Pirate un jour - Pirate toujours

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Oh, mais je n'en doute pas ! répliqua-t-elle avec un sourire en coin.

C'était fou cette manie qu'avaient les hommes de toujours faire des sous-entendus flatteurs sur leurs prouesses. La flibustière en était toujours étonnée. D'autant que son (importante) expérience lui avait appris que, neuf fois et demie sur dix, ce n'étaient pas ceux qui faisaient ce genre de sous-entendus qui s'en tiraient le mieux par la suite. Morgan prit une nouvelle gorgée de son café et le reposa sur la table.

Disons que c'est un ancien "collègue". Et que je crois que je pourrais lui être... utile.

Elle s'accouda à la table et entrecroisa ses doigts à hauteur de sa bouche.

Bien. Finissons-en voulez-vous ? Vous vous foutez éperduement de ce que je vous raconte et je dirais même de qui je suis. La preuve, vous ne vous êtes même pas donné la peine de chercher à connaître mon nom - ce qui aurait été la moindre des choses. Donc, j'en déduis que la seule chose qui vous intéresse est de me débarasser de mon maillot pour évaluer la marchandise en dessous.

Elle planta son regard sombre dans les yeux bleus de son interlouteur et lâcha :

D'où ma proposition : Nous quittons cet établissement où il apparaît comme évident que ma tenue gêne la clientèle, nous recherchons un endroit un peu plus calme et... disons intime, vous me prouvez que vous avez d'autres cordes à votre arc, et ensuite, chacun retourne à sa vie. Qu'en dites-vous ?

Les femmes avaient certainement un esprit bien différent de celui des hommes. Le sourire en coin que présenta à Greg son interlocutrice était une preuve de cette différence. Le médecin haussa un sourcil face aux mots qu’elle lui servait et ajouta, d’un ton très condescendant :

"Je pensais à mon énorme, vigoureux... " Là, il marqua une courte pause, pas même deux secondes complètes, puis il termina sa phrase " sens du diagnostic."

Sparrow, un ancien collègue ? Cela signifiait tout et rien à la fois. House esquissa un rictus dubitatif en entendant cet aveu.

"Capitaine, alors. Un passé de pirate."

Norrington avait beau être un idiot, il avait fourni à Gregory quelques éléments qui étaient assez intéressants au final.
Oh, mais la femme qu’il venait de sauver de manière toute chevaleresque se rebiffait-elle ? Le diagnosticien l’écouta tout en buvant son irish coffee, puis il répondit, l’air détaché.

"Pourquoi devrais-je chercher à connaître votre identité ? Je la connais déjà. Vous êtes la colocataire d’Elizabeth Swan que je considère assez pour avoir été attentif à tout ce qui était digne d’intérêt dans l’appartement quand elle m’y a invité. Vous êtes une sirène, une naïade, une fée des eaux ou quelque chose comme ça tout en étant une pirate et une femme de caractère.
Ajoutez un soupçon d’observation et je vous affirme que vous êtes Morgan Addams. Votre nom est inscrit sous votre sonnette."

Eh oui, on ne dirait pas comme ça, mais Greg House était assez observateur pour noter mentalement des tas d’éléments qui pouvaient être utiles un jour. Quand il était allé chez Elizabeth l’autre soir, il avait remarqué des sous-vêtements fort semblables à ceux que portait son interlocutrice. Avec les indications qu’il avait eue petit à petit, il ne lui semblait pas possible de se tromper.

"Mais si vous m’invitez à évaluer la marchandise que vous cachez sous votre maillot, je ne pense pas que je refuserais cette proposition…"

Et voilà, le Capitaine Adams établissait les règles pour sa proposition. Greg était quelque peu étonné de cette manière de faire. Chercher un endroit intime, faire ce qu’ils avaient à faire puis se séparer et rentrer chacun de leur côté pour continuer leurs respectives petites vies… Enfin, ce devait être ça, les femmes libérées. Et il ne voyait pas en quoi ce n’était pas si facile : il suffisait de coucher, après avoir tenu des propos quasiment masculins. Mais cela impliquait aussi, forcément, qu’après ce moment de complicité physique, il ne devrait logiquement pas y en avoir d’autres. À moins de forcer le destin.

