Sport & Women [Barney]

House n'aimait pas beaucoup le sport. Enfin, il aurait sans doute aimé cela bien plus s'il n'avait pas été doté d'une jambe quelque peu défectueuse... mais soit, les choses étant comme elles étaient, le bilboquet semblait être le sport le plus adapté à notre médecin préféré.
Mais que venait-il donc faire dans une salle de musculation, alors? Quand on a une patte folle, ce n'est pas la peine de courir sur un tapis roulant... et quand on a besoin d'une main pour tenir sa canne, à quoi ça servait d'essayer de soulever des kilos de fonte?

Vous l'aurez compris, Greg n'était pas ici pour faire du sport. Disons qu'il s'agissait d'une sorte de prélude à un autre sport : la chasse. Le but était simple, il suffisait de repérer une nana bien roulée qui s'était suffisamment fatiguée pour se laisser embobiner facilement et puis après, tagada tsoin tsoin, tout coulait de source. Bon, bien sûr, Gregory insistait pour que la femme qu'il choisissait dans ces cas-là passe par la douche avant qu'il ne l'emmenât faire trois p'tits tours ailleurs.

Et cette fois-ci, il repéra bien vite une blonde à poitrine raisonnable mais apparemment bien ferme. Elle portait un débardeur laissant deviner bien des choses et un short qui ressemblait à ceux que portent les cyclistes... mais si, en tissu comme les maillots de bain... Bien roulée et bien moulée. Une cible parfaite.
House s'installa en face d'elle, sur un banc de musculation. Pantalon de jogging et t-shirt un peu trash, l'homme posa sa canne à côté de la machine infernale où il avait pris place, et il attrapa le levier pour soulever les poids.

Bon, ça avait l'air facile, pourtant... mais House n'arrivait pas à grand-chose. Comment on réglait cette pu**** de machine de torture ? Il ne pouvait pas laisser s'enfuir sa proie, non plus... Quel gâchis ! Il aurait dû être prof de gym, tiens, au moins il aurait étudié les ficelles de ces instruments et n'aurait jamais eu besoin de copier sur un voisin...

Invité

Barney était entré dans la salle de sport comme sur un terrain conquis. N'était-ce pas un endroit de rêve ?
On y entretient son corps certes, mais surtout, on est directement au contact de femmes qui prennent soin de leur corps et qui ne désiraient qu'une chose, le dévoiler à qui saura le leur demander.
Bref, Barney était comme chez lui, et ça faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti ça.

Il était vêtu d'un jogging noir où était marqué en petit sur la poitrine à gauche un petit *B S*, et dans son dos, en lettre d'or formant un arc de cercle, il était inscrit *Barney "The Legend" STINSON*.

Si tôt sorti des vestiaires, il avait cherché un appareil pour commencer son programme. La technique pour le trouver était simple:

Première étape, trouver sa cible, entendez par là, "la-fille-avec-qui-Barney-couchera-ce-soir", la cible donc. D'ailleurs, une jolie blonde s'efforçait à lever quelques kilos de fonte.

Deuxième étape, vérifier si la fille est à ranger dans la case "hot". Pour cela, notre homme se rapproche d'elle, tout en regardant les appareils de muscu. Ses yeux experts ne mettent pas longtemps à ficher la demoiselle. Une vingtaine d'année, environ un mètre soixante, soixante-cinq, blonde, yeux bleus, une poitrine avenante sans trop en faire et pas de sur-poids à l'horizon ... une bombe ! Il était alors temps de passer à la phase trois.

Etape trois justement, il s'agit à présent de savoir si elle à un copain qui fait de la gym et qui risquerait d'être plus costaud que lui. Et là justement, en mouvement bref de la tête, Barney avait fait le tour de la pièce, aucun homme digne d'elle ne se baladait torse en avant et muscles bandés, parfait.

Etape quatre à présent, l'approche. Barney passa juste à côté d'elle, frôlant sa cuisse, ce qui provoqua un frisson à la jeune femme.

"Excusez-moi mademoiselle, vous ai-je fait peur ? En fait, je crois que c'est plutôt à ma main de s'excuser"

Il lui serra donc la main tout en se présentant comme coach sportif. Après quelques mots échangé, il s'écarta a reculant les yeux vissés à sa montre, feignant un cours particulier dans quelques minutes mais tout en lui proposant qu'elle vienne le déranger si elle avait besoin d'aide pour n'importe quoi. Elle acquiesça et notre casanova alla s'assoir en face d'elle, quelques mètres, sur un banc. Cette technique laissait le temps à la demoiselle de penser à ce qu'elle prétexterai pour le revoir car, pendant cinq minutes, il n'y aurait que lui dans sa tête.

