la terre ferme, en réalité ? Bien que le Joker ait ouvert quelques horizons nouveaux au Capitaine Crochet, ce dernier n’avait pour passions que la souffrance et le bon goût. Les deux n’étaient pas conciliables ici, semblait-il.
Les armes que James avait pu découvrir avec son colocataire étaient, certes, efficace et légères, mais il n’y avait plus vraiment de nécessité d’être agile et habile. Quant à la technique et l’originalité, un riod gun n’arriverait jamais au quart de la cheville d’un bon vieux mousquet, comme le cran d’arrêt était au sabre ce qu’un tas de pierres était à une cathédrale.

Quittant ses pensées suite au rire de son interlocutrice, Hook la regarda d’un air entendu. Il aurait aimé pouvoir connaître les pensées de cette jeune femme qui lui semblait de plus en plus intéressante. Il y avait en elle un petit je ne sais quoi qui laissait croire que cette Hammond n’avait rien à voir avec les femmes avec lesquelles James avait partagé sa table lors de la soirée de l’All Souls Night. Elle était différente de ces deux-là.
Mais Evey ne semblait pas décidée à mettre les pieds au William the Conqueror. Sans doute avait-elle eu une éducation mettant l’accent sur les bonnes manières. Et dans ce type d’éducation, les jeunes femmes ne vont pas dans les cafés. Pourtant, Evey parla avec une pointe d’humour et un clin d’œil savoureux à l’appendice métallique prolongeant le poignet gauche du pirate.


"Ne suis-je donc pas une raison suffisante pour vous faire venir ? Vous craignez le regard des autres alors qu’il n’y a vraiment pas de quoi. Combattez vos craintes et vous en serez plus forte, demoiselle Hammond. Dites-vous toujours bien ceci : « Nos ennemis triompheront peut-être un jour… mais pas aujourd’hui ! », vous verrez qu’une rafale de crochets sur tout le corps peut vite se transformer en une douche de délicieux instants."

L’homme avait acquis l’habitude de se répéter cette phrase quand il était jeune. Et jamais ces paroles n’avaient cessé de résonner en lui. Il y puisait sa force, son caractère et sa détermination, faisant de lui une main de fer à côté d’un crochet d’acier... et non dans un gant de velours.
Ces paroles étaient comme une formule magique permettant l’accomplissement de toute volonté. C’était ainsi qu’il avait eu son premier bateau. C’était ainsi qu’il avait pu enlever Ananova. C’était ainsi qu’il avait pu faire tout ce qu’il avait fait dans sa vie, y compris quitter le Pays Imaginaire pour aller kidnapper les enfants de Peter Banning-Pan pour faire revenir ce fugitif à Neverland. Mais la bataille n’avait pas été satisfaisante… et Hook ruminait un désir de vengeance depuis ce jour.
Et contrairement à cette étincelle que semblait percevoir et apprécier Evey, la flamme de la vengeance n’est jamais discrète et n’augure jamais de rien de bon.
Si un jour l’occasion se représentait, James n’hésiterait pas. Il tiendrait sa vengeance par le bon bout. Et le meilleur qu’il puisse lui arriver, ce serait de pouvoir emmener Peter en mer, l’éventrer d’un grand coup de crochet avant de l’envoyer par-dessus bord, dans une crique à requins mangeurs d’homme… mais l’idée de l’amputer de ses membres, de balancer ceux-ci aux requins, et de laisser Pan moisir sans la moindre chance de survie, c’était aussi très tentant…


"Cette étincelle ne mourra qu’avec moi, demoiselle Hammond… Plût au ciel que ce soit le plus tard possible !"

Une étincelle… n’était-ce pas ce qui avait tout déclenché ? La cérémonie du pudding n’était qu’un élément parmi d’autres. Le début de tout, c’était cette étincelle d’espoir d’être un jour reconnu par un père de noble famille qui avait fricoté avec une fille qu’il n’avait jamais épousée. Une étincelle au milieu d’une vie sombre et triste. James s’y était accroché et ne l’avait jamais plus lâchée. L’étincelle l’avait conduit à la mer comme elle aurait pu l’emmener vers les montagnes ou vers la politique. Hook ne regrettait rien.

