On ne sait jamais ce que la vie nous réserve... (Wilson... et un autre doc, si ça vous chante)

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Cette petite phrase était en somme le credo de Jordan, qui risquait chaque matin de se faire réveiller par le téléphone qui l'emmènerait d'un bout à l'autre de la ville sur une scène de crime ou une autre, ou de se faire descendre un beau jour, alors qu'elle serait juste en train de ramasser sa trousse, comme ça avait failli se produire plus d'une fois déjà. Elle avait fini par s'y faire, même si parfois c'était assez désagréable. Mais les quelques bonnes surprises qu'elle avait eues ici et là suffisaient à ses yeux à rattraper les inconvénients qu'elle subissait au quotidien.

Pour aujourd'hui, elle estimait que c'était une bonne journée : elle avait pu faire la grasse matinée jusqu'à sept heures trente, elle avait pu squatter la salle de bains dix minutes de plus que d'habitude (soit 20 min au total) parce que son colocataire était déjà parti, elle n'avait pas eu pour premier cadavre celui d'un gamin et ses collègues lui avaient fichu une paix royale ! Bref, Jordan était de bonne humeur. Crevée - elle en était à sa sixième autopsie de la journée - mais contente.

Lorsqu'elle consulta sa montre, ce fut pour constater qu'il était relativement tard, qu'elle avait faim et envie d'une boisson chaude. Il lui fallait une pause. Un coup d'oeil dans la salle de repos la dissuada de rester là : son chef de service, un pervers patenté, s'y tenait. Elle repassa par son casier histoire de laisser ses affaires et de se rhabiller de façon plus conventionnelle et choisit de remonter dans les étages, sachant que l'hôpital disposait de machines à café qui lui permettraient de tenir le coup encore un peu à défaut de mieux.

C'est ainsi qu'elle se retrouva au rez-de-chaussée de l'hôpital, à regarder d'un air absent le panneau d'affichage le temps que la machine daigne finir de préparer son cawa. Et sur le panneau en question, il y avait la liste des membres du conseil d'administration, avec photos à côté. Dr Lisa Cuddy... Normal, c'était la dirlote. Dr Henry machin truc chouette... Mouarf, plus la tête d'un type malade que d'un médecin, ça devait être rassurant pour ses patients ! Dr Petra Bidule-Chose de la Machinade... Elle ressemblait à une chaisière... Dr Bill Dupont-Lajoie... Roooh, mignon tout plein, il avait l'air d'avoir douze ans ! Dr James Wilson... Dr... Hey ! Une minute ! Dr James Wilson ? Faites voir la photo ? Mais oui ! C'était bien lui !

James Wilson... Waw, ça remontait à loin, ça... Quoi... sept ans ? Huit peut-être même... Elle l'avait rencontré en accompagnant une amie cancérologue à un séminaire d'oncologie auquel il assistait aussi. Il était tellement mignon, tellement gentil et attentionné... Jordan avait craqué. Ils étaient sortis ensemble quelques mois, huit ou neuf... Et puis bon, ils étaient tellement différents, Jordan et sa mauvaise tête, ses enquêtes, ses morts et son humour de cimetière, James avec sa fâcheuse tendance à foutre le camp quand ses relations deviennent stables et sa trop grande gentillesse... Et puis, la distance n'arrangeait rien... Ils avaient fini par casser, mais étaient restés en bons termes, s'écrivant parfois de loin en loin.

Le retrouver, bosser dans le même hôpital que lui... voilà une chose que Jordan n'avait jamais imaginée. Il lui vint une idée saugrenue. Elle avait le temps, c'était l'heure du déjeuner. Elle releva le numéro de son bureau et, son café à la main, elle remonta dans les étages jusqu'au couloir d'oncologie. Là, elle ne mit pas longtemps à trouver le bon bureau et frappa à la porte. Par devers elle, elle se demandait un peu comment son ex allait réagir... Il devait le croire toujours à Boston...

