Comment caser deux imbéciles dans la même prison ? [Amanda]

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Lex n'avait pas de bagages...s'étant réveillé à l'hôpital, il n'avait en tout et pour tout que l'habit qu'il s'était acheté à sa sortie afin de ne pas éveiller les soupçons et se faire ramener dans sa chambre. Il ne savait pas où il était, il ne savait pas qui il était, mais ce qu'il savait, c'était que décidément il n'aimait pas les hôpitaux. Il ne savait pas vraiment ce qui avait causé cette haine, mais il l'avait écouté. Il ne voulait pas jouer avec le feu dans l'état où il était. Qui savait ce qui pourrait arriver en fait ? Soupirant, il resta une bonne dizaine de minutes à regarder la porte en verre de l'immeuble. À l'intérieur de lui-même, il sentait que cet endroit était bien au-dessous de sa valeur, mais avait-il le choix ? Il ne savait pas où aller ailleurs que l'immeuble devant lui. Il ne s'était trouvé aucun parent, aucun ami, aucune connaissance. « Clark Kent » revenait bel et bien souvent dans sa tête, mais il s'agissait de la seule chose que son esprit réussissait à faire revenir à la surface de sa mémoire. Désespéré et dégoûté par l'endroit, il pénétra le seuil de la propriété avec une réticence pré enregistrée. Comme si ce qu'il faisait était contrôlé par certains réflexes de son cerveau. Il croyait savoir – d'où lui venait ce savoir ? - que ce genre d'effet pouvait être particulièrement puissant et reproduire une habitude. Certains amnésiques réussissait à savoir leur nom simplement en signant une feuille de papier. Après tout c'était un geste habituel de la vie qui finissait par se graver dans le cerveau.

Il s'arrêta au milieu du hall. Alors, si par réflexe il adoptait une mine dédaigneuse face à cet endroit, ça lui disait déjà pas mal de choses sur lui-même et il n'était pas sûr d'aimer ce qu'il comprenait. Un gosse de riche, tout simplement imbu de lui-même et de sa richesse. C'était ce qu'il avait pour le moment déduit de ses conclusions. Pourtant, il refusait d'y croire et refusait de se plier à l'image que voulait lui donner sa mémoire. Si le destin voulait qu'il devienne un enfoiré, il ne le laisserait pas faire. Il était hors de question pour lui de devenir quelqu'un qu'il ne voulait pas devenir.

Prenant toute sa bonne détermination et sa bonne volonté, il alla se présenta à la réception, annonçant qu'il était le nouveau locataire et qu'il avait besoin de sa clé. On la lui donna et lui montra le chemin vers le haut. Docile, Lex suivit le chemin qu'on lui montrait, non sans lui avoir lancé un dernier coup d'oeil légèrement hautain qu'il ne contrôla pas. Il entra dans l'ascenseur et regarda les portes se refermer devant lui sans esquisser le moindre geste. Lorsque son mode d'ascension arrêta finalement sa course, cela lui prit quelques secondes avant de le réaliser et de sortir à l'extérieur de l'appareil, son regard cherchant pour le numéro gagnant. On ne lui avait pas dit s'il avait un colocataire. Tout ce qu'il savait, c'était le numéro de son appartement. D'après lui, c'était déjà beaucoup demandé à l'idiot qui s'occupait de l'établissement. Il lui aurait bien rit au visage tellement l'homme lui semblait pitoyable.

Soupirant et songeant que cette vie – si nouvelle – ne serait pas de tout repos, mais surtout pas de son goût. Il découvrait de nouvelles choses sur lui-même à chaque seconde qui passait et même si certains détails ne valaient pas la peine de mention – il était vraiment si terrible que ça ? - il devait avouer être tout de même un tantinet soulagé de voir que sa mémoire pourrait très certainement lui revenir un jour. Pour le meilleur et pour le pire.

Il arriva devant sa porte et fit entrer la clé dans la serrure, ne prenant pas la peine de cogner. C'était chez lui après tout. Il n'allait pas se faire inviter dans son propre appartement...

