INTRIGUE All Souls' Night (topic général)

Sujet: INTRIGUE All Souls' Night (topic général) Dim 29 Nov 2009, 23:08

Citation :: Nous sommes au soir du 31 octobre. Alors que, dans la ville, les enfants costumés s'apprêtent à aller harceler leurs voisins pour avoir bonbons, chocolats et autres "pièges à caries" comme dirait le Dr Wilbur Wonka, au 109 rue du Septième Art, c'est une toute autre fête que l'on s'apprête à célébrer. Le repas de la All Souls Night attend les locataires...

La salle de réunion, rarement utilisée, est ce soir grande ouverte. Les tables rondes sont recouvertes d'une nappe mauve, de même que deux autres tables, poussées contre un mut qui serviront de buffet. Le couvert est mis pour tous les habitants de l'immeuble, et sur la table sont disposés des bouquets où se mêlent du romarin, des pensées, et des myosotis (NDLT : en anglais forget-me-nots), fleurs du souvenir. Le Dr Cavanaugh, pour rester dans le même thème, avait proposé des chrysanthèmes, mais il lui a été répondu que ça risquait de faire mauvais genre...
Deux chandeliers simples sur chaque buffet, sur chaque table un grand chandelier à cinq branches en centre de table, et deux flambeaux encadrant la porte forment tout l'éclairage de la pièce.
Il va bientôt être 21h, les locataires ne vont pas tarder. Dehors, le ciel s'assombrit. La pluie commence à tomber. Le vent se lève. Atmosphère idéale pour une soirée en l'honneur des morts...

Règles pour ce scénario :

Vous avez toutes et tous 48h pour poster.
Pour le premier post, quelques conseils : décrivez votre tenue, le temps de préparation, votre journée etc. etc. bref, racontez un peu comment est l'état d'esprit de votre personnage et pourquoi.
Aucun de vos rp ne doit influer sur celui d’un autre pour le moment.
Par la suite, vous serez répartis en différentes tablées. Vous ne reposterez dans ce sujet qu'après mon intervention.
Je demande au minimun 15 lignes pour ce premier post rp !

Honneur aux dames comme on dit. Vous allez être les premières à répondre à ce sujet. Vous décrirez votre tenue, le temps de préparation, votre journée etc. etc. Votre rp devra prendre fin au moment où vous arrivez dans la salle. Vous avez toutes deux jours pour poster. Vous pouvez répondre dans l’ordre que vous voulez, en respectant ce délai. Aucun de vos rp ne doit influer sur celui d’une autre.

La Pointe du Lac, Claudia
~~Tonks, Nymphadora~~
~~Quinn, Harley~~
~~Balsa~~
Yuumura, Kirika
~~Addams, Morgan~~
~~Beringer, Kate~~
~~Cuddy, Lisa~~
~~Von Karmstein, Mircalla~~
~~Bonasera, Stella~~
~~Cavanaugh, Jordan~~
~~Lovett, Arabella~~

Invité

D'ordinaire, Jordan passait sa soirée d'Halloween seule sur son canapé, avec un pot de pop-corn au caramel, un bon vieux film d'horreur comme on les aime, en pyjama, et avec son oreiller. Seulement voilà, cette année le syndic de l'immeuble organisait une soirée pour la All Souls' Night. La légiste avait longuement hésité à accepter l'invitation, puis avait fini par dire banco. C'était l'occasion de sortir et de s'amuser un peu. Chacun étant prié d'amener sa contribution au dîner, elle avait préparé la veille au soir tout ce qu'il fallait pour faire un café irlandais du tonnerre pour la fin de la soirée.

La journée avait été longue. Huit autopsies, l'une particulièrement répugnante, même au vu de ses standards, et pour couronner le tout, une altercation à la machine à café avec cet ahuri de Peròn qui avait cru lui faire peur en l'attrapant à la gorge... Il avait fini plié en deux à vomir son repas sur sa belle chemise Gucci. Oui, un coup de genou, ça ne fait jamais du bien, surtout après le déjeuner. Et comme il avait essayé de la prendre par la cheville ensuite, elle avait ponctué en lui fracturant quelques métacarpiens d'un coup de talon. Oups ! dommage, sa belle main de chirurgien... quelle maladroite ! Mais bon, ça s'appelle un réflexe pavlovien : on l'attrape, elle tape. Action, réaction.

Bref, quand elle était rentrée à l'appartement, crevée, de mauvaise humeur, affamée, elle avait sérieusement envisagé de ne pas aller à la réception. Et puis... Bon. Elle s'était rappelé combien elle s'était réjouie d'aller à cette fête, la veille encore. Alors elle était allée s'enfermer dans la salle de bains le temps de prendre une douche chaude, de se détendre un peu - pas le temps pour un bain, elle devait encore se coiffer, se maquiller, et choisir quoi mettre. Heureusement qu'elle avait réglé le problème épilation deux jours plus tôt !!!

Sortie de la douche emballée dans sa serviette et les cheveux trempés, elle s'était enfermée dans sa chambre pour répondre à la question angoissante que se pose toute femme : que mettre ??? Et pour Jordan, debout devant son placard en guêpière grise et porte-jarretelles, bas à couture soigneusement remontés le long de la jambe et retenus par les agrafes, la question était vraiment angoissante, car sa garde-robe se composait pour une grande partie de pantalons plus ou moins élégants et de chemisiers. Elle ne pouvait quand même pas assister au diner habillée comme ça, elle aurait l'impression d'être au boulot ! Non, pas à tortiller, il fallait quelque chose d'autre... Un sourire alors avait étiré ses lèvres. Oui. Elle savait ce qu'elle allait mettre...

20h55, la porte de l'ascenseur s'ouvrit en provenance du premier étage. Une jambe chaussée d'un escarpin de cuir noir à talon aiguille, gansée d'un bas de soie noire à couture, en émergea. Elle fut suivie presque immédiatement par le reste du corps de sa propriétaire. Longue robe-fourreau de satin gris perle qui soulignait la courbe de sa silhouette, fendue jusqu'à mi-cuisse, s'évasant à partir du genou, décolleté carré sobre, ni broderies, ni perles, les cheveux soigneusement relevés en un chignon sage d'où s'échappaient quelques boucles qui encadraient le visage légèrement fardé - une touche de gris sur les paupières et du rouge sang sur les lèvres - discrètes boucles d'oreilles, gants assortis remontant jusqu'à la saignée du coude, pochette à la main... Cette apparition éminemment féminine était-elle bien Jordan Cavanaugh, la légiste efficace et peu soucieuse de son apparence qui arborait d'ordinaire jeans, chemisiers, pulls, cheveux en bataille et maquillage fait à la va-vite et semblait vouloir justifier l'androgynité de son prénom ? Difficile - sinon impossible ! - d'y croire...

Pour l'heure, Jordan était seule devant la porte. Mais il était encore tôt... Curieuse, elle poussa doucement la porte et pénétra dans la salle...

Invité

Le monde Magique lui avait manqué. En partant ce matin, elle avait dit à Dean qu'elle allait se promener en ville et qu'elle ne rentrerait qu'en fin de journée. Elle était partie en direction du centre ville et s'était engouffrée dans la première ruelle vide sur son chemin. Elle avait essayé de se calmer mais rien n'avait réussi à l'apaiser. Elle allait revoir son fiston. Ressemblerait il à Remus? Serait il aussi beau que lui? Aurait il ses cheveux châtains et ses yeux miel? Serait elle capable de le regarder sans flancher?

Il lui avait fallu quelques minutes pour qu'elle retrouve son calme. Elle avait enfin pensé à sa maison d'enfance et, le temps de fermer les yeux, avait senti l'herbe de la pelouse sous ses pieds remplaçant le béton urbain. Voir sa maison lui avait mis un coup au coeur. Elle s'était alors demandé pourquoi elle était partie. Elle aurait été bien ici, à se remettre petit à petit de la perte de Remus. Justement, c'était pour cela qu'elle était partie. Elle n'était pas toute seule. Il y avait Teddy.

Elle était entrée chez elle et était allée saluer sa mère. Elles avaient passé la matinée à discuter de tout et de rien. Elle allait bien, elle était heureuse. Elle avait fait la connaissance de gens sympathiques dans sa nouvelle résidence à l'occasion d'une fête qu'elle avait organisé. Elle n'en connaissait pas beaucoup pour le moment, mais ce soir il y avait ce repas de prévu. Elle espérait rencontrer et retrouver du monde, histoire de ne pas être toute seule.

Quand son fils s'était réveillé, elle l'avait serré contre elle. Il lui manquait, bien plus qu'elle ne le croyait. Il n'avait plus quitté ses bras de la journée. Elle l'avait nourri, changé, bercé et porté endormi, et pour rien au monde elle n'aurait échangé sa place. Pendant qu'elle redécouvrait celui qui était son fils, sa mère avait préparé un panier de muffins au chocolat qu'elle ammenerait le soir, ce qui constituerait sa participation au repas.

Elle s'était sentie à l'aise dans ce milieu. Entourée, aidée, choyée. Pourtant toutes les bonnes choses avaient une fin, et la fin d'après midi ammenait avec elle l'heure du coucher pour Teddy. Elle l'avait baigné et était restée à le regarder dormir pendant de longues minutes. Elle avait salué sa mère avant de l'inventer à passer chez elle de temps en temps. Elle avait son adresse, et ce n'était pas très difficile pour venir. En retrouva la ruelle, et fit ce constat: le monde Magique lui avait manqué. Elle repartit chez elle, le coeur léger. Elle entra dans son appartement et posa le panier de muffins sur la table, en espérant que Dean n'en mangerait pas avant qu'elle les apporte à la soirée.

Après une douche rapide, elle se posta devant son armoire. Comme à chaque fois qu'elle devait sortir dans ce monde moldu, elle devait faire un choix. Il fallait qu'elle soit habillé selon leurs coutumes, sans tellement bien les connaître, et que la tenue lui permette de garder sa baguette sur elle. Son choix se posa sur une jupe mi-longue blanche à fleurs violettes avec un chemisier blanc, dans la manche duquel elle cacha sa baguette. Elle ajouta à sa tenue sa paire de boots. Regardant l'ensemble d'un oeil critique, elle transforma ses boots noires en ballerines violettes, assorties à sa jupe. Elle n'avait jamais été habillé comme ça. On lui donnerait presque Merlin sans confession. Ses cheveux s'allongèrent pour former un dégradé qu'elle avait vu sur les moldues qu'elle avait croisé, mais restèrent violets.

Elle se dirigea vers la cuisine et attrapa le panier avant de fermer la porte d'entrée derrière elle. Heureuse et légère grâce aux retrouvailles avec son fils, elle s'élança dans les escaliers. 5 étages plus bas, elle poussa la porte de la salle de réunion, en espérant ne pas commettre d'impairs pour une fois....

Invité

All Souls' Night. Carmilla sourit. Elle gardait le souvenir un peu nostalgique des bals que son père organisait pour elle quand elle était encore vivante. C'était lors d'un de ces bals qu'elle avait rencontré Ezequiel, elle s'en souvenait parfaitement et cela la faisait rire. Pauvre Ezequiel, sans doute quelqu'un doté d'un coeur et d'une âme aurait eu pitié de lui quand, de mentor, il était devenu l'esclave aveugle de sa petite Carmilla... Mais elle n'avait eu aucun remords à le tuer à petit feu, goutte à goutte...

Voilà en somme les souvenirs et les pensées qui avaient occupé l'esprit de Carmilla tout au long de sa journée de travail. Les clients avaient bien remarqué le changement sur le visage de la serveuse et, s'imaginant sans doute que ce sourire absent leur était adressé, avaient consommé deux fois plus que d'ordinaire juste pour avoir le plaisir de la voir s'approcher. Une bonne journée au niveau de la recette, donc. Carmilla n'avait fait aucun commentaire à ce sujet, avait laissé son ombre faire le ménage tandis qu'elle-même faisait la vaisselle - si son père la voyait ! - et était partie plus tôt que l'heure habituelle, étant invitée au diner de All Souls' Night organisé par le syndic de l'immeuble qu'elle occupait, laissant Hook compter la recette.

Arrivée à son appartement, elle avait eu un soupir. Autrefois, c'étaient ses "filles", ses dames de compagnie qui dévêtaient son corps frêle et dénattaient ses longs cheveux. Comme elle regrettait en cet instant de s'être séparée d'elles - "débarrassée" serait peut-être plus approprié ? Après tout, elle les avait éliminées les unes après les autres... Elle ne pouvait alors se permettre de s'encombrer de suivantes et d'esclaves... Et elles lui avaient fait, il fallait le reconnaître, des repas délicieux.

Enfin, trêve de nostalgie. C'est encore une fois aux bons soins de son ombre qu'elle se confia, se laissant dévêtir et décoiffer tandis que l'eau coulait dans la baignoire. Elle aimait cette sensation du tissu qui glissait sur sa peau, celle du corset enfin délacé qui relâchait son étreinte, le poids de sa chevelure qui retombait d'un coup dans son dos, lourde au point parfois de lui donner mal à la tête, la caresse de l'eau chaude mêlée de sels, huiles essentielles et autres délicatesses, dans laquelle elle se glissait à présent. Elle aimait sentir la chaleur de l'eau envahir ses membres et chasser le froid de la mort. Le temps d'un bain, elle avait le sentiment d'être de nouveau vivante.

Sentiment qui s'évanouit hélas sitôt qu'elle sortit de l'eau. Elle s'emballa dans sa serviette pour essayer de garder encore un peu de chaleur, en vain. Avec un soupir, elle tira la chaine et vida la baignoire. Puis elle passa dans sa chambre. Le rituel de l'habillage allait commencer. Son ombre s'affaira. Bas, pantalon, le corset lacé serré - elle devait pour cela s'accrocher de toutes ses forces à quelque chose tandis que son ombre tirait les lacets - au point de lui faire perdre le souffle si elle avait été encore vivante... Puis il fallut passer à sa coiffure. Les mains de l'ombre se glissèrent dans l'épaisse masse brune et se mirent à tordre, détordre, natter de grosses mèches en un entrelacs complexe de tresses digne des portraits de la défunte impératrice Elisabeth d'Autriche. Carmilla se laissait faire avec une passivité pleine de langueur. Elle aurait aimé sentir de vraies mains sur ses épaules, sa nuque, toucher ses cheveux, en jouer. Elle devait se contenter de cet ersatz. Et elle n'avait toujours pas sa tenue...

