Un nouveau jouet (Magnus)

*This is so great !*

Rémy s'étira longuement, paressant sur la plage, à moitié nu, ses vêtements déposés près de lui. Il s'était payé une petite journée tranquille et malgré le froid, il ne pouvait s'empêcher d'être bien. Évidemment, pour les gens qui passait près de la place, il devait paraître comme un énergumène, mais ce ne serait pas la première fois. Effectivement, le mutant était habitué. Éh oh ! C'est Gambit quand même ! Pas n'importe lequel de ses chouinards, alors les regards, il n'en avait cure. Qu'ils le regardent tous ! Il était beau, il était attirant, il avait du sex-appeal, alors qu'ils en profitent. Il n'y fit donc pas attention, regardant le ciel comme s'il s'agissait de la plus belle chose au monde. Ce qui était presque le cas. Il adorait la place, il adorait la mer. Malheureusement, un visage apparut dans le ciel, faisant sombrer son cœur dans ses talons. Évidemment, le visage n'était pas 'réellement' apparut, c'était plutôt sa tête qui s'était plongée dans ses pensées.

Marie...Sa Malicia. S'il y avait bien quelqu'un qui lui manquait dans cette vie civile, c'était cette femme. Lui, le connard ne s'étant jamais lié, il s'était fait avoir par une fichue gamine. Cette femme l'avait toujours attiré et l'avait fait emprunter des chemins qu'il n'aurait probablement jamais empruntés autrement. Soupira, il roula sur lui même pour se relever et commença à se rhabiller. Ça y était, il avait perdu l'envie de se faire dorer au soleil. Direction...maison.

Traînant des pieds et replaçant son bâton rétractable contre ses hanches, il erra un moment sans but, la tête légèrement sur le côté, l'humeur dans les talons. Elle était allé rejoindre son cœur. Soupirant encore, il regardait autour de lui. C'était tout près de chez lui, il connaissait cet endroit. Il ne s'était jamais approché du 109 auparavant et maintenant il y vivait. Il avait toujours apprécié les États-Unis, peut-être parce que cet endroit lui ressemblait un peu.

En marchant, il remarqua un bâtiment éloigné, plus près de l'eau, moins près de la civilisation, grand, somptueux et soudainement extrêmement attirant. Le voleur en lui venait de se réveiller – ou plutôt ses pensées sombres s'étaient éteintes – et ses pas voulaient irrémédiablement se diriger par là. Il s'y approcha, cherchant les rues pour réussir à atteindre son but, puis finit par grimper les toits pour prendre un raccourci, refusant de laisser l'établissement disparaître à sa vue. Il sautait, courait, un sourire sur les lèvres et un nouveau but. Tellement loin le temps où il faisait ça sous la surveillance de son père adoptif.

Il s'arrêta devant le bâtiment et analysa ses défenses. Adroit, intelligent et surtout habitué et mutant, l'homme réussit à les passer sans trop de difficulté, manquant néanmoins se casser le cou en trébuchant. Il était tout de même rouillé, mais pas assez pour déclencher une alarme extérieur. Il évitait les caméras comme un professionnel – ce qu'il était – puis grimpa le mur le moins complexe du bâtiment afin d'atteindre le toit. Il ne savait pas vraiment s'il allait voler quelque chose à ce château, mais c'était surtout pour le simple plaisir de ressentir cette adrénaline dans ses veines. N'importe quel humain se serait probablement tué à faire ce qu'il faisait, mais pour lui, c'était un jeu. Il pariait sa vie à chaque respiration.

Lorsqu'il sauta finalement sur le toit après avoir grimpé, il entendit un bruit qui le fit se retourner, une carte chargé d'énergie biokinésique dans la main.

Il aspira de nouveau l'énergie de la carte dans son corps et la rangea dans une poche de son manteau lorsqu'il vit la femme devant lui. Il haussa un sourcil, puis regarda les alentours. Il avait du manqué quelques détails pour qu'on le repère aussi rapidement. Il avait comprit par ses félicitations que ses prouesses avaient été observée. Ainsi donc était-il plus rouillé qu'il ne l'avait d'abord cru. Ce qui était une mauvaise chose pour son égo, mais une bonne chose en soi. Ainsi savait-il qu'il allait devoir recommencer l'entraînement. Même si ce ne serait pas sous la tutelle de Charles Xavier ou de son père, même si ce serait en solo. Il avait l'habitude tout de même, à la seule différence que maintenant le fantôme de ses coéquipiers et d'une en particulier, le hantait avec acharnement.