Voyant le regard mélancolique de son interlocutrice s’accompagner d’un sourire qui n’en était pas un, le Capitaine songea que cette Evey aurait pu devenir une femme pirate d’exception, à rêver ainsi de quitter quelque chose sans craindre d’aller n’importe où avec n’importe qui…


"Vous avez certainement dû trouver une autre voie pour quitter ce danger qui vous menaçait, la navigation n’est pas le meilleur moyen pour tout le monde.
La mer m’a adopté alors que je cherchais la mort plutôt que le déshonneur. Avec quelques années de moins, je vous aurais volontiers enlevée, arrachée à votre quotidien pour vous faire vivre d’aventures et de rhum, mais je crains fort que ce ne soit pas possible pour le moment…"
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyVen 21 Mai 2010, 19:52

Encore une fois, le pirate eu le don de la faire sourire par sa première remarque, pertinente au passage elle devait le souligner. Mais était-ce judicieux de se laisser attendrir par un filou des mers ? Evey l’ignorait et s’en fichait, en vérité elle ne songeait même pas à se méfier de lui. Étrange…C’était étrange de constater comment la méfiance pouvait être malléable et changeante selon l’individu qui se présentait à vous. C’était inexplicable même avec des mots justes. Evey ne s’était jamais sentie aussi confiante qu’en ces instants si ce n’est avec V. Peut-être se trompait-elle, peut-être filait-elle tout droit vers le précipice dont la chute, vertigineuse, déboucherait sur un impact fatal. Toutefois, c’était la première fois qu’elle ne réagissait pas avec perplexité avec un inconnu. Comment devait-elle interpréter cela ?

- Et bien…si vous m’invitez un de ces jours se sera l’occasion de mettre en œuvre votre formule pour vaincre mes craintes.

Elle avait aligné ses mots sans aucune hésitation, sans émettre le moindre doute sur l’un d’eux. Même si elle était confiante, ce n’était pas la peine de l’étaler publiquement. Elle ne faisait que précipiter sa chute en s’encombrant de poids sur le dos. Mais quelque part, le Capitaine voulait que sa phrase ait un impact, qu’elle fasse réagir. Son message était sincère et voulait réellement que Evey en prenne conscience. Elle l’observa un moment. Ce dicton avait dû lui être bénéfique à maintes reprises car ce qui brillait dans ses prunelles n’avait rien de commun. Il devait certainement s’apparenter à une devise personnelle n’ayant eu de cesse de faire avancer Hook sur le sentier de la réussite. C’était peut-être grâce à ces quelques mots qu’il était devenu ce qu’il était aujourd’hui. Mais pourquoi cet éclat de mélancolie dans les yeux légèrement fissuré par une touche de colère ? Qu’avait-il à regretter ? La jeune femme se posa une myriade de question qu’elle se retrouva incapable d’exprimer soudainement reconquis par le malaise. Elle voulait lui demander ce qui le tracassait mais n’en eu pas le courage, par crainte de se faire réprimander, ni l’occasion car le respectable Capitaine dévia très légèrement la conversation.

Mourir ? Evey ne s’était jamais demandé de quelle manière elle allait mourir. Tout ce qu’elle savait c’était que si elle devait disparaître, elle aimerait que se soit à la place d’un être cher, ça lui paraissait être une fin enviable. Elle tenta de s’imaginer la manière dont se voyait mourir, de la façon la plus héroïque qui soit, James. Elle le projeta dans une chimère où il dominait son navire, l’épée d’une main et le crochet de l’autre, bataillant avidement contre l’ennemi, son courage et sa détermination se prolongeant jusqu’à la pointe de sa lame. Puis, arrivé au moment fatidique, son imagination se dégrada lentement. Elle n’aurait jamais cru que s’imaginer le Capitaine mort allait lui paraître si difficile. Son esprit lui envoya de vieilles images qu’elle se serait bien gardée de revoir. Elle revit ses parents se faire violenter et enlever sous ses yeux, elle revit son frère mourir sur son lit d’hôpital puis enfin V dans ses bras. Elle reçu comme un coup d’électrochoc dans tout le corps qui la fit sursauter un instant. Elle tenta de le faire passer pour un frisson en entourant ses mains autour de ses bras. La mort n’était pas vraiment un sujet sur lequel elle devait s’attarder, elle n’en gardait que traumatisme.

