Home Sweet Home

(Alex je t'obliges même si ce texte sent le jus de carottes)

Billy posa son sac sur le sol de la petite cuisine de son nouvel appartement. Les meubles étaient relativement propres, c'était bien meilleur que ce qu'il avait imaginé. Alors voilà...Il avait enfin trouvé un endroit où nicher en attendant. En attendant quoi, il ne le savait pas trop lui-même. Mais cet immeuble semblait être la perle rare qu'il attendait, les propriétaires n'avaient posés aucune question et avaient accepté sans mal ses fausses cartes. Il avait eu de la chance, beaucoup de chance. N'empêche cet endroit était plutôt curieux, les locataires semblaient tous arrivés d'une autre planète. Il en avait croisé quelques uns en montant les marches et le style de personnage était très différent de ce à quoi il était habitué. À Woodsboro, les gens étaient tous pareils. Bon, ils étaient californiens donc un peu excentriques mais de là à...Non mais attendez, il avait entrevu un type habillé d'un chapeau melon et avait cru apercevoir un autre habillé en juge. Billy espérait pourtant que ces étranges visions étaient réelles, car sinon cela voudrait dire que les antidépresseurs qu'il avait volé n'étaient pas de la bonne intensité pour lui. Il passa une main tremblante dans ses cheveux lisses, et maintenant quoi? Bon, pour se détendre un peu il décida d'explorer son nouvel environnement. Il y avait plus de pièces qu'il n'y laissait paraître dont l'une d'elle était occupée par des cartons. Étrange, le jeune homme était pourtant certain de ne pas s'être trompé de chambre; la clef s'était glissée à merveille dans la serrure. Alors le propriétaire devait s'être trompé...Ah non, il se souvenait vaguement d'un mot à propos de collocation dans toutes les chambres...Donc le voilà le problème, il y en a toujours un problème; rien n'est parfait. Billy se permit de jeter un coup d'œil aux cartons, une façon bien facile de se faire une idée sur son mystérieux colocataire. Des disques en vinyle, pleins de trucs vieillots...Un autre détraqué. Allons bon, le jeune brun se doutait que lui-même n'était pas le colocataire rêvé. Il se lassa donc de faire le curieux et se laissa tenter par la salle de bain. De l'eau chaude c'était rare quand on était un criminel dangereux et que nos crimes avaient été si médiatisés qu'il y en avait des films. Les motels crasseux dans lesquels il avait dormit durant presque deux ans n'offraient que rarement ce luxe. Billy prit une bonne douche bien chaude et bien savonneuse pour enlever de son corps le souvenir de ces deux années de merde.

Tout frais, tout propre dans de nouveaux vêtements piqués en même temps que ses médicaments, l'adolescent cherchait un nouveau truc à faire. Il y avait l'option de nettoyer la maisonnée pour pouvoir mieux y vivre mais jouer à la ménagère c'était pas trop son fort. Il n'avait aucune envie de devenir la bonne de son colocataire non plus, hé ho il avait quand même un certain amour propre. N'empêche il aimait mieux vivre dans cet appartement que dans un autre de ces motels dégueulasses. Billy arpenta donc la pièce dans laquelle il se trouvait de son regard noir à la recherche d'une quelconque inspiration qui le pousserait à faire quelque chose de sa peau. C'est dans ces moments là que son ''amitié'' avec Stu lui manquait, il y avait toujours un truc à faire avec ce type. Genre harceler Sidney par un coup de téléphone macabre, le bon vieux temps. C'était moins drôle tout seul et puis maintenant tout le monde avait un afficheur de numéros de téléphones sur leur appareil et Billy ne possédait plus de cellulaire cloné comme avant. Arf Sidney, si seulement elle s'était laissée faire plus facilement comme dans les films d'horreur. C'est vrai quoi, elle avait brisée quelques règles! Il le savait bien, c'était avec lui qu'elle avait brisée la plus importante...Ne plus être vierge...Pff, stupides exceptions qui confirme les règles. Ça nous arrives juste à nous et pas aux autres ces trucs là. Non mais plus Billy y pensait plus il sentait le besoin d'éventrer quelque chose. C'était le rôle de l'innocente vierge de vaincre le tueur, pas à la... M'enfin, notre petit ami entreprit de vérifier si la télévision du Living Room était fonctionnelle pour se changer les idées et ne pas péter une crise de colère. Oui, elle l'était! Oh mais c'était tellement merveilleux, ça enleva presque le goût de tuer à Billy. Ce dernier pensait trouver un boulot en ville et se payer un beau lecteur VHS-DVD tout neuf. En fait, ça lui faisait penser qu'il n'avait aucune idée du nombre de billets qui lui restait. Il ouvrit son sac de voyage qui contenait ses quelques effets personnels dont une copie du bouquin de Gale Weather et plusieurs cassettes de films d'horreur. Son porte-feuille était quasiment vide, à peine de quoi payer sa part du loyer en fait. Il vaudrait mieux que son pote colocataire aie de quoi payer le reste sinon ils étaient foutus. Au fait, ça le démangeait de voir sa dégaine et décida de l'attendre.

