Partie de chasse nocturne [PV Sylar]

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Armant son Webley, Jack assena une balle dans la tête de l'une des deux créatures qui se trouvaient à ses pieds. Il avait trouvé les trois Weevils - une espèce alien sauvage et relativement humanoïde au dents et griffes pointues - en début de soirée, remontant la piste fraîche du cadavre d'un jeune étudiant dans le centre-ville. Si le fait d'en trouver dans la ville de Cardiff, qui avait la mauvaise fortune de se trouver pile sous une faille spatio-temporelle, était devenue presque chose banale, au beau milieu de l'Amérique, par contre … Il n'était pas sûr d'avoir envie de savoir quand ou comment ils étaient arrivés jusqu'ici, et ne pouvait qu'espérer qu'ils soient les seuls représentants locaux de leur espèce. Quoi qu'il en soit, l'idée d'abattre des créatures douées d'intelligence sans autre forme de procès ne l'enchantait guère, et il pouvait presque entendre l'avis clair et net du Docteur résonner à ses oreilles, mais sans moyen de les enfermer en toute sécurité pour le moment, Jack avait bien été obligé de trouver une idée de rechange, et c'était la seule qui s'était présentée. Les foyers pour SDF les préféraient avec des dents sensiblement moins pointues, et il ne pouvait décemment pas les confier au bons soins du zoo du coin. Défaisant du coin des dents le barillet de son webley, la main qui tenait pas la crosse dans sa poche pour chercher des munitions, il s'apprêtait à réserver le même traitement à la cervelle du second. Il en avait compté trois lorsqu'il les avait aperçus, suivant les traces de sang laissées par leur en-cas nocturne, et le fait qu'il n'ait que deux corps desquels disposer, l'un d'entre eux lui ayant manifestement échappé au cours de la course-poursuite qui s'était ensuivie, n'annonçait rien de bon. Une créature aussi dangereuse, lâchée dans la nature après une nouvelle montée d'adrénaline, un jeudi soir, c'est tout ce qu'il fallait. Des échos de voix parvenaient à ses oreilles d'une ruelle adjacente, quelques jeunes sortant d'un bar où d'une quelconque boîte de nuit manifestement. Rien n'attirait plus les créatures que des jeunes âmes savamment alcoolisé, inutile de se demander ce qui les avait poussés à chasser à l'air libre ce soir. Il lui sembla aussi entendre des pas s'approcher de la ruelle où il se trouvait, mais il n'en était pas certain ..

Avant qu'il n'ait pu s'attarder sur les risque qu'il encourait à ce que ce dernier ne prenne le risque de surprendre la scène, cependant, une main griffue lui tordit le poignet- ah. Plus besoin de s'inquiéter pour le troisième Weevil, au moins, il n'était pas parti bien loin … Erreur de débutant, ça. Il avait pris l'habitude de chasser en équipe, et n'aurait jamais eut un manquement aussi grossier à l'époque où jouait encore les free-lancers. Il n'eut cependant guère le temps de s'étendre sur son manque de vigilance. Les munitions qu'il tenait en main tombèrent au sol avec un cliquetis de métal, et le coup de crosse qu'il asséna au Weevil pour le repousser s'avéra sans grande surprise d'une parfaite inutilité - la créature le jeta au sol avec une facilité des plus humiliantes, faisant osciller sa vision lorsque sa tête heurta le bitume. Il étouffa un cri de douleur lorsqu'une paire de dents aussi tranchantes qu'un rasoir s'enfonça dans son omoplate, loupant la jugulaire d'une dizaine de centimètres. … Bloquant une nouvelle attaque de son bras, l'impact de la morsure atténué pour quelques secondes par le tissu épais de son manteau, l'autre main à la recherche du Stun-gun qu'il était convaincu d'avoir pris avec lui au moment de sortir, il pesta en constatant qu'il avait dû le perdre durant la course-poursuite. De plus en plus glorieux. Optant pour un coup de genou dans l'estomac de son adversaire, il renversa leurs positions, le plaquant au sol par les avant-bras pour l'immobiliser au sol. Ce qui le laissait dans une position si glorieuse qu'inutile de supériorité, ne pouvant utiliser aucune de ses mains sans lâcher prise – ce qu'il ferait de toute manière dans les cinq minutes, vu l'état de son épaule, qui n'avait encore qu'à peine entamé de se régénérer. C'est le moment que choisi le deuxième Weevil, celui qu'il n'avait pas achevé, pour entamer de revenir à lui, clignant des yeux qui manquaient encore de focus.

