L'aide aux voisins, ça vous passera (PV: Tonks et Dean)

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Cela faisait déjà un bon moment que le Comte n’était pas retourné dans son appartement. Sa troupe, composée d’un chauve au long nez, de deux dames poudrées, d’un homme aux crochets à la place des mains et d’un être si énorme qu’on avait du mal à dire si c’était un homme ou une femme, avait été infoutue de trouver un endroit de représentation théâtrale.
Bien entendu, Olaf a su persuader.
Il lui a suffi de craquer quelques allumettes là où il fallait et le four était joué... heu le tour !

Bref, le comte était de retour dans le quartier, le corps chétif, les yeux cernés et surtout l’estomac complètement vide. Il avait l’horrible impression que ses intestins se faisaient digérés.
Pas la peine d’entrer dans son appartement, le frigo n’aurait sûrement pas eu la bonne idée d’aller se remplir tout seul. Quel fainéasse !
La dernière fois qu’il fut ouvert, une odeur à mettre KO un asticot s’en était évadé.

Rien que d’y repenser, le Comte Olaf en frissonnait de ses pieds fumants et radioactifs à ses cheveux grisonnants.
C’est donc en grimaçant qu’il entreprit de monter les escaliers de l’immeuble.
Ses vieilles chaussures l’entraînèrent inconsciemment au 5ème étage, à cause d’un lointain souvenir qui lui rappelait qu’à ce niveau, un jour, il s’en était mis plein la pense.
L’occasion qui l’avait poussé un jour à mettre les pieds ici lui échappait, mais son sens de survie le force à frapper à une porte, la langue entre les dents.

Toc Toc !

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Elle était aux anges. Réellement. Peut être même comme jamais elle ne l'avait été. Elle posa un nouveau baiser sur les cheveux bleus de son fils et laissa son regard se promener sur la pièce. Sa chambre avait été métamorphosée pour pouvoir recevoir le petit. Deux lits occupaient la pièce. La table à langer était appuyée contre un mur et tout le nécessaire était posé dessus. La chambre était deux fois plus petite maintenant, mais tant pis. Un charmant locataire la partageait avec elle, elle n'allait vraiment pas se plaindre.

Elle regarda Teddy qui se tournait vers elle et lui sourit. Il mit devant ses yeux un cube bleu. Tonks, émerveillée et objective devant les progrès minimes de son fils chéri applaudit. Il rigola un instant et recommença avec un cube vert, puis un cube rouge. La jeune sorcière redécouvrait Teddy, son fils. Elle avait pris la décision un mois plus tôt et en avait parlé à Dean, avec beaucoup d'appréhension. Et s'il refusait. Ou pire, s'il déménageait. S'il partait de l'appartement. Il était devenu très important pour elle, et il l'avait aidé dans les pires moments. Il avait abandonné son côté charmeur et dragueur pour devenir l'ami qu'elle n'avait plus alors et dont elle avait besoin.

Et il avait dit oui. Il avait accepté la présence de Teddy dans leur appartement. Bien sûr, elle avait promis d'être la seule à s'en occuper, et ne lui demandait aucune aide. C'était son fils, elle s'occuperait de lui. Quelques achats plus tard, et après avoir bien préparé la chambre, elle était allée le chercher chez sa mère. Dean ne lui avait pas demandé d'explications. Et heureusement. Elle était incapable de faire l'aller-retour jusqu'à l'Angleterre dans la même journée. Et cela faisait deux jours qu'il partageait leur quotidien, qu'il faisait partie de leur vie. Bon, la routine qu'ils avaient mis en place était bouleversée, mais ils allaient s'adapter.

Un petit cube violet vent taper doucement son front. Teddy réclamait son attention. Rigolant un peu, elle l'embrassa et le mit debout face à elle. Elle le dévisagea. Il ressemblait de plus en plus à Remus. Ses traits étaient les mêmes que ceux de feu son mari, et hormis ses yeux bleus qu'il tenait d'elle, il était le portrait craché de son père. Elle soupira. Remus. Enfin... Elle était là, elle. Elle pourrait lui parler de son père. Pour l'instant, tout allait bien. La vie était belle. Il faisait beau dehors, et elle jouait avec Teddy sur son tapis de jeu...

… Mais soudain elle entendit des gémissements. Ne me dites pas que... Il était plus de 14h. Tonks tendit l'oreille. Le « bruit » ne venait pas de la chambre voisine. Elle réussit à discerner de la mauvaise musique.. Certainement pas un de ses Cds. Elle se leva et regarda Teddy. Elle ne pouvait pas le laisser tout seul dans la chambre. Le mettant dans ses bras, elle quitta la chambre et rallia le salon... où Dean regardait tranquillement un film pour adultes. OK. A cet instant précis, elle aurait pu le tuer. Elle alla pousser le bouton et éteignit l'écran. Teddy sur un bras, et l'autre poing posé contre la hanche, elle le regarda.

- Est-ce que tu te fous de moi? Tu ne peux pas faire comme tous les autres hommes en manque de ton espèce et lire des magazines? Tu ne ..

