À la recherche d'une mélodie [Jean Grey]

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Dans sa tête résonnait les derniers accords d'une mélodie de Chopin. Il ouvrit brusquement les yeux, restant immobile dans son lit, le plafond blanc se répercutant dans sa tête. Il leva le bras, puis plaça sa main non loin de ses yeux afin de l'examiner. Son gant blanc apparaissait légèrement dans la noirceur de sa chambre. Il ouvrit puis referma les doigts, intrigué. Il était toujours dans cette chambre blanche, dans cet immeuble étrange, dans ce monde si lointain du sien. Il cilla. Les doigts de son autre main pianotait lentement sur le lit, comme s'il y eut un clavier sous eux. Malheureusement ce n'était pas le cas. Il lui manquait les notes claires d'une mélodie afin d'avoir son calme total. Il n'était réellement bien que dans cette transe à moitié douce, à moitié violente. Il adorait sentir le relent brutal des notes rapides, la caresse sereine des notes lentes. Il cilla. Le contrôle que lui donnait son instrument était tel que la supériorité s'en dégageant ne pouvait que lui plaire. Il aimait dominé, avoir le contrôle. Le seul homme qu'il n'avait jamais tenté de plié à sa réelle volonté – autre que celle de lui redonner sa mémoire perdue – était son propre maître. Les autres, s'il pouvait les utiliser dans ses plans, pourquoi pas ? Un léger sourire étira ses lèvres. Il ne s'habituait que très lentement à cette nouvelle vie. Aucune malédiction, aucune attache, aucun réel maître présent. Le contrôle qu'avait eu Béryl sur son âme s'était estompé, le rendant tout à fait libre de ses moindres mouvements. Cette liberté lui était étrange.

Il se redressa très lentement, incertain. Il y avait 10 000 ans, il avait des goûts, des phobies, des qualités, des défauts, mais sa renaissance sous le joug de la Reine du Royaume des Ombres lui avait tout enlevé. Le libre-arbitre ainsi que sa connaissance de lui-même. Qui était-il ? Qu'était-il ? Zoisite, Général sous les ordres du Prince Endymion, futur héritier du trône de la Terre. Zoisite, serviteur de la reine Béryl, auto-proclamée reine de la Terre. Zoisite...l'âme perdue. Il cilla. Il lui faudrait peut-être reprendre le contrôle de ce qu'il était. Tournant dans son lit, il put déposer ses pieds par terre. Son regard parcourut sa chambre, puis il enfila ses longues bottes argentées puis accrocha sa cape à son côté. Il la fit valser quelque peu vers le haut afin de la placer correctement, puis sortit de son antre blanc.

Son appartement lui était quelque peu agressant. Ce n'était pas ce à quoi il était habitué. Il n'y avait pas le même luxe, mais surtout, les couleurs qui y étaient ne le mettait guère en confort. L'absence d'un piano n'aidait en rien. Trop de meubles, trop de choses, mais pas assez de musique. Il replaça lentement une de ses mèches blanches derrière ses oreilles, puis s'avança sans presse vers la porte. Il savait ce qu'il allait faire. Il ne savait simplement pas s'il allait en avoir la force. Il s'adaptait à tout, mais pas à la vie normal des humains. Il savait que Nephrite avait du s'y faire quelques années auparavant, mais l'annonce l'avait alors impressionné. Les Généraux n'étaient pas des humains normaux, alors se mêler à eux était compliqué. Chacun y réagissait différemment, mais le général blanc n'avait pas l'intention de changer ses habitudes. Il avait passer ses journées et ses nuit à jouer du piano dans le royaume des ombres. Peut-être que ce passe-temps allait l'aider à retrouver tout ceux qu'il avait perdu de nouveau.

Il toucha la poignée de sa main, mais s'arrêta. Pour ne pas essayer ? Lentement, il se recula, son regard ancré sur le métal, sur la courbe de la poignée, sa consistance, son matériel. Il leva la main, puis l'inclina sur le côté, sa concentration montant en flèche malgré le silence désagréable. Il entendit un déclic et il laissa retombé sa main contre lui, un soupir de soulagement franchissant le barrage de ses lèvres. Sa psychée fonctionnait toujours. Il sentait ses pouvoirs moins puissants, mais bientôt, la mélodie leur redonnerait des ailes. Le Général franchit le seuil de son appartement et en referma la porte sans même la regarder, ses pas se dirigeant quasiment automatiquement vers les escaliers qu'il descendit rapidement, un bras vers l'arrière, empêchant donc sa cape d'empêtrer ses mouvements.

