Et si on repartait à zéro ? (pv James)

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Les bords du fleuve n'étaient pas la mer, mais Morgan avait besoin de se retrouver dans un endroit peu fréquenté. Et bien que Septembre soit bien avancé, la plage était encore un lieu où jeunes et moins jeunes se rendaient volontiers. De plus, sa récente expérience sur les lieux lui avait coupé l'envie d'y retourner pour l'heure.
Voilà pourquoi, en cette fin d'après-midi quelque peu humide de la mi-septembre, jour de la rentrée pour beaucoup d'étudiants, avant d'aller prendre son service au Black Gallion, s'était-elle installée sur le dossier d'un banc, face au fleuve. Elle songeait à la scène qui avait eu lieu quelques jours plus tôt à la plage, plus particulièrement pendant les quelques moments où elle s'était retrouvée seule avec Norrington. Elle ne savait pas trop quoi en penser. Si elle devait encore être en colère ou bien laisser courir. Si elle devait le plaindre ou le blâmer. Elle ne savait qu'une chose : ce qu'il lui avait dit l'avait blessée plus qu'elle ne le jugeait raisonnable, et plus encore ce baiser qu'il lui avait littéralement volé.
Cet instant tournait et retournait dans sa tête, la mettant tantôt dans une colère noire, tantôt la plongeant dans un abîme de perplexité. Comment cet homme qui, pendant des années - selon ce qu'elle avait appris de la bouche de sa colocataire - s'était consumé d'amour por Elizabeth, allant jusqu'à donner sa vie et son honneur pour elle, abdiquant toute dignité dans son désespoir de n'avoir pas été l'élu de son coeur - comment cet homme-là pouvait-il un seul instant se déclarer amoureux d'elle ? Voilà qui défiait l'imagination. Surtout quand on ajoutait à ces considérations le fait que, toute sa vie, Norrington avait l'un des plus farouches chasseurs de pirates que les Caraïbes aient vues - hormis un court passage - et qu'elle avait la piraterie dans le sang...
Oui, Morgan était déroutée. Déroutée, et, qui plus est, partagée.En un mot comme en cent, elle ne savait plus que penser.

*Ben, ma vieille, qu'est-ce que tu nous fais ? Tu ne vas pas te laisser abattre, quand même ?*

Elle fredonnait, comme souvent, mais pour une fois, ce n'était pas une chanson de pirates. C'était une chanson qu'elle avait entendue en descendant en ville...

...And if you have to leave
I wish that you would just leave
'Cause your presence still linger here
And it won't leave me alone...

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encor un peu sous le choque de ce qui c'était passé la veille notre boulet préféré était de sortit pour essayer de réfléchir. Aimait-il vraiment cette femme? D'autant plus qu'elle appartenait au monde qu'il haïssait depuis toujours. Enfin bon à quoi sa sert d'y penser de toute façon sa réaction de Morgan était plus que probante sur la décision de cette femme. Aussi il prit quelques instants de son temps afin de se remettre dans le contexte. Aujourd'hui il est prof dans un lycée militaire avec comme élève les deux zigotos de pirates de services. Bien entendu Jack et Eli n'allaient pas lui rendre la tâche facile mais il ne voulait en aucun cas fuire de se poste. Mais ce qui le dérangeait plus que cela c'était Morgan...
D'ailleur quand on parle du loup, le bourrin de service se trouva nez à nez avec justement celle qu'il n'avait pas envie de voir pour le moment. Mais la voyant là, assise sur le bord du fleuve. La voyant dans ses pensées il ne pû se retenir à pensée qu'elle était magnifique. Sa pensée le fit sourire car elle lui rappelait une chanson française. Il la fredonna pour ce la mettre en tête.

*J'ai encore rêvé d'elle.
C'est bête elle n'a rien fait pour sa.
Elle n'est pas vraiment belle.
C'est juste qu'elle est faite pour moi.*

Il s'approcha de ce petit bout de femme et s'assit sur le banc. Même si il ne voulait pas la voir il fallait bien mettre les choses au clair.

Sympa la chanson. Un peu décalée dans votre bouche mais ce n'est point un mal. Je ne pensais pas que vous puissiez chanter ce genre de chanson comme moi pouvoir dire ce que j'ai pu dire.

Il s'arreta pour laisser Morgan se faire à l'idée qu'il était là et qu'il n'avait pas l'intention de s'en aller sans une reponse claire et présise.

Spoiler:

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Morgan ferma les yeux quand Norrington vint s'asseoir à côté d'elle. C'était bien la dernière personne qu'elle aurait voulu voir ce jour là. Mais il existe dans le monde une sorte de loi qui veut que rien ne fonctionne comme on le souhaite - la même qui voulait que la tartine tombât du côté beurré ou que l'on ne puisse jamais retrouver la chaussette manquante.
Toujours est-il que notre flibustière prit sur elle et rouvrit les yeux.

