INTRIGUE All Souls' Night (topic général)

Invité

Arrivée la troisième dans la salle, Carmilla avait eu tout loisir d'observer les personnes présentes à la soirée à mesure qu'elles arrivaient. Et également de se faire une opinion sur ses victimes potentielles. La grande brune en gris, pour alléchante qu'elle ait pu être, n'était pas une cible envisageable. Hétérosexuelle jusqu'au bout des ongles, elle portait écrit sur ses traits son cynisme et le peu de considération qu'elle avait pour les sentiments en général.

La petite aux cheveux violets, en revanche, était intéressante. Malgré la couleur inusitée de sa chevelure, elle avait quelque chose d'enfantin encore dans le regard et dans son attitude... Peut-être en jouant sur des sentiments d'amitié, tout d'abord... en y allant doucement, par paliers... Oh, pas ce soir, bien sûr, Carmilla n'était pour l'heure là qu'en repérage.

Un sourire vint étirer ses lèvres face à l'apparition, juste derrière elle, de la blonde en arlequin. Son apparence, sa démarche, quelque chose dans le regard plaisait à la vampire. Une sorte de délicieux décalage, d'extravagance, presque de folie... Il faudrait bien sûr que Carmilla s'en assure, mais elle aimait pour le moment ce qu'elle voyait et devinait de la jeune femme. Psychologue, Carmilla ? Non. Juste expérimentée.

La grande rousse en noir, elle, en revanche, semblait de la même trempe que la première : sans illusions, sans sentimentalité, probablement traînant derrière elle une vie bien remplie et notamment pleine d'expérience(s). Trop dure, il n'y avait rien à pervertir en elle, rien à briser, rien à écraser sinon sans doute sa fierté, et même cela ne la rendrait pas à merci. Inutile donc de se lancer sur ce terrain. Si Carmilla devait un jour s'attaquer à elle, ce serait franchement, directement... et par derrière !

Même chose pour la brune en pantalon. Pas le genre à se laisser manipuler facilement, vraisemblablement imperméable à toute tentative de charme... et rien qu'à voir ses mains et ses poignets, Carmilla songea qu'il faudrait, si elle voulait l'attaquer, une bonne dose de ruse, d'artifices et toute sa force vampirique. Non qu'elle n'aimait pas les challenges... au contraire, rien ne l'amusait plus que la résistance. Mais elle savait quand un cas était entendu d'avance. Et celui-là, ce n'était pas la peine de se fatiguer à le tenter. Une bonne confrontation à l'ancienne, avec chausses-trappes et vilénies, voilà la seule solution.

La femme en bustier... là par contre, il y avait un créneau à tenter. La fibre maternelle sans doute. C'était le genre à avoir des idéaux et à vouloir désespérément un enfant à elle. Le regard avait cette douceur qui faisait toujours ricaner Carmilla. Oui, en jouant sur son aspect juvénile, en inventant une histoire propre à la toucher, celle-ci avait toutes les chances de tomber dans les filets de la vampire. et ensuite, il serait facile d'en faire son jouet...

Elle ne jeta qu'un regard vague à la femme en robe verte. Probablement, dans l'absolu, là aussi, il y aurait une carte à jouer, peut-être même plus ou moins la même que pour la femme en noir. Mais celle-là était trop maigre. Elle ne lui ferait pas plus d'un repas. En revanche... Elle avait dans le regard cet éclat fébrile que Carmilla guettait chez tous ceux qu'elle rencontrait. L'éclat qui brille dans les yeux de ceux qui sont prêts à tout. L'éclat de la folie.

La grande brune à la chevelure frisée attiré également son attention. Carmilla eut un sourire carnassier. Le visage ouvert, le regard franc, le grand sourire... Cette femme avait des certitudes. Et donc des illusions. Elle en devenait intéressante pour Carmilla. Là, il y avait quelque chose à détruire... Le tout maintenant était de trouver le bon angle d'attaque...

La dernière enfin, une jeunette dont la grossesse arrivait de toute évidence à terme, attisa la convoitise immédiate de Carmilla. Jeune, apparemment douce, cette lueur triste dans les yeux, et ce ventre rond, tendu, que soulignait le tissu de la robe... Oh ! Comme Carmilla aurait aimé venir passer ses bras autour de cette taille, ses mains sur ce ventre, tandis que ses lèvres courraient sur la gorge à la recherche de la palpitation de la jugulaire... Comme la chair de cette jeune maman devait être tendre... presque aussi tendre que celle de l'enfant qu'elle portait... Ah, le goût de la chair d'un nouveau-né, celui de son sang... Carmilla en aurait presque gémi de désir...

Mais du mouvement dans la salle la tira de ses rêves de gourmandise. Les hommes faisaient leur entrée.

Le premier, Carmilla le catalogua d'autorité victime facile. Avec le regard exercé de la courtisane qu'elle était, elle songea qu'il n'y aurait probablement qu'à lui laisser entendre qu'elle se prostituait pour l'attirer dans son lit sans encombres. Et là, ma foi, vite, et bien... Mais elle dut revoir légèrement son jugement en le voyant s'approcher de la femme en robe bustier. Elle-même savait suffisamment comment provoquer le désir pour le reconnaître chez les autres. Et entre ces deux-là, la tension sexuelle était telle qu'elle aurait pu servir de générateur de courant. Cible à réévaluer, donc.

Le second, Carmilla s'en désintéressa, puisqu'il s'agissait ni plus ni moins que de son patron, Hook lui-même. Elle le voyait déjà toute la journée, aucun intérêt pour elle. Du moins pour le moment.

Le troisième, en revanche, lui tira un sourire et elle se passa la langue sur les lèvres. Mmmm, oui, celui-là, elle en ferait volontiers son quatre heures... A voir son regard désabusé, le challenge serait difficile... mais pas impossible ! Il lui faudrait sûrement fourbir ses meilleures armes, et ce serait sans nul doute une traque sur le long terme... Mais c'était justement ce que Carmilla recherchait. Un adversaire à sa hauteur, une victime qui ne lui cèderait pas si facilement, un esprit à manipuler et à torturer, un coeur à prendre... Par tous les Diables de l'Enfer, et Mephistophélès, son maître, comme elle aimerait cela ! Plus tard, Carmilla... réserve-le toi pour plus tard... ne te jette pas ainsi sur tous ceux qui te tentent, apprends à garder des objectifs pour "après"...

Elle sursauta quand un jeune homme, grand, assez bien fait de sa personne, reconnaissons-le, lui adressa la parole. Prise au dépourvu une fraction de seconde, elle se recomposa immédiatement un visage avenant, et son sourire de sphinx revint étirer ses lèvres.

Je l'étais. Grâce à vous, je ne le suis plus, maintenant.

Des années de pérégrinations à travers l'Europe n'avaient pu avoir raison de son léger accent austro-hongrois. C'était souvent un avantage, car cela apportait une touche d'exotisme qui complétait le personnage. Son visage, déjà, n'était pas anglais, et sa voix, grave, chaude, trahissait l'étrangère. L'accent ne faisait que confirmer. Elle regarda le jeune homme, et l'angle de son sourire se modifia imperceptiblement, tandis qu'une étincelle passait dans son regard sombre. L'instinct quasi-animal de la vampire qu'elle était venait de déceler le chasseur de démon derrière le visage agréable et un peu intimidé. La partie serait serrée. Elle devait avant tout prendre garde à ne pas se trahir, sous aucun prétexte... Elle tendit sa main au jeune homme et annonça :

Carmilla Von Karmstein. A qui ai-je l'honneur ?

Tout en saluant son vis à vis, elle ne perdait pour autant pas une miette des arrivées des autres hommes. Un homme d'une trentaine d'années, qui pour l'heure discutait avec la femme en longue robe grise, attira son attention. Elle n'aurait su dire quoi, mais il avait "quelque chose". Quelque chose qui le rendait digne d'intérêt. Il faudrait qu'elle se penche sur son cas plus tard. Quand elle aurait l'esprit libre.

Près de la petite violette, elle remarqua un homme aux manières aussi surannées que son costume, qui lui fit l'effet d'être, comme elle, issu d'une autre époque. Pourtant, elle n'avait pas l'impression qu'il s'agissait d'un congénère. Elle l'aurait senti. Lui aussi serait à étudier en détail plus tard. De même que celui qui se tenait seul, près du buffet, en costume noir. Carmilla était-elle la seule à voir que son sourire était sans âme, aussi vide et froid que le sien ? L'on dit que les psychopathes feraient les meilleurs profilers. Qu'ils peuvent se reconnaître entre eux. Et psychopathe, Carmilla l'était sans nul doute. Comme sans nul doute cet homme-là l'était aussi... Elle sourit à cette pensée.

L'entrée enfin du dernier convive procura à la vampire une véritable allégresse. Elle s'efforça cependant de n'en rien laisser paraître. Mais LUI ! lui, c'était un homme selon son coeur. Le regard, le sourire étiré par les cicatrices, la démarche, l'attitude... lui était un vrai psychopathe, un de ceux pour qui tuer est un jeu qu'il faut faire durer, pour qui la vie n'est rien, et les autres ne sont que des pions sur un gigantesque échiquier, des pions qu'ils manient à leur guise... Lui, il était comme elle...

Elle reporta son attention sur son interlocuteur, toujours souriante, toujours avenante. Rien de ses précédentes pensées n'avait filtré dans son attitude ou son expression. Désignant d'un geste ceux qui s'approchaient des places, elle demanda :

Croyez-vous qu'il faille aller prendre place ?

Invité

Kate balaya la salle du regard, et reconnut des visages familiers. Bon, très peu de visages familiers... il faut dire les choses comme elles sont. Au bout de quelques instants, elle s'aperçut qu'il n'y avait que des femmes dans la pièce. Etrange comme soirée à thème... Que des femmes... Perplexe, elle refit un tour de salle rapidement et encore une fois, ne tomba que sur des visages plus ou moins féminins.

Le temps de poser son cake aux olives et sa bouteille de champagne sur le buffet, la porte s’ouvrit de nouveau et un homme entra. Ah tiens, un homme ! Etrange… Et elle le connaissait cet homme en plus… Mais d’où ? La jeune fille le fixa quelques secondes. Ah. Oui… Le fameux Greg qu’il l’avait envoyée dans sa baignoire le soir de son arrivée au 109. Elle le détailla de la tête aux pieds. Il était bien habillé, un peu comme toutes les personnes présentes dans la salle après réflexion. Elle détourna le regard.

Déjà d’autres hommes entraient dans la salle : Un pirate avec un crochet au bout du doigt (brrr… Kate frissonna) Quelques instants plus tard, six autres (plus ou moins) jeunes hommes firent leur entrée. Alors que certains discutaient entre eux, se « sociabilisaient » comme on dit maintenant, ou faisaient connaissance tout simplement, Kate se dirigea machinalement vers un coin où il n’y avait personne, loin du buffet.

Appuyée sur le mur, une main sur son ventre et la tête sur le côté, elle se perdit dans une mûre réflexion sur le temps qui passe. Elle avait beaucoup changé ces temps çi… Facile, quand elle était gamine, en entrant dans une pièce comme ça elle se jetait sur le buffet, à l’adolescence elle avait évolué et parlait avec les gens… Comme tout le monde. Depuis quelques mois, elle avait de nouveau subi un changement de situation, et fuyait les autres êtres humains.

C’était plutôt difficile psychologiquement de réaliser des choses comme ça. Kate soupira doucement. Et pourtant… Ce n’était pas une raison pour gâcher sa soirée, il fallait se re-motiver, se bouger quoi… Pour commencer : Sourire. Facile à dire hein, mais elle était crispée, c’en était presque ridicule. Deuxième chose, se rapprocher de la masse : En mettant un coup de coude, Kate s’éloigna du mur. Elle retraversa la salle dans l’autre sens et atterrit près du buffet, auquel elle se servit une coupe de jus d’orange. (Oui, c’est bien meilleur avec du Rhum mais quand on est enceinte on boit pas d’alcool…)

Soudain, un homme attira son regard. Il la fixait depuis quelques secondes mais la mettait mal à l’aise. Ah oui, quand on a pas fréquenté autant de monde d’un coup, c’est dur de s’y remettre… Finalement, elle fit un effort supplémentaire (tant qu’elle y était…) et se rapprocha légèrement de lui. Encore un petit effort... Et un petit sourire!

- Bonsoir.

