[TOMBOLA] Amnésie

Invité

John avait décidé de profiter du soleil matinal pour aller se promener le long du feluve. Les cours étaient exténuants et pour une fois en ce radieux Dimanche il n'avait pas de copies à corriger, fait exceptionnel et qui méritait d'être souligné et célébré.
John avait bien tenté d'inviter Sherlock à se joindre à lui mais son vieil ami, entre deux affaires depuis bien longtemps, avait plongé dans son marasme habituel et John le connaissait assez pour savoir que l'idée de sortir lui rebutait réellement et était inimaginable.

Watson avait donc pris son chapeau, sa canne et était sorti sans faire trop de bruit laissant Sherlock a son violon et à ses démons. Il avait pris les escaliers pour entretenir une forme physique dont il était malgré tout assez fier et qui lui était fort utile quand Sherlock avait des affaires étranges et dangereuses pour lui occuper l'esprit.

Il avait parcouru le centre-ville sans se presser, profitant du soleil et sifflotant pour tenter de camoufler le bruit de la circulation puis, enfin, il était arrivé dans un endroit légèrement plus tranquille, les bords du fleuve. Il aimait cet endroit, la vue était sublime et des petits étals fleurissaient ça et là proposant des livres ou des tableaux. Il aimait flâner sans but tout en observant ces étals.

Il marchait ainsi tranquillement, sifflotant toujours quand un voyou de bas étage passant par là en skateboard le bouscula violemment et fila sans se retourner ni regarder ce qui se passait. Poursuivi par gang il était, certes, un, peu pressé, si cela peut lui permettre de plaider les circonstances atténuantes.

John fut donc bousculé violemment, si violemment qu'il passa par dessus le parapet qui le tenait à l'écart du Fleuve et qu'il tomba dans l'eau, encore glacée en ce début de mois de mai. Le courant n'était guère rapide mais l'eau était malgré tout profonde et le choc ainsi que la pierre que sa tête alla embrasser violemment firent que John s'évanouit et ne se débattit pas pour sortir de l'eau, ce qu'il aurait sans doute pu faire sans difficulté sans ce léger souci.

[C]

Il était parfaitement conscient de l'envahissement que sa présence pouvait signifier autour d'Helen, mais il avait toujours été très protecteur. Il avait parfois peur qu'il ne lui arrive quelque chose, mais au fond n'avait-il pas peur pour rien ? Cette femme savait très bien se débrouiller toute seule. Enfin...presque. Il eu un sourire à cette pensée alors qu'il se déplaçait dans la ville, à pieds, comme toujours, puis se demanda quand elle l'appellerait pour qu'ils puissent aller dans le nouveau bâtiment qu'elle avait trouvé et qui servirait à la reconstruction du Sanctuaire. Il devait avouer que l'idée lui plaisait et puisqu'il était revenu d'entre les morts, retravailler pour la bonne cause ne lui ferait que du bien. Surtout qu'il avait l'intention de rester en vie cette fois. Aussi longtemps que sa motivation brûlerait. Parfois, avec Helen, cette motivation baissait, il n'avait jamais compris pourquoi.

Alors qu'il arrivait vers le bord du fleuve, il vit une bousculade qui se transforma en accident grave. Son premier réflexe ne fut pas de courir après le coupable – qui de toute manière était mieux placé que lui pour courir – mais plutôt d'entrer dans le premier magasin qu'il trouva à sa porter. Usant de son autorité quasi naturelle depuis le temps, il demanda à deux hommes de le suivre pour aider le pauvre gamin qui avait plongé suite à son altercation courte. Évidemment, il raconta toute l'histoire. À son grand soulagement, on le prit au sérieux et on le suivit. Après tout, c'était différent chez chaque personne, mais les gens qui criaient au loup n'étaient pas si rares que ça. Bien que ça aurait heurté son égo si on l'avait comparé à ce type de personne, il devait avouer qu'on aurait pu ne pas l'écouter du tout.

Plus rapidement que lui, ses deux aides-infirmiers du moment – qui n'étaient en fait que deux gars normaux – arrivèrent près de l'endroit où l'autre était tombé. Ils se dirigèrent ensuite là où le courant avait plus de chance de relâcher le malheureux. Lorsque James arriva enfin à leur hauteur, l'un des deux avait déjà sauté à l'eau.

