On est jamais trop prudent.

Invité

Il parait que le temps est long quand on est loin de chez soi. Le monstre n’avait jamais eu de vrai foyer, la question était donc réglée. Cela ne l’ennuyait donc pas d’avoir eu a patienté qu’on lui donne enfin les clefs de son nouvel appartement. Ses quelques maigres bagages avaient déjà été envoyés au 109 rue du 7ème art ou il avait prévu de loger. Il se sentait en pleine forme malgré son vole depuis l’Allemagne d’on il descendait à peine mais il ne se ressentait pas non plus l’once d’excitation qu’on est censé percevoir lorsqu’on arrive sur une destination encore inconnu. Le monstre était comme ça. Son plaisir ne venait de ce genre de chose. Difficile d’ailleurs de vraiment savoir ce qui fait son bonheur.

Le monstre prit directement l’accesseur pour le 1ème étage, saluant avec politesse les quelques personnes qu’il croisait sans pour autant leur accorder un vrai regard. Il trouva facilement le 108 et ce n’est qu’arriver devant la porte qu’il se crispa imperceptiblement. Il savait qu’il avait un colocataire. L’idée ne l’avait pas rebuté. Tout comme l’endroit, les gens avec qui il partageait le quotidien lui étaient indifférents. Mais par les temps actuels le monstre se devait d’être prudent. Il passa la main gauche sous son manteau, se saisissant d’une arme à feu. En règle générale il n’en portait pas sur lui sauf quand il devait s’occuper d’éliminer quelqu’un. Il n’avait que rarement eu à veiller seul à sa sécurité... D’une main légère il toqua trois coups à la porte. Une fois, deux fois.

Personne ne lui répondit.

Le monstre tendit l’oreille. De l’autre coté c’était le calme plat. Pas assez suspicieux pour attendre plus longtemps seul planté dans ce couloir il déverrouilla la porte et entra.
A première vue, ce qui semblait être un salon était vide. Il nota que l’agence n’avait pas menti. L’endroit était spacieux et lumineux. Face à la pièce il referma doucement la porte. Il s’avança de quelques pas remarquant tout justes ses trois valises posées à sa droite. Le monstre s’éclaircit la gorge et parla d’une voix douce et claire agrémentée d’un accent germanique.

« Est-ce qu’il y a quelqu’un ? »

Comme il s’y attendait personne ne lui répondit. En guise de précaution il sortit tout de même son arme, près a faire jouer ses réflexes. Il arpenta impassiblement le salon, prenant bien soin se passer loin des fenêtres. Il jeta un œil rapide à la cuisine et aux chambres d’on une était déjà aménagées pour les refermer sans prêter attention au contenu. Après avoir fait le tour de l’appartement il du bien admettre qu’il était seul. Il dissimula son arme dans la doublure de son élégante veste grise et rejoignit sa chambre ou il se débarrassa de son manteau. Il s’installa rapidement déballant ses affaires et détaillant enfin la pièce qui était la sienne. Elle n’était pas bien grande et les murs blancs n’inspiraient pas grand-chose mais cela lui suffisait amplement. Les nuits qu’ils avaient passés dans le froids il y a des années lui avait apprit que le luxe était bien dérisoire. Ce qui retient le plus son attention était une large fenêtre qu’il ouvrit et à laquelle il s’accouda un moment. Respirant profondément le petit courant d’air qui parvenait jusqu’à lui.

Il n’eut pas le temps de laisser son esprit vagabonder au delà de sa chambre car le monstre entendit la porte d’entrée s’ouvrir. Il tapota son arme a travers le tissus de son vêtement et sortit de la chambre. Un sourire éclatant de politesse et de douceur aux lèvres.

« Vous devez être la personne qui habite déjà cette appartement ? » Il s’avança et tendit la main à la personne en face de lui. « Mon nom est Johann. Johann Liebert. ».