Comme quoi tout arrive... répliqua-t-elle à sa remarque.

Elle ne le regardait pas, laissant son regard errer sur le fleuve. Elle ne voulait pas risquer de croiser ses yeux. Mais le silence se prolongeant de façon gênante, sans que Norrington ne montrât la moindre intention de s'en aller, elle finit par soupirer :

Qu'est-ce que vous attendez de moi, au juste ? Vous n'imaginiez tout de même pas qu'après toutes les injures que vous avez pu déverser sur ma tête, j'allais croire si facilement à un truc aussi énorme ? Malgré tout ce que vous pouvez penser des pirates, l'appartenance à la flibuste n'est pas forcément synonyme de stupidité.

Pour la première fois depuis qu'il était arrivé, elle se tourna vers lui.

Je ne suis pas si idiote, vous savez. Je sais bien que je n'ai rien de commun avec Elizabeth. Je suis plus vieille, je ne viens pas du même monde, je n'ai ni sa prestance, ni sa beauté, ni son éducation. Moi, je viens d'un monde dont vous ne savez rien. Dont vous n'avez jamais rien voulu savoir. Un monde où, pour se sortir de la misère, il n'y a pas trente-six solutions : être courtisane ou bien pirate. Dans les deux cas, il faut abdiquer sa dignité et oublier sa délicatesse. Je suis l'opposé d'Elizabeth et l'archétype de ce que vous avez toujours combattu.

Elle se tut un instant et se leva.

Maintenant, regardez-moi. Regardez-moi bien, James Norrington. Imaginez Elizabeth à mon côté. Et osez me dire encore que vous préférez ceci... elle se désigna d'un geste englobeur... à une jeune femme qui a pour elle la beauté, le raffinement et la naissance.

Elle ne s'était pas énervée, cette fois-ci. Elle aussi voulait des réponses. Elle voulait comprendre.

Spoiler:

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Il ne fut nullement surpris de la réaction de Morgan. Néanmoins il ne put contenir un rictus en entendant le nom de la parjure. Certe elle était pirate mais elle n'a jalais joué avec son coeur comme une de ses colloc. Pirate certe, mais francher du colier, ce qui ne lui déplaisait point du tout.

Bon eh bien je vais répondre à vos questions. Mais soit je vais y répondre.

Il prit une inspiration et commensa à repondre, sans pour autant la regarder.

Ne me demandez pas pourquoi je suis tombé en amour devant vous car cela est pour ainsi dire inexplicable. Pourquoi je vous préfère cela m'ai très facile de repondre. Vous avez sensiblement le même âge que moi, vous n'ètes pas comme cette pinbèche qui c'est moquée de moi pendant toute une vie et surtout vous avez une chose qu'elle n'a pas...

Il s'arréta pour bien peser ses mots car il ne fallait pas faire d'erreurs, surtout pas maintenant.

Vous ètes franche et simple. Vous ne vous prenez pas la tête avec les autres vous n'ètes pas obséquieuse. Et puis vous avez su me suportter. Cela, d'ailleur, est une remarquable performance. Certe vous n'avez rien d'elle mais ce que vous avez vous appartient, vous ètes unique et comment passer à côté sans le voir. Vous avez tirez dans mon coeur et je ne puis retenir cette balle plus longtemps. Vous comprenez? Eli est loin derrière, qu'elle reste avec son beau parleur, moi les gamines je n'en veux plus ce que je veux c'est vous. Vous et vous seule.

Il tourna enfin les yeux pour les poser dans les siens et les laissa parler à sa place.

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Morgan demeura silencieuse. Pour la première fois depuis qu'elle connaissait l'Amiral, celui-ci lui parlait de manière calme, et argumentée. Cela, elle devait l'avouer, était passablement déroutant. Elle se rassit sur le banc, les mains croisées sur ses genoux, songeuse. Elle finit par murmurer :

Nous ne nous sommes pas connus à l'époque. Mais je ne suis pas sûre que je vous aurais plu...

Elle se tourna de nouveau vers lui et le regarda. Elle eut un sourire amer et tendit la main pour lui efleurer la joue, dans un geste tendre, presque maternel.

Vous êtes un homme bien, James Norrigton. Trop bien pour une catin dans mon genre. Vous méritez bien mieux que ça, croyez-moi.

Elle retira sa main et reprit sa position figée, face au fleuve. Elle continua à mi-voix :

Je ne crois pas être le genre de femme qu'il vous faut. J'ai derrière moi un passé trop lourd, trop de secrets et un atavisme que je ne puis renier. Sans parler d'un caractère sans doute inconvenant pour une femme. Je suis de celles qui sont condamnées à jamais à rester les "bonnes amies". Et puis, je doute que vous appréciiez d'avoir pour compagne une femme qui a déjà connu plus d'hommes que la plupart...