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Comme à tous les jours, James a dû faire l’annonce à certains de ses patients comme quoi ils ont le cancer et que certains d’entre eux ne pourront pas y survivre, car celui-ci est trop avancé pour être guéri. Ce n’est pas toujours toujours rose mon métier, mais il doit le faire. Le docteur James Wilson tente par son mieux de faire prendre la chose plus légèrement, mais personne encaisse la nouvelle du cancer de la même manière que s’ils gagnaient à la loto. C’est toujours triste de voir les gens apprendre qu’ils ne vont pas survivre à leur cancer. Wilson trouve cela encore plus triste quand il s’agit d’une jeune mère de famille ou un jeune père... Aucun enfant sur la planète devrait vivre sans avoir ses parents à ses côtés... Mais que pouvons-nous y faire?! Quand nous avons fait notre chemin sur la terre et que notre destin se termine alors que nous sommes jeunes, nous devons être contents de ce que nous avons accompli... Nous aurions beau crier, dénoncer la maladie à voix haute, mais rien arrivera à l’arrêter. Nous venons au monde et notre destin est déjà tout tracé! Certaines personnes meurent étant jeunes et d’autres meurent étant plus vieilles. Ce qui est injuste dans la vie, c’est que Dieu enlève la vie à des enfants alors que certaines personnes âgées demandent uniquement à ce que nous venions les chercher... Où est la justice? Il n’y en a pas quand la maladie ou la mort frappe quelqu’un. Acceptons notre destin et advienne que pourra... Si notre mort peut servir à quelque chose tant mieux... Chose certaine, un parent ne devrait pas à avoir à enterrer son enfant.

Étant dans son bureau, après une longue journée, Wilson ne remarque même pas l’heure tardive. Il repense à ce cas où il a dû annoncer à une jeune femme de 34 ans, mariée depuis dix ans et mère de deux enfants, qu’elle en a juste pour cinq mois à vivre. Pourquoi ce cas la plus touché qu’un autre? Il ne pourrait pas dire, mais c’est probablement en voyant les enfants de la jeune femme et du mari en sortir de son bureau qu’il a réalisé qu’encore une fois un enfant sur cette maudite planète va vivre, grandir sans avoir sa mère à ses côtés. Veut, veut pas, un enfant qui grandit sans sa mère ou son père aura toujours l’impression qu’il lui manque quelque chose... Il cherchera à combler une carence... Des fois, James aimerait être un magicien pour transformer ses verdicts, ses résultats en véritables contes de fées, mais c’est probablement trop demandé.

La mort, la peur, l’ignorance, James pense peut-être à cela quand il est avec une femme. Il a peut-être peur de l’avenir, peur d’avoir une femme, des enfants et des laisser dans le deuil. La maladie frappe toujours quand nous ne nous y attendons pas. Il ne dit pas qu’il n’aurait pas aimé avoir un enfant, mais est-ce criminel de lancer un enfant dans ce monde de fous? Ce monde où l’argent règne, où nous devons êtres beaux, ouverts face à la sexualité, où le cancer est sans préavis? De la misère, de la peine, il en voit à tous les jours et cela ne lui donne aucunement l’envie d’avoir un enfant... Combien de fois voit-on dans les rues une jeune adolescente habillée en putain? Pourquoi les jeunes adolescentes toutes innocentes s’habiller comme des prostituées? Wilson en vient à la conclusion que c’est ce que les hommes veulent voir. Les hommes veulent des femmes belles, sexy et sans aucun tabou face au sexe. Les parents aussi sont une partie du problème... Un parent responsable ne devrait pas accepter d’acheter des g-strings, des jeans à taille base, des chandails décolletés à une jeune fille de douze ans. Qu’on vienne lui demander à Wilson un bon jour pourquoi il n’a pas d’enfant, il va vous répondre cela.