(Je fais le lien avec mon Rp en compagnie du Docteur et bientôt de Jack Harkness où il était question qu'Alex se fasse un peu cabosser. Même si ça n'a pas encore été posté, nous en avions déjà décidé).

La dégaine d’Alex valait le coup d’œil, effectivement.

Il portait ce vieux manteau bleu qui ne protégeait ni du froid ni de la pluie mais lui donnait tout de suite un aspect inquiétant et sans âge. Sa bouche était en sang, cette nuit avait été mouvementée et il s’était mordu la joue violemment en esquivant un coup. Coup raté que ses adversaires du soir avaient d’ailleurs rattrapé un dixième de seconde plus tard. Cependant, cette nuit, il réalisa à quel point c’était embêtant de passer quelqu’un à tabac tout seul. Les risques étaient plus grands, ses dents en avaient fait les frais. Son nouveau nid s’était donc montré aujourd’hui, plus violent qu’il n’en avait l’air et cela ne lui déplu pas tant que ça. Un Korova Milkbar et le quartier serait parfait. Il ne doutait pas de sa faculté à s’attirer quelques garçons pour constituer une petite bande. Ce qui l'amènerait à revenir au point zéro. A réflechir.
Ses vinyles n’étaient pas cassés, il s’était retenu de frapper le teigneux avec, il aimait trop Beethoven pour le fracasser sur un crâne inculte. Même si ça aurait pu lui sauver une mâchoire.

Il traversa le couloir rapidement, ouvrit la porte brutalement, s’engouffra à l’intérieur. Il y avait quelqu’un, il entendit vaguement un son de télévision. Mais il était cassé et cette idée ne s’installa pas tout de suite dans son esprit. Il retrouva la salle de bain et s’inonda le visage sous le robinet tout en s’examinant dans la glace. La vision que lui rendit son reflet était déprimante, il n’avait rien du beau jeune homme qui invitait les ptitsas à tester sa chaîne stéréo. Après un tour vite fait aux toilettes il envisagea la possibilité de retourner se coucher et d’entamer une bonne journée de sommeil. Ce n’est qu’à ce moment là qu’il se souvint détester les télévisions et que ce n’était surement pas lui qui avait allumé celle qui braillait dans le salon.

Il se souvenait de la chose –concierge- qui lui avait expliqué qu’il ne serait pas tout seul et qu’il faudrait partager la salle de bain. Il s’en souvenait parce que le concierge avait vraiment une mine affreuse ce jour là et qu’Alex avait eu envie de l’aplatir et de le mettre sous verre comme un papillon. Mais il ne l’avait pas fait parce que les autres appartements du coin n’étaient pas dans ses prix.

Le type qui se tenait sur le canapé avait à peu près le même âge qu’Alex. Mais la comparaison devait s’arrêter là. Un mec genre psychologue aurait peut-être réussi à calculer, en louchant leur têtes, qu’ils dégageaient tous les deux une violence ou un sentiment de ce registre presque palpable. Mais ce qu’Alex retira de ce premier coup d’œil, c’était que ce garçon qui était de sa génération serait certainement moins dur à arnaquer que ses parents. Et qu’il avait une tête de shooté.

Il resta dans l'encadrement de la porte du salon et le considéra un moment sans dire un mot.