Deux félins sur le même palier, ça promet ! [ PV Potté ]

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Potté, sonné, choqué, outré, enfin bref tout sauf ravi, ayant reçu quelques morceaux de la viennoiserie de Tom en plein visage, voir même sur le reste du corps, retira avec empressement son chapeau à plume, et se passa rapidement quelques coups de patte sur la tête, essayant de se défaire avec tant de bien que de mal des horribles bouts de pain au chocolat. Et la seconde suivante, le chapeau était revenu sur sa tête.
Potté était très calme. A vrai dire il ne s'énervait pas souvent.
Et pourtant la journée n'avait pas été clémente avec lui. Après avoir dû voyager de nuit avec la petite mais lourde valise, il s'était perdu, tourné en rond une bonne dizaine de fois avant de trouver quelqu'un capable de lui indiquer où trouver le 109. Mais pourtant, en lui, il était presque aussi calme qu'un nourrisson endormi.
mais seulement "presque".
Laisser une telle insulte impunie, ça, jamais il ne laisserait passer. D'autant plus qu'on l'avait traité d'antiquaire moyen-âgeux.
Potté, à la vitesse de l'éclair, dégaina la lame et la pointa vers Tom, mais sans pour autant se montrer menaçant.

- Alors, le matou, on cherche des noises ? Très sérieusement, je ne m'y essaierais pas...

Puis, comme satisfait de son petit effet - comment ça se retrouver face à une arme c'est pas flippant ? - il rengaina sa lame.

- Et puis, moyen-âgeux, tu me vieillis. Revois ton histoire, c'est Renaissance. Plus style, plus chic ! Quand on parle de lames, je m'y connais. Fine et perçante, et non pas grosse et tranchante, ça, c'est ma rapière...

Puis, par un mouvement grâcieux, il leva son chapeau et s'inclina.

- Potté, nouveau locataire du 102, pour vous servir ! A quel matou de grand chemin ai-je l'honneur ?

Potté faisait exactement comme si rien ne s'était passé.

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La transition fut, pour Potté, assez difficile à avaler. Tout d'abord, ce Felix se foutait de ce qu'il pouvait lui dire - ou du moins son air de non-interressé ne lui avait pas échappé - vite remplacé par une envie de l'écouter, au vu de la petite lumière qu'il aurait presque pu voir dans les yeux de son interlocuteur. Et après ça, il avait un peu l'impression qu'il avait mis fin prématurément à la discussion. Il y avait de quoi en devenir un peu dingue.
Mais Potté, de son flegme habituel, resta de marbre. S'il exprimait ceci, cela pourrait vexer ce bon chat qui était venu le voir, après tout.
Et puis, bon, il avait hésité sur son prénom. Pour Potté qui avait longtemps fréquenté les voleurs et autres personnes du genre, cela voulait tout dire. De fait, il pouvait aussi en déduire que...
Oh, il en avait marre ! Il se donna un coup de patte sur la tête, histoire de sortir de sa rêverie. Il n'était plus dans son monde, il en était sorti. Alors pourquoi continuer à se méfier de cette manière un peu... Paranoïaque ?
Félix s'inquiétait même de son confort. Cela devait donc être quelqu'un de bien !

- Eh bien, je n'y suis pas encore entré, donc c'est un peu prématuré pour te répondre, néanmoins les photos avaient l'air assez plaisantes. Et je te remercie de t'en inquiéter, lui fit-il avec un grand sourire.

Ah, sourire. Ceci lui rappelait un bon bout de sa vie, qui l'avait plutôt un peu... Transformé. C'était même sans doute grâce à ça qu'il se permettait encore d'avoir confiance en quelqu'un aujourd'hui.
Et ce bon Félix avait l'air d'en valoir la peine. Mais...
Et voilà, il en revenait encore à douter.
De l'extérieur, Potté passait par toutes les expression, tantôt décompressé, puis stressé, agacé, de nouveau calme, et ceci en boucle. Se rendant compte de ses mimiques, qui avaient sous doute attirées l'attention de son voisin de palier, risquaient de trahir ses pensées partagées, il décida de se calmer. Se faire des amis ici était la première étape. Ensuite il douterait.

- D'ailleurs, Félix, si je puis me permettre, auriez vous quelques conseil à donner au bon matou et seductor que je suis ? Vous devez y résider depuis un moment, non ?

Voilà, c'était par là qu'il devait commencer. Même s'il n'était pas sûr, qu'après l'avoir menacé de son épée, il soit disposé à lui répondre de suite.

Les deux félins, occupés à faire connaissance, ne virent Willy que trop tard, sans quoi peut être auraient-ils remarqué à son air préoccupé et à son visage extasié, ou encore à ses murmures incompréhensibles où ressortaient parfois les mots chocolats et sucre, et encore, pour une oreille avertie, sans quoi disais-je, oui, j'aime les phrases à rallonge, ils se seraient sans doute écartés.
Car la première réaction du grand homme au chapeau faisant paraitre celui de Potté presque normal fut une grande exclamation

"Des chats qui parlent ! ! ! !"

Ils avaient donné leurs numéros d'appartement et il les avait noté, Willy n'avait aucune mémoire, sauf pour certaine chose, il tenait absolument à en tenir un entre les mains, celui sans épée de préférence, ce serait moins dangereux sans doute, pour comprendre le mécanisme qui lui permettait de parler. Imaginez ! Des chocolats qui parlent, si en plus ils disent des choses intelligentes, contrairement aux deux chats, ce serait formidable ! Mais pour l'instant il avait autre chose en faire et donc après les avoir brutalement bousculé, ils étaient au milieu du passage, il s'éloigna de l'autre coté du couloir pour disparaitre dans un appartement qui, avec un peu de chance, était le sien...Ou pas, allez savoir.

[Ceci était un passage de MJ pour vous enquiquiner, n'attendez pas de réponse de ma part pour avancer ]