Bien loin dans ses pensées, il entend cogner à la porte de son bureau. C’est ce simple petit bruit qui le fait sortir de sa bulle et c’est à ce moment qu’il se demande qui peut bien venir le voir. Si se serait House, il n’aurait probablement pas cogné, alors ça ne doit pas être lui. Le docteur secoue sa tête un moment, se lève et se rend à la porte qu’il ouvre. Son regard inspecte la personne des pieds à la tête. Son regard croise celui de Jordan, c’est un rêve, elle n’est pas devant sa porte toujours? Il doit rêver, s’imaginer des choses, car elle est supposée être à Boston. Elle est peut-être ici pour lui dire un petit bonjour, mais comment elle aurait pu le trouver, il ne doit pas être le seul James Wilson dans tous les États-Unis....

« Jordan? Jordan? »

Un petit moment de silence, il la regarde dans les yeux pour être bien certain que c'est elle devant lui et que ce ne soit pas une allusion suite à l'énorme fatigue qu'il ressent en ce moment même. Elle n'a pas changé d'une seul poil Cavanaugh même après toutes ses années où leur histoire a pris fin sur une note tout de même joyeuse et non en se lançant les pires méchancetés qui blessent une personne jusqu'à la fin de ses jours.

Un petit sourire aux lèvres, il regarde son "amie" et lui dit :

« Mais entre... entre... ne reste pas sur le seuil de la porte... »

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Jordan venait de finir son café et de jeter le gobelet dans la plus proche poubelle. A cet instant, la porte s'ouvrit sur un James Wilson qui n'avait guère changé depuis leur dernière rencontre. Un peu vieilli, certes, mais elle-même avait vieilli, c'était normal après dix ans... Et il faisait une de ces têtes d'enterrement... qui fit place à une expression de réelle surprise, voire de stupéfaction incrédule, quand il réalisa qui se tenait sur le pas de sa porte. Jordan eut un grand sourire.

Tu veux que je te pince pour que tu sois bien sûr que je suis réelle ?

Elle pencha la tête sur le côté et l'observa attentivement. Son regard exercé remarqua derechef les cernes qui soulignaient son regard, et elle eut le sentiment qu'il devait avoir récemment perdu du poids. Le remerciant d'un signe de tête, elle pénétra dans le bureau, auquel elle jeta un rapide coup d'oeil. Elle repéra de suite la peluche sur l'étagère derrière le bureau et eut un sourire attendri, puis se tourna de nouveau vers James.

J'aurais sans doute dû téléphoner... Tu as l'air passablement surpris de me voir. Je me trompe ?

Comment aurait-elle pu se tromper ? Il y avait bien six mois qu'elle ne lui avait pas écrit. James ne savait pas qu'elle avait déménagé, qu'elle s'était installée dans cette ville quelques mois plus tôt. Et si elle-même était parfaitement capable d'entamer la conversation comme s'ils s'étaient quittés la veille, elle savait que ce n'était pas le cas de tout le monde.

Pourtant, le regardant de nouveau avec attention, Jordan s'approcha un peu plus et lâcha, sur un ton d'affection amicale et vaguement inquiète :

Tu as l'air épuisé. Quelque chose ne va pas, Jimmy ?

Au cours des huit dernières années, Jordan et James avaient eu plus d'une fois l'occasion de discuter, soit au téléphone, soit, plus tard, par msn. Et Jordan avait gardé de leur relation la faculté de deviner quand il n'allait pas bien seulement en lui parlant, en le lisant ou en le voyant. Observation, ou instinct ? Probablement, car Jordan croyait fermement que l'un ne pouvait fonctionner correctement sans l'autre et que ce qu'on appelait l'intuition féminine n'était en réalité que la synthèse inconsciente d'observations infimes.