« Je ne savais pas que l'on pouvait complimenter et faire du sarcasme dans la même phrase sans avoir l'air totalement idiot. »

Remarqua-t-il d'un ton assez moqueur en enfonçant ses mains dans les poches de son manteau.

« Mais j'y penserais la prochaine fois. Malheureusement, pour moi, les portes ont toujours eu un côté assez anodin et ennuyant. J'allais cogner je vous assure. Simplement pas à la porte principale. »

Il serait probablement entré sans cogner en fait, mais ce détail la femme n'avait pas besoin de le savoir. Il eu un sourire confiant et provoquant. Néanmoins, il restait agacé par les défenses de cet endroit, ce qui le poussait à revenir ou bien à poser des questions. Ça l'intriguait et le voleur qui était en lui ne pouvait s'empêcher de répondre à ce défit involontaire que lui avait lancer ce qui semblait être la propriétaire des lieux.

« Je dois d'ailleurs vous féliciter en retour. Jamais je n'ai vu bâtiment capable de me repérer si vite. Je n'en connais qu'un et pourtant je suis déjà parvenu à passer outre la surveillance. »

Il n'ajouta pas qu'il lui avait fallut pour ça démolir une bonne partie du matériel que Charles Xavier avait laissé sur le terrain pour protéger l'institut.

« Gambit, enchanté. »

Il n'y avait pas encore de confiance, donc son nom resterait dans le fin fond de sa tête pour le moment. Elle était belle néanmoins. Attirante dans le genre de femme qui résistait et qui ne se contentait pas du rôle de la mère au foyer. Ce genre de femmes l'impressionnait toujours, mais surtout l'intéressait. Heureusement, le malheur de Malicia l'empêchait de jouer les coureurs auprès de cette nouvelle connaissance.

« Voleur et testeur de sécurité, à votre service. »

À lui de plaisanter un peu.

Helen sourit à ses félicitations et s'avança légèrement. Elle avait aperçu une vague lueur mais elle avait disparue sans qu'elle sache vraiment ni où ni comment, ni d'où elle sortait d'ailleurs.

"Helen Magnus, et j'avais justement besoin d'un testeur de sécurité. Par contre pour le vol, je crains que vous ne soyez déçu. Le Sanctuaire a, certes des équipements de qualité et que j'ai payé un certain prix, mais ils sont lourds, encombrants, m'ont été livrés avec une grue et ne valent rien si vous ne trouvez pas un scientifique pour en comprendre l'utilité. Bref le cauchemar des voleurs. On a bien un écran plat dans le salon, mais c'est là tout ce qu'un voleur seul pourrait emporter, à moins que sa force ne soit surhumaine."

Elle était près de lui maintenant, souriant toujours et ajouta :

"Je vous fais visiter peut être ? Ou vous préférez tester nos sécurités internes également ?"

Il faisait un temps magnifique, le bruit des vagues en bas était apaisant elle était sur le toit de son sanctuaire, dominant la ville, quoique l'homme la dominait physiquement d'une bonne tête environ. Elle respira un grand coup, pas comme quelqu'un qui a peur ou semble chercher ses mots mais comme quelqu'un qui apprécie assez l'instant présent pour prendre le temps de le graver dans sa mémoire. Son comportement ne montrait donc aucune frayeur face à ce voleur avoué, d'autant qu'elle n'avait pas menti, peu de choses présentes au Sanctuaire n'avait la moindre valeur en dehors d'un marché très particulier et ici il ne semblait pas exister. Elle avait même dû renoncer à certains achats et se résoudre à faire construire les appareils par James.