-Vous le connaissez ? Demanda celui qui était resté sur la terre ferme.

James soupira, puis secoua la tête.

« Non. »

Le silence revint assez rapidement et tous les deux regardaient avec inquiétude l'eau calme. James n'était pas nerveux, mais l'autre était assurément inquiet pour son camarade. Il poussa même un grand soupir de soulagement lorsque le premier refit surface. Ce qui soulagea le plus James, ce fut de voir le blessé dans les bras de son aide. Ils aidèrent les deux hommes à revenir sur la terre ferme, puis James tenta de repérer les signes vitaux, s'agenouillant avec une grande difficulté. L'inconnu s'était cogné à la tête, donc sûrement évanoui, puis l'état avait sans doute aider l'eau à pénétrer les poumons. Sous le regard de ceux qui l'avaient aidé, il s'affaira à éviter la mort par noyade. De toute manière, aucun des deux autres hommes n'avaient semblé réellement enclin à le faire. Pas de doute que si ça avait été une femme, ils auraient sans doute dit oui.

[C]

Invité

John toussota et recracha l'eau avalée mais il lui fallut encore plusieurs secondes avant de reprendre ses esprits. Il était allongé, trempée, frigorifié, un homme au dessus de lui semblait le regarder avec inquiétude et derrière lui le soleil l'éblouissait, sans oublier la douleur qui l'élançait entre les cotes et celle qui vrillait son crâne. tout allait bien donc il était vivant et chaque nerf de son corps le lui rappelait douloureusement.

Il tenta de s'appuyer sur son bras mais n'arriva pas à le déplacer, encore étourdi. finalement il réussit, malgré tout, à tourner la tête vers son sauveur et à marmonner vaguement un "où suis-je" à peine audible.

Il ferma les yeux la lumière l'agressait et il sentait ses cheveux humides, sans doute du sang. Puis il se rappela qu'il était trempé donc ses cheveux devaient l'être aussi, peut être n'était-ce pas du sang. Que s'était-il passé ? Qui était cet homme penché au dessus de lui ? Il ne le connaissait pas c'était évident d'ailleurs...soudain il se rendit compte qu'il ne reconnaissait pas non plus le paysage derrière l'homme, le pont les immeubles, tout cela lui était étranger. Où diantre était-il tombé ?
Il rouvrit les yeux et détailla le paysage, un ciel bleu grisé par la pollution, un bruit de...de quoi ? Ce n'étaient pas des fiacres, ni des trains, et ces immeubles...Il n'avait pas souvenir d'avoir jamais vu telle chose, des immeubles aussi grands...Et...De quoi avait-il souvenir d'ailleurs ? Il sentait distinctement l'odeur caractéristique du crottin de cheval s'il y pensais, il voyait fort distinctement un fiacre quand il y songeait mais quand il songea à lui, à son adresse, à ses amis, rien ne vint. Le choc l'empêcha de paniquer, il était bien rtop perdu pour cela de toute façon. D'ailleurs l'idée qui venait de l'effleurer, cette prise de conscience, recula précipitamment et il ne la prit pas vraiment en considération, il ajouta même à son "où suis-je ?" précédemment murmuré un "qui êtes vous ?" tout aussi fort et clair.

[C]

Son soulagement lorsque le jeune homme se réveilla égala la petite alarme qui sonna à l'intérieur de sa tête lorsque la première question survint. Quelque chose allait clocher, il en était certain. Ses deux aides restaient docilement à l'arrière de lui, attendant qu'il les remercie ou qu'il leur demande autre chose. Il ne les renvoya pas immédiatement, il aurait bientôt besoin d'eux pour déplacer le pauvre homme à quelque part où il pourrait soigner sa blessure à la tête sans être déranger. Prenant le ton et l'air le plus rassurant qu'il pouvait avoir, l'inconnu étant dans un état de choc plutôt intense, il essaya tant bien que mal de répondre aux questions de son interlocuteur.

« Vous êtes aux États-Unis d'Amérique dans le New Jersey. »

Au regard que le pauvre posa partout autour de lui, il était certain que ce qu'il venait de dire ne lui dirait rien du tout. Ce qui d'un certain sens l'inquiétait. Ça voulait dire que la blessure avait altéré la mémoire. Ça ou simplement le choc ? Il allait bien voir avec la continuation de la situation.