Enfin, la comtesse sentit les mains de son ombre abandonner sa tête, signe que, sans doute, elle devait être prête. Un autre supplice de sa condition de vampire, pour la coquette qu'elle était : ne pouvoir se voir dans un miroir. Enfin. Elle se releva du fauteuil où elle était restée étendue et alla ouvrir son placard. Que choisir ? Elle aurait aimé pouvoir remettre l'une de ses flamboyantes et merveilleuses robes qui avaient fait ses délices dans les bals de la cour de l'Empereur François Joseph, mais il était évident qu'elle ne pouvait se le permettre... Elle finit par tirer une robe du placard. Affreusement simple, mais il faudrait faire avec.

La silhouette qui descendit du troisième étage avait quelque chose d'à la fois majestueux et inquiétant. Le visage pâle et aristocratique était celui d'une femme jeune, et le corps celui d'une toute jeune fille, mais le regard et l'expression trahissaient les siècles passés dans le monde des vivants. Elle portait une longue robe de velours noir et empiècement sur le buste de satin rouge brodé d'argent, à manches trois-quart bordées de dentelle de hollande et décolleté carré assez profond, qui soulignait sa silhouette de sablier dessinée par la nature et le corset. Sous la jupe qui balayait les marches, deux jupons seulement. Pas de maquillage à l'exception des lèvres peintes en bordeaux, les mains étaient gantées de dentelle et un large ruban de dentelle et de velours noirs supportant le poids d'un camée enserrait la gorge blanche. Une perle à chaque oreille parachevait le tout. A son bras, un panier d'osier noir dans lequel se trouvaient quelques bouteilles de vin arrivées la veille de Styrie par bateau - sa contribution.

Carmilla prit une inspiration en arrivant au rez de chaussée et consulta sa montre. 21h précises. Elle eut un sourire et poussa la porte...

Invité

Temps de merde, journée de merde, vie de merde...Harley avait constaté, allongée au fond de son sofa, seul meuble vénérable de l’appartement, à quel point le monde était moche. Peut-être que le Joker avait raison au final. Le retour soudain et fortuit de ce dernier dans son existence qui jusqu’alors semblait reprendre une teinte saine la posait devant une énorme question : pouvait-elle se maintenir dans ce train de vie maussade mais serein et sécurisé ou devait-elle laisser libre cours à la rechute et accrocher un sourire sur son visage sans pour autant respirer dans un meilleur environnement ? Habituée autrefois à le laisser réfléchir pour elle et ne possédant donc ni la philosophie ni le recul nécessaire pour répondre de cette énigme, elle tenta d’envisager l’avenir des deux faces possibles pour la première fois. Face une, elle ne ferait de toute façon rien de ses jours mais serait presque assurée de pouvoir les vivre tous sans risquer de crever au coin d’une ruelle un beau matin sans crier gare. Face deux, elle rendrait certainement l’âme d’une façon ou d’une autre dans les dix ans à venir (ou en tout cas risquait de perdre une jambe ou de devenir un légume) mais elle jouerait de sa folie et de celle de son mentor pour rire –cruellement- de ce laid petit monde.

Les questions existentielles, peser le pour et le contre, tout ça lui faisait mal au crâne. La face deux pouvait lui éviter d’avoir de nouveaux à faire à ce genre de malaise, à coup sûr, puisque le violent clown penseur se chargeait de lui souffler la vision du monde et des choses qu’il fallait. C’était cruel et les droits de la femme en prenaient un coup mais au moins c’était simple.

Un point pour la face deux. Zéro pour la face un. En plus si le Joker supposait qu’elle désirait se détacher de son emprise, elle pouvait d’ores et déjà contacter les pompes funèbres pour ses futures obsèques. Quoi que, on ne sait jamais ce qu’il se passe dans le fin-fond de son crâne de fêlé. Et s’il se chargeait de l’éradiquer, même pas sûr qu’on retrouve le cadavre. Et puis elle était contente de le retrouver.
0-2.

Elle se passa la tête sous un jet d’eau froide, se déshabilla, prit une douche, laissa couler l’eau pendant une demi-heure, assise sur le carrelage de la cabine, le front posé sur les genoux. Oh non, elle n’aimait pas être dans cet état là, elle préférerait prendre le malheur avec hilarité comme avant.

Son visage sans maquillage était fade dans le miroir. Elle avait tenté plusieurs formules en s’inspirant d’actrice ou de personnalité féminines connues, par exemple Penelope Cruz qui avait un regard magnifique. Mais même en dessinant exactement le même trait de crayon marron autour de son œil, le résultat était pauvre. Ce qui lui fallait, c’était du gros carré d’as à l’ancienne. Ça au moins ça donnait quelque chose.

Le papier l’invitant à la fête de l’immeuble était roulé dans la poche de son peignoir. Fête égale joie égale alcool égale hilarité.
Le soir tombait. Elle n’avait donc pas mit le nez dehors de toute la journée et s’était nourri d’un paquet de Corn Flakes pendant tout ce temps. Non seulement c’est migraineux, la pensée, mais en plus ça fait perdre le fil des heures.

Dans sa petite caverne d’Ali-Baba, sa chambre à coucher, s’étalait une multitude d’objet, de vêtements, une collection de bric, une farandole de jouets et de souvenirs. Elle opta pour une minijupe, un bustier et des bas, une paire de Doc Martens montantes (cloutées, plaquées, tout ce que vous voulez) qu’Edward lui avait offert avec sa première –et dernière- paye d’honnête travailleur il y a peut-être cinq ou six ans avant que le pauvre garçon ne sombre dans de plus viles activités. Ah, Eddy, en voilà un à qui elle n’avait pas pensé depuis tout ce temps. Son premier crime de sang quand on y pense. Il savait qu’elle voyait et se tournait vers un autre homme mais la gardait malgré tout auprès d’elle. Curieux d’ailleurs qu’on s’attache autant à la personne aussi abjecte qu’elle était, du moins en sa compagnie. Ou en tout cas très frustrante, un coup oui, un coup non...Et au final un coup, oui, de couteau dans le dos.

Dans des tons bien entendu rouge et noir, dépareillée, elle barbouilla son visage de cette délicieuse couche de maquillage et ajouta un nouveau point pour la face 2 dans le score. Un loup sur le nez et des gants aux mains, des couettes sur les côtés et une canne à pommeau, dérobée à un anonyme du temps de Gotham, sous le bras, elle pénétra dans la salle des fêtes. Elle détecta aussitôt le buffet et les bouteilles mais commença par regarder les gens entrer ou même parfois sortir pour vérifier s’ils ont bien éteint le gaz sans doute. Quelque chose comme ça.

Invité

Merde !!!

Morgan jeta un regard furibond au peigne cassé qu'elle tenait à la main et entreprit de démêler l'autre moitié des noeuds de sa crinière. Ce faisant, elle laissa échapper à voix plus ou moins basse un chapelet de jurons et d'injures. Lorsqu'enfin le peigne fut libéré des boucles en bataille de la flibustière, celle-ci le reposa sur la coiffeuse avec lassitude et contempla son reflet, le menton appuyé sur le poing.

Morgan s'ennuyait. Elle regrettait l'époque où elle devait se battre pour faire admettre à son équipage que c'était elle qui commandait, et aux autres pirates que la gamine qu'elle était autrefois avait cédé la place à un capitaine tout aussi capable que son défunt père. Elle regrettait le temps où elle se réveillait le matin, presque contente de sentir la gueule de bois qui lui plombait le crâne, parce que cela voulait dire qu'elle était encore vivante et de faire tomber de son lit le dernier amant d'un soir qu'elle avait ramené, et où, en poussant la porte de sa cabine, elle sentait les embruns la gifler. Depuis qu'elle était arrivée ici, l'excitation et la surprise des premières semaines avaient eu le temps d'être remplacées par la routine et la monotonie. Sa vie autrefois imprévisible et farfelue était désormais réglée comme une horloge : elle partait le matin au boulot, faisait ses heures de travail, pause à midi, re-boulot, jusqu'au soir où elle rentrait au 109. Quand elle ne travaillait pas, elle poussait jusqu'à la plage, où elle passait sa journée, qu'il fasse beau ou mauvais. Quant à sa relation avec James... il y avait des semaines qu'ils ne s'étaient pas parlés. Etaient-ils seulement encore ensemble ? On était en droit de se poser la question...

Du dos de la main, Morgan repoussa les débris du peigne, qui tombèrent dans la poubelle avec un bruit sec et reporta son regard sur son reflet. Elle décida d'abandonner l'idée de les démêler. Un jour, elle irait voir un coiffeur pour qu'il essaie d'en faire quelque chose. Pour elle, elle se contenta de les relever à grand renfort d'épingles et de leur donner un air à peu près correct. Puis elle se leva. Elle avait pris une douche un peu plus tôt, en rentrant du travail, et depuis, c'est en chemise qu'elle errait dans l'appartement. La journée avait été longuette. Sans histoire. Quelques clients plus entreprenants que d'autres, d'autres plus déprimés que d'habitude. Son lot quotidien, elle s'y était faite. Elle aurait préféré une bonne vieille bagarre, quelque chose de costaud, qui secoue un peu... Enfin bref.

Elle déboutonna sa chemise, la laissa tomber sur le sol. Ce soir, il y avait cette fête. All Souls' Night. Morgan n'avait pas la moindre idée de ce à quoi cette fête pouvait bien se rapporter. Bien sûr, elle croyait en Dieu, mais là s'arrêtait sa culture en la matière... L'important, c'était qu'elle avait là l'occasion de s'amuser un peu. Entièrement nue devant son placard, elle se demandait quoi mettre. Quelque chose qui soit pratique et élégant à la fois... Problème : les deux seules robes qu'elle possédait étaient l'une pratique et l'autre élégante... Et si... et si elle ne se mettait pas en robe ? Après tout, certaines de ses tenues avaient de la gueule, peut-être même plus que ses robes, et au moins, elle n'aurait pas besoin de suffoquer pour les enfiler...

Déjà, elle tendait la main vers sa redingote grise, le sourire aux lèvres, quand son regard tomba sur un morceau de tissu noir inconnu. Elle écarta les vêtements et arqua un sourcil. Pendue au milieu de ses chemises, pantalons, redingotes, pourpoints, il y avait une robe. Une simple robe noire, assez moderne. Où diable Morgan avait-elle pu trouver ça ? elle prit le cintre, tendant la robe devant elle, songeuse. D'où est-ce qu'elle sortait, cette robe ? Elle la plaqua contre elle. Elle était plutôt courte, s'arrêtant au-dessus du genou, le décolleté était en coeur, et les manches trois-quart dénudaient les épaules. Morgan fouillait sa mémoire. Quand diable avait-elle pu acheter une robe pareille ? Une robe de qualité, en plus... Tilt ! Mais oui ! Elle ne l'avait pas achetée, cette robe ! c'était la fiancée de son ancien patron qui la lui avait donnée parce qu'elle ne lui allait pas ! Elle ne l'avait jamais mise parce que ce n'était pas son style habituel...

Elle ouvrit la fermeture éclair et passa la robe. Ultra moulante, soit dit en passant. Morgan se félicita de n'avoir pas mis de sous-vêtements, la robe était tellement près du corps que ça se serait obligatoirement vu. Elle eut un sourire pour son reflet. Si elle se souvenait bien, elle devait aussi avoir quelque part les chaussures qui allaient avec, une paire de sandales noires à talon haut dont la bride était ornée d'un faux diamant. Elle plongea dans les profondeurs de son placard... Ouiiiii ! les voici ! Triomphante, elle les enfila, les attacha... et manque de tomber. Hem. C'était plus haut que ce à quoi elle était habituée...

Ce ne fut qu'après une heure à déambuler dans l'appartement que Morgan eut enfin le sentiment de maîtriser la hauteur de ses talons. Bon, pour garder l'équilibre, sa démarche avait un côté catwalk, mais dans l'ensemble, elle s'en sortait assez bien. Elle retourna s'asseoir à sa coiffeuse, se passa du rouge à lèvres et quitta l'appartement. Elle avait remis sa contribution - un plat de poisson épicé fabrication maison - au concierge plus tôt dans la soirée, en précisant qu'il n'y aurait plus qu'à faire réchauffer. Elle prit l'escalier et descendit, la main au-dessus de le rambarde, au cas où... mais réussit à ne pas s'étaler. Fière d'elle, elle chassa une poussière fictive de sa robe, et passa dans la salle de réunion...

Invité

La nuit était entrain de tomber. Balsa était fatiguée par ses cours de la journée, plus la séance d'entraînement qu'elle s'était imposée afin de ne pas « perdre la main ». Le froid de ce pays était moins mordant que celui de ses montagnes natales, mais plus humide et plus désagréable. La puanteur semblait s'être calmée avec l'arrivée du vent, mais vivre en ville lui était toujours aussi pénible.
Allongée – affalée – sur le canapé de l'appartement qu'elle partageait officiellement toujours avec Eponine, la lancière regardait le soleil disparaître derrière la barre d'immeubles qu'elle avait en vis à vis. Elle n'avait pas vu sa colocataire depuis des semaines et commençait vaguement à s'en inquiéter. Où était donc passée l'étudiante parisienne ? Était-elle retournée dans son pays lointain, au delà des mers ? Aucune idée.
Au fond, l'asiatique ne se plaignait pas de la solitude – l'absence d'Edward étant un tout petit peu plus inquiétante. Il avait parlé de venir à ses cours, mais elle n'arrivait pas à le recroiser dans la résidence ou à l'Université... Bah, elle verrait bien. Il était assez grand pour s'en sortir tout seul, non ?