L'homme lui adressa un sourire en retour et engagea la conversation. Kate soupira de soulagement. Effectivement, la re-intégration à la société était difficile^^

Invité

Spoiler:

Harley passa machinalement ses doigts le long de sa propre joue où effectivement n’était pas inscrites les cicatrices de son mentor, une simple couche de maquillage qui ne repassait rien. L’idée de se retailler le portrait ne l’excitait pas tellement et en même temps, ça pouvait donner un sacré effet.
Pour l’heure, elle s’étonna de le voir ici, se fondre dans la foule n’était généralement le fort du Joker, et qui plus est déguisé en type normal ou presque. Avant qu’il n’arrive dans son dos, elle suivait du regard la jeune femme brune aux airs prédateurs. Le rouge et noir qui conférait à Harley une allure dérangée et décalée donnait à l’étrangère –à entendre son accent, elle était pas du coin- grâce, fierté et l’air de sortir d’un film d’horreur. En fait, elle lui rappelait Vampira. En réalité, dans la salle, les jeunes femmes aux tenues certes travaillées mais d’un autre âge semblaient affluer. Elle se surprit à s’imaginer fagotée dans un de ces jupons.
Tonks était là aussi –tient elle avait retenu son nom- avec ses cheveux roses. Tout en cette demoiselle respirait l’honnêteté. Pouvait-on en dire autant de l’homme qui l’accompagnait ? Mystère, elle le voyait de dos. Voyant que le Joker s’était aussi retourné vers la punkette –qui n’avait rien d’un punk à part l’extravagance capillaire, mais ça allait lui rester- elle releva son masque et adressa un clin d’œil complice à la demoiselle. Mais elle ne dût pas le voir, elle semblait presque inquiète. Aurait-elle oublié d’apporter de quoi garnir le buffet au point de se sentir coupable ? Pour sa part, la dernière fois qu’Harley avait tenté de se servir du four de l’appartement, il était resté bloqué et elle avait dût utiliser un pied de biche pour l’ouvrir. Fort heureusement Juliette n’avait pas été là pour observer le massacre. Elle s’en ferait livrer un autre prochainement. Si ça s’avère utile.
Sinon, pour faire vite fait le tour du beau monde, elle identifia Greg-juste-Greg aussi et un type dont elle ne pensait pas revoir les binocles avant longtemps. Si tu ne viens pas à Arkham, Arkham viendra à toi. Elle ricana en le voyant se détourner –pourtant ça n’avait rien d’amusant, ce type semblait toujours d’un calme plat- et bousculer une autre invité.
Le Joker n’avait pas plus de projet qu’elle, c’était un fait. Ou alors il prenait son temps. Le voir sous un aspect plus humain qu’au naturel n’avait absolument rien de rassurant.

-Oh, ça faisait longtemps, répondit-elle finalement en évoquant l’attitude extérieurement civilisée du criminel. Vous connaissez Tonk vous aussi ? ajouta-t-elle aussi en désignant la demoiselle qui désormais ne leur faisait plus face du menton.

Invité

En entrant, Morgan avait constaté qu'elle aurait mieux fait de se mettre en pantalon. Déjà parce que les autres femmes déjà présentes étaient nettement plus classes qu'elle. Faut être honnête, face à la robe de Jordan ou à celle de la petite brune en rouge et noir, elle faisait pauvre... et face à la petite en violet, elle faisait vulgaire. Bon la blondinette avec les couettes, en revanche, elle était marrante. Quant aux autres qui étaient arrivées après elle, Morgan préféra ne même pas tenter la comparaison, même mentale, ça allait la déprimer. D'autre part, elle ne se sentait pas à l'aise dans sa robe. C'était trop court, trop serré. Elle préférait de loin un bon pantalon, des bottes et une chemise qui la laisserait plus libre de ses mouvements. Bon, a priori, il ne devrait pas y avoir matière à trop bouger ce soir, donc Morgan n'avait pas non plus besoin de trop d'aisance, mais bon, tout de même...

La flibustière répondit d'un sourire et d'un signe de tête au signe de son amie et alla d'autorité se placer près du buffet, pas trop loin des boissons. Elle avait repéré quelques bouteilles, pas trop mal d'après ce qu'elle avait vu, et se proposait de leur faire un sort en attendant le diner. Oui, bon, pas très raffiné, mais que voulez-vous, on ne se refait pas ! Seulement voilà, malheureusement pour elle - ou heureusement pour les bouteilles, tout dépend de votre point de vue - elle fut abordée avant même d'avoir eu le temps de tendre la main vers la bouteille qui l'intéressait le plus : un rhum à l'âge respectable et qui ne devait pas être mal du tout. Tournant machinalement la tête vers celui qui lui adressait ainsi la parole, elle marqua un temps d'arrêt face à son aspect éclectique. La perruque Louis XIV lui rappelait irrésistiblement l'officier de la Navy qui s'était mis en tête de la couler, de même que les moustaches. Le crochet en lieu et place de la main droite évoquait également de nombreux souvenirs chez la flibustière. Combien d'homme avait-elle vus ainsi affublés de ce genre de prothèse ? Un certain nombre... C'était chose courante, à son époque. Limite, la veste et le pantalon modernes faisaient presque tache...

Morgan sourit.

C'est proposé si aimablement, j'aurais mauvaise grâce à refuser...

Elle faillit ajouter "Qu'est-ce que je vous sers ?", comme au travail. Elle rafla d'une main preste deux bouteilles, l'une de rhum, l'autre de porto, et les comparant, ajouta :

Que préférez-vous ?

Pour elle, Morgan avait un faible pour le rhum (Caraïbes obligent), mais du moment qu'il y avait de l'alcool, elle n'était pas trop difficile. Mais autant que cela soit un plaisir pour eux deux, sinon, à quoi bon boire un verre ensemble.

Débouchant d'un geste ferme la bouteille choisie, elle remplit deux verres avec dextérité, et en tendit un à son interlocuteur tout en se présentant :

Cap... Enfin... Morgan Addams. A qui ai-je l'honneur ?

Son regard venait rapidement de repérer Dean, son patron, et quelques autres visages plus ou moins connus, comme le boiteux qui lui avait un jour restitué ses vêtements. Trinquant avec son vis à vis, elle remarqua un mouvement vers les tables.

J'ai comme l'impression qu'il est temps de procéder au ravitaillement...

Invité

Avant dernière arrivée des femmes, Stella avait juste eu le temps d'apercevoir quelques visages plus ou moins connus, parmi lesquels celui, presque méconnaissable, du Dr Cavanaugh. Elle avait d'ailleurs eu une hésitation en la voyant. Jordan Cavanaugh était d'ordinaire tout, sauf féminine. Seule touche de féminité dans son habillement, les chaussures à talons qu'elle portait à longueur de journée. Sinon, Stella ne se souvenait pas l'avoir jamais vue autrement qu'en jean, t-shirt, parfois chemisier, pull, veste en jean usée, les cheveux grossièrement attachés en queue de cheval pour le travail et lâchés sur les épaules le reste du temps. Aussi la voir dans cette robe façon Ava Gardner, les cheveux soigneusement coiffés et le visage maquillé, reconnaissons-le, c'était troublant. Elle répondit à son salut d'un grand sourire. Les deux femmes entretenaient des rapports cordiaux, sans vraiment se connaître, mais Stella ne demandait pas mieux que d'apprendre à mieux connaître sa "collègue".

Pour les autres, Stella dut admettre qu'elle ne les connaissait pas. Certaines étaient d'une grande élégance, quoique leurs robes soient d'un style un peu ancien, d'autres misaient sur le sexy - une grande rousse, notamment, dont la robe noire ultra moulante soulignait la silhouette sportive et la musculature discrète - quant aux deux premiers hommes qui venaient de faire leur entrée, Stella se dit qu'ils étaient vraiment très différents l'un de l'autre.

L'arrivée d'un autre visage connu la fit sourire. Elle avait déjà eu l'occasion de travailler une ou deux fois avec l'inspecteur Frederick Abberline depuis qu'elle était arrivée ici. Le Britannique était un plicier "à l'ancienne", travaillant avec son cerveau et sa logique, et assez peu avec les éléments scientifiques mis à sa disposition. Leurs méthodes étaient radicalement opposées, mais les déductions d'Abberline s'avéraient neuf fois sur dix - et même quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent - justes et étaient corroborées par les preuves scientifiques. Stella s'entendait bien avec lui. Son instinct avait bien souvent permis d'expliquer des indices épars, tout comme plus d'une fois les preuves scientifiques avaient permis d'étayer ses raisonnements. Elle aurait souhaité nouer avec lui le même genre de relation amicale qu'avec Don Flack... Mais elle n'était pas sûre que l'Anglais soit d'accord...

Stella promena son regard sur la foule. D'autres encore arrivaient, mais qu'elle ne connaissaient pas. Elle remarqua que Jordan s'était fait bousculer et, connaissant bien la langue dangereusement acérée de la légiste, s'attendait à la voir balancer quelque réplique cinglante à son "agresseur"... mais non. Jordan s'était apaisée en voyant la personne qui l'avait bousculée et semblait la connaître. Stella haussa les épaules, mais sourit. Pas d'esclandre ce soir.

Elle remarqua son collègue, Dexter Morgan, l'expert en éclaboussures de sang, arrivé récemment de Miami. Lui, elle ne le connaissait pas vraiment. Il souriait beaucoup, mais ne parlait guère, et Stella n'avait jamais eu avec lui que des échanges strictement professionnels. Elle avait tendance à se dire que c'était sans doute parce qu'il lui fallait plus de temps qu'à elle pour s'accommoder à son nouvel environnement... Elle lui sourit et eut un signe de tête, puis reporta son attention sur l'assemblée. Ici et là, des gens commençaient à discuter.

Stella se dirigea vers le buffet, prit deux coupes de champagne et se dirigea vers Abberline, souriante.

Bonsoir, Inspecteur.

Elle avait tenté une fois de l'appeler par son prénom, comme c'était l'usage à New York, mais le malaise qui en avait résulté lui avait vite fait comprendre qu'il valait mieux éviter. Pour le moment du moins. De même, elle bataillait pour l'amener à arrêter de l'appeler "Miss Bonasera" et à l'appeler par son prénom, comme tout le monde. Ce n'était pas gagné... Elle lui tendit une des deux coupes.

Je suis contente de vous voir. J'ignorais que vous viviez ici...

Elle jeta un coup d'oeil. Deux ou trois personnes commençaient à s'approcher des tablées. Il allait sans doute bientôt falloir passer à table...

Citation :: Il est à présent 21h45. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, veuillez avoir l'obligeance de passer à table. Peut-être, messieurs, aurez-vous la galanterie de guider l'une ou l'autre de ces dames jusqu'à sa chaise ? Ainsi vous pourrez continuer ou achever une conversation juste ébauchée ou peut-être déjà bien avancée...
Tandis que vous prenez place, quels sont ceux d'entre vous qui prêteront attention à la lumière vacillante qui filtre sous la porte de la salle de réunion, qui vient de se refermer ? Qui remarquera que la petite lumière verte du signal incendie vient de s'éteindre ? Peut-être certains ou certaines d'entre vous seront indisposés par le léger rafraîchissement de la pièce... Mais cela sans doute n'est dû qu'à un courant d'air... Car, dehors, le vent vient de se lever et il semble s'infiltrer par les fenêtres.
Mais que cela ne ternisse pas la joie et la bonne humeur de cette assemblée, Mesdames, mesdemoiselles, messieurs ! C'est une fête, après tout ! Et puisque nous sommes à table... Bon appétit !

Chacun est prié désormais de poster à sa table ! Merci ! Smile

Sujet: Re: INTRIGUE All Souls' Night (topic général) Sam 20 Mar 2010, 03:21

"Alors qu'on s'affole dans la pièce, désormais plongée dans la pénombre, quelque chose, quelque chose de sombre et d'indéfinissable, commence à se mouvoir, loin de la lumière. Ombre multiple, presque imperceptible, qui se glisse doucement, se drape autour des invités, menace impalpable... mais bien réelle... pas un bruit, pourtant, et seul l'oeil averti pourrait remarquer que les ténèbres n'ont soudain plus la même intensité, la même densité... Que désormais, les habitants de l'immeuble ne sont plus seuls..."

Attention : chaque invité ne voit que le fantôme qui lui a été attribué.
Vous avez jusqu'au 7 avril 23h59 pour poster.

Victoria Abberline a écrit:: (pour Frederick Abberline)
Silhouette délicate dans sa robe claire, poupée de porcelaine dont le visage est encadré de boucles blondes, Victoria Abberline traverse la salle d'un pas léger. Elle sait où elle va, elle a vu celui qu'elle vient retrouver, celui à qui elle veut parler. Elle sait qu'il l'a vue. Elle lui sourit, de ce sourire tendre qu'elle ne réservait qu'à lui, ce sourire d'épouse aimante, qui a placé toute sa confiance en celui qu'elle a épousé. Elle le rejoint et s'agenouille auprès de lui, pose sa main sur son épaule et y appuie sa joue. Doucement, elle murmure :
"Tu as toujours été un parfait gentleman..."

Harry Le Noir a écrit:: (pour Morgan Addams)
Traversant la salle en titubant, pittoresque et rustre, Harry "Le Noir" Addams se dirige droit devant. L'on pourrait croire que, dans sa ligne de mire, se trouve le visage familier de sa fille... Ce serait mal connaître le flibustier. Attrapant un siège d'une main, de l'autre il se saisit de la bouteille de rhum qui se trouve devant Morgan et la débouche d'un coup de dents en s'asseyant à califourchon à côté de sa fille. D'une lampée, il en descend un bon quart et exhale un rot surprenant, avant de lâcher :
"J'vois qu't'as la belle vie, ici, fillette... c'est du bon !"

