Deux vampires qui ne se ressemblment pas peuvent-ils cohabiter? (PV Carmilla)

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Il n'avait pas dit au revoir a Sookie. Les choses s'étaient déroulées tellement rapidement, cet "accident" avec l'humaine, le combat entre Bill et lui qu'il aurait gagné haut la main si les forces de l'ordre n'avaient pas intervenu, et le procès, fatal, qui le contraignait à s'exiler. L'avantage est que les choses avaient été claires et directes. Il avait trois jours pour quitter la zone, point barre. Un petit tour sur internet, le logement avait été trouvé. Vous me direz, c'est bizarre d'avoir envie de vivre parmi les humains... Enfin, pour le moment, tout ce qu'Eric désirait c'était quelque chose de normal, qui le sortirait de son quotidien presque lassant de vampire, anciennement shérif de district, et accessoirement buveur de sang amoureux.
Le 109 rue du 7ème Art était tout trouvé. Il avait loué l'appartement et rempli toutes les formalités via le net, facile. Il avait simplement un peu hésité: collocation ou pas? Eric avait finalement choisi d'éviter la solitude. Il était précisé que sa colocataire était une femme.

La solution la plus simple avait été de faire transporter ses quelques bagages la veille et d'y aller à pieds. Avec le rythme de marche qu'il avait, la route ne serait pas trop longue. Arrivé dans le bâtiment, il récupéra donc ses affaires qui avaient été disposées dans une sorte de salle de réunion fermée à clé dans le hall de l'immeuble. Un sac de voyage dans chaque main, et une seconde plus tard, il se trouvait sur le palier du 3ème étage. Sous la sonnette du 305, une petite étiquette indiquait "Mme Von Karmstein". Avant toute chose, le Suédois fit glisser le papier de l'encoche, sortit un stylo bic de sa poche, et ajouta "& Mr Northman" en dessous du nom de sa colocataire. Il repositionna le papier à sa place et sonna un coup.

Quelques secondes s'écoulèrent puis une "jeune" femme ouvrit la porte. Jeune n'était surement pas le terme approprié: en effet, du premier coup d'œil Eric constata qu'elle avait plus de deux cent ans. Lui qui voulait vivre normalement... Les deux vampires se dévisagèrent pendant quelques instants, puis Eric entra dans la pièce en se baissant pour ne pas se cogner dans l'encadrement de la porte. Du haut de ses deux mètres treize, il avait pris l'habitude de faire ce geste anodin. Il rompit enfin le silence.

- Eric Northman. Je suppose que nous sommes du même monde... Ce n'était pas précisé sur le contrat. Enfin, c'est presque mieux. Enchanté.

Il ne lui tendit pas la main et avança un peu plus dans le salon. Apparemment la demoiselle était installée depuis plusieurs semaines.

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Spoiler:

Allongée sur la méridienne qui occupait le salon, faisant l'angle du canapé de cuir, sa tête délicate reposant sur les épais coussins, les yeux mi-clos, Carmilla se laissait aller à rêver alors que résonnait dans l'appartement l'ouverture de Don Giovanni de Mozart. Songeuse, sa main battant l'air et dessinant des arabesques au rythme de la musique elle pensait à tous ceux qu'elle avait croisés depuis son arrivée à l'appartement, plus de deux mois plus tôt. Hommes et femmes. Tous plus intéressants les uns que les autres. Quelques-uns avaient attiré son attention, en particulier. Son patron, tout droit débarqué d'un autre temps. Cette jolie marionnette d'Harley Quinn, et le si délicieux éclat de folie qui allumait parfois son regard. La petite demoiselle Tonks et ses cheveux violets. Tous ceux qu'elle avait remarqués à l'All Souls Night, sous un prétexte ou un autre. Et surtout eux. Dean Winchester, le chasseur de démons, qu'elle manoeuvrait pour l'heure à sa guise, joli petit jouet qu'elle entendait amener tout doucement à l'aimer... pour mieux le détruire. Et Jonathan Crane, avec qui elle s'était amusée l'autre soir, et qu'elle avait laissé partir sur un coup de tête, un caprice surprenant. Mais elle n'était pas inquiète. Elle le retrouverait. Et elle ne serait probablement pas si clémente la prochaine fois.

Le coup de sonnette, bref et net, tira la belle de sa méditation. Elle soupira, et se releva, arrangeant machinalement les plis de sa robe et les manches du long kimono de soie qu'elle avait jeté sur ses épaules tout en se dirigeant avec nonchalance vers la porte. Quand elle l'ouvrit, avant même de voir réellement qui se tenait en face d'elle, elle reçut comme une déflagration en plein visage. L'homme qui se tenait en cet instant sur le palier était un vampire. Largement plus âgé qu'elle. Mais d'une classe moindre. C'était un "simple" midian. Un vampire "commun", un de ceux qui pullulent sur terre. Carmilla, en tant que Methuselah, ou vampire de deuxième génération, engendrée par un Nosferatu, ou vampire "primordial", auto-généré, n'avait pas grande considération pour les classes de vampires moins puissantes. La plupart agissaient comme de vulgaires animaux, aveuglés par leurs pulsions, leurs désirs et leurs instincts. Les autres, un peu plus évolués, suivaient deux tendances majeures : soit ils manipulaient les humains, s'efforçant d'imiter les classes supérieures et n'y parvenant qu'à moitié ; soit au contraire, ils s'efforçaient de rester proches d'eux et de leur ressembler au plus pour oublier ce qu'ils étaient devenus de leur propre chef !

Carmilla leva la tête et dévisagea froidement le vampire. Grand - largement plus qu'elle - il était d'un blond très pâle et tout en lui trahissait ses origines nordiques. Son visage n'exprimait rien, mais dans ses yeux, elle put lire un certain désappointement. Il entra sans s'être présenté et sans qu'elle l'y ait invité, ignorant en parfait ruffian les règles les plus élémentaires de politesse face à une femme - fût-elle plus jeune que vous de plus de sept siècles. Son regard, son attitude, sa voix quand il parla enfin commençaient à porter de plus en plus sur les nerfs de la Hongroise. A sa phrase sibylline, elle comprit que l'homme était son nouveau colocataire. Elle referma la porte derrière elle son visage de madone n'exprimant rien, mais une sourde colère grondant dans sa poitrine. Ce malotru la prenait de haut. Au propre comme au figuré. Il n'avait visiblement pas assez de jugeote ou d'instinct pour savoir à qui il avait affaire. Les bras croisés, un peu en retrait, elle le regarda poser un regard lourd sur ses meubles : la méridienne, le sofa chesterfield de cuir noir, les fauteuils voltaire, la bibliothèque surchargée, la table basse en bois précieux, la console près de la fenêtre, le secrétaire... tout était balayé par les yeux d'un pleu de glace de l'intrus. Carmilla finit par rompre le silence d'une voix d'une froideur polaire :

Vous avez la chambre de droite. Je vous laisse vous installer.

Le sous-entendu était clair : Disparaissez de ma vue !

» Call Me Carmilla
» Appart 804, lucky moving [seule pour le moment mais les voisins peuvent s'y joindre]
» Deux pour le prix d'un [Lisa Cuddy]
» Quand deux Monstres se rencontrent... [Joker]