J'ai beau être très ouvert à l'idée d'un plan à trois en temps normal, j'aurais aimé rester dans le doux et le conventionnel ce soir, si tu n'y vois pas d'objection … marmonna-t-il à l'attention du Weevil en question, essayant de stabiliser sa prise sur le premier qui s'agitait comme un cheval en pleine ruade, et commençant sérieusement à envisager de voir si un coup de boule aurait le moindre effet.

Formidable. S'il était voué à se faire tuer ce soir, il espérait qu'au moins les deux Weevils ne se fassent pas un repas trop approfondi de sa personne. La perte de quelques organes n'était pas toujours sujet à une guérison complète durant le temps que prenait le processus de résurrection pour venir à terme, et immortel ou pas, revenir à lui avec un foie et une bonne partie d'intestins encore en train de se régénérer n'était vraiment, vraiment pas une expérience qu'il avait envie de renouveler de sitôt. Sans compter qu'il tenait vraiment à ce manteau.

Pour une fois, Sylar avait décidé de s'accorder une balade dans les ruelles glauques de la ville. Ce moment de détente permettait à l'homme de s'évader, mentalement et physiquement. De plus, les rencontres qu'il faisait dans les endroits sombres lui permettaient parfois de faire preuve d'héroïsme, ce qui, depuis quelques mois était devenu l'une des obsessions majeures de l'assassin repenti qu'était Gabriel Gray. Les mains dans les poches de sa veste, Sylar se promenait donc à la recherche d'un moyen quelconque de prouver sa valeur. Evitant plusieurs caisses en carton et quelques poubelles, l'homme déambulait doucement, laissant vagabonder son regard çà et là. Il n'y avait rien de bien intéressant dans cet endroit, l'ouïe ultra-développée de notre homme ne décelait en effet que le bruit de quelques rats qui grignotaient les restes d'un Big Mac abandonné depuis longtemps. A quelques mètres, un chat pouilleux et vraiment moche attendait son tour. Bref, rien de palpitant si bien que notre héros étudia l'idée de rebrousser chemin pour rejoindre son appartement, s'affaler dans son vieux fauteuil et végéter devant un épisode d'un série quelconque. Tournant les talons, Sylar perçu un son qui ne lui était pas étranger : un coup de feu...

Un sourire de satisfaction vint se dessiner sur les lèvres du sanguinaire justicier. Se concentrant quelques peu sur son audition, Sylar localisa le lieu d'où venait le bruit qu'il avait entendu. Avec prudence et sans le moindre bruit (il faut préciser que la capacité de léviter est très utile pour éviter les canettes et boites de conserves qui roulent sur le macadam), Sylar se rapprocha donc de l'endroit du "méfait", rejoignant le sol, il fit encore quelques pas avant d'avoir la possibilité de voir ce qui avait, quelques minutes plus tôt attiré son attention.

Devant lui, notre héros découvrit d'étranges corps, allongés au sol. A première vue, ces victimes avaient l'air humaines mais, se concentrant un peu, Sylar leur découvrit un faciès étrange. Un front plat et une tête difforme. Portaient-ils des masques de monstres? C'était probable, dans ce cas, il fallait l'avouer, la supercherie était parfaite.