Les neufs étages lui parurent comme une seule. Le temps n'avait aucune emprise sur lui, à moins qu'on ne le compte au métronome. Ou qu'il n'entende le tic tac lent d'une horloge, mais il n'y avait rien tout cela. Seulement un silence qui l'agressait un peu trop. Il franchit cette fois le seuil de l'immeuble et le soleil l'obligea à monter un bras vers le haut, protégeant ses yeux pâles des rayons du soleil. Il gémit en clignant rapidement des yeux. Depuis son apparition, il n'avait jamais vraiment quitté la blancheur rassurante de sa chambre. Simplement pour jeter un coup d'oeil à l,appartement, puis après il avait passé ses journées à laisser aller son esprit dans toute les directions, à faire apparaître son arme, à voir si quoi que ce soit ne fonctionnait pas ou était étrange. Pourtant, tout lui avait sembler normal. Mis-à-part l'absence de son maître et de ses trois collègues.

Ça ne lui prit que quelques minutes avant de trouver ce qu'il cherchait. Lorsqu'il entra dans le magasin, il remarqua sans vraiment faire attention le regard que lui lança le vendeur. Évidemment, pour quelqu'un de ce monde, un homme habillé à sa manière ne pouvait qu'attirer l'attention. Pour ce qu'il en pensait... il s'approcha d'un piano assez grand, que son gant blanc caressa avec une tendresse infinie.

-Je crois pas que cet instrument est dans les prix que vous pouvez vous permettre monsieur.

Il le croyait presque pour un adolescent un peu fauteur de trouble. Zoisite cilla. Il leva son regard vers le vendeur qui frémit. Il n'avait jamais eu un client aussi effrayant, même malgré que ce n'était pas le premier étranger qu'il voyait. La menace de Zoisite ne se trouvait pas dans la violence, mais dans le calme quasiment vide qu'il dégageait et le sadisme tranquille que ses yeux reflétaient.

« Puis-je essayer ? » demanda-t-il doucement avec un certain accent indéchiffrable.

-En...en jouer ? Oui, oui, faites juste attention...

Un sourire amusé mais méchant étira ses lèvres. Comme s'il pouvait ne serait-ce qu'égratigner une chose aussi...sacré dirons-nous que cet instrument. Lentement, il passa son corps entre le banc et le piano, puis rejeta sa cape vers l'arrière, s'installant au même moment. La cape retomba doucement pour atterrir autour du banc comme un bouclier protecteur. Ses bottes atteignirent les pédales et ses doigts trouvèrent leur chemin vers les touches. Instantanément, il ferma les yeux. Une touche, puis deux, puis ses doigts s'envolèrent avec rapidité. Au bout de quelques instants, son corps se mit à se balancer d'avant en arrière alors que la mélodie s'élevait rapidement. Une mélodie rapide et violente.

Le vendeur regardait le pianiste, debout, les bras de chaque côté du corps, plongeant lentement dans une transe catatonique.

Il ne passa que quelques minutes avec que Zoisite ne rouvre les yeux brusquement, heurtant le piano pour la dernière note agressive. Un bruit sourd d'un corps tombant sur le sol le fit lentement levé la tête, puis sourire. Le piano et le banc disparurent en même temps, le laissant seul, debout dans un magasin d'instruments, devant un vide qui était allé meublé son appartement. Ses bottes claquèrent lorsqu'il se tourna, se dirigeant vers la sortie, aucunement inquiet pour le vendeur dans le coma. On ne se mettait jamais entre un général et son but. Même si...sans son maître, le général ne pouvait réellement comprendre que s'attaquer ainsi à des mortels sans défense n'était pas dans les meilleurs comportements...

Invité

Jean avait du mal à s'habituer à cette vie, elle avait aperçu Magneto sans aller lui parler, elle se tenait loin du professeur Xavier, le Phenix en elle bouillonnait à chacune de leurs discussions et cela la mettait au supplice. Cette ville, cette vie, cet immeuble, elle s'y sentait à la fois chez elle et étrangère, un sentiment qu'elle n'aurait su définir, comme si l'endroit était le bon mais le temps ne l'était pas ou....Allez comprendre.
Elle avait décidé d'aller marcher ce jour là, elle avait besoin de se dépenser et le sport intensif qu'elle faisait le soir en salle ne suffisait pas toujours. La violence du Phenix avait besoin d’exutoires et elle avait appris à la satisfaire plutôt que de trop vouloir y résister.