[H]

Invité

La solitude est un sentiment étrange. On l'apprécie tout autant qu'on souhaite l'éviter. Severus, reconnu comme étant un solitaire, ne s'attachant à personne, voulant garder les distances avec quiconque, avait pourtant accepté la présence d'un colocataire dans son appartement. Parce qu'il est toujours difficile de vivre seul, malgré tout. Même quand on s'appelle Severus Rogue. Ce qu'il espérait cependant, c'est que l'agence ne lui mette pas n'importe qui. Il ne manquerait plus qu'il doive vivre avec un excité, un enfant, ou autre chose qui perturbe le quotidien d'un homme renfermé sur lui et organisé.
Aujourd'hui, l'agence l'avait contacté par téléphone (Severus avait beaucoup de difficulté à tolérer les objets moldus chez lui, mais il avait dû faire un effort pour ce moyen de communication qui remplaçait efficacement les hiboux). On lui avait trouvé un colocataire qui répondait à un certain nombre d'exigence du sorcier. Severus avait décidé qu'il n'attendrait pas la venue de la personne au domicile. Ce n'était pas très poli, mais il ne souhaitait pas donner l'impression d'être en attente. En demande. De sortir les banderoles de bienvenue. Il décida de sortir une demi-heure avant la venue de cette personne dont il ne savait pas grand chose. Il reviendrait à l'appartement plus tard ; il sera sûr que son colocataire sera déjà arrivé.

En attendant, Severus prit le parti de faire un tour de ville, essayant comme souvent de connaître le monde des moldus malgré ses réticences. Au moins, il avait sa baguette magique, ce qui était une bonne chose. Il aimait poser sa main dessus ; cela le rassurait et lui rappelait ce qu'il était. De ne pas se laisser engloutir dans ce monde de technologie et de machine, de croyances idiotes et d'avenir incertain.
Au bout d'un long moment, il fit volte-face et retourna au 109 rue du Septième art. Il savait que l'inconnu avait passé le seuil de l'appartement. Un petit sort l'avait alerté. Il prit cependant son temps, nul besoin de se presser. Enfin, il monta les escaliers menant à son étage et poussa la porte d'entrée.

Il se retrouva face à celui qui allait partager son quotidien. Un jeune homme blond, au visage doux et tranquille. L'air maître de lui. LE genre de personne à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Ce qui éveilla la méfiance du Serpentard.
Son accent était étranger ; de consonance allemande, probablement. Son apparence semblait confirmer cette origine. Quoiqu'on aurait û aussi rapprocher sa blondeur et son teint pâle à celui de la famille Malfoy. Sans l'arrogance qui se reflétait dans les traits de cette famille de sorcier. L'inconnu restait neutre.
Severus fixa la main qu'il lui tendait. Il hésita. Il n'aimait pas trop les gestes de cordialité et de politesse, même s'il ne pouvait pas l'ignorer. Il serra la main de son colocataire d 'une main ferme, sûre.

- En effet, Monsieur Liebert. Je suis Severus Rogue. Je constate que vous avez déjà pris possession des lieux.

Nul reproche dans cette constatation. Au contraire : cela éviterait au sorcier de procéder une visite guidée.

[C]

Invité

Comme à chaque fois qu'il rencontrait de nouveaux visages Johann prit le temps d'étudier son nouveau locataire mais cela sans se faire insistant de peur de paraître discourtois. L'homme en face de lui semblait austère au premier abord. Il avait le teint cireux, le nez crochu et des cheveux sombres et gras lui encadrant le visage. L'homme faisait penser à une sorte de laborantin au caractère bien trempé. Il semblait en tout cas très réserver pour quelqu'un qui avait accepté d'accueillir un inconnus sous son toit. Imperceptiblement, cela amusa le jeune homme. Bien qu'il ne s'en serait pas formalisé outre mesure, il préférait de loin vivre en compagnie de quelqu'un de ce genre là. Johann était lui même un personnage très secret.
Le jeune homme resta néanmoins sur ses gardes lorsqu'il lui tendit la main. Geste que l'autre lui rendit après une courte hésitation avants de se présenter.

« Severus Rogue ». Un nom aux sonorités bien étranges. Le monstre se demanda vaguement de quelle origine il pouvait bien être et se promit de poser la question. Mais plus tard, quand il serait certain de l'Homme devant lui ne représentait aucun risque.

« J'espère que ça ne vous dérange pas . Dit-il sur un ton d'excuse. Je me suis simplement permit d'installer mes affaires dans ma chambre. »

Le monstre resta debout, immobile. Il préférait attendre d'être invité à s'asseoir. Après tout il n'était pas encore tout à fait « chez lui » et son interlocuteur aurait pu être agacé de la voir prendre ces aises trop vite. Il s'écoula quelques secondes avants qu'il ne reprenne la parole. Il choisit de jouer la carte du jeune homme polit sans plus d'éclats. Il ne tenait pas à ce qu'on se méfie de lui mais encore moins qu'on soi trop curieux de lui et de sont passé.

Son sourire de convenance s'élargit et il passa une main dans ses cheveux d'un geste faussement nerveux.