La brune bailla. Bientôt neuf heures. On lui avait parlé d'une soirée, d'une espèce de fête annuelle en l'honneur des morts. Super. Quelle idée optimiste, digne de vous rendre le sourire un soir d'hiver !
Elle n'avait aucune envie d'y aller, même si les organisateurs avaient réussi à lui extorquer un gâteau au riz et aux prunes de sa conception. Mais Harley lui avait vaguement dit qu'elle y serait et que ça ne pouvait que lui faire du bien de sortir de chez elle et de se changer les idées. Elle était coincée dans ce monde de merde pour un petit moment, non ? Il fallait bien qu'elle s'y fasse. Elle ne pourrait peut-être jamais rentrer chez elle, aussi horrible que puisse être cette perspective. Et si elle était coincée ici, autant essayer de se détendre de temps en temps. L'adrénaline du combat ne l'avait plus touchée depuis, oh... des mois, des semaines, peut-être. Elle s'ennuyait et ses entraînements ne la satisfaisaient plus. Il arrive un moment où on ne progresse plus de n'affronter que du vent. Il faut un adversaire qui puisse rendre les coups; qui puisse pousser dans ses derniers retranchements et mettre à mal. Cela, un mannequin d'entraînement n'y arrivait pas...

Avec un grognement, Balsa s'extirpa du canapé et se dirigea vers la salle de bain. Elle allait y aller, au fond. All Souls' Night, hein ? La Nuit de Tous les Esprits. Les Esprits... Non, elle se trompait. Souls, c'était... oui, les Âmes. La Nuit de Toutes les Âmes.
...Elle en avait tué, des gens. Peut-être que les meurtriers comme elle n'étaient pas censés participer à ce genre de cérémonie; mais vu les mœurs dissolues de cette contrée, elle n'avait rien à perdre à venir y faire un tour.
Après une douche rapide, elle enfila un pantalon de toile noire et un chemisier bordeaux, qu'elle laissait ouvert sur un cache-cœur noir également. Le pantalon, coupé droit, tombait élégamment sur la paire de chaussure de ville qu'elle comptait mettre. Ces petites fantaisies vestimentaires dénotaient de son style habituel et étaient le fruit de récents achats dus à ses premiers salaires.
Pour une fois, elle laissa ses longs cheveux dénoués et n'emporta pas d'arme – sauf l'indispensable dague au côté, caché parmi les replis du pantalon et maintenu par un fourreau qu'elle avait cousu dans la doublure. Elle emportait aussi le ruban de cuir qui servait à attacher sa crinière, dans une de ses poches. Ce pourrait toujours être utile.

Neuf heures cinq. Balsa sortit de la cage d'escalier et pénétra dans la salle spécialement ouverte pour l'occasion...

Invité

Lisa Cuddy la directrice de l’hôpital avait du bosser tout au long de cette semaine et encore aujourd’hui, cela ce résumait à aller en réunion et passer du temps à établir certaines quelque chose de concret et donner son avis. Elle avait eu droit aussi à la réunion au comité de greffe avec l’oncologue. Elle avait terminée par faire de la paperasse dans son bureau toute l’après-midi.

Quand elle avait vu l’heure afficher sur l’horloge elle avait prit dans ses mains l’invitation « All Souls Night » . Ce repas avait l’air sympa, elle ne connaissait pas tellement les invites qu’il y allait y avoir, mais elle se disait qu’elle ferait mieux d’y aller plutôt que de rester chez elle enfermée à regarder des émissions stupides à la télévision. Elle reposa l’invitation termina vite fait quelques dossiers, tant pis elle finirait un autre jour, elle n’était plus à un jour près cela pouvait bien attendre elle avait besoin de faire autre chose que des dossiers.

C’est alors que la doyenne se leva pour prendre ses affaires mettant ses dossiers en vrac dans son sac, enfilant sa jolie veste à carreau et partant dans son appartement pour se préparer. Il était dix huit heures et elle avait encore le temps de trouver ce qu’elle allait se mettre aujourd’hui encore fallait t-il qu’elle arrive à temps à son appartement. Quand elle y arriva elle posa ses affaires sur le canapé et alla directement dans la salle de bain pour se prendre une bonne douche, elle en ressortit parfumé d’une odeur envoutante, elle avait toujours la peau douce avec ça.

Lisa se prépara vite fait toujours serviette autour de son corps, déposant une petite touche de maquillage de l’eye-liner aux yeux avec un peu de fard à joue, une petite coiffure faisant ressortir ses petites boucles de sa chevelure ébène. Elle se dirigea ensuite dans sa chambre pour aller choisir les vêtements qu’elle pourrait porter ce soir. Heureusement que ce n’était pas une fête déguisé parce quelle ne voyait pas ce qu’elle aurait bien pu mettre, se déguisé ce n’était pas son truc ! Elle jeta un œil sur des robes de soirée et en prit une de couleur noire une sorte de bustier. Elle se contempla quelques minutes avant de réaliser qu’elle n’avait pas le temps de trainer, elle s’enfila des sous vêtements sexy sait-on jamais si quelqu’un serait tenté de la déshabiller..Juste quelqu’un en particulier à vrai dire. Soutien gorge sans bretelle ainsi que Porte-jarretelles en dentelle. Personne n’allait vraiment le voir, mais le tout étant qu’elle se trouve extrêmement sexy dans cette tenue.

Quelque chose avait changé en elle, elle ressentait le besoin de sortir un peu de ses dossiers le plus souvent possible, même si elle savait que c’était aussi important. Elle avait besoin d’être heureuse et s’épanouir et avec les évènements passes elle semblait un peu plus rayonnante qu’autre fois. Elle finit par s’enfiler sa robe noire et termina en se mettant des chaussures à talons aiguilles noires. Lisa attrapa son sac à main et s’aperçut qu’il manquait peut-être quelque chose sur elle, elle se mordit légèrement la lèvre et sortit un rouge à lèvre qu’elle déposa sur ses lèvres rosées. Esquissant un sourire elle ouvrit la porte pour partir direction la soirée.

Elle n’était pas en retard..Quoi que ..21h10 déjà elle n’avait pourtant pas été si longue que ça si ? Ce n’était pas tellement grave la salle de réunion n’était pas bien loin juste quelques étages en dessous de son appartement. Elle arriva enfin devant la porte et l’ouvrit pour pénétrer à l’intérieur. Elle avait hâte de voir comment cela allait se dérouler.

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Mrs Lovett passa machinalement un coup de torchon sur son comptoir. Les affaires ne décollaient pas. Comme avant, d'ailleurs. Tant qu'elle ne L'aurait pas retrouvé, tant qu'ils n'auraient pas repris leur association, elle savait que ce serait difficile... mais elle ne désespérait pas. Elle savait qu'Il était là, quelque part, et qu'elle Le retrouverait très bientôt. En attendant, elle faisait attendre ses créditeurs et se montrait accorte avec le moindre client potentiel.

Enfin, pour ce soir, elle arrêtait les frais. Elle avait reçu une invitation pour le dîner d'All Souls Night de son immeuble. Peut-être pourrait-elle en profiter pour se faire un peu de publicité... Elle avait toutefois pris la précaution élémentaire de ne pas préparer de tourtes en guise de contribution, mais de préférer d'autre pâtisseries. Le sucré passait mieux... Elle avait fait porter les tartes au concierge plus tôt dans l'après midi.

Elle ferma son restaurant et, d'un pas vif, se dirigea vers l'immeuble. Elle devait encore se rendre présentable. L'ascenseur la déposa au sixième étage. Une fois dans son appartement elle alla se servir une solide rasade de gin. Elle ne savait pas ce qu'elle devait attendre et/ou espérer de cette soirée. Elle se resservit un verre qu'elle vida d'un trait. Puis elle passa dans la salle de bains et se fit couler un bain. A son époque, c'était un luxe. Maintenant, chacun pouvait se l'offrir. Tandis que l'eau coulait, elle en profita pour défaire sa robe et son corset qu'elle laissa tomber sur le sol.

Une fois dans l'eau, elle se reprit à rêver. Comme la vie serait belle si elle pouvait Le revoir... Il lui manquait tellement... Mais quand Il serait là... Elle secoua la tête. Arabella Lovett, ma fille, tu radotes ! Et tu n'as pas de temps à perdre ! Elle ressortit de la baignoire, essora ses cheveux et vida l'eau, avant de se sécher, et de passer dans sa chambre pour mettre des sous-vêtements - corset, pantalon, bas - et aller prendre sa meilleure robe. Il y avait longtemps qu'elle ne l'avait pas mise. Elle s'efforçait de la garder de côté pour des occasions spéciales, les vêtements coûtaient tellement cher... C'était de la belle qualité, un cadeau de son Albert, son mari, pour un Noël. Il avait économisé toute l'année pour la lui offrir... Elle passa une main sur le tissu. De l'organdi vert sombre, une folie, à l'époque...

Elle déposa la robe avec précaution sur le lit, sortit ses deux jupons de lin - là aussi une extravagance extraordinaire ! - qu'elle ajusta et alla s'asseoir devant son miroir pour coiffer ses cheveux, toujours aussi rebelles. Pourtant, à force d'acharnement, elle réussit à les démêler et à les discipliner. Elle les tordit, les natta, pour finalement les remonter en un chignon pour une fois travaillé. Elle se regarda dans le miroir et eut un sourire. Pour une fois, elle se trouvait presque jolie. Elle ne se farda pas - ne l'ayant jamais fait et ne sachant pas le faire - mais se releva et alla passer la robe. Elle espérait seulement qu'elle lui allait encore...

Quand elle regarda à nouveau son reflet dans le miroir, elle sourit. La robe lui allait encore parfaitement. Elle était longue, plus longue que sa robe de tous les jours, tombait jusqu'aux pieds, gonflée par les deux jupons, la taille très étroite, la gorge découverte, sans manches. Elle enfila une paire de mitaines de dentelle qu'elle avait fabriquée elle-même à l'époque, et qui montaient jusqu'à la saignée du coude, et ses bottines. Elle était un peu nerveuse. Elle n'était pas allée à une fête depuis... depuis qu'Albert l'avait demandée en mariage. Si l'on exceptait son mariage, évidemment... Et surtout c'était la première fois qu'elle y allait sans cavalier. A l'époque c'était impensable !

Elle prit son réticule, referma soigneusement la porte de son appartement et descendit par l'ascenseur. Il était un peu plus de 21h quand elle pénétra dans la salle de réunion.

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Stella se gara et coupa le contact. Elle revenait de quelques jours à New York, où elle avait revu ses anciens collègues avec plaisir. Néanmoins, elle était contente de revenir chez elle. Elle avait appris en quelques semaines à aimer le rythme plus lent et plus reposant de cette ville, elle s'était habituée à ne devoir répondre de ses actes qu'au chef de la police, et appréciait les quelques collègues avec lesquels elle avait échangé quelques mots. Elle ne regrettait donc pas d'être partie de Big Apple.

Elle attrapa son sac sur la banquette arrière et ferma sa voiture à clefs, avant de rentrer dans l'immeuble. Le voyage avait été long, et elle avait envie d'une bonne douche. Elle ferait une lessive le lendemain. D'autant que ce soir là, il y avait la soirée d'All Souls Night. C'était la première fois que Stella allait fêter cette célébration plutôt qu'Halloween. Mais elle était ravie d'avoir ainsi l'occasion de rencontrer ses voisins.

Entrant dans son appartement, elle appela :

Edward ? Je suis rentrée !

Ne recevant pas de réponse, elle en déduisit que le jeune homme n'était pas dans l'appartement. Elle alla poser son sac dans sa chambre, passa dans la salle de bains avec des sous-vêtements propres et une robe légère sur le bras, se déshabilla rapidement et se glissa sous la douche. Elle laissa l'eau couler un moment, le temps de dénouer ses muscles crispés par les heures de conduite depuis New York, puis entreprit de se faire un shampooing, ce qui, vu la masse de boucles qui composaient sa chevelure, n'était jamais une mince affaire.

Elle ressortit bientôt, ses vêtements roulés en un paquet sous son bras, qui irait à la machine dès le lendemain, sa robe "d'intérieur" sur le dos, et passa dans sa chambre. Comme toute femme qui se respecte, elle se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir mettre. Elle possédait plusieurs robes, plus ou moins élégantes, plus ou moins longues... Elle hésita un moment entre une longue robe rouge, dos-nu et décolleté plongeant, et une autre, noire, plus courte, et au décolleté à fenêtre, mais finit par se rabattre sur une troisième, portefeuille, qui s'arrêtait au genou, en satin gris, au décolleté en v brodé de dentelle noire et ruban de satin noir à la taille. Avec une paire d'escarpins noirs à talons aiguille, une pochette, et ses boucles sagement disciplinées, Stella était assez contente du résultat.

Elle observa dans le miroir le résultat, choisit dans ses bijoux un collier de perles de verre noires, sa montre, et sourit. Elle sortit de son sac de voyage les bouteilles de vin français qu'elle avait achetés à New York, disposa le tout dans un panier avec quelques foulards pour éviter qu'elles ne s'entrechoquent, prit une pochette noire dans laquelle elle glissa un peu d'argent - on ne sait jamais - sa carte et sa plaque - elle ne sortait jamais sans - ses clefs et son portable, et sortit.

Elle choisit de descendre par l'escalier. Mal lui en prit, car c'est à 21h15 qu'elle arriva à la salle de réunion et poussa la porte. Elle qui détestait être en retard...

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Spoiler:

Spoiler:

Kate se réveilla en sursaut une fois de plus. Un cauchemar... Quel horrible cauchemar... Un instant, elle ferma les yeux en essayant de se remémorer de quoi il s'agissait. Billy. C'est tout ce dont elle se souvenait. Billy mourrait dans son cauchemar. Quelle originalité tiens! Depuis quelques temps il mourait au moins une fois par semaine dans les rêves de sa bien-aimée... La jeune femme commençait à en avoir ras le bol de ces abominables visions d'ailleurs. Il était hors de question de se rendormir si c'était pour se retrouver au pays imaginaire. Elle sortit de sous sa couette et l'air froid de la pièce la parcourut d'une frisson. Elle regarda par la fenêtre de sa chambre. Dehors il faisait quasiment nuit, le ciel prenait une teinte orangée tout au loin, mais il pleuvait, à gouttes très fines et surement glaciales...

