New York New Yoooork ! (PV Elizabeth)

Avez-vous déjà remarqué qu'aux mêmes heures, plusieurs fois par jour il est devenu impossible de se déplacer sur les trottoirs bondés de cette chère et tendre "Big Apple"? Oui, c'est incontestable, aux heures d'entrée et de sortie des classes, il n'est pas aisé de slalomer entre les enfants indisciplinés qui courent dans tous les sens. Mais ce sentiment d'oppression s'estompe vite, il suffit d'un peu d'aide, d'un horrible véhicule jaune aux rayures noires.

Pour le honnêtes travailleurs dont Gabriel Gray fait partie, les bus scolaires sont en effet la garantie de pouvoir rejoindre leur foyer sans trop d'encombre. Aussi, quand l'homme vit l'un d'eux ralentir à l'approche d'un "bus stop", un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Patiemment, Gabriel Gray attendit que le moyen de transport public avale les mioches en uniformes qui attendaient avec de rentrer chez eux.

Pour passer le temps, Gabriel Gray s'amusa à compter le nombre d'enfants qui faisaient la file devant les portes entrouvertes. Il y en avait au moins 35, plus si les jeunes en surpoids comptaient pour deux. Il faudrait donc encore plusieurs minutes avant que le trottoir soit libre. Faute de pouvoir passer, Gabriel Gray décida donc d'attendre, et ce, en choisissant de se reposer quelques instants sur un banc public qui, par miracle était encore libre et juste à côté de lui.

Posant son attaché case à côté de lui, Gabriel prit place sur le banc susmentionné. L'homme était vêtu de façon austère: un pantalon de couleur beige et une chemise claire qui n'allait absolument pas avec la couleur de la monture de ses lunettes. A première vue, Gabriel Gray passait pour un quidam mais il n'en était rien. La moindre parcelle de ses vêtements avait été choisie avec soin pour donner l'impression que notre homme était respectable, digne de confiance et surtout, "normal". Ce qui, vous l'aurez compris n'était absolument pas le cas de Sylar. Notre homme avait en effet un passé houleux, peu enviable fait de meurtres et d'ouvertures de boites crâniennes. Aussi, quand il avait prit la décision de se "ranger" en ouvrant une horlogerie, il avait dû abandonner son look de tueur en série et se vêtir de façon à rassurer les clients potentiels de son magasin.

OUIIIIIK

Les portes de l'engin venaient de se refermer. Gabriel Gray, respectable horloger se saisit de son bagage et reprit la route qui menait à son appartement. Le bus lui, s'éloignait avec à son bord des enfants bruyants et remuants à souhait.

Invité

Effy fendait la foule et attirait les regards. De lourdes bottes en cuir frappait le sol à intervalle régulier. Elle sortait de son nouvel appartement à la recherche d'une denrée qui lui était devenue indispensable : ses petits cylindres chéris de feuilles de tabac hachées. En effet, ses stocks, déjà mince lors de son arrivée au 109, étaient maintenant à sec. Peu lui importait qu'elle n'avait pas d'argent. Elle en trouverait, se ferait offrir, manipulerait. Son addiction lui donnerait les moyens de se satisfaire. Son joli sourire et ses yeux bien maquillés l'aideraient aussi sûrement que tabac commence par un T. Du coin de l'œil, elle repéra un night shop de l'autre côté de la rue. Un peu miteux, certes, mais dans ce genre d'endroit, elle était certaine d'arriver à ses fins. Elle continua d'avancer en se déhanchant, faisant naître des regards outrés sur le visage des quinquagénaires qui remarquait que sa robe tenait plus du long t-shirt. Elle évita avec adresse un groupe de jeunes cons, la rue était son terrain de jeu.