« Je ne sais pas vraiment quoi dire dans ce genre de situation... Peut être devrions-nous faire un peu connaissance puisque nous allons habiter ensemble? Vous vivez ici depuis longtemps? »

[H]

Invité

Les deux hommes s'observaient derrière un masque de politesse. Méfiance, distance. Ce n'était pas le genre d'attitude que pourraient avoir des gens ouverts et accordant leur confiance sans considération et prudence. L'attitude des deux colocataires était celle de ceux qui étaient poursuivis par un passé sombre. Sur le qui-vive. Severus était à présent curieux de savoir pourquoi un homme aussi jeune choisissait cette option de comportement. Mais jamais le sorcier pousserait l'inconnu à se livrer. Il n'était pas vraiment du genre à s'intéresser aux autres. Et lorsqu'il souhaitait mieux connaître quelqu'un, il conservait la même détachement. Il préférait découvrir par lui-même plutôt que de demander ouvertement. C'était l'enseignement qu'il avait retenu après des années dans le rôle d'agent double au service de Dumbledore. Agir comme un espion, mais sans éveiller la méfiance de l'autre camp. Et à ce jeu, il avait gagné, puisque même Voldemort était persuadé qu'il lui était fidèle. S'il avait su, peut-être que Severus serait mort encore plus douloureusement que par des morsures de serpent. Bien que cette mort soit déjà particulièrement pénible.

En attendant, il devait feindre l'indifférence. Avoir l'apparence d'un simple locataire qui accueille celui qui va partager une partie de son quotidien. Ne pas dévoiler ce qui se cache dans son esprit. Avec une cordialité froide, Severus s'affaira à répondre à Johann.

- Je ne vois aucun inconvénient à votre installation. Après tout, vous habitez ici, tout comme moi. Il est tout à fait normal que vous preniez vos marques.

Le ton monocorde du sorcier était volontairement neutre. Il était très rare qu'il s'exprime de cette manière. Ses propos étaient toujours teintés d'un sentiment généralement négative, comme le dédain ou la colère. C'était un signe chez lui. Il mettait Johann sur un pied d'égalité avec lui. Ce qui n'était pas forcément très rassurant. La politesse que le jeune homme affichait. Bien fait de sa personne, intelligent... Il était trop parfait pour être vrai. Il jouait un rôle réservé et lissé. Ses cheveux blonds ne servaient-ils pas comme un miroir aux alouettes, dissimulant un cœur dur comme la pierre et noir comme un puits ?
Finalement, c'était une excellente chose de chercher à se connaître mieux !

- Votre initiative est louable.

Severus prit un siège et invita Johann, d'un bref mouvement de la tête, à faire de même.

- Je compte même commencer à vous poser des questions, si vous n'y voyez pas d'inconvénients.

Même si inconvénients il y avait, de toute façon, Severus n'en avait cure.

- Votre nom, ainsi qu'un léger accent, trahissent une origine autre de cette ville et de ce pays.

[C]

Invité

Le monstre se détendit. Si l'homme qui était là avait été payé pour se débarrasser de lui il n'aurait pas attendu. Les ennemis qu'il restait au jeune n'étaient pas des esprits dotés d'une très grande finesse et n'avait pas la moindre once de patience. Cependant il se sentait étudié... Sentiment qui ne lui plaisait guère. Les yeux onyx de Rogue le fixait comme s'ils cherchait lui aussi à savoir précisément à qui il avait affaire. Johann fut quelque peu amusé par le ton plein de retenu avec lequel il s'adressa à lui. Les deux hommes semblaient tout deux aussi méfiant l'un que l'autre. Johann se prépara donc à interrogatoire qui suivrait inévitablement.

Il resta silencieux et souriant quand on l'invita enfin à s'asseoir, silencieux lorsque Rogue l'invita cordialement à répondre à ces questions... Intéressant ce ton de voix. Il était courtois mais ferme. Mesuré mais clairement autoritaire. A bien y repenser, ce Rogue semblait habitué a un certain respect et surtout à l'obéissance. Et le fait qu'il n'attendit pas une seconde de savoir si effectivement, Johann ne voyait aucun inconvénient à être questionné dès son arrivé ne pu que confirmer ses soupçons...
C'est donc sans attendre non plus que Johann consentit à répondre avec un rire gêné, joignant ses mains devants lui.