En entrant dans la salle à manger, le regard de la jeune femme se posa sur un prospectus aux couleurs criantes orangées-violet, comme le coucher de soleil, qui trainait sur la table depuis une semaine. Elle l'avait juste survolé, sans y faire vraiment attention, c'était une sorte d'invitation à une fête... Le 31? Kate jeta un oeil au calendrier de fortune qui était accroché sur le frigidaire, le 31 était aujourd'hui... Elle se mordit la lèvre. 20h45. Si elle voulait y aller, autant se dépêcher... Mais en même temps, sa bonne humeur laissait à désirer donc pour ce genre de fêtes...

Enfin, la balance penchait du côté "pour y aller". Si il fallait se changer les idées... Et il y avait même pas besoin de sortir, c'était au rez de chaussée. Et une bonne occasion pour rencontrer les voisins. Bon, allez, c'était décidé, elle irait à cette soirée.

Elle se précipita sous la douche brulante et n'y resta pas plus de cinq minutes. Après quoi, il fallait se trouver une tenue. En sous vêtements devant sa penderie, elle hésita comme une gamine de quinze ans qui va à son premier rendez-vous amoureux. Son choix se porta d'abord sur un tailleur beige, qu'elle n'avait que très peu porté mais qui était très joli. En essayant la jupe, elle changea radicalement d'idée. Son gros bidon ne rentrait plus! Elle se décida finalement pour une robe de soirée noire et longue, ce qui collait parfaitement à son humeur. Et à sa peau aussi d'ailleurs, encore quelques semaines et elle ne rentrait plus dedans. Elle enfila rapidement un bolero gris clair, des chaussures assorties, se coiffa simplement et ne prit pas le temps de se maquiller.

Ouuuups... En relisant l'invitation, elle réalisa qu'il fallait qu'elle emmène une contribution pour le buffet... Elle se précipita dans la cuisine et ouvrit le frigo. Huuum... Sucré ou salé? Pour une fois qu'il était plein, coup de bol... Mais il fallait se décider. Un cake aux olives trônait au milieu du premier étage. Il était fait maison en plus, parfait. Elle le chopa, le recouvrit de papier alu et attrapa une bouteille de champagne aussi. Pour la forme.

L'horloge de la cuisine indiquait pile 21h. Parfait. La jeune femme sortit de son appartement avec ses provisions à la main et descendit jusqu'au rez de chaussée. La salle de réunion était ouverte. Elle entra doucement, en réalisant qu'elle ne savait pas du tout en quoi consistait la soirée. On verrait bien comment ça se déroulerait... Elle adressa un sourire aimable aux quelques personnes qu'elle avait déjà croisées dans l'immeuble.

Ces dames sont toutes entrées... les pauvres sont un peu seules... Messieurs, sous peu, vous devrez faire votre entrée. Les demoiselles et les dames vous attendent, gentlemen et bad boys. Ne trainez pas.
A votre tour de décrire votre journée, votre humeur, votre tenue... et n'oubliez pas d'apporter votre contribution pour le repas ! (on sait comment sont les mâles !)

Quand vous arrivez, allez parler aux autres personnages, mélangez-vous, c'est une soirée, que diable ! Alors, on se bouge !

Comme les dames et demoiselles, vous avez 48h, à compter de la date du dernier post RP mis en ligne, pour répondre.

~~Winchester, Dean~~
~~Abberline Frederick~~
Wilson, James
~~House, Gregory~~
~~Morgan, Dexter~~
~~Crane, Jonathan~~
Cartman, Eric
~~Hook, James~~
~~Lupin, Arsène~~
Scissorhands, Edward
Norrington, James
Comte Dracula
Sparrow, Jack
Rekhyt
~~le Joker~~

Quant à Severus Snape et le Comte Olaf, vous ne les verrez pas ce soir, finalement... Les pauvres sont coincés ensemble dans l'ascenseur !

All Souls’ Night ou "Comment emmerder le monde avec des soirées barbantes alors qu’il y a sans doute mieux à faire que trainer avec les autres personnes qui vivent dans l’immeuble”… Mais cette soirée avait au moins un avantage : elle permettrait certainement à Greg de rencontrer des gens intéressants… du moins intéressants dans le sens où lui l’entendait : c’est-à-dire des gens qui pouvaient, d’une manière ou d’une autre, lui apporter quelque chose ou lui être utiles.
Tout l’immeuble était invité à cette soirée. Et rien que cette idée, ça promettait. House se souvenait parfaitement bien des visages de ceux avec qui il avait vécu une petite fête très arrosée : il y avait Tong, la punkette rose fluo, Paul, le moustachu trop poli et trop élégant, Olaf, celui qui lui avait un jour servi d’assistant pour emmerder Cuddy… tiens, en parlant de Cuddy, elle allait sûrement être là, elle aussi.

Tout cela, ce furent les pensées de Gregory House quand il se leva en ce matin du 31 octobre. Bien sûr, il avait tout son temps pour penser à cette soirée, puisque, par définition, une soirée n’avait pas lieu dans la matinée. Ce jour-là, donc, House prit son temps le matin. Il arriva pile à l’heure à l’hôpital et salua la réceptionniste par ses habituelles paroles : "8h59, le docteur House entre dans la place". La journée se passa normalement. Greg fit faire une batterie de tests à un patient par son équipe, puis il déjeuna avec Wilson, évita autant que faire se pouvait les consultations, se cacha de Cuddy, puis eut envie de la voir. La routine, quoi.

Dans le courant de l’après-midi, le diagnosticien sortit de sa poche l’invitation qu’il avait reçue. Il était demandé d’apporter sa contribution. Ça c’était un peu embêtant. Qu’allait-il bien pouvoir ramener qui ne lui coûterait pas trop cher ? Au mieux, il pourrait toujours piquer quelque chose à Sherlock en rentrant. Au pire, il allait se retrouver à jouer de la guitare ou du piano pour racheter son erreur de n’avoir rien apporté. Mais House valait mieux que ça. Par principe, il trouverait le moyen idoine pour n’avoir rien à payer dans l’affaire.

Lorsque sa journée de travail se termina, Gregory enfila sa veste et prit son sac à dos, sa canne et la fuite. "17h02, le docteur quitte la place".
Une journée comme une autre pour lui. Que voulez-vous qu’il fasse de plus que tout cela ? C’était déjà pas mal pour un infirme, non ? Bon, j’avoue, il prit quand même un peu de temps pour télécharger un film sur le compte de l’hôpital et visiter quelques sites pour adultes. Le tout sur ses heures de travail, naturellement. Mais bon, c’est pas un crime.

Dès qu’il fut sorti de l’hôpital, House rentra chez lui, appartement 303, en face de celui où vivait sa patronne. Depuis un certain soir, Greg essayait de savoir ce qu’elle vivait, si elle recevait des visites chez elle, si elle ne se faisait pas livrer en cachette des steaks saignants, elle qui s’affirmait végétarienne, et ce genre de choses amusantes. Il n’était pas rare que le médecin tendît l’oreille pour surveiller les allées et venues. Il avait d’ailleurs acheté dernièrement une caméra de surveillance qu’il voulait installer devant la porte de Cuddy. Enfin, s’il avait l’occasion, il en installerait bien une dans sa chambre ou sa salle de bains, avec un écran dans sa chambre à lui, histoire de se rincer l’œil sur la belle quadra. Tout ça, c’était un peu compliqué, mais House avait l’art de rendre complexe ce qui pouvait être simple. Ainsi, il n’avait même pas encore dit à Wilson, pourtant son meilleur ami, qu’il avait passé une nuit d’enfer avec Lisa et qu’il était prêt à remettre ça dès que possible. Peut-être était-il temps qu’il l’apprenne… ou plutôt, non, il fallait d’abord tout mettre au clair avec Cuddy. Ne serait-ce que pour être fixé sur ce qui se passerait ensuite.

Une bière à la main, Greg House passa deux heures et demie avachi dans le canapé, à regarder des émissions plus débiles les unes que les autres tout en cherchant le meilleur moyen d’avancer dans cette histoire avec Cuddy. Voulait-il avancer, d’ailleurs ? Il lui semblait bien que oui, mais était-ce parce qu’il avait pris son pied ou parce qu’il ressentait quelque chose pour sa boss ? Il se cachait toujours d’elle, c’était un jeu… depuis bien longtemps.
Après s’être à moitié endormi en regardant une femme déguisée en canari essayer d’attraper des sacs d’argent suspendus à des branches d’arbre en sautant sur un trampoline, le médecin se leva, s’étira et se traina jusqu’à la salle de bains. Il comptait bien passer une bonne soirée et pour ça, il estimait tout de même que faire l’effort de se laver avant d’y aller était une bonne chose. Un bon bain, bien chaud et relaxant… Il prit soin de lui dans ce bain, n’omettant aucun détail : les ongles furent curés, ainsi que les oreilles et les interstices entre les orteils. Il veilla à ce que chaque parcelle de peau soit frottée avec ce savon qui sentait un peu la forêt (celui de Sherlock) et il se lava aussi les cheveux. Tout ce qu’on ne ferait pas pour plaire à une femme, tout de même !

Après ça, il hésita. Se raser ? ne pas se raser ? Il opta pour la seconde solution pour éviter d’éveiller les soupçons : il se rasait une seule fois par semaine, le faire ce soir, c’était gâcher tout un programme et, surtout, c’était avouer, reconnaître en public qu’il avait envie d’être sous son meilleur jour pour une femme ce soir.
En parlant de meilleur jour, comment s’habiller ? Eh bien, le plus normalement du monde. Le t-shirt du concert d’AC/DC, chemise bleu ciel un peu chiffonnée, veste bleue, pantalon de jean foncé, boxer noir, chaussettes noires et baskets bleues à semelles non glissantes. Cravate ? mouais, pourquoi pas… en tout cas, ça se retirait vite, une cravate, alors, pas de problème avec ça. Il choisit de porter sa cravate festive et s’emmêla très peu les pinceaux en la nouant autour de son cou.

Ok. Restait la contribution… House ouvrit l’armoire à alcools et, en fouillant un peu, il y trouva un cognac de douze ans d’âge, bouteille non ouverte et très prometteuse. Merci Sherlock pour cette bonne bouteille ^^

* Promis, j’aurais une pensée pour toi en la buvant *

Sympa le Sherlock de tout laisser comme ça. Greg savait bien que son colocataire avait dû remarquer qu’il puisait régulièrement dans ses réserves personnelles, mais le Britannique avait suffisamment de savoir-vivre pour se taire. Tant pis pour lui. House en profiterait tant que ça durerait.

Quand le médecin songea à quitter son appart, il attrapa sa canne hard rock (les flammes dessus suivaient parfaitement avec son état d’esprit du moment) et ferma la porte à clef derrière lui avant de prendre l’ascenseur. La soirée commençait à 21h. Il ne serait pas trop en retard, juste ce qu’il fallait pour voir si Cuddy l’attendait.

En entrant dans la salle, House aperçut Tong la punkette, la blonde du bar (la copine de Tong), la nageuse à qui il avait un jour piqué ses vêtements, Jordan et d’autres encore. Un bel assortiment de ce qui se faisait dans le domaine de la femme. Greg salua Jordan comme il saluait tous ses potes, puis tourna la tête pour voir une Cuddy toute de noir vêtue. Toute ? Peut-être. Toute hypothèse en tout cas demande à être vérifiée. Il alla poser la bouteille de cognac sur une table puis se dirigea vers sa boss.

"Je crois que je ne vous ai pas vue aussi sexy depuis… eh bien, depuis qu’on a passé la nuit ensemble, en fait. Superbe décolleté, Cuddy. C’est prometteur."

Il lui adressa ce petit sourire en coin qui voulait dire beaucoup de choses puis prit deux verres de punch qui semblaient n’attendre qu’eux pour vivre leur vie (les verres, hein). House tendit un verre à Lisa et lâcha ces paroles à voix plus basse :

"Vous savez que vous me donnez envie de vous arracher vos vêtements, là ? C’est pas possible, on dirait un cadeau de Noël qu’on ne peut pas ouvrir avant minuit !!!"

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La journée avait été remplie de clients et de bénéfices. Allez savoir pourquoi, mais les gens aujourd’hui avaient consommé deux fois plus que d’habitude. Apparemment, Mircalla n’était pas étrangère à ce fait et cette impression avait poussé Hook à la laisser partir plus tôt. Elle lui avait demandé l’autorisation quelque temps auparavant et James n’avait pas refusé : le travail était fait et toujours bien fait. La serveuse pouvait donc profiter d’un moment pour se préparer à la soirée de détente à laquelle ils allaient, de toute manière, se retrouver tous les deux.

Ce jour-là, donc, le Capitaine compta lui-même la recette de la journée et constata qu’en effet, les clients avaient consommé plus que d’habitude. Sourire aux lèvres, l’homme se frotta les mains… enfin, façon de parler, il se frotta la main et le crochet, plutôt. Le son de l’argent, monnaie comme papier, lui faisait toujours le même effet : ça le ravissait de constater que la caisse enregistreuse était remplie, le bruissement des billets lui rappelait le bruit infime que faisaient les ailes qu’on arrachait aux fées à Neverland, quant aux pièces, elles ramenaient instantanément Crochet à ses appartements privés, près de tout l’or qu’il y avait partout.
Dans des moments comme celui-là, Hook aimait être seul. Il ressassait le passé en se plongeant dans l’univers perdu d’un pays auquel nul ne croyait plus désormais. James fit sortir les clients qui restaient encore et il soupira de nostalgie en songeant à tout ce à côté de quoi il passait en vivant dans ce monde.