Elle ricana, amère de nouveau. Elle essayait de se convancre elle-même autant qu'elle essayait de convaincre Norrington. Mais au fond d'elle-même, elle sentait qu'elle avait déjà cédé.

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Il ne pu retenir un sourire et un petit rire à la déclaration de Morgan. Lui un homme bien... voir trop bien pour elle. Non franchement, lui le traite le boulet de service qui n'a pas su garder ses amis avec lui. Pffff... faut pas abuser. A la caresse de Morgan il ne répondit qu'a ses questions silencieuses.

Et moi je vous dit le contraire. Mon passé n'a rien de glorieux non plus. Aux yeux de l'angleterre je suis un paria tout au plus. J'ai trahis mes amis et j'ai fait des choses peu recommendable pour un homme. De plus dans ce passé j'ai eu une facheuse tendance à me piratiser un temps soit peu. Mon passé est tout aussi glorieux que le votre.

Il la regarda droit dans les yeux et cru voir une lueur. Il prit une inspiration et lança.

Ne vous rabaissez pas, vous n'ètes pas sitrrible que cela. Vous avez fait des erreurs, si on peu dire sa, et moi aussi. D'autre gens que vous on fait pire. Je sais je suis bien placé pour le dire. Ma seule bonne action se fut de sauver un maraige que je ne voulais pas et en remerciement je me fait tuer. S'il vous plait ne ous rabaissez plus. Et puis je ne demande pas mieux, c'est vous que je demande.

Il garda ses mains sur ses genoux même si il voulait étraindre cette femme. Il ne voulait pas la brusquer une deuxième fois.

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Il y eut un silence après la dernière phrase de Norrington. Morgan, plus pâle que d'ordinaire sous le hâle, ne réfléchissait même plus. Elle se contentait d'écouter résonner encore et encore en elle la dernière phrase de James. Une phrase qui lui mettait du baume au coeur. Toutefois, par acquis de conscience, elle finit par ajouter :

Êtes-vous bien sûr de vous ? Pensez-vous vraiment que vous n'aurez pas de regret ?

De nouveau, elle le regarda bien en face.

James, il faut que vous ayez bien conscience d'une chose : je ne suis pas une femme dont on peut se jouer impunément. Je peux supporter beaucoup. Mais la trahison ne fait pas partie des choses que j'admets. Alors si vous devez vous raviser, faites-le maintenant.

Morgan avait usé de toutes sortes d'appellations pour désigner Norrington, la plus courante étant "officier". C'était la première fois qu'elle l'appelait par son prénom.

Parce qu'une fois que je vous aurai répondu, il sera trop tard...

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Il souria à la question de Morgan. Non seuleument elle était sotte mais en plus elle était de bon sens. Prit quand même au dépourvu il répondit au tac-o-tac sans réfléchir.

Mais bien sûr que je le veux. Et sans une seule once de regret je vous le dis c'est vous que je veux. Et j'ai bien conciense de ce que vous ètes... enfin... je pense.

Il se leva et tendit une main à Morgan et récita :

Que part cette main je puisse vous guider dans la pénombre et vous sauver des noir desseins du célibat. Je ne puis me résoudre à trahir cet amour. Trop de gens on souffert de part ma faute. Soyez mienne et je serais votre. Que par se sermant je sois unis à vous.

Il posa un genoux et prit la main de Morgan pour y poser un baiser. Et il finit, avec tendresse, par cette phrase.

Estce qu'une petite catin acceptrait-elle un moins que rien comme compagnon? Estce que la pirate que vous ètes accepterait un ofrficier de la marine royale?

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A la tirade de Norrington, Morgan ne répondit que par un sourire. C'était une chose à laquelle devrait sans doute s'habituer : la tournure parfois un peu trop solennelle de ses discours. Mais tant pis. Elle acceptait ce léger désagrément. Elle reserra son étreinte sur la main de James, prit celle qui était encore libre. Il y avait encore quelques jours, elle aurait rit et aurait lancé :

Pas de ça officier ! Je ne suis pas la Reine pour qu'on s'agenouille devant moi !

Mais cette fois-ci, elle se contenta de se lever et de relever James. Quand il fut à nouveau debout, devant elle, la dominant de toute sa taille (il faisait un bonne tête de plus qu'elle), alors elle entoura son cou de ses bras et d'elle-même lui offrit ce baiser qu'il lui avait volé la veille. Pour la deuxème fois seulement, Morgan donnait ses lèvres et son âme à un homme, elle qui avait si souvent galvaudé son corps. Et cette fois-ci, elle avait le sentiment de s'embarquer dans une aventure au long cours, car basée sur autre chose que la simple attirance physique. Pour la première fois, Morgan n'était pas simplement amoureuse : elle aimait.

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