Billy a écrit:: (pour Kate Beringer)
Mais où est elle? Depuis qu'il est arrivé dans la pièce, il la cherche. Le manque de lumière ne l'aide vraiment pas. Comment retrouver une jeune femme brune alors que seules quelques bougies éclairent une salle immense... Il passe entre les tables, et ne trouve pas son nom. Et alors qu'il allait abandonner, il voit « Kate Beringer »... Mais pour lui faciliter les choses, Kate n'est pas assise. Un bruit peu ragoûtant parvient à ses oreilles et il comprend. Avec un sourire il se dirige vers « le lieu du drame » avant de se figer. Kate est avec un autre homme. Il s'appuie contre le mur devant elle. Il est en colère.
« Je me sentirais presque triste de te voir dans cet état par ma faute. C'est qui lui? »

Frankie Mala a écrit:: (pour Stella Bonasera)
Le pas lent et silencieux, les yeux mi-clos et le sourire en coin dans sa barbe de huit jours, Frankie Mala prend grand soin de ne pas se faire remarquer par sa proie. Il la veut prise par surprise, sans défense et affolée. Il la veut surtout sans arme. Doucement, il pose ses mains sur les épaules de Stella et commence à les masser à travers le tissu léger de sa robe. Il se penche alors et murmure tout contre son oreille, de sa voix la plus tendre et la plus dangereuse :
"Tu as encore jeté ma statue, Stella..."

Emily Cavanaugh a écrit:: (pour Jordan Cavanaugh)
D'un pas hésitant, Emily Cavanaugh se rapproche de sa fille. Elle est devenue une femme magnifique. Elle l'a laissée seule bien trop tôt. Même si elle a été élevée par son père, il lui a manqué une présence féminine. Avec quelques regrets, elle constate grâce à la nominette qu'elle s'appelle toujours Cavanaugh. Pas mariée... Divorcée? A-t-elle des enfants? Doit-elle l'approcher? Emily hésite. Jordan est certainement mieux sans elle. En 30 ans, elle a eu le temps de faire sa vie sans elle. D'une main tremblante, elle caresse le sommet de sa tête.
« Jordan tu es vraiment très belle ce soir »

Kit Snicket a écrit:: (pour le Comte Olaf)
La dernière fois qu'elle l'a vu, ils étaient sur une île. Coincés comme des rats. Olaf était amoureux d'elle. Et alors qu'il ne restait que lui ils se sont embrassés. Kit est assise sur sa chaise et se balance. Qu'elle tombe, de toutes façons, elle ne se tuera pas une seconde fois. Elle pose ses mains sur son ventre plat. Sa fille. Elle n'a pas eu le temps de la connaître, que déjà elle mourrait. Les enfants Baudelaire ont juré sur son lit de mort de l'élever, devenant ainsi les tuteurs de Béatrice. Tout d'un coup, elle s'inquiète. Et si Olaf leur avait fait du mal? Elle le voit entrer dans la salle et se lève. Se dirigeant vers lui, elle ouvre les bras en souriant.
« Tu m'as manqué! »

Mary Keeny a écrit:: (pour Jonathan Crane)
Un froissement de tissu, un parfum lourd et entêtant... parfum de vieille femme qui se refuse à accepter que le temps de ses atours et de ses charmes est passé depuis longtemps. À moins qu'il ne soit là pour dissimuler une autre odeur, une odeur plus entêtante, plus écoeurante encore... l'odeur du sang... de son pas lent et ferme, elle s'avance, inexorable, vers sa proie. Il n'a pas tant changé en vingt ans. À peine moins chétif que l'avorton pâle et maladif qu'elle a extrait, hurlant, des entrailles de sa catin de petite-fille, une nuit d'orage pareille à celle-ci, il y a trente deux ans. Ses lèvres s'ourlent en une moue de mépris. Pathétique vermisseau, rejeton indigne de cette famille jadis si fière et respectée... Après toutes ces années à le nourrir, l'héberger, le vêtir, l'élever dans cette tradition qui a fait la grandeur de la famille Keeny, lui, le bâtard qu'elle n'a épargné que par charité... voilà quel remerciement a été le sien. Jetée en pâture à ces corbeaux auxquels elle ne l'a jamais laissé succomber. Et bien ce soir, il va comprendre pourquoi Mary Keeny est restée si longtemps la matriarche de son clan. Et tandis que sa main, pareille à une serre, s'abat impitoyablement sur l'épaule de Jonathan, sa voix, pareille au grincement sinistre de la serrure de la vieille chapelle, prononce froidement :
"Tu es toujours aussi vain et arrogant, Jonathan. L'orgueil, le premier péché capital, qui précipita la chute de Lucifer. Je vois que tu n'as toujours pas assimilé cette notion."

Lawrence Kutner a écrit:: (pour Lisa Cuddy)
Il l'observe. Elle n'a vraiment pas changé. Toujours aussi belle, toujours aussi sûre d'elle. Toujours aussi déterminée à réussir. Pourtant quelque chose est différent. Elle semble gênée, mal à l'aise. Il n'a pas tellement eu le temps de la connaître, mais il sait qu'elle est une femme forte. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, et est la première femme doyenne de médecine. Il sait aussi qu'elle ne l'a pas aimé. Il ne s'était jamais fait aucune illusion là dessus. Il sait qu'elle a monté un coup contre lui pour le faire renvoyer des sélections de House. Tout le monde le savait. Alors que s'est il passé? Est elle devenue une froussarde avec son déménagement?
Il se poste derrière sa chaise et s'approchant de son oreille, dépose un « Bouh! » dans son oreille.

Le Crocodile a écrit:: (Pour James Hook)
Tic-tac, tic-tac... Never smile to a crocodile... Never be polite to a crocodile... ventre à terre, silencieux et preste malgré sa taille imposante, trahi seulement par ce tic-tac incessant, le crocodile se faufilait entre les tables. Guidé par son odorat, il suivait cette odeur alléchante, cette odeur qu'il connaissait bien et qui lui donnait faim. Il connaissait cette odeur, c'était celle de ce morceau de viande, si délicieux, qu'il avait mangé, un jour... il mourait d'envie de regoûter à cette viande exquise... Il se tapit, à quelques pas seulement de sa proie, attendant patiemment le meilleur moment pour l'attaquer.Tic-tac, tic-tac... Never smile to a crocodile...

Amber Volakis a écrit:: (pour Greg House)
Bah bah bah... Encore en train de fanfaronner... House à l'état pur. Amber, appuyée contre le mur, les bras croisés, à quelques mètres de son ancien patron, laisse échapper un soupir. S'il doit un jour y avoir quelque chose entre lui et Cuddy, il vaudrait mieux que cela arrive rapidement. House ne sait vraiment plus quoi faire pour se faire remarquer. Autant elle l'admire sur le plan professionnel, autant elle le trouve complétement ridicule dans sa vie privée. Ne pas être heureux est une chose, empêcher les autres de l'être, une autre. Elle se dirige vers lui, faisant claquer les escarpins qu'elle porte contre le sol. Passant entre deux chaises, elle s'appuie contre la table et se penche sur lui.
« House, comment va Jimmy? »

Le Batman a écrit:: (pour Le Joker)
Profitant et appréciant l'obscurité, la chauve-souris avança lentement dans la pièce. Très lentement, comme un prédateur guettant sa proie. Il était là, profitant d'un dîner entre amis. Comme si tout ce qu'il avait pu commettre à Gotham était oublié. Jamais. Il ne pourrait pas le laisser en liberté. Il avait tué Rachel, et c'était bien là tout ce qui l'intéressait. Portant son bras à son visage, le Batman laissa échapper un rasoir contenu dans son protège bras. Le rasoir vola à travers la pièce pour se planter dans le verre du Joker, qui explosa sous l'impact, la lame retombant sur la table. Il courut jusqu'à lui, et l'attrapa violemment par le cou avant de le plaquer au mur.
« Alors? Comment vont les voisins? »

Lucy Barker a écrit:: (pour Mrs Lovett)
Epaules voutées, tête baissée, elle reste dans l'obscurité, torturant ses mains. Vêtue de vêtements usés et sales, elle ajuste le chapeau qui cache les cheveux blonds qui, jadis, étaient si beaux. Elle n'aime pas tellement la foule et va à son encontre simplement pour mendier. Très rapidement, ses yeux trouvent celle pour qui elle était là. Rapidement, et sans jamais la quitter du regard, elle se dirige vers Mrs. Lovett. Celle qui a fait empester les rues de Londres, cette cuisinière qui a attiré autant de monde avec ses tourtes de fabrication douteuse. Personne n'a voulu la croire, personne. Elle arrive à son niveau et attrape une mèche de cheveux qu'elle se met à tirer.
« SORCIÈRE ! SORCIÈRE! »

Théophraste Lupin a écrit:: (pour Arsène Lupin)
Ombre preste et discrète, Théophraste Lupin déambule avec aisance parmi les invités de cette belle soirée. Peu de butin à convoiter ce soir. Quelques colliers plus ou moins anciens, souvent de la pacotille, quelques jolies pièces... Passant près d'une belle brune, il passe la main sur sa nuque, légèrement, à peine un souffle, et lorsqu'il s'éloigne, sa poche s'alourdit d'un médaillon d'argent. Théophraste sourit à son fils et vient négligemment s'appuyer au dossier de sa chaise.
"Je m'étonne que tant de femmes ici aient encore leurs bijoux..."

Dexter's Mother a écrit:: (pour Dexter Morgan)
Qu'est ce qu'elle fiche là? Pourquoi a-t-elle atterri ici? Elle regarde autour d'elle, et voit de l'animation dans un coin de la salle. Peut être que quelqu'un l'a invoquée ici. Elle s'approche et voit qu'il s'agit d'un repas. Une vingtaine de personnes sont réunies. A quelle occasion? Aucune idée. Elle ne sait même pas quelle jour on est. Ni en quelle année. Elle passe en revue les invités. Les gens sont très bizarres ici, vraiment très bizarres. Et puis elle se fige. Devant elle, un homme. Blond. Qui, si elle ne se trompe pas, ressemble énormément à son père. Le nom qu'il porte n'est pas le sien, mais il a dû être adopté après son décès. Elle contourne lentement la table et s'arrête à quelques mètres de lui.
« Dexter? »

Edward Stone a écrit:: (pour Harley Quinn)
Un blouson de cuir dans les poches duquel il serre les poings, un jean usé et déchiré, ceinturon et santiags, bonjour le look de gouape. Mais Eddie s'en fout un peu, il n'est pas là pour faire un défilé. Il n'y aura qu'elle à le voir, qu'ils lui ont dit. Appuyé à la porte, il la regarde. Pu****, elle n'a pas changé. Enfin pas depuis qu'elle l'a buté. Parce que quand il pense à la Harleen d'avant... Ouais, pas grand chose à voir, hein... Elle était brillante, cte fille. C'était quelqu'un de bien. Franchement, ça fait mal au coeur de voir ce qu'elle est devenue. Une marionnette entre les mains d'un malade. Pfff. Il se décale de la porte d'un coup d'épaule et traverse la salle. Il s'accoude au dossier de sa chaise, coince une cigarette entre ses lèvres et lâche en l'allumant :
"Toujours avec ton clown, à ce que je vois, dollface..."

Albus Dumbledore a écrit:: (pour Severus Snape)
Dumbledore observe la pièce autour de lui. Les moldus sont réellement étonnants. Il n'en a jamais douté, et la bataille qu'ils ont menée pour les défendre était juste. Il se balade au milieu des invités, observant de ci, de là. Il regrette un peu de ne pas les connaître. De nouvelles personnes, de nouvelles identités, de nouvelles histoires à connaître. Mais bon, ce soir, il n'est là que pour une seule personne. Il repère bien vite son nom sur une nominette et va s'asseoir à la place qu'elle désigne, aux côtés de la jeune Tonks. Il entend la porte de la salle s'ouvrir et sait que c'est lui. Se retournant, il lui adresse un sourire.
« Severus, mon vieil ami. »

Rémus Lupin a écrit:: (pour Nymphadora Tonks)
Remus s'empresse de traverser la salle, le pas vif, pour rejoindre sa femme. Dora n'a pas changé, depuis le temps. Toujours maladroite, toujours à trébucher, tomber, se blesser d'une manière ou d'une autre. Délicieusement distraite, c'est ce qui fait une partie de son charme. Elle lui a manqué. Il regrette tellement de n'avoir pas pu rester auprès d'elle... auprès d'eux... Il a bien fait de saisir cette opportunité. Il la regarde longuement. Elle saigne. Il s'agenouille auprès d'elle et veut sortir sa baguette... mais réalise qu'il ne l'a pas. Il tire un mouchoir de sa poche et éponge le sang. Doucement.
"Comment t'es-tu encore fait ça ?"