Il haussa les épaules. Il ne disait pas qu'il aurait volé. Quoique l'écran plat était intéressant, mais même s'il avait pu trouver la force quelque part – il était un X-men après tout – il ne se voyait pas se promener jusqu'au 109 avec le butin de son pillage sur le dos. Ce serait comme porter une pancarte où il était écrit: « Arrêtez-moi je suis un voleur. » et Gambit n'en était pas à ce stade de la stupidité. Il eu un léger sourire. Tester son système de sécurité ? Lui qui ne faisait que plaisanter dans sa présentation. Quoique ce pourrait être un test intéressant, même pour lui. Il lui faudrait néanmoins ne pas utiliser ses pouvoirs, ne serait-ce que pour épargner les dépenses d'Helen Magnus.

Belle femme, beau nom, belles courbes. Tenons-nous-en au beau nom Gambit...pour ta propre sécurité. Il eu un petit sourire charmeur, plus par automatisme que par réel but de la charmer, puis perdit immédiatement son sourire, espérant ne pas avoir déclencher son charme hypnotique sans le faire exprès. Ça lui arrivait souvent ces temps-ci. Depuis qu'il était au 109...et depuis que Malicia ne cessait d'apparaître dans les nuages.

« J'accepte la visite. Je peux même faire les deux en même temps si vous le désirez. Néanmoins, pour tester vos défenses, j'aimerais bien savoir ce que j'ai pu manqué pour que vous arriviez si vite à ma rencontre. Je ne veux pas me vanter, mais ça m'étonne tout de même d'avoir été pris par quelqu'un de... »

Il s'arrêta un moment, puis la regarda en penchant la tête. Il devrait peut-être se montrer plus délicat. Ne serait-ce que par respect. Mais en avait-il du respect ? Qui était-il ? Rémy LeBeau, voleur émérite, menteur et coureur ? Ou Gambit, X-men à temps partiel, balance éternelle ? C'était une question qu'il n'avait jamais pu résoudre.

« Par quelqu'un tout simplement. »

Voilà qui était moins compliqué.

« Quant à vos affaires, ne vous en faites pas. Votre bâtiment ne m'a intéressé que par sa grandeur et son éloignement de la ville. Je sais reconnaître les établissements protégés. Je voulais simplement m'amuser. »

Quoique...n'importe qui aurait bien le droit d'appeler l'asile. Risquer de se casser le cou à chaque morceau de toit glissant n'était pas pour le commun des mortels un amusement euphorique. Pour Rémy, c'était des souvenirs, de l'adrénaline, des sourires et surtout des victoires.

« Et puis je me vois mal porter un écran plat dans toute la ville, lourd ou pas. »

« Ne vous en faites pas pour moi, les psychopathes je connais. Quoiqu'il aurait été réellement dommage que vous en faisiez partit. »

Une beauté mêlée à de l'intelligence ne devrait pas faire partit des criminels. C'était peut-être son idée macho de la chose, mais il préférait de loin voir les belles femmes du bon côté de la loi. La prison gâchait la majorité des femmes et voir se gaspiller ce genre de personne l'attristait. Puis, une partie de son discours attira son attention. Des gens avec des dons ou des aptitudes étranges qui pouvaient apprendre à les contrôler et à vivre avec. Il haussa un sourcil. Était-elle une espèce de professeur bis ? Le reste ne fit que le plonger dans la perplexité. Le professeur, les mutants ? Charles Xavier était ici ? Son cœur se serra légèrement.

« Par professeur, vous parlez de qui exactement ? »

Demanda-t-il soudainement plus sérieux. Il la suivit lorsqu'elle l'invita à commencer la visite, analysant la porte au passage. L'absence de serrure le fit sourire. Cette porte, si elle était verrouiller, n'offrait aucun défi pour lui, mais pour les voleurs normaux, c'était tout de même une sécurité supplémentaires dont se priver aurait été idiot.

« J'aime votre porte Mlle Magnus. »

Commentaire anodin s'il en est un. Il l'écouta présenter l'étage qui était autour de lui alors que son regard ne pouvait s'empêcher de tout regarder. Cet endroit lui donnait le vertige. Peut-être à cause que l'intérieur ressemblait très légèrement au style qu'avait Charles dans son Institut pour jeunes surdoués. Il n'était pas certain de vouloir pousser sa chance plus loin et continuer de se faire marteler par les souvenirs, mais il n'aurait guère été approprié de fausser compagnie à sa nouvelle connaissance de façon aussi rude.