Pendant qu'il réfléchissait, le regard de Sylar fut attiré par un mouvement. Un homme se trouvait près des corps inertes. Une arme se trouvait dans sa bouche. Etrange... A n'en pas douter ce mec était responsable du meurtre des deux types masqués étalés au sol. Sylar aurait voulu s'en mêler, lui rendre la pareille, pour que ce type comprenne qu'il n'était pas permis de tuer sans en payer le prix. Hélas, un quatrième prit le devant, il portait lui aussi un masque de monstre, et, à première vue, il en voulait au tueur d'avoir abattu ses deux amis.

De l'endroit où il se trouvait, Sylar observa la rixe entre le type à la jolie veste et le mec au masque de monstre. Il fallait agir, c'était un fait établi, mais notre héros ne savait qui défendre : le dernier survivant masqué ou le type armé? Il était vraiment difficile de se décider et surtout, de faire le bon choix. Ce n'est que lorsque le monstre enfonça ses fausses dents dans son adversaire que Sylar sortit de sa cachette. Il avait une idée...

Sans en avoir l'air, Sylar prit le contrôle du type masqué, le priva de sa mobilité, le figea. Le type à la veste pourrait sans problème se relever sans que l'autre ne bouge.

-"Levez-vous !"

Lança Sylar à l'inconnu. Du coin de l'oeil, Gabriel Gray aperçu l'une des victimes qui bougeait. C'était fâcheux, si ce mec se mettait lui aussi dans la bataille, Sylar ne saurait défendre l'homme à la veste, il ne pouvait en effet utiliser son pouvoir de contrôle des mouvements humains que sur une seule personne à la fois. Bien sûr, il aurait pu griller les deux mecs d'un coup d'électricité bien placé, mais cette capacité là était visible et Sylar ne tenait pas vraiment à ce qu'on découvre ses "pouvoirs"...

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Le coup de grâce ne tomba pas, car le Weevil devint -complètement immobile. Et quand on dit immobile …. Plus l'ombre d'un mouvement, une mouche aurait pu se poser sur lui qu'il n'aurait probablement pas réagi. Comme s'il s'était soudain interrompu pour une réflexion stratégique. Ce qui, pour quiconque connaissait un temps soit peu l'espace, pouvait sembler pour le moins antinomique. Un ordre lancé soudainement interrompit sa rêverie, et il roula sur le côté pour se dégager, d'une parce le ton employé ne donnait pas particulièrement l'envie de débattre, de deux parce qu'il n'allait pas non plus passer la nuit sous une paire de mâchoires si bien aiguisées, immobiles ou non. Ouch, ça tournait un peu, probablement à cause du coup sur la tête qu'il avait reçu. Ce qui ne l'empêcha pas de percevoir une lueur familière sur le sol, qui lui fit retrouver son sourire. Son stun-gun . Un coup sur le Weevil immobilisé, un coup sur celui qui était en train d'émerger – affaire réglée. Il était hors de question d'utiliser son arme pour neutraliser les weevils face à cet inconnu, à plus ample raison lorsqu'il le soupçonnait d'en avoir trop vu . Bon. Ça ne durerait pas très longtemps, à plus forte raison avec des gusses aussi résistants que ceux-là, mais suffisamment pour régler le second problème en cours. Esquissant un sourire, Jack fit remonter son regard sur l'inconnu.

Et bien … Joli sens du timing. Vous m'avez sorti d'un sacré faux-pas.

Se redressant, Jack observa l'homme qui lui faisait face, dont la silhouette se découpait à la lumière palote des réverbères. L'homme ne semblait pas le moins du monde agressif – à plus forte raison s'il avait vraiment quelque chose à voir dans tout ça, puisqu'il s'en était mêlé sans causer de mal à qui que ce soit – mais il n'aimait pas la façon dont il le scrutait, de façon trop froide, trop analytique. Il fit craquer machinalement son épaule, avant de diriger son regard sur le corps des Weevils.

Une petite fête d'Halloween en retard, un petit coup de trop – et ne jamais essayer d'inviter trois ex-petits copains à la fois. Ces vieilles rivalités qui s'éveillent au mauvais moment, qui avait la plus belle voiture, la plus grande ... et le reste.