Les sirènes lui manquaient. Elles étaient tellement agréables, avec leurs seins nus et leur chevelure décorée de coquillages… Les Indiens lui manquaient aussi, eux qui avaient la cruauté aussi originale que possible et qui torturaient leurs ennemis à l’envi… Quant aux enfants perdus et à Peter Pan, c’étaient ceux qui faisaient le plus défaut dans ce monde nouveau. Pas d’enfant à harceler, à triturer ou à éventrer, c’était le plus difficile à supporter. Heureusement pour le Capitaine, son colocataire était un homme plein de ressources et il s’avérait aussi intéressant que possible. Une alliance avec lui était la meilleure chose à faire ici. Et le Joker ne manquait guère de ressources.

Quittant le pub à 20h30, Hook rentra à l’appartement tout juste pour avoir le temps de se débarbouiller et se changer. Mais il rencontrait un problème. Quelle coiffure pour une soirée ici ? Devait-il porter son tricorne ? Devait-il garder sa perruque longue et bouclée ou opter pour quelque chose de moins maniéré et de plus simple ? Il fut tenté de demander conseil au Joker, mais il tenait trop à ce que son âge véritable ne soit pas connu et il finit par garder son habituelle postiche. Une telle chevelure expliquerait les réticences de l’homme pour certaines activités. Ce ne serait pas plus mal.
La tenue qu’il se choisit pour All Souls’ Night était élégante, moins audacieuse et un peu moins pirate que ses tenues Charles II. À la place de ses chaussures à boucle dorée et à talons carrés, l’homme avait choisi des souliers plus virils, en cuir noir et à talons plats. Son pantalon bleu nuit descendait jusqu’aux pieds et il n’avait pas à mettre de mi-bas blancs. La chemise qu’il portait était sans doute la touche la plus originale au costume. Hook n’avait pas voulu chercher une chemise moderne, il aimait trop les manches à dentelle et les cols ouvragés. Son veston noir cousu de fil d’or par-dessus cette chemise était du plus bel effet et il boutonna d’une main ce veston en se disant que ce type de tenue lui seyait plutôt bien mais qu’il ne s’y sentait pas assez important. Enfin, ce n’était que pour la soirée. Il passa une veste bleu nuit, assortie au pantalon, et considéra l’ensemble. La dentelle dépassant des manches et du col lui plaisait. Le pirate arrangea sa moustache et ses sourcils pour avoir l’air sérieux, puis il plaça sa lourde perruque sur son crâne dégarni. Son crochet lui servait, dans cet exercice, à mettre en place sa dignité capillaire de manière correcte. Et c’était efficace.

Il était 21h passées de quelques minutes lorsque le Capitaine quitta l’appartement. Il passa par les escaliers pour rejoindre le rez-de-chaussée et déplora l’absence de tapis rouge dans la cage d’escaliers. Cette vie était tellement moins charmante que celle qu’il menait sur son navire…
Arrivé à la salle de réunion, l’homme constata qu’il n’était pas le premier, ce qui signifiait qu’il pouvait faire une entrée remarquable… Il vérifia la brillance de son crochet et entra, d’un pas vif et alerte, la tête haute et le regard altier, dans la salle où s’entassaient déjà quelques personnes, dont certaines lui étaient encore tout à fait étrangères.

James Hook balaya la salle du regard, repérant les visages et les attitudes, choisissant les personnes qu’il allait honorer par sa présence. Il ne lui vint même pas à l’idée de faire plus qu’un salut de tête à Mircalla, sa serveuse, et il s’avança directement vers une dame aux cheveux bouclés et à l’air à la fois sérieux et agréable (Morgan) qui portait une robe extrêmement moulante. Au passage, il vérifia que le concierge difforme s’était acquitté de sa tâche et avait apporté le plat de viande boucanée à la façon du salmigondis qu’avait déposé chez lui le Capitaine, puis, rassuré, il arriva près de la femme qu’il avait décidé de gratifier de sa personne. La première chose qu’il fit alors fut un hochement de tête assez maniéré, accompagné d’un sourire léger.

"Bonsoir, ma chère. Je vois que vous avez un goût très intéressant en matière d’habillement… Puis-je vous proposer de boire un petit apéritif en ma compagnie ?"

Invité

Il n'y avait pas si longtemps que l'inspecteur principal Frederick Abberline avait pris ses fonctions au sein des forces de police de cette ville, mais il en arrivait presque à se dire qu'il serait plus judicieux de se faire criminel : au moins, il s'ennuierait moins, et apparemment, il y avait des ouvertures ! Ses collègues étaient pour la plupart soient d'une inefficacité consternante, soit tellement amoureux de leur fichue science qu'ils en oubliaient que le travail du policier repose essentiellement sur le bon sens, les recherches, les analogies, l'observation et l'analyse. Bref, Frederick revenait chaque jour à son appartement avec le sentiment extrêmement désagréable d'être dépassé.

Ce jour-là ne fit pas exception à la règle. Après une discussion houleuse avec l'un de ses collègues qui était arrivé à la même conclusion que lui, mais plusieurs heures plus tard et par d'autres moyens, Frederick avait fini par rompre les chiens, écoeuré. L'autre ne voulait pas entendre que témoignages, raisonnement et logique étaient aussi valables que toutes ses analyses - une perte de temps ! Il était rentré chez lui furieux, et avait eu besoin des six volées d'escaliers pour se recomposer un visage à peu près neutre à opposer à la curiosité de son colocataire - si celui-ci était dans l'appartement.

L'Anglais était entré dans l'appartement sans un mot, avait accroché son manteau à l'une des patères de l'entrée, était rentré dans sa chambre où il avait balancé d'un geste négligent son chapeau, sa veste et ses gants sur le lit et, en gilet et manches de chemise, sans col ni cravate, avait retraversé l'appartement pour passer dans la salle de bains. Celle-ci n'étant pas verrouillée, il en déduisit que son colocataire ne s'y trouvait pas - élémentaire, certes - et y pénétra. Il prit soin de fermer la porte à clef pour les cinq minutes qu'il allait y passer, ôta son gilet et sa chemise et se passa la tête sous l'eau rapidement. Il s'était rasé de près le matin même en prévision de la soirée à venir. Non qu'il avait particulièrement envie d'y aller, mais il avait répondu présent par bonne éducation et annuler maintenant eût été de la dernière inconvenance. Et s'il y avait une chose que l'on ne pouvait reprocher à Frederick, c'était d'être inconvenant.

Il se rafraîchit rapidement, se coiffa, repassa sa chemise qu'il ne boutonna pas complètement, son gilet qu'il ne boutonna pas du tout, passa un rapide coup d'éponge sur le bord du lavabo pour effacer toute trace de son passage, et rouvrit la porte de la salle de bains, qu'il quitta d'un pas énergique pour aller s'enfermer dans sa chambre. Il lui fallait à présent revêtir une tenue de soirée. Le choix n'était pas cornélien : Frederick ne disposait que de deux costumes qui pouvaient convenir à une occasion telle que celle-ci : un complet noir, sobre, et... le costume de son mariage. Il ne l'avait pas remis depuis. Trop élégant pour les rares occasions qu'il avait eues de sortir depuis...

Il secoua la tête. Il n'avait pas le temps de sombrer dans la nostalgie. Il compara rapidement les deux costumes et finit par porter son choix sur le second. Il était temps, cent vingt-cinq ans après le décès de Victoria, d'exorciser sa réticence à toucher tout ce qui se rapportait à elle. Il constata tout de même avec une petite pointe de fierté que le pantalon noir lui allait encore à la perfection quand il le passa. Il saisit une chemise blanche simple qu'il boutonna soigneusement et à laquelle il adapta le col "cassé" qui convenait au vu de la mode de cette époque. Le gilet de satin beige avait été fait sur mesure pour sa silhouette de jeune homme de vingt-cinq ans, et il redoutait un peu le résultat... Mais là encore, il n'eut aucun problème pour s'y glisser et le boutonner. Nouer la lavallière s'annonçait une autre paire de manches, car il y avait longtemps qu'il se contentait de cravates beaucoup plus simples, mais c'eût été déplacé par rapport au reste du costume. Il dut s'y reprendre à trois fois avant d'obtenir enfin le bon résultat, et s'empressa de le fixer à l'aide de l'épingle à cravate - une simple perle, héritage de son père qui la lui avait remise pour son mariage, justement.

Frederick, à cet instant, s'arrêta quelques secondes pour regarder son reflet dans la psyché qui se trouvait dans un coin de la pièce et que, d'ordinaire, il tournait contre le mur. Il fut surpris de ce qu'il y vit. En somme, il n'avait peut-être pas tant changé depuis... Son visage était plus pâle qu'à l'époque, peut-être un peu plus creusé... Mais il n'avait pas bougé au point de vue silhouette. C'était presque surprenant, quand il repensait aux autres hommes de son âge (présumé, du moins) qui étaient mariés... et encore plus quand il pensait aux célibataires ! Mais il ne s'attarda pas plus longtemps à ces considérations, et, saisissant ses boutons de manchette - de l'argent, là aussi un héritage, à l'époque c'était un objet tellement précieux, que l'on se passait de père en fils... - s'attacha à fixer lesdites manchettes et accrocha sa montre à son gousset. A bien y réfléchir, pourquoi se mettait-il tant en frais ? Pour qui ? Peut-être simplement pour lui-même... Peut-être parce qu'il sentait qu'il était temps qu'il sorte de son marasme...

Il s'assit au bord du lit pour lacer ses chaussures, des bottines noires fraîchement cirées et lustrées, et enfin se saisit de la veste de l'habit. Une queue de pie noire, aussi ajustée que le gilet, qu'il passa et boutonna avec gravité. Alors que son regard vérifiait qu'il n'y avait ni accroc, ni faux-pli, ni poussière, il tomba sur la boutonnière. Elle portait encore la traditionnelle fleur d'oranger. Sèche, désormais. Frederick l'ôta avec précaution et la contempla un instant avec un sourire nostalgique. Il la déposa délicatement sur sa table de nuit, près du cadre de Victoria, saisit ses clefs, ouvrit son placard et en sortit quelques bouteilles achetées pour l'occasion, referma la porte de sa chambre, et, peu soucieux de croiser son colocataire, quitta l'appartement.

C'est à pieds qu'il descendit les six étages. Quand il arriva au rez-de-chaussée, il jeta un coup d'oeil à sa montre. 21h15. Le quart d'heure de retard préconisé par la politesse était achevé, il ne devait donc plus traîner. Il poussa la porte et constata que l'assemblée se composait majoritairement de femmes. Il n'était que le troisième homme arrivé sur place. Il fronça légèrement les sourcils, mais ne se démonta pas et alla déposer ses deux bouteilles sur le buffet, avant d'aller prendre place légèrement en retrait, non loin d'une toute jeune femme - quel âge pouvait-elle avoir ? Seize ans au plus... (Carmilla) - mais sans adresser la parole à quiconque. Il avait salué d'un signe de tête les deux seules personnes à qui il avait déjà adressé la parole dans le cadre de son travail : le Dr. Cavanaugh, médecin-légiste - il avait d'ailleurs failli ne pas la reconnaître au premier abord - et l'experte criminologue Stella Bonasera. Il ne les connaissait pas plus que cela, mais préférait attendre un peu avant de les aborder - si jamais elles attendaient quelqu'un...

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31 octobre. Dean savait plus que les autres qu'une soirée était à éviter en cette date. Car si Sam et lui avaient supprimé toute trace démoniaque de la Terre, il était possible qu'une ou deux âme damnée erre ici ou là. Et il n'était pas question que sa nouvelle vie ne soit gâchée par d'anciens souvenirs. Il avait passé sa journée avec son frère qui était venu le voir. Ils avaient retrouvé l'amitié qui les liait et s'étaient envoyés 3 pizzas devant une série qui les avait beaucoup fait rire. Un docteur boiteux s'amusait à envoyer chier la plupart de ses patients. Oui, Dean était du genre à aimer la méchanceté bien placée.

Rentré à 19 heures il aurait voulu finir sa soirée avec une bière devant la télévision s'il ne s'était pas rappelé la soirée. Il avait ressorti un vieux costume qui trainait et avait bataillé une bonne heure pour le repasser, en caleçon dans son salon.

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- Hey ! Teacher ! Leave those kids alone !!! sifflotait-il.

Il était 21H20 et il était déjà en retard. En sortant de son appartement il ressemblait à peu près à cela.

Spoiler:

Il arriva devant la porte de la salle de réunion qui avait été rouverte pour l'occasion. Et lorsqu'il ouvrit, il se cru au beau milieu d'un rêve. Des femmes, partout ! Et non, deux ou trois hommes étaient là aussi. Mais quand même. Un sourire charmeur se ficha sur son visage. Il repéra Tonks et lui adressa un signe. Toute de blanc et de violet vêtue il la trouvait ravissante. Il aimait bien cette fille, elle était réellement une bonne amie à présent. Il se promit de faire un peu plus attention à elle et poursuivit son inspection des yeux.

Son regard fut aussitôt attiré par elle. Une robe noire et un corset rouge. Tout n'était que ténèbres et séduction en elle. Ses lèvres sombres, son visage fin, ses longs cheveux noirs. Carmilla. Il ne le savait pas bien sûr. Il s'approcha d'elle, intimidé. Il reconnaissait en lui cet air de déjà-vu... La connaissait-il?

- Bonsoir mademoiselle. Etes vous seule?

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31 octobre. Halloween. Ou plutôt, non, All Souls Night. Une fête qu’Arsène ne connaissait pas. Lui qui venait du vieux continent en était resté à la bonne vieille fête de Toussaint où on fait le tour des cimetières en déposant des chrysanthèmes sur les stèles funéraires des parents, amis, proches, aïeuls et aïeux. Une fête qui n’en était pas vraiment une, une fête qui ne servait pas à grand-chose à part à se morfondre sur les pauvres ères décédés au fil du temps. Triste fête, en effet.
Mais All Souls Night, qu’en était-il ? Cette affaire-là, Lupin n’en avait guère entendu parler avant de venir ici. Ce devait être une tradition locale ou une réminiscence de fête païenne… mais la grande fête de cette date, ici, aux États-Unis, n’était-ce pas Halloween ?