"Mon accent? Je m'en excuse, mon anglais est très bon mais je n'ai jamais eu l'opportunité de le pratiquer convenablement. Je viens de Munich en Allemagne, d'ailleurs pour tout vous dire je sors presque tout juste de l'avion. Mais dites-moi..."

En parlant il avança son siège, posant ses coudes sur la table et son mentons sur ses mains jointes comme quelqu'un s'appétant à suivre une conversation des plus passionnante. Il y a avait sur son visage un aimable air de défit comme pour signaler que s'il ne rechignerait pas à parler de lui, ce serait donnant-donnant ou rien. Il était curieux de voir comment Rogue réagirait à être lui aussi un sujet d'analyse...

"... Vous ne seriez pas dans l'éducation par hasard? ça peut paraitre étrange mais vous me faite un peu penser un enseignant d'université... "

Bien que très amusé, Johann se retint de continuer par un "Je vous voit bien dans un matière scientifique aussi...". Une analyse aussi poussée serait peut être mal passée, surtout si elle était fausse. De plus ce dernier détail n'était que pure spéculation.[/b]

[H]

Invité

Qu'est-ce que cet homme avait donc pu faire ou vivre pour mettre tant de distance ? Il observait Severus, certes avec moins d'insistance que le sorcier, avec plus de discrétion, mais cela n'échappait pas à Severus. Malgré le fait qu'il ne le connaissait pas - et qu'à ce tire, le directeur de Poudlard ne se montrait pas cordial dans l'immédiat (voire jamais) - il appréciait ses manières et comportement. Johann était calme et posé. Il n'était de ceux qui réagissaient à l'instinct et provoquaient des catastrophes. Severus mettait sa main au feu qu'en cas d’urgence, le jeune homme laissait tout de même un temps à la réflexion avant d'agir. Et donc, qu'il était d'une intelligente fine et redoutable. Bref, sans comparaison avec Harry Potter et sa clique. Certes, la bande à Potter était en moyenne plus jeune que Johann. Néanmoins, il était admis et reconnu que la sagesse n'avait rien à voir avec l'âge. Il s'agit avant tout d'un état d'esprit.

Severus écoutait avec attention la réponse de Johann. Il avait bien dtecté chez son colocataire l'origine teutonne à travers son accent. Le jeune homme maniait cependant l'anglaise avec aisance, et ne s'était montré ni orgueilleux ni d'une humilité excessive à ce sujet. Il gagnait des points dans l'estime du professeur de potion.
Une chose interpella Severus : si Johann venait à peine de l'aéroport, n'avait-il donc pas plus de bagages ? allait-il bientôt recevoir ses meubles et ses autres possessions par un déménageur ? Ou bien laissait-il le passé derrière lui, à l'instar de Severus, et reprenait tout de zéro ?

Johann changea sa position assise et s'installa avec plus d'aisance. Il brisa la distance corporelle qu'il avait instauré depuis le début de la conversation en faveur d'une assise confortable et propice à l'échange. Severus, de son côté, ne bougea pas.
Le jeune homme confirmait par ses propos la finesse de sa capacité d'analyse. Le sorcier accorda un petit sourire et une réplique.

- Vous êtes perspicace. J'étais en effet enseignant. Non en université, mais dans une école...spécialisée. J'inculquais aux étudiants une matière qui ne laisse aucune place à l'approximation et à la fantaisie.

Il était sûr que Johann l'imaginait en laborantin quelconque, ou en professeur de chimie. Ce qui n'était pas éloigné de la vérité, dans un sens.

- Quant à votre anglais, vous n'avez pas à en rougir. Certains britanniques de naissance le parlent moins bien que vous.

[C]

Invité

Johann avait vu juste. Il eu même droit à l'ombre d'un sourire et quelque chose lui disait que ce n'était pas rien venant de Rogue. L'homme ne montrait aucune gène à être questionné en retour, a vrai dire il ne bougeait pas d'un iota. Le jeune homme fut intrigué par les mots utilisés : "une matière qui ne laisse aucune place à l'approximation et à la fantaisie". Peut être avait-il raison à propos des sciences? À vu de nez, Rogue n'avait rien de "fantaisiste", ça, il n'y avait aucun doute là dessus.

Le jeune homme laissa passer le compliment avec un rire, faisant mine de porter solennellement la main à son cœur. "Merci à vous..." Puis il enchaina son interrogatoire puisque Rogue c'était arrêté à sa question. Sur le ton admiratif d'un premier de la classe il demanda :

"Oh une école spécialisée? Et dans quel genre de matière?"