Elle marchait dans les rues, profitant des vitrines et tentant de ralentir le rythme quand la musique l'interpella, une musique étrange, une aura plus qu'étrange, des pensées sombres qui réveillèrent le Phénix.

Elle entra dans le magasin juste à temps pour voir le piano disparaître et le vendeur tomber. Elle resta devant al porte et interpella l'étrange homme en blanc.

"Etranges pouvoirs.....Très puissants manifestement. Et pourtant.....Tu ne sembles pas être l'un des notres. Je ne ressens pas de mutation en toi. Qui es-tu ?"

Elle n'était pas agressive, les bras croisés, qui pourrait croire en la voyant si frêle, qu'elle recelait des pouvoirs aussi grands qu'elle pouvait déclencher par sa seule pensée ?Le Phenix en elle grondait sourdement, l'être qui se tenait là était puissant, pas forcément foncièrement méchant ou bon mais puissant avec tout ce que cela implique de complexité. Elle ne tenta pas de lire son esprit, quand la musique que l'on joue peut faire tomber un homme on a généralement des défenses mentales assez puissantes, s'y heurter serait idiot et dévoilerait, bien trop tôt, ses propres capacités. L'être en face d'elle n'était pas de ceux que l'on désirait compter dans ses ennemis, pas si l'on pouvait faire autrement en tout cas.

[H]

Invité

Sa quiétude fut de nouveau troublée et le bruit rythmé de ses pas s'arrêtèrent lorsqu'il entendit la voix de l'inconnue. Il leva quelques peu le regard qui s'était lentement éloigné de la réalité, reprenant contact avec cette dernière ainsi qu'avec les vibrations environnantes. Il ne savait pas que ressentir face à la jeune femme qui se trouvait devant lui. Il sentait en elle une aura tourbillonnante et puissante à en donner le vertige, mais rien chez elle ne laissait réellement voir qu'elle n'était pas comme n'importe quelle humaine. Il haussa un sourcil, une lueur quelque peu intéressée apparaissant lentement dans le vide de ses yeux. Il cilla.

Je suis...

Généralement, devant un ennemi, la présentation complète était de mise. Une sorte de 'respect' qui en fait se voulait une gravure. Graver dans l'esprit de l'ennemi le nom de celui qui avait dominé l'échange. Pourtant, cette conversation n'était pas entre ennemis. Tout du moins, ne l'étaient-ils pas encore. Ce n'était pas une de ses guerrières adolescentes, il l'aurait sentit et ce n'était pas non plus un Youma envoyé par la reine pour le récupérer. Un être humain normal ? Elle parlait pourtant de ses pouvoirs comme si leur existence était normal, sans toutefois les trouver normaux. Qu'était-elle ? Il aurait bien aimé prendre contrôle de son être simplement pour ressentir son flux énergique et ainsi répondre à sa question. Son instinct de liberté nouvelle lui interdit tout mouvements agressifs vers elle. Elle qui ne semblait pas aussi vulnérable que le vendeur...

...Zoisite. répondit-il sans néanmoins perdre son droit maintien et cette très légère expression hautaine qu'il arborait avec amis et ennemis.

La main sous sa cape se serrait doucement dans le vide. Il était prêt n'importe quand à faire apparaître son arme le plus rapidement possible. Il était tant et tellement habitué à la guerre et aux combats qu'il ne pensait pas possible pour deux êtres – même s'ils n'étaient pas de la même race – de s'entendre et de converser sans violence et sans colère.

Des nôtres ? Qui êtes-vous ?

Elle faisait partit d'un clan ? D'une armée ? D'une tribu ? D'un groupe ? Il se tenait droit devant elle, les bras de chaque côté de son corps, comme une marionnette abandonnée par son marionnettiste. Son regard presque vide était pourtant bel et bien ancré dans celui de Jean, révélant que malgré les apparences, il était bel et bien vivant, attentif aux moindres mouvements de la jeune femme, ainsi qu'à ses moindres vibrations.

Invité

"Zoisite, enchantée. Je suis Jean."

L'être était un peu hautain mais pas plus que certains, elle avait été habituée à pire, à bien pire et elle-même avait été pire sans doute durant un temps. Il semblait connaitre sa puissance, mais ne pas sous-estimer Jean pour autant, il était étrange, comme s'il venait d'ailleurs. Cela dit ici ce ne serait guère étonnant. Cette vielle et particulièrement l'immeuble où elle habitait regorgeait de gens étranges, à commencer par elle, d'ailleurs, si on voulait être objectif.