Après quelques réglage, Barn' enleva son T-Shirt et posa la veste sur le banc d'à côté. Sur le devant était marqué *I am Awesome*. La fille sourit lorsque notre homme lui lança un clin d'oeil.
Justement, un homme s'approcha, ou était-ce de la jeune femme qu'il s'approchait ? En tout cas il était là et ça tombait bien, il sera l'élève du cours. Barney enleva alors sa veste ce qui eut comme effet de faire choisir, inconsciemment, le banc voisin au nouveau venu.
Du point de vue de Barn, c'était surement un clochard. Un T-Shirt bizzare, une canne, un jogging douteux, une barbe de deux, voir cinq, jours, un visage fatigué et des cheveux en bataille. Et bien, en plus il ferait du social, c'est encore mieux.

L'autre paraissait embêté par la machine, et tandis que Barney faisait ses exercices, il le regardait d'un air emprunté mélangé à de la moquerie. Barney se leva donc et tendis la main vers l'homme de la rue et parla relativement haut:

Bonjour monsieur ! Je suis Barney STINSON et c'est moi qui vais vous aider à prendre soin de votre corps.

Puis tout bas, assortis d'un clin d'oeil complice:

Ne cherchez pas à comprendre, laissez moi faire, vous m'êtes d'une grande aide !

Sans prêter attention au petit manège du type blond qui gesticulait beaucoup dans cette salle de musculation, Greg était venu s’installer là dans le seul but de dégotter une nana susceptible de lui permettre de rendre jalouse Cuddy. La rendre, du moins, suffisamment jalouse pour qu’elle l’invite au restaurant ou ailleurs et qu’ils passent quelques moments de folie dans un appartement du troisième ou dans cette salle de bain que la doyenne avait eu l’idée géniale de faire installer juste à côté de son bureau à l’hôpital. House imaginait déjà le nombre de douches qu’il ne prendrait pas le matin pour avoir l’excuse valable et venir profiter du gel douche parfumé à la mangue de la belle Lisa… mais bon, soit dit en passant, si cette entreprise s’accompagnait d’un joli petit lot à poitrine opulente sans être excessive, du genre de celles qu’on a bien en mains, disons, House ne disait pas non. Certainement pas, d’ailleurs.

Seulement voilà, ce banc de musculation juste en face de la femme qui lui avait semblé correspondre à ce qu’il cherchait était visiblement celui du blond. Ou de l’élève du blond. Ou de je ne sais quoi. En tout cas, Gregory eut droit à la visite de ce type qui se présenta comme étant un genre de coach-minceur, coach-muscu ou coach-anti-Vicodin-et-alcool. En fait, Greg n’avait pas besoin de tout ça. Il était très bien comme ça. Il ne se sentait pas gros, était plus musclé qu’une serpillère et estimait que la Vicodin et l’alcool faisaient assez partie de lui pour ne pas avoir à s’en défaire. Mais le clin d’œil et les paroles qui accompagnèrent les propos du dénommé Stinson éveillèrent le goût du jeu du diagnosticien… Il répondit donc d’une voix égale, en regardant la main que l’autre lui tendait, puis finit par la prendre, non sans avoir une idée derrière la tête.

"House. Z’avez intérêt à être compétent, je suis champion d’escrime à la canne dans ma catégorie…"

Quel que soit le but de ce Barney Stinson, Greg ne voyait pas pourquoi il devrait se montrer sympa. C’était un inconnu, un blond qui se la jouait beau gosse et qui était assez stupide pour porter des t-shirts qui disaient en larges lettres bien visibles ce que les gens ne semblaient pas croire sans lire ce panneau publicitaire. House, lui, se contentait d’un t-shirt venant d’un Hard Rock Café, sur lequel Sid Vicious était mis en valeur par des effets d’images que le médecin trouvait pas mal du tout. Il aimait bien les Sex Pistols. Il fallait d’ailleurs qu’il se rachète un autre t-shirt, un de ces jours…
Mais l’heure n’était pas à ces considérations vestimentaires. Relativement vénal, Greg avait senti en ce Barney Stinson une bonne occasion d’y gagner quelque chose. Même si cela devait signifier qu’il passerait pour un idiot incapable de se débrouiller seul dans une salle de musculation. Au moins, l’idiot en question était parfaitement capable de se débrouiller seul dans un tas d’autres salles : cinéma, bowling, concert, IRM… il pouvait assurer dans pas mal de domaines, alors la muscu…
Lâchant la main de son « coach », House lui répondit, un ton plus bas et le regard perçant :

"Laissez-moi deviner… ma grande aide va vous coûter quelques dizaines dollars et quelques verres de brandy..."