James lui avoua que la navigation n’était pas le meilleur moyen pour tout le monde afin de quitter le danger qui la menaçait jadis. Pourtant, elle ne voyait, comme échappatoire, que la mer. L’horizon infini était sa définition de la liberté la plus pure. Il lui intima quelque chose qui, pour Evey, semblait personnel : son alliance avec la mer. C’était rare pour un pirate de s’ouvrir ainsi, principalement sur ce sujet. Elle fut honoré d’en être le témoin et manifesta cette estime par un doux sourire. Lorsqu’il lui témoigna son ambition d’enlèvement afin de l’arracher au tourment qui l’écrasait jadis, elle baissa aussitôt le visage pour dissimuler au maximum le rouge qui teintait et brûlait ses joues. Quel genre de pirate elle aurait pu devenir ? Serait-elle devenue une pratiquante régulière du vol avec violence, du pillage et du crime à chaque ancre de jetée ? Enfant, Evey avait une autre vision du profil du pirate. Elle le devinait perfide, voleur et – parfois – violent, mais toujours plus diversifiant et amusant qu’un politicien hargneux et antisémite.


- Le mal de mer, je m’y serais faîte mais le rhum…il y a moins de certitude. Quels sont vos projets alors si vous ne reprenez pas la mer ? Un pirate ne reste jamais pied à terre bien longtemps, la mer le rappelle toujours à elle. C’est une chance…Moi, Londres, me rejette autant que je la rejette…


Dernière édition par Evey Hammond le Ven 23 Juil 2010, 14:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyLun 24 Mai 2010, 00:25

Vaincre ses peurs... C'était somme toute le but de tout un chacun. Hook était passé par là, en partie, du moins, et il était parvenu à terrasser bon nombre de ses craintes. Il restait à présent cette peur phobique des crocodiles et celle, tout aussi pathologique, du temps qui passe. Toute horloge, toute montre, tout réveil avaient disparu de l'appartement qu'il occupait et il n'y avait pas la moindre trace d'un objet pouvant indiquer le jour ou l'heure au William the Conqueror.
Quelles étaient donc les craintes les plus secrètes de l'interlocutrice du Capitaine ? Elle n'avait pas l'air d'être de ces péronnelles qui craignent les bestioles arachnéennes, ni de celles pour qui une goutte de sang représente l'effondrement de tout un monde...


"Oh, vous désirez que je vous invite ? N'est-ce pas un peu... précipité ? Que pourraient penser vos connaissances ?"

Le ton, sarcastique, du vieux pirate ne laissait aucune équivoque. Il commençait à se sentir suffisamment à l'aise pour plaisanter sur le sujet des bonnes manières, des us et des coutumes. C'était un signe d'adaptation pour lui.
Le regard que portait sur lui la jeune femme n'avait pas fini de l'étonner. Que voyait-elle donc en lui? ou qui voyait-elle donc, peut-être? Elle était jeune et belle, il était élégant, mais avait depuis longtemps (aaargh ! maudit sois-tu, temps !!) dépassé les vingt ans de plus que la demoiselle.
Etait-ce un jeu pour elle ? Le testait-elle pour pouvoir estimer son propre pouvoir de séduction, ou essayait-elle simplement de le mener en bateau ?

Un homme comme James était en droit de se poser bon nombre de questions. Et, l'âge aidant, les questions étaient de plus en plus étranges et résonnaient en lui comme autant de sonnettes d'alarme. Peut-être Evey était-elle une ancienne enfant perdue... Il allait falloir la soumettre à l'épreuve pour vérifier ou pour infirmer cette hypothèse. PLus tard.

Car, pour l'heure, James Crochet entendait bien répondre aux dernières paroles d'Evey en insistant bien sur les éléments qui lui paraissaient les plus importants. Comment cette fille avait-elle pu deviner qu'il était un pirate ? Le crochet à la place de la main, il l'expliquait ici par une chute idiote dans l'enclos aux crocodiles lors d'une visite de zoo durant sa prime jeunesse... Ses vêtements... eh bien, c'étaient des tenues de style Charles II tout à fait honorables. Hook avait bien essayé de revêtir l'un ou l'autre costume conseillé par le Joker, mais il trouvait que ceux-ci ne convenaient ni à sa moustache, ni à son statut. James valait bien mieux que cela.


