Une corvée devenant... autre chose [suite d'une consult']

Ce RP est la suite de ce topic.

Après un petit séjour dans la bouche de métro puis dans le métro proprement dit - où une mémé céda sa place à Greg qui avait fait mine de vraiment souffrir énormément en restant debout -, le jeune homme blond et le médecin se retrouvèrent au centre-ville. En chemin, ils avaient discuté un peu de la profession d'enseignant, que House abhorrait, et il dut bien avouer que quand il avait été obligé d'enseigner, il avait tout fait pour dégoûter les étudiants, pour les envoyer se faire voir et pour surtout les démotiver en mettant bien le doigt sur leur incompétence... mais aussi que, bizarrement, ces andouilles avaient apprécié son cours. Et là, Gregory n'avait pas compris du tout pourquoi ça s'était passé comme ça.

Bref, le voyage en métro n'avait pas été trop ennuyeux et House avait décidé de ne pas trop insister pour essayer d'emmener son "patient" dans une boite de strip-tease. Ce serait pour une prochaine fois.

A présent qu'ils sortaient de la bouche de métro, les deux hommes marchaient, Greg claudiquant toujours, en direction d'une rue à proximité.

"Et à part les cours et l'université, il y a quoi d'intéressant dans votre vie?"

Ce n'était que de la curiosité. Purement et simplement. House ne voulait pas spécialement tout savoir de son interlocuteur, ça c'était ce qu'il faisait avec Wilson ou Cuddy, pour pouvoir par la suite lancer des rumeurs inédites et incroyables.

Tous deux arrivèrent bientôt devant ce pub électronico-automatisé et Greg entra devant Edward. Il n'était pas venu souvent ici, mais c'était un lieu assez sympa dans l'ensemble. Enfin, surtout les serveuses.

"Et donc, à présent, à vous d'essayer de me corrompre pour que je vous signe votre papier... Petit indice : j'adore le bourbon."

Ben oui, ils n'étaient pas là pour prendre un verre entre médecin et patient, il y avait là-derrière une raison bien plus profonde et délicate. Sans ce papier, Edward ne pouvait pas enseigner. Et sans avoir passé un bon moment, House ne signerait pas.

Invité

Si Edward méprisait la ville dans son ensemble, il était totalement dégoûté par le métro. Il détestait ce lieu où les gens semblaient tous habités par une étrange frénésie les poussant à se presser et se bousculer, à franchir allègrement les limites de l'incivilité. Il fut donc soulagé de constater qu'ils n'avaient que quelques arrêts de trajet, moins il en subissait mieux il se portait.

C'est peut-être à cause de ce dégoût que l'alchimiste profita de sa discussion avec le médecin pour se lancer dans une diatribe contre l'aveuglement de ses collègues, incapables de détecter la réelle beauté de ce monde. Ils enseignaient la biologie sans éprouver la moindre admiration pour la perfection de la nature. Edward comptait ouvrir les yeux des étudiants qu'il aurait en faisant régulièrement des apartés à ce sujet, convaincu que l'on ne peut briller que dans un domaine que l'on a appris à véritablement aimer. Il partagerait donc ce que lui-même aimait. La splendeur des strates géologiques et la richesse des informations qu'elles contiennent. La fabuleuse machinerie des interactions moléculaires se réalisant à chaque instant dans tout corps vivant, la chorégraphie inouïe nécessitée par l'accomplissement de chaque cycle cellulaire. L'incroyable légèreté de la structure osseuse des oiseaux, la fabuleuse organisation des insectes sociaux, l'extraordinaire complexité des organes sensoriels permettant la vision chez les vertébrés, l'étonnante stabilité de la symbiose entre algue et champignon formant le lichen, et autres merveilles évolutives. Evidemment, scientifique dans l'âme qu'il était, la beauté qu'il leur montrait venait de la capacité des sciences à l'expliquer, et non d'une beauté esthétique intrinsèque. Mais il ne voyait pas en quoi cela constituerait un quelconque problème.

Il écouta ensuite House parler de sa propre expérience de professeur, affichant un sourire amusé en imaginant sans trop de peine que le médecin avait tout fait pour rendre le cours insupportable. Il aurait bien demandé quelques détails pour mieux se représenter la scène et éventuellement piquer quelques trucs susceptibles de dégoûter les étudiants dont il ne voudrait pas dans son propre cours, mais l'arrivée à leur arrêt fut annoncé, et il fut temps de s'insérer dans la bousculade générale pour sortir du métro.

