Malaise au 109 [PV Jack]

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Vivement les vacances ! Christine espérait bientôt avoir un emploi du temps un peu moins chargé que d’habitude. Mais elle savait que ce métier lui proposait des vacances de manière irrégulière et jamais au bon moment. Encore une journée épuisante. Elle pourrait essayer d’être professeur de chant, au moins elle serait en vacances en même temps que les vacances scolaires. Pas bête comme idée…

Christine sortait venait de sortir de son ultime répétition qui terminait bien tard ce soir là. Elle entamerait dans peu de temps une saison de concert, et on attendait qu’elle donne le meilleur d’elle-même. Las et fatiguée, elle désirait ardemment rentrer chez elle.
C’était une soirée tranquille, l’heure à laquelle il est bon de sortir un soir d’été. Beaucoup trop chaud aujourd’hui. La jeune femme profitait de l’air frais et de la légère brise qui soufflait. Elle rentrait à pied. Partitions et sac à la main au bras, elle marchait d’un pas assez rapide. Elle ne craignait pas de marcher seule dans la rue. C’était plutôt sa façon d’avancer. Une femme pressée. Pressée de retrouver sa maison.
Elle allait devoir patienter avant de pouvoir profiter de son nid douillet. Arrivée à proximité du 109, à quelques mètres seulement de la porte d’entrée, le regard de Christine devint flou, comme si elle devenait myope. Le sol se dérobait sous ses pieds, elle ne distinguait plus la route, le trottoir. Avant même de comprendre ce qui lui arrivait, elle vacilla, et tomba à la renverse. Ses affaires s’échappèrent de ses mains. Etalée par terre, la jeune femme gisait, inconsciente.

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L'après-midi était particulièrement chaude, et si le long manteau de capitaine qu'il portait avait été plus d'une fois utile à Jack pour éviter des morsures douloureuses en tout genre - yep, c'était bel et bien son excuse officielle pour garder le look "old-fashion military" à longueur d'année – des jours comme celui-ci lui donnaient résolument l'envie de réviser l'intégralité de sa garde robe. Le 31ème siècle, celui où le nudisme revenait à la mode, il l'accueillerait avec plaisir, décida le capitaine. Mais il digressait. Après quelques temps à errer dans la ville, différemment tranquille, Jack s'était résolu à retrouver la fraîcheur relative de son appartement. Plus le temps passait, plus il envisageait de se remettre officiellement à la chasse – l'inactivité commençait à le rendre doucement cinglé : quelques après-midi de plus à se regarder les cheveux pousser et il finirait entre les quatre murs d'une cellule capitonnée – position qui lui apporterait indéniablement un peu de fraîcheur, mais pas vraiment l'endroit où l'on rêve de passer le reste de l'éternité qu'il nous reste à vivre. Résolument non. Au moins, l'immeuble dans lequel il résidait était plutôt agréable. Le pas rapide, Jack approchait à présent des murs du 109. Il était arrivé dans le voisinage depuis un peu moins d'une semaine, mais ce laps de temps avait été suffisant pour qu'il s'en fasse déjà une ou deux impressions. Assez tranquille, et selon les critères de quelqu'un qui était habitué à vivre dans un bunker souterrain, c'était beaucoup dire. Mais suffisamment dynamique pour être enrichissant, et un voisinage savoureusement hétéroclite ... Dont certains qu'il soupçonnait de n'être pas tout à fait humains, bien que ce point reste encore à vérifier.

Sortant de ses pensées, il ralenti le pas lorsqu'un silhouette inerte se dessina au pied du bâtiment, résolument féminine, et se pencha aussitôt sur elle pour vérifier son pouls. Un peu rapide, mais rien qui ne sembla vraiment inquiétant. Jack haussa un sourcil. A peine arrivée, et déjà accueilli par un remake de la belle au bois dormant ? Est-ce qu'il s'était mis dans la grâce d'une de ces feignasses d'instances supérieures sans s'en rendre compte ? La réveiller en l'embrassant aurait été un peu trop cliché, même pour lui, et même si cette dernière, brune, fine et non dénuée d'élégance, possédait un attrait esthétique qu'il était bien loin de nier. S'accroupissant, Jack vérifia brièvement qu'elle ne portait pas de trace de blessures visible. Une fois rassuré sur ce point, après s'être assuré que sa nuque ne semble pas avoir souffert, il passa une main dans son dos pour l'installer sur l'un de ses genoux. Son front brûlant, sa respiration rapide évoquaient plutôt un coup de chaleur. La tenant par la taille – qu'elle avait fort belle, au passage, il se rapprocha de l'ombre du bâtiment, lui tapotant brièvement la joue pour la faire revenir à elle.