Il rajusta son manteau, dissimulant la blessure qui avait déjà correctement entamé de cicatriser, se penchant pour ramasser les cartouches éparpillées sur le sol – il faudrait qu'il pense à amener une lampe de poche, à sa prochaine sortie nocturne, ce ne serait pas du luxe – qu'il replaça une à une dans le barillet. Il restait environ quinze minutes avant que les Weevils ne reviennent à eux, quinze minutes pour s'assurer que l'inconnu ne le voit pas faire ce qu'il avait à faire.

Bref. Je vais ramener Ethan et Bob à la maison, Mickael rentrera seul à pied et - il termina de recharger l'arme, remettant le barillet en place en un cliquetis sonore, avec un regard pour l'inconnu - et vous devriez en faire autant. Merci pour le coup de main. Capitaine Jack Harkness, et vous ?

Même ses instincts lui dictaient de se méfier de ce type, et s'il voulait faire quelques recherches supplémentaires à son sujet, obtenir son nom ne serait pas du luxe, plutôt que de le laisser disparaître sans la moindre trace dans la nature. Un inconnu arrive - une créature hargneuse devient subitement aussi passive qu'une pâquerette était un peu trop pour entrer dans le registre des coïncidences, même pour lui.

Se concentrant sur le type dont il contenait les mouvements, Sylar eut quelques difficultés à focaliser son regard sur l'homme qui se relevait. Il agissait avec calme et contenance. C'était plus qu'étrange. Dans pareille situation, n'importe qui se serait enfui en courant. Apparemment, ce type n'était pas n'importe qui. Il avait l'allure d'un flic, un fédéral. Une tenue altière et fière. Sylar qui puisait dans ses ressources pour, quelques secondes encore maintenir l'assaillant, dû se résoudre bien malgré lui, à relâcher petit à petit son contrôle si bien que l'homme masqué retrouva doucement sa capacité de mouvement. C'est à cet instant que Sylar entendit la voix de la personne qu'il venait de sauver. Posant son regard sur son visage, il perçût un léger sourire. L'homme n'était pas du tout effrayé, il était serein. Avant de donner la réplique à ce gars, Sylar jeta à nouveau un œil sur le corps qu'il contrôlait quelques secondes auparavant. L'être masqué semblait se réveiller doucement, et ne pas comprendre ce qui venait de lui arriver. C'était une bonne chose, mais le temps était compté, il ne fallait pas s'attarder là, le gus allait sans doute reprendre son attaque et Sylar ne voulait pas avoir à utiliser une de ses capacités plus "visibles" pour le remettre à sa place.

-"Vous ne devriez pas vous attarder ici. Il ne va pas vous laisser beaucoup d'avance..."

Fit-il en désignant d'un geste le mec au sol. L'autre essayait de lui raconter le pourquoi de tout cela. A l'entendre, il s'agissait d'une fête d'Halloween qui avait mal tourné. Cette pale explication fit sourire le héros. Ce type était un mauvais menteur et Sylar avait trop l'habitude des mensonges pour tomber dans le panneau. D'autant plus quand celui qui se disait être un quidam ramassait des cartouches sur le sol avec un calme digne d'un assassin expérimenté.

-"Je ne crois pas un mot de vos conneries Jack. Vous ne me ferez pas croire que ces armoires à glace sont des amis à vous..."

Sylar ne crut pas un mot de ce que ce type lui raconta. Il se retint pourtant de prendre davantage parti. Planté dans ses Rangers, il fit face au type qui venait de se présenter et décida d'en faire autant, en partie du moins.

-"Appelez-moi Sylar."

