Le Prince, ou la cruauté cachée des films Disney .[Mikan]

Le Prince s'ennuyait. Il avait emménagé dans un bel appartement, tout beau tout neuf, tout petit, qui devait à lui seul faire la taille de la chambre du Prince au manoir de la Varia, et puis il n'y avait plus Lussuria pour lui faire à manger ou pour lui faire couler un bain, et puis il n'y avait plus personne à embêter. Alors le Prince était sorti voir un film. Il se fichait pas mal de ce qu'il pouvait y avoir... Attendez, en fait, pas vraiment. Il avait repéré l'affiche "Vivez la saga Twilight sous forme de marathon ! Les trois films diffusés en continu, une journée de pur bonheur !". Finalement, il savait ce qu'il n'allait pas voir. Et puis il avait repéré une foule de paysans et leurs mioches faire la queue. Plus particulièrement, une petite fille qui tenait la main de sa mère et qui portait une tenue de princesse. Le Prince dévisagea sans gêne l'enfant. Peuh, son diadème à lui était bien plus beau ! Puis l'enfant le regarda et ouvrit de grands yeux en repérant la tiare sur la chevelure royale. La mère referma son emprise sur son enfant quand elle aperçut le couteau dans la main du Prince. Personne ne regardait comme ça le Prince ! Bien décidé à lui faire regretter ce regard impertinent, le Prince fit un grand sourire à la caissière quand ce fut son tour. La paysanne frémit légèrement. Succombait-elle au charme fou du Prince ? Ou de l'éclat diabolique de son regard ?

-Euh... Oui ? C'est pour quel film ?

Tch. Elle parlait anglais. Elle ne pouvait pas parler la langue du Prince ? En plus, elle avait un ton terrifié. Le Prince était ravi. Son aura meurtrière pouvait donc être détecté par les manants. De son ton le plus poli-mais-menaçant, il répondit dans un anglais courant.

-La même chose que la petite devant. Ushishishi !Si vous vous dépêchez, le Prince sera peut-être de bonne humeur...

La pauvre fille était si terrifiée qu'elle lui donna la place sans lui donner le tarif. Le Prince passa sa langue entre ses dents. Les regards apeurés étaient un spectacle sûrement aussi intéressants que ceux de Mammon qui utilisait ses pleins pouvoirs.
Le Prince donna son ticket à l'ouvreuse, qui regarda le papier d'un air surpris, puis le Prince, puis le papier, avant de lancer d'une voix étonnée

-Salle deux, à l'étage.

Ne lui accordant pas un regard (pas qu'elle l'aurait remarqué, de toute façon, avec cette frange qui cachait le regard princier), Belphegor se dirigea vers l'escalator. Hors de question de faire le moindre effort supplémentaire. Se glissant dans la salle, il repéra la gamine et posa son postérieur royal à côté d'elle. La mère n'avait rien vu. De sa voix fluette, l'enfant murmura

-Toi auchi tu t'es déguijé pour le film ?

Tch. Que cette enfant parlait mal ! A trois ans, le Prince parlait correctement trois langues différentes. Il répondit d'un ton amusé, cherchant si la gamine valait le coup de salir un couteau.

-Non. Je suis un prince, un vrai ! Pas comme toi. T'es bien trop laide pour être une princesse.

Voyant les larmes monter aux yeux de la gamine, il soupira. Le Prince commençait à avoir la migraine, alors il ne voulait pas l'entendre hurler. La seule musique de fond qu'il aimait était constituée de hurlements de terreur. Saisissant le catalogue du cinéma qu'elle tenait, il se servit de ses couteaux pour lui tailler une fleur. La petite, ravie, bâtit des mains et se tourna vers l'écran qui commençait à s'assombrir. Sa mère n'avait rien vu.

***Après le film***

Le Prince était furieux. A-bso-lu-ment fu-ri-eux. Il s'était fait avoir en beauté, sur ce coup. Plus jamais il n'irait voir le même film qu'une gosse de cinq ans. La princesse et la grenouille ! C'était ridicule ! Pourquoi la Princesse devenait une grenouille après avoir embrassé le Prince/Grenouille ? La logique était qu'elle n'était pas une vraie princesse. Mais le Prince avait fait la douloureuse expérience qu'embrasser une grenouille, quelque soit la pureté de son rang, ne changeait rien. Si, ça changeait quelque chose, en fait : ça en devenait douloureux. A devenir fou. Dans son cas, il l'était déjà, fou, alors ça allait.
Se souvenir augmenta sa migraine. Ushishishi, il devait se défouler ! Repérant un pauvre arbre inoffensif, juste devant la sortie, il se mit en tête de le changer en cactus. Entendant des pas derrière lui (donc quelqu'un qui avait décidé de ne pas faire demi-tour en voyant un mec essayer de trucider un arbre), il s'arrêta, se retourna vers la jeune fille et fit son éternel sourire du chat du Cheshire.