Ezequiel a écrit:: (pour Mircalla Von Karmstein)
Immobile dans l'obscurité, Ezequiel prend son temps. Il n'est pas pressé. Il sait qu'avec elle, il est inutile de brusquer les choses. Elle est fine, intelligente. Une attaque éclair enlèverait toute saveur à sa revanche. Il l'observe longuement. Elle est belle. Elle l'a toujours été, c'est la raison pour laquelle il l'a choisie en premier lieu. Il sait qu'elle sent sa présence, mais il ne s'en inquiète pas. Elle ne fera rien qui pourrait éventer sa couverture. C'est une prédatrice prudente, une chasseresse avisée, dont les techniques de chasse sont bien plus aiguisées que celles qu'elle avait à l'époque. Quelque part, Ezequiel est fier d'elle. Mais il ne peut pas lui pardonner sa trahison. Car elle l'a trahi. Elle l'a tué, sans remord, comme il le lui a appris, lui qui lui a donné cette vie... éternelle. Ezequiel s'avance dans la lumière vacillante des flammes de la bougie. Prince slave des ténèbres, son visage pâle encadré de longs cheveux bruns n'exprime rien. Il la regarde seulement. Qu'elle sache qu'elle ne peut pas lui échapper.

John Winchester a écrit:: (pour Dean Winchester)
Jean noir, tee-shirt gris, blouson en jean bleu. Décoiffé, pas rasé et les mains dans les poches, John s'approche d'un pas rapide de son fils. Un imbécile, c'est tout ce qu'il est. Il s'est sacrifié pour lui, il subit les feux de l'enfer tous les jours et qu'a-t-il fait? Il ricane en constatant qu'il est le seul homme de sa table. Décidement il n'a pas changé. Arrivant derrière Dean, il lui flanque une claque sur le dos de la tête.
« Es tu complétement stupide ou bien tu fais simplement exprès? Pourquoi t'es plus avec ton frère? Vous deviez veiller l'un sur l'autre! »

Invité

Spoiler:

La situation semblait dégénérer. La table trois n'avait rien d'une table de gentlemen, depuis le début de la soirée, mais là, ça tournait un peu au vinaigre. Entre l'homme aux cicatrices et le médecin, il y avait une connivence bizarre, quelque chose qui avait le don de tendre les nerfs du cambrioleur.
Arsène avait frémi en voyant le nom de son père s'afficher à la place de son pseudonyme sur l'étiquette de son assiette. Il se passait des choses très étranges, ce soir...

Et lorsque l'obscurité enveloppa l'ensemble de la salle et des convives, le Français sentit chacun de ses muscles aussi tendu que la corde d'un arc. Les choses étranges, il connaissait, mais pas à ce point-là. Les diableries de ce soir ne s'expliquaient pas par les rituels que la Cagliostro était habituée à faire. Et Lupin était ici incognito. Donc, il y avait forcément du fantastique là-dessous.

Et voilà qu'une voix connue, disparue depuis bien longtemps, se fit entendre juste à côté du cambrioleur... "Je m'étonne que tant de femmes ici aient encore leurs bijoux..."
Arsène tourna la tête et se retrouva nez à nez avec son père, Théophraste Lupin, le professeur de savate et voleur, qui avait été tué en France des années auparavant...

"Papa ?"

Lupin arquait les sourcils. Il s'était levé pour être à la hauteur de son père, et constata que ce dernier semblait être en meilleure forme que lorsqu'Arsène avait vu son corps pour la dernière fois, avant qu'il ne soit enseveli sur la falaise.

"Que... qu'est-ce que tu fais ici ?"

Arsène l'avait vu mort. Il avait juré de le venger et de filer toujours entre les doigts des forces de l'ordre... Devenir insaisissable en hommage à son père, ça avait été la règle d'or de sa vie. Théophraste était un modèle, il l'avait toujours été. Mais le revoir ici avait quelque chose de bizarre... de très bizarre...

Invité

Spoiler:

Dollface ? Il aurait vu la sienne, ce jour là.
La voix âpre retentit dans son dos. Harley ne voyait pas son nouvel interlocuteur mais aurait pu le décrire comme s’il se tenait en face d’elle. Autour d’elle, ces derniers jours, les morts avaient la tendance fâcheuse à sortir un à un de la terre où on les croyait décomposés. Cette nouvelle hallucination était-elle dût à ce manque dont parle les psychiatres –qu’elle fut- lorsque le patient se soustrait pendant quelques temps à son traitement médicamenteux ? Tout ces gens, ce paysage, ces personnages pouvaient-ils n’être que le fruit de son imagination tortueuse ? Alors que son esprit divaguait dans cette scène impossible, Harley était donc peut-être allongée sur une table d’opération, à Arkham, en pleine séance de lobotomie ?

-...Eddy ? ...Oh, que...Quelle jolie surprise...

Son sang froid s’expliquait logiquement. Harley était convaincu d’avoir à faire à une des multiples hallucinations dont elle fut victime ses deux dernières années. La surprise étant que d’habitude, son clown en question était l’objet de ses mirages. Il le fut de manière obsessionnelle après son léger accident. Les effets secondaires de son traitement, de toute évidence. Edward, l’homme du passé, à qui elle avait commencé par voler le cœur, la virginité, l’âme, et finit par lui prendre la vie. Leur couple était pourtant si proche de réussir. Ils portaient déjà leur bague de fiançailles, à l’époque. Le plus amusant dans la fidélité de ce garçon était qu’il n’ignorait pas le lien qui était né entre l’ Harley d’alors et le Joker. Il avait l'amour avec un grand A. L’Arnaque aussi. Son erreur fut de penser que ce lien n’était que de type charnel. En vrai, elle était devenue complètement fada. Mais lui-même devenu tueur sous gage n’aurait pas eu de leçon à lui donner.
Oh ! Il faut dire quand même qu’ils avaient été vilains avec lui, au final !

-...Eddy, répéta-t-elle en accueillant ce flot de souvenirs. Mais shitt, qu'y avait-il dans ce vin ?

Si elle était restée avec lui, aurait-elle eu tous ses doutes, toutes ses frayeurs, toutes ces occasions de mourir chaque heure,...toutes ces sensations ? Leur deux cadavres reposeraient sûrement ensemble six pieds sous terre. On n'échappe pas aux fous, surtout à Gotham.

Elle daigna enfin tourner la tête. Incroyablement, il se tenait là. La fantaisie ne se contentait pas que d’une voix. Cependant il n’y avait pas cette impression de lointain habituelle aux troubles. Son regard dédaigneux et délavé, les coins des lèvres affaissés, les cheveux sales et en batailles, les sourcils épais, le bouc peu soigné et cette large veste,. c’était trop réel pour une simple crise. Qui plus est, elle ne ressentait pour le moment nullement le besoin de s’éclater le crane contre un mur pour faire cesser ces insanités, ce qui était le cas les autre fois. La seconde solution revenait à l’option des revenants. Mais si on prenait cette voie là, ça pouvait aussi vouloir dire que Paco Rabane avait raison et que la fin du monde approchait (enfin, depuis on est passé aux prédictions incas il me semble ?).

-C’est marrant de t'voir me revenir comme ça. Après une mort pareille...

La scène était étrange. Elle détourna la tête vers « son clown ». Un soupir d’extase comme seule Harley pouvait en produire honnêtement souleva sa poitrine.

Elle ne songea pas tout de suite à demander à ce cher Eddy si c’était vrai qu’on pouvait marcher sur les nuages au septième ciel. Sortant une clope, elle poussa le jeu à lui demander silencieusement du feu.

[Edit : Le sang froid d'Harley n'est dût qu'au fait qu'elle croit être face à un mirage.]

Invité

Emily Cavanaugh a écrit:: (pour Jordan Cavanaugh)
D'un pas hésitant, Emily Cavanaugh se rapproche de sa fille. Elle est devenue une femme magnifique. Elle l'a laissée seule bien trop tôt. Même si elle a été élevée par son père, il lui a manqué une présence féminine. Avec quelques regrets, elle constate grâce à la nominette qu'elle s'appelle toujours Cavanaugh. Pas mariée... Divorcée? A-t-elle des enfants? Doit-elle l'approcher? Emily hésite. Jordan est certainement mieux sans elle. En 30 ans, elle a eu le temps de faire sa vie sans elle. D'une main tremblante, elle caresse le sommet de sa tête.
« Jordan tu es vraiment très belle ce soir »

"Vous devez travailler fréquemment en compagnie de la police, je suppose."
Jordan ne prit pas la peine de répondre. Tout simplement parce que la réponse s'imposait d'elle-même. En tant que légiste elle était quotidiennement au contact de la police, participant même aux enquêtes quand cela s'avérait nécessaire. Inutile donc de faire redondance.

Bien évidemment, Crane avait relevé son petit speech assassin contre Cuddy. A sa remarque elle eut un rictus.

Pour me faire plumer ? Merci bien, je ne suis pas cliente. Et non, rien de... personnel. C'est juste épidermique.

A peine avait elle achevé sa phrase que l'intéressée prenait place. Dévorant des yeux son Greg House bien aimé, telle une adolescente amourachée. Jordan leva les yeux avec exaspération face à l'inutilité de l'unique phase dont elle daigna les gratifier. Peut-être était-ce parce qu'elles pouvaient être comparées que Jordan détestait autant Cuddy. Même âge, même propension à avoir sacrifié toute vie personnelle pour leur carrière, physique général sensiblement semblable - grandes, toniques, brunes... là s'arrêtaient les ressemblances. Cuddy était ambitieuse et l'avait prouvé en devenant la première femme doyenne de médecine - Jordan n'avait aucune ambition autre que de continuer à faire son travail. Cuddy avait "abandonné" la médecine pour la gestion - Jordan peinait déjà à gérer son service, alors un hôpital... Enfin Cuddy assumait pleinement ses atouts féminins, en jouait même parfois de manière plus ou moins subtile - Jordan, pour elle, se considérait à peine comme une femme, son placard contenait en tout et pour tout deux robes et une jupe qu'elle ne mettait jamais et tous les hauts un peu décolletés qu'elle possédait, elle les couplait avec des débardeurs qui rectifiaient le tir. Au jeu des comparaisons, Jordan jouait largement perdante... et sans doute était-ce ce qui la faisait enrager.

Les premiers plats arrivaient. Jordan se servit et fit machinalement passer le plat à la personne suivante, tout en réprimant un frisson. Elle avait beau être habituée, il y avait des limites ! Le nez gelé, les lèvres qui commençaient à bleuir sous le maquillage, les mains glacées et les doigts qui devenaient gourds, elle se frotta machinalement les bras pour essayer de se réchauffer, regrettant de plus en plus amèrement de ne pas avoir eu la présence d'esprit de prendre au moins une étole. Le pire étant peut-être ce courant d'air sur sa nuque... A regret, elle porta une main à son chignon - une demi-heure de boulot fichue en l'air. Pfff - et en retira les épingles qu'elle rangea dans sa pochette, laissant ses cheveux retomber pour lui couvrir au moins la nuque et les épaules. Ce n'était pas grand chose, mais au moins, ça coupait un peu le courant d'air.

Elle sursauta quand Hook fit exploser l'ampoule et eut juste le réflexe de protéger son visage. A raison : un éclat de verre de l'ampoule, au lien de "sagement" atterrir dans son assiette comme les autres, choisit de venir se ficher dans son avant bras, déchirant au passage le gant. Face à la tache de sang qui commençait à auréoler la soie grise - parfait, maintenant, ils étaient fichus... quelle soirée ! - Jordan hésita à perdre son sang-froid. Mais le type était armé, pas elle. Elle n'avait pas même pris son Tazer, n'ayant pas imaginé qu'elle pourrait en avoir besoin. Elle se contenta de lâcher :

Dr. Crane, vous n'auriez pas une place pour monsieur dans votre service ? Je pense qu'il relève de vos compétences.

Baisser le gant, même avec précautions, risquait de briser l'éclat dans la plaie. La faible luminosité n'aidait pas vraiment. Se mordant la lèvre, Jordan prit le morceau de verre entre le pouce et l'index et tira doucement pour ne pas le casser. Puis elle le laissa tomber avec exaspération dans son assiette et ôta ses gants pour mieux examiner la plaie à la lumière des bougies. Lèvres pincées, sourcils froncés, elle évaluait les dégâts. Elle finit par soupirer :

Je reviens, il faut que j'aille désinfecter ça.

Elle remarqua alors le mouvement convulsif de Crane et l'expression presque de panique qui avait un instant couru sur son visage. Surprise, elle demanda :

Tout va bien ? On dirait que vous avez vu un fant...

La sensation d'une main sur sa tête, et l'écho d'une voix familière, remontant de très loin dans ses souvenirs, bloquèrent la dernière syllabe dans sa gorge. Ce n'était pas possible... Cette voix, elle pensait l'avoir presque oubliée. En trente ans... Elle se tourna lentement pour regarder dans la direction d'où venait la voix... et se figea.

M... maman ?

Elle voulut se pincer, mais la douleur qui émanait de sa coupure était une preuve suffisante qu'elle ne rêvait pas. Elle jeta un regard à la coupe de champagne, désormais vide, qui trônait sur la table, se demandant un instant si... Mais elle en doutait, il avait certainement été aussi surpris qu'elle de la voir là. Elle finit par sortir un mouchoir en papier de sa pochette et balbutia :

Maman ? Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu fais là ?