En l'occurrence, la fatigue, la tristesse qu'elle avait décelées sur le visage de James avant que celui-ci ne la reconnaisse, peut-être même une vague angoisse... Voilà ce qui motivait sa question. Jordan avait peut-être pour spécialité les morts, cela n'empêchait pas qu'elle soit aussi capable de s'occuper des vivants de temps en temps. Pas souvent, certes, mais bon...

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Il est un petit peu normal que James Wilson soit surpris de voir Jordan à sa porte, non?! Il ne s'attendait surtout pas à ce que quelqu'un vienne le voir et encore moins à ce que ce soit une ancienne amoureuse avec laquelle il a vécu énormément de choses toutes aussi amusantes les unes que les autres. Du plaisir, il en a eu énormément avec Cavanaugh lorsqu'ils n'étaient pas séparés par des milles de kilomètres. Une question lui vient en même, pourquoi elle est ici? Elle est malade et aimerait que Wilson l'examine?! Elle ne doit certainement pas être venue ici uniquement pour lui dire un simple bonjour, ce serait trop simple pour être vrai... bien que les femmes sont parfois très dures à comprendre de nos jours.

L'observant de la tête aux pieds, il parvient à faire un tout petit sourire minuscule avant de refermer la porte de son bureau. Nous ne savons jamais qui peut bien écouter à la porte et fonder des rumeurs qui ne sont pas toujours vraies. Si House serait présent, il serait le premier à s'imaginer des choses peu catholique entre Jordan et son ami... House aime la sexualité et y pense tout haut, mais James est plus réservé, plus timide, plus pudique.

Comment fait-elle pour lire en lui comme dans un livre ouvert malgré tout ses années?! Cette femme aura toujours un certain pouvoir sur James. Soit qu'elle est voyante soit que James cache mal ses sentiments et qu'il est un mauvais comédien. Nous ne sommes pas ici pour juger ses talents d'acteur, donc passons à autre chose et répondons avec le plus de sincérité à la femme devant ses yeux.

« Grosse journée... Ce n'est jamais facile d'apprendre à une jeune mère de famille de 34 ans qu'il ne lui en reste pas longtemps à vivre. Mais bon, tu n'es pas ici pour m'écouter parler de ce qui se passe dans ma vie. »

Il sourit à la belle et ajoute :

« Je ne vais pas te cacher que je suis surpris de te voir... surpris, mais content en même temps. Ça fait du bien de te revoir, oui, vraiment... Que fais-tu ici, tu n'es plus à Boston? »

Invité

Jordan hocha la tête. Oui, bien sûr, ce n'est probablement pas agréable. Une partie du boulot qu'elle n'avait pas à affronter, elle. Par contre, elle devait expliquer aux familles que leurs enfants s'étaient fait descendre d'une balle dans la tête, un coup de couteau ou toute autre joyeuseté du même genre. C'était aussi assez éprouvant, parfois. Elle pouvait donc comprendre au moins en partie ce que ressentait James. Elle se contenta de poser sa main sur l'épaule de son ex.

Je vois. Mais bon, au moins, elle aura le temps de dire au-revois à ceux qu'elle aime... Ce n'est pas donné à tout le monde, tu sais.

Petite pensée nostalgique pour sa propre mère qui avait à peu près le même âge quand elle était morte, assassinée. Enfin, Jordan n'était pas venue pour ça. Elle retrouva aussitôt son sourire pour protester :

Au contraire, Jimmy ! je suis aussi là pour ça, vu que je suis venue prendre de tes nouvelles !

Elle s'amusait de sa surprise. Apparemment, James n'avait jamais réussi à se faire à l'idée que Jordan puisse savoir presque exactement ce qu'il pensait. Elle le soupçonnait de la croire un peu sorcière sur les bords. Elle eut un geste familier pour redresser le noeud de cravate de James qui était légèrement de travers et répondit :

Moi aussi, ça me fait plaisir de te revoir. Et non, je ne suis plus à Boston. Il était temps que je change d'air, et un poste était disponible au département de médecine légale, plus une chaire à la fac de médecine. J'ai déménagé il y a un mois. J'aurais sans doute dû te le dire, mais je n'ai pas eu trop le temps de prévenir.