"Nous...Les mutants, nous ne sommes pas un groupe juste....Plus ou moins une race ou un peuple si vous voulez....Enfin c'est compliqué. Mais vous ne semblez pas tirer vos pouvoirs d'une mutation, je l'aurais senti."

Elle sentait les pensées de l'humain au sol, il n'était donc pas mort mais il semblait malgré tout en mauvais état. Sur une blessure elle aurait pu agir, ré-organiser le cellules de son corps mais là....Ca se passait dans son cerveau, certes elle pouvait aussi agir mais c'était nettement plus dangereux, trop pour qu'elle songe seulement à essayer. Ses pouvoirs avaient considérablement augmenté, elle était capable de déplacer chaque cellule indépendamment des autres, de les différencier et de s'en faire obéir, mais elle n'avait pas forcément les connaissances nécessaires pour faire de ce don quelque chose d'utile dans ces circonstances. Elle se contenta donc de le montrer d'un mouvement du menton :

"Il va se réveiller ? "

Elle ne comptait pas se battre avec l'inconnu, mais tout de même, elle ne pouvait le laisser mettre un homme dans le coma sans rien faire ou dire, et l'homme ne semblait pas assez idiot pour l'attaquer sans avoir rien à y gagner. Elle surveillait les alentours, vérifiant que personne ne s'approchait du magasin, un homme avait voulu entrer mais Jean avait effacé cette idée de son esprit, lui rappelant qu'il avait oublié d'éteindre le gaz. Petite voix insidieuse dans l'esprit d'un inconnu....Mais peut être lui avait-elle sauvé la vie et il reviendrait un autre jour, ou dans un autre magasin, après tout.

[H]

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Jean. Une sonorité simple. Une note solitaire qui probablement pouvait tonner comme le tonnerre. Ce qu'il ressentait chez Jean n'était certes pas la magie normale qu'il sentirait au cœur de ses compatriotes Shitennou. Il n'y avait ni la même origine, ni la même aura. Selon elle, son pouvoir viendrait d'une mutation. Il comprit par là une mutation génétique probablement, même s'il n'avait pas côtoyer des humains assez longtemps pour tout comprendre. Comment une mutation pouvait-elle donner à des êtres humains des capacités aussi extraordinaires ? Habituellement, on devait les mériter. Ses pouvoirs, et sa vie, il ne les avait reçu que dans un seul but: protéger le prince de la Terre contre ses ennemis. Zoisite s'était rapidement rendu compte qu'il lui fallut aussi le protéger de lui-même et de cet amour pour la princesse lunaire. But un tantinet plus complexe que la simple protection physique de son maître.

Je ne tire mon pouvoir comme vous l'avez deviné d'aucune mutation. Nous les gardiens recevons ce qui nous constitue de la Terre elle-même, si elle nous juge suffisamment fort et méritant pour la vie qu'elle nous offre. Ce sont des dons naturels pour ceux qui ne naissent pas réellement humains.

Il répondait lentement, mais avec rythme. Il ne prenait des pauses que lorsque la mélodie ne le demandait. Tout jusqu'à ses mots étaient préparés à l'avance sur une partition invisible.

Certaines personnes extérieures pouvaient dire que cette vie donnée par la Terre n'était en fait qu'une lente et longue existence de servitude. Pourtant, ce n'était pas exactement le cas. Zoisite avait lui-même choisit de mettre son dévouement entier au service de l'homme qu'il lui fallait protéger, sans jamais faillir ni même penser que ce qu'il faisait était bien au-dessous de ce qu'il méritait. Il avait toujours aimé cette vie. Des hauts et des bas. Crescendo, decrescendo.

Elle prononça, du moins crut-il entendre, quelques inquiétudes pour l'être humain qu'il avait mis dans le coma en prenant le piano. Intrigué – et parce qu'il l'avait à proprement parlé oublié – il tourna le regard vers l'intérieur du magasin. Les êtres fragiles qu'étaient les humains n'appelaient à lui aucune compassion, ni aucune pitié. Il s'agissait peut-être des descendants du peuple de la Terre ayant vécu 10 000 ans plus tôt, il n'arrivait pourtant pas à y voir la même noblesse, le même mérite. Ses talons résonnèrent à nouveau alors qu'il se déplaçait sur le sol de bois, se dirigeant vers sa victime.

