Des retrouvailles...compliquées...

On était un de ces jour du mois de Juin où on se demandait si l'été était vraiment bien installé. Depuis quelque jours, les rues du New Jersey étaient balayées par un vent glacial qui vous glaçait jusqu'aux os, par surprise, car ce dernier s'alternait avec des vagues de chaleur à la limite de la suffocation.
Peut-être était ce la météo qui faisait la grimace, de temps à autre, à la vue de cet immonde Magneto qui déambulait, de ci, de la, dans les rue encombrés de la ville.

Aujourd'hui, le vieil homme s'était fixé un objectif. Il devait mettre à exécution les multiples résolutions qu'il s'était promis de réaliser à son arrivée au 109. Et se réconcilier avec son vieil ami Charles Xavier en était une. Et quoi de mieux pour que deux amis se retrouvent que de partager des moments du quotidien au travers d'une joyeuse et pacifique collocation. Il serait surpris le vieux professeur, ça oui! Et pas qu'un peu! Après tous les différents qui les avaient éloignés l'un de l'autre, quel culot il allait avoir à venir frapper à sa porte. Et pourtant, Magneto se rassurait en se disant que le flegme et la patience légendaire du professeur joueraient en sa faveur.

La maître du magnétisme arriva bientôt à hauteur d'une grande bâtisse dont la façade était recouverte de briques rouges comme on en voyait beaucoup au Etats-Unis. Il savait de source sûre que le Professeur X demeurait dans un de ces luxueux appartements. Max imaginait déjà l'intérieur...à l'image de son occupant. Sans aucun doute un appartement certes beau mais épuré, sans fioritures. Il s'attendait également à retrouver quelques peintures des Lumières ainsi que quelques éléments de décorations Asisatique.

Magneto eu un frisson d'excitation en s'approchant de la porte massive qui marquait l'entrée du bâtiment. Il fit appel à son pouvoir magnétique pour désenclencher le système de verrouillage automatique et rentra, l'air sur de lui, comme s'il avait toujours vécut ici. Il pénétra alors dans un long vestibule qui se finissait par une petite loge à l'intérieur de laquelle le concierge de l'immeuble le toisait d'un ahuri.

"Je viens en visiteur mon cher ! Pour le Professeur Charles Xavier."

Une pièce de monnaie sortit de la poche du pantalon de Magneto et levita tranquillement jusqu'a la loge du gardien avant de se pose avec délicatesse sur la surface dure du comptoir qui entourait cette dernière. La gardien était maintenant blanc comme un cachet d'aspirine et devant un concierge blêmissant que Magneto commença à monter les escaliers. Au bout d'un certain moment, il en eu marre de son ascension fatiguant et il lévita alors jusqu’à arriver devant la porte de l'appartement du professeur Xavier.

Après avoir toqué plusieurs fois, un bruit de chaise roulante se fit entendre derrière la porte.

[Bon, désolé de cette lenteur de réponse, habituellement c'est plus rapide, mais j'avais besoin d'avoir quelques informations...]

Pour quelqu'un qui était venu chercher la paix et le repos, Charles était assez loin de son compte; sa mémoire commençait à jouer les troubles fêtes, les souvenirs encore vivaces le hantaient, Jean et le Phénix dérangeaient son sommeil à l'étage, sa discussion avec Wolverine tournait gentiment dans ses pensées. Bref, le protecteur de la cause des mutants ne savait plus où donner de la tête. Lui toujours si maître de ses moyens et de ses pensées, il se surprenait à se sentir si désorienté, si perdu. Après tout, il y avait tant de choses à gérer désormais. Il avait compris, en rencontrant Logan à Alcatraz que la ligne temporelle dans laquelle il croyait être n'était pas la bonne. Ainsi donc avait-il perdu beaucoup de son passé. Jusqu'où était-il allé ? L'époque dans laquelle il se trouvait désormais, était-elle le passé, le présent ou le futur pour lui-même ? Son instinct penchait pour le passé. Ça expliquerait sa mémoire, mais aussi la nouvelle puissance de ses pouvoirs. En enfermant ses souvenirs peut-être avait-il par la même occasion enfermé ses nouvelles habiletés. Maintenant, elles se réveillaient. Un peu trop rapidement.

Excepté ces quelques détails dérangeants, il s'était habitué à sa nouvelle vie et son nouvel environnement. Certes, il ne cessait de suivre l'avancée du Sanctuaire ou de la ville à travers quelques pensées qu'il parvenait à capter, mais il tentait en même temps de se retirer de tout cela. Le mieux était très certainement de se fondre dans la vie quotidienne des autres habitants. Il avait goûté à la tranquillité et l'énergie positive en passant un peu de temps avec Jenny, une charmante jeune fille qui lui rappelait souvent ses élèves, mais qui, étrangement, lui permettait de penser à d'autres choses. Il pouvait bavarder sans torturer sa tête. Elle avait été sa seule rencontre n'ayant aucun lien avec lui-même depuis un bon moment. Ce qui ma foi, lui pesait.