« Vous savez, à moins que vous n'ayez une défense supplémentaire, ces fenêtres présentent un danger potentiel. Nous sommes en hauteur j'en convient, mais que ce soit pour un mutant ou un humain, il serait très facilement possible de grimper. À moins que ces fenêtres n'offrent aucune ouverture. Auquel cas le seul moyen d'entrer serait de briser la glace. Mais vous n'avez jamais penser à poser un système électrique sur toutes les vitreries ? Ça peut être expansif sans les bons contacts, mais toute créature essayant d'aller trop loin ou de s'infiltrer autrement que par les portes risque de ne pas aimer l'accueil. Si vous êtes pacifiste, il est possible de régler le voltage pour que ce ne soit pas mortel. »

Quoique si le voleur tombait, la chute le serait probablement, mais ça, c'était une leçon qu'on se devait tous d'apprendre. Le crime ne pait pas. Alors pourquoi continuait-il ? Parce qu'il n'était pas les autres et que le crime était tout ce qu'il connaissait avant Marie. Il préférait s'enfermer dans quelque chose de familier qui ne l'étoufferait pas.

Il fallait s'arrêter en entendant le nom de son ancien mentor, le regard dans le vide. Charles Xavier. Alors il était ici ? Pas loin ? Où habitait-il ? Il savait qu'il devait très certainement être dans le New Jersey pour être venu rendre visite à Helen Magnus, mais ça le surprenait de ne pas le savoir à son Institut. La dernière fois qu'il l'avait vu, avant d'atterrir dans cette époque, il venait de retrouver toute sa mémoire. Qu'est-ce qui s'était passé entre temps ? Était-ce un Charles du passé ou un Charles du futur ou un Charles du présent pour lui ? Il mis les mains dans les poches de son manteau en soupirant.

« Je le connais oui. Charles Xavier fut mon ennemi et mon mentor. »

Ça ne lui dérangeait pas de lui en parler. Ça faisait partit de son passé maintenant. Enfin, il l'espérait. Il la suivait toujours et écoutait. Évidemment, dit comme ça, c'est sûr que son idée était assez étrange, mais il aurait fallut qu'il sache auparavant que ce Sanctuaire offrait abri à plus que des simples mutants. Par ce qu'il entendait, il s'agissait plus de créatures que d'humains munis du gène X.

« J'imagine que si ce ne sont pas des humains avec capacités, ce peut être compliqué. Qu'hébergez-vous donc ici Magnus ? »

Il regarda la chambre. Ouh...il avait eu pire, il avait eu mieux. Il eu un petit sourire à ces souvenirs, puis regarda où elle lui pointait. Quelque chose dans sa phrase lui fit tourner le regard vers elle.

« Hum...comment savez-vous que je puis avoir des capacités si je n'ai montrer aucune d'entre elles ? »

Il eu un petit sourire joueur. Évidemment, il était curieux. Il ne se souvenait pas vraiment d'avoir utilisé ses pouvoirs pour grimper. Il avait peut-être fait exploser une caméra avec son énergie biokinésique, mais il avait tenté de le cacher de son mieux, essayant de faire en sorte que ça ne paraisse que comme un explosif normal. Ou peut-être assimilait-elle son agilité et sa force avec une quelconque aptitude...

« Oh et appelez-moi Gambit seulement. Pas de monsieur, ça me fait sentir vieux et ridé. » Il sourit. « Alors que je suis beau non ? »

Le tout servit avec un clin d'oeil. Il plaisantait.

Votre ennemi ? Je n'aurais pas cru qu'il put en avoir, il semble si affable.

Non qu'elle pensa réellement ce qu'elle disait, elle était adorable également et avait des dizaines d'ennemis, simplement parce que l'idéalisme n'était pas une bonne façon d'éloigner les ennemis, loin de là et elle en savait quelque chose.

"Nous hébergeons....tous ceux qui demandent asile, sans distinction de quelque sorte que ce soit."

Un léger sourire vint orner le visage de la scientifique. Sanctuary for all, ce n'étaient pas que des mots, des humains avaient vécu ici aussi, même si c'était plus rare. Elle se rappelait du Sanctuaire de son univers, empli de vie et de gens qui se promenaient s'aidaient les uns les autres, cette agitation lui manquait, ici elle ouvrait à peine et les couloirs étaient trop silencieux.