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Jour de congé. Voilà quelque chose qui plaisait à Amanda. Juste la simple sonorité de ces quelques mots. Jour de congé. Ne pas se retrouver face à tous ces petits merdeux orgueilleux qui pensaient avoir tous les savoirs du monde, juste parce qu’ils étaient dans leur spécialité. Ils ne savaient rien de ce qu’était vraiment la philosophie et Amanda en avait une notion bien particulière, qu’elle faisait gentiment rentrer dans leur petit crâne juvénile. Bien qu’elle ne soit pas bien plus vieille que la plupart des étudiants qu’elle devait gérer, elle avait ce pouvoir que l’on donne sans trop se méfier aux professeurs. Et ca lui plaisait. Mais du repos lui faisait également un bien fou. Du repos, simplement une journée pour elle. Une journée où elle serait seule dans son petit appartement déjà meublé. C’était bien, que l’appartement soit meublé. Partie un peu précipitamment, Amanda n’avait pas eu le loisir de récupérer des meubles. Ni meubles, ni vêtements. Rien. Après quelques semaines ici, elle avait fini par pouvoir se racheter deux pantalons, quatre hauts et deux pyjamas. C’était, pour le moment, bien suffisant, si elle gérait convenablement la lessive. D’ailleurs, ne comptant pas bouger de chez elle en cette journée, Amanda s’était emmitouflée dans une grosse couette, assise dans le canapé du salon, les jambes ramenées contre sa poitrine, un verre de coca dans une main, la télécommande de la télévision dans l’autre, zappant sans vraiment regarder les programmes, le tout en pyjama. Un pyjama rouge sang, composé d’un débardeur et d’un pantacourt fait d’un tissu relativement fin. Elle avait les cheveux attachés en une queue de cheval, quelques mèches lui retombant sur le visage. Et, bien entendu, elle avait fermé la porte de son appartement à clef et n’était pas décidée à ouvrir à qui que ce soit.

Elle s’était finalement bien adaptée à cette nouvelle vie. Elle pensait toujours beaucoup à John et cela lui arrivait très souvent de pleurer en repensant à lui, mais ça allait beaucoup mieux. Sa haine commençait doucement à s’apaiser, même si son envie de tuer était encore un sacré poids pour elle. C’était une nouvelle chance, comme si on lui avait accordé un certain pardon. Qu’importe la personne qui l’avait sauvée, elle avait été aussi bonne pour Amanda que John lui-même. Cette personne, inconnue, lui avait permis de savoir ce qu’était une vie tranquille, bien loin de la médiatisation des crimes de son mentor, bien loin des jeux. Juste une vie dans laquelle Amanda Young était une femme parmi tant d’autres, qui sortait néanmoins du lot grâce, ou à cause, de son impulsivité chronique et de sa fâcheuse tendance à être légèrement violente. Mise à part ça, elle était comme tout le monde. Elle avait un travail, un appartement, des contacts. Rien de bien fou, mais ça lui suffisait amplement. Elle n’avait plus envie de se compliquer la vie. Même si elle savait qu’il faudrait bien, un jour ou l’autre, reprendre l’œuvre de John. Mais, ça, ce n’était pas pour tout de suite. Amanda avait besoin de calme.. Elle regarda la date, sur le petit calendrier qui trainait sur la table basse devant elle. C’était aujourd’hui qu’un parfait inconnu viendrait foutre le bordel dans ses petites habitudes qu’elle commençait à peine à avoir. Soupirant, Amanda se leva et alla dans la chambre qui était destinée au très bientôt nouvel habitant de cet appartement. Un colocataire. C’était bénéfique pour le loyer.. Voulant probablement se montrer hospitalière, Amanda sortit les draps et la couverture qu’il y avait dans l’armoire de la chambre en question et les posa sur le lit, avant de passer l’aspirateur dans la pièce.