« Je suis le Dr James Watson. Vous avez fait une chute dans le fleuve et votre tête a probablement heurter quelque chose sous l'eau. Permettez-moi de vous transporter rapidement ailleurs afin de vous soigner. Je n'ai pas envie que votre blessure n'empire ou même qu'elle s'infecte. Ces deux messieurs m'aideront à votre transport. »

Il eu un doux sourire en faisant signe aux deux hommes de simplement s'approcher. De toute façon, seul, il n'aurait jamais pu faire grand chose. Et au moins, si l'inconnu s'évanouissait ou avait de la difficulté à marcher en chemin, il ne serait pas en mauvaise position.

« Pouvez-vous me dire votre nom ? »

Il allait en avoir le cœur net au moins. Il avait déjà vu quelques cas semblables, peut-être même plus qu'il ne s'en rappelait sur le moment, et quelques-uns avaient finit assez horriblement. Quelques patient s'étaient suicidés après avoir su que leur mémoire ne reviendrait jamais. D'autres l'avaient très bien supporté et d'autres avaient retrouvé la mémoire quelque temps plus tard. Il y avait un espoir pour cet homme, car à ce qu'il voyait, la blessure n'était pas si grave. Elle nécessitait un soin certes, mais l'homme n'allait pas mourir dans les quelques minutes.

[C]

Invité

John entendit vaguement la réponse, New Jersey, Etats Unis, ça ne lui parlait pas vraiment. Enfin si, il voyait très bien où c'était sur une carte mais il n'avait pas de....de sensations rattachées à ce lieu, c'était étrange, ça ne réveillait rien en lui, comme si au réveil on vous disait que vous êtes en Sibérie alors que vous vous êtes endormi dans votre lit. Quand il tenta de se lever le monde autour de lui devint blanc et il apprécia l'aide des deux hommes qui vinrent remplacer ses jambes encore déficientes. Il tenta de se rappeler ce qu'il pouvait bien faire au New Jersey puis de se rappeler pourquoi ce serait étonnant qu'il y soit et rien ne lui venait, il voyait un planisphère dans son esprit sans difficultés mais aucune des villes des Etats-Unis ne lui rappelait rien. Il essaya avec les autres pays et rien ne vint non plus. Il contint un sentiment de panique qui menaçait de l'étouffer et écouta à nouveau l'homme qui l'aidait. Il avait dit s'appeler James Watson, encore un nom qui ne réveillait rien en lui, cela dit cela semblait plus normal déjà puisque James s'était présenté, c'est donc qu'ils ne se connaissaient pas. Puis vint la question fatidique, quel était son nom. Il chercha vainement dans sa mémoire, en ira le nom de présidents des Etats Unis ou de Reines d'Angleterres, il piocha même Napoléon sans bien le rattacher à quoique ce soit, mais aucun nom de vint qui lui sembla être le sien.

Et là la panique qu'il refoulait gagna la bataille, il se mit à sangloter comme un enfant en marmonnant de façon à peine compréhensible "Je ne sais pas...Je ne sais pas.."

Quelque chose au fond de lui avait lâche mais cela ne dura pas longtemps, une vois impérieuse en lui lui disait qu'il n'était pas de ceux qui pleurent sur leur sort, et les sanglots s'arrêtèrent assez rapidement compte tenu de la situation. Il releva la tête, l'air un peu plus décidé mais toujours aussi perdu et son regard indiquait malgré tout la détresse qui l'habitait.

"Je ne me souviens de rien...Enfin...Je peux vous citer les présidents américains, dans l'ordre, les Reines Anglaises, dans l'ordre aussi avec leurs ministres, mais....Mon nom, mon origine, mon histoire....tout cela est comme une page blanche sur laquelle je ne saurais écrire. Je dois souffrir d'amnésie partielle"

Le diagnostic était sorti sans qu'il y songe mais il ne le remarqua pas, cela semblait logique après tout. John regarda James en espérant qu'ils sauraient trouver quelqu'un le connaissant.