"Eh bien, pour le moment, je compte simplement me reposer quelque peu. La vie au large a le don de fatiguer un homme !
Cela dit, ne me prenez pas pour un pirate, demoiselle Hammond, je suis un gentilhomme de fortune, ne vous méprenez pas, je vous prie."


Gentilhomme de fortune... James aimait cette expression. C'était ainsi qu'il s'était présenté au Joker. Gentilhomme de fortune, c'était une autre manière de dire que Hook avait décidé qu'il serait gentil le jour où sa fortune lui semblerait suffisante. Et ce jour, soyez-en certaines et certains, n'était pas prêt d'arriver, car plus le pirate s'enrichissait, plus il désirait posséder encore et encore... C'était valable aussi bien pour l'or et l'argent que pour le reste. En ce moment, par exemple, Hook appréciait chacun des sourires que lui offrait Evey. Et il se serait bien mis en tête de les collectionner, tant ils étaient frais et juvéniles à côté de lui.
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyVen 23 Juil 2010, 14:37

Citation :
"Oh, vous désirez que je vous invite ? N'est-ce pas un peu... précipité ? Que pourraient penser vos connaissances ?"

La jeune femme baissa le visage, une vague expression mélancolique incrustée dans ses traits. Nullement offusquée par le pirate, c’était le mot « connaissance » qui la fit réagir ainsi. Evey connaissait mieux que quiconque la solitude pour s’y être constamment retrouvée. Tous les êtres qu’elle avait connus lui avaient été violemment arracher emporté par la mort d’où son gros manque de communication. Elle avait peur d’élargir son cercle de connaissance par crainte, justement, de les perdre eux aussi. Pourtant, elle ne se voyait pas non plus couper court avec le pirate le laissant en plan tout en rentrant chez elle sous prétexte qu’elle avait de mauvaises influences sur la vie des gens. C’était en aventurier, un guerrier des mers, il serait fâcheux qu’il ait à se méfier d’une simple femme de terre.

- Mes connaissances…ne sont plus là pour se permettre de penser ou de s’attarder sur mon cas.

N’aurait-elle pas dû lui intimer que ses connaissances n’étaient simplement pas là sans pour autant évoquer leur mort ? Elle ne tenait pas à lui mentir mais elle ne désirait pas non plus qu’il la prenne en pitié, ça l’aurait ruiné plus qu’autre chose. Elle avait mis du temps à se forger un caractère solide, à défaut d’avoir quelqu’un pour l’épauler. Elle n’était pas habituée à ce qu’on soit tendre avec elle, enfin, elle n’avait plus l’habitude. V avait été le premier a s’être intéressé à elle, à s’être montré compatissant et elle avait apprécié cette tendresse mais pour quoi au final ? Après qu’elle se soit attachée à lui, la fatalité le lui retirait…
Alors devait-elle continuer à sourire à James, à lui parler, à plaisanter avec lui ou encore à l’épier du regard ? Serait-il à même de la comprendre ? Elle n’était pas certaine de vouloir faire marche arrière…ils ne se connaissaient à peine mais elle sentait que si elle continuait à le côtoyer, elle finirait par s’attacher à lui et qu’adviendrait-il du pirate par la suite ? Mais chacune de ses paroles, chacun de ses gestes élégants, de ses regards lui interdisait de faire demi tour…Inconsciemment il l’incitait à rester.


Citation :
"Eh bien, pour le moment, je compte simplement me reposer quelque peu. La vie au large a le don de fatiguer un homme !
Cela dit, ne me prenez pas pour un pirate, demoiselle Hammond, je suis un gentilhomme de fortune, ne vous méprenez pas, je vous prie."

Fort heureusement, la seconde réplique de James eut le don de l’extraire de sa léthargie passive, dessinant un nouveau sourire qui égailla le visage de la jeune londonienne. Elle hocha la tête d’une manière affirmative, comme un brave matelot acquiesçant les dires de son capitaine. Un air chafouin lui saisit le visage.