Elle recula d'un pas et plaça ses mains sur ses hanches en une pose familière.

Quand j'ai vu ton nom en bas, je me suis dis que c'était l'occasion ou jamais de venir te dire bonjour... Mais si je te dérange, je peux repasser, bien sûr !

Invité

Prendre de ses nouvelles? C’est bien la première fois qu’une ancienne compagne de vie vient prendre de ses nouvelles et James ne peut pas dire qu’il déteste cela. Touché, voila comment se sent Wilson en ce moment! Ça fait un bien énorme de savoir qu’une ancienne amoureuse tient à savoir comment nous nous portons. Jordan est spéciale, il n’y a pas une femme, à part Lisa Cuddy. qui mérite autant de gentillesse de la part de James que Jordan!

Le médecin sourit à Cavanaugh et l’invite à prendre place sur l’une des chaises devant son bureau. Il s’installe à ses côtés et sourit en la regardant dans les yeux. Elle est venue s’installer ici il y a un mois, ce qui veut dire qu’ils vont pouvoir se voir plus souvent?! Bonne nouvelle ou mauvaise nouvelle? Tout dépend de la manière dont nous voyons les choses.

« C’est une très très bonne nouvelle tout ça dis-moi! Tu ne me déranges vraiment pas! Ma journée est terminée, mais je voulais rester encore un peu dans mon bureau pour réfléchir et pour ranger quelques trucs. »

Il sourit et pose sa main sur la cuisse de son « invitée ».

« Tu veux un café, quelque chose? »

Invité

Jordan sourit et s'assit, une jambe repliée sous elle. Elle pouvait voir dans le regard de James que celui-ci appréciait sa petite attention et, par un effet assez connu, elle fut contente de lui avoir fait plaisir. C'était vraiment quelqu'un de gentil, il était donc facile d'être sympa avec lui. Elle remarqua :

Pas très joyeuses, les pensées en question... Heureusement que je suis arrivée pour te sortir de tes idées noires, hein ? Super Jordan à la rescousse ! ajouta-t-elle en prenant une pose façon "super-girl".

Elle éclata de rire, preuve qu'elle ne se prenait pas du tout au sérieux, et posa sa main sur celle de James. Elle était contente de le revoir, elle avait encore beaucoup d'affection pour lui. Une affection maintenant dénuée d'attirance - non que James ne lui plût pas, mais elle avait déjà donné, merci - mais qui ressemblait à de la tendresse. Oui, si Jordan avait dû résumer ses sentiments à l'égard de son ex, elle aurait certainement dit : une immense tendresse.

Ma foi, si tu as mieux à me proposer que l'espèce de lavasse vaguement brunâtre que je viens d'avaler, oui, je suis partante pour un café. Et j'ai l'impression que tu en as autant besoin que moi !

Elle lui tapota le dessus de la main amicalement, puis se cala plus confortablement sur son siège.

Alors, raconte-moi tout, Jimmy : que s'est-il passé dans ta vie ces six derniers mois ?

Invité

De l'amitié, juste de l'amitié, voila ce qu'il y en toujours en James et ses "amies" de femmes. On dirait qu'il n'est pas capable d'avoir une vraie relation. Il doit être trop gentil pour avoir une vraie femme. Nous savons tous que les femmes préfèrent garder les gentils hommes comme amis, car elles savent qu'à la moindre crainte, elles peuvent aller se confier à eux sans avoir peur de se faire retourner en se faisant dire qu'ils n'ont pas envie de les écouter. James devrait se faire comme House, c'est-à-dire de dire ce qu'il pense, avoir peu de respect pour la femme... peut-être qu'en étant un macho il serait un peu plus respectéer et respecter pour ce qu'il est. Les femmes veulent des hommes durs, des enfants sauvages, combattants et parfois elles parlent de leur désir d'avoir un homme un peu plus rose... Elles ne savent pas réellement ce qu'elles veulent. Les femmes veulent toujours le contraire de ce qu'elles disent vouloir... c'est bien compliqué de nos jours.