[C]

Ses hommes furent plutôt utiles heureusement et il se releva peu après que l'inconnu ait fait de même. Il demanda d'un regard aux deux autres de ne pas le lâcher, pour éviter ainsi qu'il se fracasse une nouvelle fois le crâne ou toute autre partie de son corps qui était susceptible d'être blessée durant la chute. Peu à peu, à mesure que lui-même parlait, il voyait le regard de la pauvre victime changer progressivement. Cela passant de la confusion, à l'inquiétude, à la peur pour finir avec la totale panique. Il s'agissait d'un schéma assez habituel chez quelqu'un souffrant d'amnésie après un coup dur. Il s'approcha pour le rassurer, mais l'homme se remit tout seul de ses émotions, répondant ensuite avec assez d'assurance pour rassurer James cette fois.

Au deux derniers mots magiques, il sut assez rapidement que cette amnésie ne serait pas permanente pour la seule et bonne raison que son inconscient contenait encore des renseignements qu'il usait maintenant automatiquement sans s'en rendre compte.

« Effectivement, il s'agit du bon diagnostique, car vous venez de me donner la preuve d'un espoir. Nous allons vous conduire dans un endroit plus calme. Ça ne me semble pas atroce, mais même une petite coupure peut vous vider de votre sang si on ne vous soigne pas. »

Bon, ce n'était pas tout à fait ce que l'on pouvait appeler de petit....mais détail. Il demanda à ses compagnons improvisés d'apporter ce jeune homme dans un endroit acceptable et tranquille. Ce qu'ils firent sans rechigner. Lorsqu'ils arrivèrent finalement à destination, il demande à l'inconnu de s'installer pour qu'il puisse s'occuper de la blessure.

« Dès que cela sera fait, nous pourrons chercher une solution à cette amnésie partielle qui selon moi ne sera pas permanente. Pour cela, je préfère que vous soyez en forme. Les chocs sont fréquents dans ce genre de situation et je préfère les prévenir plutôt que les guérir. »

Il parlait gentiment alors qu'il soignait la blessure avec les instruments d'une trousse de soin. Comme quoi, même à l'extérieur d'un hôpital il suffisait d'un médecin pour pouvoir survivre. C'était une bonne chose pour son nouveau patient. James pressentait qu'aller à l'hôpital ne serait pas une bonne idée. Alors ils n'iraient pas.

« Dès qu'un paysage vous fait un certain effet, un bruit, un objet, quoi que ce soit, dites-le-moi. Nous irons par étape. »

[C]

Invité

John était un peu trop abasourdi et perdu pour rechigner, il marcha donc plus ou moins, suivant les hommes qui le soutenaient. Il se retrouva dans un bar assez propre et calme à cette heure et ils l'aidèrent à s'asseoir sur une des banquettes du coin. L'endroit ne lui disait rien, pas plus que le paysage ou les odeurs qu'il avait pu sentir. Il avait eu un sursaut devant les voitures, pourtant il savait ce que c'était, étonnant cette peur instinctive devant l'objet. Sans doute la vitesse l'impressionnait, à moins qu'il n'ait déjà eu un accident, allez savoir. Le blanc restait présent dans son esprit, tout était d'une clarté sans faille, sauf ce qui se rapportait à lui-même, allez comprendre pourquoi. Ce blanc l'obnubilait et le stressait, il tenta de le remplir et l'image lui vint d'une écriture soignée à la plume, quelques mots se détachèrent: Baker et bis. Rien de bien clair mais c'était mieux que rien. Quelque part au fond de lui John savait qu'il devait cesser de creuser dans cette blancheur immaculée et laissait les souvenirs ressurgir d'eux même, mais c'était tellement plus facile de le dire que de le faire, ce blanc le terrorisait même s'il gardait un calme apparent que seul son regard trahissait.
Il murmura "Baker...bis....Cela n'a aucun sens" puis le répéta un poil plus fort devant le regard de son nouvel ami.

C'est tout ce qui me revient pour l'instant, je ne sais pas si cela a un sens....Baker et bis....Cela ne réveille rien en moi mais cela surnage dans ce blanc qui envahit mon esprit, différemment des noms des ministres anglais, comme si cela devait me parler....Sauf que ça ne me parle pas.