Il s'accroupit d'un geste rapide et déposa sa main gantée contre la tête du malheureux, un sourire se dessinant sur ses lèvres. Il lui murmura quelques mots dans les oreilles d'une voix un peu rieuse, puis se redressa avec la même rapidité.

Si vous avez un réel besoin de savoir, cet homme se réveillera lorsque mon aura ne sera plus dans son champs d'énergie. Le temps que son réveil prendra après mon départ ne dépends que de sa force intérieure. Cela peut durer des semaines, des mois ou des années. Qui sait ?

Il haussa les épaules avec une certaine nonchalance.

Invité

Il était d'un calme étonnant, et ce dont il parlait n'avait guère de sens, mais cela Jean s'y était habituée, après tout à force de vivre au 109 elle avait rapidement constaté que l'endroit était spécial, il regorgeait de choses étranges, elle avait entendu parler d'un médecin qui aurait été un vampire en fait, d'un ancien détective victorien de roman, d'un canard qui parlait et d'un chat qui faisait de meme...Sans parler du petit robot blanc et de tous ces gens étranges qu'elle croisait à chaque coin du couloir. Bref l'endroit était peuplé de gens dont, normalement, elle aurait dit que leur existence relevait du mythe. Or ils se trouvaient ici, donc techniquement, dans la mesure où elle n'hallucinait pas, à sa connaissance, leur existence était réelle. Alors pourquoi pas des pouvoirs venant de la Terre, elle n'était plus à une incongruité près.

"Un coma profond, formidable arme de défense, sauf s'il vous faut un piano pour la déclencher. Pouvez-vous le faire se réveiller également ? Je m'arrangerais ensuite pour qu'il oublie le piano et votre passage ici. Ce sera moins dangereux pour lui et moins cruel pour sa famille, qui n'y est pour rien."

Bien sur elle aurait pu attendre le départ de Zoisite et aider le malheureux mais elle sentait, confusément, qu'il serait difficile d'aider le vendeur et peut être l'homme aux cheveux blancs accepterait-il d'aider l'humain, après tout, demander ne coute rien.
Elle laissa son esprit s'approcher du vendeur, il était vivant mais comme en catatonie, son esprit ne fonctionnait plus du tout, comme un légume. Elle craignait que cela ne soit irréversible, du moins sans une aide extérieur. Il y aurait un travail énorme pour le sortir de là avec ses pouvoirs à elle, quand Zoisite avec les siens pouvait faire cela sans difficulté.

Elle espérait qu'il ne sentirait pas trop l'aura de son pouvoir, elle craignait qu'il ne la vit comme une menace et n'attaqua, d'une façon ou d'une autre, or elle n'était guère d'humeur à se battre, contrairement au phénix en elle qui grondait de plaisir anticipé, sans se soucier réellement du pourquoi d'un éventuel conflit, il avait juste besoin d'action.

[H]

Invité

Un très léger froncement de sourcil prouva que cet être semblant dénué de tout avait néanmoins le don de penser et d'émotions. Où sa musique se laissait émouvoir ? C'était encore une question à répondre. Il cilla. Se vexer aurait probablement paru comme une des réactions les plus logiques à ce qu'aurait pu insinuer Jean, mais pourtant, rien ne bougea dans ses pensées. Il n'y avait encore et encore que le relent d'une mélodie de piano, chose servant principalement à protéger son esprit des intrusions. En fait, seule une petite pointe d'agacement survivait face à l'attention qu'elle portait à la pitoyable créature à leurs pieds. Elle avait un aura enchanteur dont la mélodie était agréable à entendre, un pouvoir sûrement tout aussi magnifique que ce qu'il était capable de ressentir et pourtant, elle s'inquiétait d'un léger coma ? Un rictus amusé étira ses lèvres et fit vibrer ses cordes vocales.

« Je n'ai aucun besoin d'instruments. Ce serait là une faiblesse dangereuse pour quiconque de dépendre de ce genre d'armes. »

Bien que le piano avait l'heureuse conséquence de quadruplé ses pouvoirs. Néanmoins, il s'était contrôlé. Il aurait pu, s'il l'avait voulu, simplement tué le vendeur, mais il n'y avait aucune raison à cela. Sous les ordres de Béryl peut-être – et encore – mais ici, il survivait. Le piano lui assurait seulement une défense de plus, mais ce n'était pas un risque à prendre. Encore moins dans un immeuble où son aura se trouvait troublé par des présences toutes plus puissantes les unes que les autres.