-Ushishishi... Je peux t'aider, gamine ?

[H]

Invité

Mikan soupirait. Cela faisait deux mois qu'elle était ici et elle ne savait pas quoi faire. Elle avait déjà visitée tout l'immeuble et les alentours. Que se soit la mairie, l'hôpital, le parc ou encore le cinéma. … Tiens, elle n'y avait pas pensée. Peut-être qu'il y avait un film bien qui passait en ce moment. Prenant son porte-monnaie et ses clés, elle sortit de l'appartement en direction du centre-ville.
Elle arriva trente minutes plus tard au cinéma et entrant elle vit qu'il y avait une petite file d'attente. Elle regarda les films qu'il y avait à l'affiche et hésita entre Twilight, elle s’ennuyait peut-être mais une journée entière elle pouvait pas, et Super 8. Mais à ce moment-là, elle vit une autre affiche et rien que pour retomber en enfance, elle alla le voir. Quand se fut son tour au guichet, elle demanda une place pour « La Princesse et la grenouille ».
Quand elle arriva dans la salle, celle-ci était surtout remplie de jeunes enfants, que se soit filles ou garçons, déguisés en princes ou princesses. Alors que je cherchais une place qui n'était pas tout devant, elle vit un jeune homme tendant une rose de papier à une enfant. Celui aussi avait l'air d'être dans le thème du film avec sa couronne sur la tête. Elle ne continua pas dans ses pensées et s'installa vite fait sur une place, alors que la salle s'assombrissait et que le film commençait.

**Une heure trente plus tard**

Elle ressortit de la salle surprise. Si elle avait su comment cela allait se terminer, elle aurait choisi Twilight. Oh bien sur, elle n'était pas idiote, ou moins que tout les monde pensait, mais elle savait que cela allait se terminer comme ça. Seulement elle n'aurait pas du, cela lui rappelait trop … Enfin elle n'allait pas y penser. Elle commençait à partir en direction de son appartement, quand elle entendit du bruit. C'était comme si quelqu'un frappait sur quelque chose. En retournant d'où elle sortait, elle repéra un jeune homme frappant sur un pauvre arbre qui n'avait rien demander.
Quand il se retourna et lui parla, elle le reconnu de suite. C'était ce jeune dans la salle qui lui aussi avait une couronne. Mikan vit qu'il attendait quelque chose et mit trois bonnes minutes à se rappeler se qu'il avait dit.

- Et bien … etto … j'ai entendu du bruit et … et je suis allée voir.

Le Prince eut un regard menaçant. Et bien qu'on ne voie pas son regard, ce qui pouvait s'avérer assez problématique quand on fait un regard noir à quelqu'un, ou encore les gros yeux, ou encore qu'on essaie de DORMIR, le Prince avait développé la technique ultime de "l'aura trop méga menaçante de si tu m'approches t'es mort", et il n'hésita pas un instant à l'utiliser. La gamine n'était pas Froggy, elle aurait bien évidemment peur. Peut-être même qu'elle se ferait dessus. Le Prince fronça le nez à cette idée. Il ne tenait pas à être présent pour ça.

-Ushishishi, gamine, je doute que tu sois une écologiste à 100%, alors laisse le gentil garçon que voilà massacrer l'arbre plutôt que ton mignon petit corps frêle, veux-tu ? Tu as entendu du bruit et il faut aller voir ? On ne t'a pas appris qu'il faut éviter de rentrer quand on entends du bruit ? La dernière fois que j'ai entendu du bruit dans la chambre du Boss...

Bel frémit rien qu'à cette pensée. Oui, bon, Prince ou non, il y avait des choses qu'il aimerait éviter de voir. Et il avait tout de même la courtoisie de ne pas finir sa phrase devant une gamine.

-Oublie-ça, veux-tu ? Apprends juste que entendre du bruit implique en général qu'il faut fuir, pas venir. Tu ne dois pas fonctionner comme tout le monde, petite. Tu dois être plus lente, plus stupide. Ushishishi, le Prince aime les paysans stupides, il a l'air encore plus intelligent auprès d'eux !

