Pause clope (Avec Echo)

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Six avait eu pas mal de boulot aujourd’hui. Ses cours ne lui prenait certes que peu de temps mais son travail de recherche en revanche, était des plus chronophages. Sa vie personnelle du moment étant plus vide qu’un trou noir, il avait décidé de se consacrer à ses travaux à 100%. Il partait tôt le matin pour l’université où il pouvait travailler tranquillement sans déranger son colocataire, et ne revenait que tard le soir.
Il ne s’accordait que peu de temps pour manger mais en revanche, mettait un point d’honneur à faire une petite pause toutes les trois heures de travail, afin de s’éclaircir les idées et de se replonger dedans avec un esprit plus reposé, ce qui lui permettait d’approfondir davantage ses théories et de les regarder, souvent, sous un nouvel angle.
Pour cette fois, une petite envie de fumer avait pointé le bout de son nez dans le cerveau de Six et il avait opté pour une descente sur le parvis de la faculté. Cela le changerait et peut être croiserait il du monde pour discuter un peu ? Après tout, depuis qu’il travaillait ici, il n’avait guère eut l’occasion de sympathiser avec beaucoup de gens. Arsène Lupin, le seul enseignant avec qui il avait vraiment eu l’occasion de sympathiser, était partit à la rentrée dernière et Six devait l’admettre, il se sentait un peu seul dernièrement. Malgré un détour par la salle des profs pour se faire un café, il ne croisa nulle âme qui vive et termina sa promenade dehors en tachant de se faire une idée : ce n’est pas aujourd’hui qu’il trouverait quelqu’un avec qui sympathiser. A cette heure, malheureusement, étudiants comme enseignants étaient en cours ou à la bibliothèque. Pour croiser quelqu’un, il faudrait repasser !

Quoi qu’il en fut, le soleil étant au rendez vous et les températures n’étant pas trop froide, Six, qui avait prit sa veste et son écharpe ne regretta pas sa décision et se félicita même d’avoir décidé cette petite sortie.
Avisant un banc non loin de là, il décida de s’y installer et de profiter de la fraicheur pour se revigorer un peu. La chaleur de son bureau n’avait pas que des avantages, et même si cela lui ferait du bien de se réchauffer plus tard, un bon bol d’air sain et frais était un véritable plaisir.

La cigarette lui apporta en plus un certain bien être, d’autant plus qu’il n’avait pas fumé depuis la veille. Il entra alors dans une petite bulle de satisfaction. Son travail avançait bien, il avait même partagé le fruit de ses travaux avec des chercheurs anglais qui s’étaient montré très intéressé et désireux de travailler avec lui. Peut être pourrait il reprendre une vie normale après tout ? Avec des relations qui pourraient devenir des amis, un travail reconnu et utile ainsi que toutes les joies que cela apportait. Sa femme, il ne la retrouverait plus à présent. Bien sur, il ne l’avait pas oublié, mais il valait mieux pour elle comme pour lui qu’ils ne se revoient plus. Elle pourrait faire son deuil, et cela empêcherait quiconque d’avoir la moindre emprise sur lui. Avoir une nouvelle vie impliquait aussi de se débarrasser des éléments positifs de l’ancienne.

Tout à ses réflexions et à ses rêveries sur la nouvelle existences qu’il s’était construit petit à petit et qu’il continuait à bâtir, Six n’en aperçu même pas la jeune femme qui s’approchait de lui.

Invité

Elle venait d'arriver. Elle ne savait pas trop où elle était, d'ailleurs. Ses yeux regardaient vaguement alors. Ouais. Une université. Typiquement américaine. Elle regardait les blondes passer, imaginaient leurs conversations de jeunes blondes américaines universitaires, puis s'attardait sur un de ces garçons qui jouaient au football - américain, toujours -. Leurs cheveux, contrairement à ceux des autres garçons du monde, savaient défier les lois de la gravité. Juste parce qu'ils étaient des joueurs . De football. Americain.