Arsène ne connaissait pas les traditions américaines, mais il ne demandait qu’à apprendre. Il tenait à faire partie de ce monde, à se fondre dans la masse et à être un ami pour les personnes qu’il appréciait. Le Français n’était pas difficile à vivre, il n’était pas non plus un profiteur ou un suspect, mais il avait besoin de se recréer un véritable tissu social. Depuis l’affaire de la Comtesse de Cagliostro, sa belle comtesse italienne, le gentleman-cambrioleur n’avait guère vraiment eu d’amie. Puis, il avait choisi de quitter la France et de venir s’installer ici, au 109, rue du Septième Art, où il avait réussi à devenir ami avec Irène Adler, sa charmante colocataire, mais aussi avec Nymphadora Tonks, son adorable voisine. Oh, Arsène n’avait aucune visée autre que l’amitié sur ces deux dames, il les appréciait tout à fait, en tant que personnes, en tant que voisines et en tant qu’amies.

Irène ne viendrait pas ce soir. Elle était encore occupée par un récital et n’avait pas vraiment le temps de faire autre chose. Mademoiselle Tonks viendrait peut-être. Olaf aussi. Oui, cette soirée, ce serait l’occasion de resserrer encore les liens d’amitié que Lupin entretenait avec eux.

Durant la matinée, puisqu’il ne donnait pas cours, Arsène prépara sa contribution au repas de ce soir. Il aimait la cuisine et possédait quelques délicieuses recettes de fine gastronomie française. Un cabillaud à la royale, farci de petites crevettes grises, accompagné de champignons blonds et d’une purée de pommes de terre. Le tout surmonté d’une pluche de céleri frit. Voilà ce que le cambrioleur mitonna comme petit plat pour vingt personnes.
Un plat qui fut déposé, début d’après-midi, à la loge du concierge avec la consigne express de réchauffer le tout à feu doux pour que tout soit parfait pour la soirée.

Et Arsène partit enseigner. En ce 31 octobre, il parla du XVIIe siècle et de René Descartes. De la Raison prenant petit à petit le pas sur l’obscurantisme, de Blaise Pascal et du Cardinal de Richelieu. Tant de personnages importants pour la France et pour le français. Une époque que le gentleman aimait.

Ce fut une bonne journée que rien ne vint troubler. Rentrant chez lui à dix-neuf heures, Arsène eut le loisir de lire quelques vers avant de s’aller préparer. Pour cette soirée, il se bichonna, prenant le temps de faire une toilette exhaustive et minutieuse, de se raser de près le menton et de tailler un peu sa moustache pour qu’elle soit parfaite. Il se vêtit ensuite d’un costume de soirée, un véritable smoking noir qu’il agrémenta d’une paire de gants blancs et d’une chemise d’albâtre. Le nœud papillon noir rejoignit le col de la chemise et Arsène prit son chapeau haut de forme.
Il emporta encore quelques cigares cubains qu’il glissa dans la poche intérieure de la veste de son smoking et constata qu’il était fin prêt.

En homme sportif, il choisit de parcourir les étages à pieds, par les escaliers, préférant la marche à l’inaction. Il n’y croisa personne, mais songea que tout le monde était en route pour le rez-de-chaussée et que, par conséquent, croiser quelqu’un ici et à cette heure serait plutôt étrange. Cette soirée était, somme toute, le moment idéal pour visiter les autres appartements, repérer les objets de valeur, choisir une cible à venir. Peut-être aurait-il l’occasion de s’éclipser durant le repas pour faire cela.

En attendant, il venait d’arriver devant la salle de réunion, dans laquelle il entra, tout sourire et tout confiant. Ce soir, il s’amuserait, c’était un pressentiment. Et quand il vit que sa voisine et amie aux cheveux roses était là, le Français alla vers elle, tout naturellement.

"Je souris de ma voix intérieure, celle que j’entends depuis mon adolescence, au timbre et à la fraîcheur jamais altérés. Mon ange, chargé de commenter ma vie, dialogue avec moi en lui-même, il soliloque… Et voilà que je vous vois, mademoiselle Tonks, aussi radieuse que possible… Je suis content de vous revoir, mon amie."

Souriant à Nymphadora, l’homme se pencha pour lui faire le baisemain, tradition surannée, mais tellement élégante qu’il affectionnait particulièrement quand il s’agissait de repérer les joyaux sur les anneaux des femmes. Ce n’était, bien sûr, pas ce qu’il cherchait à faire avec son amie.

Invité

C'est avec un soupir que Crane pénétra l'appartement 606 ce soir-là, se retenant de claquer la porte pour éviter de faire un communiqué national attestant de sa présence. Sa journée à l'hôpital avait menacé jusqu'à la dernière seconde de ne jamais se terminer. Après une après-midi déjà chargée, une affaire d'agression au couteau lui était tombée dessus, qui demandait une expertise psychologique "dans les plus brefs délais",selon les propres mots de son chef de service. Chef de service qui s'était empressé de partir retrouver la douce étreinte de la tendre sœur cadette de sa précieuse femme. La petite lueur de peur qu'il avait vu luire dans le fond de la prunelle de la victime en question, la façon dont sa main tremblait et dont sa voix s'était cassée lorsqu'elle lui avait narré les évènements qui l'avaient amenée avaient été le seul petit plus qui aient rattrapé le désastre de cette journée, et il avait dû faire preuve d'un self-control exemplaire pour se retenir, lorsque, tandis qu'il s'apprêtait à quitter l'hôpital, il l'avait vu dormir à poings fermées dans son lit d'hôpital, pour ne pas s'approcher subrepticement pour venir lui murmurer "bouh" à l'oreille. Il doutait que le reste du service aient la même notion d'"amusement innocent" que lui,et s'était donc contenté de passer les portes de l'hôpital après un début de soirée d'une affligeante banalité. Quoi qu'il en soit, il était à présent quelque peu en retard sur son planning, et c'est avec un soulagement certain qu'il s'aperçut, après avoir fait main basse sur les affaires dont il avait besoin, que la salle de bains était libre, n'étant pas disposé à négocier avec son colocataire pour s'en emparer, et sitôt la porte verrouillée il se glissa sous la douche avec la rapidité d'un prédateur en chasse.

Ce n'est que lorsque l'eau brûlante ruissela enfin sur ses épaules, délassant ses muscles, qu'il se permit de se détendre un peu. En temps normal, il aurait été aussi tenté de se joindre à ce genre de rassemblement qu'un végétarien convaincu de se faire un dimanche en famille à Buffalo Grill. Mais l'expérience entrait probablement dans ces rituels sociaux essentiels dont ce qui lui servait de psychologue lui avait vanté les mérites, et il marquerait des points s'il pouvait raconter qu'il y avait passé un laps de temps raisonnable sans avoir eu envie profiter de ce rassemblement de cobayes potentiels inopinés pour faire un remake de Saw à la sauce, bien plus raffinée, Jonathan Crane. Il trouverait bien, au pire, un moyen de s'éclipser au cours de la soirée et inventerait la suite au gré de ce qu'il aurait pu y trouver. Poussant la vitre de douche rendue opaque par la condensation qui la recouvrait, il se sécha et enfila une chemise impeccable et fraîchement repassée, d'un bleu sombre mais intense, avec un col anglais qu'il orna d'une cravate de soie noire, simple. Laissant quelques mèches de cheveux bruns, contrairement à son habitude, tomber librement devant son front, il compléta le tout d'un pantalon de lin noir serré à la taille par une ceinture de couleur sombre. On était loin de la fois où il avait chevauché à travers Gotham, masque, corde et camisole déchiré flottant jusque derrière lui en lambeaux fantomatique, mais pour l'heure il faudrait se contenter de quelque chose de plus "traditionnel". Il avait une façon toute personnelle de se représenter les festivités de cette période, à grand renfort de peurs bien réels et de savoureux cris, laquelle n'entrait probablement pas tout à fait en accord avec les mœurs de l'établissement. Cravate et chemise, donc. Pas de veste, rassemblement équivalant bien souvent à pièce surchauffé.

Il prit le sac contenant le carton de hors-d'œuvre qu'il avait pris en chemin chez un traiteur d'une rue adjacente, agrémentant le tout d'une bouteille de Bordeaux. Il était déjà 21h20 passé lorsqu'il parvint à la salle dédiée du rez-de-chaussée, et, déposant ses "présents" sur la première table venue, il adressa un regard teinté d'un intérêt limité au reste de l'assemblée, étrangement hétéroclite. Ne s'attendant à apercevoir, mis à part son colocataire - qui se trouvait d'ailleurs déjà dans la salle – aucun visage connu, il fut quelque peu surpris d'y retrouver quelques uns qu'il avait pu croiser auparavant dans les couloirs de l'hôpital ... Ainsi que quelqu'un d'autre, qui ne s'attendait absolument pas à rencontrer. Harley Quinn, l'ancienne psychologue la plus bruyante d'Arkham, à côté de laquelle il aurait eu toutes les chances de postuler comme employé de l'année. Pire encore ... Si elle habitait là, son idole avait de grande chances se trouver à moins de dix mètres de l'endroit où elle avait établi son nid, ce qui signifiait qu'il pouvait estimer avoir des chances raisonnables de mourir en pleine nuit dans son sommeil, soufflé dans une explosion qui raserait tout l'immeuble dans les jours qui venaient. Oh joie. Lorsqu'il fit volte-face, avec la ferme intention de rester au plus loin du membre féminin de l'équipée sauvage, ce qui devait arriver arriva, et il heurta de plein fouet l'un des membres de l'assemblée, qu'il rattrapa par réflexe – avant qu'il ne tombe. Lâchant la demoiselle sitôt qu'il put, (puisqu'il s'agissait bien d'une femme), il recula sans un mot d'excuse, prenant tout de même le temps de l'observer pour vérifier qu'elle n'ait rien, et par conséquent aucune plainte à formuler -et eut la seconde surprise de la soirée en constatant qu'il s'agissait de la légiste avec laquelle il avait déjeuné quelques jours auparavant. L'expression "le monde est petit", ce soir, lui apparaissait comme un doux euphémisme.

"Oh, tiens donc, ne me dites pas que vous habitez ici ..."

Il avait, de prime abord, failli ne pas la reconnaître, car elle avait troqué le look somme toute plutôt unisexe de leur première rencontre pour une tenue bien plus sensuelle ... Il la détailla durant quelques secondes, pour s'en faire un avis. Plutôt jolie, selon des critères purement esthétiques, et élégante sans entrer dans la vulgarité. Bien évidemment, il n'avait pas la moindre attention de lui en faire le compliment.

"Vous vous cherchez un partenaire sexuel dont le cœur n'a pas cessé de battre ?", reprit-il, avec un regard démonstratif en direction de ses vêtements.

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artificiel

« Bonne fête, les amis… »

Invité

Pénétrant sa chambre après avoir claqué la porte de l'appartement, le Joker lança le sac contenant ses derniers "achats" sur le lit, avant de s'y laisser tomber à son tour pour tester l'élasticité des ressorts du matelas -pas si mal. Après une journée passée à faire plus ample "connaissance" avec les petits caïds du coin, il avait failli oublier la soirée qui se tenait ce soir dans l'immeuble, jusqu'à ce qu'un papier froissé trouvé par hasard dans sa poche ne lui rappelle son existence. Oh, pourtant une telle opportunité ne pouvait pas se manquer. Après un colocataire inattendu et la délicieuse Harley, il avait bien envie de voir quelles autres surprises son tout nouveau voisinage lui réservait. Il avait donc profité des quelques heures qui lui restaient pour s'occuper de chercher quoi mettre pour l'occasion.

Il toucha ses cheveux gras, criblés de teinture verte, et son sourire s'élargit. Bien sûr, il ne pouvait pas s'y rendre comme ça, hein ? Il n'était pas suffisamment "présentable". Certes, ce n'était pas une soirée costumée, mais l'idée de s'y rendre déguisé en voisin presque normal s'annonçait particulièrement divertissante. Passant à la salle de bains qui se trouvait libre – tiens, puisqu'on parlait de lui, son colocataire se rendait-il lui aussi à cette soirée ? Il avait omis de lui demander – il laissa le lavabo se charger de laver des cheveux qui eurent la surprise de leur vie et les débarrasser de sa sempiternelle teinture, attrapant au passage un flacon de ce qui devait être du shampoing. Un gant et du savon – c'est fou ce que ça piquait les yeux, mine de rien, ce machin-là – se chargèrent du reste du maquillage. Puis, séchant ses cheveux d'une main avec une serviette mauve teintée de quelques traces de maquillage, il retourna à sa chambre pour s'habiller.

Reprenant le sac qu'il avait posé sur le lit, il en sortit ses habits pour la soirée. Marrant : dans cette ville aussi, les vendeuses se montraient particulièrement enthousiaste pour accorder des soldes drastiques dès que son ami le glock entrait dans l'équation. Il en avait profité pour s'offrir un l'attirail complet de Mr. Soirée Mondaine, ou peu s'en faut : un complet, coupe droite et revers crantés, veston noir déboutonné, chemise blanche striée de fines lignes grises, larges poignets napolitains que la coupe du veston laissait apparaître jusqu'au milieu du poignet, bas glissé dans le pantalon - noir aussi - mais premiers boutons défaits. Pas de cravate cette fois-ci, mais sur le devant de la chemise, en bas à droite : un smiley rouge qu'il avait dessiné à l'aide - oh, à moins que l'on ne dise "avec l'aide", lorsqu'on était civilisé ? - de la vendeuse qui lui avait gracieusement offert ce splendide attirail. Le tout complété par des boots à lacets en cuir d'un noir parfait.

