Premier jour... Migraine atténuées = bonne nouvelle

Avant même d'avoir prit entièrement possession de son logement John avait du s'enquière des formalités de son nouvel emploi. Un poste aux revenus raisonnables en tant que prof d'études ingénieur. Un poste qu'il lui allait parfaitement même si l'avoir n'avait pas été aisé. Après tout, personne
ne peut vouloir d'un quinquagénaire en fin de carrière qu'on croirait près à s'écrouler dans la seconde. Mais puisque l'emploi était à pourvoir depuis longtemps on avait fini par l'engager. Évidemment pas un seul mot n'avait été dit sur son cancer et son état de santé global. John savait que ça aurait été une autre raison irrévocable de le renvoyer gentiment chez lui. Les gens n'ont que faire des mourants anonymes.

En un jour il avait donc fait la connaissance de quelque autre professeurs croisés au hasard d'un couloir et c'était présenté à plusieurs classes. Les élèves n'avait pas l'air bien terribles à moins qu'il ne s'agisse de la politesse mielleuse du premier coup d'œil... John avait déjà donné quelques cours fut une époque, mais aujourd'hui il se demandait ce que sa patience risquai. C'est qu'il y avait tout de même une différence de génération et donc d'ambiance à prendre en
compte.

Il était 15H48 à la pendule de la salle des professeurs. Normalement John devrait être dans un taxi en direction du 109 rue du 7eme art. (Un appartement seul au loyer peu couteux) Il n'avait pas d'idée précise d'où se trouvait l'endroit en fait.
Il avait fait appel à des déménageurs pour y déposer ses affaires. Avec ses
étourdissements et ses bouffées de chaleurs, il ne se voyait pas monter lui même meubles et cartons et il ne connaissait personne dans cette ville susceptible de lui donner un coup de main.

En parlant de bouffées de chaleur... A peine entré dans la pièce, John alla récupéré une petite valise calée de force dans le seul casier qui ne portait pas encore de nom. La salle était agréable, bien éclairée... en tout cas bien mieux que les salles de classes comme dans beaucoup d'établissement.Pris d'un vertige, il eu soudain l'impression d'avoir le visage penché au dessus d'une bassine d'eau chaude dégageant une vapeur brûlante. John ferma les yeux un instant, Il y était habitué maintenant. C'était les désagréments commun d'un cancer, ou tout simplement, des années qui pèsent un peu plus chaque jour.

S'asseyant calmement sur la première chaise que sa main trouva, il passa la paume sur son front, il constata qu'une pellicule de sueur c'était déjà formé
sur sa peau. Soupirant il sortit donc un mouchoir et s'essuya le visage. Bon et bien puisque c'était comme ça, il resterait ici un petit moment, le temps que la température baisse, lui laissant un peu de répit.

Il avait quelques papiers à lire... Programme de l'année par classe... planning des cours, des surveillances de l'étude et des réunions... tout un tas de paperasse peu engageante, mais le travail n'avait jamais été la hantise de John, loin de là. Relevant de temps à autre la tête de ses dossiers, il du user plus de la moitié de son paquet de mouchoir à garder son visage sec. Jetant ce qui devait être le huitième il s'arracha de nouveau à sa lecture pour jeter un regard à la porte de la pièce qui venait de s'ouvrir derrière lui.

Un homme de haute taille d’on la corpulence laissai deviner une quelconque -ancienne ou non- activité physique. Encore un collègue qu’il n’avait pas eu le plaisir de rencontrer. Il devait avoir la quarantaine, brun, le cheveux court et le regard bleu visiblement préoccupé.

Avant que John ne reporte son attention sur ses dossiers, un fort accent anglais s'éleva. L'autre ce présenta sur une tirade polie, lui tendant une main que John serra, renonçant à l'idée de se lever. « Docteur John Watson, professeurs de mathématiques » Médecin hein ? Un changement de profession de telle sorte n'était pas commun, c'était un peu comme passer du coq à l'âne. Chacun sa croix comme on dit.

Le temps de répondre par son propre nom et les convenances habituelles, Le dénommé Watson c'était avancé et toujours sur le même ton jovial s'inquiéta de son air fatigué Pâle ? Oui certainement. Cela faisait bien quelque jour que John n'avait pas prit la peine de se regarder dans un miroir. Justement parce qu'il savait pertinemment ce qu'il y trouverait. Il se sentait déjà assez affaibli et soufrant pour en plus devoir affronter son image diminuée. Son état était plus qu'évident, que ce soit aux yeux d'un médecin ou non. Inutile et surtout vain donc de cacher le fait, qu'effectivement, John n'était pas au sommet de sa forme ; et cela, depuis des années. Mais de là à s'éterniser sur son cancer... John n'était pas de ceux qui partagent leurs malheur. Le sien, de quelque nature soit-il, il préférait le garder pour lui... S'en délecter et s'en dépêtrer par lui-même. C'était sa philosophie

Posé et stoïque il haussa une épaule et affirma l'hypothèse d'un hochement de tête.