Eh, Sunshine. L'endroit n'est pas particulièrement bien choisi pour une petite sieste improvisée.

De sa main libre, le Capitaine attrapa le trousseau de clefs qui se trouvait dans la poche de son manteau, pour emmener la demoiselle à l'ombre dans sa chambre. Si on lui avait dit quelques jours plus tôt que la première créature humaine se retrouvant sur son lit le ferait dans ses conditions, il aurait probablement recommandé son interlocuteur à une consultation psy dans les plus brefs délais ...

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Christine ouvrit les yeux. La première chose qu'elle vit ce fut le plafond. Blanc. Un peu encore dans les vappes, elle ne réagit pas dans l'immédiat. Elle se sentait migraineuse, un douloureux mal de tête. Elle regarda sans bouger, rien qu'en bougeant les yeux, l'endroit dans lequel elle se trouvait. Apparemment dans une chambre, elle était allongée sur un lit. Elle ne reconnaissait rien, ce n'était ni sa chambre, ni la chambre de Barne, son colocataire Non, ce lieu lui semblait inconnu. Que faisait-elle ici ? Il y avait dans cette pièce une odeur agréable qu'elle fut bien incapable de reconnaître.

Elle vit sa main gauche légèrement égratignée. Le sang avait déjà séché, la blessure paraissait superficielle. Elle n'avait pas mal, elle n'aurait sans doute pas remarqué la blessure si elle n'avait pas regardé sa main. Soudain tout lui revint en mémoire : la répétition, le chemin de la salle de spectacle au 109. Elle n'était pas arrivée dans l'immeuble. Elle ne distinguait plus très bien la rue puis plus rien. Un oubli dans sa mémoire entre le moment où elle marchait dehors et cette pièce inconnue. D'ailleurs où était ses affaires ? Aucune importance pour la jeune femme dans l'immédiat.

Christine ne voulut pas paniquer. Tout allait bien, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. Enfin c'est ce qu'elle pensait. Qu'est ce qui lui faisait croire qu'elle ne devait pas s'affoler ? Elle l'ignorait. Une intuition ?
Elle tenta de s'asseoir sur le lit de manière assez rapide. Aie le dos. Elle se rallongea, et fit un second essai, cette fois en y allant un peu plus doucement. Elle se tenait assise. La jeune femme regarda autour d'elle. Il y avait un homme, grand, cheveux bruns, avec une sorte de long manteau relativement chaud. Apparemment il venait d'arriver dans les lieux, ne trouvant pas le temps de le retirer. Cet homme paraissait relativement séduisant, et assez grand. Christine ne l'avait jamais vu.
Elle le regarda sans agressivité, un regard assez calme, et s'adressa à lui avec une voix un peu caverneuse, la voix de quelqu'un qui vient de se réveiller :

Qui êtes vous ? Et qu'est ce que je fais ici ?

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La demoiselle avait entamé d'émerger lorsque Jack revint dans sa chambre. Il avait déposé ses partitions et son sac près du lit, une brève incursion dans son portefeuille (remis soigneusement à sa place) lui apprenant qu'elle s'appelait Christine Daé et chantait à l'opéra. Jack pris le temps de l'observer quelques secondes avant d'entrer. Elle n'avait au moins pas l'air sur ses gardes, ou sur le point de partir en courant et en l'insultant, et Jack glissa instantanément dans un sourire confiant, s'adossant au cadre de la porte, bras croisés pour lui laisser le temps d'émerger.

Capitaine Jack Harkness, enchanté. Et vous-même ? Cette dernière avait l'air un peu perdue, à juste titre, aussi n'attendit-il pas qu'elle réponde pour lui fournir quelques éléments d'explications. Vous avez dû être victime d'un coup de chaleur, je vous ai trouvée inconsciente à quelques pas de mon bâtiment. Navré de vous y avoir déplacé sans votre accord, mais je ne pense pas qu'il soit dans vos habitudes de faire une petite sieste improvisée sur le bitume. Je ne vous ai rien fait, ne vous inquiétez pas. Quoi que cela n'ait pas été de refus, ajouta-t-il avec un sourire.