Ça manquait un peu de couleur, mais le résultat n'était pas si mauvais, en particulier avec les cicatrices qui ressortaient de plus belle sans le maquillage. Le costume parfait du petit gangster de bas étage : quel dommage qu'il n'ait pas deux vieux colts à ajouter au résultat final ... Son sourire s'élargit à cette pensée, et il récupéra deux couteaux dans les poches de son manteau – Cupid OTF et un petit couteau papillon bien pratique, ainsi qu'un petit couteau suisse bien pratique, au cas où, c'était toujours utile. Ceci fait, il s'empara de trois pizzas dans leur carton, ainsi qu'un gobelet King-size rempli de glace noisettes-chocolat – ou plus précisément, dans l'état actuel des choses, constata-t-il en soulevant le couvercle, d'une boisson lactée au chocolat parsemée d'éclats de noisettes - qu'il avait volées, en passant, dans le compartiment arrière d'un scooter de Vroom Pizza pendant que le livreur allait chercher dans l'arrière-salle la suite du chargement. L'idée que ce dernier allait probablement passer la soirée à regretter son inattention alors qu'elle lui avait objectivement sauvé la vie l'avait fait sourire.

Mais pour l'heure, il était en retard, et puisqu'il n'avait pas la patience d'attendre l'ascenseur il descendit gaiement les escaliers qui le séparaient du rez-de-chaussée. Entrant dans la salle avec un sourire de conquérant, il déposa les pizzas pour scanner le reste des environs. Son cher colocataire était présent, vêtu légèrement plus sobrement qu'à son habitude, et la silhouette familière d'Harley lui arracha un sourire. Cette dernière, joliment vêtue, semblait être restée agréablement fidèle, pour la soirée, à la meilleure partie de sa personnalité – mis à part la mine quelque peu déconfite qu'elle arborait ... Il s'approcha, venant picorer dans les amuses-gueules placés à proximité de l'endroit où elle se trouvait.

"Jolie tenue, ma belle ... Et joli maquillage. Il est bien dommage que tu n'aborde pas aussi fièrement le sourire qui est supposé aller avec."

Se retenant de placer un éternel "pourquoi cet air si sérieux", il le remplaça néanmoins par un sourire évocateur, avant de gober un amuse-gueule et de laisser son regard dériver vers le reste de l'assemblée. Non loin de là, un homme en haut de forme flirtait avec une jeune fille aux cheveux violets. Il se demandait où il avait bien pu voir cette silhouette quand un meilleur aperçu de son visage résolut ce mystère. Il s'agissait bel et bien de sa petite Dora, jolie comme un coeur dans cette petite robe à fleurs ... Décidément, rien ne lui allait mieux que le violet. Se pourrait-il qu'elle aussi habite là ? Si c'était le cas, ce n'était même plus quelque dieu mais bien le Diable en personne qui se chargeait de chorégraphier leurs mouvements. Lorsque le regard de la demoiselle flotta dans sa direction, il lui adressa un sourire entendu, une lueur prédatoresque dans le regard, et avala le deuxième des amuse-gueule dont il s'était emparé.

Maintenant que les hommes sont arrivés, certaines discussions débutent, parfois au sujet de la pluie et du beau temps, ou au sujet d'une robe sexy qui met décidément très bien en valeur le galbe des parties charnues, ou encore à propos de tel ou tel événement récent.

Bref, les contacts se nouent et les habitants de l'immeuble prennent leurs marques dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Tout semble aller pour le mieux et chacun a eu l'occasion de prendre un verre d'apéritif sur le buffet.
Un verre à la main, il est toujours plus agréable de se mêler aux autres et de faire montre d'une humeur potable en société...

Mesdames et mesdemoiselles à qui des hommes ont adressé la parole, réagissez !

Répondez-leur ou fuyez-les, mais c'est à votre tour de poster. Et puis, enfin, veuillez prendre place aux tablées qui vous seront indiquées...
Cette fois encore, vous avez 48h pour répondre, à compter de la date du dernier message posté.

# ~~Tonks, Nymphadora~~
# ~~Quinn, Harley~~
# Balsa
# ~~Addams, Morgan~~
# ~~Beringer, Kate~~
# ~~Cuddy, Lisa~~
# ~~Von Karmstein, Mircalla~~
# ~~Bonasera, Stella~~
# ~~Cavanaugh, Jordan~~
# ~~Lovett, Arabella~~

Invité

Cela faisait quelques minutes qu'elle était entrée dans la salle de réunion. Elle avait déposé son panier de muffins sur une table certainement mise là dans ce but, avait arrangé la présentation afin d'en faire une tentation suprême et s'était éloignée avant qu'elle craque et en prenne un. Elle s'était dirigée vers la table où était disposés les amuses-gueules et en avait pris un. Elle était stressée. Peut être à cause de cette tenue. Elle n'était pas sûre d'être en accord avec les autres femmes de l'assemblée, et même si elle avait une excuse, elle était bien la seule à la connaître.

A son arrivée, il n'y avait qu'une autre personne. Une femme splendide à côté de qui elle semblait avoir 10 ans. Des cheveux magnifiques, coiffés en un chignon assez sympatique. Elle enregistra cette coiffure, et se dit qu'il faudrait qu'elle essaye un jour. Petit à petit, la salle se remplit. N'y avait il que des femmes dans cette résidence? En tout cas, la salle de réunion n'était composée que de femmes toutes plus belles les unes que les autres... A Poudlard, elle avait toujours eu un peu de mal à rester avec les filles de son dortoir. Les filles, trop chipoteuses, toujours marchandes d'histoires. Peut-être que cela ne se passerait pas cela ce soir. Après tout, Molly n'était pas comme les garces de son année. Et elle non plus.

Son attention fut attirée par la jeune femme blonde qui passa la porte.. Sans savoir pourquoi, Tonks sut qui elle était en un coup d'oeil. Harley. Harley cachée sous une couche de maquillage assez importante qui ne manquait pas de la faire penser à une autre personne. Elle lui fit un salut de la main en y ajoutant un sourire qui se voulait sympatique. Elle ne savait pas qu'Harley habitait dans la résidence.... ce qui la rasurait. Elle connaissait au moins quelqu'un. Et puis elle était de bonne humeur alors qu'Harley ne semblait pas aller bien. Si elle pouvait lui apporter son aide cette fois ci, elle n'hésiterait pas.

Le premier homme entra dans la salle. Greg avait fait des efforts. La cravate était de sortie pour compléter une tenue tout ce qu'il y a de banale. Mais la cravate faisait son petit effet. Elle sourit. Finalement, il n'y aurait pas que des femmes ce soir. Les hommes arrivèrent un par un, comme si le boiteux avait donné un quelconque signal. Elle salua Dean d'un sourire.Tous était également très élégants. Quand allait on lui dire « Hey mademoiselle, la petite école c'est pas ici »? Elle revit son jugement à la baisse quand son ami entra. Comparés à Paul, les autres hommes avait simplement la classe. Paul était très beau dans son costume blanc. Elle lui fit un immense sourire et il vint la rejoindre. Rouge comme une écrevisse face aux compliments de son ami, elle reprit sa main, se détourna vers la table, attrapa deux coupes de liquide jaune très clair pétillant et lui en tendit une.

- Et bien, je vous retourne le compliment. Vous êtes splendide, Paul ! Et je constate que c'est en toutes occasions. D'ailleurs je tiens à vous dire que j'ai acheté du thé et des chocolats, et que mon canapé et mes tasses n'attendent plus que vous.

Tout en discutant avec Paul, elle vit que ses « connaissances » connaissaient eux aussi tous quelqu'un. Olaf manquait à l'appel pour l'instant, mais Greg et Dean parlaient avec une femme et un homme parlait à Harley. Alors qu'elle trempait les lèvres dans son verre, elle sentit un regard posé sur elle. Elle regarda l'homme avec Harley qui la dévisageait avec un grand sourire carnassier. Elle lui rendit son sourire avant de se figer. Aux premiers abords, elle ne l'avait pas reconnu. Il faut dire qu'il était méconnaissable. Seules ses cicatrices et ses yeux l'avaient aidé à découvrir son identité. La dernière fois, il était maquillé, ses cheveux étaient teints en vert et portait un costume violet. Quand elle se décida à reposer les yeux sur son ami, son cerveau était en ébullition. Que faisait le Joker ici? A vrai dire, il n'y avait qu'une seule explication possible. Il résidait ici. Elle aurait du comprendre. Le maquillage criard d'Harley lui avait fait penser à lui immédiatement. Etait elle un de ses « hommes de main »? Pourtant elle lui avait semblé inoffensive. L'habit ne fait pas le moine lui avait dit Paul en parlant d'Olaf l'autre jour. Elle vida d'un trait sa coupe, avant de se mettre à tousser. Elle avait mal avalé et s'étouffait maintenant. Elle toussota quelques fois et quand elle eut recouvré son souffle, elle se dit que finalement la soirée ne serait vraiment pas comme elle l'avait imaginée.

- Paul, je pense qu'il faut que nous passions à table, maintenant.

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Arrivée la première sur les lieux - elle avait failli ajouter "du crime" - Jordan avait pris le temps d'observer la salle, les tables, de constater que sa suggestion d'ajouter des chrysanthèmes aux bouquets n'avait pas été retenue, qu'il y avait plusieurs tablées... mais elle n'eut pas le temps de satisfaire sa curiosité naturelle en allant voir comment les tablées étaient réparties, déjà quelqu'un entrait. Une jeune fille - quel âge pouvait-elle avoir ? A première vue, Jordan lui donnait à peine vingt-cinq ans, peut-être même moins... - cheveux violets et vêtements assortie, look de petite fille sage... Jordan lui vota un sourire poli et un signe de tête. L'entrée d'une seconde personne, une adolescente en robe noire et rouge digne des gothiques les plus flamboyants, attira son regard. La jeune fille avait tout d'une tête à claques : belle, le sachant, en jouant probablement... Scarlett O'Hara, vous voyez le genre ? Puis la petite blonde déguisée en clown arracha à la légiste un sourire amusé.

En revanche, elle faillit ne pas reconnaître l'une de ses amies, Morgan Addams, quand celle-ci fit son apparition, juchée sur des talons aiguilles qu'elle semblait avoir encore un peu de mal à maîtriser, et enveloppée d'une robe noire tellement moulante que Jordan se demanda un instant si elle n'était pas carrément peinte sur elle. Remise de sa surprise, la légiste manifesta... son admiration ? le terme était un peu fort... disons le fait qu'elle reconnaissait l'effort... par un signe discret de la main et un sourire à l'intention de la flibustière.

A mesure que la salle se remplissait petit à petit, Jordan commençait à se désintéresser des nouvelles arrivantes. Aussi fut-ce d'un regard désormais indifférent qu'elle vit arriver une grande brune dont le pantalon éveilla l'espace d'un instant sa convoitise - note mentale : à l'occasion, lui demander où elle l'a acheté - puis la directrice de l'hôpital qui hébergeait si aimablement la morgue et les bureaux de son service. Jordan eut un sourire narquois. Elles avaient le même âge, mais étaient radicalement opposées dans la vie de tous les jours, Cuddy arborant toujours décolletés et tailleurs aux jupes serrées et courtes. Jordan se demanda à quand remontait la dernière fois que la doyenne avait fichu les pieds dans une salle d'opérations...

L'arrivée d'une femme d'une maigreur maladive détourna son esprit de la directrice, et elle se mit à détailler la nouvelle arrivante, dont la robe semblait sortie tout droit d'un film d'époque. On aurait dit qu'elle n'avait pas mangé à sa faim depuis des lustres et pas vu la lumière depuis des siècles ! La légiste avait même envie de dire qu'on aurait pu croire que cette dame était déjà passée sur sa table d'autopsie... Pourtant, le regard, lui, brûlait presque littéralement...

Stella enfin. Jordan vota un sourire aimable à la criminologue, avec qui elle entretenait d'ordinaire des rapports cordiaux, dans le cadre du travail. Elle ignorait que celle-ci logeait au 109... Mais la légiste n'en était plus à une surprise près... En tous cas, comme toujours, Stella était élégante, sans ostentation, ce qui rendait Jordan presque jalouse... mais la criminologue était trop sympathique pour qu'il soit possible de lui tenir rigueur de quoi que ce fût très longtemps.

Les premiers hommes faisaient également leur entrée. Greg House, d'abord, son pote, celui qui devait toujours passer à son appart pour venir regarder un film avec elle, bière et popcorn à l'appui. Effort vestimentaire de la soirée : la cravate. Depuis qu'elle le connaissait, Jordan ne l'avait jamais vu avec une cravate. Ce devait donc être un effort. CQFD. A son salut, elle répondit d'un signe vague de la main, purement formel, de toutes façons, il regardait ailleurs. Tiens, tiens... Vers Cuddy... Jordan sourit, moqueuse. Même du fin fond de sa morgue, elle connaissait les rumeurs qui couraient à l'hôpital sur ces deux-là...

L'entrée qui se voulait triomphale - mais n'était que pompeuse - d'un type en chemise à jabot et chevelure digne d'une perruque Louis XVI manqua de la faire éclater de rire. Il semblait tellement imbu de sa personne que c'en devenait comique. Et c'était à Morgan qu'il adressait la parole ! La légiste aurait donné cher pour se trouver à proximité et entendre la réplique de son amie... Mais l'arrivée dans la salle d'une autre tête connue détourna son attention.

Est-il besoin de le préciser ? Jordan appréciait Frederick Abberline. Il n'était pas bavard, ne parlant que lorsque c'était vraiment nécessaire, mais des deux ou trois conversations qu'elle avait eues avec lui, il ressortait que c'était un homme intelligent et cultivé, réservé - ce qui convenait parfaitement à la légiste - mais vraisemblablement agréable quand on le connaissait bien et doté d'un esprit fin et de cet humour britannique, noir, grinçant, qui était, d'après son père, la politesse du désespoir, et qui faisait ses délices. Et, reconnaissons-le, Jordan n'était pas insensible non plus au charme du Britannique, dont l'élégance, le flegme, et le sourire en coin qu'elle s'évertuait - et réussissait parfois - à provoquer la ravissaient. Aussi ne put-elle totalement retenir le sourire ravi qui vint étirer ses lèvres face à l'élégance d'Abberline. Le costume - comme d'ailleurs tous ceux portés par l'Anglais - était passé de mode depuis des années - Jordan était presque tentée de dire des siècles, mais n'exagérons pas tout de même ! - mais lui allait si parfaitement, et correspondait tellement au personnage que la seule idée de le voir habillé de façon plus moderne revenait à un blasphème.