Gregory House, médecin de son état, était bel et bien en train de négocier une affaire pour laquelle il n’avait que bien peu de données. Mais, après tout, cela ne changeait pas grand-chose à ce qu’il faisait d’habitude. Et tandis que son regard bleu aperçut les yeux doux que la proie repérée plus tôt faisait à son « professeur » de musculation, Greg continua :

"Alors, ça marche ?"

Il reporta son regard sur le visage de ce Stinson et le fixa avec insistance, comme pour lui signifier qu’il était capable de rentrer dans n’importe quel jeu du moment qu’il y avait quelque chose à la clef pour lui. Et tant pis pour la jalousie de Cuddy, ça pouvait très bien attendre un peu.

Invité

Barney était satisfait de la réaction du clochard metalleux. Après une vigoureuse poignée de main, il se mit au "travail".
Cet homme avait l'air parfait pour jouer la comédie. Pas doué avec la machine, gringalet, et de surcroit, il semblait avoir compris le jeu que jouait Barney avec la blonde en face.
Tout en s'essaillant sur la machine, le dénommé House tenta de négocier le cachet de son rôle. Au vu de sa demande d'argent et d'alcool, il confirmait sa situation sociale sans pour autant eveiller une once de pitié chez Barney, bien plus concentré sur la belle créature aux yeux azur et la chevelure d'or ondulant sur ses épaules nues que sur les poils grisonnant de la barbe du ronchon bonhomme qui tentait de lui soutirer quelques dollars.
Cela dit, si ce dernier se mettait à faire fouarrer son plan parce qu'il n'avait pas eu ce qu'il voulait, Barney verrait la blonde s'en aller et aurait House sur le dos.

"Allez y un peu moins fort ... vous etes dur en affaire ... il faut y aller crechendo pour bien faire travailler les muscles ... vous pensez vraiment que je vais vous donner de l'argent et vous permettre de vous souler pour avoir une fille ? ... tranquillement ! C'est ça ! ... je prefere vous offrir une soirée au bar ... Pas mal, continuez ..."

Clin d'oeil à la demoiselle et sourire charmeur qui lui est aussitôt retourné. Il lui vient alors une idée. Et si le bonhomme en face lui finissait le travail ? Il continua alors:

"... Mais seulement si vous m'aidez à avoir le numéro de cette fille là-bas ... On se repose un peu ? ... Vous avez l'air doué pour jouer la comédie, à croire que vous n'êtes pas réellement un clochard ! Montrez moi de quoi vous etes capable et ce que je vous donnerais sera proportionnel à la qualité de la prestation"

Barney tire alors ses traits en un sourire narquoit. Mais quelque chose dans l'expression de son interlocuteur l'interroge alors sur sa véritable fonction professionelle. De toute manière, c'est pas comme s'il était avocat, médecin ou éminent proffesseur d'université.

La superbe créature qui s’affairait non loin de Greg et de son "prof" de musculation semblait monopoliser beaucoup l’attention et l’intérêt de Stinson. Pas de bol pour House, au fond, puisque, au vu des œillades de la belle, il était clair qu’elle n’était pas indifférente ou en tout cas pas insensible à la parade de ce Barney.
Alors c’était ça… ce type était venu vers lui pour avoir un prétexte, un observatoire depuis lequel la vue sur la blonde était imprenable. Comme quoi, Gregory avait au moins eu le mérite de trouver un endroit stratégique. Et Stinson avait besoin de Greg pour réussir sa petite entreprise. Bah, pourquoi pas, après tout…

"Crescendo… Ce sera une boite de strip-tease, sinon rien."