Les trois coups à la porte la bloquèrent dans son élan. Elle lança un dernier regard à Dean – le regard « on en reparlera plus tard » et alla ouvrir la porte. C'est avec une immense surprise qu'elle se retrouva face à son ami, le Comte Olaf. Un sourire naquit sur son visage. Cela faisait un moment qu'elle ne l'avait pas vu.

- Olaf !! Je suis si contente de te revoir! Comment vas tu? Où étais tu pendant tout ce temps?!

Elle s'écarta devant l'entrée.

- Entre, ne reste pas là, je t'en prie !

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La porte de l’appartement s’ouvrit sur une personne, à première vue, de sexe féminin et débordant d’un enthousiasme exceptionnel qui surprit désagréablement le Comte.
Visiblement, elle le connaissait assez bien et son arrivée lui procurait de la joie ; c’était d’autant mieux qu’il y aurait un risque plus mince pour Olaf de se faire éjecter dehors suite à son projet de fouille du frigo.

Son esprit était brumeux. Il se força à dévisager la bonne femme qui semblait le connaître de toute évidence. Mmmmh… des cheveux roses…. Ça lui disait vaguement quelque chose.
Le comte n’arrivait pas à retrouver dans ses souvenirs où il aurait bien pu la rencontrer, et il était encore moins capable de coller un nom sur ce visage.
L’enthousiasme de cette punk commençait à l’irriter mais il se força à effacer la grimace de son visage.
La vue d’un marmot dans ses bras n’arrangea pas la situation.

- Heyyyy ! Mais c’est ……. Toi ! Et comment va ce moucheron ?

Le comte appliqua brièvement un de ses doigts moisis sur la joue du nourrisson et sans plus d’attention pour les accueillants, il entra, d’un pas assuré, pendant que le bébé commençait à brailler dans son dos.
Olaf, en cherchant la cuisine, passa devant une pièce d’où sortait des sons d’accouplement violent qui attira son regard sur un écran de télé tout juste rallumé.
Sa tête passa par-dessus le fauteuil où gisait déjà un être à la mine ébahie.

- Réserve-moi cette place, tu veux ?

Le comte Olaf, soucieux de ne pas manquer un élément de l’intrigue du film, se précipita dans la cuisine, ouvrit le frigo et fourra la charcutaille et le fromage qu’il trouva sous son bras.
Il trouva assez vite la baguette, le pain, les cornichons et les oignons qu’il amena avec lui sur la table du salon, passant devant la jeune femme au bébé sans lui prêter attention.

- Qu’est ce que j’ai manqué ?

Tout en interrogeant le spectateur, Olaf se préparait un sandwich d’enfer sur lequel il bavait déjà d’admiration.

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La journée avait été rude. Réveillé a onze heures par Teddy il n'avait pas pu profiter de sa grasse matinée. La veille il avait malencontreusement parlé du gosse de sa colocataire à une superbe jeune fille qui était prête à le rejoindre au fond de ses draps. Manque de chance cela l'avait plutôt effrayé. Frustré, il était rentré du bar a 2 heures du matin... Seul...
Mais peu importe, en rentrant, il avait ouvert la porte de la chambre voisine, sans faire de bruit. Il était allé regarder Teddy dormir. Sans savoir si Tonks l'avait entendu. Sans s'en soucier. Il le trouvait si beau lorsqu'il dormait. Et si silencieux ! Enviant quelques peu la jeune fille il était parti se coucher.
Mais le massacre des Lego et autres avaient recommencé très tôt le lendemain et il s'était cru capable d'un meurtre. Habillé, douché, il avait préparé le repas avec Tonks qui n'avait plus autant de mal qu'au début avec l'électroménager. Elle s'était absentée une heure dans la chambre avec Teddy et Dean s'était installé devant la télé. Zappant les chaînes d'un geste désabusé il finit par s'arrêter ... sur la chaîne réservée aux adultes. Songeant avec un grand sourire à ce que dirait Tonks, il haussa le volume.

- Est-ce que tu te fous de moi? Tu ne peux pas faire comme tous les autres hommes en manque de ton espèce et lire des magazines? Tu ne ..

Elle lui adressa un regard assassin alors qu'elle se dirigeait vers la porte à laquelle on venait de frapper. Dean mit ces quelques secondes à profit pour lui répondre .

- Oh, c'est bon, il va bien falloir lui apprendre la vie à ton bonhomme. Et je veux que Teddy soit aussi fort que tonton Dean avec les filles.

Dean ralluma l'écran en écoutant d'une oreille Tonks s'extasier à la porte d'entrée. Il entendit de bruits de pas et une homme très étrange s'afficha à la porte et lui lança un:

- Réserve-moi cette place, tu veux ?

Il repartit. Encore étonné par l'apparition étrange de l'homme, Dean reporta son attention sur le film qui prenait une direction très intéressante. L'homme revint et s'assit à côté de lui.

- Qu’est ce que j’ai manqué ?

Dean le regarda. Entre deux âges il portait une barbichette qui ne serait allée à aucun autre que lui et ses yeux pétillaient d'énergie. Le côté précieux qu'il portait sur lui amusa Dean. Il l'amusa un instant. Pas longtemps...

- Bon, t'es qui toi? On se connait?

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