"Proposition bien alléchante, mais je n’ai rien à prouver. Il s’agit de votre manière de me remercier, plutôt. "

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Morgan demeura de marbre face à l'affirmation de l'homme.

Evidemment.

Ce fut son seul commentaire. Elle ne répondit rien à la phrase suivante. A quoi bon ? Il n'attendait aucune réponse. Par contre, elle reprit une grogée de son Irish et laissa tomber :

Vous pouvez mettre de côté la sirène, je n'ai jamais donné dans la bête à écailles. Idem pour la fée et la naïade, trop indisciplinée pour supporter les instances supérieures. Pour le reste, 20 sur 20, et bravo pour votre sens de l'observation.

Non, Morgan n'était pas ironique, ni même impressionnée. Elle s'en foutait. Il venait de a moucher, c'était un fait, mais ça lui était arrivé d'autres fois, et ça lui arriverait sûrement encore. Elle n'allait donc pas en faire un drame. Elle écoutait avec détachement l'homme qui lui faisait face.

De ce que vous me dites, je conclue donc que vous êtes le Dr Gregory House, appartement 303, chef du service de Diagnostic au CHU de Princeton-Plainsborough, connu aussi bien pour vos talents de diagnosticien que pour votre conception toute particulière de l'éthique médicale, votre egotisme et votre humour original.

Ben quoi ? Morgan aussi avait ses sources... Travailler dans un bar avait ses avantages, et compter un membre du corps médical dans ses relations aussi... Elle acheva sa tasse et la reposa sur la table.

Ne vous faites pas d'illusions, docteur, je ne suis pas femme à remercier en nature. Si ma proposition ne vous tente pas, restons-en là.

Elle se leva, avec un sourire au coin des lèvres, ramassa ses affaires, plongea la main dans la poche de sa veste et fit claquer sur la table quelques pièces, puis tourna les talons. Mais, avant de sortir, elle se retourna :

Mais si jamais vous changez d'avis, vous savez où me trouver. Bonne journée.

Et, calmement, elle quitta la place, où les clients commencèrent à mieux respirer. Non, vraiment, accepter une personne ainsi vêtue... Où se croyait-elle ? En Californie ?
Elle redescendit sur la plage, et se rhabilla rapidement, puis repartit en direction de la grève, où elle savait trouver Sparrow et Norrington. Elle ne se trompait pas. Se perchant sur un rocher en surplomb, elle écouta Sparrow se lamenter.

*La piraterie est finie parce qu'on l'a laissée mourir. Il ne tiendrat qu'à nous de la résusciter.*

Toujours perchée, elle ne parvenait pas à se décider à descendre les rejoindre, malgré tout. Elle se contenta d'écouter.

Face à l'attitude marmoréenne de son interlocutrice vis-à-vis de son trait d'esprit, Gregory eut soudain l'impression que cette femme n'était pas vraiment ce qu'on pouvait penser qu'elle était... En quelque sorte, si le médecin avait bien tout compris - et le contraire aurait été réellement étonnant -, Morgan était de celles qui rassemblaient assez de qualités pour être intéressantes et assez de défauts pour être pathétiques. En deux mots comme en cent, c'était une femme comme la plupart. Un peu plus masculine, peut-être, mais si peu...

Par la suite, les déductions qu'elle fit sur House ne l'étonnèrent pas. Il lui avait dit qui il était, le reste n'était pas bien difficile à savoir... Il se permit d'ajouter, toutefois, dans un souci d'exhaustivité :

"Vous avez oublié de préciser quelques petites choses, mais en gros, c'est bien cela... Enfin, c'est ainsi que les plus idiots me perçoivent..."