Echo se rappelait. Tout du moins, elle essayait. Il y avait des blancs, ou plutôt, des noirs. Dans sa tête, c'était un damier d'échec, et les souvenirs se confrontaient douloureusement aux abysses de l'oubli. Elle était prête à se mettre une claque, mais un joueur aux cheveux verticaux la bouscula en voulant passer. Vrai que marcher sur la pelouse était proscrit, totalement interdit, absolument défendu, mieux valait envoyer les autres dans le décor plutôt que de poser un crampon dans cette vaste étendue de verdure qui ne connaissait pas le marquage à la craie.

Elle termina donc à genoux, son sac renversé, dans un torrent de feuilles. Elle tenta de les ramasser à la hâte. C'étaient un tas de notes en vrac. Son passé, son présent, les choses qu'elle avait connu, ou dont elle gardait un pâle souvenir. Des noms, des visages griffonnés à la hâte, et quelques numéros de sécurité sociale. Si retrouver son passé était un enfer, affronter les jungles administratives américaines des mutuelles et de la santé publique se révélait plus horrible encore.

Elle avança de quelques pas et se laissa choir sur un banc, qu'un autre homme avait choisi. Son visage lui paru familier, mais elle n'osa pas entamer la conversation, reportant plutôt son attention sur ce qui se passait autour. Sur les blondes, sur les joueurs, sur les maigres à lunettes qui pianotaient frénétiquement sur leur clavier d'ordinateur, eux assis sur la pelouse.

Ah, c'était peut-être pour ça que les joueurs de football évitaient la pelouse finalement. Elle sorti un paquet de malboro light, tira une cigarette et fixa son briquet noir qui brillait de mille feu, sur le pavé, probablement tombé dans la bataille. Une paresse envahit chacun de ses membres et elle se détourna vers son ami fumeur avec une expression presque suicidaire.

" Vous auriez... du feu ?"

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Six en était peut être dans la lune au point de ne pas voir qu’une jeune femme arrivait prêt de lui, mais tout de même pas à celui de ne pas s’apercevoir qu’elle venait de s’assoir à ses côtés. Il lui jeta un regard aussi rapide que discret mais voyant son air à la fois un peu perdu et un peu perturbé, il préféra attendre qu’elle se pose un peu avant de lui adresser la parole. Après tout, une pause cigarette était faite pour se détendre d’une part, ce dont elle semblait en avoir besoin et éventuellement pour discuter de banalité entre fumeur d’autre part, ce que l’on ne pouvait pas faire lorsque l’on arborait une mine comme la sienne.
Si elle souhaitait vraiment parler, il ne l’en empêcherait pas mais préférait que la démarche vienne d’elle plutôt que de la tirer de ses propres rêveries. Il la regarda légèrement fouiller dans ses affaires plus qu’en vrac mais décida de ne pas y prêter davantage attention. Après tout, il est des fois où l’on a pas envie de discuter et où l’on a encore moins envie qu’un inconnu vous aborde, même si vous vous êtes assis à côté de lui.
Ce fut donc elle qui lui adressa la parole en premier. La manière dont l’inconnue lui demanda du feu le laissa tout de même perplexe. Ce n’était pas l’hésitation traditionnel de celui ou celle qui n’ose pas demander un service de base. Ses sourcils étaient froncés, son front légèrement plissé, et il ne fallait pas parler de la manière dont elle s’était exprimé. Six ne connaissait pas la tonalité de sa voix au naturel mais il était prêt à parier que celle avec laquelle elle parlait à ce moment là était légèrement plus aigue, ce qui dénotait d’un certain stress ou quelque chose du genre. Après une seconde, Six lui adressa un sourire aimable, prit son briquet dans la poche de sa veste et le lui tendit.

« Bien sur Mademoiselle »

Il attendit que la jeune femme allume sa cigarette et tire une première bouffée avant de lui adresser de nouveau la parole. Le tabac la détendrait peut être un peu, ce qui, dans son état, ne pourrait pas lui faire de mal.