Théâtrale à souhait, cette présentation évoqua bien des souvenirs au héros débutant qui tâchait de faire justice. Il se voyait se présenter à ses anciennes victimes, il voulait à présent que son surnom soit associé à des actes valables. Il devait redorer son pseudonyme, l'inscrire dans l'histoire. Et ce, bien que ses bas instincts brûlaient dans sa poitrine et lui intimaient de réduire cet inconnu à l'état de poupée de chiffon, de lui soutirer la vérité de force et sans ménagement...

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Ses conneries …. Ok, au moins il avait le mérite d'être direct. Certes, ce n'est pas comme s'il s'était grandement soucié d'être crédible – dune part parce qu'il en avait trop vu pour qu'il puisse s'en tirer sans soupçons, d'autres part parce que son interlocuteur semblait loin d'être le dernier des pigeons. Bien au contraire. Et Jack s'était douté qu'il ne se débarrasserait pas de lui aussi facilement. Sa vie aurait été tellement plus simple s'il s'était éclipsé, en lui laissant son numéro histoire qu'il puisse lui expliquer pourquoi il partait à la chasse Et le Weevil derrière,qui entamait de se relever. La soirée était décidément brillante.

Ok, Sylar. Si vous préférez la jouer direct … Ces … "types" ont fait leur sort au cadavre que vous trouverez dans les poubelles à deux trois rues de là, avec le ventre à l'air et le foie qui a décidé de faire coucou au caniveau. Je me suis dit que puisque tiens, j'avais la soirée de libre, je pourrai m'arranger pour qu'ils évite d'aller jouer au foot avec la tête d'un gamin dans le parc, histoire de jouer les rabat-joie. A supposer qu'ils sachent jouer au foot – avec le recul, j'en doute. Suffisamment franc pour vous, ou vous voulez aussi connaître mon signe astrologique ?

L'un des Weevils était en train d'émerger, et, quand il ne fit rien d'autre que reculer pour disparaître dans les ténèbres, il n'esquissa pas un mouvement pour partir à sa poursuite. Après tout ça, il allait probablement de cacher dans les égouts, et ne pas en sortit avant un long moment. Et il n'aimait vraiment, vraiment pas tuer les Weevils. C'étaient des créatures en substance inoffensives, quand on leur fichait la paix. Quand l'agitation de la ville, ses bruits et ses odeurs, ne leur faisait pas perdre la tête.

Maintenant, pour rester dans la franchise, si vous me disiez quel est le petit tour que vous avez utilisé tout à l'heure ? Technologie ? Télépathie ? Télékinésie ? Votre charme naturel ? Ou bien quelque chose de plus complexe ?

Il n'aimait vraiment, vraiment pas sa façon de rester calme , jusqu'en le voyant ramasser les cartouches sur le sol. Ni le fait qu'il ne semblait pas craindre un seul instant pour sa vie alors qu'il était techniquement l'unique témoin possiblement gênant de ce qu'il devait considérer comme un meurtre commis de sang-froid, et le fait qu'il ne semble pas ressentir la moindre crainte face à cet état de fait était soit preuve d'un esprit suicidaire, d'un sang froid exceptionnel, ou, troisième solution, la plus crédible, qu'il en avait suffisamment dans sa manche pour ne rien avoir à craindre, et il n'était pas vraiment sûr d'aimer cette idée.

Regardant Harkness avec une pointe évidente de curiosité, Sylar hésitait entre deux sentiments: fallait-il se méfier de lui? Harkness était étrange, son allure fière évoquait chez Sylar les agents de la compagnie qui l'avait traqué pendant de longs mois. Des personnes spécialement entraînées pour suivre et éliminer les humains dotés de capacités hors du commun. Sylar éprouvait une répugnance hors du commun pour ces bureaucrates assassins qui avaient éliminés tant des siens. Mais à bien y regarder, Harkness était différent des autres agents, il avait une assurance étrange. Comme s'il était blasé, lassé de l'humanité. C'est cette assurance bizarre qui convainc Sylar de lui accorder le bénéfice du doute. Sylar décida donc de l'écouter se justifier et refréna ses bas instincts.