"Mais pour l'instant nous n'avons pas beaucoup de résidents. Vous les rencontrerez sans doute au Salon à cette heure, ou dans le parc intérieur, certains aiment s'y promener."

Sans compter Sally la sirène qui était sans doute sous le chateau dans l'immence ouverture vers la mer que Magnus avait fait construire, mais elle aimait la solitude et serait partie en voyant arriver Gambiut, inutile donc de parler d'elle.
Helen continua de descendre les escaliers.

"Je n'en étais pas sure, vous venez de le confirmer, cela dit le pluriel m'intrigue, il est rare que l'on voit apparaitre plusieurs capacités, sauf si elles sont plusieurs déclinaisons de la même habileté de départ."

Elle sourit et se retourna pour s'excuser.

"Navrée, je parle comme une scientifique, toujours est-il que, quelles que soient ces capacités, vous êtes le bienvenu."

Elle dépassa le palier des laboratoires, la sécurité était toute autre et l'on apercevait, entre autre, un scanner rétinien et d'autres appareils de sécurité high tech.

"Et Gambit donc, pas de monsieur, d'autant que je suis certainement plus vieille que vous, vous avez raison."

L'escalier aboutit enfin à un hall immense.

"Voila la porte d'entrée, pour la prochaine fois que vous viendrez nous voir. Le Grand Hall dessert ensuite la cuisine, mais le chef est bougon, évitez de le déranger sans une bonne raison, le salon où l'on accueille en général les visiteurs et quelques appartements, dont le mien. D'ailleurs, puis-je vous offrir une tasse de thé...Ou même de café si vous préférez ce breuvage ?"

Elle-même détestait cela, elle aimait la finesse du thé anglais, le café avait un gout atroce, agressif et sans intérêt, elle ne comprenait pas le besoin qu'avaient les américains d'en boire à tout instant.

Il rit. Oui. Vous avez bien lu. Il rit parce que la phrase d'Helen était somme toute quasiment candide. Quoique d'une certaine façon, elle avait raison. Charles Xavier était de ces hommes qui semblaient ne pas avoir d'ennemis à cause de leur façon d'être des plus humaine. Malheureusement, ce n'était pas toujours assez.

« Le professeur Xavier ne veut pas d'ennemis et ne fait pas exprès d'en avoir. Je faisais partit d'une ligue qui avait des idées contraires au sienne. Mon boulot: lui mettre des bâtons dans les roues à lui et ses gamins. Chez les mutants c'est ainsi. Certains veulent la suprématie du Gène X, d'autres veulent la paix dans le monde. »

Il haussa les épaules, comme si ce qu'il disait avait autant d'importance que le nombre de calories que mangeait la voisine du voisin de la voisine.

« C'est noté, je sais où trouver la civilisation dans ce manoir. Château en fait... »

Il regardait autour de lui et ça dépassait de loin ce que serait un simple manoir. Il aimait bien cet endroit, même si l'Institut restait un souvenir vivace dans sa mémoire. La même odeur, le même but. Simplement les résidents n'étaient pas que des mutants. Il la suivit dans les escaliers, souriant alors qu'elle commentait bien scientifiquement son propre commentaire.

« Ne vous en faites pas, j'ai l'habitude. Quant à mes aptitudes, disons que les mutants sont très certainement composé d'une manière différente des gens, créatures ou quoi que ce soit dont vous vous occupez. Disons que mes pouvoirs de mutants ne vont pas réellement ensemble. »

Il haussa un sourcil par la suite, mais ne commenta pas. Helen Magnus, plus vieux que lui ? Il la regarda de haut en bas. Il n'irait pas questionner son honnêteté, mais elle était décidément bien conservée si elle était plus vieille que lui. Réellement bien conservée.

« Je veux bien rester un peu. Pourquoi pas ? Maintenant que je me suis invité par le toit. Vous n'avez pas quelque chose d'un peu plus fort ? Sinon je ferais avec le thé. »

Il avait un sourire rayonnant.