Invité

Le froid se fait encore plus pénétrant. Les convives, petit à petit se font distant. Un cri de surprise ici, un sursaut, là. Il voit Tonks se raidir sur sa chaise et ses yeux flotter dans le vide. Il observe un homme à la table d'à côté, blêmir tout à coup. Il tend la main vers la salière devant lui, dans un vieux réflexe qu'il sait inutile pour une attaque de cette échelle.

Spoiler:

Une voix, et pas n'importe quelle voix.
La voix de son père. Dean se tourne lentement vers la silhouette à ses côtés. Toujours le même. Vieux habits, barbe de trois jours et sourire en coin, malgré le feu brûlant au fond des yeux...

- P... Papa...?

Et tout s'effondre. La chaise derrière lui sauve son coccis alors que son coeur manque un battement. Le fait qu'il est impossible que John soit face à son fils n'effleure même pas Dean. Les convives qui commencent à parler seuls avec leur esprit ne l'étonne même pas. Tout ce qui compte c'est John. Et John n'est pas content. Le sourire est froid et Dean se sent redevenu le petit garçon qui faillit un jour à sa mission de protéger son petit frère. Remonte à ses souvenirs la voix glacée de son père qui était rentré à temps ce soir-là ... " Dean, tu devais le protéger .. Tu aurais du le protéger !! "

- Je... je ne peux pas revenir avec Sam. Il... Il a changé. Il n'a plus besoin de moi, Papa...

Les larmes montent rapidement aux yeux de Dean. Son passé de chasseur s'est envolé. Il n'est rien de plus qu'un garçon que l'on gronde pour une mauvaise bêtise. Et au fond, il est apaisé. Apaisé de voir son père l'engueuler pour une mauvaise décision, apaisé de n'être plus celui qui doit faire les choix difficiles. Il se sent revenu au temps où ils partaient chasser, John et lui, et qu'il apprenait de son père.
Dean est si fatigué et depuis si longtemps. Il relève la tête vers John.

- Tu me manques Papa...

Invité

Spoiler:

Dégobillant ses tripes d'une manière loin d'être élégante, Kate se demanda pour la énième fois ce qui lui était passé par la tête pour se rendre à cette soirée qui dégénérait de toutes les manières qui soient. Une nouvelle fois, son estomac se contracta et elle vomit dans la poubelle. Il fallait se maîtriser... Du calme... Elle posa une main délicate sur son ventre énorme et sentit le bébé bouger. Il ne fallait pas s'affoler... Quand tout ça cesserait-il?? Pas tout de suite... Elle avait tellement mangé que c'était reparti pour une tournée.
Une main tiède et réconfortante se posa alors sur son épaule, et la jeune femme tremblante de froid de peur et de malaise se tourna vers l'homme à qui la main appartenait. L'inspecteur Abberline, de sa table. Il lui tint délicatement les cheveux alors que Kate recommença à se vider. Elle commença à se reprendre, non pour autant faire cesser ses tremblements. L'homme prenait soin d'elle, comme un digne gentleman doit prendre soin de la femme qui dégueule dans la poubelle à côté de lui même si c'est la chose la plus écœurante du monde. Il ôta sa veste et la déposa sur les épaules de la future mère tout en lui frictionnant les épaules et les bras pour la réchauffer. En signe de gratitude, Kate se tourna vers lui et lui accorda un sourire (ou du moins une grimace qui ressemblait à un sourire), mais il ne la vit sûrement pas. La pénombre de la pièce, le froid dominant et l'orage qui menaçait de faire exploser les vitres devenaient réellement inquiétants. Cette fois tout le monde s'en était aperçu, les regards des gens étaient emplis d'inquiétude.
Soudain, quelque chose d'étrange (enfin, d'encore plus étrange que ce qu'il se passait déjà) arriva. La jeune femme releva la tête et son regard tomba sur Billy. C'était réellement idiot de se dire ça puisque Billy était définitivement mort, et que la grossesse provoque beaucoup de choses horribles mais PAS des hallucinations. Il semblait flotter à quelques centimètres au dessus du sol, étrangement pâle, comme fluorescent... Comme un fantôme quoi. Bien que n'y croyant pas, Kate se leva doucement et se rapprocha de lui.

- Billy..?

Il ne répondit pas tout de suite. Le regard qu'il posa sur sa femme était à la fois ému, attendri, et plein de reproches. Elle s'essuya le coin des lèvres avec le revers de sa main sans quitter des yeux son amour mort.

« Je me sentirais presque triste de te voir dans cet état par ma faute. C'est qui lui? »

- Billy ! Lui c'est un ami, il... non, c'est pas ce que tu crois, il m'aide un peu, parce que, je suis malade, c'est à cause de la grossesse... je t'avais pas dit, je suis enceinte, de toi bien sur...

Elle avait tellement de choses à lui dire, tellement envie de le serrer dans ses bras, maintenant qu'il était si proche d'elle physiquement, pourtant, il semblait se dresser comme une barrière entre eux. Elle ne pouvait pas le toucher. L'émotion était tellement intense qu'elle sentit les larmes lui monter aux yeux.

- Je t'aime Billy, tu sais... Je pense à toi à chaque instant, et je prends soin de moi tu sais...

Le regard oblique que tous deux jetèrent sur la poubelle et l'état piteux de Kate leur décrocha un sourire. Après un instant à se fixer dans les yeux, la jeune fille se retourna et observa les autres personnes présentes dans la salle. Apparemment un phénomène très anormal s'était passé, personne ne semblait avoir vu Billy. Abberline s'était retourné et parlait dans le vide. D'ailleurs, tous les autres parlaient aussi dans le vide, les expressions sur leur visage allaient de la joie infinie à la peur panique, certains pleuraient, d'autres riaient... Perplexe, Kate se retourna pour vérifier que Billy était bien là. Il était là.

- Dis donc, ils sont bizarres les autres gens... Tiens, j'ai une question, tu les vois??

Invité

Le petit coup d’éclat du Capitaine avait soulevé quelques réactions dans la salle, mais pas énormément. Hook n’était pas déçu pour autant : l’ambiance ici était tout de même tendue et un peu rafraîchie, sans être refroidie pour autant, bien que la température soit un peu moins intense que ce que l’homme avait pu craindre au départ. James avait juste éteint une lampe, ce n’était pas non plus comme si le pirate avait étripé en public un gamin de l’immeuble.
Mais le Capitaine n’en avait cure. Lui, il était là pour la ripaille et la rigolade, tant pis si les autres n’étaient pas capables de s’amuser, lui au moins allait festoyer.

A sa table, les convives avaient réagi de manière ridicule. L’une proposant à un autre quelque chose dont le sens échappa au Capitaine (mais qu’à cela ne tienne, son colocataire allait certainement pouvoir l’éclairer plus tard), l’autre demeurant silencieuse et presque inexistante, tant son regard semblait perdu vers la table où était assis le Joker. Dommage qu’elle fût si absorbée, Hook la trouvait bien de son goût et il en aurait volontiers fait une belle dame de compagnie.

Et voilà que s’éteignait toute lumière, laissant seulement quelques flammèches allumées çà et là, à gauche et à droite, grâce aux bougies des tablées où James n’avait pas joué du crochet.
Tout cela le faisait bien rire. Un rire tonitruant, quasiment démentiel et diabolique, il était évident que le célèbre pirate ne pouvait plus se reprendre, comme on dit. Hook adorait les choses qui, comme ici, semaient le trouble parmi les gens.

Cependant, bientôt, le Capitaine se figea… un bruit importun venait de se faire entendre au niveau du sol, chatouillant ses oreilles et retournant son estomac… un bruit insoutenable que détestait le pirate…

Tic tac… tic tac…

Redressant la tête en émettant un son de gargouillis perdu dans le fond de sa gorge, James écarquilla les yeux, comme si cela allait lui permettre de mieux entendre cette abomination sonore. Crochet ne riait plus et son regard, quelque peu affolé, cherchait partout la source de ce bruit.

Tic tac… tic tac…

Et soudain, il comprit d’où cela venait. James se leva d’un bond aussi gracieux que possible et monta sur la table, ramassant au passage une bougie de grande taille qu’il ralluma pour mieux voir ce qu’il craignait de voir.

Lui… c’était lui ! Il n’y avait aucun doute là-dessus !
Les yeux jaunes du crocodilien ne laissaient que certitude… et le bruit qui accompagnait le reptile était comme le signe d’une vérité à laquelle le Capitaine n’avait aucune envie de croire…

Hook ne voulait pas montrer que sa phobie le poursuivait. Mais les paroles moqueuses de Peter Pan lui revinrent en mémoire : « Tic tac tic tac… Crochet a peur du réveil toqué !»
Oui, il avait peur, mais cet imbécile de crocodile avait péri, James l’avait tué lui-même ! Il l’avait fait empailler et transformer en une horloge, pour bien montrer qu’il avait vaincu…
Alors, que faisait cet animal ici ???

"Montre-toi !"

Le pirate devait vaincre sa peur, une nouvelle fois. Il dégaina son arme à feu, prêt à tirer sur ce tas d’écailles dès qu’il se montrerait. On ne la lui faisait pas, à Hook, un mort ne peut pas revenir. Si ce n’était pas possible à Neverland, cela ne l’était pas ici non plus.
Et puis, empaillé comme il l’était, le crocodile n’avait même plus d’appareil digestif, alors, à quoi bon venir déranger James ici ?

Invité

Spoiler:

Et bien, certains invités savaient décidément se montrer bien impolis. A peine le temps d'apprécier une ou deux savoureuses plaisanteries de son voisin de table, il s'apprêtait à y répondre, et voilà que son arch-nemesis – qui, soit dit en passant, n'avait pas donné la moindre nouvelle, pas même un coup de fil, un petit texto, rien – choisissait ce moment pour apparaître et tout gâcher. Et voilà qu'il le plaquait au mur, sans même un bonjour, un petit "tu m'as manqué" ou même un simple "je vais t'éclater la gueule, espèce d'enfoiré" … Seigneur. Si même ces valeurs-là se perdaient ...

Batsy, batsy, batsy. Toujours aussi impoli à ce que je vois. Ecoute : je sais que tu étais probablement … mort d'impatience à l'idée de me revoir, mais là – tu ne vois pas que tu interromps quelque chose ? Enfin … Son sourire s'élargit. Ravi de te revoir aussi.

Oh ça, il lui avait manqué. Et plutôt deux fois qu'une. La cape, les protège cheville et les oreilles en pointe … Et cette façon si follement touchante d'aller droit à l'essentiel. A se demander comment il avait pu s'amuser sans lui, tout ce temps. Maintenant, les vrais festivités pouvaient enfin commencer. Il reprit péniblement sa respiration pour reprendre la parole (le fait qu'une main vous agrippe la gorge a tendance à avoir ce genre d'effets. Passablement embêtant).

En retard – comme toujours. Mais tu arrives juste à temps pour les réjouissances. Il esquissa une petite moue contrite. Les voisins vont bien, et eux ont de la conversation, si tu veux tout savoir. Tu as loupé l'apéritif, cependant.

Il jeta un regard circulaire dans la pièce. Oh, les choses s'étaient définitivement mises en marche, et la fête battait son plein. Une bien jolie fête. Certains des participants étaient tombés de leur chaises, d'autres semblaient sur le point de s'évanouir. Beaucoup semblaient parler dans le vide. Son charmant colocataire, lui, avait carrément escaladé sa table, lançant des menaces au vide autour de lui. Il éclata de rire à cette vision. Son intuition ne l'avait jamais trompé, hein, et la soirée était brillante. Définitivement brillante. Son sourire disparut.

Écoute petit. Je ne sais pas qui tu es … Ou ce que tu es – mais si tu as envie de jouer au Batman, j'espère que tu es prêt à en assumer les conséquences.

Il sortit de sa manche la fourchette de table, dissimulée depuis que le nom de l'invité-surprise était apparu sur le carton - qu'il planta droit dans l'interstice de la jointure entre le gant et le protège-poignet.

Spoiler:

House appréciait son voisin de table au grand sourire. C’était la seule personne ici qui semblait doté du sens de l’humour. Et en plus, il avait couché avec Tong. Ça faisait deux bonnes raisons de s’en faire un plus ou moins pote. Les autres… eh bien, les autres, ils n’étaient pas très prolixes ni très intéressants. La femme qui ne parlait que de popote était moche. Le moustachu était marrant tellement il était ridiculement décalé, avec ses manières dépassées et sa façon de parler d’un autre siècle. Quant à Morgan… eh bien, il était plutôt silencieux et jusqu’ici, Greg n’avait rien contre lui.

La bouffe n’était pas mauvaise. On pouvait même dire qu’elle était un peu goutue. Suffisamment pour se laisser manger sans poser trop de questions, en tout cas. Et puis, ça changeait des salades et des repas bien équilibrés que Gregory trouvait dans le réfrigérateur de l’appartement 303. Pour ça, Watson et Holmes étaient un peu comme Wilson. Et House avait parfois envie d’un bon hamburger, de chips et de bière en canettes. Comme quand il assistait à un rassemblement de Monster Trucks, par exemple. Ça, c’était la belle vie !