- De toute évidence, loin de moi l’envie de mettre votre parole en doute. Je me disais que votre repos pourrait entraver le bon fonctionnement de votre navire, car à lui il ne lui faut aucune minute de répit. Peut-être…devriez-vous confier la barre à quelqu’un qui puisse continuer à lui faire…hum…dégourdir les jambes ?

Voilà qu’elle commençait à parlementer comme un pirate et agissait comme tel. Soigneusement, elle lui demandait de lui « confier » son navire…suspect. Bien entendu tout ceci résultait d’un simple jeu, elle serait incapable de diriger un navire sur 100 mètres et encore moins de se faire respecter de tout un équipage…d’hommes…
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyDim 25 Juil 2010, 00:44

Hook songeait... Les surprises que pouvait réserver une rencontre fortuite étaient toujours étonnantes. Il suffisait de se laisser porter par les sensations et les émotions et puis on ne contrôlait plus rien. Plus rien du tout.
Ainsi, cette jeune femme qui lui parlait comme s'ils avaient gardé les moussaillons ensemble intriguait le vieux capitaine. Que voulez-vous qu'un homme comme lui, un sexagénaire refusant la vieillesse et faisant tout pour paraître la quarantaine, fasse en présence d'une jeune femme aussi curieuse que surprenante ?
Et voilà qu'elle lui disait qu'elle n'avait aucune relation ici. Enfin, c'était ce que James avait compris du petit discours de la belle. Esquissant un sourire un peu trop carnassier pour être tout à fait aimable, Hook lui donna la réplique qui lui semblait la plus adéquate en telles circonstances :


"Eh bien, en ce cas, je peux vous inviter sans que ce soit précipité, n'est-ce pas? Iriez-vous jusqu'à suivre un presque parfait inconnu jusque dans un pub regorgeant d'une populace qui vous est tout autant inconnue? Possédez-vous suffisamment le goût de l'aventure, chère demoiselle ?"

N'avait-elle pas parlé un peu plus tôt d'une "rafale de crochets sur tout le corps"? Les femmes d'ici avaient-elles un goût particulier pour l'acier? Voilà qui pouvait s'avérer très intéressant...

Mais la jeune femme était surtout intéressée par la mer, elle. Pas par lui. Ou en tout cas, pas directement. C'était évident : elle rêvait d'un voyage pour quitter ce monde, cette région, cette vie, en somme, et découvrir tout autre chose, ailleurs, loin, de préférence... Le Capitaine entendait bien la demande de la jeune femme, mais il lui semblait un peu irréel d'octroyer sa confiance ainsi à une fille qu'il ne connaissait que très peu et qui, somme toute, n'avait pas grand-chose en commun avec les courtisanes qui l'accompagnaient à bord généralement...


"Mon second se charge du navire en mon absence. Et il sait très bien qu'il n'a pas intérêt à essayer de me doubler. Mes hommes craignent le crochet, miss. Ils l'ont toujours craint et le craindront toujours... en bonne et due forme !"

Tout cela était tellement inattendu que, sans s'en rendre compte, Hook s'était approché de son interlocutrice et avait grincé des dents. Il n'appréciait pas que l'on touche à son bateau. Ni qu'on sous-entende qu'il était ramolli. Le repos, c'était bien pour les ramollis, non ? Lui il était comme en vacances, plutôt... et ses vacances n'étaient pas de tout repos, puisqu'il avait ouvert un pub et fait la connaissance d'un malfaiteur avec qui il avait quelques projets grandioses...

"Faisons un marché, miss Hammond. Qu'avez-vous à m'offrir si je vous invite à bord du Jolly Rodger ?"

Comme tout bon pirate, Hook privilégiait le marché. Cela permettait toujours de trahir sa parole et l'autre. Une bien bonne invention pour les gentilshommes comme lui...
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyMar 27 Juil 2010, 22:56

Elle profita d’un instant de silence pour faire voyager son regard ici et là sur la couverture chaude et orangée de l’horizon. Ses doigts fins, dont le prolongement annoncé des ongles naturellement beaux, pianotèrent sur la surface de la barre en fer sur laquelle elle s’appuyait. Elle enviait cette paix qui flottait dans l’atmosphère. Tout était si clair, si intact, sans aucun défaut. Elle aurait aimé pouvoir figurer parmi cet univers d’insouciance. Evey inspira une profonde goulée d’air jusqu’à en faire exploser ses poumons. Elle bloqua sa respiration et ferma les yeux, laissant la brise caresser son visage.