Il regarda le vendeur, son visage de nouveau impassible. Il n'avait pour lui aucune pitié, aucun remord, aucune sympathie. Il n'avait pour ses enfants aucun remord, aucune sympathie. Il vivait sans réellement vivre, privé de commandant, mais surtout privé de points de repère. Il n'y avait rien qui sonnait réellement familier. Le château de la Terre n'était plus depuis plusieurs millénaires, le royaume des Ombres n'était plus depuis quelques années. Il n'avait jamais réellement eu l'occasion de vivre une vie humaine. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était continuer. Continuer comme une musique qu'on oublie d'arrêter et qui tourne dans le vide jusqu'à ce qu'un jour peut-être la bande se casse...

« Le réveiller ? Il se réveillera. Si vraiment vous craignez pour sa vie. Un jour, bientôt, il ouvrira à nouveau ses yeux à ce monde. Il ne se souviendra plus ni de moi, ni de ce piano, ni de cette journée. Ce n'est pas qu'un mécanisme de défense, c'est une offense d'assurance. »

Son aura commençait à l'agresser. Non pas qu'il suivait son esprit, non, elle ne l'intéressait pas, mais sa présence était puissante. Il ne savait comment décrire – que ce soit en mots, en notes, en pensées – ce qu'il ressentait, mais c'était suffisant pour déployer son instinct de survie à son maximum.

« Renverser les effets de ce coma sans connaissances de ce qui le cause reviendrait à le tuer de façon beaucoup plus efficace qu'une de ces armes humaines. Je ne suis pas un guérisseur. »

Pouvait-il renverser les effets de sa propre musique ? Oui, mais pour cela il avait besoin de son piano. Pour la seule et simple raison que le coma avait été causé par lui. S'il avait utilisé ses pouvoirs seuls – et alors il n'aurait pu transporter le piano jusqu'à son appartement – il lui aurait été facile de le réveiller de par lui-même – non pas qu'il aurait plus accepté du moins. Il tourna les talons d'un coup sec, mais s'arrêta au seuil de la porte.

« Il n'y a aucun effet secondaire à mes comas. Je ne leur enlève plus leur énergie vitale désormais. Considérez son état comme un long sommeil aléatoire. »

Invité

Elle sourit légèrement. Elle observait toutes les réactions de son interlocuteur, son froncement de sourcil ne passa pas inaperçu mais elle ignorait comment le traduire, elle n'osait s'aventurer dans son esprit, elle le sentait puissant, mentaliste comme elle, un pouvoir lié à l'esprit était toujours plus dangereux qu'un simple pouvoir corporel, ils évoluaient plus vite, différemment, donnaient plus de puissance et parfois plus de folie, moins d'humanité. Quand on est tellement supérieur aux autres comment les considérer comme intéressants ou même importants ? Parfois les pouvoirs poussent à oublier l'importance primordiale de chaque vie humaine, aussi insignifiante soit-elle. Elle plongea son regard dans le sien et pesa soigneusement ses mots et la légère pointe d'ironie qu'elle y glissa. D'une certaine façon il lui faisait peur, d'une autre...pas vraiment. En fait il était différent, différent des mutants qu'elle avait rencontré, différent des gens qu'elle avait pu cotoyer, magnéto et les autres mutants qui souhaitaient parfois prendre la voie de la violence avaient des émotions, le Phenix en avait, lui semblait n'en avoir aucune, juste....comme un grand vide, il semblait vide, c'est ce qu'elle ressentait à ses cotés et cela l'effrayait.

"Ainsi vous êtes capable de plonger quelqu'un dans le coma mais vous ne comprenez pas vraiment ce qui le cause ? Et vous n'êtes pas capable d'inverser les choses ? Voila un pouvoir à la fois puissant et triste. Un pouvoir ne devrait jamais être irréversible, croyez-moi."

Son sourire dissimulait une profonde tristesse, quand son pouvoir s'était accru elle avait tué, démolécularisé, en fait, et elle aurait donné n'importe quoi pour avoir le don de remonter le temps et de changer cela.

"Qu'importe qu'il se réveille si c'est dans des années, vous avez le pouvoir de prendre des années de vie à un homme mais pas de les lui rendre ? Vous avez le pouvoir de faire couler les larmes d'une femme aimante ou d'un enfant mais pas de leur rendre celui qu'ils aiment ?"