Il tapa du poing sur la table et retint un hurlement de douleur, voila un geste des plus idiots, qui sait si son poignet ou son bras n'étaient pas blessés avant qu'il ne frappe sur cette table de bois plein et dur, en tout cas s'ils ne l'étaient pas avant à en juger par la douleur qui irradiait dans tout son être ils l'étaient maintenant. Sans mentionner la migraine qui commençait à poindre et une nausée légère mais persistante, sans doute signe d'une commotion cérébrale. Il ne se demanda pas comment il savait cela, ni comment il savait qu'il lui fallait éviter de s'endormir, ce qui vu la douleur qui l'envahissait, ne serait pas difficile, ou de s'évanouir, ce qui semblait déjà plus complexe.

Il serra les dents et observa l'endroit où il se trouvait puis son "médecin" qui s'occupait de sa blessure à la tête avec un air bienveillant et concerné. Il avait eu une chance folle de tomber devant lui et qu'il ait eu une telle présence d'esprit et une telle autorité sur les gens qui étaient venus l'aider à le porter. Il était sec et n'avait donc pas plongé pour le sauver, ce qui au vu de son air malingre n'était pas étonnant, le pauvre se serait plus probablement noyé qu'autre chose. Il ferma un instant les yeux, ce blanc l'épuisait et l'obnubilait, comment pourrait-il l'oublier le temps d'une respiration ? D'un battement de coeur ?

[C]

La docilité de son patient lui faisait du bien. Tellement différent des Phénomènes qu'il avait parfois eu à traité lorsqu'il travaillait encore dans le Sanctuaire de Londres. Il pouvait enfin s'occuper d'une blessure sans devoir demander à d'autres de se battre pour maintenir le patient en place. Même s'il était concentré sur la blessure, il abandonna une récitation en allemand pour concentrer une autre partie de son cerveau sur ce que lui disait l'inconnu. 'Baker et bis' disait-il. Une centaine de probable résultat lui sautèrent à l'esprit en une seconde, lui donnant un très léger et court vertige. Pourtant, il n'arrivait pas à en faire concorder un avec l'homme devant lui. Pourtant, il devait bien y avoir quelque chose pour les aider à trouver ce qu'il fallait faire. James savait que ça viendrait. Il fallait simplement être patient.

« Tout à toujours un sens en fait, mais il faut dire que l'esprit humain est assez complexe. Il se peut que cela soit relié à votre vie, vos habitudes, votre appartement, vos amis. Cela est en fait rassurant, car cela veut dire que le vide que vous devez ressentir va se remplir peu à peu. »

Pourtant, l'autre ne semblait pas de cet avis. Un mouvement brusque et un coup le fit quasiment sursauter, mais le médecin reprit rapidement le dessus. Il vérifia sans lui demander son bras, évitant de soupirer d'exaspération. Après tout, ce n'était pas tellement sa faute. Il s'agissait d'une réaction normale chez un patient souffrant d'amnésie.

« Il faut que vous vous calmiez. Ce n,est pas chose facile je le sais, mais si vous vous blessez à chaque fois que je soigne une blessure, nous ne serons pas sortit de cette situation. »

Dit-il doucement. Ce n'était pas un reproche, mais un conseil. Il était libre de ne pas le prendre, mais s'il ne le prenait pas, ça allait très certainement être douloureux. Il tenta de s'occuper de son autre membre blessé sans lui faire trop de mal, puis le regarda un moment.

« Monsieur, il ne faut pas dormir. Garder vos yeux ouverts je vous en prie. Concentrer vous sur ma voix et sur la pièce qui vous entoure. »

Il revint ensuite rapidement à la tête pour finir son travail.

« Voici Jules et Bryan, ce sont les deux hommes qui ont bien voulut m'aider à aller vous repêcher. Lorsque je vous ai aperçu, vous aviez été agressé par des voyous. Vous êtes tombé dans le fleuve, puis Brayan est allé vous chercher à la nage. »

Il parlait et pour le garder éveillé et pour tenter de peut-être réveiller quelque chose. Il ne savait pas, ça pouvait très bien marcher. Son état physique l'inquiétait cependant et il doutait qu'il puisse faire quoi que ce soit d'utile ainsi.