-En quelque sorte... Il hésita une seconde avant de finalement se décider à dire son nom. John, John Kramer. j'enseigne les études ingénieur et... Ravie également.

Repassant un mouchoir sur son front et ses tempes il amorça un geste pour ranger ses papiers, gestes superflu vu qu'il les avait déjà inconsciemment rassemblé en une petite pile parfaitement en ordre.

-Vous même ne semblez pas être de la mailleur humeur, je me trompe ? demanda t’il se tournant à nouveau vers son interlocuteur.

Il n'avait pas eu le loisir d'une vraie conversation avec quiconque travaillant dans l'établissement, quelque renseignement sur les élèves ou tout simplement les conditions de travail, lui serait certainement bien utile...

Spoiler:

Watson sourit, ils avaient donc le même prénom, ce n'était pas rare, certes mais la coïncidence était amusante. John Kramer ne semblait guère vouloir parler de sa maladie, ce que Watson pouvait comprendre aussi n'insista-t-il pas. Les études ingénieurs ? Qu'était-ce donc ? Ce mot pouvait receler tant de mystères divers que Watson ne l'avait pas bien cerné. Il poserait la question plus tard. Il s'essaya à l'art qu'avait Holmes de déduire des choses diverses des petits détails de chacun.
On pouvait être sur que John Kramer était professeur, ici qui plus est, cela il l'avait dit, il était malade, vraisemblablement un cancer et sans doute sans espoir de guérison, cela se voyait sur son visage las et dans ses yeux résignés, il était courageux puisqu'il reprenait le travail, ou pauvre, ou les deux... Sans doute courageux, le ton de sa voix indiquait cela. Il devait avoir dans les 50 ans passés, mais c'était difficile à déterminer avec sa maladie qui l'avait usé prématurément.


-Vous même ne semblez pas être de la meilleure humeur, je me trompe ?

La question arrêta Watson dans ses pensées et il sourit un peu.

"Rien de dramatique, j'ai juste échoué dans un de mes cours, je n'ai pas trouvé la bonne approche pour intéresser mes élèves."

Cela le ramena à ses pensées initiales, comment intéresser des philosophe à la création de N ? Lui même avait toujorus considéré que math et philo partageaient plus qu'on ne pourrait el croire, d'ailleurs dans al grêce antique, époque bénie pour ces deux arts de réflexion, les philosophes étaient tous mathématiciens et inversement.
Mais al société avait, peu à peu, séparé la science de la littérature, la science devenant l'apanage de ceux qui n'ont aps d'imagination, selon l'avis de gens qui n'avaient surtout pas d'intelligence.
Quoi de plus abstrait,d e plus beau, de plus imaginatif que les maths ? Leibniz ne disait-il pas "La mathématique universelle... est une logique de l'imagination." ?

Spoiler:

John vit son homonyme sourire à sa réponse et fut heureux de constater qu'aucune question sur sa santé ne fut à nouveau formulée... Pendant un instant il crut que l'autre le détaillait. l'impression s'envola quand le quinquagénaire prit la parole. À un nouveau sourire léger moins amusé toutefois, John répondit vaguement, par réflexe.

Voilà un homme soucieux de ses élèves. John le devinait même soucieux d'un tas de choses. Il avait un certain talent lui aussi en ce qui concernait l'esprit humain. Quand il choisissait un cobaye, il passait des jours à l'étudier, à anticiper ses réactions jusqu'à être capable de lire dans le moindre tic, le moindre geste ou expression. C'est ainsi qu'il construisait des jeux sur mesure...

Reste à savoir si se sentir coupable parce-que des élève gardaient leurs habitudes consistant à ne rien écouter était une qualité... Il semblait être l'archétype parfait du type aimable et propre sur lui. John n'était pas des plus méfiant envers ce genre là, mais il était bien placé pour savoir que les apparences pouvaient être plus que trompeuses.

-Sont ils si désintéressés que cela? Demanda John, imperceptiblement amusé. Lentement il se pencha en avants, reprenant sa valise qu'il avait posé sur une chaise et invita l'anglais à s'asseoir en face de lui d'un geste de la main.