Seulement voilà, il semblait qu’ici, on ne pouvait pas faire tout ça. Le plat de résistance allait sans doute être servi : les lumières avaient été éteintes dans ce but, certainement. Et ça devait être un plat qui se mangeait froid car la température avait sensiblement baissé, elle aussi.
Le diagnosticien se frotta les mains. Il aimait bien cette ambiance un peu bizarre qui s’installait. Il y avait de quoi s’imaginer être dans un film d’angoisse et ça, ça le faisait bien. Et dans ce genre de films, il y a souvent une pin-up bien roulée qui vient allumer le héros…

La pin-up, Greg ne la vit pas venir. Déhanché, escarpins qui claquent, blouse blanche. Amber Volakis venait d’arriver devant le médecin et se penchait vers lui. L’homme, évidemment, porta le regard sur la poitrine de son ancienne employée et hallucination. Une poitrine ferme comme il aimait les reluquer. Oh, pas aussi imposante que celle de Cuddy, mais elle n’était pas mal du tout. House remonta les yeux vers ceux d’Amber.

"Wilson ? bah il va bien… mais si vous êtes revenue, c’est pas pour me parler de lui, je suppose, Cuthroat Bitch… Il habite ici, c’est pas difficile de monter deux étages pour aller lui demander vous-même comment il va.
Alors… Vous faites quoi ici ? J’ai bu trop d’apéro ? j’ai pris trop de Vicodin ?
Vous n’allez pas me refaire le coup de l’hallucination qui me souffle les diagnostics, tout de même… je me ferais pas avoir deux fois ! "

Gregory avait toujours apprécié Volakis. C’était une salope furieuse, mais c’était une femme ambitieuse. Et son ambition lui faisait déplacer des montagnes. Et même quand elle avait séduit Wilson pour pouvoir rester plus facilement à Princeton-Plainsboro, House n’en avait pas vraiment été étonné. Au final, c’était pas une mauvaise idée du tout.
Là où ça coinçait, c’était quand Amber était morte. Ça avait failli être la fin de l’amitié avec Wilson. Et House s’était toujours senti responsable. S’il ne s’était pas foutu une cuite carabinée ce soir-là, elle ne serait pas venue le chercher et Wilson et elle seraient… oui, ils seraient heureux.
Greg se servit un verre de vin et le vida d’un trait. Repenser à cette histoire, ça donnait soif… enfin, il fallait bien un petit verre pour se donner une contenance.

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Ce fut la remarque, un trait inquiète, de Jordan qui fit revenir Jonathan pleinement au présent, et en tournant les yeux vers elle il s'aperçut qu'elle saignait légèrement. Rien de grave, mais elle s'était méchamment coupé, et, regrettant un instant l'humeur irrité qu'il avait manifesté juste avant à son égard, il chercha dans sa poche un mouchoir pour nettoyer les dégâts. Un peu trop tard pour les gants, cependant, qui étaient d'ores et déjà certainement fichus. Il s'apprêtait à lui tendre le mouchoir malgré tout lorsqu'une interjection pour le moins inhabituelle de sa part le fit s'arrêter. "Maman" ? - le visage de cette dernière s'était décomposé, mais avant qu'il n'ait pu lui demander de quoi il retournait, une main se referma sur son épaule, accompagnée d'une voix aux sonorités implacable de messe funèbre, qui le fit se raidir instinctivement. Un goût amer remontant de la gorge jusqu'au fond du palais,était déjà là pour identifier l'arrivant – l'arrivante - bien avant que son esprit ne se résolve à faire le lien, tandis qu'il mettait un temps infini à ses yeux pour se retourner, presque malgré lui. Le mouchoir flotta lentement jusqu'au sol, définitivement oublié.

C'est … C'est impossible, murmura-t-il, la gorge si sèche qu'un coin de son esprit se demanda comment il pouvait encore parler. Tu ne peux pas être là.

La main qu'elle avait posé sur lui ne pouvait pourtant que le contredire, ses doigts noueux s'enfonçant dans son épaule. Certains n'attendent pas d'invitation. Précaution inutile que cette poigne douloureuse, puisque les yeux bel et bien vivants de Mary Keeny étaient déjà sur lui, le jaugeant, le dissuadant bien plus efficacement encore d'esquisser le moindre mouvement. Eux n'étaient pas dans ses cauchemars … Il les avait oubliés - et maintenant qu'ils était revenu il lui semblait qu'ils avaient toujours été tapis au creux de son esprit, n'attendant que leur heure pour lui sauter à la gorge et s'enfuir avec ce qu'ils pourraient arracher.

Crane s'était levé de sa chaise, il recula, sa main butant contre un verre qui se renversa, se brisant sous la table. Ses doigts se refermèrent instinctivement sur un morceau de verre, sans pour autant esquisser le moindre geste pour s'en servir. Le bras noueux de Mary Keeny était maigre et sec et lui n'avait plus dix ans, une petite torsion et il le casserait, comme une vieille brindille – et c'était justement la raison pour laquelle il ne pouvait le faire. Il en aurait presque ri, tiens … On ne mord pas la main qui vous a nourri, on ne tord pas les bras qui vous ont appris à marcher. Aussi fort qu'on veuille rompre un à un ces doigts ridés, maladifs de cadavre en suspens, qu'on souhaite écorcher cette peau trop pale qui s'acharne à repousser la mort qui aurait déjà dû lui arracher depuis longtemps ses dernières bribes de chaleur. Les yeux de Mary Keeny en étaient bel et bien conscient, et l'on y sentait déjà le plaisir de dominer totalement la situation. Matriarche, quoi qu'il arrive.

Tu es morte ...

Je t'ai tuée, murmura la petite voix dans son esprit. Un tas d'os desséchés, à demi-nettoyés par les corbeaux, laissés à pourrir dans le sol de la vieille chapelle. Il avait beau les avoir vus de ses yeux, cette idée qui lui parut ridicule, soudain, pourtant. Quoi, tu croyais l'avoir tuée ? On ne chasse pas le croque-mitaine du placard, on pose juste une chaise devant en espérant qu'il n'en sortira plus jamais ... Un mouvement brusque à sa droite le fit soudain sursauter. L'homme à la perruque était monté sur la table et l'agitation qui se produit tout autour depuis tout à l'heure n'avait aucun sens. Rien n'avait de sens, jusqu'à sa présence à elle ici, maintenant.

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Frederick s'efforçait de réconforter comme il le pouvait la jeune femme. Dans les limites de ses capacités, et de ses manières. Mais lorsque, relevant les yeux, il aperçut Victoria qui traversait la pièce pour venir vers lui, il faillit la laisser en plan. Immobile, incapable d'y croire, il regarda la silhouette de sa défunte épouse venir à lui, toujours aussi belle et avenante. Elle n'avait pas changé. Pas le moins du monde. Plus présente qu'un souvenir, plus abstraite qu'une vision. Absente et pourtant presque palpable. Et aussi belle que dans son souvenir.

Frederick hésita longuement. Etait-elle revenue ? était-ce lui qui était reparti ? Rêvait-il éveillé ? Son esprit en perpétuelle surchauffe lui jouait-il un tour cruel ? Cette entité tordue qui avait jugé bon de le ramener à la vie avait-elle décidé de s'amuser à ses dépens en lui envoyant une hallucination ? Etait-ce un présage quelconque ? Pourtant, elle semblait si réelle...

Il demeura muet alors qu'elle s'agenouillait à sa hauteur, et posait sa tête sur son épaule. Incapable de parler. La gorge nouée. C'était elle. Douce, tendre, confiante, comme elle l'avait toujours été. Elle qu'il avait tant aimée, qu'il s'était battu pour épouser. Qu'il n'avait pas pu sauver. Il ferma les yeux. Il fallait que ce soit justement ce soir-là. Ce soir où il avait décidé de se reprendre. Une larme roula sur sa joue. D'une voix un peu rauque, étranglée, il murmura :

Tu m'as manqué.

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Inspiration … Expiration …. Lentement elle s'imposa un rythme. Pour qu'elle retrouve son calme. Pour qu'elle le conserve. C'était sûrement un tour de son imagination. Contrairement aux gouttes qui continuaient de glisser le long de son visage - malgré le mouchoir censé étancher le saignement - ce qu'elle avait vu était faux. La nominette n'avait pas pu changer de nom. C'était juste impossible. Seul un tour de magie aurait pu permettre ça, mais elle était la seule à pouvoir en faire.. Enfin aux dernières nouvelles.

D'une main tremblante, elle attrapa le porte-nom. Elle prit une profonde inspiration, et son regard se posa dessus. Nymphadora Tonks. Ebahie, elle ne put le quitter des yeux pendant de longues secondes. Il fallut qu'une tâche rouge se forme sur la nappe pour qu'elle reprenne ses esprits. Elle plaqua son mouchoir sur son crâne, incertaine de ce qu'elle ressentait. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait. Elle aurait aimé que le nom de Remus y soit toujours. Remus Lupin. Ce nom qui lui avait tant donné envie de se battre. Ce nom qu'elle chérissait tant. S'il avait effectivement été écrit, ça lui aurait donné une once d'espoir. Que tout n'était pas perdu. Que tout n'était pas terminé. Mais non. C'était bien son nom qui y figurait.

Depuis sa rencontre avec Le Joker, elle ne pensait plus à Remus. Enfin si, elle y pensait. Mais elle n'avait plus l'envie de mourir pour le retrouver. Elle n'avait plus envie de passer sa journée recroquevillée et de pleurer avant de devoir s'arrêter, épuisée. Elle se sentait coupable d'ailleurs. Cela ne faisait pas un an qu'il était mort à cause de cette fichue guerre. Comment avait elle pu l'oublier aussi vite? Elle n'était pas digne de lui. Vraiment pas.

Un frisson remonta le long de sa colonne. Puis une voix douce retentit dans son dos. Une main légère s'était posée sur son visage. Elle ferma les yeux et un sourire naquit sur son visage. Elle rêvait. C'était ça l'explication. D'abord la nominette, puis ça. Pourtant, elle n'inventait pas le contact de sa main sur son visage. Doucement, Remus épongeait le sang. Elle aurait le temps plus tard de réfléchir pour savoir si c'était la vérité ou non. Pour le moment, elle avait décidé d'en profiter. Point final.

Gardant les yeux fermés, elle attrapa la main de Remus. Pas de fraîcheur particulière. Aucun signe d'un quelconque retour du monde des défunts. Juste la main de Remus, comme elle l'avait connue. Avec la fine cicatrice qui la barrait. Elle embrassa cette cicatrice. Laissant une larme quitter ses yeux clôts, elle posa la main de son mari sur sa joue.

« J'ai voulu me relever. Je me suis pris les pieds dans la chaise. Une chute idiote, encore une fois.

Elle ouvrit les yeux. Est ce qu'il lui remonterait les bretelles? Non. Remus ne lui avait jamais reproché ses chutes et maladresses à répétition. Il s'y était habitué, en sachant très bien qu'elle était comme ça, un cas désespéré en somme. Elle ne put quitter son visage des yeux. Il était beau. Très beau. Elle pensa à un autre visage, et le sourire quitta son visage. Elle baissa les yeux. Ne pas le regarder. Ne pas laisser son regard se promener dans la pièce. Elle se leva brusquement et le prit dans ses bras.

- Remus, je suis tellement désolée. Tu m'as tant manqué. »

Se moquant des personnes qui pouvaient les voir malgré l'obscurité, elle enfonça son visage dans le pull de son mari. Elle prit une profonde inspiration et s'abreuva de son odeur. Elle avait presque oublié... Presque.

"Quelque part, non loin de l'immeuble, une cloche sonne. Douze coups. les douze coups de minuit. Un à un, les fantômes se rassemblent, certains quittant rapidement celui ou celle qu'ils sont venus voir, d'autres s'attardant encore un peu... attendant une dernière réponse, une dernière réaction... mais il est temps. Le royaume des ombres doit laisser la place... Un à un, ils se fondent dans les ténèbres dont ils sont issus. Un a un ils disparaissent. Peut-être seulement pour un temps. Peut-être cette fois définitivement. Seul l'avenir le dira..."