Doucement, au contact de la maison de Jordan, il tourne sa main pour avoir sa paume contre celle de son ancienne compagne. Nouant ses doigts aux siens, il sourit au fait qu'elle dit être une super-woman.

« Tu me sors de mon néant! »

Dit-il en riant avant de lui lâcher la main pour aller lui servir du café. Il ne sait pas s'il sera meilleur que celui qu'elle a pu boire, mais il espère que oui. En tout cas, James l'aime bien ce café, alors si Jordan n'est pas difficile, elle risque de bien l'aimer. Tasse à la main, il revient à Jordan et lui donne avec un sourire.

« Voila »

Qu'est-ce qui a pu se passer depuis six mois? James Wilson aimerait bien avoir des choses à lui dire, mais sa vie n'est pas la plus "mouvementée", alors il n'a pas grands choses à lui dire. Il garde silence un moment et après quelques secondes, il trouve quelque chose à lui dire.

« Bien euh... rien... nouvelle voiture... Et toi? Un mari, des enfants? »

Invité

Jordan referma ses doigts brièvement sur ceux de James, juste avant que celui-ci ne se lève. Elle se disait parfois qu'elle avait eu tort. Mais vu les circonstances, à l'époque, ça n'aurait pu se passer autrement. Et puis les années avaient passé, et il y avait eu Woody, Pollack... Oh, et puis à quoi bon y penser ? Elle n'avait pas la faculté de retourner en arrière et de changer son passé. Ce qui était fait était fait, tout ce qu'elle pouvait faire à présent, c'était essayer d'éviter de se faire détester de James, qu'elle appréciait vraiment.

Le mot qu'il utilisa la frappa.

Ton néant ? A ce point-là ?

Comme toujours, Jordan remercia d'un signe de tête quand il lui tendit le café et en prit quelques gorgées, sans lâcher James des yeux, attentive à ce qu'il disait. Elle faillit d'ailleurs s'étouffer quand il lui demanda si elle s'était mariée.

Mon Dieu, non ! Premièrement, a chroì², si je m'étais mariée, je t'aurais invité, je pense. Et deuxièmement, le jour où tu trouveras un mec capable de supporter mes horaires de folie, mon caractère de cochon, et tout ce que je trimballe derrière moi, file moi son numéro ! Quant à avoir des enfants... Je suis chaque jour aux quatre coins de la ville, je risque de me faire descendre seulement en posant ma mallette à côté d'un cadavre... Et puis j'ai quarante ans, Jimmy, c'est un peu tard !

Elle haussa les épaules. Elle ne ressentait pas le besoin d'avoir un enfant. Peut-être parce qu'elle avait perdu sa mère jeune, et qu'elle se savait "en danger", elle ne voulait pas risquer d'abandonner son enfant trop tôt. Il y avait eu cette opération du cerveau, aussi, qui lui avait fait peur. Alors bon, autant ne pas faire courir de risque à un éventuel gosse.

Elle soupira et reprit quelques gorgées. Elle aimait bien le café qu'il lui avait servi. Elle eut un petit sourire en ajoutant :

Tu es sûr qu'il n'y a rien ? Pas d'amour en vue, rien ? Tu ne peux quand même pas avoir une vie sentimentale aussi désertique que la mienne, c'est trop triste !

Invité

James Wilson a réellement quelqu’un en vue, mais cela va rester secret, car il sait que jamais de sa vie, il va l’avoir pour lui. Lisa est un peu son idéale, mais il ne sait pas comment lui dire et il y a House dans tout ça. James serait-il assez fort pour les interrogatoires que son cher ami pourrait lui faire?! Greg ne se gêne pas pour parler de sexe, mais l’oncologue, lui, il... Il n’est pas capable de parler de tout ça sans problème. James est pudique, refermé et très accro à l’éthique des choses.