Citation :
"Eh bien, en ce cas, je peux vous inviter sans que ce soit précipité, n'est-ce pas? Iriez-vous jusqu'à suivre un presque parfait inconnu jusque dans un pub regorgeant d'une populace qui vous est tout autant inconnue? Possédez-vous suffisamment le goût de l'aventure, chère demoiselle ?"

Après un moment de réflexion, un sourire s’insinua sur ses lèvres. Elle lui répondit tout en préservant sa pause.

- Nous aurions débuté notre entrevu par cette invitation, j’aurai naturellement refusé votre offre. Dans le cas présent, je suis assez confiante pour suivre un « presque parfait inconnu ». Pour ce qui est du goût de l’aventure, tout dépend de l’aventure que l’on vit. Jusqu’ici, je n’en ai vécu aucune qui en valait la peine mais je ne baisse pas les bras.

Elle lui fit à nouveau face, ses grands yeux teintés de bronze ancrés dans ceux havane de son interlocuteur.

- J’ai toujours l’espoir d’en vivre une qui me sera favorable jusqu’au dénouement de l’histoire. Connaître un happy end. Qu’importe, tant que ce ne soit pas encore mes larmes qui triomphent au final.

Cet homme avait le don de tuer la nature farouche d’Evey. Elle ne s’était plus ouverte ainsi depuis V. Ressentait-elle un soudain besoin de se livrer ou était-ce dû à l’influence du pirate ? Les deux étaient étroitement liés. Elle n’avait pas peur, elle n’était pas méfiante, elle se sentait bien. Parler avec James soulagé son cœur meurtri, enchaîné par le poids de son passé. Il représentait cette liberté qu’elle désirait obtenir. C’était un capitaine accompli, fier, plaisant, charismatique. Lorsqu’il parlait, on l’écoutait, on le respectait. On ne pouvait pas se permettre de ne pas le regarder, de ne pas rougir, de ne pas balbutier face à lui. Même s’il était possible qu’on le déteste, on ressentait finalement quelque chose pour lui. Il existait. Il n’y a pas pire châtiment que de vivre sans exister…Evey n’était qu’une ombre. Quelque fois, certains regards s’attardaient sur sa séduisante chaire mais ne cherchaient pas à s’hasarder au-delà de cette carapace éphémère. Elle se croyait considérée comme étant un banal automate dénué d’âme. Elle marchait sur terre mais ses pas ne laissaient pas d’empruntes. Ses paroles s’effaçaient, sa voix s’éteignait. Elle était l’exact contraire du capitaine. Elle était tout ce qu’elle détestait et il était tout ce qu’elle aimait…Alors avait-elle peur de le suivre où qu’il puisse aller ? Non. Quand elle marchait, elle n’allait nul part, il ne pouvait que guider ses pas.

Citation :
"Mon second se charge du navire en mon absence. Et il sait très bien qu'il n'a pas intérêt à essayer de me doubler. Mes hommes craignent le crochet, miss. Ils l'ont toujours craint et le craindront toujours... en bonne et due forme !"

- Dois-je vous craindre dans ce cas, Mr Hook ?

Elle le fixa intensément, son cœur subissant le même bruit sourds que le talon du pirate sur le planché. Elle ne bougea pas d’une semelle, totalement enracinée au sol.

Citation :
"Faisons un marché, miss Hammond. Qu'avez-vous à m'offrir si je vous invite à bord du Jolly Rodger ?"

« Jolly Rodger » ? Sans nul doute, ce nom correspondait à celui de son précieux navire. Elle pencha sa tête sur le côté, observant le forban d’un tout autre angle de vue. Sa question demandait de la réflexion et pourtant elle manquait de temps. Or il attendait une réponse…

- Qu’est-ce que j’ai à vous offrir…

Répéta t-elle, l’air vaguement songeuse. Elle haussa les épaules, glissa une main dans sa poche et se frotta la nuque à l’aide de l’autre. Elle adressa un sourire timide au Capitaine. Elle n’était pas sûr de ce qu’elle allait dire et surtout, de la manière dont ça allait être interprété.