Elle retourna s’assoir à sa place, lorsque le bruit d’une clef dans la serrure la fit sursauter. Elle devrait s’habituer à ça également. Elle ne bougea pas d’un poil, jusqu’à ce que la porte s’ouvre, laissant entrer un homme plutôt grand, chauve et qui ne semblait pas franchement très joyeux d’être ici. Sans bouger d’un cil, Amanda lui adressa un signe de main, avant de replonger dans la contemplation de la télévision. Puis, se ravisant et jugeant qu’il était mieux de se présenter, elle fini par daigner prendre la parole.

« Je te souhaite la bienvenue, je t'attendais. Moi, c’est Amanda. C’est tout ce que tu as besoin de savoir sur moi. Avant que tu t’installes ou quoi que ce soit, tu vas venir t’assoir ici. Il y a deux trois règles qu’on va se fixer, histoire de ne pas rendre notre collocation trop insupportable. Je ne suis pas quelqu’un de patient et je n’aime pas vraiment les autres, mais ça devrait le faire si on ne se marche pas sur les pieds. Je te montrerais ta chambre après. »

Sa voix avait été parfaitement froide. Il devrait s’y habituer, s’il vivait avec elle. Elle n’avait aucune envie de se montrer agréable pour quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, même si elle vivait avec cette personne. Après tout, elle était chez elle..

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Alexandre eu un sourire des plus retords simplement en l'écoutant parler. Il avait laissé ses mains dans ses poches et la dévisageait un moment, analysant ses traits et son physique. Elle n'était pas désagréable à regarder, mais quelque chose dans son estomac lui disait qu'il avait déjà vu mieux. Beaucoup mieux. Ainsi donc arrêta-t-il rapidement de la jauger du regard. Il n'aimait pas ce que le ton de sa nouvelle colocataire réveillait en lui. Son sourire se fit alors narquois et il s'approcha d'elle, mais resta debout, la regardant de haut. Il sentait qu'il n'aimait pas ce genre de personnes, peu importe qui il avait été dans le passé.

« Bonjour Amanda. Je m'appelle Alexandre. »

Il avait pris un ton presque doucereux, de celui qu'on pourrait prendre pour les enfants. Il était déjà certain qu'il n'aimerait pas son séjour au 109. Vivement qu'il retrouve la mémoire et qu'il puisse retourner à ses affaires. S'il en avait. Et chez lui, s'il avait un toit. C'était le revers de la médaille. Il voulait retrouver la mémoire, mais si en fait ce qui s'y trouvait ne lui plaisait pas ? S'il découvrait qu'il était sans-abri ? Quoique avec la fortune qu'il avait découvert grâce à ses cartes, il ne devait pas vivre dans les égouts. Malheureusement, le vide dans sa tête ne lui permettait pas de comprendre.

« Je vais rester debout en fait et répondrai à votre petite introduction que je n'aime pas non plus m'associer avec un certain genre de personnes. Je ne me suis pas pris un appartement pour me compliquer la vie avec un colocataire qui a les bonnes manières éloignées dans la mémoire. Vous êtes allergiques à la populace ? Grand bien vous fasse, mais je n'entre pas ici sur le territoire de quelqu'un d'autre, mais sur un territoire qui m'appartient aussi en partie puisque j'en paie la moitié. Les règles servent aux bonnes ententes simplement lorsque les deux parties font preuve de volonté. Comme je ne vois aucune volonté de colocation chez vous, je n'invoquerais pas ma volonté à bien recevoir votre réglementation. »

Il n'avait pas bouger alors qu'il parlait, son regard ne s'attardant pas sur l'appartement, mais sur elle. Il commençait déjà à avoir mal à la tête. Pas à cause d'Amanda, cette femme ne lui importait pas, mais plutôt parce qu'il n'avait toujours pas dormit depuis son réveil à l'hôpital et que toute cette fatigue le mettait à rude épreuve. Surtout que son cerveau cherchait sans cesse à palier au vide qu'il ressentait, tentant de trouver réponses au manque d'informations qu'il avait.

« Pourriez-vous me montrer ma chambre ? »

» Amanda et ceux qui l'entourent.
» Encore caser ? Avec quel idiot maintenant ? [Amelia Pond]