« Et peut-être pourrais-je éclairer votre curiosité scientifique. »

Charles Xavier avait mentionné des divergences d'opinion et lui aussi parlait de gène X, en effet dans le Sanctuaire on avait le plus souvent affaire à des créatures et non des mutants, leur particularités étant ancrées dans leurs gènes depuis des générations, c'était même des races à part entière. Mais les deux avaient de nombreux points communs à commencer par al persécution et le racisme.

"D'un peu plus fort...Je dois bien avoir du Whisky, mais je suis navrée il est peu tôt pour que je vous accompagne avec une telle boisson. Venez"

Elle l'entraina vers le salon où dès leur entrée une jeune femme qui se cachait le visage derrière ses longs cheveux noirs les attendait, silencieuse.

" Bonjour Maya, je pourrais avoir un thé et un whisky pour le jeune homme ? Avec des glaçons je te prie."

Maya disparut et revint très rapidement avec le nécessaire et s'éclipsa plus rapidement encore.

"Ne lui en veuillez pas, elle est très timide, ce n'est pas à cause de vous."

D'autres arrivèrent dans le salon qui était vide à leur arrivée, Maya sans doute leur avait parlé du visiteur et, intrigués comme les jeunes gens qu'ils étaient presque tous, ils étaient venus le voir.

"Ah ! Gambit je vous présente Jack, Kelly et Michael, ce sont nos plus anciens résidents, enfin après James et moi bien sur, puisque nous avons fondé le Sanctuaire. Ils nous aident beaucoup. Maya est là depuis moins longtemps et vous ne croiserez sans doute pas Tim qui a encore du mal à sortir de sa chambre. Comme vous voyez nous ne sommes guère nombreux. Il reste John notre cuisinier qui sort rarement de son antre...Ce qui est une chance, il est d'une humeur massacrante du réveil au coucher."

Les trois jeunes gens discutaient entre eux, sans oser vraiment se mêler à la conversation mais s'avancèrent quand même pour saluer Gambit d'un bonjour timide et demander à Helen s'il allait rester.

"Eux aussi sont timides, ils ont tous eu du mal à gérer leurs aptitudes et ont été repoussés, depuis il leur faut du temps pour faire confiance. "

« Je comprend. Après tout ce n'est pas tout le monde qui prend les mauvaises habitudes des hors-la-loi. Merci tout de même de bien vouloir accéder à ma requête. »

Il n'était ni friand du thé, ni du café. Il préférait toujours ce qu'il y avait de plus fort et heureusement, il savait quand s'arrêter. Disons qu'il n'était pas homme à se saouler devant une femme, encore moins une femme ayant un certain charme. Il avait de la retenue. Heureusement pour lui.

En entrant dans le salon, il remarqua la jeune femme qui s'appelait Maya. Le moins qu'on puisse dire, c'était qu'elle était rapide pour disparaître. Il ne le prit pas personnel. Ça arrivait parfois que dans leur vie, certaines personnes ne se sentent pas à l'aise parmi les autres et Rémy le respectait. Il savait ce que c'était de ne pas appartenir à un monde ou une caste. Il savait ce que ça faisait d'être paria ou rejeté. Donc il ne fit que la remercier à voix basse, puis se tourna vers Magnus, son verre à la main, lorsqu'elle lui présenta trois autres résidents. Effectivement, comme elle disait, ils étaient peu.

Pas le moins du monde timide, il les salua chaleureusement, puis but une gorgée de son breuvage. De l'alcool de cette qualité, il y avait longtemps qu'il n'en avait bu. Il ne cala pas son verre malgré tout, sachant ses bonnes manières et se contenta d'une petite gorgée avant de déposer son verre sur une table. Il sortit ensuite des cartes de son manteau, commençant à jouer avec par réflexe d'habitude.

« En tout cas je vois qu'ils n'ont pas l'habitude de se tenir avec des gens. »

Il se demandait quelle était leur histoire alors qu'il choisissait un siège pour s'asseoir, jouant toujours avec ses cartes d'une main et buvant une autre gorgée de l'autre. Son regard ne regardait ni l'une ni l'autre de ses mains, mais examinait plutôt les plus anciens résidents.

« Donc vous n'êtes que sept dans cet immense établissement ? Ça doit pas toujours être évident retrouver vos résidents s'ils se décident à jouer à la cachette... »