Passant brièvement dans la cuisine où il avait mis de côté ce qu'il lui fallait, il déposa un verre d'eau fraîche accompagné d'un paracétamol sur la table de nuit qui se trouvait à côté du lit. Jack n'avait pas eu à prendre la peine de contrôler que la pièce soit vidée de tout "spoiler" : les artefacts ou éléments de technologies post-vingt-et-unième siècle qui auraient pu s'y trouver étaient encore rangés dans les quelques cartons qui s'entassaient le long des murs de l'appartement, et qu'il n'avait pas encore pris le temps d'ouvrir depuis son récent emménagement – tout comme le reste de ses affaires, mis à part les vêtements, livres dont il avait pu avoir besoin … Les seuls éléments suspects restants étaient le cactus phosphorescent supposé provenir de la planète Epsilon 4, souvenir de sa récente "croisière" dans l'espace, sur l'étagère de la salle de bains, ainsi qu'un aquarium où s'ébattait gaiement un cephalaspis nain rose et vert - souvenir lui aussi – sur le comptoir de la cuisine. Aucune n'étant une pièce où la jeune fille se trouvait actuellement, inutile de s'en préoccuper.

Si j'étais vous, je me déplacerais avec précautions dans les prochaines heures, vous vous êtes probablement fait quelques contusions en tombant. Vous pouvez rester ici le temps que vous le voudrez, évidemment, je vous ramènerai en voiture si vous ne vous sentez pas en état de rentrer à pied. Il marqua un temps. Vous vous trouvez actuellement au 109, rue du septième art, dans cet merveilleuse antre de célibataire qui se trouve aussi être mon appartement.

Tout en parlant, il posa son manteau sur un rebord de chaise, restant en chemise et bretelles d'avant-guerre – tenue plus pratique et sensiblement plus adaptée à la chaleur ambiante - avant de s'installer au bord du lit, y déposant un sac, volumineux et encore tiède du traiteur chinois de la rue d'en face. Ce qu'il était parti chercher quand il était tombé sur la demoiselle, et qui devait constituer son dîner du soir, vraisemblablement mangé devant Casino Royale ou Alien : Résurrection. Il y en avait assez pour deux, il avait pris suffisamment large pour que la nourriture puisse aussi couvrir le prochain déjeuner, petit déjeuner (n'importe quoi pouvait passer au petit déjeuner pourvu qu'il y ait du café), snack ou dîner, bref, prochain repas pour lequel il aurait pris le temps de s'arrêter. Il ne s'était pour l'instant nourri que de plats à emporter de toutes manières, depuis son arrivée. Et de litres de café Starbucks. Pas la nourriture la plus rafraîchissante au monde après un coup de chaleur, mais il avait la sensation que la miss avait eu une longue journée, et un peu de nourriture solide ne lui ferait probablement pas de mal.

Tentée par un chinois ?

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Encore dans les vapes, Christine n’entendit pas la question de son interlocuteur. Il ne sembla pas faire attention. Il lui semblait qu’il venait de se présenter. Capitaine Jack … elle avait oublié le nom. Zut. Elle n’allait pas le nommer capitaine. Eh bien…ce serait Jack.

Il était attentif et avait du l’observer attentivement puisqu’il lui expliqua les possibilités du malaise qu’elle avait fait dans la rue. Selon lui, il s’agissait d’un coup de chaleur. Christine le crût, de toute façon elle n’avait aucune compétence en médecine. Elle s’en doutait un peu, il l’avait trouvé dans la rue et l’avait ramené chez lui.

Décidément il la taquinait. Il lui fit un sourire, qu’elle trouva craquant. Il avait déjà disparu dans une autre pièce de l’appartement et réapparut avec du paracétamol, que Christine accueillit avec joie. Au moins ça soulagerait son mal de tête. Il lui présenta son appartement comme son antre de célibataire et l’invitait à rester le temps qu’elle voudrait. Charmant accueil. Il lui indiqua aussi l’endroit où elle se trouvait, au 109, dans son immeuble. Christine fut rassurée de savoir qu’elle n’était qu’à quelques étages de chez elle, peut être au deuxième, là où elle vivait.

Elle avait remarqué deux trois hématomes sur ses jambes, signes de sa chute, ainsi que cette égratignure superficielle à la main gauche, et ce léger mal de dos. Rien de grave finalement. Elle survivrait à ça. Il n’avait toujours pas retiré sa manteau, à croire qu’il devait l’apprécier. Ne craignait-il pas un coup de chaleur lui aussi ?

Très aimable ce capitaine, il était prêt à la raccompagner chez elle, si elle ne sentait pas bien. Elle répondit à ses paroles en souriant :

Vous n’aurez pas besoin de voiture pour me ramener. J’habite également au 109, dans un autre appartement. Je pense que j’arriverais en vie jusque chez moi, j’ai deux trois hématomes mais rien de bien grave. Merci beaucoup pour le paracétamol, j’en avais grandement besoin.