Vous avez jusqu au 10 mai 2010 a 23h59 pour poster

Pour Le Joker

le Batman a écrit:: Il n’avait pas changé. Il ne changerait jamais. Le Batman venait encore d’en avoir la preuve : le Joker avait pris ce ton désagréable et avait planté une fourchette dans le bras de l’homme chiroptère. Ce dernier ne se laissa pas abattre pour autant et n’hésita pas à lui rendre la pareille avec l’une de ces merveilleuses petites chauves-souris métalliques capables de bien des choses... Le Batman cloua ainsi, de sa main gauche, le Joker au mur, par les manches de sa veste mais à ras de la peau du malfaiteur, tandis qu’il lui tenait toujours la gorge de l’autre main.
« Ne joue pas au plus malin avec moi. Tu ne peux pas m’atteindre. » Sous son masque, Bruce Wayne contracta tous les muscles de son visage. « Tu dois payer pour tes crimes et je suis là pour ça. »

Pour Nymphadora Tonks

Remus Lupin a écrit:: Remus avait de la peine pour sa petite Tonks. Il leur avait fallu bien longtemps avant qu’ils ne forment un couple... et elle avait eu l’air tellement heureuse avec lui... Maintenant, quand il la voyait ainsi, des larmes pleins les yeux, des remords pleins la gorge et le visage enfoui dans son pull, Lupin était attendri comme le serait n’importe quel homme amoureux.
« Ne sois pas désolée... Je t’aime, tu sais, quoi qu’il arrive… et tu me manques... Vous me manquez beaucoup tous les deux... »
Remus serrait sa chère et tendre contre lui. Cet instant, il l’avait espéré depuis sa fin. Et aujourd’hui, il comptait bien essayer de rassurer Nymphadora. Il lui releva le menton du bout de l’index et lui caressa doucement la joue.
« Je veillerai toujours sur Teddy et toi. Toujours... Où que tu sois, tu dois savoir qu’il y aura toujours un loup-garou qui t’aime et qui te suit partout... »

Pour Dean Winchester

John Winchester a écrit:: L'exaspération qu'il avait ressenti quand il avait vu son fils seul se calma instantanément. Dean ressemblait maintenant et plus que jamais à un petit garçon. Il n'aurait pas du s'emporter comme ça contre lui. Après tout, il était censé être mort. Il était décédé à quelques mètres de lui, et Sam avait été témoin. Et là il débarquait sans prévenir, sans douceur… Il soupira.

- Dean je suis désolé.

Il ne leur avait jamais montré l'affection qu'il avait pour eux. Il n'avait pas tellement été présent dans leur vie, et encore moins dans celle de Sam. Jamais il ne les avait pris dans ses bras. Il était un handicapé du "Je t'aime" et il se doutait qu'il leur avait transmis ce gène. Il s'agenouilla a côté de lui et posa une main sur son épaule.

- Dean… Je sais que je n'ai pas tellement été présent pour vous. Je sais que j'ai énormément de défauts.. Je sais que j'ai préféré courir après la chose qui a tué votre mère plutôt que vous voir grandir. Pour tout ça je voudrais m'excuser, mais maintenant c'est trop tard. C'est pour ça que je suis là où je suis maintenant. Je sais que ça ne rattrape rien du tout. Mais j'espère que vous aurez compris que … que je vous aime. Vous me manquez tous les deux, mais vous, vous êtes ensemble. Alors veille sur ton frère s'il te plaît...

Pour Jordan Cavanaugh

Emily Cavanaugh a écrit:: Emily sourit.

- Je suis là parce que j'avais envie de te voir.

A présent, sa fille est plus âgée qu'elle. Et elle est réellement magnifique. Elle n'arrive pas à parler. Elle ne parvient pas à la quitter des yeux. Son bébé a changé… Normal en 30 ans. Mais elle n'arrive pas à croire que c'est elle. Pourtant, elle ne peut nier les ressemblances. Quand ses yeux se posent sur son avant-bras, elle a un petit rire.

- Encore blessée. Tu as toujours été casse-cou.

Elle prend le mouchoir que tient sa fille et délicatement éponge le sang de la blessure, exerçant une légère pression sur la plaie. Lorsqu'enfin c'est fini, elle pose ses lèvres sur l'entaille. Un bisou magique pour faire partir la douleur. Un rituel que connaissent tous les gamins. Mais Jordan n'est plus une enfant, loin de là.

- Est ce que tu es heureuse ma chérie?

Pour Kate Beringer

Billy a écrit:: Billy la regarde en souriant. Elle a toujours été curieuse.

- Bien sûr que je les vois. Je vois également leurs amis. On dirait que vous avez de la visite ce soir.

Très vite, il a compris ce qu'elle désire. Ce dont elle a besoin. Ce qu'elle veut faire, mais qu'elle ne peut pas faire. Il s'approche d'elle et la prend dans ses bras, l'y serrant à l'étouffer, espérant ainsi qu'elle oublie la remarque de pure jalousie qu'il n'avait pu s'empêcher de lâcher. En souriant, il constate que le ventre de celle qu'il aime prend effectivement beaucoup de place. Kate attend leur enfant. Kate allait élever son enfant. Le jeune homme sourit.

- Tu sais … ça me rend triste que tu sois seule... Je suis désolé... J'ai rêvé de cette vie avec toi. J'en ai longuement rêvé. Mais on était tous les deux dans ce très beau rêve.Kate... Je pense que tu seras une mère formidable ma belle.

Pour Gregory House

Amber Volakis a écrit:: Sans prononcer le moindre mot, Amber le regarde vider son verre. Il n'a décidément pas changé. Il est exactement le même. Ce qu'il a traversé ne l'a pas tellement affecté. Il n'a apparemment tiré aucune leçon de ses erreurs... Encore pire qu'un gamin... Mais le problème, c'est qu'elle l'aime beaucoup. Sans être son modèle, il est une personne pour qui elle avait eu beaucoup d'estime ( oui oui!).
Être aussi doué, se faire respecter, c'est ce qu'elle avait toujours voulu pour elle. Bien sur, elle avait du faire preuve d'imagination pour se faire un nom, et même s'il n'était pas glorieux, elle savait ce qu'il représentait.

- Ce n'est pas Jimmy que je veux voir. J'espère qu'il va bien, évidemment. Et j'espère que vous avez arrêté de l'utiliser comme s'il était votre animal de compagnie doté d'un porte-monnaie. Je suis là pour vous House. Je sais que vous rêviez de me revoir. Rêve exaucé.

Son regard se pose sur Cuddy, assise à la table voisine.

- Alors? Vous en êtes où avec elle? Il serait temps de devenir un adulte non?

Pour Jonathan Crane

Mary Keeny a écrit:: Elle le contemple, triomphante. Elle a toujours su comment le dompter, comment le maintenir sous sa coupe. Et même à présent, alors qu'elle n'a plus de moyen terrestre de faire pression sur lui, elle sait qu'il est en son pouvoir. Elle n'a qu'à voir son regard de gibier traqué, acculé dans ses derniers retranchements et qui ne peut que contempler, impuissant, la meute qui se jette sur lui, pour en avoir la preuve. Elle a un rictus de mépris amusé pour son geste, ce morceau de verre sur lequel ses doigts se referment, et ces mots... tu es morte. Le rictus se creuse.
« Tu ne t'en serviras pas. Tu en es incapable. »
Elle marque un temps.
« Tu n'as jamais été capable d'affronter quiconque en face. Comme ta catin de mère. »
Elle porte un regard sur la femme à son côté, celle à qui il destinait un geste – aimable ? Ou bien plus intime, peut-être – et pince les lèvres.
« Les années passent, le monde change, mais je vois que le vice demeure immuable. Tu as toujours eu cela en toi. Depuis l'enfance. Mais je suppose qu'il n'y a rien à attendre d'un enfant du péché tel que toi. »
Elle tend une main vers son visage, et un horrible sourire vient étirer ses lèvres.
« Tu penses m'avoir tuée... tu crois en avoir fini avec moi... Mais sache que le châtiment ne fait que commencer. »
Elle baisse la voix, jusqu'à ce que celle-ci ne soit plus qu'un murmure et se penche sur lui pour chuchoter au creux de son oreille :
« Tu peux partir là où tu voudras, tu peux fuir tant que tu pourras... Je ne serai jamais loin de toi, Jonathan... Jamais. »

Pour Frederick Abberline

Victoria Abberline a écrit:: Les yeux fermés, elle inspire profondément, profitant simplement d'être avec le seul et l'unique homme qu'elle ait jamais aimé. Les années ensemble semblaient si loin à présent. Les jours heureux paraissaient flous, pourtant, jamais elle n'avait oublié le moindre trait de son visage. Il était l'homme de sa vie, et cela pour toujours. En souriant, elle s'écarte de lui.Silencieuse, elle lève la main vers lui, et d'un doigt, suit le chemin emprunté par la larme avant de l'essuyer, délicatement. Ses mains, douces et légères, viennent se poser sur ses joues, plus creusées qu'autrefois. En se redressant, elle pose un baiser sur le front de Frederick.

- Tu me manques toi aussi. Mais tu dois vivre maintenant, ne plus rester dans le passé à ressasser ce qu'il s'est passé. Soit heureux Frederick, c'est tout ce que je peux te demander.

Contre le front qu'elle a embrassé, elle pose le sien, et ferme les yeux. Juste profiter d'une dernière étreinte. Juste apprécier le fait d'être avec lui, une dernière fois.

Pour le Capitaine James Hook

Le Crocodile a écrit:: Tic-Tac... Lorsque le pirate monte sur sa chaise, le crocodile ouvre la gueule en grand. Pas d'erreur, c'est bien lui. Son odeur toujours aussi appétissante. Le fait de se retrouver face au canon de l'arme par contre, le fait changer de chemin. Un peur de l'étrange métal inodore. Pourquoi? Aucune idée. En tout cas, le crocodile recule et disparaît complétement sous la table, échappant à la zone de tir. Il passe entre le pied de la table et une jolie paire de chaussures, et va lentement se cacher sous la table voisine. De là où il est, le pirate ne le voit pas. De dos à lui, il ne peut que l'entendre. Profitant de cet instant, le crocodile se rue vers la chaise du pirate, et sur ses pattes arrière, mord le dossier de la chaise, poussant et déséquilibrant le Capitaine Crochet par la même occasion. Tic-Tac

Pour Harley Quinn

Edward Stone a écrit:: Eddy aspire une longue bouffée de sa cigarette, et recrache la fumée en rigolant.

- La jolie surprise, elle est que pour toi ma belle.

Levant les yeux au ciel, il fait craquer une allumette, et allume la cigarette de la poupée assise en face à lui. Répétant son mouvement, il détourne la tête et un sourire naît sur ses lèvres. Le clown est là lui aussi, et en assez mauvaise posture. La seule personne capable de lui mettre une raclée s'occupe de lui. Mais le plus drôle c'est que Barbie clown ne peut pas voir ce qu'il arrive à son -ô combien génial- maître.

- Ah oui, c'est marrant hein? Quel heureux souvenir. Surement celui qui me revient le plus facilement quand je repense à notre histoire.

Expirant une nouvelle fois la fumée de sa cigarette, il la regarde sous toutes les coutures. Toujours aussi bien roulée, même si son costume n'est pas le plus pratique pour le constater. Sa main nue retient son attention, et avec un rictus mauvais, il reprend la parole.

- Harleen, Harleen, Harleen... Tu me déçois. Moi qui pensais que tu te jetterais sur lui une fois ton fiancé éliminé... Mais non, rien à ta main. Le bouffon du roi resisterait il à tes avances?

Il écrase son mégot sur le dossier de sa chaise et la regarde. Décidément, la vie ne devait plus être aussi belle. Même ses yeux si pétillants autrefois sont devenus ternes. Harleen.... elle n'aura décidément fait aucun bons choix dans sa vie.

Pour Arsène Lupin

Theophraste Lupin a écrit:: En souriant, Théophraste attrape le chapeau de son fils, et s'en coiffe. Il attrape une cuillère à soupe qui traîne sur la table, se regarde dedans, et appréciant l'image, fourre la cuillère dans sa poche. Il dévisage son fils. Un sentiment de fierté que tous les parents doivent connaître naît en lui. Il ne l'a pas vu grandir, et il le regrette.

- Je suis venu pour te voir Arsène, quelle question. Je veux savoir qui tu es devenu.

Il s'approche et le serre dans ses bras. La dernière fois qu'il a fait ça, il était à genoux, pour être à sa taille. Le temps avait lentement filé, et son fils si petit était devenu un homme.. Qui n'appréccierait peut être pas l'étreinte. Il se recule d'un pas et pose ses mains sur ses épaules. Après un dernier sourire, il s'éloigne et regarde la table. Paul Sernine. Il fronce les sourcils, mais ne dit rien de plus. Il observe la seule femme de la tablée et se retourne vers Arsène.

- Est elle ton amie? Elle est … charmante. Enfin... Si elle fait ton bonheur, elle fait le mien aussi.