Ma…vie ? Mes services ? Qu’importe, je vous offre ce que vous voulez, suffit d’imposer votre prix.

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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyVen 30 Juil 2010, 00:12

Etrange situation que celle-ci… James, durant les moments de silence, ne pouvait s’empêcher de détailler Evey du regard. Sentir son parfum, que le vent dirigeait vers l’appendice nasal du pirate, écouter le son de sa respiration comme un écho au bruit de l’eau du fleuve… Hook ne se sentait pas dans son état normal. Cette jeune femme le rendait… comment dire ? un peu mélancolique… En tous les cas, le Capitaine n’avait qu’une envie : éventrer un maximum d’ennemis pour tenter de décrocher un sourire de cette apparition anglaise.

Il y avait, dans sa silhouette, un peu du profil d’Ananova. La grâce de ses courbes, la finesse des traits de son visage… Tout cela lui rappelait tellement l’époque lointaine de ses études à Eton ! A quinze ans, il aurait terrassé tous les monstres et tous les adultes pour garder le cœur de la belle sultane à côté du sien… Puis, tout cela était tombé dans l’oubli. Et voilà qu’une Anglaise, toute jeune, venait réveiller des émotions passées, des émotions ensevelies, oubliées sous une épaisse couche de fourberie et de cruauté.
Gardant cependant une distance raisonnable, Hook fronça les sourcils. Le silence lui inspirait tant de choses différentes… des choses qu’il n’avait plus eu envie de faire depuis des années. L’or et l’argent l’avaient maintenu en vie, le sang et le meurtre avaient égayé cette vie. Et à présent, la luxure des courtisanes qui peuplaient une partie de son bateau à Neverland lui semblait terriblement fade. Il se passait quelque chose.


* Si une fée est derrière tout cela, je lui règlerai son compte de mon propre crochet ! *

Il dut faire un effort pour revenir à Evey. Les fées étaient un peuple que le Capitaine haissait. Rien que d’y penser, il sentait monter en lui une agressivité virulente et féroce. Au moins, ça, ça n’avait pas changé. Ecoutant alors les paroles de la jeune femme, le pirate arqua un sourcil et porta la main à sa moustache dont il vérifia discrètement la courbure.

"Baisser les bras est une attitude tellement lâche. Les ouvrir pour accueillir l’aventure, voilà la réaction à avoir ! Je ne crois pas aux happy ends, demoiselle Hammond, et je sais que seule la mort constitue une vraie fin. Qu’importe si l’aventure doit cesser aujourd’hui ou demain, tant que nos ennemis ne triomphent pas de nous !"

En d’autres termes, James Hook conseillait de vivre au jour le jour. Bien sûr, il fallait garder des projets en tête, des idées de vengeance, par exemple, des plans de batailles… tout cela était primordial pour un bon équilibre.
Il cherchait à rester lui-même, à garder sa contenance et sa personnalité, mais, au fond de lui, il devait bien avouer que cette rencontre fortuite lui faisait atrocement songer au moment où la fillette de Peter Pan, la petite et détestable Maggy, avait dit de lui, du grand Capitaine Crochet "Ce n’est qu’un vieil homme méchant qui n’a pas de maman"… Cette gamine… grrrr ! James la détestait. La seule idée qu’elle puisse continuer à exister le rendait plus nerveux que le tic-tac d’une horloge.

Mais voici que la jeune femme eut une étrange question. Devait-elle le craindre ? Et lui, était-il censé être craint par les gens d’ici ? Il se souvenait parfaitement du jour où il avait rencontré le Joker… celui-ci n’avait pas eu l’air d’avoir peur de lui… tout au plus avait-il eu l’air de croire qu’il faisait face à quelque forban tout droit issu d’un conte de fées ! Encore les fées !! Raaaaah !


"Me craindre… Vous ne faites, jusqu’à preuve du contraire, pas partie de mon équipage, vous n’êtes plus une enfant et je ne crois pas avoir à vous punir de quoi que ce soit. Pensez-vous devoir me craindre, demoiselle ?"