[C]

Invité

Son médecin était rassurant, sa voix calme et ses gestes assurés mettaient John en confiance et permettaient à ce dernier de tenir à l'écart al terreur qui l'habitait, pour l'instant du moins. Toutefois le fait de fermer les yeux semblait une mauvaise idée, même si cela calmait la migraine cela inquiétait son médecin. Comment avait-il dit qu''il s'appelait déjà ? James Watson non ? Le docteur Watson...Voila qui lui semblait soudain familier. Il haussa les épaules. Il avait un tel besoin de trouver quelque chose de familier qu'il se raccrochait à n'importe quoi, c'était élémentaire comme psychologie. Elementaire, un autre mot qui éveillait quelque chose en lui, ça et l'odeur de pipe qui flottait dans l'air, venant de quelques tables plus loin. Était-il fumeur ? Pas qu'il se souvienne....Dieu que cette phrase semblait soudain cruelle.

"Je l'avais deviné, vous n'êtes ni trempé ni assez fort pour m'avoir sorti de l'eau...Elementaire mon cher Watson "

Il se tourna vers l'homme en question et le remercia avec sincérité, encore un peu perdu dans ses pensées, dans ses souvenirs qui semblaient revenir sans revenir.

"La pipe....suis-je un fumeur de pipe ? Cette odeur me rappelle quelque chose."

Il soupira, cette page blanche n'allait pas se remplir tout de suite, autant qu'il en prenne son parti et tente de se calmer. La douleur s’atténuait progressivement grâce aux soins du Docteur Watson et cela rassurait John de la sentir moins présente. Encore que la douleur signifiait, invariablement, que l'on était vivant et éveillé, il n'était pas si sur que la deuxième partie soit positive.Il posa sa main sur la table comme s'il voulait se lever mais renonça sans même essayer, il se sentait encore si faible, et cette nausée qui l'envahissait lentement, par vagues de plus en plus présentes, telles celles de la mer lorsque la marée monte. Il soupira à nouveau, voila qu'il se découvrait poète, et mauvais poète qui plus est. Rien d'intéressant donc. Il aurait voulu que ce cauchemar s'arrête mais une part de lui sentait qu'il avait surmonté bien pire. Qui sait, peut être avait-il été soldat ou ...Non, c'était idiot, il n'y avait pas eu de guerre récemment, donc il ne pouvait avoir participé à une guerre...A moins qu'il ne soit allé en Irak mais ce nom ne lui disait rien. Non pas que cela ait un quelconque sens d'ailleurs.La panique néanmoins avait reflué et il se sentait mieux, en soignant ses plaies le Docteur Watson lui avait oté quelques soucis malgré tout et il le remercia d'un sourire en se redressant un peu. son regard exprimait encore sa peur mais elle semblait maitrisée, lui même semblant plus apaisé. Peut être tout cela reviendrait-il à son esprit le moment venu, il n'avait d'autre espoir que de le croire.

[C]

Il retint un sourire amer et une réponse. Oui, il n'était pas assez fort pour aller le secourir, mais il l'était encore assez pour tuer quelqu'un s'il le voulait. Malgré tout, il n'eut aucune réaction puissant indiquer que cette phrase l'avait beaucoup plus touché que ne pourrait sans doute l'avoir cru l'inconnu. C'était venu chercher assez loin dans sa fierté pour qu'un bon revirement de situation le démange, mais en bon docteur, il s'était contrôlé assez rapidement et à temps d'ailleurs pour qu'il n'aggrave pas l'état de son patient. Un phrase néanmoins retint son attention. Il le regarda un moment. Sa rencontre avec Sherlock Holmes, son double, lui revint en mémoire alors que son cerveau commençait doucement à faire le lien entre tout ce qui lui fallait. 'Baker et bis', 'Élémentaire mon cher Watson', 'pipe'. Tout ça commençait à ressembler à un roman de Conan Doyle. Ou à lui-même qui plus est.

« Je pense que votre esprit commence peu à peu à retrouver ses sens. »

Il le vit faire mouvement de se lever et secoua la tête avec un air un peu grave. Dans cet état, il était royalement hors de question qu'il aille se balader où que ce soit. Il avait finalement finit de tout lui soigner ce qui avait été blessé et pu retourner s'asseoir devant lui afin de discuter un peu plus confortablement.