Elle voulait se lever, se tenir debout, mais n’y parvint pas. Elle était encore fatiguée et resterait donc assise sur le lit. Avec l’emploi du temps d’enfer qu’elle tenait, toujours à l’heure, et à courir partout pour faire tout ce qu’elle faisait, elle s’oubliait un peu et ne se permettait que très peu de pause. Elle y était allée un peu fort aujourd’hui. Si bien que maintenant elle devait se poser, et reprendre des forces.

Jack avait posé un sac sur le lit et proposa à Christine de manger chinois. La jeune femme n’avait jamais mangé asiatique. Elle préparait toujours ses propres plats, et ne cuisinait que français. A son arrivée ici, elle avait découvert la cuisine américaine et italienne. Elle ne connaissait pas chinois.

Je n’ai jamais mangé chinois, mais je veux bien essayer si vous m’assurez que c’est bon.

Elle le regarda toujours en souriant, avec des yeux pétillants.

Merci beaucoup pour ce que vous avez fait. Pourtant je trouve curieux que vous n’ayez pas appelé les secours.

Elle fit une pause. Elle ne s'était pas encore présentée.

Au fait, je m’appelle Christine. Christine Daaé.

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Alors la miss ne logeait qu'a quelques couloirs de lui, un fait intéressant à savoir. Joli hasard, pas si étonnant vu qu'il l'avait trouvé, à peu de choses près, à la porte de l'immeuble, mais quand même plutôt marrant. Sans compter qu'on faisait moins charmante comme voisine … Il amorça un mouvement pour la retenir quand elle entama de se lever, inutile puisqu'elle dut s'interrompre d'elle-même. Elle n'était pas en état de rentrer pour le moment, et Jack soupçonna que son évanouissement ne soit pas entièrement dû à la chaleur ambiante. Il avait bien fait de lui proposer un bout de nourriture solide. Certes, pas la nourriture la plus équilibrée au monde, mais eh, le traiteur était bon, et au moins, on n'avait pas retrouvé de viande alien dans les frigos de celui-là. Contraitement au Tex-Mex à quelques rues d'ici.

La cuisine n'a jamais été ma spécialité. Tout du moins, la cuisine qui ressemble à quelque chose de vaguement comestible, et pas à Hiroshima après explosion. Les traiteurs sont mes héros. Et celui-ci …

Avec un sourire qui précisait son opinion, il tendit les baguettes à la miss, attaquant son propre plat sans attendre avec l'autre paire. Trois paires de baguette dans le sachet, une par repas présumé. Ce traiteur était une crème. Ou un extra-terrestre particulièrement doué dont le but était de convertir le monde en rendant l'humanité dépendante à sa cuisine. Mais si c'était le cas, Mac Donald avait une bonne longueur d'avance sur lui. Il retint une grimace moqueuse à sa question. Les secours terriens du 21 ème siècle … Question rapidité, on faisait mieux. Et quand déposait un aussi joli cadeau devant sa porte, c'était un sacrilège que de s'en débarrasser au premier qui vient. Damned. Si elle continuait à sourire de la sorte, il ne répondait plus de rien.

Eh. Une femme seule, charmante, dans mon appartement. Dans mon lit. Je n'allais pas laisser passer l'occasion. Il ajouta, un peu plus sérieusement, avisant le manteau accroché un peu plus loin. J'ai été militaire, j'ai l'habitude de donner les premiers soins.

Spoiler:

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Spoiler:

Voyant son hôte entamer son repas, Christine fit de même. C’était la première fois qu’elle mangeait avec des baguettes et les premiers essais la firent rire puisqu’elle ne parvenait pas à les tenir bien. Finalement, elle se félicita de s’en sortir un peu mieux et d’arriver à attraper quelque chose. La nourriture n’était pas mauvaise, un peu exotique mais dans le domaine du mangeable.

Vous connaissez une excellente adresse en ce qui concerne la nourriture chinoise. Je suis agréablement étonnée. Vous avez de bons goûts culinaires.

Elle évita d’en mettre partout sur le lit, elle ignorait si son sauveur était aussi bon en cuisine qu’en lavage de linge. Après tout on ne sait jamais, les hommes ont plus d’un tour dans leur sac…

Et il venait de le prouver en la ramenant dans sa chambre. C’est sûr qu’un lit était plus confortable que le bitume sur lequel elle avait atterri. Le décor apparaissait plus accueillant et plus chaleureux qu’une chambre d’hôpital aussi. Jack avait un petit côté dragueur qui ne déplut pas à Christine.