Elle ne perdait pas de vue sa proie, cette petite boutique aux couleurs délavées et aux néons criards. Après avoir slalomé entre les passants, elle arriva pile en face de son objectif et décida de traverser la rue. Évidemment, Effy était à mille lieues d'appliquer les recommandations qu'on fait aux petits enfants. Comme, par exemple : "Regarder des deux côtés de la route avant de traverser." Évidemment, elle ne vit pas arriver la masse roulante jaune et noire qui avait démarrer. Enfin si, elle l'aperçut. Juste au dernier moment. Comme son frère. L'histoire qui se répète, n'est-ce pas la preuve indéniable que le destin à mauvais goût ? Le conducteur de l'autobus sortit un chapelet de jurons et pila sur les freins. Au fond de lui, il savait qu'il était déjà trop tard. Qu'il pouvait seulement rendre le choc moins violent. Elle, elle ne pensait plus. Cette image, celle du bus fonçant droit sur elle, faisait ressortir ses vieux démons et l'empêchait de penser de manière rationnelle. Elle fit la seule chose qui lui semblait physiquement possible : elle ferma les yeux.

Dernière édition par Sylar le Mer 29 Sep 2010, 18:07, édité 1 fois

Gabriel ne marchait pas depuis une minute que son ouïe sur-développée capta un son qui attira son attention. Il s'agissait d'une respiration, ou plutôt une inspiration. Le bruit était semblable à celui qu'émet une personne qui retient son souffle à l'approche d'un traumatisme. D'instinct, Gabriel chercha l'auteur de ce bruit caractéristique. Il ne fallut qu'une fraction de seconde au héros pour localiser la jeune femme et le bus qui s'en approchait dangereusement.

Les doigts crispés de l'homme à lunettes relâchèrent le bagage qu'ils tenaient. Sans vraiment qu'il s'en rende compte, ses pieds quittèrent le sol, la course s'engagea. Les passants qui pullulaient sur le trottoir ne sentirent qu'une brise les effleurer, les yeux noisettes eux, étaient fixés sur leur objectif: la fille. Arrivé à sa hauteur et juste avant que le véhicule ne fasse de même, les bras se refermèrent sur le corps fragile et les jambes projetèrent l'étrange couple dans les airs.

Ce n'est qu'à cet instant, lors de ces secondes de lévitation que la conscience de l'homme reprit le dessus: Gabriel Gray, Sylar, tueur en série venait de sauver la vie d'une inconnue. Et ce, sans y réfléchir une seconde. Alors qu'il se trouvaient une centaine de mètres au dessus du bus jaune à présent stoppé, Gabriel jugea la situation. Étrangement, un sourire fendit le visage de l'homme pendant que son regard se posait sur la chevelure claire de la personne qu'il tenait serrée contre lui.

Il était fier, c'était incontestable, fier mais perdu aussi. Perdu ou plutôt interloqué, était-il devenu un héros? Un homme bon? Sylar décida de repousser cette énigme à plus tard et entreprit de redescendre sur terre. L'homme choisit d'atterrir dans une ruelle perpendiculaire à l'endroit où il avait fait, quelques secondes plus tôt le kidnapping qui lui procurait une satisfaction intense.

Posant les pieds au sol, Sylar relâcha l'étreinte qu'il avait imposée à son précieux colis. Les questions revinrent le hanter alors qu'il revenait à la réalité. L'espace d'une seconde, une crainte sourde parcourut son esprit: et si la fille ne comprenait pas? Anxieusement, le héros attendit une réaction de la jeune femme...