Une fois dehors, House bascula la conversation dans une autre direction, demandant au blond ce qu'il faisait de beau à part travailler à l'université. Une question toute bête... sauf que dans le cas d'Edward, il n'y avait qu'une réponse : la seule chose qu'il faisait dans ce monde, c'était chercher un moyen de le quitter pour rentrer chez lui. Il n'avait aucun loisir, aucune vie sociale. Même son travail importait peu à ses yeux : il ne bosserait à l'université que pour mener ses recherches. Cependant, il pouvait difficilement répondre ça. Il affecta donc un ton léger pour faire passer sa réponse pour un plaisanterie.

"Mais absolument rien voyons. Les cours et l'université sont toutes ma vie. Je vis par et pour la science, c'est une maîtresse exigeante et très jalouse de mon temps."

Heureusement, cette ligne de discussion put bientôt s'interrompre, car après un peu de marche ils étaient arrivés devant le pub que Gregory avait choisi. Le sourire du blond se fit franchement amusé en réaction au nouveau commentaire lâché par ce médecin décidément peu enclin à suivre les règles de sa profession.

"Si vous me fournissez ainsi les indices nécessaires, ma tentative de corruption ne devrait pas trop mal se dérouler... à moins que vous n'ayez des goûts particulièrement dispendieux. Si c'est le cas, prévenez-moi, que j'appelle mon majordome afin de mettre mon château en vente dans les meilleurs délais. Je n'avais pas été informé de la hausse du cours du papier."

Le blond haussa un sourcil, s'attendant à moitié à ce que le médecin se mette à énoncer une liste d'exigences abracadabrante. Edward n'était pas certain qu'il aurait son papier à la fin de la journée, mais bon, au moins il se serait diverti.

Gregory avait toujours cru qu'il n'aurait jamais la moindre patience avec les patients. C'était logique, après tout, eux, ils venaient toujours demander, quémander, mendier, même... et les médecins étaient censés faire quoi? dire "Oui amen" et accéder aux moindres désirs et volontés des malades? N'importe quoi.
Et pourtant, là, House faisait preuve de suffisamment de patience pour accompagner un patient hors de l'hôpital... et se faire inviter par ce même patient. Au fond, si ça pouvait toujours être comme ça, Greg aurait un peu plus de considération pour les consultations.

Le jeune homme parlait peu et ça ne dérangeait certainement pas House. Il préférait de loin un taciturne qu'un prolixe. D'ailleurs, il était plus difficile de se rendre compte si quelqu'un est idiot quand celui-ci reste silencieux, ou presque. Le blond ne faisait que répondre aux questions - purement rhétoriques - de Greg. C'était exactement ce qui pouvait plaire à House. Ce jeune gars était tout sauf un moulin à paroles et par conséquent, il n'allait pas trop vite saouler Greg dans le sens où souvent les gens qui parlent vous assomment.

Bref. Le temps s'écoulait sans paraître trop long et sans passer trop vite. Un juste milieu parfait. Et même en tant qu'enseignant, ce type ne se prenait pas la tête à expliquer en long et en large le pourquoi du comment ou ce genre de choses qui avaient le don de franchement faire ch*** House. Ce que Greg retira comme informations intéressantes de ce que lui dit le professeur de fac, c'était que :
1. Ce gars était dans les sciences.
2. Il passait sa vie à bosser.
3. Il n'avait aucune liaison ni relation.
Pas mal, pour un début. Surtout pour son âge. Il avait quoi? Vingt ans à tout casser... Pour pouvoir enseigner à l'université, ça devait être un surdoué, voire un petit génie...

Dans le bar, le jeune homme évoqua la facilité avec laquelle il pourrait obtenir son papier si Greg continuait à lui donner des indices.

"Oh, si jamais vous devez revendre votre château de sable, monseigneur, ce ne sera pas la peine. Quoique... Il y a longtemps que vous êtes allé au ciné?"

Autant en profiter au maximum, ne fût-ce que pour tester les limites... Jusqu'où pouvait-il aller?

» S'ouvrir aux autres. une bonne chose ? [avec J.K]
» Bataille navale : la suite (PV Lisa Cuddy)
» Pourquoi Lisa et pas une autre ?