Elle ne tentait pas vraiment d'humaniser la victime, elle se doutait qu'il s'en contrefichait, mais elle ne pouvait simplement laisser tomber. Il était sur le seuil de la porte et Jean ferma celle-ci d'un simple regard, sans pour autant la verrouiller. elle ne voulait pas entrer en conflit, juste lui faire comprendre que c'était important. Dans le même temps elle montrait une partie de son pouvoir, il sentait son aura elle le devinait, il en ignorait la force cela dit...Enfin elle l'espérait.
Dehors la terre continuait de tourner, indifférente à ce micro-drame, à cet homme étendu à même le sol, à cet échange de regards, à ce bras de fer silencieux et discrets. Dehors la rue croulait sous le bruit des voitures, les rires des enfants ou les paroles de gens au téléphone, heureux, malheureux, aucun ne se préoccupait de ce petit magasin de musique, aucun ne pouvait voir le gérant, aucun ne pouvait deviner ce qui se jouait, bien plus que la vie de cet homme, une victoire et une défaite. Mais Jean ne tenait pas à gagner pour gagner, elle aurait perdu si elle avait pensé que cela pourrait aider l'homme étendu sur le carrelage froid de la boutique. Mais cela aurait-il la moindre incidence ? Quoiqu'il arrive cela changerait-il quelque chose ? Après tout, quelle obligation avait-elle, puisqu'elle n'était arrivée là que par le plus grand des hasards, ce vendeur ne lui était rien, que se souciait-elle de lui ? Elle reconnaissait dans ces pensées si pragmatiques, si déshumanisées, le flegme du Phénix, sa force et sa faiblesse.

[C]

Invité

S'il avait eu plus de libre-arbitre, peut-être aurait-il laisser sa colère déferler comme une onde musicale. Après tout, pour un humain normal, cela aurait pu paraître comme une insulte. Il pouvait le réveiller, mais ne le voulait pas et ne comprenait pas pourquoi la femme insistait pour la vie de quelqu'un qu'elle ne connaissait visiblement pas. Le Général cilla lorsqu'une onde puissante se fit sentir dans toutes les pores de son corps. Il la sentit le traverser, puis atteindre la porte qui se referma instantanément. Elle avait un pouvoir sur la matière lui permettant de bouger les objets. Par réflexe, dès que la porte s'était refermé, sa lame était apparue dans sa main. Une lame qui semblait fait de glace, avec une garde qui se finissait avec une lame en forme d'éclair. Le réel matériel dans lequel était fait l'arme était inconnu. Il aurait pu sembler menaçant, mais ses bras étaient toujours le long de son corps et son épée pendait au bout de son bras. Il avait simplement s'agit d'un réflexe, rien de plus, il n'avait pas l'intention de se battre – pas encore – et ne ressentait pas l'envie de bouger. Il se mouvait lentement et avec agilité d'habitude, mais on pouvait y voir un reste de mécanique, comme s'il se déplaçait à la manière des robots, des marionnettes. Il tourna son regard vide vers Jean.

« Jean...c'est ça ? »

Question rhétorique posée par une voix pourtant si douce mais qui sonnait comme si l'être parlant n'avait plus d'âme. Il s'était seulement renfermé avec le temps, enfermant en lui toute émotion, toute réaction humaine. Il ne restait de lui que très peu de choses pouvant transparaître à l'extérieur de son corps et personne dans ce monde ne pouvait lui redonner ce qu'il avait perdu. À moins que ses compagnons ne le rejoignent, mais les chances étaient minces.

« Cet homme n'est aucunement de votre connaissance. Qu'en avez-vous à faire de sa famille ? De sa femme ? De ses enfants ? Que savez-vous de leur vie ? Que savez-vous de leurs désirs ? Pouvez-vous être certaine que cet homme aime sa famille, que sa femme aime cet homme, que ses enfants aime leur père. Êtes-vous réellement certaine que des gens pensent qu'il vaille la peine qu'on le réveille ? »

Son ton était à la sacatto, s'arrêtant à chaque point comme s'il assénait des coups de marteaux à un rythme régulier.

« Je n'ai aucune envie de gaspiller de l'énergie pour réveiller un humain. Il ne peut mourir dans cet état, quelle chance. Alors voulez-vous, laissez-le se réveiller de par lui-même. Ou risquez-vous à le réveiller vous-mêmes puisque vous me semblez puissante, mais quand je parlais d'ignorance, je parlais de vous. Vous ne connaissez rien de mon pouvoir et de ses effets. Le renverser avec les vôtres qui semblent différents des miens pourraient probablement le tuer. À moins que vous n'ayez de la chance. »

Il se tut, car il n'aimait pas parler, car il avait trop parlé et parce qu'autant de paroles en peu de temps le fatiguait.