A la fin du soliloque de Jack, Sylar resta perplexe. Cette explication avait été donnée d'une façon presque machinale, comme si l'homme n'avait pas eu à y réfléchir. Il venait donc de lui livrer la vérité. Se pouvait-il qu'il exista des êtres aussi sanguinaires que cela? Oui, sans aucun doute. Mais...Pourquoi? Que cherchaient-ils? Alors que Sylar était en train d'essayer de trouver une raison aux actes que les drôles avaient commis, Harkness le sortit de sa rêverie.

Au fur et à mesure qu'Harkness prononçait ces mots, les sourcils de Sylar se froncèrent. Ainsi, il était démasqué. Et pas par un novice, ce type s'y connaissait si bien qu'il énuméra un bon nombre des capacités surnaturelles qui habitaient le héros. Sylar ne savait trop comment réagir. Étonnamment, un sourire se dessina sur son visage jusqu'alors impassible. Lentement, ses bras s'écartèrent de leur station verticale. Comme s'il se préparait à l'attaque, Sylar répondit à Harkness. Il n'avait pas peur de lui et ne voulait pas non plus l'effrayer. Il voulait savoir qui il était et surtout, pour qui il bossait.

-"Disons que la combinaison de plusieurs capacités me permet d'aider les malheureux à se sortir des griffes des assassins. C'est un entrainement, rien de plus..."

Par ces mots, Sylar pensait avoir répondu à la question sans toutefois dévoiler l'essentiel. Son regard inquisiteur vint se heurter à celui de Harkness.

-"Savez-vous, pourquoi ces types sont passés à l'acte? Que cherchent il selon vous? Et puis, comment se fait il que vous n'ayez pas appelé du renfort Capitaine?"

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Une combinaison de plusieurs capacités ? Ça, c'était intriguant …. Pourtant, à sa façon de parler des Weevils, il ne semblait jamais avoir quitté cette bonne vieille terre, et avait tout l'air de les prendre pour de simples gusses en costume – première réaction de la plupart des gens à ce siècle. Dire qu'ils se considéraient comme les pionniers de l'ouverture d'esprit … Ils avaient encore du chemin à faire jusqu'à son bon vieux 51ème siècle.

Aider les malheureux de se sortir des griffes des assassins ? Au moins ça expliquait ce qu'il faisait seul dans une ruelle mal famé à une heure pareille, et pourquoi il n'avait pas hésité à intervenir dans l'échauffourée … Assez efficacement, il fallait le reconnaître. Et voilà, il commençait à être jaloux. Comme une sorte de … Super-héros ? Il haussa un sourcil, intrigué. Ça c'est intéressant. Je peux avoir un aperçu de vos "capacités ?"

Ça y est, il réclamait maintenant. Ça, c'était à force de fréquenter le Docteur. Mais eh, ce n'était pas tous les jours qu'il rencontrait des humains – à supposer que ce type en soit bel et bien un – customisé, comme lui – du moins pas à ce siècle, pas sur cette planète … Et il fallait reconnaître que pour le moment, la notion de prudence lui passait bien au-dessus de la tête, tellement Sylar avait aiguisé sa curiosité. Prudence ? Bah, il n'avait jamais bien saisi cette notion de toute façon, et vu le temps qu'il avait vécu sans prendre la peine de l'apprendre, il doutait que ce truc-là soit bien nécessaire. Et puis, il avait beau encore considérer Sylar avec une certaine méfiance encore, il avait eu l'occasion de le laisser mourir et repartir sans se faire remarquer, et il ne l'avait pas fait. Ce qui confirmait tout de même un minimum sa version des faits.

Il ne put retenir une grimace aux mots renforts cependant. Ces mots-là évoquaient dangereusement Torchwood, son équipe, le QG, des personnes pour couvrir ses arrières et des personnes à protéger – des personnes qui comptaient. Maintenant il n'y avait plus que ce fichu Capitaine Harkness et sa fichue immortalité, cette vieille compagne jalouse et zélée bien prompte à faire un sort à ceux qui avaient l'audace de l'approcher de trop près.