« Mieux vaut être seul que mal accompagné... Je ne suis pas du genre à prendre la première qui passe. Je connais des gens qui ne sont pas capables de rester tout seuls, mais moi, je suis capable de rester tout seul et ce sans problème. Quand je regarde mes patients, je ne ressens pas le besoin d’être amoureux, car ça me fait prendre conscience que je pourrais vivre la même chose qu’eux. Puis-je avoir une femme et un enfant en sachant qu’à tout moment la maladie peut frapper? Je ne pense pas que je suis assez égoïste pour penser juste à moi... De toute manière, tout comme toi, je me fais vieux... »

Lui dit-il avec un sourire aux lèvres.

Invité

Jordan, tout en finissant son café, écouta le petit speech de James, hochant parfois la tête. Quand il eut fini, elle eut une petite moue.

Hum, voilà qui sent le vécu... Dois-je me sentir visée, ou serais-tu tombé sur pire que moi ? Enfin, cela dit, je ne peux que cautionner ta vision des choses. Même si, diront certains, la vie c'est aussi prendre des risques...

La dernière phrase, en revanche, la fit rire.

Toi, vieux ? Allons, Jimmy, ne soit pas ridicule. La quarantaine, c'est un bel âge pour un homme. Vous pouvez encore prétendre séduire et plaire. Pour une femme, quarante ans sonne le glas de la jeunesse et l'entrée dans l'âge mûr. Et après l'âge mûr, tout le monde sait ce qui vient...

Elle se pencha en avant et lui tendit la main.

Crois-moi, a chroì², tu es loin d'être un vieil homme.

Jordan était très sérieuse. Pour un homme, le passage de la quarantaine se teinte d'une nouvelle forme de charme. Il n'est plus un jeune premier, mais passe au rôle tout aussi séduisant de l'homme mature, expérimenté. Pour une femme, quarante ans est un cap difficile, car quoi de plus pathétiques que ces femmes d'âge "mûr" qui s'acharnent à vouloir séduire ? Jusqu'à sa mort, un homme peut être séduisant. Rares sont les femmes qui gardent du charme passé le cap des quarante-cinq ans. Il existe de beaux hommes de quatre-vingts ans. Il n'existe pas de belles femmes du même âge.

Jordan le savait, c'était la raison pour laquelle elle avait toujours mis un point d'honneur à profiter de la vie tant qu'elle le pouvait. Et elle savait qu'elle n'avait plus beaucoup de temps devant elle avant d'être considérée comme une vieille dame - pire encore : comme une vieille fille ! Alors, peut-être qu'elle se poserait. Ou pas. Auquel cas, elle s'imaginait parfois, la retraite venue, se retirer quelque part dans le Midwest, dans un cottage, avec des chats et des chiens, et devenir la terreur du bled. Une pensée qu'elle partageait parfois et dont elle faisait mine de s'amuser. Mais en réalité, c'était avec un peu d'amertume qu'elle y songeait.

Spoiler:

Invité

Nous avons tous notre manière de voir les choses et c’est bien ce qui fait la beauté du monde, non?! De quoi est-ce que la planète terre aurait l’air si tout le monde aimait les mêmes choses et aspiraient à un même avenir? Bon, il est certain que dans un certain sens il n’y aurait pas de guerre, car tout le monde croirait au même dieu, mais ce n’est pas le cas malheureusement. James ne voit pas les choses de la même manière. Une femme de plus de quarante ans est dix fois plus séduisante qu’une femme de trente ans qui montre son corps parfait dans des vêtements trop sexy. Si les jeunes filles de douze ans commencent à s’habiller comme les jeunes femmes de 25 ans qui vont dans les bars dans le but de ramener un homme chez elle pour la nuit, de quoi auront-elles l’air à 30 ans?! Aux yeux de James, les femmes de quarante ans et plus sont plus belles, car elles sont plus pudiques et s’habillent bien pour la plupart, car il est vrai que certaines femmes de quarante ans ont peur de vieillir, alors elles s’habillent comme des petites jeunes et cela est totalement pathétiques.