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Leurs amis? Si Billy était un fantôme... D'un coup, Kate eût une sorte d'illumination, un peu comme la petite ampoule qui s'allume au dessus de la tête du personnage dans les dessins animés. Cette soirée avait donc pour objectif de rassembler tous les habitants de l'immeuble dont une personne proche était défunte, et les faire revoir le mort une dernière fois sous la forme d'un fantôme. D'où le nom de la soirée "All Souls Night". Carrément morbide, mais une idée géniallissime de la part de son organisateur, illustre inconnu, qu'il soit un magicien, un passeur entre la vie et la mort ou simplement un "gars qui a des bons contacts". Ainsi, la future mère comprenait mieux le comportement des autres convives, des larmes au sourire du chat dans Alice au pays des merveilles, en passant par la colère de ceux qui ont des comptes à rendre, chacun passant évidemment pour un schizophrène en parlant tout seul. Que d'émotions pour une seule soirée ! En quelques centièmes de secondes, la jeune femme se retrouva serrée dans les bras de son amant décédé, serrée à ne plus pouvoir respirer, étouffée par l'amour, la tendresse et la mort. L'estomac contracté, maintenant plus par l'émotion que par les nausées et son bébé, une boule dans la gorge et les larmes qui lui montaient aux yeux, elle se rappela avec un étrange sentiment de manque mêlé à de la mélancolie, cette nuit où elle s'était rapprochée de Billy au point de l'aimer à la folie. Cette fameuse nuit où les Gremlins avaient envahi la ville et semé la panique, et où le jeune homme lui avait -accessoirement- sauvé la vie plus d'une fois. Elle l'étouffa encore plus, écrasant son ventre entre les deux amoureux, comme pour se faire pardonner de ne pas lui avoir sauvé la vie en retour. Comme toute femme qui a perdu son mari, elle était envahie par la culpabilité.

- J'espère que je serais une bonne maman, je l'espère pour nous deux et surtout pour notre enfant. Tu m'as tellement manqué, je m'en veut. Je réalise maintenant que j'aurais du mieux profiter de la vie et du temps passé avec toi tant qu'on était vivants tous les deux, et heureux. Ne t'inquiète pas, je suis heureuse quand même... mais différemment. On était jeunes, on ne comptait pas les minutes qui nous séparaient de la mort en les comblant tant qu'on le pouvait encore. Maintenant je sais qu'il faut que je réalise mes rêves avant de partir à mon tour. Mais c'est déjà trop tard, mon plus grand rêve est déjà anéanti, celui de vivre avec toi. Et le tien... Oh tu te souviens? Tu voulais être astronaute ! Quand on était petits, tu construisais des fusées et tu me disais que les voyages dans l'espace étaient ton plus grand rêve, parce que dans l'espace l'apesanteur nous rend libres en plus on voit mieux les étoiles et on voit la terre de haut comme si on était le maître de l'univers. Tu regardais tous les reportages sur la conquête de l'espace en disant que les Russes sont les meilleurs... Remarque, c'était une bonne idée, aller dans l'espace ça fait grandir, c'est bien. C'est dangereux quand même, aaah tu n'as pas changé, tu aimes toujours le danger. Moi je vois pas vraiment l'intérêt, à part que c'est joli de voir les étoiles. Pourquoi les fusées? Les avions c'est bien aussi... Enfin bon, a part t'envoyer au septième ciel, tu n'as jamais vraiment réalisé ton rêve de voyager dans l'espace, et tu es mort. Si je pouvais, je le réaliserais pour toi ce rêve de gamin... On se disait juste qu'on aurait le temps plus tard.

Les larmes coulaient à flot sur les joues et le visage de Kate. Elle enserra encore une fois Billy dans ses bras et lui murmura à l'oreille.

- Je t'aime, tu le sais?

Il acquiesça et se détacha doucement de sa fiancée, il devait partir, c'était l'heure, la fin. Petit à petit, elle le voyait s'éloigner en lui disant au revoir. Où plutôt adieu... Tous les autres invités étaient tournés vers la porte devant laquelle Billy se trouvait maintenant et probablement les autres fantômes aussi. La jeune mère essuya ses larmes avec le revers de son poignet, puis elle se retourna pour contempler le visage des autres personnes. Beaucoup pleuraient dans la salle, c'était compréhensible.

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Frederick ferma les yeux pour mieux savourer une dernière fois le contact de son épouse. Il savait qu'il ne la reverrait plus jamais après cette soirée. C'était une certitude ancrée dans ses os. Victoria. Sa Victoria. Pourquoi avait-il eu le droit à une seconde chance, et pas elle ? N'en avait-elle pas plus le droit qu'il ne l'aurait jamais ? N'était-elle pas plus digne que lui de reprendre une vie à laquelle elle avait été arrachée trop tôt - beaucoup trop tôt ?

Victoria n'était pas la seule femme que Frederick ait aimée. Mais elle était la première, et la seule qui ait jamais su le rendre parfaitement heureux. Avec elle, c'était toute une partie de lui qui était morte - une partie qu'il n'avait pu raviver - ou peut-être n'avait-il jamais cherché à le faire. Et à présent, c'était elle qui le poussait vers le futur, qui lui niait la possibilité de se plonger dans le passé. Vivre. Être heureux. Comment faire, sans elle ?

Frederick saisit les mains de Victoria et les porta à ses lèvres, les serrant dans les siennes. Il pleurait à présent. En silence, sans sanglot, et s'il n'y avait eu ce sillon brillant sur ses joues creusées, nul n'aurait pu le dire. Et pourtant... il est des moments où même le flegme ne peut plus rien pour vous soutenir. Cet adieu - car Frederick ne se faisait aucune illusion, ces moments fugaces arrachés ne pouvaient être qu'un adieu - en faisait partie. Prenant doucement le visage de son épouse dans ses mains, Frederick déposa sur ses lèvres un dernier baiser et, reprenant ses mains, l'aida à se relever, comme le gentleman qu'il était le devait. Doucement, il caressa la joue de Victoria.

Je ne peux pas te promettre d'y parvenir. Mais je peux te promettre de m'y efforcer.

Se penchant sur elle une dernière fois, il la baisa au front.

Ne tarde pas. Il ne serait pas correct de faire attendre ceux qui t'ont amenée. Remercie-les de ma part.

Il marqua un temps et eut un sourire douloureux.

Je ne t'oublierai jamais... mademoiselle.

Il la regarda s'éloigner, plus belle que jamais. Libérée des contingences de ce bas monde. Légère et diaphane. Bientôt elle disparut, comme s'éteint une flamme. Frederick, lui, demeurait seul, immobile. Il prit une grande inspiration et tira de sa manche un mouchoir à l'aide duquel il s'essuya les yeux, avant de le dissimuler dans sa poche. Il se sentait las. Il regarda un à un les autres convives se défaire de leurs visiteurs. Machinalement, il appuya sur la poignée de la porte...

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Alors la fourchette ne lui avait rien fait ... décevant. Qui disait que les objets métalliques et pointus étaient des valeurs sûres ? Aucune idée, mais il avait probablement du se prendre une bonne rafale de mitraillette depuis. Bien méritée. Et il commençait à voir des petits points noirs. Fabuleux. Un sourire vint lentement étirer ses lèvres. Qu'il s'agisse du vrai ou d'une photocopie sacrément bien imité, peu importait. Cela faisait un petit moment qu'il ne s'était pas autant amusé. Rien qui n'égale ce petit essai de – quoi ? - rôle play ? Sadomasochisme ? Reconstitution de la crucifixion ? Partie de gendarme et de voleurs ? Peu importe, c'était divertissant. Pas le mieux qu'il soit capable de faire, certes, mais pour un début, il s'agissait d'une entrée en matière relativement convenable.

Bla bla bla … Toujours le même donneur de leçons, hein. Toujours si mortellement sérieux. Alleeez, détends toi, Batsy. Les voisins sont charmants, les femmes … - son regard s'attarda sur le reste de la salle – acceptables, et le … martini ? Bon, un peu pâteux, peut-être, mais on se damnerait pour lui. Et cela semble être ton truc actuellement, je me trompe, monsieur le fantôme ?

Il déchira sa manche d'un coup sec, repoussant le chiroptère d'un coup de pied, le faisant enfin lâcher prise, et il retomba au sol, reprenant son souffle. Sa main se referma sur l'unique couteau qu'il avait emmené ce soir, bien sage au fond de sa poche. Time to play, Mister Cupid. Pourtant ses doigts se figèrent en plein mouvement, son regard remontant sur son adversaire. Oh non, il n'allait pas oser … Pas après – quoi, cinq minutes de présence à tout casser. Il n'allait pas oser … Oh si, il osait. Répugnant.

Et toujours le même lâche, t'enfuyant dès que les choses deviennent sérieuses, murmura-t-il avec une moue de dégoût, dégageant son autre main d'un geste machinal.

Il repartait. Il mettait les voiles. Il partait voir si le ciel était plus clément hors du pays de l'Oncle Sam. Et toutes les métaphores associés. Non non non. Ça, ce n'était pas juste. Aux douze coups de minuit, comme dans l'un de ces ennuyeux contes de fée où le gentil n'a même pas la politesse de mourir à la fin. Ou de rester mort. Qui sort indemne des sucs gastriques d'un estomac de loup ? Et seigneur, ces bêtes-là doivent bien avoir appris à mâcher, non ? Découper les morceaux au moins … Il s'assit sur la table, regardant son ennemi de toujours repartir comme il était venu. Encore une fois. Attrapant l'un des verres qui n'avait pas été reversé, il s'en empara pour porter un toast au vide. Un toast au vide ... Une belle leçon de philosophie.

On se reverra en enfer, Batman.

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"Tu n'as jamais été capable d'affronter quiconque en face. Comme ta catin de mère"

L'insulte le frappa comme une claque. C'est bien comme il se comportait actuellement, pourtant. Karen la victime, pathétique, gémissante, incapable d'agir. Il revoyait son regard le jour où il avait tenté de les tuer, elle et son pitoyable rejeton. Celle d'un bovin terrorisé attendant son tour pour passer à l'abattoir. Quel âge avait-il, cinq ans, pour trembler de la sorte ? Il avait tué Mary Keeny, il y a de cela bien longtemps. Elle n'était plus rien, à présent, et elle ne pouvait plus l'atteindre … Ou elle ne se serait pas privée de le faire. Reprenant lentement le contrôle de lui-même, il se força à desserrer les doigts. Le morceau de verre retomba sur la table avec un cliquetis. Inoffensif. Il n'en avait pas besoin. Il murmura, défiant :

Je ne suis plus sous ton contrôle.

Le vieux corbeau parlait toujours cependant, intarissable. Tellement loquace quand il s'agissait de faire des reproches … Sauf que cette fois, ils ne lui étaient pas uniquement destinés. Son regard se porta instinctivement sur Jordan, Elle insinuait que … Il retint à grand-peine une une moue de dégoût, se forçant à garder visage stoïque. Elle n'avait pas changé. Obsédée par le prestige familial, quelque valeur ou vertu illusoire que les Keeny avaient perdue depuis bien longtemps déjà, et ce bien avant les exploits de Karen. Mais lui si. Contrairement à ce qu'elle pensait – pas ce dont elle l'accusait actuellement ça non, ce n'était qu'un délire de son imagination malsaine. Mais il n'était plus le gamin suppliant et naïf qu'il avait été ces années, non ..

Toujours aussi persuadée d'avoir raison … Elle est bien différente de ce que tu penses. Un sourire suffisant, plus suavement familier, vint étirer ses lèvres. Après tout, elle n'est pas une Keeny.

Quelque chose dans l'air – dans la ventilation. Dans la nourriture. On disposait d'un nombre incalculable de moyens pour jouer des tours au cerveau humain. Il était particulièrement bien placé pour le savoir, lui qui en utilisait régulièrement la plupart. Il retint cependant un tressautement quand sa main s'approcha de son visage, ses lèvres effleurèrent presque son oreille. Le parfum rance et entêtant, son parfum qu'il retrouvait avec un tressaillement amer dans ses souvenirs, lui fit réprimer un frisson. Trop près. Trop réel. La menace avait fait mouche, le glaçant bien plus qu'il n'aurait voulu l'admettre. Il ne recula pas pourtant cette fois, ourlant les lèvres en une moue de mépris.

Tu n'es rien de plus qu'une vieille recluse qui s'est inventé un monde où elle avait du pouvoir, parce qu'elle avait trop peur de mettre les pieds dans celui où elle n'avait aucune place. Moi je m'y suis fait ma place. Et toi .. Tu n'en auras plus jamais aucune nulle part. Il articula lentement la dernière phrase, en détachant chaque syllabe. Parce que j'ai gagné.

Doucement, vacillantes d'abord, puis plus vives, les lumières se rallument une à une. la température, jusqu'ici glaciale, qui régnait dans la pièce, remonte sensiblement à mesure que les secondes s'écoulent. Sous la main de l'inspecteur Abberline, la porte de la salle s'ouvre docilement, sur le couloir où le Comte Olaf et Severus Snape viennent de réussir à sortir de l'ascenseur -- ascenseur qui, miraculeusement, se remet en marche. De l'apparition des fantômes, il ne reste plus trace. Seulement dans les esprits de ceux qui les ont vus, leur ont parlé, les ont touchés... une bouteille dont le niveau à un peu baissé. Un mouchoir posé avec précautions sur une plaie. La trace d'un baiser sur un front ou celle d'une main qui a agrippé une manche... Un à un, chacun sort de la salle. La fête a tourné court, les invités ne souhaitent plus que rentrer chez eux. Oublier... ou au contraire songer une dernière fois à ceux qui sont venus les visiter ce soir. Dans la salle désertée, quelques chandelles meurent en jetant quelques éclats rougeâtres...

Mesdames, Mesdemoiselles Messieurs, ce scénario est à présent clos ! merci d'avoir participé !

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