Il se sentait mieux.
La pression brulante qui s'exerçait sur son visage c'était déjà presque envolée. Ses symptômes là ne duraient pas bien longtemps, juste ce qu'il fallait pour le fatiguer un peu plus. Cela marchait en quelque sorte. Il se sentait las et vieux comme jamais. Le seul désagrément de la maladie qui c'était vraiment envolé il y avait quelques semaines maintenant, était les migraines. Celles qui vous cloue au lit et vous empêchent même de penser. Celles qui vous perçoivent presque d'appeler la Mort à grands cris. Ce que John ne c'était jamais résigné à faire. Les maux de tête avait disparus du jour au lendemain au plus grand soulagement de John qui trouvait que tout autre symptôme se rapprochait plus qu'une partie de plaisir en comparaison.

-Vous enseignez ici depuis longtemps? Questionna t'il à nouveau.

-Sont ils si désintéressés que cela?

Il fit signe à Watson, qui obtempéra avec un sourire poli, de s'asseoir.

"Oh..Ce sont des philosophes, du moins c'est ainsi qu'ils se voient, ils ne tiennent pas les mathématiques en haute estime et c'est mon rôle que de leur rendre cette notion plus attirante. J'aurais pu faire des parallèles avec la philosophie, parler de choses qu'ils maitrisent mieux, j'ai raté mon cours.
Mais ce n'est pas dramatique, j'y réfléchirais ce soir et je me rattraperais au prochain cours, c'est l'avantage avec les élèves, on a toujours une deuxième chance."

Watson eut un petit sourire, à vrai dire il songeait déjà à son prochain cours, la construction de N était la base même des maths, l'équivalent en philosophie du "cogito ergo sum" et donc il était primordial qu'il réussisse à l'inculquer à ses élèves. D'autant que ce N leur ouvrait les portes d'un monde abstrait à dimensions infinies , un monde de matrice et d'objets mathématiques pouvant sembler barbares aux yeux profanes mais d'une beauté à couper le souffle pour toute personne un peu renseignée.
Oui, il trouverait les métaphores adaptées et les images nécessaires, il saurait les intéresser.


-Vous enseignez ici depuis longtemps?

"Non, je débute dans la carrière de professeur, une re-conversion sur le tard, je découvre l'université, les élèves et les collègues. Et vous même ?


Watson découvrait l'université, grand bâtiment impersonnel et froid où les étudiants couraient en riant, le respect et le calme d'antan n'étaient plus de mise, les études n'étaient plus le centre d'intérêt principal des étudiants, elles étaient reléguées loin derrière la boisson, la fête et le sexe. Watson avait du mal à s'adapter à cette nouvelle génération si différente de la sienne, mais il avait du mal à s'adapter à beaucoup de choses dans ce monde moderne.

L'autre s'installa, se lançant dans une explication ou les élèves inattentifs passaient pour de pauvres victimes injustifiés. John laissa échapper un rire discret. Remarque, c'était un état d'esprit assez honorable pour un professeur. Tout comme un praticien se devait de porter assistance à ses patients... aussi bien dans le devoir de les soigner que de les soutenir dans la difficulté. Il y avait là un exemple parfait puisque Watson avait été médecin.

Fort heureusement les élèves de John seraient certainement un peu plus âgés. Lui, n'enseignait finalement que les études supérieurs. Tant mieux. Il n'était pas homme a courir après autrui pour leurs tendre inlassablement une main secourable. Ou alors avec de toutes autres méthodes que l'éducation nationale n'approuverai guère.

Watson l'informa que lui-même venait de débuter en tant que professeur. John s'en serait douté. "une re-conversion sur le tard" ajouta-il, avants de lui retourner la question. John réfléchit un court instant. Parler de lui n'était pas une idée brillante. Il éviterait les questions allant dans ce sens. Parce-que c'était chose dangereuse et surtout parce-qu'il ne tenait pas beaucoup à s'attarder sur ses anecdotes personnelles, aussi dérisoires soit t'elles..

-C'est quelque chose que je peu comprendre. J'ai bien donner quelque court il y a longtemps mais c'est tout de même du nouveau... La phrase s'interrompit sur une petite quinte de toux que John étouffa avec un nouveau mouchoir.Quelque part, la sonnerie de fin des cours retentit. John grimaça. Le son était aigu et inutilement agressif. Était-ce vraiment nécessaire de mettre en place un rappelle à vous vriller les tympans juste pour vous faire savoir qu'il est tant pour certain élèves de rentrer chez eux? Comme s'ils n'étaient pas déjà assez préoccuper de l'heure au point de passer les cours les yeux rivés sur leurs montres!

-Ah! Maintenant que j'y songe. dit 'til après quelques secondes. Je viens également d'arriver en ville et ... Il fouilla brièvement dans une des poches de sa veste pour en retirer un morceau de papier. Il y jeta un coup d'œil avants de poursuivre, profitant pour jeter l'objet à la corbeille. ... à vrai dire je ne connais personne ici. Le 109 rue du 7eme art... Savez-vous par hasard où cela ce trouve?

