Blog du Dr Jonathan Crane

Invité

Dr Jonathan Crane
Psychologue, spécialisé en pharmapsychologie

Puisque, à en croire mon psychologue - lequel ( sans vouloir remettre en cause le bien-fondé de sa thérapie ) a, soit-dit en passant, obtenu ses diplômes dans une université de seconde zone - « l'acceptation et l'aveu de ses fautes est le premier pas vers la réhabilitation », me voilà donc, suivant la voie du collégien drogué aux nouvelles technologies, à vous conter ma vie au travers de ce magnifique outil qu'est la communication internet.

Je m'appelle Jonathan Crane, 32 ans, sans individu de sexe féminin ni enfant à mes crochets. Je suis actuellement en liberté conditionnelle après un séjour en établissement psychiatrique pour avoir rendu fou plusieurs patients – dans un asile, si ça ce n'est pas de l'ironie - et divers autres délits mineurs.

Passe-temps : la lecture et l'expérimentation. Et non, je n'ai pas besoin que vous m'adjoigniez la liste de vos auteurs préférés pour que l'on s'échange nos impressions ….

Mais je m'égare.

C'est tout. Si jamais vous lisiez ces lignes et qu'il vous prenait l'envie de laisser un commentaire, puisque le blog de Kevin tro cool ka jeT D supR com sr le new film trooo bi1 avc Will Smith lol est en maintenance et que vous ne pouvez plus y poster, profitez-en pour répondre à un petit sondage, au moins votre visite aura-t-elle servi à quelque chose : quelle est votre plus grande peur – soyez francs et n'épargnez pas les détails les plus sordides. Simple petite curiosité relative à ma profession.

Concernant les plus réservés, passez une bonne journée, il est cependant inutile de me signaler vos impressions.

Invité

un nouveau commentaire :

Jordan C. a écrit:: Bon, le blog de "Kevin etc." étant effectivement en maintenance et le ridicule n'ayant jamais tué que les amateurs de tecktonick - et accessoirement ayant une pause entre deux autopsies - Je me lance. Si ça peut servir à la science !

Je souffre d'une forme classique de claustrophobie, plus particulièrement, j'ai peur d'être enterrée vivante. D'une banalité consternante, j'en conviens, mais basée sur l'expérience : on a tenté à trois reprises de me tuer de cette manière, dont deux où j'ai passé plusieurs heures sous terre, et la troisième où le type s'est passé de cercueil. Des détails ? suivez le guide...

Imaginez que vous venez d'être assommé/drogué (pour moi, du bon vieux chloroforme, vous savez, celui qui donne mal à la tête au réveil) et que vous vous réveillez dans le noir. Bon, jusque là, classique, toute personne qui s'est un jour fait enlever a connu ça. Ou pas. Bref, c'est sans importance, je m'égare. Vous êtes donc allongé sur le dos, vous voulez vous redresser... et donnez du front en plein dans un panneau situé à quelques centimètres à peine au-dessus de vous. Si vous ne vous êtes pas assommé avec la violence du choc, vous tentez de tâter... et constatez que vous ne pouvez pas tendre les bras, à peine les bouger, que vous êtes coincé aux épaules, que vos pieds touchent une plaque et votre tête quasiment aussi... bref que vous êtes bloqué dans une belle boite qui, dans mon cas, faisait un mètre quatre-vingts de long (je fais un mètre soixante-quinze, mais avec les talons...) sur... oh... quarante-cinq cm de large et trente cm de haut ? oui, quelque chose comme ça... Vous continuez votre exploration tactile... tiens, des bâtonnets... et ça ? un... dictaphone ! Vous chopez le bâtonnet, vous le rompez, et vous avez une belle lumière verdâtre qui vous révèle que vous êtes bien dans une sorte de cercueil de grosso-modo 2,45 m3, en plexiglas, et que tout autour de vous, il n'y a que de la terre, de la terre et encore de la terre. Beaucoup, noire et grouillante. J'ai rien contre les insectes et les asticots, d'habitude, mais en général, je ne suis pas le bout de viande qu'ils décortiquent... Beurk ! bref, si vous êtes intelligent, vous faites rapidement le calcul, tant que votre cerveau n'a pas encore cédé, et vous arrivez au résultat approximatif qu'il vous reste à peine assez d'oxygène pour trois heures si vous ne faites pas d'hyperventilation, trois et demi si vous arrivez à garder suffisamment d'empire sur vous-même pour respirer lentement, deux si vous piquez une crise de nerfs. Et là, si vous êtes comme moi - c'est à dire un peu cinglé sur les bords (et dans mon cas les bords sont larges) - vous appuyez sur le bouton "play" du dictaphone... pour entendre un type vous confirmer vos spéculations et vos calculs et conclure en vous souhaitant bon voyage. Certains parviennent à garder leur sang-froid, et à ceux-là, je tire mon chapeau. Pas moi.

Deux heures et quart. C'est le temps qu'il leur a fallu pour me retrouver. A mesure que l'oxygène s'appauvrit dans le cercueil, vous avez toutes les manifestations physiques qui s'accumulent. Dyspné, gêne thoracique, maux de tête, respiration inadaptée, nausée, frissons, paresthésie, vertiges, palpitations ou accélération du rythme cardiaque, déréalisation... Dans un sursaut de conscience, vous regrettez de n'être pas flic et donc de ne pouvoir porter une arme en service, pour vous tirer une balle dans la bouche et être ainsi sûr d'en finir. C'est long, douloureux, avilissant, vous devez lutter pour chaque bouffée d'oxygène, esclave de votre instinct de survie alors que votre raison vous hurle de laisser tomber et de vous laisser mourir...

Voilà pour les deux premières fois. La troisième, c'était moins élaboré. J'étais saucissonnée, bâillonnée, on m'a balancée dans un trou et il a commencé à envoyer de la terre sur moi. J'en avais par-dessus la tête quand ils sont venus me chercher. Mais voir le niveau de terre monter, ça n'a rien de réjouissant... surtout quand vous êtes ligoté au fil de nylon et que vous ne pouvez rien faire pour vous en défaire ! A part vous trancher les mains, peut-être... J'aurais dû essayer ça, tiens...

Enfin voilà. Je pense que c'est un assez bon aperçu. Après, par extension - et à force de lire Poe - j'en suis venue à craindre d'être emmurée vivante... Mais bon, là, c'est mon imagination qui part en vrille !

En espérant que ça aura distrait votre curiosité en attendant,
Dr. J. Cavanaugh, Medical Examiner, BPD

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