La légiste répondit à son signe de tête en souriant et hésita à le rejoindre pour lui adresser quelques mots, avant de se rappeler que l'Anglais était très vieux-jeu et que l'aborder le mettrait probablement mal à l'aise. Mieux valait attendre qu'il vienne de lui-même. Jordan était quasiment sûre d'être seule pendant l'apéritif, son colocataire n'ayant à sa connaissance pas manifesté le désir de se rendre à la fête, et la plupart des gens qu'elle connaissait n'ayant probablement pas envie de risquer de se voir couper l'appétit par une quelconque histoire macabre.

Entretemps, plusieurs autres personnes étaient arrivées. Un jeune, dont le sourire charmeur transforma celui de Jordan, l'instant d'avant encore chaleureux, en un rictus narquois. Casanova des bacs à sable... D'ailleurs, il avait fondu sur la petite gothique, et semblait tout timide d'un coup... L'autre était en smoking et haut de forme et n'avait rien à envier à Abberline sur le chapitre des manières surannées à en croire le baise-main dont il gratifiait la demoiselle aux cheveux violets. Jordan sourit et se détourna. Elle commençait à s'ennuyer un peu... Elle s'approcha du buffet pour prendre une coupe de champagne et retourna se poster dans son coin.

Le choc qu'elle reçut venant de sa droite lui fit perdre l'équilibre et elle ne dut de ne pas tomber qu'à la poigne de celui qui l'avait bousculée, d'une part, et à la contorsion savante qu'elle exécuta pour retrouver son équilibre d'autre part. Elle eut un soupir exaspéré en se tournant vers le maladroit, prête à lui servir une phrase cassante de son cru - d'autant que le malappris ne s'était pas excusé... mais referma la bouche en voyant qui l'avait bousculée. Le psychologue qui était venu squatter sa table quelques jours plus tôt. Allons bon. Voilà qu'ils habitaient le même immeuble. Dire que le monde est petit serait ne rien dire, en l'occurrence...

Damnation, je suis faite, quelqu'un a percé mon déguisement. Je pensais pourtant que personne ne me reconnaîtrait en adoptant des vêtements féminins !

Elle avait parlé sans sourire, le plus sérieusement du monde, et même en poussant le vice jusqu'à arborer un sourcil légèrement froncé et les lèvres un peu pincées en signe de contrariété. En somme pour deviner si ce qu'elle disait était du lard ou du cochon, il faudrait à son interlocuteur tous ses talents de psychologue.

Portant à son tour son regard sur Crane, elle prit également quelques secondes pour l'observer. Et dut faire appel à ses années de yoga pour garder un visage neutre face à ce qu'elle voyait. Si ça lui plaisait ? Voyons, mesdames, soyons honnête ! Imaginez-vous un jeune homme, la trentaine, avec des yeux d'un bleu intense que réhausserait le bleu de sa chemise, ayant de l'élégance et du maintien et de surcroît suffisamment de bonne éducation pour vous éviter de vous étaler lamentablement par terre... Levez la main celles qui ne craqueraient pas ? Ah quand même... Non, merci, c'est bon, vous pouvez baisser la main... Toujours est-il que son habillement présent était aussi éloigné de ce qu'elle avait vu de lui la première fois qu'elle-même était éloignée de ses habituelles tenues unisexes. Et nettement plus seyant, reconnaissons-le. Mais cela pour le lui faire dire, il faudrait au minimum une quinzaine de verres de Tequila-Gin-Vodka. Et encore. Vous réussiriez tout juste à la faire danser à ce compte là.

Bref. Jordan se fendit à sa question d'un sourire ironique et balaya du regard la salle et les invités présents tout en lâchant du tac au tac, sans élever la voix :

Et vous ? Vous avez décidé de tester votre capacité à provoquer syncopes et crises d'hystéries groupiesques chez les représentantes de mon sexe ? Désolée, je ne suis pas un bon sujet d'études...

Elle eut un signe de tête pour Dexter Morgan, l'expert criminalistique, qu'elle avait déjà croisé à plusieurs reprises dans la journée, et son regard reprit son balayage de la salle. Oh-oh... Complet noir, chemise blanche, ne manquait plus au look follement italien du monsieur que le borsalino et la Thompson...

Attention, la réincarnation de Scarface est dans nos murs... grinça-t-elle, ironique, se parlant à elle-même.

Elle avait toujours en main sa coupe, désormais vide - mais qui, heureusement, ne s'était pas vidée sur sa robe mais sur le carrelage - et y jeta un regard mélancolique. Ses yeux remontèrent de la coupe à sa montre, attachée par-dessus le gant. 21h45.

Bien. Je suppose que les usages voudraient que nous passions à table...

Invité

Gregory House a écrit:: "Je crois que je ne vous ai pas vue aussi sexy depuis… eh bien, depuis qu’on a passé la nuit ensemble, en fait. Superbe décolleté, Cuddy. C’est prometteur."

Il lui adressa ce petit sourire en coin qui voulait dire beaucoup de choses puis prit deux verres de punch qui semblaient n’attendre qu’eux pour vivre leur vie (les verres, hein). House tendit un verre à Lisa et lâcha ces paroles à voix plus basse :

"Vous savez que vous me donnez envie de vous arracher vos vêtements, là ? C’est pas possible, on dirait un cadeau de Noël qu’on ne peut pas ouvrir avant minuit !!!"

Après être entré dans la salle , Lisa Cuddy salua quelques personnes qu'elle connaissait, discuta quelques minutes avec et se mit un peu a part pour balayer la salle du regard. Elle se demandait déjà comment la soirée allait se passer et si ça allait la divertir de tout de manière elle était mieux ici que chez elle , de plus qu'elle pouvait faire de nouvelles rencontres... Pas amoureuse bien sur il y avait déjà quelqu'un même si c'était un peu compliqué et qu'il n'avait pas vraiment parlé de ça tout les deux.

Depuis le temps qu'elle habitait ici elle n'avait jamais vu certaine personnes, en même temps avec le boulot qu'elle faisait elle n'était pas tout le temps en train de rentrer et sortir de son appartement elle était plutôt dans son hôpital entrain de s'occuper un peu de tout. Il avait l'air sympathique , mais pour l'instant elle ne s'avançait pas trop vers eux pour la simple raison qu'elle ne savait pas comment aborder le sujet et que parfois on ne pouvait pas rentrer dans la conversation des gens comme ça.

La doyenne pensa soudainement à Gregory , elle avait tellement envie qu'il vienne et comme elle le savait il allait l'espionner il en avait tellement l'habitude c'est pour cette simple raison que quand elle avait des rendez vous elle n'allait pratiquement jamais chez elle avec. Elle avait trop peur qu'il vienne sonner et les embêter , elle pourrait ne pas ouvrir aussi , mais éviter d'avoir un homme chez elle c'était vraiment mieux. En ce moment le seul homme auquel elle pensait c'était bien lui depuis la folle nuit qu'ils avaient passés ensemble elle n'en revenait toujours pas. Comment est ce qu'ils avaient pu tomber l'un dans les bras de l'autre comme ça.

Elle regarda alors la porte s'ouvrir et vit qu'il y avait House, elle fit semblant de ne pas le voir au départ , mais elle était aussi bien heureuse qu'il soit là. Un grand sourire venait de s'afficher sur son visage sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. Lisa porta son regard sur Gregory ou elle put enfin le voir entièrement en écoutant ses propos elle esquissa un sourire et remarqua qu'il portait une cravate.

*Une cravate ?! Ça doit bien signifier quelque chose ça...*

" Merci House. J'adore votre cravate...."

Lisa le regarda en souriant , elle prit ensuite le verre qu'il lui tendit, elle allait boire une gorgée quand elle s'arrêta net en entendant ce qu'il venait de dire à voix basse. Et bien heureusement qu'elle n'avait pas bu sinon elle aurait pu tout cracher. Elle s'approcha de lui un peu plus avec un regard sérieux.

"Je crois que vous avez besoin de remettre votre cravate en place .. !"

Lisa s'était un peu habillé sexy, mais ce qu'il y avait en dessous c'était encore mieux , il aurait tout de même pu éviter ses paroles parce qu'il venait de réveiller certains désirs de la patronne. Il pouvait toujours rêver pour qu'il se passe quelque chose entre eux pendant cette fête. Elle tenait avant tout à ce que cela reste entre eux, surtout qu'il y en avait qui bossait à l'hôpital. Elle le tira par la cravate dans un coin tranquille ou personnes ne viendrait les embêtaient, ce n'était pas encore l'heure de manger et de tout de façon elle n'avait pas tellement faim là. Elle lâcha sa cravate et le regarda dans les yeux avant de lui annoncer quelque chose.

" Si vous dites quoi que ce soit de compromettant pendant ce repas je vous tue c'est claire ?"

Invité

Mrs Lovett promena un regard déconcerté sur l'assemblée. Quand elle était entrée, il n'y avait alors que des femmes. Plus ou moins jeunes, plus ou moins élégantes, représentant des styles très différents les uns des autres. Elle avait admiré en silence le satin gris perle de la robe étrange d'une femme qui se tenait résolument à l'écart des autres, avait eu un haussement de sourcils face à la chevelure violette d'une jeune fille aux vêtements sages, avait eu un soupir d'envie en voyant la robe de velours et de satin de la toute jeune fille qui se tenait si fièrement, avait ouvert des yeux ronds sur la tenue et le maquillage de la demoiselle blonde et pincé les lèvres devant la robe ultra-moulante et sexy de la rouquine. Il y avait aussi une jeune femme en pantalon, qui lui fit froncer le sourcil - à son époque, il était indécent pour une femme de porter un pantalon - et une autre femme en robe bustier noir. Deux autres femmes étaient entrées après elle, l'une drapée dans une robe courte et étrange de satin gris, l'autre, enceinte plus que largement, sanglée dans une robe longue et noire.

Puis ç'avait été le tour des hommes. Le premier lui parut bizarrement fagoté. Tout en bleu, avec une cravate étrange, et l'air d'avoir presque dormi avec sa chemise. En voyant sa barbe, Mrs Lovett eut une pensée pour Lui. Le type à la canne ferait-il une bonne tourte ? Le second homme à entrer mélangeait allègrement passé et présent : coiffure qui rappela à Mrs Lovett la perruque d'un juge, crochet, chemise à jabot... et le reste était très moderne. Incorrigible, elle songea que si elle devait le passer à la moulinette, celui-ci, il faudrait d'abord qu'elle pense à lui ôter son crochet !

Plongée dans ses pensées, elle ne vit pas tout de suite entrer le troisième homme. Mais quand elle le vie, son coeur fit un bond dans sa poitrine. Ce visage... ces yeux... était-il possible que... ? Elle eut un premier mouvement pour se précipiter vers lui, mais se retint. Quelque chose était différent... Déjà, il n'y avait pas la mèche... mais Mrs Lovett, si elle n'était pas savante, en savait suffisamment pour se dire que ce n'était pas un détail probant. Mais l'attitude... elle était différente. Et le regard... il n'avait pas cette flamme de haine et de ruse, ce froid éclat de rancoeur... Non. Cet homme avait beau Lui ressembler énormément, ce n'était pas Mister T.

Déçue, elle se tourna vers le buffet, prit un verre dont elle vida le contenu d'une solide gorgée, le reposa et en prit un deuxième. Du champagne, cette fois-ci. Mrs Lovett n'en avait jamais bu, mais elle en avait vu, une fois, il y avait longtemps, alors qu'elle était enfant et n'habitait pas encore à Londres, lors d'une garden-party chez Lady Hudlow, où elle était avait été engagée pour donner la main au service. Elle contempla son verre avec révérence, osant à peine croire que c'était bien du champagne qu'elle avait dans la main. Elle en prit une gorgée prudente, la gara un peu en bouche... Ce n'était pas mauvais... Mais ça n'avait rien d'extraordinaire non plus... ce n'était pas très fort... Pourquoi diable en faisait-on tout un plat ? Enfin, vu le prix exorbitant que cela coûtait, le reposer eût été un crime. Aussi en reprit-elle une gorgée, s'obligeant à le savourer, à défaut de vraiment l'apprécier.

Elle reprit son inspection des personnes présentes. Cinq autres hommes étaient arrivés entretemps. Un gamin, qui affichait un sourire qui se voulait ravageur - sourire qui s'effaçait progressivement alors qu'il s'approchait de la toute jeune fille à la si belle robe - un homme d'une grande élégance, haut de forme et smoking... tiens ? smoking... c'était autrefois la tenue que l'on portait dans les cercles, pas dans les soirées... Enfin, les choses avaient tellement changé... Elle remarqua que la femme en robe longue de satin gris discutait avec un homme un peu plus jeune qu'elle, en bleu et noir, et que, non loin d'elle, un autre homme en costume noir, tenait son verre, semblant ne pas trop savoir que faire de lui-même... Mrs Lovett hésita à lui adresser un sourire. A son époque, cela ne se faisait guère, d'aborder les hommes, mais maintenant... Seulement voilà, en dehors de son cher restaurant, elle ne savait jamais trop quoi dire. Non qu'elle fût timide, mais elle manquait d'imagination en matière d'interaction sociale...

Le dernier venu attira son regard, moins par son costume que par son visage, dont le sourire était étiré par deux larges cicatrices. L'espace d'un instant, elle se demanda si... mais non. Ce genre d'amusement n'était pas le genre de la maison. Elle haussa les épaules et reprit une gorgée de champagne. Non, décidément, ce n'était pas ce qu'elle préférait. Elle en resterait au gin.

Un mouvement commençait à s'organiser vers les tables. Finissant sa coupe qu'elle reposa sur le buffet, Mrs Lovett se rapprocha à son tour, quoiqu'à distance respectable, cherchant du regard sur les cartons où diable son nom pouvait se trouver...

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