Je travaille seul – enfin – j'avais l'habitude de travailler en équipe, mais c'est du passé. Je suppose que je suis un peu rouillé au niveau de certains réflexes. Il haussa les épaules. Mais ça reviendra vite. Quant à la raison pour laquelle ces – "types", comme vous dites, sont passés à l'acte.. . Il désigna d'un mouvement de tête le corps du Weevils qui gisait encore à quelques mètres, invitant Sylar à s'en approcher. Vous devriez jeter un coup d'oeil d'un peu plus près au type en question, Mr Super-Hero. Vous pourriez avoir quelques surprises.

Bon, d'accord, ce n'était pas très juste pour lui, comme façon de lui présenter les choses – mais comme disait l'autre, n'importe quelle démonstration vaut mieux qu'une longue leçon, et au moins, sa réaction serait-elle un bon moyen de lui indiquer si son invité du jour était oui ou non habitué à fricoter avec des formes de vies extra-territoriales ...

Sujet: Re: Partie de chasse nocturne [PV Sylar] Mer 29 Sep 2010, 18:01

Voyant le sourcil de son interlocuteur se hausser, Sylar en déduit facilement que sa pseudo révélation venait d'attirer son attention. Sylar n'aimait pas ce regain d'intérêt, un personne saine d'esprit se méfiait de ceux qui lui disaient disposer de "capacités". Or, Harkness semblait intrigué, d'ailleurs, la question qui suivit ne fit que le confirmer: il voulait que Sylar prouve ses dires. Bien sûr, Sylar aurait pu le faire, prendre le contrôle de son esprit et effacer le moindre souvenir de cette conversation. Mais il avait décidé d'agir "correctement", il se devait donc de sortir de ce merdier sans entacher la promesse qu'il s'était faite et, surtout, sans détruire sa couverture et en dévoiler trop à ce type décidément louche.

Que faire? lui montrer la vérité? Un mixe de ses talents divers? Non, c'était bien trop risqué. Si ce type était un fédéral ou quelque chose du même genre, c'était la porte ouverte à des années de cavales et de meurtres. Sylar réfléchit quelques fragments de secondes avant d'arriver à la seule conclusion qui s'imposait: oublier. Ainsi donc, notre homme décida de faire comme si de rien était et grand bien lui fit car Harkness venait de reprendre la parole, ce qui donnait à Sylar la plus belle occasion qui soit de changer de sujet.

Harkness lui blablata quelques informations au sujet du travail d'équipe et d'autres niaiseries peu nécessaires avant de lui proposer d'examiner le corps du type masqué. Tournant le tête en direction du corps, Sylar ne comprit pas où son interlocuteur venait en venir. Mais il s'exécuta et s'accroupit à hauteur du visage masqué. D'une main ferme, il tenta de retirer l'artefact pour découvrir le visage du malfaiteur, rien n'y fit. Le maque était comme soudé au visage de cet homme. Était-ce possible? A mois que...

Se retournant dans la direction d'Harkness, Sylar lança d'une voix peu assurée:

-"Vous voulez dire que cette tête de monstre est réelle? Et ben, y en qui n'ont pas de chance..."

Sylar ne put s'empêcher de conclure que la personne qui gisait à ces pieds était l'un des siens: un humain dont la capacité avait modifié les traits. Bien entendu, Sylar ne croyait pas aux Extra terrestres, il était bien trop focalisé sur sa propre bizarrerie pour penser qu'il puisse exister d'autres formes de vies. Et puis, en bon américain qui se respecte, il avait lu beaucoup de comics et assimilait donc cet horrible faciès à la catégorie des "mutants difformes" comme Hulk. C'est à cet instant de sa réflexion que Sylar entendit résonner les derniers mots d'Harkness: super-héros. Ceux-ci eurent pour effet de dessiner un léger sourire de satisfaction sur le visage du tueur repenti.

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