« Vous allez bien ? Vous semblez un peu préoccupée… »

Et a cette période de l’année, ce n’était pas les examens. Au pire, si les étudiants avaient l’air fatigués et un peu sur les nerfs, c’était à cause des soirées étudiantes, rarement parce qu’ils avaient passé la nuit à bosser leurs cours. Cette phase arriverait d’ici quelques semaines. La jeune femme quant à elle, n’avait pas l’air d’avoir passé la nuit à festoyer. Des problèmes de cœurs ? Vu la détresse qui semblait l’envahir - ou du moins celle que trahissait tous ses muscles faciaux - cela devait être une sacrée crise sentimentale… Non, cela devait venir d’ailleurs, Six en était persuadé. Son instinct, il l’avait élevé pendant des années, fait grandir, et il était devenu un vrai gros instinct bien performant avec approbation des membres du Village.
Cette micro-énigme était la bienvenue, aussi insignifiante puisse-t-elle être, et permettait à Six d’échanger pour la première fois de la journée plus de deux mots avec une personne, alors pourquoi s’en priverait il si la demoiselle était d’humeur à parler ?

[C]

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Elle avait vu, dans un coin de lumière divine, jaillir un feu. Elle attrapa le briquet avec un soulagement peu feint. Et la première bouffée fut sans doute la meilleure de toute sa vie - enfin, tout naturellement jusqu'à la prochaine cigarette -. Elle laissa passer un peu de temps, regardant les allées bien définies de l'université, et les arbres bien alignés. Tout voulait tourner rond dans cet endroit.

L'homme qui lui avait donné du feu, en somme, son sauveur, lui adressa la parole au moment où elle comptait dériver dans ses pensées, recrachant lentement la fumée opaque entre ses lèvres à peine entreouvertes. Elle se retourna un peu surprise et le considéra un moment. Non seulement la demande l'étonnait , même si elle l'avait rien d'exceptionnelle, mais lui faisait aussi relativement plaisir. Un peu de temps pour discuter, c'était un peu de temps pour de nouveaux souvenirs, bien frais, bien présents ceux ci. Elle hocha légèrement la tête et se permit même un léger sourire.

Elle prit le temps de chercher ses mots, après tout ils avaient au moins toute une cigarette pour convenablement engager la conversation. Une cigarette, c'était un temps estimé quasi parfait pour savoir s'il y avait possibilité de liens sociaux ou non. Une cigarette ce n'était ni trop long ni trop court, c'était juste ce qu'il fallait. Echo hocha légèrement la tête.

Sa voix était bien plus douce que son expression, son language corporel. Elle était un peu en sourdine, tranquille. Dans son timbre on ne trahissait ni nervosité, ni particulière envie de déballer toute une vie de douleurs/chagrins/horribles évènements. Après tout, il fallait déjà des souvenirs pour se plaindre de ce qu'on avait vécu. Et de toutes façons, elle n'était pas de nature à se plaindre et se lamenter. Elle ne se permettait de râler que lorsqu'elle empirait elle-même les situations dans lesquelles ils se mettaient. Ou s'il pleuvait le jour où elle avait décidé de mettre une jupe.

Elle reprit une grande inspiration avant de porter la cigarette entre ses lèvres de nouveaux. Elle ne voulait pas gâcher ce moment de discussion, qui plus est, avec une personne qui lui semblait étrangement avenante , et presque familière.

Elle allait dire: les élèves ne sont pas difficiles ? Mais elle se retînt. Qui lui disait qu'elle ne parlait pas à un inspecteur, ou un technitien de surface?

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Spoiler:

Vu la mine qu’avait arboré la jeune femme lorsqu’il lui avait offert son briquet, Six comprit que ses attentes avaient été comblé. Elle lui aurait presque donné l’impression d’être le messie tombé du ciel pour lui apporté le salut !
En tout cas, la première bouffé de cette cigarette sembla avoir l’effet escompté. La jeune femme se détendait à vu d’œil et cela faisait plaisir à voir. Par une si charmante journée, voir une jeune femme dans cet état était un peu navrant, Six devait bien se l’admettre.
Visiblement, la demoiselle ne semblait pas pressée de répondre à sa question. Elle avait l’air de déguster chaque seconde depuis que le feu salvateur avait enflammé la tige empoisonnée.
En tout cas, la réponse qu’elle lui fournit eut pour effet de faire sourire Six. Les journées qui commencent mal et poursuivent dans cette voix, il les connaissait et même plus que bien. Combien de fois avait il vu passer des journées où tout allait à l’encontre de ses missions ? Combien de fois s’était il réveillé au Village en sachant pertinemment que le nouveau Number 2 par intermittence risquait de lui fouiller le cerveau par tous les moyens, lui mettre des traitres dans les pates, inventer de nouvelles manigances pour lui faire cracher son fameux secret….
Pourtant, il mettait un mot d’ordre à ne jamais se laisser aller et à ne pas baisser les bras. Il opta donc pour un peu de légèreté dans le propos, même si dans le fond, la vérité y était. Après tout, il n’était jamais bon d’ajouter des tonnes de lamentations à ce genre de déclaration. De plus, l’inconnue s’était départit d’une partie de son air chafouin et Six préférait persévérer dans cette voie, surtout si la jeune femme souhaitait discuter un peu avec lui.

« Le genre ou vous renversez l’eau de votre thé brulant, ou vous vous cognez le pied dans la porte, ratez votre bus, et où les gens et les éléments semblent ligués contre vous ? Je connais assez bien le sujet. Assez pour en faire des pages et des pages d‘essais d‘ailleurs… »

Apparemment, l’inconnu semblait du genre à opter pour la même ligne de conduite que Six : ne pas s’apitoyer sur son sort. Ce n’était pas foncièrement une mauvaise chose du moment qu’elle ne renfermait pas en elle trop de tension. Mais de toute manière, ce n’est pas avec un parfait inconnu que l’on se décharge de ce genre de problèmes. Un bon point donc, pour une rencontre qui semblait bien charmante.

« Avec un temps pareil, tout le monde devrait sourire. Le retour des beaux jours, il faut savoir en profiter. Pour ma part, rien de bien transcendant malheureusement. Des recherches, des recherches, et rien que des recherches. Un véritable rat de bibliothèque. »

Plaisanta-t-il à demi. Après tout, la journée s’était passé jusqu’à présent en recherches et en études diverses. S’il était venu dehors fumer un peu, ce n’était pas pour rien : Il avait cherché de quoi se changer les idées, un peu de compagnie.

« Vous êtes étudiantes ici ? Je ne vous ai jamais vu ici mais vu le monde qui fréquente cette université ce n’est guère étonnant… »

En tout cas, elle ne faisait pas partit de ses étudiantes. Six était plutôt physionomiste en général et n’avait jamais vu sa tête dans l’un de ses cours jusqu’à présent. Il avait, au cours de l’année, repéré pas mal de têtes, notamment parmi les étudiants fumeurs et ceux qui passaient leur temps à travailler leurs cours à la bibliothèques mais elle ne lui rappelait personne qu’il ait déjà croisé, même si cela n’était absolument pas étonnant en soi.
Mais soudainement, Six prit conscience qu’il était revenu dans la vraie vie depuis qu’il avait mit les pieds dans la région et qu’il convenait de se plier aux coutumes qui font de vous des gens civilisés. La théorie, il la connaissait par cœur. Il était plus que douer pour connaître les attitudes à adopter en publique, mais ces derniers temps, le simple fait de se présenter - même sous une fausse identité - ne se faisait plus par automatisme. Etrange comme même après un an de vie normale, de simples réflexes n’était pas encore revenu. A force que toutes les personnes qu’il rencontre porte des numéro, il avait perdu l’habitude, durant son emprisonnement, de décliner son identité agrafée à son veston et de demander la leur aux gens.
Mais enfin, s’il avait reprit l’habitude d’ouvrir et de fermer ses portes lui-même et de ne pas perdre ses clés, il arriverait bien à recouvrir complètement cette capacité. Peut être était ce le fait qu’il se sente bien avec cette jeune femme et que la situation lui paraissait des plus naturelles…

« Mais au fait, je manque à tous mes devoirs. Je m’appelle Six. Puis je me permettre de vous demander votre nom ? »

[C]

» Echo. C'est un peu comme plusieurs personnes a la fois.
» Pause chez les docs^^.
» RP avec Obi
» Un rp avec le roi?