D'ailleurs, ledit génie réalisa soudain quelque chose. L'accent de la fillette. Ce n'était pas un accent subtil, une pointe d'exotisme, non, ça tenait plus d'un massacre de la langue de Shakespeare par quelqu'un qui avait appris l'anglais à l'école. Changeant de langue, il passa directement au japonais, un japonais pur, fluide, aussi naturel que l'anglais. Après tout, il était un Prince, alors...

-Dis-moi, la paysanne... Le Prince a remarqué des intonations japonaises dans ta voix. Le Prince est un génie, tu ne peux rien lui cacher. Que fabriques-tu ici ? Les Etats-Unis, voilà un lieu dangereux pour une enfant... Ushishishi ! Même Froggy ne pourrait pas s'en sortir tout seul ici ! Il est si mignon qu'il se ferait agresser au coin de n'importe quelle rue. Ushishishishi ! Oui, il serait assez idiot pour ça ! Mais j'aimerais bien voir la tête des agresseurs quand ils comprendront que petit un : ce n'était pas une fille et petit b : ce n'était qu'une illusion ! Ushishishi !

Partant (pour changer) dans un délire total, le Prince ne cessait pas de réfléchir pour autant. Et une idée, peut-être sordide, peut-être pas, lui traversa l'esprit, lui faisant l'effet d'une douche froide. Il prit un de ses couteaux sorti de Dieu-Lui-même-ne-sait-pas-où et le posa sur la gorge de la fillette, reprenant son aura meurtrière.

-Depuis qu'il est devenu le Decimo, Sawada se mêle souvent de ce qui ne le regarde pas... Ce n'est pas lui qui t'envoies vérifier comment je réagis au massacre, n'est-ce pas ?

[J'ai mis du temps, gomen ^^' ]

[C]

Invité

Après avoir dit cette phrase, Mikan se figea. Bien qu'elle ne voyait pas les yeux du jeune homme devant, caché par une frange, elle sentait bien son regard noir sur elle et son aura menaçant. Je crois que j'aurais pas du aller le voir, pensa t-elle. Elle fut tirée de ses pensées quand il commença à parler.

- Ushishishi, gamine, je doute que tu sois une écologiste à 100%, alors laisse le gentil garçon que voilà massacrer l'arbre plutôt que ton mignon petit corps frêle, veux-tu ? Tu as entendu du bruit et il faut aller voir ? On ne t'a pas appris qu'il faut éviter de rentrer quand on entends du bruit ? La dernière fois que j'ai entendu du bruit dans la chambre du Boss...
Mikan ne comprenait rien à ce qu'il racontait. La chambre de son Boss ? Parce qu'il avait un Boss ? Donc il était haut placé.
- Etto …

Mais elle ne put placer une phrase qu'il continua son monologue.
- Oublie-ça, veux-tu ? Apprends juste que entendre du bruit implique en général qu'il faut fuir, pas venir. Tu ne dois pas fonctionner comme tout le monde, petite. Tu dois être plus lente, plus stupide. Ushishishi, le Prince aime les paysans stupides, il a l'air encore plus intelligent auprès d'eux !

Si elle avait su, elle aurait fuit, mais trop tard maintenant.
Et puis elle n'était pas stupide ! …. Ou juste un peu. De toute façon, elle se mettait toujours dans des situations bizarres, voir catastrophiques. Comme le moment où elle était allée chercher le médicament d'Hotaru … Mauvaise idée ! Ne pas penser à ça.
- Dis-moi, la paysanne... Le Prince a remarqué des intonations japonaises dans ta voix. Le Prince est un génie, tu ne peux rien lui cacher. Que fabriques-tu ici ? Les États-Unis, voilà un lieu dangereux pour une enfant... Ushishishi ! Même Froggy ne pourrait pas s'en sortir tout seul ici ! Il est si mignon qu'il se ferait agresser au coin de n'importe quelle rue. Ushishishishi ! Oui, il serait assez idiot pour ça ! Mais j'aimerais bien voir la tête des agresseurs quand ils comprendront que petit un : ce n'était pas une fille et petit b : ce n'était qu'une illusion ! Ushishishi !

Des intonations japonaise ? Tiens en parlant de ça, elle n'avait pas remarquée qu'elle parlait en japonais et non en anglais. Et puis elle faisait ce qu'elle veut. Si elle voulait être aux États-Unis, elle y allait, point barre.
Elle se rendit qu'on que c'était la deuxième fois qu'il se nommait « Le Prince ». C'était un délire ou s'en était vraiment un ? Non parce qu'il se dit un génie, mais un génie devrait savoir qu'après le un c'est deux et qu'avant b c'est a.
- Prince de génie, mon œil. Prince stupide, oui. Marmonna t-elle.