Invité

"Je ne le connais pas en effet, pas plus que vous. Je n'ai pas plus d'interet à le sauver que vous à le plonger dans ce coma. Cela ne vous apporte rien, il n'est pas menaçant pour vous. Après tout est question d'humanité. Je me refuse à rester sans agir face à une telle action, cela me mettrait mal à l'aise vis à vis de moi-même. J'aurais du mal ensuite à me regarder en face, comme disent les gens. Quoique l'expression soit assez peu réaliste."

Elle avança vers lui, lentement, nullement menaçante.

"Vous l'avez dit, je suis puissante, mais je n'ai pas vraiment envie de me battre aujourd'hui".

En elle le Phénix bouillait lui d'impatience de combattre, elle le calmait de son mieux.

"Cet homme ne vous est rien, cela ne vous coutera rien de le réveiller, qu'importe qu'il soit un homme bon ou non il ne mérite pas une telle punition. Se voir voler une partie de sa vie c'est une sanction trop lourde pour l'imposer à quiconque volontairement."

Elle l'observait, il semblait si peu humain, ses cheveux blancs, son costume étrange, moins que celui du chocolatier qu'elle avait croisé l'autre jour mais tout de même, son regard froid, son arme bizarre et sans nul doute mortelle le cas échéant. Elle aurait aimé pouvoir partir et laisser cet homme à son piano et l'autre dans son coma mais elle avait une notion du bien et du mal trop bien ancrée en elle, elle ne parvenait pas à ne pas s'en soucier, elle ne parvenait pas à se dire que tout irait bien pour lui et qu'elle ne pouvait rien y faire.

[C]

Invité

Spoiler:

Zoisite l'avait regardée longuement sans réagir. Cette femme, en plus de se permettre un sermon que peu d'humains n'auraient osé lui servir, sonnait comme quelqu'un qu'il connaissait et chérissait. Les deux bras de chaque côté de son corps, son regard vide était partit dans le vague. Il y avait si longtemps maintenant qu'il avait entendu ce genre de discours sur l'humanité. Il fronça les sourcils. Il n'était pas là. Ils ne l'étaient pas non plus. Il était le seul Général a avoir trouvé son chemin vers cette ville, ou plutôt à avoir perdu son chemin. Il revint à la réalité avec grande difficulté. Un sourire provoquant fut la seule chose de vivant que l'homme fut à même d'esquisser.

« Cette conversation fut intéressante, pour autant que la signification des mots soit la même dans nos deux cultures. »

Il fit disparaître son arme et son regard tomba un moment sur le vendeur. Il savait au fond de lui-même que s'Il était là, il se serait probablement fait sermonner, puis ordonner que ce pauvre humain sans défenses soit relâché de son emprise. Son regard s'assombrit et s'attrista autant que lui permettait son absence d'émotions. Il s'était fait avoir, mais ce n'était pas totalement la faute à Jean. Après tout, elle avait simplement parlé. De beaux discours évidemment et des discours tout aussi inutiles qu'ils étaient bien faits. Pourtant, ces mots avaient résonné en lui. Parce qu'ils étaient l'écho de ce que son propre maître aurait pu lui dire. C'était le genre d'Endymion ce genre de platitudes enflammées sur la beauté de l'être humain et son droit de rester en vie, même s'ils étaient des créatures inférieures.

« Vous apprendrez peut-être un jour à vous mêler de ce qui vous regarde. Il est dangereux de venir fouiner dans les affaires d'autrui. »

Son regard ne lançait aucune menace, si ce n'était celle de se voir aspirer par le vide de ses yeux. Il s'approcha d'elle, faisant claquer ses bottes sur le plancher de bois, puis eu un dernier sourire.

« Votre puissance me semble infernale. Si vous êtes si héroïque que vous me le montrez, j'espère pour vous que jamais cette puissance ne se retournera contre cette planète. Sinon vous me verrez probablement sourire dans un coin de votre tête. »

Il s'inclina, puis commença à se brouiller avant de disparaître complètement. Il était apparut sur le banc de son piano. Il ne savait pas encore. Le réveillerait-il ? La voix de son maître lui disait de le faire, mais la voix de sa solitude lui disait de se laisser aller. Personne n'était là. Ni pour lui, ni pour l'arrêter.

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