Avec un peu de chance l'immeuble se trouvait assez près pour éviter d'appeler un taxi....

La masse grouillante des élèves se déplaçant vers le rez-de-chaussé ou vers leurs prochains cours produisait un brouhaha impressionnant. Le bâtiment était bel et bien digne des universités de la capitale. Remue-ménage qui ne faisait qu'accroitre la hâte qu'avait John de rentrer chez lui. prendre du repos, mettre de l'ordre dans ses affaires, dissimuler ce qui devait l'être et restaurer certaine choses.

Il n'avait presque rien emporté de ce que JigSaw avait crée. Aucunes machines pas même le piège à loup qui lui avait été souvent utile. Une seul chose c'était retrouvé dans ses bagages finalement. Billy. La marionnette qui passait pour une mascotte dans les journaux relatant les découvertes de nouveaux cadavres. Billy qui n'avait pas été sortit d'un carton depuis bientôt deux ou trois mois. Apparu sur tout les enregistrement bien connu des services de police le jouet était plus que reconnaissable et John l'espérait en bonne état pour une éventuelle utilité...

Le hasard était heureux en effet. Apparemment le médecin reconvertit logeait dans le même immeuble que John. Après avoir aussitôt souligné la nouvelle coïncidence Watson lui proposa, toujours aussi poliment de l'y conduire. l'idée était meilleur encore que la perspective de s'y rendre à pied. L'effort ne faisait pas vraiment peur à John, mais disons que lorsqu'on peut aller au plus simple...

-Ce serait bien gentil de vôtre part, Dit t'il avec un hochement de tête.

En plus d'être soucieux son vis-à-vis ne semblait pas de nature très méfiante. Quoi qu'il pouvait tout simplement s'agir d'une amabilité à toute épreuve et puis John n'avait rien de bien particulier qui pouvait éveiller des doutes.

Puis il se souvint du café devant lequel il était passé pour rejoindre l'établissement. Il c'était promis de s'y arrêter pour souffler un peut en fin de journée.

- Mais dans ce cas laissez-moi donc vous inviter à boire un verre quelque part en guise de remerciement. Rien n'est installer chez moi et je n'aurait rien à vous proposer.

Il observa l'autre avec un sourire interrogateur, reprenant ses dossiers à demi levé.

- Mais dans ce cas laissez-moi donc vous inviter à boire un verre quelque part en guise de remerciement. Rien n'est installer chez moi et je n'aurait rien à vous proposer.

Watson ramassa ses affaires, mit quelques paperasses dans son casier où l'attendait, encore, un monceau de copies qu'il décida de laisser là, partant du principe qu'elles risquaient fort peu de s'envoler et encore moins d'être dérobées et avec un sourire à son vis à vis répondit que oui, c'était une excellente idée, d'autant qu'il avait eu une dure journée et que, franchement, il avait bien besoin d'une pause et de converser entre adultes.

Il suivit John jusqu'au café où ils s'installèrent avec un plaisir non dissimulé, du moins en ce qui concernait Watson. Le café était assez classique, rien à voir avec les pubs anglais de l'époque, certes, mais le faux cuir, la fumée qui cachait le plafond, l'odeur caractéristique de l'alcool et du café, mélangé au cigarettes, tout cela créait une atmosphère rassurante, un cocon autour des deux hommes qui purent s'y lover à leur aise, c'est à dire en s'installant confortablement quoique dignement dans une banquettte.

Au dehors la circulation était atroce, les conducteurs, énervés, klaxonnaient à qui mieux mieux, comme si cela allait faire avancer les autres. D'antan les conducteurs de fiacre juraient comme les charretiers et cela avait un certain charme, les palsambleu, ventre saint gris et "tu vas la pousser ta carriote !" étaient, à leur façon, bien plus agréable et bien moins agressif que ces sons stridents. Décidément les gens de cette époque ne devaient pas avoir de tympan pour être si peu réceptifs à ces agressions.
Mais dans le café régnait une sorte de silence ouaté, pas un vrai silence mais el brouhaha reposant des conversations que l'on n'écoute pas et qui parfois s'insinue jusqu'à notre cerveau, quand un mot nous attire vers une voix plutôt qu'une autre.

John commença la conversation sur un thème certes fort banal mais qui l'intéressait depuis un moment :

"Alors, expliquez-moi, les études ingénieur, cela consiste en quoi ? Je vous avouerez être plus que novice dans ce domaine."

Tout en attendant la réponse il fit signe au serveur de venir prendre la commande et le regarda s'éloigner dans la direction opposée. Sans doute allait-il bientôt arriver.

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