House n’était pas dur en affaire, mais il savait ce qu’il voulait… et si Barney souhaitait vraiment se taper cette nana, alors il serait prêt à tout. Ou au moins à beaucoup. Et c’est là que le côté profiteur de Gregory intervenait. Le calcul avait vite été fait : rendre Cuddy jalouse, le diagnosticien pouvait le faire un autre jour, n’importe quand, et avec une autre ; tandis que se faire offrir une soirée – tous frais payés – dans une boite sexy, c’était un peu plus difficile. Autant jouer le jeu, donc. Et si le blond lui faisait un sale coup – du genre se barrer avec la nana et disparaitre de la circulation –, House aurait de toute façon tout le loisir de faire sa petite enquête. Stinson avait l’air assez imbu de lui-même. Suffisamment en tout cas pour étaler son nom sur ses vêtements. Avec cette seule information, n’importe quel type un peu doué pouvait faire des miracles. Et, jusqu’à preuve du contraire, Greg était pleinement capable de réaliser ce genre de miracles. Il sauvait des vies… il pouvait bien en pourrir d’autres.

Selon toute apparence, le prof de muscu considérait le marché comme conclu. Et il pensait que Greg était d’accord avec tous les termes du contrat. Bon, quand on était couché sur un banc de torture dont le mode de fonctionnement est plutôt complexe pour quelqu’un qui a quelques difficultés physiques, on ferme sa gueule. Au moins le temps de laisser parler l’autre. Et avec ce qu’il entendit, House ne put qu’esquisser un sourire.

"Un marché pareil, ça ne se refuse pas. Vous voulez autre chose que son numéro ?
Je suis sûr de pouvoir lui soutirer autre chose. Au moins ses nom, prénom, âge, mensurations, diplômes, le calendrier de ses menstruations, le résumé de son dernier bilan médical…"

Le regard avec lequel Greg fixait Barney était clair. Il acceptait ce défi, y ajoutait même quelques difficultés supplémentaires, et il était certain de réussir. Après tout, comme disait ce cher Stinson, il avait l’air de savoir jouer la comédie. Alors, un petit mensonge ou l’autre, ça devrait faire l’affaire.

Invité

"Une boite de Strip ? Il y en a donc une dans le coin ? Alors ca marche, va pour une soirée en boite !"

Tout d'un coup, la demoiselle ne semblait plus avoir la même importance, Barney avait l'air focalisé sur le fait qu'il pourrait garder des habitudes qu'il pensait perdues en quittant New York.

"Les mensurations, je les vois, son nom, je m'en tape, son age et son numéro c'est tout ce qui m'importe !"

L'assurance de cet homme semblait trahir un passé sulfureux et ca s'etait interressant. Il faudrait en jouer.

"Attention, ce que je veux voir, pour valider la soirée, ce n'est pas juste un bout de papier avec tout ça, c'est le style que vous mettrez à obtenir tout ça."

En y pensant, Barney en avait le sourire aux lèvres. De toute manière, à la façon dont la blonde le regardait, House n'aurait certainement qu'à tendre un stylo et une feuille pour que la fille lui copie tout son état civil d'une traite, par coeur. Mais enfin, il y avait une soirée remplie de filles parfaites en jeu, et Barn' ne voulait pas la passer en compagnie d'un mec qui ne saurait apprécier ce genre de plaisir a sa juste valeur.
C'était donc parti, plus qu'une question de seconde avant de savoir ce que valait ce clochard ... clochard ! La nouvelle de l'existence d'une boite de strip tease avait complétement occulté cet aspect du personnage. Au moment ou ce dernier se levait, Barney l'attrapa par le bras, et le regarda avec un regard qui reflétait quelque chose entre l'affolement et la détermination.

Son cerveau refaisait le tour de tout ça, que dirait-on si on le voyait avec un clochard ...
Puis avec une résignation presque perverse:

*Si on te vois avec ce clochard, tout le monde dira que tu fais de bonnes oeuvres en leur offrant du plaisir ! Non, finalement c'est bien !*

Il lui tapota alors l'épaule de l'autre main, tout en tantant de cacher son hésitation

"Bon courage mon ami !"

En entendant la remarque de Barney, House eut un froncement de sourcils. Quel genre de mecs ignorait qu’il existât une boite de strip-tease dans la ville ? Bon sang, c’était tout de même un truc qu’on vérifiait avant de choisir où on emménageait, non ? Greg avait pris le temps de vérifier, pour sa part. Mais peut-être était-il le seul type au monde à avoir un esprit suffisamment terre-à-terre pour penser à tout.