Puis l'attitude du jeune homme changea complètement, comme s'il avait eu une pensée dérangeante. Elle se retrouva donc avec un couteau sous la gorge. Sur le coup, elle pensa qu'il avait entendu ses paroles et quand elle s’apprêta à s'excuser, il lui coupa la parole.
- Depuis qu'il est devenu le Decimo, Sawada se mêle souvent de ce qui ne le regarde pas... Ce n'est pas lui qui t'envoies vérifier comment je réagis au massacre, n'est-ce pas ?

Mikan devint livide à ses paroles. Massacre ? Comme dans tuer tout le monde ? Mon dieu, mais d'où il sortait ?
Et puis c'était qui se Sawada ? En tout il n'a pas l'air d'être apprécier, le pauvre.
- Decimo ? Ça … ça veut di … dire qu … quoi ? Et qui est-ce ... ce Sawada ?

Le Prince était quasiment sûr qu'elle avait marmonné quelque chose quand il avait fait sa théorie sur Froggy-qui-n'est-pas-une-fille-mais-presque. Mais sa réaction face à l'évocation de Sawada avait été intéressante... Soit elle était une menteuse hors pair, sois elle ne le connaissait pas. Et visiblement, elle n'avait pas l'air d'être au courant de l'affaire du Manoir.

-Decimo, idiote. Decimo, Juudaime ! Et Sawada est un fouteur de merde professionnel, le roi des gens qui fourrent leur nez où ils ne devraient vraiment pas... Bon, le Prince va faire comme si tu ne mentais pas, mais méfie-toi, gamine, si j'apprend que tu as le moindre lien avec lui, le Prince te traquera jusqu'à l'autre bout de la Terre s'il le faut pour te tuer. Ushishishi, mes pauvres couteaux commencent à s'ennuyer... Si tu as un quelconque lien avec les Millefiore, les Vongola, les Cavallone, je me fous que tu sois alliée ou ennemie, je te trancherai ! Ushishishi, le Prince a passé un diplôme de chirurgien, il sait parfaitement où cisailler...

De ses mains glacées, il passa ses doigts sur le cou de la petite, nommant les veines et artères qu'il touchait.

-Ici, par exemple, c'est la carotide. Il suffit que ma lame t'effleure pour que tu meures... Si j'appuie fortement ici quelques secondes, tu perds connaissance. J'y reste appuyé, tu meurs.

Le Prince repensa à la période où il avait passé son diplôme. Se lever, aller en cours, c'était plutôt gavant, obéir à un professeur aussi (mais son institutrice faisait encore plus peur que le Boss. Nota bene : ne jamais énerver une femme qui tient un scalpel), mais tous les midis, il retrouvait Froggy qui passait un diplôme en effet spéciaux, et ils se faisaient des batailles de nourriture/couteaux/illusions en mangeant les bentôs de Lussuria. C'était le bon temps.

-Le jour où cet enfoiré de Froggy m'a chouré mon sushi à l'ootoro, j'ai bien failli le buter...

Oui, le Prince venait de parler à voix haute, sans le remarquer. Au moment où il prononça le surnom de la grenouille, sa voix flancha légèrement, mais il se reprit vite. Regardant la gamine, qui n'avait évidemment pas pu suivre ses pensées, il se mit à rire et ajouta.

-Shishishi, gamine, ne vole jamais la nourriture des autres, c'est vraiment mal. Tu risquerais ta vie. Et sois heureuse, le Prince t'a donné un conseil gratuit. Pas comme cet enfoiré de Mammon qui faisait payer pour finalement dire une phrase pourrie entendue dans un film à l'eau de rose...

Changeant de conversation comme de chem... Bon, le Prince ne portait pas de chemise, mais un simple t-shirt qu'il avait depuis au moins une semaine, donc, changeant de conversation comme Squalo d'humeur, il regarda la petite.

-Dis-moi, et si tu fais le jeu débile de répondre "moi" je te tue, bref, tu n'aurais pas vu un mec qui me ressemble mais avec un sourire de cheval, un rire répugnant, une chevelure de paille...

Le Prince regarda son corps amaigri. Bon, il fallait bien l'avouer...

-Et avec quelques kilos de plus, passer ? Shishishi, le Prince a perdu son frère et il a deux trois trucs à régler avec lui...

Le Prince serra les poings au point d'en faire trembler le couteau qu'il tenait (mais qui n'était plus sur la gorge de Mikan, qu'il avait relâchée au moment où il l'avait innocentée). Oui, il avait des choses à régler. Du genre de s'assurer que Siel ne soit plus qu'un tas de poussière.

[C]

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