En même temps qu'il parlait, le garçon se redressa, jetant un nouveau coup d'œil autour d'eux, à l'agencement des meubles, les quelques affaires occupants l'espace et à la décoration peu fournie...

"...Mais dites-moi..." Il fronça les sourcils et feignant la surprise il désigna la pièce d'un geste circulaire . "Vous même devriez être relativement nouveau ici, je me trompe? Cet appartement ne semble pas habité depuis bien longtemps."

Remarquez... Si Johann avait été seul, il aurait pu se passer des mois sans que le jeune homme ne s'installe vraiment. Johann ne laissait aucune empreinte de lui même. Il n'y avait jamais aucunes photos, aucuns bibelots pour décorer son espace. Tout était toujours immaculé comme s'il n'était que de passage... Ou comme s'il pouvait s'envoler et disparaitre à tout moment. Il y avait même de fortes chances - même ici en Amérique ou personne n'avait jamais entendu parler de lui - qu'il garde toujours dans ses valises de quoi s'en aller sans rien prendre avec lui mais sans laisser pour autant le moindre indice de son existence.

C'était depuis toujours sa façon de vivre. C'est pourquoi il voyageait relativement léger. Il avait avec lui seulement deux valises et un sac de voyage qui reposaient dans sa chambre. Cela ressemblait pour d'autres à des bagages de vacances, mais c'était tout ce qu'il avait amené d'Allemagne vers sa nouvelle vie. Quelques vêtements, documents importants, vieux livres et autres babioles.

Invité

Vu l'intelligence du garçon, il était certain qu'il avait déjà une vague idée de l'école. Même si elle n'était pas exacte au final. A moins qu'il ne soit lui-aussi membre des connaisseurs de l'occulte. Mais il semblait trop ancré à la "moldu-attitude" qu'il ne devait laisser aucune place au paranormal et à la superstition. Trop calculateur pour ça.

- Un pensionnat spécialisé dans la science.

Ce qui n'était pas faux en soi. Certaines matières relevaient en effet de la science, demandait la même précision et le même sérieux. Même si certains cours relevaient de la fantaisie pure et de l'inutilité totale. Comme ceux de Sybille Trelawney, pour ne citer qu'elle.

Johann découvrait au fur et à mesure l'appartement. Ses yeux clairs couvraient du regard chaque centimètre des lieux, tandis qu'il semblait tout analyser. D'où la question qui suivit et quivisait juste, comme le reste de la conversation le laissait présager.

- Vous avez raison. Je suis installé ici depuis très peu de temps. Cinq jours, pour être exact.

Quels indices avaient donc trahi la récente venue de Severus ? La presque absence d'objets personnels. Des meubles banaux, qui n'étaient même pas les siens (Severus avait choisi de louer un meublé). Il n'avait rien récupéré de Poudlard, tout simplement car il n'avait pas réussi à y retourner. En même temps, il craignait d'y remettre les pieds. Trop de souvenirs liés à ce lieu. Des bons, et des moins bons. Severus n'était pas du genre à s'encombrer. Et s'il avait vraiment voulu laisser sa marque, il aurait ramener des éprouvettes, des chaudrons, et toutes sortes de potions sympathiques. L'inconvénient de la colocation venait des questions éventuelles (et vu la curiosité de Johann, c'était un risque évident), sans compter les manipulations interdites. Ce ne serait pas en ces lieux que Severus reconstituerait son laboratoire. A lui de chercher un nouveau local. Les seules choses indiquant que Severus vivait bien chez lui était la présence de quelques vêtements noirs (il avait réussi à s'en procurer un peu, même s'il n'en aimait pas le style moldu), une ébauche de carte du maraudeur à l'échelle de la ville.

- Je suis venu ici avec fort peu de bagages. Il me faudra du temps pour m'installer, je le crains.

Il s'étonna lui-même de cette dernière réplique, qui était sortie sans crier gare, malgré lui. Une sorte de confession, bien que n'apportant pas d'informations primordiales au premier abord. Quoique, si on y réfléchissait, n'importe quel quidam ayant une once d'imagination était en droit de se demander pourquoi il était dénué de biens et qu'il aurait du mal à s'adapter. Il faudrait beaucoup d'inspiration pour découvrir la vérité. Mais la première chose qu'on pouvait déterminer dans ses phrases était qu'il avait un passé mystérieux qu'il cherchait à cacher et peut-être même à oublier.

[C]

» Il ne changera donc jamais ? [Greggy]
» Personne n'a jamais compris pourquoi...