"La boîte Stringfellows, à deux kilomètres du centre-ville."

On pouvait y boire de délicieux breuvages tout en se rinçant l’œil à souhait. Les strip-teaseuses préférées de House étaient celles qui se déhanchaient le mieux lors de leur lapdance et celles qui avaient une forte poitrine. L’entrée coûtait quelques dollars et rien n’était donné là-dedans. Mais on en avait pour son pognon.

Cela dit, Stinson avait une manière de répondre qui plaisait au diagnosticien. Peut-être était-il moins inintéressant que Greg ne l’avait pensé au début, après tout. La récolte des informations devrait donc se faire de manière recherchée. Et ça, c’était sympa. House avait l’embarras du choix parmi ses excuses bidon pour s’adresser aux gens. Car il n’allait pas aborder cette fille en disant n’importe quoi, non, le style, ça devait être réfléchi et minuté.

"Ok, ça roule. "

Et comme Barney souriait, Greg se leva du banc de musculation avant d’attraper sa canne en se penchant un peu. Canne en main, le médecin sentit une main se poser sur son bras. Il fixa un instant le regard bizarre de Stinson, avec l’assurance et la détermination qu’imposait la situation.
Mais déjà, le blond tapotait sur son épaule en l’appelant « son ami ». Greg haussa les épaules, soupira et s’avança vers la fille d’un air sûr de lui, tout en mettant en place ses idées pour que son mensonge soit plausible, voire crédible.

"Hey, je vous observe depuis quelques minutes… et vous êtes de plus en plus pâle…"

Eh oui, entre le "Hi, have you met Barney ?", le "Salut, mon pote est producteur et ton physique l’intéresse pour un rôle dans une nouvelle série" et un tas d’autres choses, Greg avait choisi le cas médical. C’était certainement parce que c’était un sujet dans lequel il était à l’aise et avec lequel il pouvait en mettre plein la vue d’un côté comme de l’autre.

"Vous permettez?"

La politesse était nécessaire dans ce genre d’entreprise. House prit le poignet de la blonde et regarda sa montre en même temps.

"Un pouls beaucoup trop rapide… Vous souffrez du cœur ?"

Posant délicatement le poignet de la demoiselle, Greg se présenta vite fait, histoire de rassurer la fille :

"Je suis le docteur House. Je bosse à l’hôpital de la ville, service des diagnostics. Mon assistant là-bas est spécialisé en cardiologie. Je pense vraiment qu’il faut s’attaquer à vos symptômes avant qu’il ne soit trop tard…"

Un peu éberluée, la jeune femme opina, car dès qu’on parle aux gens de leur santé, ils s’inquiètent immédiatement. Surtout lorsqu’il s’agit du cœur. Bon, Greg ne faisait pas de la pub pour l’hosto, faut pas croire, mais il savait qu’avec son pass, il pouvait passer par l’hôpital, accompagné de Barney et de cette fille pour lui faire passer quelques examens. Même de faux examens. House n’était pas à un test coûteux près.

"Annulez tous vos rendez-vous d’aujourd’hui, nous allons vous sauver la vie."

Greg fit signe à Barney de venir.

"Je bippe Cuddy tout de suite, Stinson. Cette fille doit passer un cardiogramme au plus vite. Occupez-vous d’elle et surveillez les constantes, un AVC tomberait plutôt mal."

House fit semblant d’appeler sa patronne et expliqua la situation, puis demanda à Barney :

"Il nous faut un maximum d’informations sur elle. Âge, coordonnées, antécédents familiaux, pour commencer."

Invité

définitivement, House s'avérait de plus en plus impressionnant et intéressant. Le coup du médecin, il faut l'avouer, c'était pas mal.

Du coup, Barney réceptionna la jeune fille, paniquée, la fixa avec un regard parfaitement inquiet, révélant à son compère ses talents d'acteur.
Il attrapa la jeune fille, encore toute tremblante de l'annonce quasi-fatale que venait de faire House et l'assit sur le banc de musculation et la rassura avec un sérieux déconcertant.

Ne vous inquiétez pas, il en fait toujours des tonnes pour un rien, cela dit c'est vrai que vous êtes pale. Le coeur ne préviens pas avant de lacher, House a raison de s'inquieter quand même.