« Je préfère que vous ne vous leviez pas pour le moment monsieur, ce pourrait être plutôt dangereux dans votre état. »

Cet homme était médecin. Ou quelque chose qu'il s'y rapprochait. Il venait de mettre un mot sur toutes les réactions, le langage corporel et le langage oral, qu'il avait vu depuis qu'ils étaient arrivés dans ce bar. Oui, cet homme avait une certaine connaissance dans le domaine. Pas obligatoirement médecin, mais tout du moins connaisseur, voir médecin réformé. Son allure et tout lui rappelait bien des choses et il ne savait plus trop comment interprété ce qu'il recevoir à l'intérieur de sa tête.

« Pour la pipe, je ne crois pas que vous fumiez. Mais je suis heureux que l'odeur du bar vous ait fait réagir. Vos vêtements sentent la fumée, mais pas assez pour que ce soit vous qui ayez fumé. Donc d'après moi, vous habitez avec quelques d'autres. Quand l'odeur reste aussi fortement sur un vêtement, c'est parce qu'il y a vécu. Ce n'est pas comme les odeurs que l'on rapporte des restaurants... »

[C]

Invité

Vivre avec un fumeur, cela n'éveillait rien en lui mais cela signifiait qu'il vivait avec quelqu'un, donc qu'on s’inquiéterait en ne le voyant pas de retour et donc qu'on le chercherait. Bref c'était une excellente nouvelle et cela permit à un sourire de fleurir sur le visage fatigué de John.

"Un fumeur...Espérons qu'il sera bientôt à ma recherche et qu'il saura où chercher....."

Puis le froid qui avait jusque là cédé la place devant l'étendue de la panique commença à se faire connaitre et il frissonna. Le fleuve n'était pas chaud, même en cette période de l'année et il n'avait pas encore séché. Trainer dans un costume trempé n'était guère agréable et sans doute y aurait-il prêté attention plus tôt s'il n’avait été obnubilé par cette page blanche.

Le frisson se transforma peu à peu et bientôt il grelottait carrément dans ce bar empli d'une odeur de pipe qui lui rappelait vaguement quelque chose. Il grommela un juron entre deux claquements de dents et regarda James :

"Il faut que je trouve des habits de rechange sans quoi je vais attraper une pneumonie. Vous savez où nous pouvons aller ?"

Il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il vivait, bien sur, mais il espérait que Watson ne vivait pas bien loin. D'un autre coté il répugnait à s'éloigner du fleuve où le fumeur pouvait éventuellement venir le chercher si son absence devenait inquiétante. S'il se déplaçait il perdait ce lien hypothétique avec cet ami encore imaginaire pour l'instant. Mais l a pneumonie ne lui semblait pas une mort plus heureuse que la noyade et au moins avec la noyade comme il avait perdu connaissance, il n'aurait pas eu à souffrir. Bref l’instinct de survie l'emportait.

[C]

En voyant son sourire, il fut soulagé. La majorité des patients souffrant d'amnésie tombant en dépression après une crise, il était plutôt content de voir qu'ils avançaient lentement et que l'homme reprenait espoir. C'était une bonne nouvelle et ça lui permettait de se concentrer plutôt sur ce qu'ils avaient à chercher. Il cessa donc de faire tout ce qu'il faisait dans sa tête pour habituellement éviter le mal de tête afin d'être à 100% sur l'affaire. Nulle doute que ça se terminerait assez rapidement. Son soulagement par contre fut quelque peu amoindri lorsque l'inconnu commença à grelotter. Il fronça les sourcils.

« Oui, j'ai quelque part où nous pouvons aller. »

C'était le moment en plus de vérifier si sa théorie se tenait – il n'en doutait pas tellement, après tout qu'est-ce que ça pouvait être d'autre – et ça ne le tuerait certainement pas d'en avoir la preuve. Il manquait tout simplement que le destin les aide un peu et peut-être ce cauchemar ne serait pas trop long pour l'homme devant lui.

Pourquoi il n'en parlait pas à celui dont il croyait avoir deviner le nom ? Parce que s'il se trompait – ce qui pouvait arriver, même à lui – ce serait retour à la case départ et au désespoir. Ce qui sincèrement, serait le pire résultat qu'il pourrait avoir. Il n'avait qu'à espérer pour un miracle et tout se passerait bien, non ?