Enfin, il ne pouvait en vouloir qu'à lui-même. Après tout, il avait lui-même invité Jean à habiter dans cet immeuble et Wolverine y habitait déjà lorsque la jeune femme était arrivée. Même s'il l'avait invitée surtout pour pouvoir garder un œil sur elle, il avait l'impression de s'entourer de ses X-men exprès. Qu'il était venu habité dans cet immeuble par instinct. Parce qu'il savait au fond que Logan y était ? Il n'en savait rien.

Il était en train de regarder le thé bouillir – il réfléchissait en fait, mais sa chaise roulante n'avait pas bouger d'endroit, le laissant donc devant la machine – lorsqu'une énergie qu'il n'aurait jamais cru ressentir à nouveau – et surtout pas dans un tel endroit – le fit brusquement tourner la tête. Il était complètement impossible, voir impensable, voir dangereux que cet homme: 1- l'ait retrouvé, 2- soit venu tout bonnement lui rendre visite. Fronçant les sourcils et hésitant entre la méfiance et la colère, il entendit des coups subtils à sa porte.

S'il sentait sa présence...

Le Professeur fit lentement avancer sa chaise vers la porte. S'il sentait sa présence, alors son vieil ami-ennemi ne portait pas son casque. Pourquoi ? Il ne fouilla pas son esprit, ne voulant guère savoir la réponse, mais ouvrit tout de même la porte.

«Érik...» Il ne put masquer sa perplexité et son doute, malgré ses efforts. « Que me vaut la surprise de ta visite ? »

Il avait dit cela avant même que la porte ne soit totalement ouverte et avant même qu'il se soit physiquement assuré qu'il s'agissait de Magneto. Non, son esprit connaissait l'autre. Il savait très bien que jamais il n'aurait pu se méprendre avec quelqu'un d'autre. Nul besoin de le voir pour en être sûr. Quoique le voir renforçait l'étrangeté de la situation. Il ne put s'empêcher de froncer à nouveau les sourcils. S'étaient-ils réconciliés dans ses souvenirs perdus ? Impossible. Sinon il n'aurait pas ressentit autant de surprise. Décidément, cet immeuble lui offrait surprises sur surprises. Voulaient-ils lui faire faire une crise cardiaque ? Jean, Wolverine, toutes ces révélations et maintenant Érik qui semblait...plus serein ? Le monde était définitivement à l'envers.

La frêle porte de l'appartement de Charles Xavier s'ouvrit lentement, déouvrant alors un appartement lumineux, sobre, et presque vide à l'exception de quelques éléments qui composaient l'essentiel de son mobilier. Max reconnaissait là tout le goût son vieil ami (ou ennemi) pour la simplicité et la sobriété.
Charles le regarda à peine, présentant un air contrarié. Ses sourcils étaient froncés, comme si la venue de Magneto à la fois le contrariait mais également provoquait une certaine surprise en lui. C'était normal après tout ce que les deux hommes avaient traversés et les nombreuses tragédies qui, années après années, les avaient éloignés l'un de l'autre.

«Érik...Que me vaut la surprise de ta visite ? », déclara Charles, d'un ton posé, calme, serein, comme à son habitude

Magneto esquissa un sourire bienveillant. Il était attendrit de revoir enfin son ancien ami et il s'amusait de voir que ses vieilles mimiques n'avaient pas bougées d'un poil. A des moments, lors des divers occasion où il s'étaient entrevues durant ces longues années, Magneto croyait revoir ce jeune étudiant qu'il avait connu autrefois, remplit de grands projets et de principes hautement braves et humanistes.

"Charles... Je te retrouve enfin...après tant d'années..."

Il s’avança sur le pas de la porte et fit reculer le siège de Xavier grâce à son pouvoir magnétique à mesure que lui-même avançait vers lui. Et comme la bouilloire dans laquelle chauffait le thé avait le malheur d'être en métal, il entreprit de verser à distance le contenu brulant du récipient dans une tasse. Puis il s'avança vers celle-ci et apporta le breuvage à son ami/ennemi qui devait sans aucun doute le regarder, ébahit par tant de couardise et de manque de manières.

"Attention mon ami...c'est brûlant! Il serait vraiment fâcheux que tu te brûles les lèvres..."

Après quoi, Max fit un tour de l'appartement, d'un pas lent, observant dans les moindres détails, la façon dont son ancien ami avait agencé les lieux. Il lança quelques sifflements gratificateurs lorsque certains objets de décoration lui tapaient dans l’œil, puis, tout aussi lentement, alla se poster devant la longue baie vitrée, qui ouvrait l'appartement sur la rue d'en dessous, déserte. Il resta quelques instants, là, pensif, se remémorant les aventures qu'ils avaient vécus ensembles, puis se retourna vers son ami pour le dévisager.

"J'ai l'impression que cela fait une éternité que l'on ne ma pas appelé Erik...seul un ami de longue date pourrait m'appeler de la sorte. Pour répondre à tes questions, je viens te rendre visite pour parler , Charles. Te parler de ce que nous avons faits depuis que nous nous sommes éloignés l'un de l'autre et te dire combien de regrette les erreurs que j'ai commises..."