Le tension relativement descendue, la jeune fille se laissa aller à ses émotions et, toujours aussi professionnel, Barney la pris dans ses bras pour la consoler. Dans le dos de la malade imaginaire, il tendit le pouce en l'air vers House.
Il ne put cependant s'empêcher d'en rajouter une petite couche, histoire de profiter un peu de sa nouvelle position de médecin et colla son oreille sur la généreuse poitrine de la demoiselle, prétextant une accélération soudaine du rythme cardiaque. Ecoutant attentivement, ou presque, un sourire d'enfant accroché aux lèvres, il finit toute de même par rassurer la souffrante:

Ah non, fausse alerte !

L'étreinte se termina par quelques mots susurrés à l'oreille de la déficiente cardiaque:

Vous savez quoi, je vais vous laisser mon numéro au cas ou vous vous sentiriez mal, ou seule, un soir.

Il glissa une carte de visite dans la main de la jolie blonde avant de se lever.

Et si vous avez des amies n'hésitez pas à leur passer ce numéro, s'il arrivait quelque chose à l'une d'entre elle ...

Puis, Barney sortit pour rejoindre House, laissant seule la cible, qui ne semblait plus avoir aucune importance à ses yeux, avec la carte qui disait:

Citation :

Vous venez de rencontrer:

surname: Super
name: Barnator

Mais bien qu'il vous ai trouvé belle et aurait eu envie de passer plus de temps avec vous, il a du partir afin, une fois encore, de sauver des vies et peut être le monde.

AWESOME ! C'était énooorme ! Franchement, cette soirée est bien méritée ! Et puis j'ai hâte de voir se club de Strip !
On se rejoint là bas ?

Regardant dans sa main, un tas de carte de visite.

Tiens, je lui ai donné ma carte héros, celle de médecin est encore là. Crap !

Et voilà. Une affaire rondement menée. Bien sûr, il y aurait eu moyen de trouver une excuse autrement plus originale pour obtenir les informations concernant cette fille, mais House était arrivé à ses fins en restant dans le simple. Et sans faire de scandale. Tout allait donc comme sur des roulettes.
Greg put voir la jeune fille atterrir dans les bras de Barney qui s’empressa de signaler discrètement au diagnosticien que tout fonctionnait. Ce à quoi le médecin s’empressa de répondre par un bref salut de l’index et du majeur qui, placés près de sa tempe, vinrent saluer le bonhomme par l’avant tandis que leur propriétaire faisant toujours mine de téléphoner.

Après quelques instants, House fit semblant de raccrocher son portable et sortit de la salle de musculation pour se changer. Le temps que Stinson fasse ce qu’il avait à faire, Gregory avait largement le temps de remettre son jean, un autre t-shirt, sa chemise et sa veste. Les baskets qui vinrent rejoindre l’ensemble restaient encore la note sortant le plus du ton. Mais cela, le médecin s’en foutait complètement. Les baskets, c’était les godasses dans lesquelles il se sentait le plus à l’aise. Et rien que pour ça, ça valait la peine d’avoir inventé ces pompes-là.

Le blouson de cuir sur le dos, la canne à la main et un sac de sport dans l’autre main, House quitta la salle de sport. Il n’était pas encore temps d’aller s’abreuver et se rincer l’œil, même si cela ne devrait plus trop tarder.
Quoi qu’il en soit, Barney apparut quelques instants après que House fût sorti. Synchronisation quasiment parfaite. Stinson avait l’air ravi de ce qui s’était passé. Tant mieux... enfin, jusqu'à ce qu'il constate qu'il avait donné une mauvaise carte de visite à la belle du jour...

"Raccompagnez-la tout de suite, ce sera plus crédible, alors. Je passe régler quelques trucs à l’hôpital puis on se retrouve au Stringfellows dans… deux heures."

Deux heures, ce serait largement suffisant. Tout ce que Greg avait à faire, c’était aller écouter les griefs qu’on avait contre lui. Quelques petits ennuis lors de consultations et de diagnostics, rien de plus : une coloscopie faite sur une vieille venue pour un ongle incarné, puis la patiente qui s’était retrouvée paralysée pendant trois mois après une opération du cerveau qu’avait demandée House. La routine, quoi.

Greg se dirigea vers sa moto, qu’il enfourcha, il enfila son casque puis démarra et, en passant, lança à Barney un signe de la main éloquent. Il comptait bien sur cette soirée pour se détendre au maximum. Direction l’hôpital et, plus particulièrement, le bureau des réclamations…

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