La moustache du pirate frissonna. Le vent se levait, à présent. Et le marché que Hook avait proposé de conclure se soldait par des propositions aussi floues que le brouillard qui s’annonçait. L’homme tendit alors son bras, celui terminé par l’appendice d’acier brillant, à la jeune femme.

"Bien, nous discuterons de cela autour d’un verre. Mais je garde à l’esprit vos propositions, miss. Suivez-moi, mon bar sera votre terre d’accueil pour rester au chaud. Je ne tiens pas à avoir votre pneumonie sur la conscience."
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MessageSujet: Re: Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE   Ricochets au bord du fleuve (PV Capitaine Crochet) TERMINE EmptyLun 02 Aoû 2010, 09:59

Citation :
"Baisser les bras est une attitude tellement lâche. Les ouvrir pour accueillir l’aventure, voilà la réaction à avoir ! Je ne crois pas aux happy ends, demoiselle Hammond, et je sais que seule la mort constitue une vraie fin. Qu’importe si l’aventure doit cesser aujourd’hui ou demain, tant que nos ennemis ne triomphent pas de nous !"


James avait toujours une telle manière de dire les choses, avec tact, sincérité. Il savait toujours quoi répondre et comment l’exprimer. Evey aimait cette passion dans ses paroles, ça l’encourageait, la fascinait. Elle avait envie de répondre positivement à toutes ses répliques dans le seul but d’être toujours en accord avec ce dernier. Bien qu’il aurait été stupide d’agir ainsi, privée de conscience propre, elle perdait une partie de son charme. Je doute que le Capitaine apprécie les écervelés qui ont l’art et la manière de lui tartiner du beurre sur tout le corps. Elle avait toujours été sincère avec lui et lui avait, à chaque fois, répondu d’elle-même.
Elle s’est tout de même retenue de répondre : « Triompher de nos ennemis mais à quel prix ? » en effet, on ne gagne pas de batailles sans sacrifice et ils s’avèrent souvent lourds, hélas. Evey en avait fait maintes fois l’expérience.


Citation :
"Me craindre… Vous ne faites, jusqu’à preuve du contraire, pas partie de mon équipage, vous n’êtes plus une enfant et je ne crois pas avoir à vous punir de quoi que ce soit. Pensez-vous devoir me craindre, demoiselle ?"


Quelque soit la rencontre, Evey éprouve continuellement de la peur, particulièrement pour la gente masculine. Après avoir manqué d’être violée par trois hommes, elle est devenue extrêmement méfiante, voir excessivement. Il faut dire qu’avec James, elle s’était améliorée. Jamais elle ne s’était ouverte si rapidement avec personne. Quelque chose en lui la motivée, une chose qui rendait les couleurs à son moral transparent. Le peu de crainte qu’elle avait pu ressentir envers lui s’était déjà dissipé aux 4 vents, tout ce qu’elle pouvait conserver, c’était une légère part de méfiance.

- Je n’ai pas à vous craindre tant vous n’avez pas à craindre pour vous-même.

Elle fit un pas vers lui afin d’appuyer ses quelques mots, l’emprunte d’un sourire redressant les commissures de ses lèvres. Elle ne cessait de l’observer comme si elle tenait à imprimer dans sa mémoire chacun de ses traits ce qui, de toute évidence, paraissait quelque peu impolie de sa part de le dévisager ainsi. Pourtant, son regard ne flancha point, il demeurait droit, implacable, luttant contre le blizzard qui s’acharnait dans les prunelles du pirate. Au passage, vaincre des tempêtes en mer était une chose dont elle avait hâte ! Elle aurait mieux fait de se poser des questions sur la forte probabilité d’avoir ou non le mal de mer…

Citation :
"Bien, nous discuterons de cela autour d’un verre. Mais je garde à l’esprit vos propositions, miss. Suivez-moi, mon bar sera votre terre d’accueil pour rester au chaud. Je ne tiens pas à avoir votre pneumonie sur la conscience."


- A vos ordres mon Capitaine !

Avoua t-elle, le cœur aussi haut que son visage fièrement redressé. Elle le laissa emboîter le pas, se plaçant délicatement à ses côtés. Après s’être retrouvés face à face, ils marchaient désormais sur le même sentier…l’aventure faisait ses premiers pas.
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