« Aller lui chercher une couverture. Au moins le temps que nous arrivions à l'immeuble. Vous avez une voiture ? »

James s'imaginait bien que si quelqu'un d'autre leur aurait parlé sur ce ton, ses deux aides se seraient très certainement vexer et aurait briser les côtes à l'impertinent. Ils respectèrent pourtant son avis – peut-être parce qu'il paraissait moins fort qu'eux – et bientôt l'inconnu fut enroulé dans une couverture chaude. C'était ce qu'il y avait de mieux pour le moment.

-Ma voiture est garée pas loin, répondit l'un d'eux.

« Vous m'en voyez ravi. »

Il se tourna vers l'amnésique avec un sourire rassurant et un air affable.

« Je vous amène chez moi où vous pourrez vous changer. Puisque nous faisons la même taille, ça ne posera aucun problème. »

Normal. Doyle s'était inspiré de lui pour créer le personnage derrière l'amnésique. Il connaissait tout de lui. Il connaissait tout de Sherlock. C'était un événement pour le rendre dingue, mais le pas si inconnu que ça méritait que l'on s'occupe de lui. En tant que médecin, il ne pouvait tout simplement pas l'abandonner là. Et puis...ça lui permettait d'oublier qu'Helen recommençait comme avant, le laissant de côté, le repoussant et l'oubliant même peut-être. Valait mieux ne pas y penser.

« Pouvez-vous l'aider une nouvelle fois messieurs ? Vous ne pouvez savoir à quel point je vous suis reconnaissant. »

Ils hochèrent la tête et malgré sa propre réticence à le faire lever, ils le levèrent doucement.

-Ça va aller monsieur ?

Au moins étaient-ils un tantinet compréhensifs...

Invité

John suivait la scène sans grand intérêt, un peu comme on suit une scène un peu longuette dans un film pas passionnant. Il ne s'identifiait pas au personnage principal, vous savez, celui qui était en train de mourir de froid et dont on ne connaissait même pas le nom. Un très mauvais scénario pour un film tout ça, et si John ne songeait pas vraiment à ce genre de chose il n'était pas réellement concerné par tout ça, du moins il ne se sentait pas concerné. Il se leva quand on le lui demanda, suivit les deux hommes jusqu'à la voiture de l'un d'eux, songea un instant que cette voiture n'avait pas de cheval et que sa forme était étrange mais rangea bien vite cela dans le lot des trucs idiots qu'il pensait depuis sa noyade, sans doute le choc le rendait-il idiot, allez savoir. Personne d'autre n'avait semblé étonné par la voiture et donc elle était normal, élémentaire, n'est-il pas ?

"Je vais bien oui, je crois"

Sa mémoire restait une page vierge mais parfois des images s'y inscrivaient, brèves visions qui ne duraient pas longtemps, et ce nom de Watson lui parlait, par contre le type qui le portait ne lui parlait absolument pas....Etrange.

"Excusez-moi ? Etes-vous célèbre ? Votre nom me semble quelque peu familier, mais pas votre visage."

Allons-y pour les questions idiotes, il n'était plus à ça près après tout, il avait failli mourir noyé, il pouvait se ridiculiser et mettre ça sur le compte du choc. Tandis qu'il réfléchissait et grelottait conjointement la voiture se dirigeait vers le 109 rue du septième art. Il observait le paysage plus que le visage de son interlocuteur et n'y retrouva rien qui fasse écho dans son esprit flou et vide. Il retint un soupir et le transforma en un sourire un peu forcé. L'amnésie ne disparaissait pas encore, mais elle n'était pas, pour autant, définitive, après un choc le temps qu'il faut pour retrouver la mémoire dépend de nombreux facteurs et tant qu'on n'excède pas plusieurs jours il n'y a pas de souci à se faire. On voyait des gens retrouver leur mémoire une semaine après le choc, parfois plus tard encore. Comment savait-il cela ? Il ne se posa même pas la question, peut être l'inventait-il, allez savoir.

[C]

» Sleeping Ducky [Tombola rp avec Tom]
» Meetic (RP tombola avec Helen Magnus)
» Tombola : Angels falls first, avec Adam Pierson