Invité

Elle entendit le chauffeur du bus faire crisser les freins, mais rien ne pourrait plus la sauver. Cependant, le choc qu'elle redoutait tant ne vint pas. A la place, un bras s'enroula autour d'elle et ses pieds quittèrent le sol. Ses cheveux, emportés pas le vent, fouettaient son visage et elle sentait la chaleur d'un corps qui l'enveloppait. Elle ouvrit brièvement les yeux. Elle volait ! Elle était en suspension, à une centaine de mètres du sol, avec un inconnu qui la serrait dans ses bras. Un fois son regard de nouveau plongé dans l'obscurité de ses paupières, elle réalisa que tout cela était impossible. Peut-être était-elle juste en train de rêver ? Ses bras était piégés par l'étreinte de l'homme qui venait, manifestement, de lui sauver la vie. Elle n'avait pas vu son visage, juste ses cheveux bruns. Aussitôt, elle eut l'impression qu'elle se trouvait dans un ascenseur en train de descendre. A cela près qu'elle ne touchait toujours pas la sol ! Elle entendit que son sauveur entrait en contact avec le sol à l'oreille, mais elle, plus petite que lui, était encore en suspension. Il la posa à terre et elle rouvrit les yeux, une bonne fois pour toutes. Ce qui venait de lui arriver était tout simplement stupéfiant ! Et terriblement grisant. Mais royalement impossible.

Elle en conclut donc qu'elle était en train de rêver, sûrement après avoir ingurgité quelques substances psychotropes. Elle n'avait donc aucune raison de s'inquiéter. Elle recula d'un pas et détailla l'homme qui lui faisait face. Il avait les cheveux bruns et les sourcils froncés malgré un petit sourire qui barrait son visage. Inquiet et heureux. C'était plus ou moins ça. Il était nettement plus grand qu'elle et était vêtu comme n'importe quel passant. Banal. Et pourtant. Cet homme l'avait tout bonnement emmenée dans les airs. En même temps, elle avait déjà rêvé qu'elle était une tulipe et ça ne l'avait pas troublée autant. Mais tout ça paraissait trop réel, trop vrai pour n'être qu'une création de son esprit. Elle afficha son sourire le plus beau et le plus charmeur. Réelle ou pas, elle avait échappé de peu à un bus et ça, c'était vachement cool. Elle fit donc quelque chose qui ne lui arrivait que rarement. Il faut dire qu'elle était vraiment reconnaissante, pour une fois.

-"Merci." lâcha-t-elle en tendant la main. "Effy. Et toi ?"

Sujet: Re: New York New Yoooork ! (PV Elizabeth) Mer 29 Sep 2010, 18:22

Merci! Ce mot si simple était délicieux à entendre, à la fois rassurant et plein de reconnaissance. Avec ces cinq lettres la jeune femme qui se trouvait devant lui se démystifia. Si Sylar venait de lui sauver la vie, elle n'en semblait pas étonnée, comme si c'était normal. Avait-elle comprit ce qui venait de se passer? Avait-elle réalisé que l'homme qui se trouvait devant elle avait usé d'une capacité surhumaine pour lui sauver la mise? Gabriel Gray n'en savait rien, mais Sylar, lui était satisfait, tout serait plus simple si la jeune dame ne se mettait pas à crier qu'elle venait de voler et qu'il était son sauveur. Oui, vraiment, ce scénario n'aurait pas plu à Sylar.

D'un geste assuré, la demoiselle tendit sa main vers Sylar, ce dernier, encore sous le choc des actes qu'il avait posé hésita un instant avant de lui serrer la main doucement, pour ne pas l'effrayer. Ainsi, l'objet de sa première bonne action se nommait Effy. Se frottant l'arrière du crâne, Sylar, lui aussi se présenta. Il était gêné mais, curieusement, une étrange sensation de fierté s'imposa à lui. Ainsi, il venait de racheter l'une de ses fautes. Quelque part dans le bureau de son cerveau, une petite croix s'inscrivit sur la liste des bonnes actions encore à réaliser. Sylar, tueur en série avait sauvé la vie d'Effy.

-"Heum...Sylar. Je suis Sylar."

Aurait-il fallu qu'il se présente en tant que Gabriel Gray? Non, certainement pas, Gabriel était un looser, un personne qui réparait des montres. Sylar était bien mieux: un tueur en série multirécidiviste sur la voie de la rédemption.

-"Eh ben, c'était moins une hein?"

Pathétique? Oui, cette tentative de dialogue l'était mais, à sa décharge sachez que Sylar vécut longtemps en asocial ouvreur de crânes. Les us et coutumes des conversations usuelles n'étaient pas son fort...

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