Il n'y avait pas de raison pour répondre autrement. D'ailleurs, c'était la vérité. Greg savait bien que les gens le voyaient comme un homme bizarre, misanthrope et difficile à cerner. Et ça lui convenait parfaitement puisque cette vision qu'on avait de lui était la meilleure façon d'éviter les obligations qui l'exaspéraient.
Bon, elle voulait puis elle ne voulait plus? Souvent femme varie, dit-on... mais là... elle y allait fort!

House haussa les épaules.

"Alors je vous attire, c'est aussi simple que cela. Le syndrome typique : vous désirez celui qui vous a aidée... "

Sans doute ces paroles avaient-elles fini d'énerver la capitaine car elle s'était levée et était partie, non sans avoir invité Greg à la rejoindre si l'envie le prenait. C'était bon à savoir, mais il fallait laisser le temps au temps. Si ça se trouvait, c'était elle qui viendrait le supplier.

Le diagnosticien ramassa les pièces sur la table, remit sa veste, sa casquette, reprit sa canne et s'en alla du bar, non sans avoir rappelé que les consommations étaient à mettre sur le compte de Norrington.

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Devant le désarroit de Sparrow James ne pu s'empécher de le prendre en pitié, une fois de plus d'ailleurs et ce qui explique peut être le faite qu'il n'ai jamais pendu Jack. Lui aussi au fond de lui il ressentait le mal du pays. Et malheureusement pour lui Jack avait raison : la piraterie, comme ils l'avaient connue, n'existait plus.

Je te mentirais si je te répondait que je suis à cent pour cent heureux que la piraterie ne soit plus. Non. quelque part sa m'ennuis, sa m'ennuis de ne plus te pourchasser sur les mers et océans. En effet j'aimerais bien de temps en temps retouner dans notre époque pour que je puisse revivre le plaisir de commander et de te menacer de mort avec un cannon. Non franchement les menaces de ce genre avait de la classe, un certain style.

Il se mit à rire, un petit rire jaune car il ne se sentait pas mieux que son colloc sur ce coup là. Et c'est là qu'il fit un geste que personne ne soupsonnerait, il donna une claque amicale dans le dos de Jack.

Que dirais-tu de faire une trêve pour que l'on puisse combattre ce monde. A deux on sera plus fort, et de cette façon on pourra toujours se chamailler en souvenir du bon vieux temps.

James n'en revenait pas lui même de ce qu'il faisait. Une aliance avec son pir ennemi, on aura tout vu. Il se leva et n'attendit aucune réponse de la part de Jack. Il le poussa purement et simplement dans l'eau, avec un air espiègle sur le visage.

Alors marrain d'eau douces on fait dans son froque comme un jeune puceau.

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Jack fut assez surpris de la reponse de James et encor plus lorsqu'il se trouva la tête la première dans l'eau salée et glaciale qui plus est. Il lâcha un juron et se mit à rire comme il n'avait plus rit. Il sortit de l'eau avec l'aide de James

Vieux forbant tu ne changera jamais hein? Toujours en traitre.

Il prit James par le col et l'envoya faire un tour avec les poissons aussi. L'ennui c'est qu'il perdit aussi l'équilibre et se retrouva dans l'eau avec James

Vieille fripouille te raccrocher au dernier moment. Encor un truc de la marrine royale sa hein? Espèce de pied tendre je vais te noyer et tu sera le plat principal des poissons

D'un geste il se rua sur James et appuya de toutes ses force sur la tête du comodor. Ce qui fit son petit effet le pauvre homme se retrouva la tête sous l'eau. Il le ressortit, le prit par la taille et lança dans les profondeurs de la mer et il commença à remonter sur la berge.

Ouf et beh! Qui m'aurait dis qu'un jour je jouerais avec cet idiot d'officier de la marrine. Aller comodor debout je sais que vous n'ètes pas mort et pour la réponse je suis assez d'accord avec vous. Cela nous ferait le plus grand bien : non seulement au nerf mais au moral aussi.