Elle aperçut ses partitions et ses affaires à proximité du lit. Elle les avait un peu oubliés. Sans doute n’aurait elle-même pas fait attention à leur disparition.

Il lui affichait un sourire craquant à chaque fois qu’il lui parlait, un peu pour la mettre en confiance. Christine avait un faible pour ce genre de sourires…

Pour ma part je dirais la même chose lui répondit elle avec un immense sourire. Ce n’est pas tous les jours qu’un homme charmant m’emmène inconsciente dans son appartement. Je dois avouer que c’est assez surprenant au réveil. Vous le faites souvent ?

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Eh. On ne sait jamais quand le monde peut être en péril, et d'expérience il est plus contrariant de la sauver le ventre vide.

Il rit à la question de Christine, haussant un sourcil cependant à la mention du mot "charmant", qui fut loin de tomber dans l'oreille d'un sourd. Il leva l'une des baguettes dans sa direction pour corriger son affirmation, une lueur d'amusement impossible à manquer dans le regard.

D'habitude, les personnes que je ramène à mon appartement sont plutôt consentantes. Mais l'ennui avec ce genre de scénario, c'est que l'on n'atteint généralement jamais ce fameux appartement ….

Il marqua une pause dramatique, avant d'esquisser un sourire à mi-chemin entre la fierté pur et simple, l'excuse et la provocation, riant à nouveau avant de s'atteler à l'exercice délicat d'avaler en une fois un demi-beignet de crevettes. Mâchant sa proie, il en profita pour observer son interlocutrice – qu'est-ce qu'on disait déjà, qu'il était malpoli de parler la bouche pleine ? C'était de toute évidence la première fois qu'elle mangeait avec des baguettes, mais, eh, elle ne se débrouillait pas si mal, il fallait bien l'avouer.

Trêve de plaisanterie, je viens d'emménager, donc je n'ai pas encore eu le temps de me pencher sur les relations de voisinages. Vous êtes donc la première humaine à mettre les pieds ici – et pour une première entrée en matière, je peux vous retourner le compliment … c'est une habitude, de vous évanouir devant le seuil de votre immeuble en attendant que des hommes charmants viennent à votre secours ?

Il avait dans l'idée que la miss aurait sensiblement besoin de revoir son hygiène de vie à la hausse – mais ça ne le regardait pas, et il était assez mal placé pour parler, il s'abstint donc de lui en faire la réflexion. C'était une grande fille après tout, et qui semblait bien suffisamment mature pour prendre soin d'elle-même.

Invité

Elle sourit à l’allusion. Ce capitaine avait beaucoup d’imagination. En tout cas pour trouver des scénarios pareils. Christine commença à se demander si sa principale occupation n’était pas tout simplement de s’amuser et de profiter de la vie.

J’ai donc de la chance d’avoir atteint votre appartement sans encombre.

Christine rougit légèrement à la question qui suivit, un peu gênée. S’évanouir dans la rue n’était une habitude heureusement. Elle avait déjà fait un malaise, mais elle ne pouvait pas le comparer à celui-ci, son origine avait surtout été d’ordre émotionnel. Quand à celui-ci… surmenage ? Elle avait vécu des périodes difficiles comme celle-ci sans pour autant en faire un malaise. La jeune femme n’avait vraiment aucune idée de ce qui s’était vraiment passé. Le cerveau qui débloque, c’est possible ça ?

Je n’ai aucun talent de comédienne et j’aurais préféré éviter que ce genre d’incident se produise. Même si le réveil fut quelque peu surprenant. Et j’ignorais que vous aviez emménagé récemment.

Elle regarda de nouveau son plat, qu’elle mangeait assez lentement, le riz n’était pas si évident que ça à attraper. Elle repensa soudain à la phrase de son interlocuteur : « … Vous n’êtes donc la première humaine à mettre les pieds ici… » Quelque peu intriguant qu’il précise le terme « humaine » même s’il venait d’emménager et ne connaissait pas encore le voisinage. Poussée par la curiosité, et puis après tout son voisin pouvait être n’importe qui, elle venait à peine de le rencontrer, elle décida de lui une question qui lui paraissait un peu extravagante.

Vous mentionnez que je suis « la première humaine » à pénétrer ici. Vous côtoyiez d’autres espèces ? Du genre des aliens ?

Cette question était ridicule et complètement stupide. Il allait la prendre pour une folle. Au mieux, il prendrait ça sur le compte du malaise et lui conseillerait de se reposer.

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