Il est vrai que les hommes de quarante ans et plus sont parfois séduisants pour bien des femmes. Les cheveux gris représentent la maturité, le vécu, mais aussi l’expérience. Un homme peut avoir des enfants jusqu’à la fin de ses jours, mais une femme, elle peut en avoir jusqu’à la ménopause, donc vers cinquante ans. Où est le bonheur d’avoir un enfant à cinquante ans? L’homme atteint les 70 et l’enfant a à peine 20 ans... Un enfant, il faut l’avoir dans la vingtaine ou début trentaine, mais pas plus tard que ça.

« Oh non, je crois sincèrement que les femmes de quarante ans peuvent être plus séduisantes, plus attirantes que les jeunes femmes de 28 ans. »

Voyant le nombre d’homme de cinquante ans qui sont en couple avec des femmes qui pourraient être leur fille nous avons de la misère à y croire, mais James n’est pas comme ces hommes qui pensent uniquement au sexe. James est unique, pudique et timide... Ok, oui, ça lui arrive de penser croche, car il reste un homme malgré tout, mais jamais il va le dire tout haut. Il ne serait jamais capable de dire à Lisa qu’elle est juste trop chaude quand elle prend ses grands airs de Louis XIV... Il a tout de même plus de classe que ça.

« Tu sais trésor, tu n’es pas vieille toi non plus. Puis ce n’est pas parce que nous sommes seuls au monde que nous ne sommes pas bien... Tu sais, moi, j’ai un ami qui sort avec n’importe quelle femme et cela n’est pas mieux... Attendre la bonne personne est la meilleure des choses à faire. »

Invité

Jordan haussa les épaules. C'était un point sur lequel James et elle ne pourraient probablement pas s'entendre, ils appréhendaient la vie de deux façons très différentes. Elle comprenait son point de vue, mais ne l'approuvait pas. C'était un point de vue très masculin, en ce sens qu'il ne voyait que le résultat, et non tout le processus nécessaire à une femme pour rester séduisante passé le fatidique cap de la quarantaine.

Elle sourit à la remarque de son ancien compagnon. Un ami qui sort avec n'importe quelle femme... Jordan n'était pas femme à rougir facilement, mais sinon, elle aurait sans doute piqué un fard. Sortir avec le premier homme venu, n'était-ce pas ce qu'elle avait fait à plusieurs reprises ? Elle se contenta de répondre :

Attendre la bonne personne... Oui, sans doute, mais au bout d'un moment, attendre devient fastidieux. Je suppose qu'il doit y avoir moyen de trouver un compromis entre les deux...

Elle ne développa pas, peu soucieuse de s'étendre sur sa propre vie sentimentale - qui, reconnaissons-le, avait été jusque là un bordel innommable. Elle se contenta de vider sa tasse et de s'étirer un peu, ajoutant :

Cela dit, tu as raison, on n'est pas si mal même si on est seuls... C'est pas dit que si j'avais quelqu'un je pourrais me faire des soirées films-bière-pop corn avec des potes ! Surtout si les potes en question sont masculins !

Déjà qu'elle n'était pas vraiment sûre que son colocataire allait apprécier le débarquement de Greg dans l'appartement...

En parlant de soirées, ça te dirait de venir diner, un de ces soirs ? ça serait l'occasion de reparler de nos "folles années"... Parce que je t'avoue que je suis censée retourner à mes macchabées d'ici dix minutes, mais que j'espère avoir plus de temps la prochaine fois...

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