Et bien c'est la soirée de l'étrange ou quoi ? Voila que les deux pire ennemis font ami-ami. (Et moi comment je vais m'amuser moi pour les insultes et les engueulades^^) Il se retourna et se prit un objet non identifié dans la tête. Assez humide d'ailleurs.

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Si Morgan s'était attendue à une chose pareille... Voilà qu'après tout ce qu'ils avaient pu se dire, ces deux-là pactisaient et jouaient ensemble comme des gamins ! Du haut de son perchoir, elle ne put que rire en les regardant. Ils avaient l'air chouette, tous les deux, dans la flotte...
Par devers elle, Morgan se réjouissait de ce pacte. Comme venait de le souligner Sparrow, ça ne pourrait leur faire que du bien : ils pourraient ainsi faire front face à un monde nouveau et sans doute parfois hostile. C'était une bonne chose. Elle n'était même pas déçue de constater qu'en définitive, Sparrow n'avait pas besoin d'elle. Tant mieux, au contraire. Au moins, ça ferait moins de casse quand ils viendraient au bar...
Quiconque aurait vu Morgan en cet instant regarder les deux hommes en contrebas aurait pu penser à une mère surveillant avec indulgence ses enfants turbulents. C'était du moins à cela que faisait songer son sourire tandis que Sparrow balançait Norrington à la baille. Par contre, elle se redressa en ne voyant pas le Commodore remonter, un peu inquiète. Plus qu'elle nel'aurait songé... Mais quand l'objet non identifié vint heurter Jack à la tête, rassurée, elle éclata de rire.
Grave erreur : elle venait de se faire repérer...

Ce fut avec une certaine joie que James envoya sa chemise à la figure de Jack et qu'il vit qu'il l'avait touché en pleine tête. Il sauta en criant :

Head shot Jack ! You're the worst student ever ! Remember : Don't turn your face during a fight !

Et oui : James allait être le professeur de Jack pendant au moins toute une année, il ne pouvait donc résister à l'envie de lui faire la leçon dès à présent... Profitant de l'effet de surprise, il se jeta sur Sparrow, qui eut à peine le temps de retirer la chemise de son visage pour le voir arriver. Pas assez rapide, malheureusement... Et, sans avoir bien eu le temps de comprendre ce qui se passait, il se retrouva à nouveau entraîné par Norrington dans l'eau.
Un éclat de rire les fit se figer et ils levèrent la tête avec un bel ensemble. Perchée sur un rocher, il y avait Morgan. Morgan qui se moquait allègrement d'eux. En la voyant, James lâcha Jack et se pencha pour lui chuchoter à l'oreille l'idée qui venait de se pointer dans son esprit. Sparrow se fendit d'un large sourire.

Mais que voilà une excellente idée, cher ami !

Les deux hommes se relevèrent et échangèrent un regard complice, puis commencèrent à grimper pour rejoindre la flibustière. Celle-ci comprit trop tard où ils voulaient en venir. Avant d'avoir eu le temps de réagir, elle était suspendue dans les airs, l'un tenant ses chevilles, l'autre ayant saisi sa taille...

A la une ! A la deux ! A la...

Splach ! Morgan n'entendit pas le "trois". Elle venait d'être jetée à l'eau en bonne et due forme. Elle remonta péniblement à la surface -jambe blessée oblige, et prit aussitôt sa revanche en saisissant chacun de ces messieurs par la cheville et en les déséquilibrant.
Aucun ne voulant s'avouer vaincu, ce petit jeu dura encore quelques heures. Mais finalement, ce fut Jack qui cria grâce le premier.

J'en peux plus ! Un verre à la maison, ça vous tente ?

Morgan, le souffle court, acquiesça.

Je me rends aussi. Je vais finir par ne plus pouvoir marcher.

Que restait-il à dire à Norrington ? Pas grand chose...

» Le destin finit-il toujours par nous donner ce que l'on souhaite ? [ pv Victor ]